Le deal à ne pas rater :
Cartes Pokémon 151 : où trouver le coffret Collection Alakazam-ex ?
Voir le deal

Partagez
 

 i want to drive you through the night, down the hills + bb

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Aller à la page : 1, 2  Suivant
Invité
Anonymous
Invité

i want to drive you through the night, down the hills + bb Empty
Des fois, tu te dis que tu te fais un peu trop vieux pour ce genre de boulot. Des fois, t’as l’impression que tes tempes grisonnantes s’étendent sur toute ta tête, tout ton front, toute ton âme, trop vieille.
Ou peut-être que c’est juste un coup de blues passager. Le genre qu’on a quand c’est du synthé qui passe dans l’auto-radio. Le genre qu’on conduit sur l’autoroute, quand ça file tout droit depuis trop longtemps, si longtemps que la nuit est tombée depuis un moment. Le genre qu’on a avec la fatigue et la lassitude.
Pourtant, la pression redescend, et pourtant, toujours cette odeur de fer dans tes ongles qui étaient jusqu’à y’a pas si longtemps tout bien coupés. Le sang a séché sur tes mains ouvertes, et tu n’oses pas serrer les poings, comme si tu craignais briser la fine carapace d’hémoglobine dont elles sont enveloppées. Tu conduis du plat de la main, de toute façon, tu pourrais ne pas conduire que ça filerait toujours tout droit.
Tu n’as jamais eu qu’un permis mobylette datant de Néphède et un permis bateau volé avec le bateau en question. De toute façon, personne ne respecte jamais rien sur cette maudite route.

La route 66, c’est plutôt la route 666. C’est la route la plus simple à conduire, ça n’en reste pas moins la plus dangereuse. Parce que les gens y font les cons, mais ça à la limite, tu t’en fous, ils font pas les cons contre ta bagnole un peu pourrie et pas automatique que t’as emprunté à un membre des Nulls. C’est aussi une route dangereuse parce qu’elle est pleine de types comme toi, fatigué et courbaturé.
Une pelle dans le coffre, du sang sur les mains. Et un mec qui rentrera pas chez lui ce soir, à Oriel. Un mec qui rentrera plus jamais. Pas bien vieux, le mec, mais déjà à bouffer les fougères par la racine.
Ça fatigue d’enterrer les mecs plus jeunes que toi. Les tuer d’une balle dans la caboche, faut croire que tu t’y étais fait. C’était rapide, et automatique. Mais creuser un trou et les traîner dedans, ça, ça relevait encore du calvaire, même après quarante ans de métier.

La lumière est rouge sur tes mains, si bien que tu ne vois plus le sang. Tu le sens juste, craquelant dans les jointures, et tu vendrais père et mère pour les laver.
Heureusement, sur la route 66, il y a un oasis de graisse et de friture. Et c’est pour ça que tu continues d’aller mettre en terre les sagouins des Nulls. Parce que tu savais que, peu importe l’heure du jour et surtout de la nuit, tu aurais de quoi faire un crochet par le fastfood du coin. Un KFC peuplé des renégats les plus hargneux que tu puisses croiser ; tout ce dont tu avais besoin pour te sortir de ta plus récente basse oeuvre.

Tu te gares en trombe dans le parking. A cette heure-ci, il n’y a plus que quelques routiers un peu tire-au-flanc. Les motards sont déjà repartis et les touristes ne prendraient pas le risque de s’attarder ici trop longtemps non plus. Tu prends le temps de finir ta clope, lorgnant sur le menu affiché à l’entrée.
Du bout des doigts, tu farfouilles dans la poche poitrine de ta chemise bariolée. Tu avais tout prévu et avais emmené un bon d’achat avec toi. Ce que tu avais moins prévu en revanche, c’est que le bon expirait dans quelques minutes.
Pas le temps donc d’aller te laver les pattes que tu commandes ton chicken bucket XXL sauce piment. La serveuse prend un soin particulier à ne pas regarder tes mains, que tu ne t’embêtes pas pour poser sur le présentoir, pour prendre appui et zyeuter dans les cuisines. « Il est pas là, le p’tit blondinet ? » Croyant sans doute avoir à faire à un pervers, l’employée fait mine de ne pas t’entendre, remplissant avec un peu trop d’application ton seau de pattes de poulets transgéniques. « Vous savez, celui qu’est un peu albinos sur les bords ? » Elle a l’air de quémander de l’aide, en cherchant le préposé aux burgers du regard, mais celui-ci est à peine plus vaillant.
Tu soupires, lâchant l’affaire et une menace en l’air qui finit de les terroriser. « C’pas très malin de jouer aux malpolis avec un type qu’a vraisemblablement pas d’la sauce piment sur les mitaines, les gars. »
Le fait étant qu’elle encaisse ton bon de réduction -périmé depuis le mois dernier au passage- et disparais. Ta petite blague te fait bien marrer et, c’est sous les regards lourds des curieux que tu décides de déguster ton poulet en dehors du restaurant. Sur le pas de la porte, tu t’arrêtes et te retournes soudainement, mimant un flingue avec ta main libre. « PAW ! » Tu entends les deux serveurs se jeter par terre et quelques chaises crisser. « Ahah, p’tits malins ! »

Il fait bon dehors, et si on tendait l’oreille, on pouvait encore entendre la musique provenant de ta voiture. Dans la hâte d’entamer ta bouffe, tu ne fais plus gaffe et, au premier pilon de poulet que tu enfournes, tu y fous les doigts, si bien que ta sauce piment te surprend avec un arrière-goût d’hémoglobine.
C’est donc en train de recracher ton morceau, t’essuyant élégamment la main contre ton pantalon que ton petit blondinet de serveur te surprend.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Invité

