A whole new world - ft. Reyn.

Invité

a whole new worldfollow the yellow brick road, or whatever stupid path will get you lost

☽ aecha lee & reyn alestra

17 may 2018, evening Elle est en sueur, Aecha. Son corps est fatigué. Son corps est incapable de respirer. Le masque qui habite son visage est noir d’un goudron acre. Sa peau semble tachée, couverte d’une suie qui ne l’est pas vraiment. C’est l’image de Nephede qu’elle offre, l’image de son monde qu’elle a appris à aimer malgré tout. Ce n’est pas son genre de faire attention à son apparence. Elle s’en moque parce que la grisaille qui envahit sa vie noie les sens, parce qu’on ne voit jamais que son regard percer au travers du monde. Plus encore, parce qu’elle finit toujours couverte de quelque chose, parce que les moteurs ne sont pas cléments. Et pourtant. Pourtant, pour la première fois de sa vie, elle se sent mal. Pour la première fois de sa vie, elle se sent mal placée. Les couleurs du monde attaquent sa vision. Un œil se remplit de larmes. L’autre observe, froid. Rapidement, elle se rend compte que quelque chose ne va pas. I’ve a feeling we’re not in Kansas anymore. Tout est nouveau. Rien n’est comme il se doit de l’être. Le monde semble trop joyeux. La nature l’emprisonne, se heurte à elle comme un tsunami violent. Pire encore, l’air est trop pur. Elle tousse, Aecha. Elle tousse parce que ses poumons ne sont pas habitués à recevoir autant de ce gaz de vie que certains désirent. Sa main se pose sur son masque, sur sa bouche. Elle tente de récupérer le peu de goudron qui est parvenu à faire le voyage à ses côtés. Tout pour calmer son cœur qui, submergé par l’oxygène, semble avoir du mal à fonctionner comme il se doit.

Enfin, après de longues minutes, elle observe ce qui l’entoure. Enfin, après de longues minutes, son œil lui fait remarquer que le monde ne lui est pas inconnu. Enfin, après de longues minutes, un sourire se dessine sur son visage. « Fuck I’m good. » Altea. Enfin. Après de longue année à entendre de lointains murmures. Enfin. Après de longues semaines à la recherche du berceau au sein duquel, elle est certaine, se cache Nawei. La suite semble se dessiner avec aise. Elle a déjà gagné, voilà ce qu’elle se prend à penser. Peu importe que Kassian ait disparu de leur esprit collectif. Peu importe qu’elle ne connait rien de ce qui l’entoure. Peu importe ces détails qui risquent de lui rendre la vie difficile. Tout ce qui importe, c’est qu’elle se doit d’en trouver. Ne serait-ce qu’un. Immédiatement, c’est un nom qui lui vient en tête. Immédiatement, elle tente d’attirer son attention. Mais le monde l’en empêche. Elle ne peut se concentrer. Elle ne peut penser à rien d’autre qu’au visage de Nawei. Nawei et sa putain de gueule qui a oublié comment sembler vivante.

« Hey ! » Elle se redresse. Son regard trouve une silhouette. « What are you doing here? » Pour la première fois depuis… elle ne sait pas vraiment de puis quand. Pour la première fois, elle ne sait quoi dire. La réalité de son arrivée semble soudainement se heurter à son esprit. « I asked you a question. » Elle ne répond pas. Avant même qu’elle ne puisse comprendre quoi que ce soit, les mains de l’inconnu s’emparent d’elle. Elle ne le reconnait pas. Mais il est clair qu’il fait partie de ceux qui disent prôner la paix. Ceux qui, au sein de Nephede, ne sont que d’autres bras à la charge de gangs avides de pouvoir. Elle n’a rien sur elle, Aecha. Rien si ce n’est un téléphone a la technologie étrange. Rien si ce n'est un flingue qui en ferait jalouser certains. « What the… » C’est l’œil qui voit l’ouverture. C’est la main qui frappe. Elle frappe la ou les protections manque. Elle frappe là où la peau se laisse apercevoir. Mais le coup ne fait pas tout. Mais quelque chose d’étrange semble s’emparer d’elle. Un autre coup se perd. Un autre coup trouve sa cible. L’homme se courbe en deux. L’homme semble s’étouffer un moment. L’homme tombe à genoux. Récupérant son téléphone, elle s’élance. Elle s’élance sans même regarder derrière elle. Elle s’élance sans même regarder ce qui se tient en avant. Elle tourne un coin. Puis un autre. Un autre encore, sans jamais vraiment savoir pourquoi. Ses jambes la portent. Quelques instants durant, elle semble voler. Elle ne s’autorise pas à respirer. Jusqu’à ce que quelque chose l’incite à le faire. Jusqu’à ce qu’elle se laisse tomber sur un trottoir silencieux. Sa respiration est rauque. Sa respiration est difficile. Sa vision se floute. Son œil la réveille. Son œil reconnait quelque chose. Son œil reconnait le bâtiment. Encore. Enfin. Elle s’élance. Elle monte les marches quatre à quatre. Elle ne frappe pas. À quoi bon. La porte claque. Et il est là. Lui. L’un de ceux qu’elle a entendu. L’un de ceux qu’elle a vu. L’un de ceux qu’elle n’a jamais rencontré. Pas vraiment. « Fuck me… » En sueur. Hors d’haleine. Couverte de la noirceur nephedienne. Le masque couvre encore son visage. Ses sourcils se froncent. « You actually live in this shitehole? »

