(explicit - sin#4) die for you.

Le petit sourire de Jaz lui fait peur, peut-être qu'elle n'en a pas envie, de ce chien... mais elle sourit tout de même et ses yeux pétillent et il se souvient qu'à chaque fois qu'il disait, dans leurs rêves, qu'ils allaient adopter un chien, elle protestait seulement parce qu'il lui avait dit qu'il était allergique. Un peu allergique, pas tant que ça. Il a grandi avec un chien après tout, mais heureusement ils vivaient dans une maison et Lulit passait plus de temps dehors que dedans. Sami aime bien les animaux, même si il est un tout petit peu allergique à la plupart, et les animaux l'aiment bien en retour. Celui qu'il tient dans ses bras tremble un peu, il a peur, mais il y reste, c'est déjà ça. “ But you're allergic ghalbami… ” Sami fait aussitôt la moue, faisant exprès d'avoir l'air insupportablement cute et adorable. “ But I love himmmm, ” dit-il doucement en levant un peu ses bras pour que le museau anxieux du chien touche sa joue à lui, offrant il espère un portrait adorable auquel Jaz ne pourra pas résister. Le chien a un pelage un peu sale et il est tout tremblant et maigre et Sami déteste toucher une plaie en train de cicatriser quand il passe ses doigts dans son pelage, et c'est beaucoup de responsabilités et d'argent, il faut le promener et un gros chien comme ça il faut jouer avec, il aimerait tellement qu'ils aient une maison dans le Backcountry et que le chien puisse courir partout... mais il aime les chiens et Jaz aussi, semble-t-il, vu le petit sourire qu'elle a sur les lèvres.

“ It does sound like fate is… ” Sami sourit un peu en entend le début de sa phrase. “ It just kinda feels like a miracle you know? ” Il hoche la tête, il est bien d'accord mais n'aurait pas osé le dire de lui-même. Il est vraiment heureux, il y a beaucoup de chiens abandonnés à Neodam, un peu moins là où il habite mais c'est courant dans d'autres quartiers et ça lui brise le coeur à chaque fois, il n'a jamais eu le temps ou l'argent pour ça. Mais il savait — sait — que ça ferait plaisir à Jaz alors la question ne se pose pas vraiment cette fois. Il appuie sa joue contre ses lèvres quand elle l'embrasse. “ I'm really sorry about tonight…I'm gonna be better too, and I'm gonna stop being useless and I'm gonna help us achieve our goal, I promise Sami. ” Il ferme l'oeil quand ses lèvres montent sur sa pommette. “ I love you. I'm so happy to be with you. I'm sorry. ” Il secoue la tête doucement. “ I love you too, azizam, ” dit-il très simplement, se penchant pour embrasser ses lèvres rapidement. “ You're not useless, you fill me with happiness and hope and that's not useless. This dog is a blessing, we're starting our new life together. It's fate, ” décide-t-il très simplement, avant de se tourner vers le chien qui se débat toujours autant, inutile dans les bras protecteurs de Sami. “ He's a good boy, ” ajoute-t-il à mi-voix avant de retourner embrasser Jaz.

“ Do you think you could get him some food at the shop if I give you my watch? I'm going to bathe him. ” Elle a l'air un peu anxieuse d'y aller seule mais il lui donne ses clefs et sa montre et recouvre son visage de baisers, lui met son téléphone à lui dans les mains aussi en lui disant d'appeler le numéro de Scar si elle est perdue mais il lui fait confiance et il sait que ça n'arrivera pas. Il a dû lâcher le chien pour s'assurer que Jaz allait y aller avec un esprit serein et il doit l'appâter avec un peu plus de poulet pour le reprendre dans ses bras et l'emmener dans la salle de bains. Il n'a qu'une cabine et non une baignoire et c'est plutôt messy et musclé mais il parvient à laver le chien, qui se calme un peu quand l'eau devient tiède et qu'il se rend compte que Sami ne lui fait pas du mal; à la place, il lui parle doucement, en anglais d'abord mais il n'aime pas trop le son de l'anglais, c'est un language trop brutal, dissonant surtout avec son accent hésitant, si bien que l'amharique finit par se faufiler dans sa bouche et s'enrouler autour de sa langue avec naturel. Le chien finit par s'échapper et par courir partout dans l'appartement, trempant tout sur son passage alors que Sami lui coure après en faisant de son mieux pour ne pas hurler ou lui faire peur; il finit par l'attraper et il est en train de le sécher avec une serviette quand Jaz revient avec de la nourriture pour le chien. Sami est trempé et a l'air dépité et il est tout ébouriffé, le chien aussi qui s'échappe sous le lit dès que Sami le relâche. “ You're a real nephedian now, ” dit-il à Jaz avec un petit sourire fatigué en ouvrant les bras et s'avançant dans sa direction avec un sourire en coin, il est trempé et sa chemise lui colle à la peau, il ne doute pas qu'elle ne voudra pas de son câlin.

Il n'insiste pas quand elle l'esquive et attrape plutôt la nourriture, la verse dans un bol qu'il pose à côté de celui rempli d'eau et construit un petit chemin de croquettes entre le dessous du lit et le bol de nourriture. Il est très attentionné et méticuleux et fait signe à Jaz de le rejoindre sur le lit une fois qu'il s'est lavé les mains, pour laisser au chien la possibilité de se déplacer dans l'espace sans être intimidé par eux ou leurs jambes. Et il le fait, alors qu'ils restent silencieux, épaules contre épaule et appuyés sur le mur, sortant de sa cachette pour suivre le chemin que vient de lui faire Sami, se retournant quand celui-ci pousse un gémissement d'excitation et de bonheur et les regardant d'un air méfiant avant de continuer d'avaler ses croquettes jusqu'au bol. “ Perfect. ” Il a toujours sa chemise trempée sur les épaules et finit par la retirer, hésitant avant de simplement retourner vers Jaz pour l'embrasser avec douceur. Il est fatigué, il va peut-être se coucher alors inutile de se rhabiller, il espère que ça ne la dérange pas. “ I thought of names. Tamrat means miracle in amharic and Tesfaye means hope. ” Il lui embrasse la joue, la mâchoire, doucement, parlant pas trop fort pour ne pas brusquer le chien. “ Tell me how to say it in farsi? ” Il fait un peu la moue en s'éloignant ceci dit. “ Might have to call a shelter to check if he doesn't belong to anyone though... but if he does... with those wounds, I don't want him to go back. ”

Pour une fois Jaz n'est pas trop inquiète de voir Sami secouer la tête, elle pense savoir que ce ne sont pas ses excuses qu'il rejette et qu'il ne lui en veut plus trop pour tout ce qu'il s'est passé. “ I love you too, azizam, ” elle sourit encore un peu plus, exploit quasi-impossible pour ses zygomatiques ; elle est bien contente de l'entendre, encore plus quand il vient l'embrasser même trop rapidement à son goût, il ne lui en veut pas trop et il ne la trouve pas trop ridicule ou stupide à parler de destin et de miracle. “ You're not useless, you fill me with happiness and hope and that's not useless. This dog is a blessing, we're starting our new life together. It's fate, ” Le sourire s'amenuise, fait peu à peu place à une petite moue. Elle est contente s'il la trouve un peu utile, et elle est définitivement ravie de le rendre heureux c'est beaucoup elle n'en doute pas et ça la flatte énormément, mais…mais s'il lui dit ça ça doit aussi vouloir dire qu'elle ne sait faire que ça. Qu'il est d'accord avec elle, qu'elle est bel et bien inutile dans tous les autres domaines de sa vie et ce n'est pas qu'elle cherchait à ce qu'il la contredise, mais ça lui fait quand même un peu mal de l'entendre le confirmer. Il a toutefois bien raison, ce chien est une bénédiction, un cadeau du ciel et une immense lueur d'espoir pour leur futur et c'est ça qui compte le plus pour elle, lui et eux et si au moins elle est un peu utile pour ça, c'est déjà beaucoup plus qu'elle ne l'a jamais été de toute sa vie. “ He's a good boy, ” ajoute-t-il toute son attention rendue au chien que Jaz jalouserait presque pendant un instant. Sami revient l'embrasser encore une fois ceci dit et elle retrouve un bout de son sourire. “ Do you think you could get him some food at the shop if I give you my watch? I'm going to bathe him. ” Elle n'a pas du tout envie de s'aventurer seule à l'extérieur, mais elle a décidé que, si elle ne peut s'empêcher d'être un poids pour lui, elle veut quand même être le poids le plus léger possible, alors elle accepte et fait mine de se détendre quand il couvre son visage de baisers ; elle se demande si c'est son amour pour son nouvel animal de compagnie qui le motive ou une vraie confiance dans le fait qu'elle peut se débrouiller seule. Elle récupère la montre et le téléphone de Sami et elle se force à sourire avant de remettre les masques sur son visage et de sortir. Elle n'est pas très sereine alors que la tâche n'est pas très compliquée, elle aurait juste préféré rester à l'intérieur avec lui, mais le chien a besoin de nourriture apparemment — Jaz ne comprend pas trop pourquoi on ne peut pas juste lui donner d'autres morceau de poulets — et elle veut rendre service et elle se force à respirer calmement. Mais c'est comme si son corps avait compris avant même son cerveau qu'elle avait le droit de tousser, puisque enfin seule dans la rue, et elle n'a pas pris une pleine bouffée d'air qu'elle est secouée toute entière par une quinte de toux douloureuse tant au niveau de la poitrine que de la gorge et ça lui fait presser le pas un peu plus vers le magasin. Elle suit les instructions que Sami lui a donné quant au type de nourriture à acheter et elle revient vite, en tremblant un peu du froid et d'une toux vorace qui la suit tout le long du trajet du retour. Elle s'assure qu'elle s'est calmée toutefois avant de rejoindre l'appartement. Ne pas inquiéter Sami est sa priorité.

Quand elle revient, automatiquement détendue par la présence de Sami, homme et chien sont trempés et ça l'amuse un peu, et elle rit quand le chien s'échappe de la salle de bain en passant entre ses jambes. “ You're a real nephedian now, ”  il a un petit sourire fatigué et elle l'imite mais n'y met pas tout son cœur, ça la rend un peu triste d'entendre ça. Parce qu'elle sait que ce ne n'est pas vrai et son accomplissement n'en est vraiment pas un ; il n'y a rien de glorieux, de courageux ni rien du tout à aller à la superette du coin de la rue. Et en même temps elle est un peu une néphédienne maintenant, pas vraiment, pas assez pour la rendre fière de quoi que ce soit, mais suffisamment pour que ça lui fasse penser à Sigan et la rende un peu triste. Il ouvre les bras vers elle et son instinct lui dit de sauter dans ses bras, mais il est tout trempé et  n'a pas l'air de véritablement s'attendre à ce qu'elle vienne se lover contre lui alors elle fait mine de l'esquiver un peu, légèrement déçue toutefois quand il s'en tient à ça et récupère simplement le sac de croquettes.