i want to drive you through the night, down the hills + bb Empty
Sur le téléphone, trois messages de Shade, deux de Reyn, un de Lua et un snap de Mads ; il demande où sont passés ses chaussettes. Bebe baisse son regard vers ses pieds pour dévisager la chaussette gauche trouée ; elle lui appartient. Pas la droite, par contre. La tête de mort lui porte à croire qu'elle est à Dakota ; d'emblée, elle lui appartient également. Il envoie cinq messages à Shade - deux s'étant envoyés avant qu'il finisse de les rédiger - un emoji à Reyn et une photo à Lua, ignore Mads  - qu'il lui réponde ou non, il fera la gueule pour sa chaussette et Bebe ne veut pas lui avouer que Rondoudou à manger la seconde - avant de ranger son portable dans la poche de son jeans. Hésite une seconde, le sort et envoie deux messages, un emoji et une photo à Kass avant de le ranger de nouveau, ignore les messages d'inconnus qui attendent une réponse. La bouche tordue en une grimace boudeuse, Becan fronce brièvement des sourcils, enfile son t-shirt sans le renifler - il sent la friture, de toute manière, c'est assuré - et enfile sa casquette - non, celle de Shade - avant de fermer son cassier, son sac sur l'épaule. Dehors, la nuit ; sur la montre de Lua, minuit moins quart. Il ne sait toujours pas s'il va rejoindre le squad ou s'il va dormir chez papa, ce soir. Bebe ne se pose pas la question ; il se la pose rarement. Il roulera quelques heures, peut-être juste une, et quand les yeux se fermeront, il s'arrêtera à l'endroit le plus près. Ou alors, fera quelques kilomètres de plus pour profiter du matelas de Reyn. Ou alors, en fera encore plus pour aller chez Shade et parler un peu de soi. Ou alors, en fera un peu moins pour rejoindre Dakota et ne pas parler, car ils ne le font pas vraiment ; c'est au delà de ça. C'est une roulette russe éternelle. Bebe ne questionne pas ses choix. Bebe accepte que ses cheveux sentent parfois la friture, comme ses doigts. Bebe accepte que ses vêtement disparaissent, que Shade essaie parfois de lui faire des tresses, que ses yeux sont souvent plus rouges que ses joues et qu'on le voit encore plus petit qu'il est qu'importe s'il est plus grand que les autres de corps.
Il pousse la porte de la salle des employés et dévisage le restaurant, le regard se pose sur les corps écrasés contre le sol de ses camarades de boulot. Le visage reste impassible, la tête se penche légèrement sur le côté ; il cherche une explication et n'en trouve pas, n'en demande pas non plus. Si ça se trouve, ils sont encore plus perchés que lui.
- Brent a vomi sur le plancher c'matin , qu'il dit simplement en guise de bonne nuit, les salue de la main et quitte l'établissement.
Dans le stationnement, le rouge de son camion brille sous la lumière des lampadaires. Dans sa main, les clés dansent. Le coin de l'oeil capte une silhouette familière. Pas que Bebe soit familier avec le visage des gens ; il les oublie trop rapidement, se souvient plus des noms qu'autre chose, ou alors des détails un peu cons. Il connait une Samantha qui rit comme personne d'autres, surtout au lit, et une autre qui n'arrive pas à enligner deux mots sans rougir et détourner le regard, qui adore le cheddar.
Il connait également un Bobby qui mange autant de fastfood que lui et qui lui rappelle les hommes de son père, parfois, mais avec un peu plus de douceur, avec du rire surtout. Son visage, il ne l'a pas oublié. Il le voit trop souvent depuis plusieurs mois.
Faux ; il se souvient de ses chemises plus que son visage. Il rêve de les voler, souvent.
Celle d'aujourd'hui est époustoufflante.
- Sympa d'apporter ta propre sauce, qu'il dit, voix las, les mains dans les poches, en s'approchant lentement. Il dévisage une seconde le carmin sur ses doigts mais ne s'en formalise pas. L'expression reste ennuyée, vide.  Tu partages ?
Il demande, n'attend pas la réponse. Bebe s'approche et prend un pilon de poulet qu'il engouffre rapidement, le gras épousant ses joues dans la bouchée géante. Le regard se perd sur la route 66, s'attarde sur les voitures qui y passent à l'occasion. Le morceau fini, il abandonne l'os dans le bucket pour en prendre un autre.
- L'autre jour on a trouvé une tête frit ; elle était assez marrante. Reyn l'a mangé pour cent stellars avant de la cracher sur la skam, c'était chaud ; il fait la conversation en toute normalité, tourne son regard vers Bobby et ses jeans gras, sa chemise éblouissante. Bebe finit le second morceau, jette l'os et détourne le regard, pose son sac au milieu du parking pour y enfouir ses doigts et en sortir un joint déjà roulé, à moitié entamé. T'en veux ?
Sous la lumière des lampadaires, il possède le visage d'un mort ; le teint est trop bleu, presque bleu, et ses cheveux paraissent jaune. Les joues luisent d gras du poulet qu'il n'essuie pas. Bebe sort son briquet - celui de Reyn, pour le coup - met le feu à sa dépendance avant de souffler en silence. Par la fenêtre le manager du KFC le dévisage ; Becan lui fait un signe de la main.
C'est pas comme s'il était gêné.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Invité

i want to drive you through the night, down the hills + bb Empty
Tu avais coincé ton pot en carton sous ton aisselle, le temps de te curer l’ongle de l’index des dernières traces de sang. Tu allais pour saluer le nouveau venu, mais un nouveau pilon de poulet t’encombrait le bec. C’est à croire que tu ne te rendais même plus compte de la vitesse à laquelle tu les descendais.
Tu tends nonchalamment le seau dans sa direction, grattant les coutures de ton pantalon, dans l’espoir de te débarrasser de l’hémoglobine, en vain. « J’ai pas l’air d’avoir le choix » minaudes-tu alors que le gamin avait déjà le nez dans le poulet.
Toi qui d’habitude es si insolent, tu n’oses pas trop croiser son regard. Parce que ces derniers mois, si tu prenais le temps de faire un indécent détour pour venir grailler à son enseigne avec Jay, ça n’était certainement pas pour la qualité du service -quoique, vous veniez tellement souvent, que le petit avait l’air de bien t’aimer, et rajoutait régulièrement quelques frites. Si vous comptiez à présent parmi les meilleurs clients, c’était parce que ces derniers mois, tu avais mené ton enquête sur l’identité de ton rejeton naturel, que tu t’étais découvert au départ de la mère de celui-ci.

Tu avais profité du réseau que te conférait ta place chez les Nulls pour délier les langues. Et ça n’avait pas été une mince affaire. Parce que quand on a un naturel fouineur comme toi, une telle enquête se révèle être un dédale sans fin. Des théories toutes plus biscornues s’enchaînaient -Jay a dû t’arrêter au moment où tu croyais que le fils prodigue était Max. Toujours est-il que tu étais quasiment certain qu’en réalité, il s’agit de ce petit-là ; le soucis étant que tu n’étais pas sûr à cent pour cent et que tu ignorais dans quelle dimension sa fuyarde de mère s’était tirée pour lui demander plus d’infos. Et, accessoirement, tu ne savais pas du tout comment le lui annoncer. Tu imaginais ça comme quelque chose de solennel ; une demande en mariage, mais paternelle.
De fait, en attendant, tu ruminais les preuves, en essayant de te conforter dans cette hypothèse.

« Crois-moi, quand t’es coincé entre deux tueurs à gages, une tête frite, c’est le plus fin des repas » que tu ricanes, histoire de ne pas lui avouer que tu l’aurais avalé pour moins de cent stellars. Tu te penches un peu vers lui « Les yeux, c’est c’qui y’a de meilleur ; ça caramélise avec la cuisson, et ça croustille ~ »
Il tend un joint, tu trouves qu’il ressemble à sa mère. Tu ne sais plus exactement à quoi elle ressemblait, mais il doit ressembler à sa mère, car à première vue, il ne te ressemble pas. Sauf sous cette lumière, néon, qui cisaille son visage d’ange, noircit son regard, comme elle fait avec le tien, si bien que vous ressemblez à deux têtes de mort.
« Laisse-moi d’abord finir ça ; j’veux pas m’gâcher l’goût avec ta p’tite saloperie » que tu refuses temporairement. Voyant qu’il est entamé, tu t’intrigues. « M’dis pas qu’vous fumez ça en cuisine ? » Tu renifles ton bucket, grommelles comme un vieux ronchon « Tu fumes pas au-dessus d’la bouffe j’espère, ça absorbe vachement vite, le poulet ! »

