les pieds dans le vide ☾ EVENT #1

« On peut prendre le prochain ? — Pourquoi tu fais ton précieux ? » Parce que c’en est un. Et elle, elle a la dalle. Trois jours qu’elle est cloitrée chez elle (pour changer) à grignoter des paquets de chips (pour changer). Ermite moderne, seul Kasey parvient à la faire sortir ces derniers temps, surtout lorsqu’il lui promet un restaurant. Il faut s’habiller, et ça c’est un peu chiant, mais la nourriture à la clé est un très bon moyen de motivation. Elle en est à glisser un regard à son compteur pour voir si elle peut payer (elle n’est pas ingrate, elle n’en a que l’air) lorsque son meilleur ami lui explique : « C'est un ancien pote à moi. » Spencer relève la tête, suit son regard qui mène sur Hyacinth : « Il faisait partie de la bande qui t'a laissé ? — On n'était pas si proche que ça, il me doit rien. » Elle s’en fout, il l’a laissé quand-même, elle l’entend à demi mot. Et elle a la solution : « Tu veux que je lui casse la gueule ? » Il bougonne un non effacé, elle hausse les épaules de déception. Tant pis, une autre fois. « J’ai la dalle » qu’elle commente quelques minutes plus tard, alors qu’ils sont entassés dans l’ascenseur (trop) blindé, comprimés entre plusieurs corps chauds. Par réflexe elle cherche la vitre, de préférence un coin, et s’y cale en attendant la suite

la panne.

Le temps de cligner des yeux et Kaz lui colle une miss dans les bras : « Je vais voir si je peux faire relancer l'ascenseur, tu peux t'occuper d'elle ? — QUOI ? » Spencer, elle n’est pas réellement connue pour sa douceur. Mais elle a déjà London qui s’agrippe à elle, au gré des secousses et des caprices de la boîte en verre. Elle ne compte plus la lumière qui grésille, repart, revient, les améliorations et les échecs au gré des tentatives des autres : Kasey qui tente de bidouiller le panneau, son ancien pote (HYACINTH) qui cherche un portable, un type aux yeux très bleus (AJAY) qui enclenche le bouton de secours pour se rendre compte que cette connerie ne dure pas trois secondes. Et dans ses bras, toujours cette inconnue (LONDON) qui panique. « Ecoute, ça va bien se passer, ok ? » Spencer s’imagine en train de parler à sa soeur, et lentement elle trouve les mots. « On va sortir de là, j’te le promets. Regarde dehors — la panne a l’air généralisée. Ils laisseront pas la ville dans cet état très longtemps, ça veut dire que ça va se remettre d’aplomb très vite, d’accord ? Il faut juste prendre son mal en patience, ne pas trop bouger, ne pas paniquer. » Elle a remarqué la vitre, au sol, qui se fissure, et elle s’apprête à le dire à voix haute quand un taré (SIEGFRIED) balance son poing dans l’un des murs vitrés — elle protège London par pur réflexe, avec son bras en ferraille, mais l’un des éclats vient tout de même se ficher dans son épaule. « PUTAIN ! Mais t’es MALADE ! » Ça lui fait mal, un morceau de vitre dans la peau, et ça fait mal à l’ascenseur, un mur troué. Surtout quand un appel d’air se forme avec le sol fissuré, fragilisant l’ossature complète. « Rapprochez-vous des bords, lentement. » Etrangement, l’ascenseur est silencieux. Chacun s’agrippe aux barres fixées sur les murs en espérant qu’elles tiennent. Au centre, vraiment tout au centre, la vitre souffre autant que l’épaule de Spencer.

résumé rapide:

réussite (1) la fissure se stoppe, stagne, le sol a l'air de tenir le coup
échec (2) la vitre lâche, formant un trou au centre — qu’on peut éviter, mais qui fait vraiment paniquer. l'air passe encore plus entre le sol brisé et le mur brisé.

