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 i want to drive you through the night, down the hills + bb

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Des fois, tu te dis que tu te fais un peu trop vieux pour ce genre d’engagements sentimentaux. L’univers t’avait collé un cluster aux savates depuis quelques années, et tu n’avais toujours pas compris pourquoi. Peut-être était-ce un manque à combler, ou une malédiction a enduré ; tu voyais difficilement d’autres options.
Sauf que pour Bebe, c’est toi qui avais décidé de remettre le couvert afin de le retrouver. Quand y’en a plus, y’en a encore. Et qui sait ce qu’il allait te réserver, cet engagement-là.
De la tristesse ; une infinie tristesse. C’est peut-être parce que ses yeux sont bleus que ça donne cet effet-là, quand il croise ton regard. Il a l’air si malheureux, et plus encore malheureux de devoir le cacher. On ne t’y trompe pas ; tu as souvent à faire aux filles qui s’empêchent de pleurer, après qu’un client -fidèle mais on ne peut plus violent- venait de leur coller une rouste, sous prétexte d’avoir glissé un billet de plus à l’entrée.
On ne te la faisait pas à toi ; les narines qui palpitent, les yeux qui se bordent de rouge, les lèvres qui s’entredévorent, comme un baiser, un baiser à soi-même, pour se tenir tranquille.

Et tu comprends un peu, pourquoi il se retient ainsi. Parce qu’il veut avoir l’air d’un grand garçon, parce qu’il veut pas que tu le prennes pour une mauviette ; parce que t’avais du sang sur les mains et le regard parfois tellement sec qu’il avait pas dû pleurer depuis longtemps. Ça faisait trop longtemps que t’avais pas chialé un bon coup ; et c’était pas pour autant que tu n’étais pas malheureux.
Alors tu comprends pas pourquoi il se retient. Parce que s’il s’en empêche à cet âge, quand il atteindra le tien, il ne sera plus sensible à rien. Et c’est beau de pleurer, et ça fait du bien ; et c’est bien parce que tu t’aimes vraiment pas que tu te refuses ce bien-là aussi.
Tu soupires ; il ne lâche pas l’affaire. Tu as envie d’appuyer sur ses joues pour faire crever les larmes, comme un agrume décoloré.
Mais c’est pas à toi de lui dire ce qu’il doit faire. Pas encore. Ça sera réservé pour les lendemains, quand tu deviendras lourdingue, parano et papa-poule. Quand, dans les moments de panique, tu te croiras mettre de ses max du coeur et de son avenir. Mais pas ce soir ; ce soir, Bebe, il doit plus trop savoir où il en est, et sur quel père il doit compter. Sur celui qui a toujours été là, mais pas là pour Bebe ; ou celui qui vient d’arriver, et qui ne veut connaître que Bebe.

Tu te rends compte que tu as retenu ta respiration quand tu reprends soudain ton souffle, alors qu’il accepte.
Il accepte de vouloir de toi ; il t’adopte et t’autorise à l’approcher. Il s’approche, t’es pas habitué ; t’es habituée aux filles qui s’enroulent autour de toi parce que les clients sont méchants. Bebe se pose, se glisse et se niche dans tes bras. Ses joues se pressent contre ta chemise, et ça libère les larmes. T’as tes mains toutes de sang séché qui caressent ses cheveux beaucoup trop fins comme ceux d’un bébé, et tu le sers fort contre toi.
Parce que les garçons ont le droit de pleurer, et leurs papas ont le droit de les aimer pour ça. « Merci Bebe » que tu expires avec soulagement.
Ton menton mal rasé lui gratte un peu le front ; tu dois sentir le fauve et la clope et les règlements de compte. Tu le serres peut-être un peu trop et il doit pas avoir tout son équilibre. Et pour autant, vous restez un moment comme ça dans la nuit tiède.