C’est bizarre, tu as beau passer ta vie à t’occuper de p’tits gars qui auraient l’âge d’être tes fils, avec lui, depuis que tu sais -ou du moins, que tu soupçonnes-, c’est différent. Tu es plus méfiant, plus susceptible, comme si tu t’investissais beaucoup plus dans les conneries dont il pouvait être à l’origine, comme si tu te sentais responsable.
« J’te jure, tu prends pas l’volant, si tu pompes là-dessus ; c’est chargé à bloc, ta merdouille, là… Qu’est-ce qu’elle dirait, ta mère… »
Tu laisses comme ta phrase en suspens, guettant sa réaction. Effectivement, malgré ton émoi visible quand tu étais confronté à ce jeune homme, ça n’était pas pour autant que tu perdais le nord, et continues, subtilement, de mener ton enquête, quitte à ce qu’il te prenne pour un flic sous couverture.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Invité

i want to drive you through the night, down the hills + bb Empty
La nuit est belle. Le ciel est dégagé ; Bebe envisage la possibilité de rouler pendant quelques heures, une fois leur conversation terminée. Peut-être se rendra-t-il sur la plage ; il n'y a pas été depuis des jours. Il n'a pas besoin de compter les jours pour le savoir ; il suffit de sentir les pensées croître dans son esprit, trop nombreuses, et s'entrechoquer. Les gens ne le remarquent pas, généralement. Ils ne se rendent pas compte à quel point son esprit est en éternel conflit, cherchant toujours des problèmes puis des solutions, puis des problèmes aux solutions. L'esprit est trop actif et si les gens ne le jugent pas, Becan prend bien le temps, trop le temps, de se juger lui-même. Il peut passer des heures à se questionner sur un regard croisé dans la nuit ou alors que des paroles quelconque qu'il a échangé avec une personne. L'esprit est une cage. Son esprit est son propre poison. Bebe fait son possible pour s'en échapper ; les gens y croient assez facilement. Tout est simple, après tout, avec Bebe. Il dit toujours oui ; c'est qu'il a peur de décevoir, c'est qu'il n'a pas envie de choisir, aussi. Tout est simple, avec Bebe ; c'est qu'Il ignore ses propres pensées au point de leur faire un doigt d'honneur et tout faire, tout faire, avant d'avoir le temps de penser à quoique ce soit. Il roule des heures à écouter des chansons sans coeur et se perd dans les foules des nightclub, il change de maison à chaque soir et fume à en perdre la mémoire. Les rêves sont plus souvent qu'autrement uniques à ses soirées, si bien qu'il les confond facilement à la réalité. Tant mieux ; les journées n'ont pas assez d'heures, de toute manière.
Sur ses lèvres, l'ébauche d'un sourire. Il écoute les paroles de Bobby et sourit un peu plus malgré lui. Le gars le fait rire ; impossible d'être indifférent face un caractère du genre. Il fait un peu boîte à surprise, sauf qu'il porte un chemise fleurie plutôt qu'un nez de clown.
Peut-être qu'il a l'âge d'être son grand-mère, Becan sait pas trop, entre les rides et les cheveux un peu gris, mais un gars vieux voudrait se faire appeler Robert et non Bobby, alors il doit pas être si vieux que ça, finalement. Pas que Bebe y porte attention. Pas que ça change quelque chose à sa vie. C'est juste une question parmi un millier d'autre qui traverse son esprit et à laquelle il porte brièvement attention.
Il se demande si à son âge, les gens vont encore l'appeler Bebe ou si Becan va reprendre la place qui lui revient de droit. Peut-être bien.
Il ne s'imagine pas réellement Becan, dans tous les cas.
Becan est plutôt le rêve de son père, ses espoirs. Le gosse qu'il n'a jamais eu et que Bebe ne sera jamais.
Il ferme les yeux, brièvement ; la fumée envahit ses poumons avant d'être expulsées par ses narines. La voix de Bobby claque dans ses oreilles et Bebe ouvre lentement les yeux, pose un regard ennuyé sur l'homme. Il le dévisage en silence un moment, sans expression, presque vide, avant de pencher sa tête sur le côté, comme un étrange animal et de lui offrir un doux sourire.
- Je fume pas au boulot, non. Mais je fume avant, et j'aime pas gaspiller; qu'il dit simplement avant de remettre le joint entre ses lèvres. Ses vices ne sont pas nombreux, mais le weed reste son pêché mignon et il le fume à chaque fois jusqu'à s'en brûler les doigts s'il le faut, pour pas ne jeter la moindre miette à la poubelle. Me dis pas que tu gaspilles ? Parce que si c'est le cas, j'veux bien des restes, hein. J'fais pas de favoritisme.
Il expire une nouvelle fois sa dépendance et toise le motif qui se crée quand le vieux parle de nouveau. Les paroles le surprennent, mine de rien. Bebe prend une seconde à cligner des yeux, perturbé, avant de tourner son regard vers Bobby, encore. Il le regarde une seconde, cherche à voir s'il se moque de lui ou s'il est réellement sérieux,  avant de froncer des sourcils..
- J'sais pas ; si tu la croise, tu lui demanderas ; la voix crache malgré lui et Bebe tire la gueule. Sauf qu'avec la tête qu'il a, la chose ressemble plus à une moue boudeuse qu'autre chose. Même son regard, plus noir, n'a pas grand chose de terrifiant. Me parle pas comme ça, Bobby. J'pensais que t'étais un gars cool. Relaxe un peu, ouais ? Même mon père me balance pas des conneries du genre et il est doué pour en dire, des conneries. C'est juste un peu de shit ; j'en ai plus dans les veines que j'ai de globules rouges. Dis toi ça, okay ? J'suis un genre de vampire sauf que j'prends pas du sang ; j'prends d'la weed. Ouais ?
Au fil des mots, un sourire sur ses lèvres. Bebe lui adresse un sourire à pleine dent avant de s'appuyer contre la voiture aux côtés du plus vieux.
- Un suceur de weed. Un suceur de joint ? Un vamweed ? Un weedire ? Shitpire ? J'sais pas ; j'suis un fin servant de la grande Marie-Jeanne. Et du poulet. Donne moi d'autres poulets.
Le joint dans une main, il prend une autre morceau qu'il mange sans se presser, le regard fixé sur la route, encore. Dans sa poche, son cellulaire vibre, lui annonçant un nouveau message. Bebe ne le lit pas.
- Tu sais, Bobby ; tu devrais p'être manger un peu moins d'saletés. J'veux dire, t'es vieux. Moi j'peux, j'suis encore jeune. C'est pas bon pour tes artères, Bobby. Sauf si ... ; il tourne son regard vers lui, un sourire sur les lèvres, le regard brillant. On dirait un enfant ; un sale gosse qui s'excite pour peu, trop facilement : Est-ce que t'es un fatpire ? un fastpire ? un suceur de gras ? Tu peux m'le dire ; entre créatures d'la nuit, on s'soutient.
Un rire et un coup de coude ; il finit de manger son morceau de poulet.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Invité

i want to drive you through the night, down the hills + bb Empty
Tu ricanes bêtement et lèves une main, comme si tu te rendais. « Nan, pas l’occas’ de gâcher, ‘sont jamais à moi. Je squatte mes filles, de temps à autres, mais j’crois je fais déjà suffisamment le zouave pour me sentir obligé de rajouter une couche ; t’vois c’que j’veux dire ? »
Tu n’avais pas fait trop gaffe à la manière dont tu avais parlé. Tes « filles », c’était les petites catins du bordel des Nulls. Tu avais passé l’âge qu’on te prenne pour le prude eunuque qui veillait sur elles, l’oeil hagard en espérant ne croiser aucun morceau de poitrine. Tu avais accompli l’exploit de les connaître toutes par coeur, de corps et d’humeur, sans jamais passer de nuit avec aucune d’entre elles, si ce n’est quand les plus jeunes se coltinaient des terreurs nocturnes.
C’était tout à fait toi, ça ; d’avoir des garçons et des filles au travers de tout Altea. Et pourtant, vois comme tu trépignes, face à ce garçon-là, à appuyer presque intentionnellement là où ça faisait mal.

