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 (nuoven) why is this a crisis in your eyes again ?

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why is this a crisis in your eyes again ?

(music). « Et hop, te voilà comme neuve » déclare la rousse à la gamine devant elle, celle qui prend son mal en patience sur la table d’opération improvisée. Raya, c’est son petit nom, a déjà la méfiance dans le regard alors qu’elle n’a toujours pas atteint l’âge de onze ans. Mais c’est comme ça, à Oriel, et si Nuo était ébranlée au début, à présent elle… non. À présent elle s’en formalise toujours. Ça lui importe, le malheur des autres, la douleur de leurs yeux. Surement pour ça qu’elle bosse ici. « Tu veux un pansement ? » Raya n’a pas tellement besoin de pansement ; l’Ilang a refermé la coupure avec ses mains magiques, comme disent les enfants du coin. Mais elle louche quand même sur eux, parce qu’ils sont colorés à souhait ; Nuo les achète toujours colorés. « Pas le rose, je suppose. » Raya fait vivement non de la tête. Non, le rose c’est pour les filles qui pleurent tout le temps, pas pour elle, pas pour une sauvage d’Oriel. « J’ai pas besoin de pansement. » qu’elle dit alors, effrontément, en essayant de se composer l’air d’une grande. « Moi, j’en ai » bredouille la rousse, haussant les épaules tout en nettoyant son bazar. « Juste ici » qu’elle montre alors, retroussant sa manche. Sur son bras, il en a non pas un mais trois ; trois qui s’alignent maladroitement pour couvrir la coupure d’en dessous, qu'elle doit à Nawei. « Mais pourquoi t’es blessée si tu peux soigner ? » La mère de Raya fait les gros yeux, l’air de dire à sa fille 'il y a des questions qu’on ne pose pas'. « Je peux soigner les autres, mais impossible de me soigner moi-même. » Raya bat des cils, l’air de réfléchir. « Le vert, alors. Juste histoire de marquer le coup. » Elles tombent d’accord sur le vert, et Raya et sa mère repartent sans payer parce qu’elles n’ont pas de quoi payer. En sortant, la femme bredouille : « Merci, docteur. » et Nuo rectifie hâtivement : « Je ne suis pas médecin. » Pas encore. Pas sur papier. Pas aux yeux de paracelse. Mais dans les faits, et dans les yeux des gens d’ici, elle l’est déjà.

On peut la prendre pour plein de choses, mais pas pour une fille stupide. Les excuses, elle n’y croit plus. Quand on lui dit qu’un tel est tombé dans les escaliers, qu’un autre s’est pris une balle ‘perdue’ en sortant d’un bar ou que Raya s’est coupé la main si profondément en voulant couper une tomate, elle a envie de hurler qu’elle n’y croit pas. Parfois, elle le fait. Et elle dit simplement ‘on sait tous que c’est faux’. Si elle pouvait trouver un remède pour guérir le monde, entièrement, en claquant des doigts, elle n’aurait plus rien à faire ici. Mais elle le ferait quand même.

« Hey. » La voix masculine se fraye un chemin jusqu’à elle, de dos, s’activant pour ranger les derniers ustensiles qui trainent. Elle n’a pas besoin de grand chose, elle a ses mains ; mais elle se rassure avec les objets du quotidien. « Hey » qu’elle répond pas automatisme, avant de capter que la voix lui est familière. Familière comme dans famille. « Neven ? » Elle se retourne et il est là, appuyé contre l’encadrement de la porte, avec un sourire composé de toute pièce pour faire comme si tout allait bien. « Je savais que je te trouverai là. » Comme la plupart des nuits, parce qu’elle dort peu et travaille beaucoup. Et parce que quand elle prend une pause, elle a peur que Neo se pointe à la clinique pour n’y trouver que les lumières éteintes et le vide.

Elle aimerait dire qu’il n’y a que lorsqu’il est blessé qu’il parle, mais ce serait mentir. Même blessé, il ne parle pas. Même pas à elle. Même pas à la surdouée élevée comme sa soeur, sous le même toit, par la même mère. « A quel point c’est moche ? » demande t-elle en esquissant un geste nerveux dans sa direction. Il se décolle du mur, s’approche, pose son bras sur la table en guise de réponse. « Retire-moi ça, j’ai pas encore désinfecté. » Il s’exécute sans un mot, elle aussi, puis elle se penche sur la peau fatiguée qu’il lui montre. Elle a vu plus joli. Elle a aussi vu plus laid. Mais Neo est un frère patient (elle doit s’en convaincre) un peu particulier ; sa maladie n’a pas de début, et par conséquent, elle ne semble pas non plus avoir de fin. « Comment tu t’es fais ça ? » Elle parle d’une voix détachée, professionnelle. Comme si elle n’était pas concernée, comme si ce n’était que de la routine. Mais les marques sur la peau de ses frangins, qu’il s’agisse de Neo ou de Nao, ne sont jamais une routine. Elles ont un effet qui met une boule dans la gorge, qui noue les intestins.
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why is this a crisis in your eyes again ?

ça devient facile, pour neven, de tâcher son corps. c'était comme s'il s'était épris de la façon dont sa peau de lait se mêlait aux tons violacés, parfois même bleutés. véritable palette désordonnée, il l'entretenait avec soin sans réellement le vouloir. l'animosité explosait dans ses veines et faisait de lui un désordre détestable. ses muscles se déchaînent seuls, mais plus terrible encore, sa capacité à être irrité en un temps record le plongeait bien trop rapidement dans des choses au goût de colère. parfois, c'était très certainement les flots alcoolisés qui le poussaient à agir comme les têtes brûlées des quartiers les plus minables. il n'y pouvait rien; cette attraction constante pour les choses qui pouvaient le nuire était bien trop séduisante, il s'y adonnait par pure inconscience. ça le faisait rire d'idéaliser qu'un jour, il se cramera les ailes avec une telle chaleur que son corps entier ira s'incendier. et aujourd'hui encore, il n'avait pour lui que ces quelques plaies en guise de couleurs. rien qu'il n'avait pu anticiper, comme une sorte de passion incontrôlable qui se saisissait de lui de façon inattendue. neven s'en voulait, un tout petit peu. le picotement s'étendrait en douleur pénible pour plusieurs jours s'il ne faisait rien du tout. foutu corps de coton, à la faiblesse effarante. idiot qu'il était, à toujours vouloir détruire des limites qui n'existaient pas. peut-être qu'un jour, neo se décidera à prendre soin de son enveloppe, peut-être que quand son coeur battra avec un peu plus d'ardeur, il choisira de se séparer définitivement de la douleur.

en attendant, il fallait courir après la guérison. la dénicher ou s'y effondrer: neven savait parfaitement où se rendre. une habitude peu correcte, parce qu'il n'avait pas à y aller, il n'avait pas à être guéri, il n'avait pas à se faire du mal. et malgré les fait attention, prends soin de toi, ne recommence plus, ses pas le guidait toujours au même endroit. près de nuo et de sa douceur réconfortante. il n'y avait qu'elle pour apaiser ses lointaines fureurs. il allait se faire réprimander - il en était parfaitement conscient. personne ne se faisait féliciter pour récolter des plaies. mais c'était plus fort que lui, ses lèvres s'étiraient infimement juste parce que c'est nuo et que ça l'illumine toujours un peu, de la voir. « je savais que je te trouverai là. » annonce t-il d'une voix tranquille, assurée, toujours coincée dans sa gorge, lui apportant cette tonalité grave. il n'a pas l'air fier, ni arrogant. il n'a jamais l'air de rien, neven, tout est concentré derrière un masque de glace qui se colle à sa peau. son rictus n'est qu'un réflexe, une manifestation de confort automatique. il se sent en sécurité, du moins, émotionnellement. « c'est rien. pas de quoi s'inquiéter. » lance t-il immédiatement pour dédramatiser la chose. il s'approche, semblable à un enfant ayant commis une énième bêtise.

c'était toujours comme ça. le même schéma, le même goût dans le palais. c'est amer, puis sucré, bien plus doux. le froid, la solitude, la chaleur, nuo. neven se tâchera toujours de ravissantes ecchymoses, et ira toujours s'éprendre de l'attention que lui offre la rousse. ça ne lui plaît pas, de l'inquiéter. il déteste savoir qu'elle est aussi blessée que lui à chaque fois - elle ne le mérite pas, lui, oui. mais il se tait; on ne dit jamais grand chose, chez les ilang. parfois, ça les prend, ils s'expriment. mais la plupart du temps, il faut deviner le fond des yeux. il discerne le détachement dans la voix de nuo, stratagème qui lui est propre pour lui faire croire que ça ne lui fait rien, qu'elle n'avait rien à voir avec ça de toute façon. neo sait. « j'étais dans un bar. on m'a cherché, alors j'ai répondu. et puis, il a sorti un couteau, s'en est servi piteusement, et puisque j'avais pas spécialement envie de mourir, je suis parti. » sa narration est monotone, ses yeux ne dévoilent rien. comme s'il s'agissait d'une histoire basique, sans péripétie ni élément perturbateur. rien de nouveau. il ne pose pas son regard sur la légère et maladroite entaille sur son bras, il ne fait que regarder nuo, avec cette lueur de chiot coupable dans ses globes oculaires naturellement assombris. « c'est rien du tout. » répète t-il, peu habile lorsqu'il s'agit de rassurer son entourage. lui-même ne sait même pas de quelle couleur sont tâchés ses lendemains. « je veux dire, c'est pas si grave. » marmonne t-il plus bas, à court de justification sensées. sa façon de relativiser est un peu légère. il en faut beaucoup pour inquiéter neven, peu pour inquiéter nuo. « désolé de me pointer avec ça d'un coup. » les mots sont mâchés entre ses dents. ça non plus, il n'aime pas. s'excuser. mais plus que tout, il n'aime pas peiner le coeur d'un membre de sa famille. il est encore trop décousu, neo, quand il pense que se déchirer le corps peut lui faire ressentir quelque chose de véritable, quand il pense qu'il s'occupera de sa famille avant lui.
il n'a jamais vraiment appris à se soucier de tout ce qui ronge son corps.
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(nuoven) why is this a crisis in your eyes again ?
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