Elle admire la vue depuis la façade vitrée, dos aux portes de l’ascenseur qui l’emmènera au sommet pour lâcher prise l’espace d’une heure, rêver de jours meilleurs et se motiver, d’une façon quelconque. Pourquoi ici. Parce qu’elle a gagné de bons extras ces derniers temps, un peu d’illégalité au fond de ses yeux, culpabilité à peine décelée. Iseult n’est plus si pressée par le temps – au moins pour aujourd’hui, et elle admire les hologrammes défilants sans réel intérêt. Que fait Hyacinth en ce moment ? Il doit être quelque part au milieu de ces structures géantes et animées, quelque part trop loin, toujours trop loin. Pourquoi maintenant. Après tout ce temps ? Elle s’y est souvent préparée, s’est répétée les mots qu’elle lui dirait devant le miroir, mais la réalité la frappe trop vite ; elle est toujours aussi intimidée. Un reflet dans la vitre, un visage trop familier et si elle croit d’abord halluciner, il lui suffit de se retourner pour le croiser. Le regard de Hyacinth qui agrandit le sien et la rend muette. Ce n’est qu’alors qu’elle remarque tous ces corps collés au sien, nombreux quand l’espace devient étroit et aucun visage rassurant – tous étrangers, même celui qu’elle reconnaît. Pourquoi. Le destin doit vraiment se payer sa tête alors que le courant saute et que l’engin lâche, son cri se mêlant à d’autres durant la chute. Puis le choc, quand tout se bloque et qu’elle se sent prisonnière contre quelqu’un, sa main serrant machinalement l’autre avant de réaliser l’identité de son protecteur – et elle ouvre la bouche, prête à laisser glisser les syllabes de son nom sur sa langue, mais elle s’éloigne presque en même temps que lui (Hyacinth).

Les lumières ont sauté, la cage tombe à nouveau et s’arrête, menaçante et chaque seconde leur est précieuse. Elle écoute et observe en reprenant son souffle, pour éviter la crise de nerfs, mais ils sont définitivement trop là-dedans et bien trop haut bon sang. Un regard dehors et la panne semble un peu plus générale… Tout le bâtiment doit vivre le même calvaire, mais tout le monde n’a peut-être pas avec eux, un androïde qui commence à dérailler en réduisant les probabilités, qui frisent déjà plus le zéro que le cent. Ses jambes tremblent lorsqu’elle constate des dégâts, elle tremble, mais son courage ne faillit pas et son attention part vers l’IA qui vient d'empirer leur cas. Elle contourne le sol fissuré et s’intéresse d’abord à la jeune femme blessée (Spencer). « Il faut te retirer ça … » Mais elle se sent inutile surtout si rien ne marche, pas même les téléphones et c'est étrange. Tout comme le comportement de l'androïde de qui elle s'approche curieusement (Siegfried). « Hé, hé du calme… tu viens de réduire nos chances, mais tu as l’air affecté… » Des bugs ? Même s'il est limite celui avec la réaction la plus humaine, panique et impulsivité. Puis elle se tourne vers les autres, les prunelles agitées d’un bord à l’autre pour tenter de discerner leurs visages – toujours étrangers et elle a peur Iseult, elle se sent seule ici et chercherait presque du réconfort dans un des reflets alentours. La peur domine ses pensées et elle a l’impression de ne pas ressentir que la sienne, mais tout s’emmêle. « Toute la ville est dans le noir, qu’est-ce qu’il se passe… »



réussite : l’ascenseur est toujours stable et des voix, peut-être des cris font écho jusqu’à eux – à moins que ce ne soit l’air qui siffle en s’infiltrant ? – un peu de répit pour apaiser les cœurs et réfléchir tranquillement (haha).
échec : instabilité suivant le choc et les dégâts déjà subits, ça grince et ça bouge, ça penche même un peu vu qu'un frein menace de céder définitivement. Mieux vaut répartir le poids et rester prudents – oh et réfléchir vite, sûrement.

Le reste se passe trop rapidement. Gali n'est pas de ceux qui vivent bien les situations trop rapides ; il préfère réfléchir, prendre trop de temps à réfléchir. Mais l'instant ne lui accorde pas ce caprice. Tout va trop vite. Il ferme les yeux, le coeur trop fou dans sa poitrine, les dents serrées, un goût de sang dans la bouche, et les ouvre lorsque son corps en percute un autre (KASEY), l'ascenseur ne bougeant plus. Le merci effleure ses lèvres mais ne les quitte pas ; qu'importe la panique, l'orgueil reste présent, et Gali reste fier. Il détourne le regard rapidement, l'ignore et effleure ses vêtements du bout des doigts, chasse une fausse poussière. Autour, les gens s'agitent. Il essaie de ne pas les écouter. La chose est difficile ; les gens sont des animaux. Des bêtes sans cervelle. Il suffit de peu pour que les lumières arrivent, puis disparaissent. Il suffit de peu pour que le sol se fissure, l'un des écrans réduit à néant, avant qu'un androïde (SIEGFRIED) n'y ajoute sa touche et brise l'une des vitres également.
Le coeur bat encore plus fort.
Les insultes s'arrachent de sa gorge.
- Boy, tu vas payer pour les dégâts, crois moi ! Si tu crois que je vais payer quoique ce soit des dégâts que tu as fait, oh non, qu'il dit sur un ton menaçant, le corps tout en contraste, serré contre l'un des murs encore intacts. Sois un good boy et bouge pas, hm ??
Pour une des rares fois de sa vie, Gali espère qu'il est en train de rêver. Mais la chose est impossible.
L'idée de porter des plates formes pour la journée lui semble stupide, maintenant ; ses jambes tremblent encore plus. Les jointures sont blanches, contre la barre au mur. Un maigre silence prend place, coupé par quelques paroles ( ISEULT) avant que l'ascenseur ne se mette à tanguer étrangement, enlevant certainement une bonne dizaine d'années à son compteur.
- Oh my god non non non non non, qu'il murmure les dents serrées, avant d'ouvrir les yeux. L'ancien prostitué dévisage les gens présents dans l'ascenseur, ne cherche pas à trouver le regard d'Ajay. Il n'est pas con ; il a beau être son âme soeur, un regard partagé n'arrangera rien à la situation. Ils ne sont pas dans un film. Ajay n'a pas le visage de Brad Pitt - il est plus beau que lui -. Seigneur. Les amours, qu'il continue, la voix brusque en contraste avec les surnoms doux. Bougez vos jolis culs. Celui de monsieur cyborg pèse au moins quatre fois le votre, alors s'il vous plait, gurl, ré-par-ti-ssez vos CULS. Et s'il te plait, princesse (ISEULT), laisse le morceau de vitre dans sa peau (SPENCER), hm ? Personne ne veut se prendre un facial sanguin si cette merde a touché quelque chose d'important.
Il prend un instant pour expirer brusquement, avant d'inspirer longuement.
Puis, les yeux au ciel, surtout pour lui même.
- God, give me a break.

succès : dans un élan de bonté, god lui accorde son break et les gens suivent ses conseils. le calme éphémère leur permet enfin d'entendre des voix qui semblent venir de l'autre côté de la porte.
échec : god is a bitch. un bruit effroyable se fait entendre, venant de leur gauche. les câbles de sécurité de l'ascenseur voisin cèdent et ils assistent tragiquement à sa chute jusqu'au sol, plus de trente étages plus bas.

Spoiler:

Les yeux du Siganais ne peuvent se détacher de la plaie béante et poisseuse de sang qui orne l'épaule de sa meilleure amie (SPENCER) Ses nerfs lâchent, il respire laborieusement, le buste gonflé de haine à l'égard de l'android. Il croit halluciner en entendant la brune (ISEULT) « minimiser » son acte, car il n'a pas seulement réduit leur chance, il a tous failli les transformer en steak haché. (GALILEO) prend la parole, Kaz essaie de soutenir son regard mais ce dernier ne lui rend pas, son palpitant se presse contre sa cage thoracique. C'est pas possible, c'est pas un ascenseur mais un repère à vieilles connaissances (#l'enfer.) London, Hyacinth et maintenant lui ?!

« Spence, London venez vers moi, doucement. » Il tend ses deux mains aux filles qui se trouvent du côté où la vitre a été fissurée et où siffle ardemment un filet d'air peu rassurant. Elles s'avancent précautionneusement car leurs semelles baignent dans une petite flaque carmin qui risque potentiellement de les faire glisser. Au moment où leur peau entre en contact, de l'autre côté un ascenseur voisin lâche et il tombe, tombe, tombe s'arrêtant seulement pour s'éclater au sol dans un fracas assourdissant qui leur parvient même à leur hauteur. Il y'avait des gens là-dedans, tous les regards convergent vers l'espace désormais vide à leur gauche, là où il y'avait encore un instant des rescapés comme eux et tous doivent probablement penser — ça aurait pu être nous. — Alors que (LONDON) est arrivée " saine et sauve " entre lui et (GALILEO), (SPENCER) ralentie et affaiblie par sa blessure perd l'équilibre, embrassant le sol précisément là où se trouve un début de brèche.

Succès : Kasey parvient à relever Spencer, elle n'a rien mais en tombant, l'impact a déséquilibré l'ascenseur et ils tombent d'un étage supplémentaire.
Echec : La fissure s'élargit, forme un trou de quelques centimètres, la jambe droite de Spencer manque de se retrouver dans le vide. Kasey la tient à bout de bras + l'impact les fait descendre d'un étage.