Tu savais qu’il n’avait pas de mère ; mais tu voulais l’entendre en souffrir. Vous étiez les mieux placés pour savoir comment cette femme faisait peu souffrir ; mais quand elle le faisait, on ne s’en remettait jamais. Pour ta part, c’était des projets communs qu’elle avait feint de te faire miroiter. A l’époque, tu n’avais jamais vraiment eu l’air intéressé, mais avec le recul, tu es certain que c’était par pure frayeur. Tu n’as jamais été plus terrorisé que le soir où elle t’a proposé de fuir avec elle. Te carapater, ça te connaissait ; mais jusqu’à présent, c’était toujours venu de toi, quand tu sentais que la situation commençait à t’échapper. Et cette fois-ci, si elle t’échappait, c’est précisément parce qu’on te demandait de t’échapper. Retour de flamme ; pas étonnant que tu refuses, presque vexé -mais pas autant qu’effrayé- qu’elle te vole ta manière de faire.
Ceci dit, tu ne regrettes rien ; aucune femme ne devrait oser fuir sans emporter son enfant.

S’il y a une chose que tu regrettes, cependant, c’est cette comparaison qu’il dresse entre toi et son père. Enfin entre toi -son vrai père- et le père qu’il pensait être son père. Il te compare à lui comme si tu ne l’étais pas, comme si tu ne voulais pas l’être, et lui ne voulait pas que tu le sois. C’est à ton tour de tirer la gueule, avec cette même absence de crédibilité que lui, comme si ça n’était pas une humeur que vous aviez l’habitude de traverser. Tu faisais la gueule à cet homme qui avait osé l’élever comme son propre fils, alors qu’il ne l’était pas. Etait-il seulement au courant qu’il ne l’était pas ? Le gamin l’avait-il ressenti, tout au fond de ses entrailles communes aux tiennes, comme toi, tu étais toujours plus certain qu’il était ton fils ?

« Et heu… les shitpire, quand ils mordent les gens, ils les transforment en pochons de joint ? » tu lui concoctes une petite blague à laquelle seul un camé pourrait se surprendre à rire, histoire de te rattraper. Cependant, tu n’es pas dupe : fumer confère l’avantage de passer d’un état d’âme à l’autre comme on franchirait les dimensions pour démarrer une nouvelle course de vie. Ton petit ne faisait que répéter à l’échelle de sa caboche ce que toi tu avais dû faire de Néphède à Altea.

Et, tel père, tel fils -décidément, on ne vous arrête plus, à croire que lui aussi avait passé ces derniers mois à enquêter sur toi-, le voilà qui te fait la leçon, perché à l’autre bout de son joint. « Nan, tu l’fais à l’envers ; moi ch’uis vieux, y’a plus rien qu’on puisse faire ; c’est pas du sang là-dedans, c’est du gras de cuisson » tu te tapotes l’intérieur du poignet. « Au contraire, toi, ‘faut qu’tu fasses gaffe à pas finir comme moi ; t’es encore un peu tout neuf. » Même s’il a le regard aussi abimé qu’un vieillard, devenu abîme à cause de la pénombre.
C’est quoi, le vide qu’il essaye de combler en fumant comme un bateau à vapeur ? Est-ce que c’est le vide laissé par sa mère ? Est-ce que, inconsciemment, c’est un peu toi aussi ? C’est un peu le tien aussi ? Mais quel vide peut-on laisser, quand on n’a jamais eu de place dans le coeur de quelqu’un ? Qu’aviez-vous fait -ou plus exactement, que n’aviez-vous pas fait- à ce garçon ?

Qu’est-ce que tu pouvais faire, à présent ? Au final, tu ne savais pas grand-chose de lui ; tu ne connaissais même pas son véritable prénom. Bebe, c’était pour Béranger ? Benedict ? Benicio ? Tu aurais bien aimé que ce soit Benicio ; ça aurait eu la même consonance latino absurde à laquelle ta mère tenait, mais pas toi.
« Ça sert à rien de s’abimer plus vite ; crois-moi, ça t’rendra pas plus sage » et, comme une cigarette dans la nuit, une étincelle « on n’a jamais été très sage, dans la famille. »
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Invité