Elle l'observe installer son petit piège à chiot perdu sur le sol du salon, avec un bol de nourriture près de celui rempli d'eau et un chemin de croquettes entre le mangeoire et le lit. Tout ce qui a trait au chien la rend curieuse, elle essaye de retenir chacun des gestes de Sami, pour pouvoir les reproduire ensuite. Elle se demande s'il a de l'expérience malgré son allergie, elle se demande aussi surtout si elle devrait insister pour qu'il ne le garde pas. Ceci dit elle doute de plus en plus que Sami soit en train de faire tout ça pour elle. Elle pensait très sincèrement que c'était le cas au début, qu'il voulait un chien pour lui faire plaisir parce qu'elle a fait l'erreur de lui dire que c'était un de ses rêves les plus chers pendant des années que d'avoir un vrai petit chiot en chair et en os, rien qu'à elle. Mais elle pense que ce n'est pas le cas. Qu'il le fait pour lui. Et ça la soulage de sa culpabilité, mais ça la rend aussi un peu triste sans qu'elle ne comprenne tout à fait pourquoi. Sami lui fait finalement signe de le rejoindre sur le lit et elle s'exécute avec plaisir, c'est stupide, mais elle aurait bien aimé qu'il la prenne dans ses bras pour de vrai après son retour du magasin, ce n'était pas grand chose, mais pour elle c'était beaucoup quand même et elle aurait aimé… Elle ne dit rien ceci dit, se contente d'observer le chien qui finit par sortir de sa cachette. C'est stupide parce qu'elle a vraiment toujours voulu un chien et elle est vraiment ravie que celui-ci leur soit tombé dessus comme ça, et il est très beau et il le sera encore plus quand ils se seront occupé de lui (enfin Sami, vu qu'elle, elle est inutile) et elle ne comprend pas pourquoi une part d'elle reste sceptique et presque vindicative comme si le chien lui avait fait quelque chose, volé quelque chose (l'attention de Sami). Mais son soulmate est si heureux et elle est contente de le voir comme ça et elle refuse d'être jalouse d'un chien — sauf que pour elle le chiot reste encore un vrai miracle donc il y a de quoi en être un peu envieuse.

“ Perfect. ” Son sourire attendri plisse un peu ses yeux, mais elle n'est vraiment comblée que quand il retire la chemise trempée de ses épaules et l'embrasse enfin elle avec douceur, les doigts de Jaz ayant à peine le temps d'effleurer son torse nu que ses lèvres ont quittée les siennes. Elle ne l'a encore jamais vu torse nu pour de vrai réalise-t-elle, avec un temps de retard, sauf qu'il n'y a qu'elle qui semble y penser en cet instant précis, visiblement : “ I thought of names. Tamrat means miracle in amharic and Tesfaye means hope. ” Elle ravale très vite une petite moue déçue et sourit parce qu'elle a toujours aimé apprendre nouveaux mots en amharique et nourrit l'espoir un peu fou d'un jour pouvoir avoir une conversation dans cette langue avec lui et puis il lui embrasse le visage au moins, à défaut des lèvres et ça. “ Tell me how to say it in farsi? ” Elle sourit un peu plus à ça et s'apprête à lui répondre en essayant de réfléchir aux bons mots, mais il s'éloigne déjà d'elle avec une moue qu'elle ne comprend pas. Peut-être que ça l'intéresse pas vraiment de savoir. “ Might have to call a shelter to check if he doesn't belong to anyone though... but if he does... with those wounds, I don't want him to go back. ” À ça elle fronce véritablement les sourcils, sans prendre le soin de même essayer de masquer son incompréhension alors qu'elle essaye de connecter les points dans son esprit. Elle ne voit pas trop de quel genre de refuge il parle déjà et puis “ I don't…you mean? The person that owned him did this to him? ” Elle demande ça comme si elle ne pouvait pas croire une seconde que la réponse soit positive et c'est le cas. L'idée qu'on puisse vouloir un chien et posséder un chien, un vrai, tout mignon et réel et vivant et puis lui faire du mal la dépasse complètement. Mais pire encore, le fait que ça pourrait non pas être le fruit d'une déviance rare voire unique, mais un concept bien connu, presque courant. “ Why? ” fait-elle avec la naïveté d'une enfant. C'est aussi dingue que de lui dire qu'on s'est dégoté un androïde juste pour lui faire du mal et le balancer dans la rue, sauf que c'est pire parce qu'un androïde ça peut se débrouiller tout seul et vivre comme un humain, alors que le petit chiot tout seul dans la rue avec ses blessures il peut pas travailler et gagner du Temps (enfin, de l'argent) et aller voir un médecin. Elle cligne des yeux totalement perdue et puis un éclair de détermination passe sur son visage. “ Mojeze is miracle and omïd is hope in Farsi but… he's from here and you found him so I want to name him in your language. I want to call him Tesfaye. He's a miracle but he's also our hope and we're…maybe we're his if it's true that his owner did this to him…” L'idée n'est non plus seulement complètement dingue, mais aussi révoltante. Et ça la rend très triste et elle ne l'a pas trop examiné parce qu'elle pensait qu'il s'était juste blessé dans la rue (elle se sent si bête) et elle se demande si en le lavant Sami en a vu d'autres. “and it sounds beautiful and so is he… ” conclu-t-elle avec un petit sourire timide. Et lui aussi il est beau avec ses yeux sombres et puis son corps un peu dénudé vers lequel elle ne peut empêcher son regard de dériver un peu même si ce n'est pas le moment et qu'elle l'a déjà vu, en soi, dans les rêves. “And so are you,” ajoute-t-elle finalement malgré elle, rougissant un peu.

Jaz a l'air un peu déçue et Sami ne comprend pas pourquoi, elle avait l'air tout aussi contente que lui à l'idée d'adopter le chien mais peut-être qu'elle regrette finalement, peut-être qu'elle n'en veut plus en réalisant à quel point ça demande du travail et de la détermination. Ou alors peut-être qu'elle voulait juste en toucher un pour de vrai mais sans plus, qu'elle essaie juste de lui faire plaisir — il n'aurait pas dû montrer à quel point la perspective d'en adopter un le rendait heureux — mais qu’au fond qu’elle n’en a pas envie. Il se force à se détendre quand elle lui sourit légèrement, même quand elle fronce les sourcils d’un air perdu juste après. “ I don't…you mean? The person that owned him did this to him? ” Il hoche la tête, lui jetant un regard interrogateur avant de se radoucir. Il pense que les chien-robots n’ont pas vraiment le même traitement de là où elle vient alors c’est normal qu’elle ne sache pas et ne comprenne pas une réalité pourtant purement néphèdiennes. “ Why? ” C’est toujours Sami qui pose les question comme ça, avec candeur et surprise, et Jaz qui prend son temps pour lui répondre et lui expliquer; il sourit un peu, tendrement, en voyant les rôles s’inverser. Étrange d’avoir à expliquer à quelqu’un la cruauté de l’espèce humaine, quelque chose que Jaz n’a jamais dû voir autrement que derrière un écran. À Neodam, c’est partout, tout le monde l’apprend très vite et très jeune et ça colle à la vie de certains, ne les délaisse jamais entièrement. C’est comme ça que des gens comme Sami finissent avec l’encre d’un gang sur le flanc, leur sangs appartenant à un autre, ils finissent tous par être, tôt ou tard, sacrifiés sur l’autel de la violence. “ Because people are mean, ” dit-il, une réponse presque tout autant enfantine à sa question, un léger sourire flottant encore sur ses lèvres. Les gens sont méchants et le monde est cruel mais ça ne veut pas dire qu’ils n’ont pas le droit de sourire et d’être tendres et de s’occuper de ce chien. Comme il le lui a dit dans leurs rêves, il n’y a pas de de hiérarchie pour la douleur et pour le bonheur.

Le visage de Jaz change et il ne comprend pas avant de l’entendre, qu’elle semble déterminée — quelque chose qu’il a rarement vu sur ses traits. “ Mojeze is miracle and omïd is hope in Farsi but… he's from here and you found him so I want to name him in your language. I want to call him Tesfaye. He's a miracle but he's also our hope and we're…maybe we're his if it's true that his owner did this to him… ” Sami pince des lèvres rien qu’à cette pensée. “ And it sounds beautiful and so is he… ” Il hoche la tête, tournant la tête vers le chien avec un peu de tendresse, il espère qu’ils vont pouvoir lui donner une bonne et vraie maison et plein de câlins et de caresses et plein d’amour, surtout. Careful or you’ll get an habit of catching strays, il peut presque entendre Laszlo lui dire ces mots-là. Mais il s’en fiche de Laszlo. N’importent que Jaz… et le désormais nommé Tesfaye. “ And so are you. ” Il rougit instantanément en l’entendant, surtout quand il tourne les yeux vers elle et se rend compte qu’elle le regarde. Il a retiré sa chemise parce qu’elle était humide et elle l’a déjà vu à moitié nu — nu, en fait, tout entier, et il rougit encore plus au souvenir de leurs rêves avortés, interrompus quand ils devenaient intéressants. “ No am not, ” marmonne-t-il, mal à l’aise, préférant oublier sa maladresse en tendant le cou pour l’embrasser, un peu plus pressant que le précédent baiser, peut-être pour avaler sa timidité et ne plus voir le regard pourtant appréciateur de Jaz. Il n’a rien à voir avec les mannequins avec lesquels elle posait sur Sigan, Il est loin d’être aussi beau qu’eux et encore plus loin d’être hot, beau ou parfait comme Jaz n’arrête pas de le lui répéter, elle se trompe mais Sami imagine que c’est une preuve qu’elle l’aime, elle l’aime tellement qu’elle ne voit pas qu’après des années de privations qui lui ont valu son surnom de Slim, il a une propension à rester chubby et soft. Ça ne l’a jamais gêné jusqu’à voir une photo d’un photoshoot de Jaz avant un mannequin torse nu, ses abdos bien dessinés qu’elle caressait d’une main languide. Il n’a jamais été tant jaloux de pixels avant.

Pas besoin d’être jaloux ceci dit quand c’est son ventre à lui que les doigts de Jaz touchent, sa peau qu’elle caresse doucement en répondant à son baiser, comme si il y elle pensait ses mots, comme s’ils n’étaient pas faux, qu’elle le trouvait effectivement beau. Sami se détache un peu pour la regarder, mais il ne retire pas sa main de sa hanche qu’il a posé machinalement pour la garder près de lui, et elle ne retire par ses mains de là où elles sont posées sur ses épaules, tant mieux. “ You’re my mojeze, ” lui dit-il tout doucement, mais avec sincérité, un énorme sourire lui fendant le visage en voyant l’expression sur le visage de Jaz. Il ne sait pas lequel des deux se précipitent pour embrasser l’autre mais c’est ça, justement: précipité et passionné, avide et demandeur, et elle finit bientôt allongée sur le lit, ses doigts glissant le long des flancs de Sami jusqu’à trouver son dos quand il s’applique à embrasser son cou pour vénérer chaque centimètre carré de sa peau. Il finit rapidement par trouver ses lèvres, ceci dit, incapable de s’en lasser, et ils soupirent de concert quand une des jambes de Sami se glisse entre celles de Jaz, similairement à ce matin peu après qu’il l’ait ramenée à la maison. “ I’ve been dreaming of doing that since this morning, ” admet-il en rougissant un peu, c’est inapproprié, ils ont fait tant de choses nécessaires entre temps. “ And dreaming of you since forever. ” Il y a quelque chose de confortant à se dire qu’ils ont tout partagé pendant une vie, ou du moins le monde des rêves, même si ils n’ont pas pu se rencontrer avant il y a cinq ans. Et peut-être qu’ils se connaissent d’avant. My nefisi knows your nefisi lui a-t-il dit. Il aime bien les frissons qu’il lui arrache quand ses lèvres reviennent dans son cou et qu’elle le tend pour lui laisser de la place, il aime bien aussi les ongles qui effleurent la peau de sa nuque comme pour l’inciter à être encore plus proche d’elle, quoique ce serait difficile, il a l’impression de l’écraser sur le matelas. Non pas qu’elle semble s’en plaindre. “ You bring good to my lonely life, ” murmure-t-il contre sa peau, appréciant le frisson que ça lui arrache. “ Thanks, azizam. Duset daram. ”

“ No am not, ” fait-il presque un peu boudeur, mal à l’aise surtout comme si véritablement il ne la croyait pas. Peut-être qu’il n’est pas habitué aux compliments — ceci dit Jaz est bien placée pour savoir que la quantité de louanges reçues dans une vie n’a pas toujours l’effet escompté sur la capacité à les recevoir de façon normale. Elle est sincère pourtant, elle le trouve beau à l’intérieur et à l’extérieur. Les standards de beauté de Sigan lui ont tellement pourri la vie, peut-être qu’une part d’elle les rejette exprès, mais c’est tout simplement vrai aussi qu’elle l’a toujours trouvé beau depuis qu’il est apparu dans ses rêves, il a un visage adorable et un sourire magnifique et elle aime qu’il soit un peu plus en chair que les autres hommes qu’elle a connu, moins dur, plus agréable à prendre dans ses bras et à embrasser partout. Elle rougit un peu de sa propre eagerness mais ça passe inaperçu grâce au baiser un peu pressant que plaque soudain Sami sur ses lèvres. Les doigts de Jaz reprennent aussitôt leurs caresses explorant son torse avant de poser deux mains sur ses épaules comme pour le maintenir contre elle, contente qu’il ait lui-même bien voulu poser une main sur sa hanche.