« J’dois t’avouer qu’j’sais pas c’qui s’est passé ; c’est même pas moi qui t’ai élevé, et pourtant, ch’uis assez content du résultat » que tu ricanes en admirant le travail. Tu lui dégages vaguement les cheveux de la goule avec tes doigts tout sales. « J’vais voir c’que j’peux faire pour les chemises ; passe m’voir à Oriel, j’vis sur une péniche pas loin des quais. »
Et la perspective de le revoir t’effraie sans doute un peu, mais te gonfle aussi d’allégresse. Parce que, comme quoi, on peut être trop vieux pour plein de trucs, on se lasse jamais de ces choses-là. « L’endroit d’vrait t’plaire ; c’est comme marcher sur l’eau et j’cuisine le poulet comme personne. »
Une dernière tape sur l’épaule et un baiser sur le front. « Va falloir que j’décampe ; j’ai pas encore fini ma journée, officiellement » que tu grimaces en te dirigeant vers ta voiture. « Mais en vrai, passe me voir, Bebe ; t’as signé, j’te lâche plus maintenant ! » que tu te marres avant de démarrer le moteur.

C’est toujours le même synthé qui passe en boucle depuis tout à l’heure. Tu as repris la route, toujours aussi droite ; y’a rien qui change, sauf ça. Un coup de joie, et puis un coup de panique ; dans le rétro, le regard bleu presque transparent de ton f- non, de Siegfried. Il ne dit rien. « Ça va, j’ai été émotionnel pour les quinze années à v’nir, j’espère qu’t’en as profité. » Tu le coiffes d’injures, et que tu devrais arrêter de parler mal comme ça ; c’est pas un bon exemple pour le petit.
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Bebe aime les sentiments. Tous, même les mauvais, même ceux qu'on n'attend pas. Surtout ceux-là. Il vit tout un peu trop fort, tout le temps, et ça le blesse un peu trop souvent, et les autres aussi, en même temps. Bebe est encore un adolescent avec un corps qui a grandi trop rapidement mais le coeur aussi, surement, et il ne remarque pas les coups qu'il donne aux autres, avec ses grands mouvements. Mais il les aime, les sentiments. Les siens et ceux des autres, tout autant. C'est comme se perdre en pleine mer et se prendre les vagues dans le dos, toujours plus fort, sans avoir le moindre contrôle sur quoique ce soit. On ne sait jamais comment sera la prochaine vague. Et le blond l'attend à chaque fois. Il rêve de la plage lorsqu'il n'y est pas et lorsqu'il s'y trouve, également. Il se noie dans les vagues de son coeur et ceux de son corps aussi. Et à l'instant, c'est en dehors comme en dedans, les vagues. C'est une tempête qui le prend par les tripes et qui le bouscule entièrement et qui dégouline contre ses joues trop blanches. C'est un tremblement suite à la puissance des vagues et qui habite son corps tout entier. Beaucoup de gens n'aiment pas pleurer. Bebe aime pleurer. C'est un sentiment comme un autre ; on lui a appris depuis longtemps que les garçons aussi, ils peuvent pleurer. Il s'est retenu trop longtemps pour le faire encore, maintenant. Parce que ça fait plus mal le garder en dedans que le laisser s'évader à l'extérieur de soi. Et puis, c'est des belles larmes, cette fois. Pas au début, certes, mais elles portent quelque chose de libérateur, quelque part. Peut-être qu'il est naif ; il l'est certainement, pour croire Bobby aussi facilement. Le fait de retrouver sa mère était une possibilité plus plausible que de se découvrir un nouveau père. Il n'a jamais douté que son père n'était pas son père. Il l'est encore, d'ailleurs. Rien n'interdit d'avoir deux pères. Il n'a pas de mère, de toute manière. Alors il a deux pères. Mais il n'a jamais douté de Wilhelm, comme il ne doute pas de Bobby, à cet instant. C'est peut-être trop naîf. Trop con. Peut-être que c'est qu'un gros mensonge, au fond, mais c'est doux, comme mensonge, et Bobby a des promesses, au bout des lèvres, et des caresses, dans ses doigts trop brusque, contre la crinière de Bebe.