Date d'inscription : 12/01/2018

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☽ aecha lee & reyn alestra

17 may 2018, evening Il baille l’Alestra, feuilletant pour la millième fois les carnets de Shade. Il espère encore mettre la main sur quelque chose qui pourrait s’avérer utile pour trouver un portail débouchant sur Sigan. C’est presque devenu une course contre le temps cette obsession qui le ronge. Comme s’il avait un compteur invisible le pressant de retrouver sa sœur. Une voix intérieure qui lui rappelait sans cesse que quelque chose n’allait pas. Qu’il manquait une pièce essentielle à son puzzle rongé par les flammes. On en avait déjà réduit trois en cendres, il ne comptait donc pas perdre la quatrième. Alors il continue de lire Reyn, à s’en assécher les rétines, à s’en écrouler de fatigue. C’est comme si ses paupières pesaient trois tonnes, ordonnant aux lettres et aux mots de se lancer dans une danse effrénée. Il ne parvient plus à y voir clair, parvient à peine à les déchiffrer avant de se laisser enfin emporter.

Ses songes sont teintés d’une urgence étrangère. Un sentiment qu’il comprend, à défaut de pouvoir le revendiquer comme étant sien. Il perçoit la menace sans pour autant la voir immédiatement, comme si ses sens se réveillaient au fur et à mesure et non d’une traite. La vision vient bonne dernière et lui permet enfin de réaliser que ce corps n’est pas le sien. C’est celui d’Aecha, la vue offerte par son implant bionique ne laissant aucun doute quant à cela. Mais c’est différent de tous les échanges qu’ils ont vécu jusque-là. Pour la première fois, le paysage est familier. Sensation déstabilisante pour Reyn qui ne sait quoi penser. Il réalise également à quel point l’œil bionique est un bijou de technologie. Car c’était une chose d’en faire l’expérience à Nephède, dont il n’avait jamais foulé le bitume, qui lui semblait encore parfois irréelle. Et c’en était une autre d’en réaliser la précision sur Altéa, de se laisser distraire par les détails qu’il n’avait jusqu’alors jamais pu remarquer.

Le passager vole la place de la pilote sans prévenir lorsque les mains du policier se font subitement sentir. Il ne bouge pas immédiatement, profitant de son avantage implanté pour saisir la bonne opportunité. Le signais ne veut pas s’attarder, il vise l’efficacité pour fuir le plus rapidement possible, cherche à atteindre les points sensibles pour l’immobiliser. Plusieurs tentatives bloquées ou avortées lui permettent enfin d’accéder à son plexus pour lui couper temporairement l’oxygène d’un coup de poing. Aecha reprend le contrôle, attrape son téléphone et court à perdre haleine. Et Reyn c’est juste une présence, comme un sixième sens qui la guide doucement mais surement jusqu’à lui. Il reprend les rênes pour lui rappeler de respirer, faisant fonctionner la mécanique de ses poumons usés par la pollution, poussés à bout après cette course effrénée. Il reste encore un peu l’Alestra, juste pour finir de la mettre en sureté, le temps qu’elle atteigne son immeuble. Puis il s’éclipse sans vraiment le contrôler, retrouve son corps dont les batteries sont approximativement rechargées.

La porte claque, arrachant un grognement mécontent à la créature qui émerge difficilement du sommeil. « Fuck me… » Il se redresse pour lancer un coup d’œil sceptique à Aecha, se laisse retomber quand il percute qu’il est pas en train de rêver avant de lâcher un soupir résigné. Le parasite est bel et bien là, sauvé in-extremis par yours truly, de plus en plus brainfucked par chaque nouvelle expérience relative au cluster. À force, il pensait réellement s’y être habitué mais les rêves en réalité partagée… c’était visiblement un élément de plus à ajouter à la liste des possibles. « You actually live in this shitehole ? » Il lui répond du majeur avant de se trainer hors du canapé pour lui faire face. Blasé, il lui offre un dédain feint avant de rétorquer d’une voix rauque : « Thank you so much for saving my ass when i couldn’t Reyn. You’re the absolute best Reyn. Thank you for welcoming me into your home, I’m so grateful Reyn. I’ll owe you for the rest of my life ‘cause I know you’re tired of my shit but still helped me when I needed it Reyn. » Il ponctue chacune de ses phrases en tapant son index sur le front de l’ingrate, se retenant de lui rire au nez, préférant jouer sur l’ironie pour la provoquer. « That’s what you meant right ? Unless you don’t wanna take a shower and chill. I just thought you’d prefer my humble home for its beer and leftover pizza over the streets ya know ? » Il hausse un sourcil, la défiant de mal répondre, lui montrant pratiquement la porte d’un air ennuyé. Mais au fond il est content de la voir Reyn, même si ça le tue de le reconnaître et qu’il ne l’avouera que sur la contrainte.

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