“ You’re my mojeze, ” lui glisse en se détachant un peu, avec une douceur infinie et un sourire ravissant sur le visage alors que les yeux de Jaz s’arrondissent comme de soucoupes, le rose de ses joues s’approfondissant furieusement. Il doit exagérer, se dit elle, même si elle pense certainement la même chose de lui, même si son rêve et son morceau d’espoir et son miracle c’est Sami et pas leur petit Tesfaye. C’est lui qui l’a sauvée mille fois, lui, qui lui a donné envie de se soigner, d’aller mieux, lui, qui lui a fait goûter le bonheur et qui lui remplit sa poitrine si creuse quand il lui dit des choses comme ça. Elle passe un instant à le regarder comme s’il était la huitième merveille du monde et puis, avec un sourire ravageur, elle lui saute dessus, en même temps que lui-même semble pris d’une impulsion similaire et les lèvres se trouvent avec passion pour ne plus se quitter. Ses mains caressent avec avidité la peau, viennent effleurer le tatouage du gang qu’elle hait puis le dos auquel elle s’agrippe un peu quand la bouche de Sami trouve son cou. Elle voudrait déjà être nue et qu’il puisse la caresser partout de ses lèvres adoratrices, mais elle se satisfait plutôt bien du baiser qu’il revient offrir à ses lèvres à elle, soupirant contre sa bouche quand il glisse une jambe entre les siennes, comme ce matin avant qu'ils n'aient été interrompus par Laszlo. Elle n’a passé qu’à peine vingt-quatre heures entières à Néodam mais elle a l’impression que ça fait déjà une éternité tant elle a déjà l’impression d’avoir changé. Pas qu’en bien malheureusement, mais sa vie ne manque certainement pas de lumière quand Sami est avec elle. “ I’ve been dreaming of doing that since this morning, ” elle sourit un peu trop grand, ils ont fait tant de chose aujourd’hui et elle est montée sur scène et il a été en colère contre elle, mais il y a pensé quand même, un peu, peut-être en regardant les autres filles danser, en croisant ses anciennes conquêtes. Il lui a promis qu’il ne voyait personne depuis qu’ils se sont mis ensemble même à travers deux mondes interposés, elle se demande si l’attente s’est avérée difficile. “ And dreaming of you since forever. ” Ça n’est pas tout à fait vrai techniquement, ça ne fait que cinq ans, même si Jaz a l’impression que son cœur est attaché au sien depuis toujours. Ça doit vouloir dire ça, être âme-sœur, ça doit expliquer l’impression qu'elle a de n’avoir jamais attendu que lui dans sa vie et le plaisir qu’elle ressent à moitié écrasée sous son poids allongée sous lui sur le matelas. “ You bring good to my lonely life, ” son petit corps est agité de frissons partout où il l’embrasse, ce qui n’est pas encore beaucoup d’endroits, mais les mots murmurés à même sa chair rendent la dernière vague plus brusque encore. Elle est un peu triste de songer que sa vie a été caractérisée par la solitude avant ça. Ça ne devait pas être vrai dans ce genre de situations-là ceci dit, vu ce qu’elle a appris au club aujourd’hui, il n’a jamais manqué de personne pour réchauffer ses draps, mais elle est différente, Jaz, elle n’est pas là que pour ça. Il l’aime. Et il n’a d’âme-sœur qu’elle.

“ Thanks, azizam. Duset daram. ” L’entendre parler Farsi lui fait toujours un effet monstre comme les doigts qui se crispent un peu dans sa nuque en démontrent, elle ouvre la bouche pour lui répondre dans un soupir languide qu’elle aussi, mais ses ongles accrochent à quelque chose, des maillons un peu froid sur la peau brûlante de Sami. Sa chaîne, qu’elle fait glisser entrer ses doigts jusqu’à trouver les deux pendants qui y sont accrochés : une petite croix dont elle pense étonnamment comprendre la signification — on leur a parlé à l’école des religions de l’Ancien Monde —, et puis un anneau qu’elle devine être celui en onyx qu’elle a perdu à Juno Beach. “ You still have my ring”, l’émerveillement dans sa voix n’a pas lieu d’être parce qu’il lui a bien dit qu’il le garderait toujours sur lui, accroché à son cou, jusqu’à ce qu’ils se retrouvent enfin et même après ça, si elle le voulait bien. Mais ça la surprend encore, l’étendue de sa chance quand il s’agit de Sami, d’être aimée par lui presque autant qu’elle l’aime, un vrai miracle. “ Ewedehalehu yene fikir…yene tamrat? ” ajoute-t-elle avec un peu de la timidité mêlée de délice avec laquelle elle manie toujours l'amharique. Ses doigts sont un peu crispés autour du bijou, ça lui rappelle tout ce qu’ils ont vécu en rêves et puis sur cette plage aux pouvoirs étranges où ils se sont vraiment vus et touchés sans le savoir, avant que ça ne soit trop tard. Cette même plage où ils auraient dû se retrouver. “ I’m still so sorry Sami about New Year’s…” Ils auraient dû se retrouver, s’embrasser à minuit, elle pense ne pas se tromper non plus en imaginant qu’ils se seraient enfin pris comme le monde des rêves ne leur permettait pas de le faire, comme elle aimerait qu’ils se rattrapent désormais. Elle a un peu peur, peur de penser à Eva et Stella et les autres, peur d’y être comparée à la fin…c’est injuste, elle le sait. Jaz lui a dit qu’elle non plus elle n’était pas vierge et elle sait déjà que ça sera incomparable aux autres parce que même dans les rêves, le peu qu’ils ont pu faire était intense et spécial et juste right. Elle lève une main pour trouver sa joue la caresser avec toute la tendresse du monde. “ I would have given anything and everything to be on that beach that night. And even if we didn’t meet for real that day…you saved me. You really did. ” Parce qu’elle va mieux maintenant, pas parfaitement bien, son meal plan aurait du se poursuivre sur quelques semaines de plus, mais elle va mieux. Grâce à lui. “ I love you so much, so much my carpet-maker. ” sourit-elle contre ses lèvres qu'elle revient chercher avec empressement, avant de timidement guider une de ses mains sous le pull qu'il lui a prêté pour qu'il y effleure la peau qui frémit déjà d'anticipation. Il lui a assuré qu'elle n'avait pas de quoi être jalouse, mais elle l'est quand même et elle veut lui faire oublier toutes les autres, et elle veut qu'il la complète physiquement comme il le fait déjà de toutes les autres façons, qu'il la remplisse, d'amour et de bonheur et de certitude et de lui.

Elle frissonne quand il parle farsi et Sami aime beaucoup ça, mais il a un peu peur d'avoir mal prononcé un mot quand elle s'arrête un peu brusquement contre lui, s'immobilise. Il ne comprend pas ce qui se passe, un voile d'inquiétude venant tomber sur ses yeux, jusqu'à ce que Jaz lui montre ce qui a attiré son attention ailleurs: la chaîne qui ne quitte jamais son cou, au bout de laquelle pendent la croix de sa mère et l'anneau en onyx de son âme-soeur, symboles des deux femmes les plus importantes de sa vie. “ You still have my ring. ” Sami la regarder bizarrement. Bien entendu qu'il a encore son anneau. Il lui a promis de le garder autour de son cou jusqu'à ce qu'il soient réunis et il lui a avoué vouloir le garder même après ça, à demi-mot, et elle a accepté... peut-être qu'elle a changé d'avis. Sami rougit, un peu confusément, à cette idée légèrement désagréable. Il s'est habitué au poids inhabituel du bijou sur sa poitrine, à sa présence et sa texture aussi, rassurante quand il fait passer l'anneau entre ses doigts, habitude qu'il a prise pour ne pas l'oublier ou plutôt, pour ne pas oublier qu'elle est réelle. Preuve de sa fidélité, de son amour, de sa responsabilité aussi. Peut-être veut-elle le récupérer, ça le rendrait triste, mais il comprendrait. “ Ewedehalehu yene fikir…yene tamrat? ” Les joues de Sami se colorent un peu d'un rouge timide mais ravi. C'est elle son miracle pourtant, la femme qui veut lui faire changer de vie, lui donne envie de faire quelque chose de mieux. You're better than this entend-t-il parfois mais il n'y a que dans la bouche de Jaz qu'il y croit. “ I’m still so sorry Sami about New Year’s… ” Il secoue la tête. Y repenser l'upset encore un peu, il était tellement triste et énervé et misérable et puis inquiet et puis rêveur mais toujours un peu déçu pour être honnête. Ils étaient sensés se retrouver et s'aimer ce jour-là, il avait nettoyé son appartement et sa voiture, défait les sièges de derrière pour leur donner de la place pour...

Ils sont dans son lit pourtant, maintenant. Sami secoue la tête. “ It's okay, Jaz, ” dit-il avec douceur, de la tendresse écrite partout sur son visage. Ils sont dans son lit pourtant, maintenant, et rien d'autre n'a d'importance. Le passé n'existe plus. Elle caresse doucement sa joue et Sami se détend, sourit, creusant une fossette sous son oeil. “ I would have given anything and everything to be on that beach that night. And even if we didn’t meet for real that day…you saved me. You really did. ” Il fronce les sourcils en l'entendant, légèrement, mais se rassure tout de même. Elle est là, en bonne santé, en vie. C'est tout ce qui compte. “ I love you so much, so much my carpet-maker. — Me too, ” a-t-il à peine le temps de souffler avant de l'embrasser, pressant son sourire contre le sien, le baiser devenant vite empressé, les doigts d'une main de Jaz s'invitant de nouveau dans sa nuque pour s'y enfoncer alors que son autre main vient chercher la sienne pour la glisser sous le tissu du pull qu'il lui a prêté. Sa peau est frémissante et chaude, douce aussi, sous la paume calleuse de Sami qui rougit malgré lui, comme un puceau qui ment. Mais il prend volontiers l'invitation et sa main vient, un peu maladroitement au début, remonter le long de sa taille, effleurer son flanc et son ventre. Elle a vraiment la peau douce, et chaude, et agréable à toucher. Ses doigts glissent sur le tissu, s'en emparent et tirent un peu, timidement, alors qu'il se détache pour la regarder dans les yeux, lui demander une permission qu'elle lui donne presque instantanément en l'aidant à la déshabiller du pull, révélant la peau que Sami s'empresse d'embrasser avec un grand sourire.