C'est le toucher d'un papa ; c'est délicat mais pas, en même temps. C'est brusque et doux. C'est un peu dur et c'est tendre, aussi. C'est un mélange de tout et de n'importe quoi qui le fait respirer complètement et qui le fait sentir bien d'être lui, de pleurer là comme ça.
C'est un sanglot plus fort mêlé à un rire léger qui s'arrache à sa gorge à l'entente du merci venant de l'autre. Le mot le surprend aussi fort qu'il le prend par les sentiments. Bebe enfouit un peu plus son visage contre la chemise de Bobby un léger instant, laisse les larmes se calmer contre ses joues, dans ses yeux également, et apprécie la caresse de la barbe, contre son front. Il se demande si un jour il en aura une également. Elle est encore toute blonde, lorsqu'elle pousse. On ne la voit jamais vraiment. Mais elle pousse ; elle est présence. Bebe la rase à chaque deux jours, et on croit qu'elle n'existe pas, la plupart du temps.
- J’dois t’avouer qu’j’sais pas c’qui s’est passé ; c’est même pas moi qui t’ai élevé, et pourtant, ch’uis assez content du résultat. J’vais voir c’que j’peux faire pour les chemises ; passe m’voir à Oriel, j’vis sur une péniche pas loin des quais.
Le regard du blond brille, les yeux posés sur Bobby. Y'a quelque chose dans le sourire de l'homme qui le fait sourire plus fort et qui lui donne un coeur lourd comme du plomb. Mais il est léger, pourtant.
- L’endroit d’vrait t’plaire ; c’est comme marcher sur l’eau et j’cuisine le poulet comme personne.
Bebe adore le poulet. Le sourire se fait plus grand. Un grand sourire d'enfant.
- j'adore le poulet.
C'est trop tôt pour dire que lui aussi, il l'adore ?
- Va falloir que j’décampe ; j’ai pas encore fini ma journée, officiellement
Le sourire se brise et tombe contre le sol. Bebe aborde une moue sans le remarquer, les épaules soudain un peu plus basses, quelque chose de triste dans l'oeil. Il vit dans l'excessif ; une partie de son cerveau est déjà en train d'imaginer leur vie à deux. Il ne connait qu'une vitesse, le blond ; celle qui fonce dans les murs, la plupart du temps.
- Mais en vrai, passe me voir, Bebe ; t’as signé, j’te lâche plus maintenant !
La grimace d'enfant devient un semblant de sourire. Il renifle une fois, deux fois, essuie son nez du revers de la main et hoche de la tête, un peu trop rapidement, comme un grand gamin. Il se retient de lui demander d'aller avec lui ; qu'importe si les mains de Bobby sont pleines de sang. Ceux de Bebe le sont également. C'est juste qu'il sait les laver avec un peu plus de talent.
Il avance d'un pas. S'arrête, aussi, soudain. Les lèvres se pincent et la voiture de Bobby s'en va. Les lèvres n'ont pas de mots. La tête en bourdonne des milliers. Bebe l'observe qui s'éloigne. Il se retient de hurler revient pour vivre les dix-neuf années qu'ils ont manqués. C'est possible de le faire, en une soirée ? C'est possible de s'ennuyer aussi vite d'un père que l'on a jamais aimé avant aujourd'hui ? Mais Bebe n'est pas normal. Le coeur s'est mis en action pour une autre personne et il bat fort, trop vite, pour rattraper tout seul les dix-neufs années passées. Il vit tout trop vite, et Bebe sourit entre les larmes et le bonheur, quelque chose de lourd dans les tripes qu'il vit totalement là, perdu devant le KFC, les clés du pickup dans les mains.
- papa, qu'il lance, à la nuit, tandis que la voiture a disparu depuis quelques secondes déjà. Le sourire grandit, sur les lippes. Il renifle une dernière fois, détourne son regard et aborde quelques pas vers son véhicule pour y monter, finalement, un semblant de quelque chose comme mélodie entre les lèvres. bobby papa papa bobby bobby bobdad, daddybob.
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