i want to drive you through the night, down the hills + bb Empty
Les yeux se rougissent doucement ; ils abordent la même couleur que sa peau blanche l'est à certains endroits, touchée par le soleil au cours des derniers jours. Bebe n'est, après tout, pas quelqu'un de réfléchi. S'il fuit la ville par occasion pour se perdre dans les bois, il ne passe que très rarement à s'emparer d'une crème pour protéger sa peau et finit avec du rouge sur les joues., contre la nuque, ses bras aussi et ses jambes, parfois, lorsque le soleil le caresse un peu trop longtemps. Qu'importe ; il aime étrangement l'impression de picotement qui est lié à la chose. Presque semblable aux baisers mordants que les gens laissent parfois sur sa chair, après de longues nuits, comme souvenirs ou comme promesses d'une nouvelle rencontre. Il s'imagine une brève romance avec l'astre lumineux et la pensée est presque enfantine mais qu'importe ; elle le fait sourire. C'est tout ce qui est le plus important.
Le rouge colle à l'amour ; autant sur sa peau que dans ses yeux.
Nombreux sont ceux à savoir que Bebe observe tout un peu trop attentivement ; il fait tout avec un peu de trop, de toute manière.
Parler.
Rire.
Aimer.
Et même parler avec Bobby alors qu'il devrait déjà être sur la route à la recherche d'un nid pour la nuit.
Mais à l'instant, sa concentration est posée sur l'homme, sans raison précise. Il est là et la raison suffit pour que Bebe le dévisage avec de grands yeux, déjà un peu rouges, un sourire fin sur les lèvres. Il profite de sa présence pour chasser le désintérêt qui prenait place dans ses veines un peu plus tôt, cherche son attention sans savoir pourquoi, surtout intéressé par les mystères qui émanent de l'homme ; précisément par ses chemises.
Il envisage, une seconde, de lui demander s'il peut lui en voler une, qu'importe laquelle, mais garde ses lèvres pincées et se contente de le dévisager. Son esprit n'est pas encore assez embrumé. Peut-être plus tard, après quelques morceaux de poulet, après une autre quantité de shit dans ses veines, dans ses poumons.
Ses lippes se tordent un peu plus à la question et les yeux brillent. Si Bebe ne rit pas - il n'a jamais été un grand rieur, bien qu'il utilise énormément d'emoji lorsqu'on lui envoie une photo ou un message amusant - il est pourtant amusé par la chose et cesse de manger pour profiter de la plaisanterie. Elle passe en boucle dans son esprit lunatique au point d'être déformé à la fin, avant de lui répondre.
- j'sais pas mais j'aime autant les gens que je mords que le shit.
Le joint est pris entre les doigts qu'il ramène proche de ses lippes, ne prêtant pas attention à la flamme tandis qu'il mange un énième morceau de poulet. Peut-être devrait-il donner quelques billets à Bobby pour compenser le fait qu'il est, en fait, en train de manger la moitié de son repas sans lui avoir demander la permission. Nombreux sont ceux à avoir l'habitude de la faim gigantesque de Bebe, accouplé avec sa manie étrange de toujours voler ce qui appartient aux autres. Même en ayant son propre repas, il aurait certainement les doigts perdus dans le plat de Bobby sans pourvoir s'en empêcher. Une part de lui a l'impression de se rapprocher plus des autres, à prendre ce qui leur appartient. Il n'aura jamais, après tout, voler dans un magasin.
Son regard papillonne brièvement avant que ses yeux ne se posent sur le poignet de l'homme. Il écoute ses paroles sans grand intérêt, certainement agacé par la morale qu'il lui fait une nouvelle fois en si peu de temps - à ses souvenirs, Bobby ne lui disait pas des bêtises du genre - surtout ennuyé. Pour le coup, il se contente donc de l'observer sans dire le moindre mot, réaction étrange pour certain, commune venant du blond lorsqu'il ne veut pas être insulté, voire violent dans ses mots. Il n'aime pas choquer les gens ou encore les provoquer, ni même les décevoir. Le silence lui épargne la chose.
Bobby continue, un peu vague, et Bebe tourne son regard vers la route, encore.
Il attend quelques secondes avant de soupirer puis, peu appréciateur du silence en règle générale, prendre la parole :
- dans la famille ? tu veux dire, tes filles ? elles aussi, elles demandent pas avant de prendre tes restants de poulet ? t'en as beaucoup des filles ? ça fait bizarre quand même. j'veux dire, ouais, t'es vieux, mais t'as tellement pas la tête d'un père. d'un oncle peut-être, mais pas d'un père, tu vois ? en tous cas si elles sont jolies et pas sages, t'es mieux de me montrer des photos d'elles. je voudrais pas attirer ta colère en brisant leur coeur ou je sais pas. et si t'as une chemise de trop, je dis pas non. j'adore tes chemises.
Entre ses doigts, le joint est fini, comme le poulet. Il jette l'un au sol avant de se rendre compte qu'il ne s'agit pas du bon, gronde un peu, fait la moue avant de se pencher pour ramasser l'os pour le lancer vers la poubelle proche du restaurant. Il cogne brièvement contre la vitre qui attire certains regards, avant de tomber au sol. Cette fois-ci, Bebe ne bouge pas pour aller chercher, balance le cadavre de son joint au sol, avant de continuer.
- tu devrais manger des salades comme ton ami, celui avec des jolis yeux, si t'as des filles. je crois pas qu'elles ont envie de perdre leur père. mais t'inquiète pas si tu meurs, j'irais à tes funérailles pour les réconforter. c'est la moindre des choses, non, pour mon meilleur client ?  enfin mais meurs pas, hein. j'serais triste aussi. t'es marrant, Bobby.
Son regard est posé au creux du sien, cette fois. Bebe aime regarder dans les yeux des autres, après tout. Certes, plusieurs n'apprécient pas la chose, sont souvent déstabilisés, mais il ne s'empêche pas de le faire. Il parle beaucoup plus que les autres, de règle générale, et c'est un moyen comme un autre qu'il a trouvé pour en apprendre plus sur eux qu'au travers des maigres mots qu'ils lui accordent généralement.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Invité

i want to drive you through the night, down the hills + bb Empty
Tu avais l’habitude de devoir faire la conversation avec des gens dans un état second, mais il fallait avouer que le Bebe en tenait une couche. Bah, ça n’était pas non plus pour te déplaire. Toi-même tu étais difficile à suivre ; c’était d’ailleurs un miracle que ton cluster ne t’ait pas déjà mis sur silencieux. Tu piaillais beaucoup, mentais énormément, plaisantais un peu trop souvent. Peut-être que t’aimes pas le silence, parce qu’il te renvoie à toi-même, et au vide que tu crains contenir.
T’essayes donc de suivre ce qu’il te sort à propos de tes filles, les mains fourrées dans ton pot de poulets, comme les petits pieds griffus d’un piaf en plein hiver. Tu te surprends même à penser chemin faisant que lui, sans doute, apprécierait ta cuisine, si le repas est gratuit -pas comme Jay qui faisait des manières.

« Woh euh quoi ? Nan, nan, nan, j’ai pas de filles ! » Tu manques de lâcher ton plat déjà bien entamé, quand tu réalises où il veut en venir. « Quand j’dis “mes filles”, c’est pas vraiment mes filles. Genre, j’dis mes filles parce que je m’occupe d’elles et tout, mais j’suis pas leur père, j’les ai pas … conçus, ‘fin voilà, quoi. Moi j’pense que quoiqu’on en dise d’l’éducation des parents et tout, y’reste les liens du sang, et ça, c’est des trucs qui se passent dans les tripes, tu vois le genre ? Donc c’est mes filles, mais pas mes enfants… ça non, c’est pas mes gamines. J’deviendrais fou, si j’avais tant de mômes, tu crois pas ? »

Oh que si il y croit, la preuve, il est persuadé que le rôle de père ne te va pas. « Et pourquoi tu crois qu’j’ai pas la tête d’un père ? » que tu demandes, salé, le sourcil haussé. « D’où y’a des critères à remplir ? P’t’être que j’ressemble pas à un daron parce qu’j’ai jamais eu l’occas’, t’sais. J’pense, si on m’laisse ma chance, j’peux assurer… » Et toi, tu me laisseras une chance, gamin ? « J’ai pas une dégaine de père, mais t’as pas une dégaine de fils non plus. » craches-tu avec amertume et une douce ironie. C’est que Bebe devait être le genre de fiston à en faire voir de toutes les couleurs à ses parents. Au final, tu ne t’étais jamais vraiment demandé pourquoi sa mère était partie. Par défaut, tu t’imaginais que c’était par goût de l’aventure et par incapacité à se poser quelque part trop longtemps. Mais qui sait si le petit ne lui avait pas mené la vie dure. Après tout, c’était lui, la bombe qu’elle t’avait largué dans la goule avant de disparaître, comme une mise au défi, du genre “tiens, essaye un peu de t’en occuper, toi, moi, je ferme la boutique.”
Mais tout de même, on ne balançait pas un gamin sur le bas-côté de la route, sous prétexte qu’on voulait voir du pays. C’était cruel.