Ils ont eu la chance de pouvoir se toucher, s'explorer, s'embrasser, mais tout ce qu'ils ont pu vivre dans les rêves est incomparable à la sensation de sentir le corps de Jaz frémir et se tordre sous ses caresses et ses baisers, ses mains se glisser dans son dos pour le serrer contre elle comme si ils n'étaient pas assez proches. Ils ne sont pas assez proches. Sami ne pense plus au chien ou à Laszlo ou à Eva ou à quoique ce soit d'autre que Jaz, dont le dos se cambre délicieusement quand il y glisse ses doigts pour défaire l'attache de son soutien-gorge, ses lèvres venant un instant plus tard réchauffer sa poitrine qui s'érige contre le froid, curieusement jouer avec le bout de métal qui traverse l'un de ses seins. “ That's... hot, ” marmonne-t-il contre la peau de son ventre, avec un sourire, relevant une paire d'yeux joueurs vers elle quand elle glisse ses mains dans ses cheveux et s'y accroche. Ce n'est pas la première fois qu'il voit un piercing, mais il aime particulièrement ça sur Jaz. Il aime bien le fait que sa peau soit si... douce et parfaite, presque naturellement. Ce n'est pas le cas de tout le monde à Neodam. “ Do you want me, azizam? ” Il en a presque l'air innocent, alors qu'il remonte avec une longue traînée de baisers jusqu'à ses lèvres, venir les embrasser avec presque trop de chasteté; douceur aux antipodes de l'empressement de ses doigts, qui viennent caresser une cuisse, effleurer la jonction de ses jambes. Ses lèvres se tordent d'un sourire, deux doigts venant se presser contre elle à travers le tissu. “ Do you? How much? ” demande-t-il encore, avalant un grognement frustré d'un énième baiser passionné, qui étouffe le gémissement qui vient ensuite quand les doigts écartent le tissu et viennent toucher ce qu'ils n'ont pu qu'effleurer dans le dreamworld. Il a la réponse à sa question.

Il finit par se débarrasser entièrement du sous-vêtement vu qu'il le gêne, et par détacher ses doigts de Jaz — même le plus aventureux qui a commencé à se glisser en elle — pour le laisser glisser le long de ses jambes, ses lèvres venant quant à elles trouver la peau frémissante de ses cuisses au fur et à mesure. “ You're beautiful, ” lui dit-il tout simplement une fois qu'elle est nue, ouverte à lui, ses jambes un peu entr'ouvertes lui offrant une vue qui font presque disparaître ses iris déjà pourtant bien noirs sous ses pupilles tout aussi sombres. Elle a l'air embarrassée, ses joues un peu rouges, mais Sami ne comprend pas pourquoi parce qu'il n'y a rien d'honteux à tout ce désir qu'il voit, rien qui ne le fasse pas discrètement soupirer de satisfaction. Il frotte consciemment sa barbe contre l'intérieur tendre de sa cuisse, sourit en sentant ses mains revenir vers son crâne, et encore plus quand les ongles s'enfoncent dans ses cheveux à défaut de déchirer les draps quand il vient l'embrasser là où elle est si impatiente pour lui. Pas besoin de regard ou de permission ou de mots échangés cette fois, et puis elle l'attire presque à elle, impatiente d'une manière que Sami aime bien. Il s'applique presque pour la détruire, petit bout par petit bout, lui donner tout le plaisir qu'il lui a promis dans ses rêves, qu'ils n'ont pu que se teaser par quelques caresses et quelques baisers fiévreux. Sami a de l'expérience et dans ce domaine, il a confiance en lui, ses doigts enfoncés dans les hanches de Jaz, sa langue et sa bouche dansant contre ses chairs brûlantes, lui arrachant demandes et gémissements et bruits étouffés qui le font sourire au plus profond d'elle-même.

Et puis elle explose et Sami l'accompagne diligemment jusqu'au bout, jusqu'à ce que ses doigts cessent d'être crispés, ses ongles presque enfoncés dans son crâne, son nom mourant une dernière fois dans sa gorge. Il a l'air presque plus contenté qu'elle quand il se détache, complètement satisfait, remontant en embrassant le long du corps de Jaz et s'arrêtant une fois de plus à son piercing pour jouer avec du bout des lèvres jusqu'à ce qu'elle grogne en le forçant presque à l'embrasser, et il s'exécute diligemment, se pressant contre elle, il se demande si elle peut le sentir à travers son pantalon tant il est dur et collé à elle. “ You taste better than in my dreams, ghalbami, ” murmure-t-il tout contre sa bouche, ses lèvres tordues d'une fierté presque amusée.

 Jaz a chaud, très chaud, trop chaud quand Sami la débarrasse pourtant de son pull et laisse l’air froid lui lécher directement la peau, elle ne le sent même pas, elle le sent lui et ses lèvres brûlantes sur elle, partout sur elle, comme dans leurs rêves, mais en vrai cette fois en tangibles et intenses. Elle soupire et cherche tous les contacts possibles, se cambre avec joie pour qu’il puisse la défaire de son soutien-gorge, révéler sa poitrine et le piercing en métal passé au sommet d’un de ses seins. Un secret jusque-là, une surprise pour lui, une envie qu’elle a toujours eu, mais que jusque-là seul le perceur connaissait. Sami semble aimer la chose, vu la manière qu’ont ses lèvres de jouer avec “ That's... hot, ” confirme-t-il en venant embrasser son ventre doucement, alors qu’elle glisse comme si elle savait ce qui allait venir ses doigts dans ses cheveux. Il parle probablement du piercing, mais il pourrait parler de toute la situation, ou de lui-même en cet instant précis que ça n’en serait pas moins adéquat. Le regard qu’il relève vers elle est joueur et retourne violemment ses entrailles, elle a si hâte. “ Do you want me, azizam? ” Elle est un peu déçue quand son visage remonte vers le sien même s’il laisse une traînée de baisers brûlants sur son passage, elle est un peu déçue parce qu’elle le veut, terriblement, ça fait des semaines qu’elle le veut, qu’elle vit avec la frustration du nouvel an, et avant ça, des rêves où se toucher plus qu’innocemment relève presque de l’impossible. Elle répond à son baiser, mais grogne quand il se montre trop doux, presque chaste, ses doigts dans sa nuque tentant en vain de le presser. Ses doigts à lui en revanche s’empressent de la découvrir, désormais que son pantalon aussi a disparu dans leurs baisers, elle les sent se frayer un chemin vers là où elle l’attend avec toute l’impatience du monde, elle en gémit même légèrement quand deux doigts se pressent contre elle malgré la dentelle qu’il lui a achetée ce matin. “ Do you? How much? ” un grognement frustré et agacé lui répond, mais Sami l’étouffe d’un baiser un peu plus passionné et enfin ses doigts la touchent à même ses chairs brûlantes quand ils écartent enfin le tissu et elle pense que toute réponse serait superflue quand elle gémit dans le baiser et qu’il doit bien sentir comme elle le veut terriblement, de tout son être.

Sami n’est fort heureusement pas trop cruel, il la débarrasse de son sous-vêtement et même si elle est déçue que ses doigts la quittent, elle aime ce qu’elle devine quand sa bouche trouve sa cuisse tout doucement, l’anticipation créant de nouveaux nœuds impossibles dans son estomac. “ You're beautiful, ” Elle ne sait pas si c’est vrai, alors qu’elle est dans son plus simple appareil, offerte et ouverte à lui et clairement consumée par son désir, elle est un peu embarrassée du regard de Sami qui la détaille, elle a peur qu’il y voit toutes ces imperfections qui font qu’elle ne supporte pas de se regarder dans un miroir. Elle peut presque croire qu’il est sincère au moins quand elle voit ses prunelles envahies par ses pupilles, quand il revient presser son visage à à son corps, sa barbe à sa cuisse et qu’elle glisse naturellement ses doigts dans ses cheveux de nouveau pour s’empêcher de gémir quand enfin il l’embrasse là où elle en a besoin. Elle se tord et soupire et marmonne fiévreusement son nom, manque de lui griffer le crâne par moment alors qu’elle se laisse complètement engloutir par le plaisir qu'il lui offre, la vague intense qui finit par la secouer après de longues minutes d’un jeu appliqué et apparemment expert. Il a les lèvres un peu mouillées d’elle quand il crée un chemin de baisers jusqu’à ses seins et son piercing avec lequel il joue doucement, jusqu’à ce que Jaz n’en tienne plus et grogne un peu en l’amenant à ses lèvres à elle, si demandeuses. Elle a besoin de ses baisers, mais aussi de son poids sur elle, elle a besoin qu'il l’enveloppe tout entière, elle a besoin qu’il se glisse en elle et quand il est tout pressé contre elle, l’écrase presque, elle peut sentir comme lui aussi semble bouillir de désir. “ You taste better than in my dreams, ghalbami, ” murmure-t-il contre ses lèvres chaudes un sourire énorme tordant les siennes, il a l’air plutôt fier de lui. Il peut l’être, certainement, c’est la première fois qu’on la touche depuis des mois et des mois, depuis son dernier petit-ami qu’elle a largué à cause de Sami justement et de son omniprésence dans son esprit et son cœur, ça fait des mois et il ne l’a pas déçue, loin de là. Elle rougit violemment toutefois, ce compliment — si c’en est même un — n’étant pas un de ceux qu’elle a l’habitude de recevoir et elle ne sait pas comment y réagir, même s’il semble avoir sincèrement apprécié de l’avoir goûtée comme il n’a jamais pu le faire dans les rêves. “ And you are better at this than I could have imagined baby, ” susurre-t-elle en réponse, à peine honteuse des gémissements qu'il lui a arraché, elle espère que ce ne sont pas les derniers. Elle s’assure que ce n’est pas le cas en revenant déjà explorer son torse avec ses cicatrices et son tatouage glissant rapidement toutefois vers sa ceinture dont elle le débarrasse, le pantalon suivant rapidement. Ses doigts le trouvent à travers son caleçon, le caressent avec douceur et un sourire étire ses lèvres alors qu’elle réalise qu’elle est un peu en contrôle cette fois. Ce n’est qu’une impression passagère toutefois car quand elle le libère et qu’elle le voit et le cajole du bout des doigts et lui arrache de merveilleux petits bruits elle se rend compte comme la torture est bien réelle pour elle aussi. Ils souffrent ensemble, mais gémissent quasiment de concert quand l’attente prend fin et qu’il trouve sa place en elle.

Jaz ne s’est jamais sentie complète de la sorte avant ce moment précis, avant qu’il ne soit enfoui en elle. Elle imagine que si c’est aussi intense et fort et parfait c’est parce qu’ils ont été bâtis, taillés l’un pour l’autre jusque dans leurs détails les plus intimes. Pour ça qu’elle se rend pas vraiment compte que ses ongles s’enfoncent dans son dos, peut-être trop profondément, laissant des lignes rouges au rythme de ses vas-et-viens, comme lui-même laisse de ses dents des tâches violettes dans son cou. Elle a à peine conscience des gémissements se précipitant entre ses lèvres jusqu’à s’étrangler dans sa gorge, son prénom soudain le seul mot dans son vocabulaire, le seul qui importe alors qu’elle est aveuglée par la jouissance. Elle l’étouffe en elle et il rend les armes à son tour, les bras de Jaz refusant de le laisser la quitter, même après quelques instants de bliss silencieux à mélanger leurs souffles courts et chauds. Elle couine presque quand il se retire, resserrant presque son emprise autour de lui en rétribution. “ Finally…I didn’t disappear and you made me enjoy you so much so much, ” chuchote-t-elle amusée, avant que ses lèvres ne viennent trouver la peau de sa nuque, s’y loger pour de bon dans un petit creux. “ I knew it would be worth it. I knew you would feel amazing my nefisi gwad’enya. ” Elle ferme les yeux, hume doucement contre sa peau chaude et son odeur délicieuse. Dans un instant pareil, aucun doute ne peut exister quant au fait qu’ils sont soulmates. “ I love you. ”

Il en a rêvé, de Jaz contre ses lèvres, Jaz dans ses bras, Jaz avec ses doigts dans ses cheveux le pressant contre elle. Étrange, vu qu'ils partagent leurs rêves: c'était plus dans la voiture, ou en travaillant, qu'il s'imaginait ces scènes-là, parfois même quand ils s'échangeaient des messages. Il l'a voulue, sa soulmate, il y a beaucoup pensé et l'idée de le lui dire, même par messages, l'a effleuré à plusieurs reprises sans qu'il ne convoque son courage pour le faire. Mais oui, il l'a voulue, sa soulmate, il l'a aimée dans ses songes et maintenant elle est là, nue contre lui, frissonnante contre lui, son goût sur le bout de sa langue et ses lèvres impatientes et gourmandes contre les siennes. “ And you are better at this than I could have imagined baby. ” Il se demande si ça a été aussi intense et parfait avec ses ex-boyfriends (l'idée le contrarie un peu), parce que c'est différent pour lui, si il aime bien donner du plaisir aux autres, Sami a toujours dans un coin de la tête l'optique d'en recevoir aussi, beaucoup, mais avec Jaz, il veut juste qu'elle se sente aimée et appréciée et adorée, quelque chose qu'elle n'a pas beaucoup de là où elle vient et ce pour quoi il serait prêt à se damner pour elle.

Ils continuent de s'embrasser avec avidité, les mains de Jaz revenant caresser son torse alors que celles de Sami explorent doucement son corps, reviennent jouer avec le piercing avant de lentement caresser et redessiner son flanc, découvrir chaque courbe et chaque creux de son corps alors qu'il frissonne contre les caresses sur sa poitrine, jusqu'à ce que les doigts de Jaz se glissent jusqu'à son ventre et sa ceinture, la défaisant rapidement pour le débarrasser de son pantalon, Sami se détachant avec un grognement pour l'envoyer valser avec ses chaussures. Tesfaye est complètement oublié, la Maison et Laszlo et Scar aussi, n'existent que Jaz et ses lèvres demandeuses, brûlantes, ses doigts qui viennent le chercher à travers le tissu presque déformé de son caleçon, le redessiner avec langueur en lui arrachant un grondement frustré. Elle ne le fait pas mariner trop longtemps, le libère et tout d'un coup il est tout aussi nu qu'elle, serrant son corps contre le sien alors qu'elle le caresse doucement, lui arrachant des petits gémissements irrépressibles alors même qu'il n'a qu'une envie, trouver sa rightful place en elle et leur accorder ce qu'ils veulent depuis des semaines maintenant. C'est presque du soulagement qu'il ressent quand elle l'attire à elle et qu'il l'embrasse doucement, juste avant, réprimant vainement un gémissement en se glissant en elle, une main venant se crisper sur une hanche et ses lèvres venant fiévreusement trouver son cou. Le reste est confus et intense, un peu brusque, les souffles et gémissements et demandes de Jaz à son oreille le rendent fou, presqu'autant que les ongles profondément enfoncés dans la chair de son dos, et il doit lui-même étouffer son plaisir contre sa peau, son cou, ses dents venant jouer avec pour y laisser sa marque, presque y marquer son territoire.

Elle vient avant lui, l'emprisonner dans un étau étouffant qui ne fait que l'achever (il est plutôt fier de lui) dans un gémissement qu'il ne parvient pas à réprimer cette fois, finissant par soupirer contre sa peau en fermant un peu les yeux, son coeur battant dans tous les sens dans sa poitrine à côté de ses poumons qui sifflent un peu désagréablement, créant une gêne désagréable sur sa poitrine. Il se retire après quelques instants, retombe presqu'aussitôt sur elle quand elle l'enferme dans ses bras et Sami s'esclaffe légèrement en se laissant faire, frottant son nez contre son cou avant de poser le bout de sa langue sur l'une des trois marques qu'il y a laissé. “ Finally… ” Il rit un peu plus à ça, en l'entendant. “ I didn’t disappear and you made me enjoy you so much so much. ” Il hume en réponse, trop content de leur proximité, resserrant lui aussi ses bras autour d'elle. “ I knew it would be worth it. I knew you would feel amazing my nefisi gwad’enya. — You too, ghalbami, you too, ” murmure-t-il doucement, amusé et ravi à la fois, c'était mieux que dans ses rêves, plus intense aussi, ses poumons le brûlent un peu mais il est passé maître dans l'art de le cacher. “ I love you. ” Il est tout content quand il se redresse et se détacher pour la regarder dans les yeux, attendant qu'elle les ouvre pour lui embrasser le bout du nez. “ Me too! ” Il vient l'embrasser sur les lèvres avec douceur, puis avec un peu moins de douceur, grognant un peu quand elle le pousse sur le côté pour s'allonger sur lui, mais la laissant faire avec plaisir. “ You have no idea how many times I've imagined this, ” admet-il, quoique sans gêne, levant une main pour effleurer son cou d'un air coupable, là où il a laissé sa trace. Ça n'a pas l'air de la déranger ceci dit. “ You moaning my name while cumming for me... all around me... I love you, ” fait-il avec un sourire en coin en voyant l'expression sur le visage de Jaz, l'attirant à lui pour l'embrasser fiévreusement.

Ils ne se laissent pas dormir pendant de longues étreintes après ça, étouffant gémissements et rires contre la peau l'un de l'autre, passant de longues minutes à s'embrasser et à parler à mi-voix et à caresser le corps de l'autre, apprendre à l'apprivoiser. Avant de dormir, Sami met son téléphone à charger, monte un peu le chauffage et arrange un petit lit avec un vieux pull pour Tesfaye, fait bien attention à ce qu'il ait de la nourriture et à boire avant de revenir se glisser dans les draps près de Jaz qui s'endort déjà à moitié, ce qu'il trouve parfaitement adorable. Lui-même ne met pas longtemps à tarder après un dernier long baiser, satisfait des bras de Jaz autour de lui et de son souffle régulier contre sa nuque, il se sent protégé et à l'aise et en paix, enfin en paix.

Quand il rouvre les yeux, ils ont bougé dans leur sommeil et il n'a pas ouvert l'oeil une seule fois durant la nuit. Jaz le regarde dormir et il grogne un peu en s'en rendant compte, encore plus quand elle sourit et qu'il vient étouffer son rire d'un baiser rapide, puis une succession d'autres baisers partout sur son visage. Il se demande si elle a toujours envie de travailler à la Maison (n'a pas envie d'en parler — ça le contrarie rien que d'y penser), à quelles heures, quand. Lui doit ouvrir le magasin, se rend-t-il compte en s'emparant de son téléphone, il n'a pas envie que Laszlo revienne le faire chier comme la journée précédente. Jaz peut rester aussi longtemps qu'elle veut bien entendu. Ils restent de longues minutes à s'embrasser dans le lit et finalement il arrive à trouver le courage d'aller leur faire à manger, quelque chose d'un peu léger mais de bon qu'elle mange sans trop rechigner, retrouvant Tesfaye au rez-de-chaussée: le chien a poussé la porte d'entrée et a fini dans la boutique, saccageant tout, faisant caca dans un coin et s'endormant au milieu d'un pneu comme si de rien n'était. Ils doivent acheter un collier et une laisse et plein de choses pour le chien mais Sami l'aime bien, même quand il doit nettoyer sa boutique en grognant, le ramenant en haut pour lui servir de nouveau à manger; il a l'impression que le chien se débat moins dans ses bras, mais peut-être est-ce juste une impression.

Il a déverrouillé son téléphone et l'a donné à Jaz tandis qu'elle finissait de manger, pour qu'elle essaie de se connecter à son compte Instagram, en vain. Il essaie de faire passer sa moue déçue en l'embrassant beaucoup avant qu'ils ne partagent une douche, profitant au maximum de l'eau tiède en gloussant sous l'eau, leurs baisers devenant moins innocents quand les mains de Jaz s'aventurent un peu trop sur le corps de Sami, non pas que celui-ci s'en plaigne. Ils sont parfaits l'un pour l'autre, il en est convaincu, alors qu'ils s'habillent rapidement après ça et qu'il parvient à cacher son désappointement quand elle lui demande de le conduire à la Maison, ce qu'il fait en s'excusant parce que lui doit tenir la boutique; il l'embrasse longuement sur le siège passager, s'assurant qu'elle va bien, en la déposant, la laissant partir à regret et en faisant la moue. Il n'y a que la présence de Tesfaye qui le distrait et le fait un peu sourire, le chien sautant sur lui pour réclamer de la nourriture — encore — dès qu'il refait un pas dans l'appartement. La journée passe lentement, il a quelques clients et des membres du gang qui viennent le voir, mais rien de spécial, il finit par recevoir un texto d'Eva le soir-même lui disant qu'elle va ramener Jaz et Sami ne peut pas s'empêcher d'être soulagé qu'elle ne passe pas la nuit là-bas. Il l'accueille en la prenant dans ses bras et l'embrassant langoureusement, lui montrant le collier qu'il a acheté pour Tesfaye et la laisse qu'il a confectionné, elle a l'air fatiguée mais elle ne se plaint pas quand ils vont promener l'animal autour du bloc, Jaz tousse un peu sous ses masques de tissu et Sami les fait vite rentrer, de peur qu'elle attrape froid ou tombe malade.

Il est en train de faire à manger à l'étage, Jaz sur le canapé sur son téléphone encore une fois — il veut lui en acheter un néphèdien, ce à quoi elle s'oppose fermement, au pire, la prochaine fois que Scar en "trouvera" un, il le lui donnera — quand il entend un hoquet qui lui fait tourner la tête. Il éteint aussitôt le feu sous la poêle, enjambe Tesfaye et rejoint aussitôt sa soulmate pour la regarder rapidement et, sans poser de questions, la prendre dans ses bras; elle répond aussitôt à son étreinte, ce qui le rassure un peu. “ What's wrong, baby? ” demande-t-il d'une voix paniquée et tremblante, se détachant pour prendre son visage dans ses mains, pour comprendre ce qui la met dans tel état: elle pleure à grosses larmes.

Jaz espère que c’était aussi satisfaisant pour Sami que ça l’était pour elle, même si elle a du mal à en douter quand il la tient toujours dans ses bras et frotte son nez à son cou, laisse sa langue jouer avec les quelques points douloureux qu’il lui a laissé. Pour elle c’était amazing, elle n’exagère pas, c’était parfait et intense, et elle a encore le cœur qui se débat tellement contre sa cage thoracique qu’il semble vouloir sortir de sa poitrine. Elle fronce un peu les sourcils quand Sami se redresse en se détachant un peu de l’emprise de ses bras, rouvre les yeux pour l’observer un peu confuse et craintive, mais pas trop, parce que si c’est un capharnaüm dans sa poitrine actuellement elle est aussi enveloppée dans beaucoup de calme et de félicité. Il lui embrasse le bout du nez qu’elle fronce par mécanisme et tout doute disparaît d’elle pour une fois, elle ne peut que sourire, un vrai beau sourire qui atteint ses yeux. “ Me too! ” Il a l’air très heureux Sami et il n’y a rien de plus beau que ça, le bonheur de son soulmate qu’elle a, pour partie au moins, provoqué et il n’y a rien de plus agréable que ses lèvres qui reviennent caresser les siennes avec douceur comme pour apaiser la passion de leur étreinte. Rapidement toutefois ils perdent un peu le contrôle du baiser, s’y perdent tout simplement, ils se sont tellement voulus, enfin Jaz en tous cas l’a tellement voulu Sami, elle pensait à lui tout le temps de bien des manières mais comme ça aussi, surtout le soir avant de se mettre au lit, quand elle espérait de tout son cœur le retrouver dans leur royaume. Elle finit par le repousser sans lâcher ses lèvres, juste pour pouvoir lui rouler dessus en riant un peu, ravie comme elle ne se souvient pas l’avoir jamais été avant. “ You have no idea how many times I've imagined this, ” elle rosit de plaisir, il n’y a pas de surprise à avoir, pas vraiment, ils ressentent la même chose l’un pour l’autre, il faut croire, ils se sont rêvés même éveillés et elle est heureuse de savoir qu’elle n’a pas été la seule à s’imaginer les ébats impossibles dans le monde des rêves. Elle frissonne légèrement quand il effleure du bout des doigts les points violets sur son cou, qu’elle devine sans les voir, elle les sent très bien, mais ce n’est pas désagréable. Elle se demande s’ils veulent dire quelque chose de particulier, si c’est une manière pour Sami de marquer son territoire — ça ne la dérangerait pas. “ You moaning my name while cumming for me... all around me... I love you, ” un frisson plus violent dévale sur son échine et ses joues se colorent d’un rouge plus vibrant et un peu embarrassé, c’est vrai qu’elle a été vocale, elle s’est bien fait entendre, a bien montré que ce que Sami faisait en elle, lui plaisait beaucoup. Il doit avoir l’habitude de ça ceci dit, vu le nombre de filles qui sont passées par ses draps. Mais c’est elle qu’il a imaginé, comme ça, dans ces positions, depuis quelques semaines ose-t-elle espérer, elle et elle seule. Et c’est elle et elle seule qu’il attire finalement à lui pour l’embrasser avec fièvre.