Et d’ailleurs, toi aussi tu devenais un peu cruel, à force de paniquer. Après tout, il avait pas demandé à naître ce petit ; mais t’avais pas demandé à ce qu’on te l’enlève non plus. Tu te découvrais un instinct de paternité comme d’autre se découvrait un cluster, du jour au lendemain ; une bonne grosse dose d’ennui, et un amour inconditionnel malgré toi.
T’as jamais été bon à ce jeu-là.
« Et bah t’sais quoi ? Va falloir t’y faire parce que c’est moi ton père. » Tiens, à moi de te larguer un missile dans ta gueule d’ange ; comme ça, on est quitte, avec ta mère. « Voilà. C’est absolument pas comme ça que j’prévoyais te l’dire, mais c’est fait. » Tu n’as pas besoin de te retourner pour voir que dans la vitre derrière toi, Jay est sidéré. Depuis le temps que tu échaffaudais des plans sans queue ni tête pour lui annoncer la grande nouvelle dans les meilleures conditions qui soient, il se serait attendu à un peu plus subtil de ta part. C’est que, depuis le temps, tu avais cultivé l’art de tourner autour du pot. Il devait sans doute regretter de t’avoir accompagné tant de fois dans ce fast food douteux.
« Shit happens, comme on dit. » T’essayes d’accrocher son regard chauve-souris. ‘Manquerait plus qu’il prenne peur et qu’il se casse. « So do kids, qu’j’ai envie d’rajouter. »
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Invité

i want to drive you through the night, down the hills + bb Empty
Au bord des lèvres, un léger sourire. Dans les yeux, une lueur surprise mais amusée. Bebe écoute les paroles de Bobby. Le blond a beau parlé à ne plus savoir s'arrêter, il aime autant entendre la voix des autres, surtout lorsqu'ils parlent longtemps. C'est rare les gens qui parlent autant que lui, et Bebe, ça lui permet un peu de mettre le vide dans sa tête, de les entendre parler autant. Bobby lui explique des choses avec un peu trop de précision et Bebe écoute, alors. Il se demande pourquoi elles sont ses filles et pourquoi il en a autant et regarde sa chemise et se demande si Bobby n'est pas proxénète. Dans sa tête, ce genre de gars porte surtout des chemises plus classes et surtout des chaussures un peu plus dispendieuses mais après, l'héritier d'un gang de bickers ne travaille certainement pas dans un fastfood, en temps normal. Alors les chemises hawaïennes, il ne juge pas. Ça rend même Bobby aimable, voire accueillant. Chercher une pute, il aurait certainement le voir lui et pas un autre. Quelque chose lui dit qu'il fait des rabais et qu'il s'occupe bien de ses filles. Mais Bebe ne va jamais aux putes. Il n'a rien contre la chose mais il préfère charmé que payer. Bebe préfère capturer les coeurs d'abord pour avoir les corps ensuite. Peut-être qu'il fait beaucoup de dommage comme ça, mais ce n'est pas important. Il ne s'en rend pas compte et s'il s'était le cas, il continuerait pourtant. Car le blond aime trop les coeurs et l'attention pour se contenter d'un corps sans aimer rien de la personne. Il préfère tomber amoureux milles fois et briser des coeurs en même temps plutôt que de toucher sans être emporter par les battements fous de son coeur pour quelqu'un qu'il aime fort, pas longtemps, mais fort au moins.
Mais les chemises de Bobby sont bien alors, c'est bien.
Bebe fronce brièvement des sourcils, incertain de la logique dans ses pensées, avant de passer à autre chose. Ça ne sert à rien de s'y attarder.
De toute manière, à côté de lui, Bobby continue de parler. Il se met à l'attaquer. Bebe cligne des yeux un peu lentement, surpris par le venin dans les mots, pas particulièrement touché.
- pas besoin de le dire, je le sais. je suis pas un fils, qu'il dit, avec un doux sourire, même si les mots sont étrangement violent. peut-être une fille, mais pas du tout un fils.
Ça le fait rire un peu car c'est quelque chose que Will lui dit souvent, du moins avant. Maintenant, le père ne lui dit plus grand chose, car Bebe est aussi libre que le vent et qu'il s'envole loin dés qu'il en a l'occasion. De toute manière, il n'a pas honte d'être plus une fille qu'un fils aux yeux de son père. Les filles sont tellement plus fortes, la plupart du temps. Bebe les admire énormément. Elles ont une force que la plupart des hommes n'ont pas.
Bebe s'égare un peu. Bebe s'égare souvent. Les pensées débordent un peu de tout les côtés et qu'importe s'il possède un fil d'Ariane entre les doigts, il va loin et parfois en trouve pas le chemin du retour. Sauf que Bobby tire brusquement sur la ficelle et qu'il tombe au sol un peu trop vivement, les coudes à vif et le regard fixé sur une chose en particulier.
Le regard du blond se pose sur celui de son meilleur client. Il ne cligne pas des yeux, cette fois, car il a un peu oublier comment faire. La tête trop pleine est soudain trop vide et il ne sait pas réellement quoi faire de l'information. Au bout de quelques secondes, les yeux lui piquent et Bebe cligne des yeux. Par le fait même, les pensées se bousculent les unes contre les autres et Bebe est envahi par un millier de choses à la fois.
Il en retient une seule qui n'a pas particulièrement rapport ; le nez de Bobby est un peu croche, au milieu de son visage.
Son visage qui ne ressemble pas réellement au sien, mais il ne ressemble pas à Will, non plus. Il doit tenir de sa mère.
- tu connais pas les capotes ? qu'il demande, la tête un peu penchée sur le côté, comme si c'était la question à poser dans une pareille situation. j'en ai dans mes poches si tu veux, hein. pour pas que ça arrive une seconde fois, je veux dire. sauf si c'est arrivé ? j'ai toujours voulu un frère mais en vrai j'aime bien être enfant unique. de toute manière j'ai déjà ma famille. et celle dans mes rêves, aussi. enfin je voudrais pas que d'autres shit du genre t'arrivent, tu vois ?
Bebe le regarde trop intensément dans les yeux et ne cligne pas, cette fois. Le coeur bat un peu fort et la tête va trop vite et si un sentiment le prend, plus fort que les autres, Bebe ne l'écoute pas. Une part de lui est figée à l'idée de faire face à un autre père à décevoir et il imagine déjà le décevoir, bien évidemment, car il ne peut pas faire autrement et qu'il l'a accepté. Alors Bebe parle et dit tout, tout sauf ce qui est sentiment.
- désolé que tu sois tombé sur moi c'est vraiment pas de bol. j'espère que c'était bien avec maman, quand même. elle a trompé will avec toi ? vous vivez ensemble maintenant ? c'est pour ça qu'elle est partie, peut-être. papa a toujours dit que c'était pour du gâteau et une histoire de liberté mais j'ai jamais vraiment compris. enfin la liberté si mais pas le gâteau. tu veux les capotes ?
Il aimerait fumer encore mais l'idée de se sortir un joint et de l'allumer lui semble prendre une éternité et de toute manière, Bebe est incapable de s'arrêter de parler. Il est trop occupé à parler parler parler parler pour ne pas penser. Pour ne pas être bouleversé.
- je pensais pas que c'était possible être un mauvais fils plus que deux fois, wow. c'est vraiment pas de chance pour toi, qu'il dit, un sourire sur les lèvres, avant qu'un rire ne prenne sa voix. Bebe passe ses doigts dans ses cheveux et détourne le regard, cette fois. Dans ses oreilles, il entend le bruit sourd de son coeur. Il a envie de fuir et de rouler dans la nuit avec sa voiture, de foncer une nouvelle fois dans un mur. Mais ses pieds sont figés dans le sol et il ne bouge pas. Les pensées sont trop nombreuses dans sa tête, ça lui met un poids énorme sur les épaules, un peu comme le monde sur ceux d'Altas, et il ne bouge pas. Il ne peut pas.
- je crois que le poulet passe pas, j'ai mal au coeur.
Sauf que c'est pas ce genre de mal là.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Invité