Ils se sont tellement voulus, ils ne peuvent pas se laisser tranquilles, se laisser respirer, laisser leurs poitrines se calmer quelques instants, ils se découvrent longuement, elle les coins de peau qui le font se tendre, lui ceux qui la font invariablement frissonner, ils s’aiment jusqu’à n’en plus pouvoir, gémissent et rient dans les bras de l’autre, laissent leurs corps faire connaissance comme leurs âmes ont pu le faire dans leurs rêves. Ils s’épuisent littéralement et Jaz s’endort aussitôt que Sami retrouve ses bras après être sorti du lit pour arranger la couche de Tesfaye, en le serrant fort contre elle et enfouissant son nez dans sa nuque pour baigner dans son odeur, un grand sourire sur les lèvres quand le noir la happe.

Jaz aime bien dormir comme ça, elle décide. Elle aime dormir comme ça sans rêve et sans problème et sans souvenir, elle aime pouvoir reposer son cerveau, mais surtout elle aime que les rêves ne soient pas nécessaires, parce qu’au réveil Il est là. L’émerveillement est encore bien réel, il va lui falloir du temps, elle pense, pour ne pas arrondir les yeux et sourire grand comme devant un miracle (yene tamrat lui a-t-elle soufflé la veille). Il est là et il dort, c’est la première fois qu’elle le voit les yeux fermés, abandonné au sommeil, la première fois qu’elle le voit si paisible et tranquille et elle décide qu’elle aime vraiment beaucoup ça, même si elle a du mal à ne pas gigoter contre lui, à ne pas frotter leurs nez qu’elle a découvert si proches au réveil l’un contre l’autre, à ne pas consteller son visage de baisers tendres. C’est difficile, mais elle tient bon et lui-même ne tarde pas à ouvrir les yeux sur elle, qui sourit toujours, même quand il grogne un peu (et qu’une part d’elle, jamais totalement sûre, jamais débarrassée même une seconde de ses démons, craint presque être pour lui une mauvaise surprise). Il l’embrasse et elle se rassure, même si c’est un peu trop rapide à son goût et qu’il vient lui-même faire ce qu’elle a du mal à se retenir de faire : recouvrir son visage de baisers. Elle rit un peu et se presse contre lui, c’est le meilleur réveil de tous les temps, tous ces baisers qu’ils s’offrent et ces petits caresses emplies de tendresses. C’est le meilleur réveil de tous les temps et ils traînent un peu, mais Sami finit par sortir du lit quand même et Jaz l’observe faire à manger assise contre les oreillers. Elle sait qu’il raffole des gaufres, mais c’est quelque chose de bien plus léger qu’il lui apporte et elle le soupçonne de faire un effort pour elle et elle ne dit rien, mais elle en pleurerait presque tant ça la touche alors qu’elle s’applique à manger pour lui faire plaisir, pour guérir comme elle a commencé à le faire à Sigan.

Sami lui donne son téléphone pour qu’elle puisse justement essayer de contacter sa patrie, il lui accorde bien plus de crédit qu’elle n’en mérite et elle-même devrait mieux se connaître et ne pas avoir tant d’espoir dans la poitrine quand elle essaye de se connecter à son compte instagram, mais elle n’a jamais été douée pour ça les mots de passe et les numéros de téléphone, elle est incapable d’accéder à quoi que ce soit. Elle est déçue et triste de ne pouvoir contacter personne, prévenir personne, même si elle n’a pas menti, elle n’est pas trop sûre qu’on pense à elle, pas trop sûre de manquer. Elle est déçue et triste, mais elle ne veut pas le montrer, elle ne veut pas que Sami pense qu’il n’est pas assez, ou qu’elle a menti en lui disant être heureuse d’être là avec lui, mais il doit voir sa moue quand même vu comme il vient l’embrasser aussitôt qu’il revient à l’étage. Elle fond dans les baisers qu’ils partagent dans sa chambre puis sous l’eau tiède de la douche, dans laquelle elle finit même par glousser, avant de caresser, inlassable, le corps de son âme-sœur. L’eau est froide quand ils sortent enfin de la douche, mais Jaz sourit quand il l’enveloppe dans une serviette et elle le serre dans ses bras avant de s’habiller. Elle se réconforte en se disant qu’elle a un peu de lui en elle, trouve du courage dans sa simple présence et ose lui demander de la conduire à la Maison. Elle a détesté ça la veille, elle haïra sûrement aujourd’hui, mais elle va y aller, elle va être forte et gagner de l’argent pour lui, pour eux, pour leur futur.

Sami ne peut pas rester et il s’en excuse beaucoup, mais elle comprend et elle le rassure, elle sait qu’il doit rester à la boutique et c’est vrai que ce sera plus dur sans ses bras pour la récupérer à la sortie de scène mais au moins ils travailleront tous les deux, accumuleront un peu plus de stellars d’ici la fin de la journée. Il semble mettre un point d’honneur à l’embrasser longtemps sur le siège passager une fois qu’il est garé devant le club et Jaz se laisse faire avec plaisir, espère le rassurer et en même temps trouver du courage dans la force des baisers qu’elle plaque sur ses lèvres. Et puis ils doivent se séparer et c’est difficile, elle se sent déjà plus faible, rien que quand la portière les sépare, mais elle se force à sourire et à lui faire un petit signe de main. Ça va aller. Elle va être seule aujourd’hui, mais pas esseulée, parce qu’elle l’a lui même quand il n’est pas là.

Cette fois-ci, Eva lui apprend à servir des verres, il n'y a pas beaucoup de clients quand elle arrive donc elle peut prendre son temps — et y'en a besoin vu comme Jaz est complètement novice. Elle lui donne des conseils aussi pas que sur la façon de mélanger les liqueurs, mais aussi sur la manière de les donner aux clients : “ You need to flirt a little. ” Jaz fait de son mieux le reste de la journée jusqu'au début de soirée quand vraiment le club se remplit comme elle l'a un peu vu la veille. Eva lui donne des conseils sur d’autres clients à mesure qu’ils s’approchent du comptoir ou entrent dans le bar, Jaz se contentant de faire des boissons assez simples, servir des bières surtout, rien qui ne nécessite de shaker pour l'instant, essuyant le comptoir chaque fois que quelqu’un — heureusement jamais elle, elle en serait mortifiée — renverse quelque chose, ne sortant jusqu'au déjeuner jamais de derrière le comptoir sauf pour aller aux toilettes. Y'a quelques mains qui manquent de passer sous sa jupe, mais la sécurité du club fait son boulot et elle n'a que besoin de jeter un œil à son bracelet électronique pour se rappeler pourquoi elle est là, pourquoi elle fait ça et c'est déjà bien mieux que d'aller de nouveau s'exposer sur scène. Pendant sa pause déjeuner qu'elle passe seule, à regarder, assise dans une des backrooms, le sandwich que lui a filé Eva, en manquant de s'endormir, celle-ci finit par venir la trouver pour lui demander si elle veut danser ou pas. Elle est gentille Eva, plus que les autres qu'elle a croisé jusque-là en tous cas, plus que Stella, et Jaz dit non, elle dansera le lendemain, un soir sur deux seulement vu que servir des verres peut rapporter presque autant que ses deux danses pourvu d'y passer la journée entière.  “ What did you do before coming here? ” enchaîne Eva alors que Jaz pensait qu'après sa première question elle allait la laisser tranquille. Elle est plutôt gentille Eva, mais Jaz ne croit pas qu'elle l'aime beaucoup. “ What do you mean? — Like what job? ” Who doesn’t know how to serve drinks?, ses yeux semblent vouloir dire. “ You know how to dance.” rajoute-t-elle, déclarative cette fois. “ I sang. ” Elle se mord aussitôt les lèvres ; autant dire qu’elle était complètement oisive, elle n’ose même pas mentionner le mannequinat. “ You come from money then.” Ça fait beaucoup de questions sans aucun doute et Jaz s’inquiète un peu, mais Eva n’a pas l’air suspicieuse, juste curieuse, sincèrement surprise. Dans son monde, à Sigan, on dit coming from time pas money, mais le sens est le même, elle imagine. Elle préfère ne pas répondre, ce n’était pas une question après tout, referme un peu les yeux en calant son dos sur le canapé.

“ Are you with him? — What? ” Cette fois elle l’a vraiment réveillée, d’un sommeil néanmoins léger — sinon lui parler ne suffirait pas à l’en arracher — et Jaz est un peu perdue pendant quelques instants. “ Slim, you’re with him? ” Eva a l’air de trouver le concept plus que surprenant comme si elle était en train de formuler une absurdité, n’en revenant pas d’être en train de poser une question pareille. Yes a envie de répondre Jaz, parce qu’elle pense que c’est vrai, parce qu'ils se sont dit que c'était le cas qu'ils étaient soulmate-girlfriend et soulmate-boyfriend même sur deux mondes différents. Mais elle ne sait pas si Sami veut que ça se sache en revanche, elle ne croit pas. Là encore, elle ne répond pas, mais c’est bien plus facile, parce que deux danseuses, viennent prendre leur pause et les interrompent de toute façon. Le reste de l’après-midi on envoie Jaz servir quelques tables et elle essaye juste de faire son travail correctement, mais ça reste bizarre d’avoir à flirter, même juste un peu avec ces inconnus dont aucun ne l’attire. Personne ne l’attirera plus jamais réalise-t-elle toutefois avec un petit sourire, puisqu’elle a trouvé son soulmate et qu’ils sont amoureux. Certains clients lui ont glissé un ou deux stellars en plus parfois et avant de transférer ses gains sur le bracelet que lui a donné Sami elle voit qu'elle a gagné 53 stellars, mais trente pourcent de cette somme doit rester sur le bracelet appartenant aux Sharks. Le reste, elle peut l'emporter avec elle quand Eva vient la trouver : “ Hey get dressed I’m driving you home. ” Jaz ne masque pas sa confusion, même si une part d’elle est un peu soulagée pour être honnête — elle ne se souvient pas du chemin qu’elle n’a jamais fait à pied — un peu déçue toutefois parce qu’elle pense que ça veut dire que Sami ne peut pas venir lui-même et qu’il a du le lui demander ou peut-être que c'est juste qu'Eva qui se doute qu'elle ne vient pas d'ici et qui la prend en pitié. “ Thanks. ” murmure-t-elle quand elle est prête, suivant Eva à travers la salle principale, la tête baissée, jusqu’à s’installer sur le siège passager de sa voiture. Elle est bien moins belle que celle de Sami, mais peu importe, au moins elle n’a pas à marcher dans cette ville encore inconnue. Elle regrette un peu toutefois, une fois qu’Eva démarre, se rendant compte que c’est la première fois depuis son accident qu’elle monte dans une voiture qui n’est pas celle de Sami ou d'un chauffeur grassement payé pour conduire le plus lentement possible. Elle s’accroche instinctivement à son siège malgré le fait qu’Eva conduise à une vitesse normale et même plutôt prudemment — plus qu'elle-même ne l'a jamais fait quand elle conduisait encore. “ Hope I still remember where he lives… ” fait-elle à l’adresse de Jaz avec ce qui pourrait presque passer pour un sourire complice. “ Not that I’ve ever been inside his apartment mind you but I’ve been to the workshop. ” Jaz fronce un peu les sourcils, mais ne fait pas de commentaire. Elle ne comprend pas qu’Eva ne soit jamais montée jusqu’à chez lui, puisque apparemment elle a déjà profité de ses talents au lit, mais elle mourrait avant de poser la moindre question à ce sujet. La barmaid exagérait sûrement un peu l’ampleur de son ignorance vu comme elle n’a aucun mal finalement à s’arrêter devant le bon bâtiment. “ You might want to buy clothes that are more fitting…I recommend Vera’s by the docks, it’s affordable but trendy ” Jaz hoche la tête, elle en a bien besoin, elle n'a qu'une paire de sous-vêtements outre ceux qui lui sont fournis pour ses danses.  “ Also…makeup, good try at hiding those hickeys but when you get on stage next time you won't have a shirt to cover them. ” Sa voix est très calme, professionnelle, alors que les joues de Jaz s'empourprent violemment. Elle a fait de son mieux avec ses cheveux et le col de sa tenue de serveuse, comptant sur la lumière tamisée du club pour masquer les traces laissées par Sami. “ Errr ok thanks. ”  Jaz a déjà une main sur la poignée, mais “ I’ve never seen Slim like this. ” muse Eva, l’arrêtant dans son geste, même si Jaz ignore si s’adresse à elle ou si elle se contente de penser à voix haute. Elle semble sur le point d'ajouter quelque chose, en tournant son joli visage vers elle, mais elle se rétracte finalement. “ See you tomorrow. ” Elle referme la portière derrière elle et lui adresse un petit signe de la main avant de se détourner.

Quand elle arrive à l'atelier les joues toujours rouges Sami l'accueille en la prenant tout de suite dans ses bras comme s'il avait compris son besoin et en l'embrassant passionnément jusqu'à la faire sourire un peu. Il est plutôt excité en lui montrant un collier acheté pour le chien — leur chien, elle a un chien, elle n'en revient pas — et une laisse qu'il lui dit avoir fait lui-même et Jaz accepte d'aller avec lui promener Tesfaye avec le nouvel équipement, un petit sourire fier de lui sous les deux masques qu'elle porte. Elle est fatiguée et gênée et ses poumons souffrent sous le fog, mais elle serre les doigts de Sami dans les siens et ne se plaint pas, rit même un peu de délice après avoir très timidement accepté de tenir la laisse quelques minutes. Dans sa joie elle oublie de faire très attention à retenir la toux qui se forme dans sa gorge et elle finit par laisser échapper une petite quinte malgré elle et Sami préfère alors prendre le chemin du retour, Jaz s'empêchant physiquement de tousser plus quitte à devenir toute rouge sous son masque.

Il ferme l'atelier et ils vont tous les deux avec Tesfaye à l'étage Jaz s'installant sur le canapé pour pianoter de nouveau sur le téléphone de Sami. Elle n'essaye même pas de se connecter à ses propres comptes, utilisant plutôt le sien pour, la boule au ventre, voir ce qu'il se passe sur Sigan. Ou plus exactement voir ce qu'on dit d'elle. Si on dit quoi que ce soit. Elle va d'abord sur le profil de Lupe, mais celle-ci ne poste pas beaucoup et la dernière photo date de la soirée d'anniversaire juste, un selfie d'elle deux et une moue tire le coin des lèvres de Jaz vers le bas. Idem pour Kia et Alex, elles n'ont rien posté depuis la fête. Depuis la dernière fois qu'elles se sont vues. Elle retient malgré elle son souffle en tapant les lettres qui composent le handle de Noora.

Elle se fait accueillir par une photo. Elle est très belle Noora et elle poste beaucoup de photo d'elle, beaucoup de selfies — c'est marrant que ce soit à Jaz qu'on ait décidé d'attribuer le surnom de vain princess, mais ceci dit elle aussi en poste beaucoup (obligée) et puis elle est mannequin, carrière superficielle au possible. C'est pas un selfie ceci dit, elle est dans une jolie robe de soirée, mais pas celle qu'elle portait à leur anniversaire. Une autre. C'est même pas une photo en fait, réalise-t-elle quand elle clique dessus c'est une vidéo. #HotboardMusicAwards commence la description, Yasmeen avait oublié jusqu'à leur existence. Elle a pris le téléphone de Sami pour voir ce qu'il se passait à Sigan sans elle et elle voit très bien, ce qui se passe dans sa famille : la vie continue exactement comme avant. Exactement comme pour Javed. Elle a les yeux qui piquent un peu mais ne s'en rend même pas compte, scrollant plutôt pour voir les commentaires, elle pourrait taper son nom dans la barre de recherche, voir si on a créé un hashtag, voir si on parle d'elle, mais pas besoin, son nom et son handle sont déjà là dans le million de commentaires sous la vidéo qu'a posté Noora. not a single word about @jazvane's disappearance. like, gurl, it's been 2 days, how can you be so heartless? i kinda hate you more than i've ever hated anyone in my life Alors on dit qu'elle a disparu. Plus exactement les gens savent qu'elle a disparu, fuite d'info maladroite, déduction de fans malgré des tentatives de son équipe pour masquer la chose, ou sa mère a-t-elle directement vendu le scoop ? Jaz a du mal à respirer et elle voit un peu flou mais elle persévère. Il y en a d'autres qui s'insurgent de l'indifférence de Noora, mais pas Jaz, elle n'est pas surprise. i'm so happy, yet so sad. i've been on the verge of tears the whole ceremony wishing for a miracle... nova can you pls say smthg about it ? pls. i love you so much but i need to know that you care. you may be rivals but she's still your blood right ? Ils ne savent rien, ils ne comprennent rien à leur famille. Leur sang est plus mêlé que le public ne peut se l'imaginer, elles sont cousines, non, elle sont sœurs, elles sont jumelles, et Jaz a disparu. Ça suffit à inquiéter certains fans qu'elle voit la défendre sur le post de Noora mais pas à arrêter ni même ralentir le moins du monde le rythme infernal de la vie des Vane. C'est pas assez pour qu'on ne vienne pas chercher des récompenses, ou que Noora ne danse pas sur la vidéo suivante sur un son de Kamikaz, coup de pub qui crève les yeux, là voilà la priorité de la famille avant même la sécurité de ses membres.  go cry on @jazvane's fake grave or something, we don't care. i'm sure she's just sulking somewhere lmao. hiding to get attention, ew Elle s'étouffe sur son propre souffle, sur un sanglot coincé dans sa gorge, inconsciente que ses pleurs sont désormais audibles. i'm a nova stan just like you but your comment is plain wrong and awful. there's a broken family out there waiting to hear from their loved one, pls don't be so careless Mais non iamrod604 a tord. C'est ça le pire. La famille est pas brisée, la famille s'en fout.

Elle tremble littéralement quand Sami s'approche d'elle, incapable de le voir à travers les torrents qui s'échappent de ses yeux. Elle sent ses bras autour d'elle toutefois et ça lui suffit à lui rendre aussitôt son étreinte en le serrant avec force comme pour l'inciter à en faire autant, à l'avaler toute entière. “ What's wrong, baby? ” un douloureux sanglot lui secoue l'échine quand elle entend sa voix paniquée et tremblante, à cause d'elle, mais le pire c'est quand il se détache et prend son visage dans ses mains. Elle est exposée à sa vue et elle sait pas à quoi elle ressemble, mais elle peut deviner ses joues rouges et ses yeux gonflés et ses lèvres qui tremblotent et laissent parfois échapper un ou deux hoquets. Elle renifle, mais ça n'aide rien, elle ne peut pas parler et elle n'a même pas envie de parler, pas pour lui répéter ce qu'elle a lu. Un bref instant elle pense simplement à lui mettre le téléphone dans les mains, mais Sami ne sait pas lire et elle, elle ne sait pas comment activer le logiciel de lecture automatique alors elle ne dit rien, pleure juste en secouant la tête pour essayer de lui faire comprendre que ce n'est pas grave. C'est jamais grave quand elle pleure, c'est juste elle qui est trop émotive et trop attachée et qui veut être aimée alors qu'elle ne peut pas l'être. Elle essaye de commencer à parler, même si elle ne sait pas pour quoi dire et que de toute façon les syllabes entrecoupées qui lui échappent n'ont aucun sens, elle préfère enfouir de force son visage contre le cou de Sami, en espérant qu'il la laisse faire, ne la repousse pas, passe ses bras forts autour d'elle et ne la lâche jamais. C'est ce qu'il fait, c'est ce qui lui permet de se calmer un peu, même en inondant son pull au passage et en reniflant bruyamment. Elle est immonde et dégoûtante et même sa famille ne l'aime pas. “ S-s-some p-people s-say I-I'm g-g-one j-j-just f-for a-t-tention. ” People are mean, lui a dit Sami la veille. Mais ça ne l'étonne pas ça Jaz parce que le pire c'est que venant de sa famille, des Vane, des attention-whores par excellence, ça ne serait pas impossible, pas surprenant. Mais cette fois c'est juste pas vrai. “ A-and s-so-m-e p-people a-are s-sca-red I-I'm d-d-ead b-but m-my s-s-sister she d-doesn't c-c-care. ” Elle sanglote de nouveau trop pour pouvoir poursuivre, enfonce un peu plus son visage dans le cou de Sami. “ M-my f-family d-doesn't c-care t-they're j-just p-partying. ” Elle a vu qu'elle a reçu un Prix d'honneur grâce aux commentaires — et le fait que certains pensent que c'est juste pour ça, juste parce qu'elle est pas là et qu'on sait pas où elle —  et le pire c'est qu'elle peut presque s'imaginer (ou en tous cas elle ne trouve pas l'image absurde) sa mère contente. Parce qu'on parle d'elle. Et que c'est tout ce qui compte. Tout ce qui a jamais compté pour les Vane.

Jaz a les yeux rouges et des larmes qui en tombent sans s'arrêter, coulent sur ses joues et sur son nez et sur son menton et ça brise le coeur de Sami, il se sent si balourd et maladroit à côté d'elle quand elle pleure, il ne sait jamais quoi faire pour l'aider, l'aimer, la faire se sentir mieux. C'est si simple, quand ils s'embrassent et qu'ils s'aiment et qu'ils rient; c'est si compliqué, pour Sami, de se forcer à ne pas s'agacer. Dès que quelqu'un pleure autour de lui, il a tendance à quitter la pièce, détourner les yeux, ne pas bouger; enfoncé dans un égoïsme malhonnête, une distance de façade, il refuse de tendre la main, d'aider, de rassurer. Les larmes l'agacent, les crises d'hystérie le rendent froid, l'énervent parfois; avec Jaz c'est différent, sauf qu'il se rend compte de sa maladresse, son impuissance, surtout en cet instant précis, il ne peut que la regarder, l'embrasser, lui demander ce qui ne va pas, mais Sami sait qu'il n'est pas fort pour l'aider à sécher ses larmes. Jaz secoue la tête, l'air de dire que tout va bien, mais ça ne fonctionne pas bien entendu, ça ne fait qu'inquiéter Sami encore plus, il fronce les sourcils sans comprendre, relâchant son emprise sur elle quand elle force un peu le passage pour venir enfouir son visage dans son cou. Il n'hésite même pas à enrouler ses bras autour d'elle, ses lèvres trouvant machinalement son crâne, inspirant profondément son odeur qui ressemble beaucoup à la sienne maintenant. Étrange. Mais pas désagréable, loin de là. Elle s'accroche un peu à lui et morve un peu sur son pull mais il ne bouge pas, au contraire, la serre encore plus fort contre son torse.