i want to drive you through the night, down the hills + bb Empty
Tu regrettais à peu près chacun des mots avec lesquels tu avais eu l’indécence de lui apprendre la nouvelle. Et particulièrement cette maxime à la con avec laquelle t’avais cru bon de conclure ton récit. Il n’y a rien de pire pour un gamin que de savoir qu’il n’était ni prévu, ni désiré. Et tu en savais quelque chose. Oh, rien de bien larmoyant, juste que t’as jamais appelé Rosita « maman » et qu’elle t’aurait échangé sans hésitation contre l’un de ses bibelots provenant soi-disant de la Terre.
Tout ça pour dire que tu savais pas plus y faire avec les parents qu’avec les enfants. Et c’était donc sur le pauvre Bebe que tu allais te faire les dents, comme il les avait fait sur les pilons de poulet jonchant le sol.
La pointe de ta chaussure en éjecte un un peu plus loin sur le parking. Tu envoies ainsi le reste de ton cluster balader, avec des pirouettes un peu brusques, des relents de menaces.

« ‘Scuse moi, p’tit, c’est pas c’que j’voulais dire… » Son regard -ou plutôt l’absence de son regard- te tue. Y’a pas besoin d’une connexion neuronale trans-univers pour que tu sentes que tu lui avais fait horriblement mal. Il t’avait rien fait, il avait rien demandé. D’ordinaire, tu n’étais effectivement pas le genre de type à répandre le bien autour de lui. Mais si tu faisais du mal, c’était toujours à des mecs qui avaient des griefs avec toi, et surtout avec Jay. Tu faisais pas du mal gratuitement, il fallait te payer, pour ça.
Il avait rien demandé, et tu venais de l’achever avec moins de sang-froid que l’homme qui avait salopé ton coffre à l’aller.

Tu aurais voulu lui ordonner de garder son regard cloué au tien. Il a beau ne pas te ressembler, tu n’arrives plus à ne pas te retrouver en lui. A ceci près que toi, ton père n’avait jamais eu l’indécence ou les balls de venir te retrouver.
Tu ignores si ton silence est pire que ce que bafouille Bebe. On dirait que c’est lui qui essaye de te trouver des excuses. Tu n’en avais aucune. Tu avais passé l’âge et la raison d’en trouver à chaque fois que tu causais une merde.
A bien y réfléchir, il n’était sûrement pas le seul. Ça faisait quand même vingt ans que tu trainais tes pompes dans les parages, et quoiqu’on ait à redire à tes techniques de drague, tu étais parvenu à maintes reprises à passer la nuit dans les bras d’une inconnue.
Peut-être que Bebe n’était pas le seul, mais malheureusement pour lui, Bebe était le premier.

« J’ai pas eu de père. Il changeait à peu près tous les mois. » Le pot garni de carcasses de poulet t’a échappé des mains, tu le piétines comme un gros mégot. Tes mains récurrées de sang séché s’écrasent sur tes yeux lourds, rabattent tes cheveux en arrière, comme pour y voir plus clair. Même s’il fait tout noir. « J’savais juste pas qu’t’existais, t’sais. Mais dès qu’j’l’ai appris, j’me suis mis à chercher. Alors ouais, ça a pris du temps, mais t’connais la rengaine, la routine s’fait pas chier pour se mettre en travers du ch’min. » Et peut-être qu’au fond, tu t’y étais particulièrement mal pris parce que tu avais peur de parvenir à tes fins. Et même ce soir encore, tu n’étais pas totalement sûr, avant que tout ne trébuche hors de ta bouche et de ta caboche.

Tu voudrais poser ta main sur son épaule, en ébauches le geste avant de lourdement te raviser. « T’es pas un mauvais fils, Bebe, parce que t’as pas encore été mon fils. C’est rien qu’le début ; t’as encore tout plein d’temps pour me décevoir, ou pour me prouver plein d’autres trucs. » Qu’il t’ait révélé qu’il était plus une fille qu’un fils ne t’avait pas échappé. C’est qu’il avait pas dû se coltiner un surnom pareil pour rien. Il a l’air un peu tout et rien. Comme quoi, les chiens font pas des chats ; et les cons font pas forcément des cons, quand ils les éduquent pas.
« J’ai pas eu de père, tu sais, et à peine une mère. Et c’est pas drôle, putain, j’pense qu’y’a d’ça aussi qui m’a rendu un peu fou. J’veux pas qu’tu deviennes fou, Bebe. ‘Fin, j’veux pas qu’ce soit ça qui t’rende fou, ou malheureux. » Si tu veux encore de moi, de mes conseils mal avisés, de mes interrogatoires à l’intention de ton petit copain douteux, de mes visites relous au fastfood pour que tu te tapes l’affiche auprès de tes collègues, de mes inquiétudes embarrassantes, de mes blagues pas drôles et, qui sait, de mes chemises hawaïennes.
Un petit coup d’épaule contre son épaule. Pas trop fort, il a l’air fébrile.

« Ça t’dit, on essaye ? »
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Invité