“ S-s-some p-people s-say I-I'm g-g-one j-j-just f-for a-t-tention. ” Elle a donc regardé les commentaires sur Instagram. Sami a du mal à comprendre l'intérêt de l'application: lui-même l'aime bien, mais il ne suit pas beaucoup de gens et il ne poste pas souvent. Ça ne l'intéresse pas particulièrement, certainement prce qu'il ne sait pas lire en fait. Il trouve ça juste sympathique pour poster des photos qu'il trouve cools, mais à choisir, il préfère Youtube. Ce qu'il ne comprend pas, c'est comment les gens venant de la sphère de Jaz sont obsédés par leur image, les commentaires laissés sous leurs photos et le reste. Surtout si ça la rend malheureuse comme ça. Sami est emprisonné dans sa vie, à cause des dettes et du reste, mais il a du mal à comprendre pourquoi Jaz n'abandonne pas tout ça, si ça la rend si triste tout le temps. Si désespérée d'être véritablement appréciée qu'elle doit se contenter de l'amour de son tisseur de tapis. “ A-and s-so-m-e p-people a-are s-sca-red I-I'm d-d-ead b-but m-my s-s-sister she d-doesn't c-c-care. ” Sa soeur qui est sa cousine qui est en fait sa soeur. Sami a mis du temps à comprendre. Il ne sait pas trop si il aime la soeur en question: elle est jolie et elle a une jolie voix mais il à choisir il préfère le faciès et la musique de Jaz. Et puis il n'aime pas sa bio sur Instagram, ça l'a fait beaucoup rire quand il l'a lue, un peu moins quand il en a parlé à Jaz et qu'elle lui a avoué qu'elle ne comprenait pas ce qui était drôle.

“ M-my f-family d-doesn't c-care t-they're j-just p-partying. — That's not true, ” dit aussitôt Sami, en la serrant contre lui, la berçant presque, sa bouche ne quittant pas ses cheveux. “ I'm your family now. And I care. ” Il s'éloigne un peu pour la regarder, sans vraiment desserrer ses bras ceci dit. “ Your Sigan family are idiots, they've never realised how interesting, smart and beautiful you were. I do. ” Il lui embrasse le nez, près de la pommette, là où elle aime bien et là où ses lèvres trouvent leur place si facilement, leurs corps littéralement faits l'un pour l'autre. “ I have no idea how to get you back there... how to get us there. But I'll find something and your fans will know what happened, and your family will too. And as long as I'm by your side, they'll never have you do anything again. Starting now, you're living your own life. Okay? ” Il lui embrasse la joue, la mâchoire, le menton, avec douceur et délicatesse. “ With me, ” précise-t-il, au cas où. “ And Tesfaye. ” Il se détache juste pour mieux caler de nouveau le visage de Jaz contre son cou, son menton posé au sommet de son crâne, ses bras serrés autour d'elle aussi longtemps qu'elle en a besoin. “ I'll find us a way, Jaz. ”

“ That's not true, ” répond vite Sami, en la serrant toujours contre lui, presque un peu plus désormais qu’elle a fini ses explications pleines de larmes. Elle continue de sangloter dans ses bras, simplement soulagée qu’il ne la lâche pas, que ses lèvres soient toujours tout contre ses cheveux, qu’il la berce même, exactement comme elle en a besoin en cet instant précis. Ses mots ont un peu moins d’effet toutefois, elle sait qu’il ne cherche qu’à bien faire, à la réconforter, mais Jaz sait qu’elle a raison, que sa famille s’en fiche réellement, est prête à exploiter sa disparition sans aucun remord. “ I'm your family now. And I care. ” Elle renifle à ça et couine légèrement quand il s’éloigne un peu même si ce n’est que pour la regarder et que ses bras ne la lâchent pas. Elle ne veut pas qu’il la voie avec ses joues rouges et ses yeux sûrement déjà gonflés et son visage inondé, et son nez qui coule un peu, elle ne veut pas qu’il la voie laide comme ça. Malgré la laideur ceci dit, Sami doit aussi voir l’émerveillement dans ses yeux, parce qu’il est merveilleux justement son âme-sœur et il a raison aussi : il est sa famille. Il est sa famille ici, la seule personne qu’elle connaît dans ce monde, la seule personne en laquelle elle a confiance, sur laquelle elle sait qu’elle peut compter. Mais il est sa famille pour toujours aussi, peu importe où ils dérivent peu importe si son monde à elle l’attire de nouveau à travers un portail, Sami sera toujours sa famille, parce qu’il s’occupe d’elle et l’aime en dépit de tous ses si nombreux défauts. Et c’est ça une famille, normalement. C’est ça qu’elle n’a jamais eu. “ Your Sigan family are idiots, they've never realised how interesting, smart and beautiful you were. I do. ” Il lui embrasse ce coin du visage qu’elle aime tant, entre son nez et sa pommette, là où ça lui arrache toujours un petit sourire ; cette fois-ci ça fait redoubler un peu ses larmes, mais elles ont un goût nouveau, un peu plus doux. Elle ne sait pas si Sami a raison, mais ça la touche énormément qu’il lui dise des choses pareilles, même si l’amour et le fait qu’ils soit littéralement faits l’un pour l’autre — qu’ils le veuillent ou non — doivent l’aveugler un peu (beaucoup). Elle aimerait pouvoir croire qu’il la voit vraiment comme ça, elle aimerait être capable de se voir jolie à défaut d’être belle comme Noora et intelligente et intéressante comme Tamina. Elle aimerait valoir ses sœurs, elle aimerait pouvoir être convaincue que Sharzad a juste raté son choix, qu’elle a juste été stupide il y a vingt ans. Elle ne peut pas, elle n’y arrivera probablement jamais, mais elle peut au moins se dire qu’elle a quelqu’un dans l’univers qui est à elle et qui l’aime envers et contre tout et qui la préfèrera toujours à Noora et Tamina, même si quelque part il n’a juste pas eu le choix.

“ I have no idea how to get you back there... how to get us there. But I'll find something and your fans will know what happened, and your family will too. And as long as I'm by your side, they'll never have you do anything again. ” Jaz s’est sentie paniquer très vite avant que Sami ne se corrige lui-même, affirme qu’ils retourneront tous les deux à Sigan et pas elle seule, sans lui. Elle ne veut plus jamais se séparer de lui, risquer de ne pas le revoir, errer à travers les mondes pour le retrouver, ce qu’elle ferait évidemment. Maintenant qu’ils se sont trouvés, il est pour elle hors de question qu’ils se séparent, et tant qu’ils seront ensemble, tant qu’il sera à ses côtés, lui dit-il, elle n’aura plus jamais à se sentir obligée de faire quoi que ce soit. C’est difficile d’y croire, ça semble un rêve impossible, mais c’est un beau rêve et Jaz essaye de s’y accrocher, de se dire qu’un jour ça pourrait être vrai, qu’elle pourrait faire ce qu’elle a envie de faire et pas toujours ce qu’elle doit faire. Peut-être que ça serait plus facile ceci dit, si elle ne retournait pas à Sigan. Si elle refaisait sa vie dans un monde qui ne la connaît pas, ne la juge pas, ne l’observe pas sous toutes les coutures à tout moment. Mais sa famille, qu’elle aime, quand bien même la réciproque ne semble pas vrai. Mais ses fans, aussi.

Jaz se détend un peu sous les baisers que Sami continue de déposer sur son visage avec délicatesse. “ Starting now, you're living your own life. Okay? With me, ” Elle se sent sourire très légèrement, un peu timide, c’est un sentiment nouveau que d’être soutenue comme ça. Aimée sans condition comme ça. “ And Tesfaye. ” Elle sourit un peu plus à la mention du chien nouvelle addition à leur famille,  toute nouvellement formée, mais qu’elle aime et adore déjà tant. Elle hoche très lentement la tête, se laissant faire avec plaisir quand il l’aide à caler un peu mieux son visage dans son cou, son menton à lui posé sur ses cheveux et ses bras serrés autour d’elle comme elle aime et comme elle en a besoin. C’est difficile de dire oui à ça, parce que c’est admettre qu’elle ne vivait pas sa propre vie avant, pas de son propre chef, qu’elle vivait pour sa mère et dans le fond Jaz sait que c’est vrai, mais elle a du mal à l’avouer, à regarder la vérité en face. Elle a du mal à dire qu’à Néodam, bien que la ville soit horrible à ses yeux, elle est plus heureuse qu’elle ne l’a jamais été à Sigan.  “ I'll find us a way, Jaz. ” Us, elle aime énormément ce nouveau pronom, elle aime aussi qu’il parle au futur pour eux deux, elle aime que ce soit une évidence qu’elle vivra sa vie avec lui et un chien qui est le leur. “ Okay, ” souffle-t-elle finalement tout contre son cou, timide, sûrement trop après tant de déclaration et d’assurance de son amour et du fait qu’il sera là pour elle. “ I love you, ” et depuis bien longtemps, si elle est tout à fait honnête. “ I want- I want this, I want to live with you for always and be happy with you and Tesfaye and- ” Elle s’arrête, frotte un peu son nez au cou de Sami comme si ça pouvait l’aider à trouver plus de courage. “ We- It doesn’t have to be in Sigan. ” Il lui promet qu’il cherchera, qu’il trouvera un moyen de la ramener chez elle. De les ramener a-t-il même dit. Comme s’il était prêt à tout quitter et emménager à New Brasilia avec elle. Jaz ne peut pas lui demander un tel sacrifice, elle hait déjà Néodam, mais il y a vécu pendant des années, il y a des amis, des gens auxquels il tient, il n’a peut-être pas envie de tout abandonner du jour au lendemain, juste pour une fille, même s’il s’agit de son âme-sœur. Toutefois Jaz sait aussi qu’avant même de la connaître, avant de savoir qu’elle était réelle, avant de l’inclure dans ses rêves, il voulait fuir, partir, s’acheter une ferme loin de Neodam et s’y cacher pour l’éternité, donc peut-être n’y est-il pas trop attaché. Ceci dit, ce n’est pas à Sigan qu’ils trouveront une ferme, ni même une maison avec de la vraie herbe dans un jardin non-artificiel où pourrait jouer leur chien. Peut-être vaut-il mieux pour eux juste sortir de cette ville maudite, tout en restant dans ce monde plus vrai et tangible à tous points de vu que le sien. “ As long as I have you. ” Elle a ses fans à Sigan et elle a sa famille et c’est un gros sacrifice et peut-être que Jaz ne réfléchit pas assez, peut-être qu’elle parle trop vite, et il faudrait au moins qu’elle trouve un moyen de les contacter ne serait-ce qu’une fois et ce même s’ils n’ont pas l’air de trop souffrir de sa disparition. Il faudrait au moins qu’elle leur dise au revoir. Mais ici elle a trouvé une autre famille qui l’accepte comme elle est et ne la force à rien, et ne veut que la voir heureuse et c’est tellement fou qu’elle s’en pincerait presque pour s’assurer qu’elle ne rêve pas. Elle ne sait pas si sa famille à Sigan est stupide de ne pas la voir comme Sami la voit — elle ne pense pas — mais elle la rend malheureuse, alors que sa famille à Néphède la fait sourire, l’a même faite pleurer de joie pour la première fois de sa vie. Sami et Tesfaye la rendent heureuse plus que les Vane n’ont jamais su le faire.