i want to drive you through the night, down the hills + bb Empty
Bebe il s'est souvent imaginé le retour de sa mère. C'est pas des histoires précises ni des paroles ou des échanges, c'est juste des multitudes de fragments toutes ensembles qui font quelque chose semblable à un petit conte. Dans l'histoire elle a souvent une longue robe blanche qui va avec le vent et qui danse, comme ses cheveux blonds comme les siens et qui prennent son coeur. Elle a un sourire aussi doux que le regard de son père est tranchant, et elle lui ouvre les bras. Parfois elle dit quelque chose comme tu m'as manqué mon bébé, t'es bien grandi mon bébé ou juste un oh mon bébé et Bebe, pour la première fois depuis longtemps, il sent pas l'insulte dans l'interprétation des mots. La petite histoire a jamais de suite. Ça finit comme ça ; il se réveille avant de pouvoir continuer quoique ce soit. Il ne veut pas continuer ce petit conte. Ça lui donne trop mal au ventre. Comme les bonbons, les gâteaux, les cupcakes et tout ce qui a trop de sucre, maintenant. Maman est un fantôme qui s'efface avec le temps auquel il ne croit plus vraiment. Elle était là, elle ne l'est plus depuis longtemps. Leur histoire s'est fini comme ça et la suite n'existe pas. Bebe ne veut pas particulièrement l'écrire, de toute manière. Il est un peu triste certains jours, moins que ceux déjà passés, qu'elle ne soit pas là. Il se doute bien que d'une manière le manque d'attention constant bien certainement du vide qu'elle a pu laissé en partant. Mais Bebe aime demander de l'attention, il adore chercher les regards et aimer trop de gens à la fois. Il aime que sa vie soit pleines de visages dont il oublie les prénoms la plupart du temps. On lui offrirait plusieurs mamans qu'il les aimerait toutes, certainement. Car dans l'esprit de Becan, la maman est une image un peu sacrée qui n'est pas totalement définie. Même Polly porte quelque chose de beau, sous son maquillage laid, à être une maman. Elle a porté Dakota en elle, après tout ; c'est une vraie maman. Ça l'a rend belle, simplement.
Mais les papas. Les papas, il ne les aime pas. Ils ont tous quelque chose qui le garde un peu calme, qui le fait froncer des sourcils et serrer un peu des dents. Il s'est imaginé le retour de sa mère cent fois mais jamais il ne s'est imaginé l'arrivé d'un père. Même pas l'arrivé de Wilhelm. Car papa a beau être là depuis toujours, il n'est pas vraiment papa. Bebe, il connait juste des papas qui ne le sont pas, justement, papa. Ils sont surtout des bonhommes un peu forts sur l'alcool qui bombent le torse et parlent d'une voix forte pour demander des choses qui ne sont pas naturels, pas normales.
Les papas qu'il connait n'aiment pas leur fils et donc, lorsque Bobby déclare être son père, Bebe voit aussitôt un homme qui ne l'aimera pas, plus, car il est son fils. Les pères n'aiment pas leurs fils. Ils sont déçus par eux. Ils les dévisagent longuement avant de soupirer et de prendre une gorgée de leur bière. Ils déforment leur prénom pour les appeler bébé en croyant en faire des hommes forts.
Alors, comme pour maman et les sucres. Le poulet frit lui fait mal au ventre, maintenant, en pensant à Bobby.
Bebe pince les lèvres et regarde le bitume. Il attend que son client favori lui dise des choses un peu dures qui sont certainement vraies comme il vient de le faire - shit happens, ah - pour lui dire à quel point il n'est pas un bon fils, comme il l'a déjà fait de toute manière.
Il pense à l'arme dans son coffre à gant comme il y pense, parfois, lorsque son père le dévisage trop longuement, mais Bebe n'est pas un tueur. Il a tué plusieurs fois, il le fera peut-être de nouveau demain si on lui demande, mais il le fait avec un regard triste et un peu de larmes dans les yeux, souvent. Il n'a pas envie de tuer qui que ce soit. Même si on lui fait mal. Même si on fait mal à son pauvre coeur. Les gens ne voient pas forcément que même s'il est grand, bien construit pour accueillir beaucoup de gens, il est fragile, cassant.
Un sursaut le traverse face au bruit que fait le baril de poulet en échouant contre le sol. Bebe n'a pas entendu les premiers mots de Bobby, regarde son pied qui écrase le carton. Il n'écoute pas non plus la suite. Pas immédiatement. Bebe pense surtout à son mal de coeur, son mal de ventre, son mal de tout qui le prend par les tripes et qui lui met un noeud dans la gorge et qui lui donne envie de partir loin et de foncer dans un mur encore encore et encore.
- T’es pas un mauvais fils, Bebe, parce que t’as pas encore été mon fils. C’est rien qu’le début ; t’as encore tout plein d’temps pour me décevoir, ou pour me prouver plein d’autres trucs.
Il entend les mots. Il entend les mots car ce sont des mots qu'il veut encore. Il ne l'a jamais dit, jamais montré, mais il veut les entendre depuis longtemps. Ils apparaissent dans ses rêves parfois et pendant quelques jours Bebe pense qu'ils sont vrais mais ils disparaissent toujours. C'est peut-être encore un rêve.
- J’ai pas eu de père, tu sais, et à peine une mère. Et c’est pas drôle, putain, j’pense qu’y’a d’ça aussi qui m’a rendu un peu fou. J’veux pas qu’tu deviennes fou, Bebe. ‘Fin, j’veux pas qu’ce soit ça qui t’rende fou, ou malheureux.
Il va vomir. Fallait vraiment pas manger tout ce poulet. Bebe pince ses lèvres forts et garde les yeux bas. C'est comme avec les gâteaux et maman. C'est tout pareil et c'est pas normal. L'effet du shit n'aide pas. Certainement pas, non. Une petite tape sur l'épaule et ;
- Ça t’dit, on essaye ?
Et Bebe tombe par dessus bord.
Il lève les yeux rapidement vers lui, pour le regarder, mais ne le voit pas. Car il est tombé dans l'eau mais pas la mer, dans les larmes plutôt, trop présentes dans ses grands yeux bleus. Bebe baisse les yeux vite vite vite et hoche de la tête rapidement. Son cou craque, sous le mouvement. Les lèvres se pincent plus fort. Il ramène l'un de ses petits poings serrés et blancs contre sa bouche et étouffe les larmes. Les larmes, c'est pour les fillettes. C'est que ce papa a dit, souvent, les premiers temps. Petit Becan a pleuré l'absence de sa mère en mangeant ses gâteaux préférés et papa lui a dit encore et encore et Bebe a arrêté les gâteaux pour arrêter de pleurer maman. La chose a fonctionné. Maintenant faudra penser à arrêter le poulet aussi, peut-être. C'est embêtant.
Une hésitation et il lève le regard, encore. Les larmes n'ont pas coulées. On lui a appris à les retenir, depuis le temps. Sauf que Bebe, forcément, n'est pas comme Wilhelm voudrait qu'il soit. Il est tout le contraire, ou alors, perdu entre les deux mers. Il est ceci et cela et un peu tout à la fois. Alors il le regarde dans les yeux, un peu brumeux, sans la moindre gêne, qu'importe les larmes et les assume en même temps.
- oui, qu'il dit, vite, bas, avant de dire plus fort. je veux bien, dans un reniflement avant de lui faire un sourire de grand enfant. C'en est presque éblouissant.
Bebe n'est pas ce que Wilhelm voudrait qu'il soit. Il lui a dit trop souvent être féminin pour qu'il ne soit pas conscient de la chose. Mais à défaut de la renier, Bebe l'a accepté. Becan a accepté d'être doux, tendre, sensible, fragile, surtout sensible. let boys be feminine qu'on lui a dit qu'un jour et qu'il le fait sans mentir. Alors.
Alors, Bebe ne se préoccupe pas d'être trop sensible ou trop fragile, devant Bobby. Il ne se préoccupe pas non plus de sa réaction lorsqu'il avance vers lui dans un élan d'attention, d'affection, pour enrouler ses bras autour de l'homme et d'enfouir son visage contre lui, son cou.
Et car il est Bebe, il dit aussi, encore enfoui :
- je vais pouvoir emprunter tes chemises ? j'les aime beaucoup.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé

i want to drive you through the night, down the hills + bb Empty
Revenir en haut Aller en bas
 
i want to drive you through the night, down the hills + bb
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 2Aller à la page : 1, 2  Suivant

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
ANTIGRAVITY :: through the valley of the shadow of death :: Let the record spin :: IRP :: RPS TERMINÉS OU ABANDONNÉS-
Sauter vers: