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 blue alone could save him (matcha)

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Blue. Blue alone… was able to fight infections. Blue.
Blue alone… could save him. Blue.

Le parquet de la cabane grince autant que ses os. Max grimace légèrement, avant de se laisser tomber sur le canapé. Il sent, sous son poids, les ressorts qui s'enfoncent un peu trop et d'autres qui lui massacrent le cul, mais n'y prête pas attention. Il est habitué, avec le temps. Le canapé est vieux, mais il garde un certain confort, malgré son âge. Il sent la bière, la clope et d'autres choses qu'il préfère ne pas identifier. La doublure se réduit d'année en année ; le nombre de plaids s'y trouvant augmente pour compenser. C'est confortable, familier. Il ferme les yeux, le corps las, envisageant un instant d'endormir là. Le lit est moins confortable que le canapé. Plus vieux encore si possible. Il faudrait peut-être le changer. Nina le dit sans cesse ; le lit lui donne des maux de dos. À croire qu'elle n'a jamais connu ce que c'est, un vrai mal de dos. Max bouge brièvement, lâche un râle, sous la douleur. La journée a été longue. Si les filles ne sont pas considérés proprement comme des Sharks au sein du gang, elles sont des piranhas, à ses yeux. Elles drainent la moindre miette de son énergie - et de sa patience, parfois - lorsqu'il n'a pas d'autres tâches pour la journée que de s'occuper d'elles. Aller acheter des tampons ou encore le dernier mascara, voire des parfums sentant trop fort la vanille.
Les yeux s'ouvrent, les sourcils se froncent.
Un parfum.
Le parfum de Nina.
Le Shark ferme les yeux, soupire brusquement. Il lui faut quelques secondes pour trouver la force de se relever  - lourde tâche, difficile et horripilante - et quitter le canapé. Il prend un instant pour traîner sa carcasse jusqu'à la fenêtre qu'il ouvre. La neige, averse depuis quelques heures, échoue légèrement sur ses traits et sa tignasse sombre. Max serre les dents et se prendre appui sur le cadre, une main tendue vers le sol. Les doigts creusent dans l'accumulation de neige, s'emparent d'une canette de bière qu'il ouvre, une fois les volets fermés.
L'appartement de Paul se trouve quelques étages plus bas. Paul ne s'y trouve plus depuis plus d'une semaine, déjà. Au bar, on dit qu'il est mort. La cause reste encore inconnue. Pour Max, du moins. Les requins sont parfois menteurs. Il l'est également ; il ne jugera pas. Max trouvera la cause par lui même, simplement.
Il pose sa canette sur un bureau bancal une brève seconde, sort une clope, sort son briquet, allume et encrasse ses poumons, reprend la canette, l'ouvre, prend une gorgée, remet la clope entre ses lèvres. La fumée sort par ses narines lorsqu'il ouvre la porte du shack et s'aventure dans la tempête, sa bière à la main, la clope à la gueule.
Descendre l'escalier de sécurité lui glace les doigts, lui met la goutte au nez. La fenêtre du douzième étage prend plusieurs essais avant d'ouvrir, et lorsqu'il y parvient, Max passe un moment sans bouger, écrasé contre le parquet encore plus pourri que celui de sa cabane, prenant quelques gorgées de bière, assis sur sa seconde main pour la réchauffer. Il alterne brièvement, fume sa clope en entier et en allume une autre avant de se remettre en chemin.
L'appartement se trouve sur le huitième étage. Lorsque Max y parvient  - l'ascenseur est encore en panne -, il s'est essuyé le nez près d'une dizaine de fois avec la manche de son hoodie rouge. La seconde clope tire à sa fin.
Les lèvres se pincent, lorsqu'il parvient à la porte. Le numéro 82 le dévisage et Max lui rend son regard, une rage quelconque dans les veines. La mort de Paul lui parait toujours aussi irréelle, mais l'absence d'appel de sa part pour boire une bière devant la télévision le soir prouve sa disparition. Beata doit vivre un enfer.
Un reniflement le prend  - pas qu'il soit sentimental, surtout que son rhume n'est pas disparu depuis près de deux mois, maintenant  - tandis qu'il force la serrure de la porte. Le parfum doit se trouver quelque part dans l'appartement de Paul ; il lui avait envoyé un message pour lui dire qu'il était prêt. Lorsque le verrou cède, Max prend une énième gorgée de sa bière pour célébrer. Pour oublier que son pote est mort, aussi.
Les bières sont plus nombreuses, dernièrement.
L'appartement, lui, n'a pas changé. C'est l'odeur qui le frappe, en premier ; le propre. Peut-être que Beata a compensé son absence en faisant le ménage. Peut-être que l'absence de cigarette aide aussi. Ou alors, Charlotte, la voisine, a empesté toute l'étage avec ses chandelles et ses pots pourris. Max ne pourrait dire.
Dans tous les cas, l'odeur lui pénètre les narines et le fait froncer des sourcils. Elle l'horripile. Reniflant encore - et toujours - il traverse le long couloir et finit sa bière. La canette finit dans la poubelle de la cuisine et, se disant que Paul lui offrirait certainement une seconde bière, il ouvre la porte du frigo pour s'en procurer une.
La première gorgée se fraie un chemin dans sa gorge quand le gros cul de Kitty passe dans son champ de vision. Max fait croire qu'il déteste les chats. La vérité ? Il les adore.
- Kitty ? qu'il dit, voix rauque, reniflant un coup, avant de suivre la bête. Kitty - Kitty - Kitty. Bébé chat ? Parole mensongère, étant donné que la bête a presque dix ans, maintenant. Mais qu'importe. Le Shark suit la bête paresseuse et hideuse, mais tellement charmante jusqu'au salon. Kit - ah.
Le regarde tombe sur l'énorme félin, posé paresseusement sur les cuisses d'un étranger assis au milieu de la pièce. Max le dévisage un instant, brièvement troublé par la chose, avant de prendre une gorgée de sa bière. Il aime sa bière.
Aussi, il ne sait pas quoi dire. Max n'est pas habile avec les mots. Max n'est pas doté de bonnes manières.
Une fois sa gorgée finit, il dit donc ;
- J'peux savoir c'que tu fous avec Kitty sur les cuisses dans l'appartement de Paul ? Il le dévisage, une seconde, les lèvres pincées, avant de renifler, cassant l'image. Puis, se rappelle. T'aurais pas vu une bouteille de parfum ? Puis voit et grimace, mal à l'aise. Tu chiales ?

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No one knows what it's like To be the bad man To be the sad man Behind blue eyes


Cela fait plus d'une semaine que Paul a disparu et Sasha n'a toujours pas trouvé le courage d'aller chez lui pour récupérer ses affaires, c'est la boule au ventre qu'il arrive devant l'immeuble. A cause de la neige, des pellicules blanches stagnent sur ses cheveu décoiffés et il tremble comme une feuille. D'où il vient, entre la chaleur des affiches publicitaires et la chaleur des néons rouges, on ne fait plus attention au froid. Pourtant à Néodam, il a toujours l'air de faire gris, l'air est morne, glacial. Ses mains sont gelées et il peine à attraper la poignée de porte du hall. La chaleur précaire à l'intérieur lui brûle presque les doigts. Et sans doute, que le fait de n'avoir aucune envie d'être là, rend le paysage encore plus morbide. D'habitude, Paul réchauffe l'ambiance de sa simple personne, mais Paul n'est plus là. Paul l'a laissé et Sasha n'a pas l'habitude qu'on l'abandonne. En fait, il a toujours été relativement seul, son frère lui sufisait, Beata suffisait. Même Kitty. Et les Sharks comblaient ce vide dans ses tripes. C'était beau, maintenant c'est devenu triste et grave. Maintenant dans le placard il y a un cadavre. Qu'il n'a toujours pas eu le temps de pleurer. Peut-être que ses yeux en sont incapable. Il ne peut déjà pas voir, à quoi cela sert donc de pouvoir pleurer.
Beata lui a dit qu'il avait encore le temps de faire son deuil. Qu'il viendrait quand il serait prêt. Sasha sait qu'elle ment et qu'elle veut elle aussi pouvoir prendre une pause. Mais, elle lui a assuré qu'elle comptait garder l'appartement et que si Sasha le voulait, il pouvait y rester de manière définitive. Sauf que Sasha ne sait pas s'il a réellement envie de retourner dans cet endroit, où ils ont tous été si heureux, alors que maintenant il ne reste plus grand chose. C'est parce que Beata n'a pas pu nourrir Kitty hier qu'il est obligé d'y aller. Même s'il déteste Kitty, c'est une manière d'honorer la mémoire de son frère. Il est le seul dans sa famille à s'en préoccuper. On ne pleure pas les gens comme Paul.
Mais personne ne sait qui était Paul.
Sasha n'essaye pas l'ascenseur, il sait qu'il est en panne. Personne ne s'en préoccupe, les gens qui vivent ici ne s'en plaignent pas. Les gens qui vivent ici se contentent de ce qu'ils ont, parfois Charlotte s'insurge. Mais ce n'est pas une mauvaise personne, elle a laissé un message sur son répondeur l'autre jour. De plates condoléances, pleines d'hypocrisie. Sasha sait aussi que Charlotte est avare de compliments. Paul était comme son fils, elle accuse le coup comme elle peut. L'appartement au huitième étage est intact. Sous le paillasson du numéro 82 la clef se trouve là où Paul laisse son triple. L'odeur de renfermé frappe d'abord les narines de Sasha, puis une odeur plus désagréable. La température de l'appartement est d'environ 9°C. Il n'a pas été chauffé depuis longtemps, l'intelligence artificielle de son téléphone lui annonce par une notification qu'il serait judicieux d'allumer la cheminée. Quand Sasha allume la lumière, il trouve l'appart dans le même état que son frère l'a toujours laissé. Cadre, avec des fringues au sol, une canette de bière qui a coulé et un plat en décomposition. Il se bouche le nez et ne prend même pas la peine de le jeter à la poubelle, ça passe directement par le fenêtre. Alors qu'il s'avance à ta-ton dans l'obscurité quotidienne, il manque de tomber par terre quand il trébuche sur Kitty. Toujours vivant.
Saleté de chat. Sasha soupire.
Pendant une heure, il s'occupe de nettoyer, parfumer et remettre de l'ordre. Ça le calme et ça lui évite de penser au reste, au deuil, à l'absence de Paul et à la peine dans son coeur. Il renifle bruyamment par moment pour retenir un sanglot. Il le fait lentement parce qu'il n'y voit pas grand chose, il se contente juste de déplacer dans les coins le bordel. Mais encore plus lentement parce qu'il n'en a pas la moindre envie ; tout ce qu'il veut c'est rentrer chez lui. Comme il connaît l'endroit, il peut ranger les yeux fermés. Et ça tombe bien, puisqu'il ne voit rien. Il préfère encore, ne pas trop distinguer ce qui s'y passe. N'avoir aucune idée de la couleur des murs. Si on a essayé de lui décrire, il n'a jamais réussi à se faire une idée précise des choses. Après s'être occupé du salon et de la cuisine, Sasha termine devant la cheminée. Un petit feu crépite. Dommage, cependant, qu'il ne soit pas réel. Une illusion. S'il produit bien de la chaleur, les flammes qui lèchent la parfois sont juste des images qui s'animent. Une technologie suffisante. Assis en tailleur devant le spectacle, Kitty se niche sur ses genoux et cette fois, il pleure vraiment. De grosses larmes rondes qui dégoulinent sur son visage. Au départ il prend la peine d'essuyer le carnage, mais à force, il laisse venir la peine qui sort enfin. Caressant distraitement le pelage de la princesse Kitty. Il n'entend pas forcément la porte qui s'ouvre - sans doute que le visiteur est discret. Mais quand l'étranger qui s'est introduit dans l'appartement lui adresse la parole, il sursaute et se retourne brusquement. Manquant de se faire un vilain torticolis. L'ombre du garçon plane en face de lui, il distingue la forme de son corps. Dans le noirs, deux yeux qui fixent. Des yeux bleus. Mais sur le moment, la colère et le désarroi de ses derniers jours gagnent et il fronce les sourcils. Quoi ? Sa voix est encore mourante, abîmée par les pleurs et tremblantes. Je peux savoir ce que tu fous chez mon frère, connard ?! L'insulte est sortie toute seule. Sasha n'en utilise jamais, sans dans des cas extrêmes. Et  là, précisément, c'est un cas d'urgence. Il pleure, oui, plus doucement. Mais surtout, il est exténué.  Il tremble à nouveau, mais pas uniquement à cause du froid. Me faites pas de mal, je sais pas où il rangeait les parfums. De toute façon il rangeait pas.
Le garçon connaît Kitty. Peut-être que c'est juste un pote. Peut-être que c'est le nouveau mec de Beata, un espion, un hacker, un tueur. Va savoir. Peut-être que le mec qui s'est occupé de Paul vient pour lui. Mais Kitty se lève paresseusement et vient se frotter contre les jambes de l'intrus. Taisant les théories du complot de Sasha. Prend ce qu'il te faut et laisse moi s'il te  plaît... La tête base. Sasha n'ose pas le regarder.
C'est les yeux.
Les yeux sont bleus.
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Max est inadapté socialement. Nina dit souvent que ça le rend mignon, mais ça lui donne surtout envie de montrer les crocs. Il ne sait pas réellement comment gérer les sentiments des autres. Avec les siens, il peut simplement exploiter. Il libère l'émotion brusquement, la ressent avec beaucoup trop d'intensité, mais une fois chose faite, il se sent mieux. Avec les autres, c'est une toute autre histoire. Il a l'impression qu'ils font leur possible pour les contenir, ou alors pour les subir le plus longtemps possible. Certains jours, Nina peut lui faire la gueule pour un temps indéterminé pour quelque chose qui ne le concerne même pas ; une simple accumulation de plusieurs facteurs. Max déteste ça. Lorsqu'elle mange la dernière pomme dans le frigo ou qu'elle finit le sac de bonbon, Max se plaint directement. Il n'a pas de temps à perdre, encore moins de place pour amasser ses sentiments. Plusieurs ont le malheur de croire qu'il est une bombe à retardement, sans savoir qu'ils se trompent. Le timer de Max n'est pas activé ; il explose dès l'instant où l'on appuie là où il ne faut pas. Peut-être un peu trop, certes, mais il n'a jamais appris à doser réellement.
Les sentiments des autres, dans tous les cas, l'agacent. Ou plutôt, le rendent mal à l'aise. Il ne sait pas comment consoler quelqu'un. Lorsque Nina pleure, il se contente de servir d'épaule, de la laisser se moucher dans son pull, ou encore de lui donner des bonbons. Il en garde toujours de côté, en cas où, à défaut de trouver les mots.
Pour le moment, ça fonctionne plutôt bien. Elle lui dit même merci, parfois. Comme s'il faisait quelque chose d'extraordinaire.
Il fronce des sourcils et pince ses lèvres forts, alors, lorsqu'il tombe face à un inconnu larmoyant tristement défiguré par ses larmes et sa prorpe morve. Les derniers mois de maladie l'ont presque imunisé contre le liquide nasal. Ça ne l'empêche pas de grimacer un peu plus face au spectacle.
Entre ses doigts, il serre sa bière brièvement et envisage de prendre une longue gorgée, pour faire passer la chose, mais se retient. L'autre se met déjà à chialer - en mots, en addition des larmes - et sa voix est tellement cassée par les larmes qu'il lui faut quelques secondes pour capter ses paroles.
De ce qu'il sait, Paul n'a que des soeurs. Sasha et une autre.
Il se garde de contredire la merde larmoyante, dans tous les cas. Par respect, ou une connerie du genre.
Sur les lippes, l'ombre de sourire à la mention du manque de propreté de Paul. Max ne juge pas. Paul a toujours été plus rangé que lui. La cabane possède un plancher simplement car Nina passe derrière lui pour ramasser, souvent.
- Hé calme toi madeleine, okay ? qu'il gronde quand même, à l'entendre geindre comme une merde et dire des trucs sans queue ni tête. Arrête de chialer déjà, tu vas t'noyer dans ta morve.
Kitty lève les yeux, lorsqu'elle - il ? Max ne sait jamais - entend sa voix. La bête lâche un miaulement - ou essaie, du moins, vu son manque de voix - avant de se lever pour venir le rejoindre. Max aborde un pale sourire, comblé par l'attention de l'animal, avant de se pencher pour lui gratter entre les oreilles. Elle en bave presque.
Il lâche un soupir beaucoup trop lourd, sous les paroles du pleurnichard. Max grimace et lève les yeux au ciel, avant de les poser sur lui, de nouveau. Il prend une gorgée de sa bière, avant de se redresser ou de lui tendre.
- T'en veux ? Faut t'hydrater à chialer comme ça, tu vas finir pas te taper un mal de tête ou j'sais pas. Il agite la canette devant ses yeux, même s'il ne le regarde pas, la grimace toujours sur la gueule. Lorsqu'il voit qu'il ne le regarde toujours pas, Max abandonne. Il envisage de lui donner quelques mouchoirs, mais ceux dans ses poches sont usés depuis longtemps, déjà. Il devrait les jeter. Il serre les dents pour retenir un autre soupir. Ou un thé ? J'sais pas faire le café.
Il penche sa tête sur le côté, essaie de voir son visage, sans y parvenir. Quelques secondes et Max soupire bruyamment, cette fois, avant de s'éloigner de quelques pas.
- J'vais voir dans les armoires, qu'il finit par gronder, avant d'allumer la lumière de la pièce. Il foutait quoi, l'autre, dans le noir ? Un vrai martyr, à chialer sa vie. Reste pas dans le noir, ça bousille les yeux, qu'il ajoute, pour la forme, mais surtout que le silence laisse place à des reniflements et des sanglots et qu'il n'aime pas ça particulièrement.
Il finit sa bière une fois dans la cuisine, pour se donner un peu d'énergie. Il n'a pas le tête à s'occuper d'un inconnu en larmes - il est incapable de s'occuper d'une personne qu'il apprécie en larmes, déjà - mais il ne peut pas quitter l'appartement sans trouver le parfum de Nina. Et si le gars chiale la mort - disparition ? - de Paul, il lui doit au moins ça. Code d'honneur ou une connerie du genre. Alors, Max ouvre les armoires de la cuisine et cherche les boites contenant les sachets de thé. Il les trouve après quelques tentatives, bien que la plupart soit vide. Forcément, connaissant Paul. Après plusieurs tentatives, il tombe sur une boite de thé 'réconfort'. Max ne cherche pas à savoir la saveur du thé, il espère juste que la boite ne ment pas et que ce con de thé va faire son boulot. Il pose deux sachets sur le comptoir - pas qu'il ait besoin de réconfort, mais le thé, il aime bien - avant de mettre l'eau à bouillir.
Kitty l'a suivi et s'est écrasé à ses pieds de tout son poids, le regarde de ses yeux ronds et ronronne, à demander de l'attention. Bras croisés, appuyé sur le comptoir, Max la dévisage sans un mot, utilisant l'un de ses pieds - après avoir retiré sa botte, forcément - et sa chaussette trouée pour caresser son ventre énorme. La bête adore, forcément.
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Malgré le poêle la pièce reste froide, en essayant de frotter ses vêtements contre ses vêtements Sasha n'arrive qu'à s'épuiser et de loin, ressembler vaguement à une créature misérable qui geint et pleurniche. Même Kitty lui a tourné le dos et préfère aller chercher de l’attention auprès de l’intrus. Alors au millieu de sa peine, Sasha boude la bête. Elle est affreuse et n’a définitivement pas de coeur, ça tombe bien. Il n’a pas besoin du réconfort d’un tel démon. C’est le pire moment pour avoir de la compagnie, il ne sait pas qui est le type qui semble connaître Paul mais une chose est sure, il a décidé qu’il allait le détester. Il aurait meme détèsté Beata si elle était venue faire une visite surprise. Pour une fois qu’il a  envie - besoin - de se retrouver seul. Quand ce n’est pas les gens de son cluster, où les messages gênants de Galileo, c’est un type qui sort de nulle part. Et qui lui rappelle qu’il n’a jamais connu Paul dans tous les détails, qu’il ignore sans doute quelques recoins sombres. Ce froid le tue, ce froid lui congèle le coeur, cet endroit avant était brûlant. Même quand les températures étaient trop basse et qu’il neigeait, ici c’était leur repère, la tanière d’un requin qui laissait un poisson clown rentrer dedans. La présence qui réchauffe un peu l’intérieur n’a rien d’agréable, il s’en veut presque de se sentir rassuré qu’il ne s’agisse pas d’un cambrioleur. Les questions commencent à fuser mais se mélangent avec l’envie de rester prostré et se lamenter sur son sort. Il va l’aider à trouver son parfum et partir ; ça tombe bien, Sasha est plutôt doué en parfum. Le bigleux ne sait pas à quel momnt il arrêté de faire confiance ; il n’a pas croisé tant de mauvaises personnes dans sa vie, mais il sait de source sure qu’il en existe bien assez pour se méfier des apparences. Il se contente en général d’ignorer les gens dont il n’est certain de rien. C’est la meilleure défense.
Il s’est toujours dit que les fondations sur lesquelles étaient bâti sont monde étaient les plus solides, qu’il n’aurait plus à flancher. Plus besoin de pleurer pour une égratinur. Maintenant il doute. Cette plaie là est vraiment moche.
Il ne fait pas confiance, d’autant plus que l’intrus a des yeux étranges. Qui le mettent mal à l’aise. Sasha n’a jamais vu le monde qu’en nuances de gris, puis il a commencé à ne plus le voir du tout. Alors, à moins que ses yeux soient à l’agonie, rien de rationnel n’explique le phénomène. En dehors, peut-être, d’une imagination un peu trop productive pour se protéger de la violence de la réalité. Les mots qui reçoit en pleine face sont des coups de poignards. Il n’a pas envie d’arreter de pleurer. Il a envie de vivre sa peine pleinement, de se noyer dedans tant qu’à faire. Il n’a pas besoin d’alcool, encore moins d’un type pour lui faire la morale. Ici c’est chez lui, il fait ce qu’il veut.
Pourtant l’autre à raison, Paul lui aurait surement dit la même chose. Il n’en pense pas moins qu’il a en face de lui un vrai coeur de pierre.  Toujours accroupi, il s’anime enfin quand l’autre parle de thé. Un genre de sourire triste se dessine sur ses lèvres et il relève la tête, essuyant au passage son visage sommairement avec la manche de son pull gris et vert. Paul le détestait celui là. Il prend doucement conscience de l’air misérable qu’il doit avoir, en plus des cernes qui se creusent. Sasha a besoin de dormir, de prendre quelques jours, de s’arrêter. Il n’arrive pas à feindre le sérieux. Il hausse juste les épaules. Le noir, il n’a connu que ça.
Sasha a toujours voulu être lumineux, parce qu’il vivait dans le noir. Le noir est quelque chose d’effrayant quand on est gosse, lui n’a pas connu cette peur là. Il est lâche sur les bords, il fuit le danger et essaye de mener un train de vie plus que monotone, mais il n’a pas peur des ténèbres. Il n’a pas peur des grands méchants ; il sait s’y faire avec les loups, comme il a apprit à communiquer avec Paul. Il s’agissait de son quotidien, les monstres sous sont lit étaient ses seuls meilleurs amis. Il comprenait la nuit mieux que le jour. Si la luminosité de la pièce augmente, il ne s’en rend pas réellement compte. Il se contente de ronchonner.  Son obscurité le rassure. Il est déjà bousillé. T’as un problème contre les malvoyants ?
Au début, il ignore ce que son visteur peut bien faire et continue de regarder les flammes virtuelles danser. Mais comme les larmes menaçent de revenir, il se fait violence pour bouger. Il déplie doulouresement ses genoux et se relève, les pattes du pantalon sales de la poussière du tapis qu’il tapote presque amoureusement. Il prend juste un instant pour se regarder dans la glace du couloir et replaçe un peu mieux ses cheveux. Quand il estime ressembler à nouveau à un être humain, il retourne dans le salon et attend. Comme il ne sait pas où se poser, il  suit docilement son visteur et reste dans l’encadrement de la porte. De temps à autre, il renifle à cause du sanglot passé. Comment tu t’appelles ? Moi c’est Sasha. Il brise le silence trop lourd. Sasha a besoin de savoir comment appreller l’intru - parce qu’il arrive à court d’idée. Il le connait peut-être Paul lui parlait souvent de ses potes parmis les Shark. Beata rouspétait, elle a toujours eu peur que le petit frère suive le destin du plus grand. Elle a eu raison. Si Sasha était moins peureux et innofensif, il aurait déjà tout fait pour venger son frère. Et quelque part, s’il y pense encore c’est qu’il continue de le vouloir. J’adore le thé. Faute de le remercier, parce qu’il ne mérite pas non plus une médaille, il soulève le potentiel bonheur que lui procure l’idée de boire une tasse bien chaude. Tu sais de quel parfum il s’agit ? Je peux peut-être t’aider... c’est moi qui m’occupe de ça. Paul stocke ses essais depuis longtemps, dans les placards il traine toujours un petit flacon. Mais les véritables créations sont gardées dans sa chambre. Avec un peu plus d’indice, Sasha pense pouvoir trouver l’aiguille dans la botte de foin.
Comme ça, il quiterra plus rapidement l’appartement. Et si l’étranger aux yeux - colorés ? -  ne veut pas s’en aller. Il partira le premier.
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Blue. Blue alone… was able to fight infections. Blue.
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Il entend, au travers des fenêtres, le vent qui souffle fort sur le bâtiment. Max renifle un coup et ferme les yeux, une seconde, tandis qu'il écoute attentivement. Il sent, dans ses os, le froid qui est encore présent. L'appartement n'est pas réellement chauffé, et sa peau, toujours brûlante, réclame plus de chaleur que les autres. Le froid est encore plus froid, sur lui ; à croire qu'il bouillonne trop de l'intérieur. Il ramène ses bras contre lui et frotte légèrement sur ses biceps pour se réchauffer un peu, avant d'ouvrir un oeil paresseux. Kitty, allongé sur son long, une croc enfoncée dans son gros orteil, le dévisage amoureusement. Max retient difficilement un semblant de sourire, avant d'enfoncer un peu plus son pied dans le ventre de la bête. Elle se débat quelques secondes, exécute certainement le combat de sa vie, avant d'abandonner péniblement, trop las et surtout, trop grasse. Max sourit un peu plus, se penche au point que ses genoux touchent au sol pour lui caresser le ventre de la bête. Le ronronnement ne tarde pas à se faire entendre, couvre brièvement le bruit léger de l'eau qui essaie de bouillir.
Dans le couloir, le plancher grince légèrement. Max lève les yeux et dévisage le pleurnichard.
Le noir n'est plus là ; les volets sont ouverts et il peut voir plus attentivement son visage. Pas que Max porte réellement attention au visage des gens, ou qu'il prenne plus d'une seconde pour les apprécier. C'est une chose qui vient surtout avec le temps, qu'il pense. Il lui arrive encore aujourd'hui de fixer Nina brusquement, remarquant quelque chose de nouveau sur ses traits, qu'importe si cette dite chose a toujours été présente. Il y a deux mois, il a remarqué ses tâches de rousseur pour la première fois.
Alors lorsqu'il dévisage l'inconnu, le chien fou ne remarque pas grand chose. Sa vision, de toute manière, n'est pas parfaite. Il possède une paire de lunettes quelque part dans la cabane, mais elle est perdue depuis plus d'un an déjà et si ses souvenirs sont bons, une des vitre est cassée. Alors, il fronce des sourcils un peu et un pli prend place sur son nez, presque adorable, tandis que son oeil s'attarde sur sa personne. Il remarque les lunettes, d'abord, puis la chevelure folle. Il se préoccupe peu des larmes séchées ou encore de la manière dont il se tient, un peu courbé, comme s'il n'habitait pas totalement son corps.
Il s'apprête à faire une remarque - n'importe laquelle, il ne sait même pas laquelle exactement encore - mais l'inconnu ouvre sa gueule et se met à parler. Cette fois, la voix est un peu plus douce, presque enfantine et Max hausse d'un sourcil.
- Sasha ? qu'il dit, un peu brusque, surtout surpris. Il se gratte la joue une seconde et l'observe un peu plus, avant de continuer : Sasha comme Sasha la soeur de Paul ?
Il finit par claquer sa langue au fond de son palais, avant d'hocher des épaules.
- Félicitation pour le changement d'sexe du coup, hein, qu'il ricane mollement, presque idiot, certainement pas habile pour faire la conversation. Max.
Il se rappelle de Paul qui l'appelle Maxime plus souvent qu'autrement et pince ses lèvres.
- Maxens, pas Maxime, qu'il ajoute, vite, avant de se redresser et faire face à la bouilloire. L'eau doit être assez chaude, maintenant. Et de toute manière, il ne sait pas vraiment quoi dire. Normalement, il devrait trouver un sujet pour continuer la conversation par politesse, poser une question ou qu'importe, mais Max n'est pas poli, encore moins habile, et un bon silence ne le dérange absolument pas. Alors, il cherche les tasses, cette fois-ci. Il lui faut ouvrir presque la totalité des armoires avant de trouver une tasse dont la poignée a rendu l'âme ainsi qu'une autre plus ou moins laide qui feront l'affaire. Il les pose sur le comptoir et y balance les sachets de thés avant d'y faire couler l'eau.
Sasha, forcément, commente à l'instant précis qu'il adore le thé. Max se demande un instant si cette importante information change sa vie, décide que oui, va savoir pourquoi.
- Faut être un barge pour aimer le café. Ou suicidaire, qu'il aboie après un rire sec, avant de prendre les tasses. Il utilise sa main bionique pour porter celle sans poignée et les pose toute deux sur la table étrangement propre - qui a fait le ménage ? - garde celle endommagée pour soi. C'est chaud, attention.
Il dit la chose par habitude, car Nina se brule la langue trop souvent avec la soupe, lorsqu'elle est affamée. Elle finit souvent par se plaindre qu'elle ne goutte plus rien, qu'importe les avertissements de Max.
La chaise grince sous son poids, comme à chaque fois, et tangue brièvement par ses pattes inégales et Max soupire. Il regarde un instant autour de lui avant de ramener ses yeux sur Sasha.
- C'est toi qui fais les parfums, c'est ça ? Il demande, même si la réponse lui importe peu. C'tait pour un cadeau de Noël, pour une meuf. Un truc au jasmin ou à la rose, j'sais plus. Elle sait jamais c'qu'elle aime, cette fille.
Le Shark se redresse brièvement pour renifler l'odeur de son thé, avant d'en retirer le sachet. Il renifle forcément à cause de la morve, la chaleur faisant son effet dans ses narines, et tousse brièvement, sa gorge lui faisant des misères. S'il a envie de prendre une gorgée, il se retient ; il ne fera pas la même erreur que Nina.
Morne, il fixe l'autre, encore. À croire que son regard tombe toujours sur lui ou que sa curiosité est présente. La chose est presque surprenante. Max ne se préoccupe pas des gens. Mais il est lié à Paul - son frère, certainement - et la chose lui donne une importante quelconque, reste à savoir laquelle. Une part de lui dit qu'il devrait être présent pour lui d'une quelconque manière, comme Paul le ferait certainement pour Nina si quelque chose lui arrivait. Lorsqu'il a disparu pendant dix jours il y a plusieurs mois, il sait qu'elle a dormi sur le canapé ici, quelques nuits. Il soupire, agacé par la chose, et passe une main dans ses cheveux. La racine est un peu longue, maintenant, et le blond est presque brillant, à capter quelques rayons du soleil.
- Écoute, qu'il commence, ton lourd, ne connaissant pas la suite lui-même. Son regard s'ancre au fond du sien et il se tait, une seconde. La suite ne lui vient pas, évidemment. Max grimace malgré lui. Il finit par détourner les yeux, abandonne. Non, rien.
L'instant suivant, il prend une gorgée du thé, quitte à dire adieu à sa langue. Si elle décide sous la chaleur, il aura une bonne raison pour ne plus dire de conneries ou ouvrir la bouche. Ça lui parait forcément con d'être assis là et de boire le thé en toute normalité. La chose est presque marrante. Nina doit faire la même connerie à chaque dimanche matin en compagnie de sa grand mère et ses tantes, bien vêtue, des gants blancs aux mains.
Il grimace, après la gorgée. Le thé ne l'a pas brûlé mais ;
- P'tain ce truc goutte la merde, qu'il gronde, fort, avant de se redresser pour aller vers le comptoir et dévisager le revers de la boite. Il lit les ingrédients et grimace encore plus, avant de reprendre sa tasse pour la vider. Bois pas cette merde, c'est même pas du thé. P'tain des bananes, n'importe quoi.
Il ouvre les portes des armoires une nouvelle fois, fouille encore et parvient à trouver une boite comportant deux maigres sachets à différentes saveurs. Un peu brusque, il prend la tasse de Sasha et la vide également, avant de remettre de l'eau dans les deux tasses puis s'y mettre les sachets.
- Gingembre et miel ou menthe poivrée et chocolat ? qu'il dit simplement, posant son cul sur la chaise, le laissant choisir. Quoi ? qu'il aboie avec l'impression d'être con, sous son regard.
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Sasha balance un regard noir ténèbres à Max quand il lui parle d'une potentielle soeur. Il relève la tête, les sourcils froncés, avec l'envie de poser une question ou de dire quelque chose de malpoli, coincée entre ses lèvres entrouvertes. Bouché bée. Il vient donc d'apprendre qu'aux yeux des amis de Paul, il était sa petite soeur. Sasha est bel est bien un homme et s'il a besoin de preuves il ne se gênera pas. La mine renfrognée il vient s’asseoir à la table de la cuisine et fixe la surface en plastique. Un coin de la table a fondu, à cause d'une expérience de pyromanie qui a failli mal tourner. Il se sent presque honteux et en colère qu'on ait pu le prendre pour une fille, déjà que les moitié des gens se moquent de lui quand il parle de son métier. Maintenant il est vexé et il n'est pas certain que le meilleur des thés du monde arrive à pardonner cet affront. Paul n'était pas le frère le plus clair du monde, il était constamment sous l'emprise de substances quelconques. Son petit frère n'a jamais essayé de l'en dissuader - il avait fait son choix. C'est égoïste, c'est comme ça qu'on l'a éduqué et pendant un temps c'est comme ça qu'il n'a pas souffert de l'état de sa moitié, de son sang. La culpabilité ressort dans ce genre de moments où il se demande si c'est l'autre qui est stupide ou si c'est Paul qui se foutait de sa gueule. Parfois, Sasha a juste peur d'avoir idéalisé sa relation avec son frère pour éviter de se sentir trop seul.
Puis, il se rappelle que la solitude lui va très bien et qu'il n'a besoin de personne, plus maintenant. Il retrouvera Paul, comme un grand, même s'il doit tuer pour ça. Même s'il doit finir en prison et abandonner ses rêves.
Tu as dû mal comprendre, j'ai toujours été son petit frère.
Max à l'air d'être un peu bizarre mais sympa à la fois. Des personnes de ce genre,il en croise à longueurs de journées, tout le monde sur Néphède est un peu bizarre à sa manières. La brouillard rend vite timbré.  Sasha ne sait pas quoi en penser, il fait passer son appréhension en faisant craquer ses doigts. Il essaye de ne pas trop s'attarder sur ce que Max fait. Sur Max tout simplement, car quelque chose le dérange chez lui. Il s'énerve tout seul de ne pas savoir quoi, clairement. Ses amis se fient au visage des personnes pour déterminer si elles sont sympathiques ou non, pour Sasha ça reste juste une question sans réponse. Il se voit mal demander à Max s'il quelqu'un de bien. Peut-être que c'est quand même un dangereux psychopathe. Mais il lui fait du thé et pour le moment, l'empêche de pleurer et de rester sur le parquet comme une chaussette abandonnée. A un point qu'il finit même par sourire face à son humour décalé - Sasha n'a pas vraiment d'humour alors il trouve ça drôle. Il interprète ça comme de l'acharnement, ce qui est ridicule. Max doit essayer de l'amadouer en se montrant un peu moins brutal, parce qu'il ne sait sans doute pas vraiment comment se comporter. Sasha le pense parce que lui ne sait pas vraiment comment il aurait réagit dans cette situation. Il aurait peut-être juste passé son chemin sans vraiment se soucier de la peine d'un autre. Il lui reproche ce qu'on aurait pu lui reprocher.
Il se souvient maintenant, quand Paul lui a demandé de faire un parfum pour une fille, tout sourire. Sasha lui a demandé si c'était pour Beata mais il a secoué la tête. Pour un ami. Pour la fille d'un ami. Ce genre d'attention est en général, très coûteux . Les filles qui achètent du parfum aiment les fleurs et les choses sucrées, mais Sasha ne trouve pas que ce soit une si bonne idée. Les femmes, surtout, aiment quand on les surprend. Si elles veulent des fleurs, elles peuvent s'acheter un bouquet de rond point, même si les pétales sont flétris. Il ajoute toujours quelque chose d'épicé. Pour Nina, sa commande il a rajouté des baies roses. Sur Nephède, les senteurs sont moins pures, il a du demander à Paul pour les obtenir - pour les voler. Maintenant que Paul n'est plus là... Sasha ne sait pas comment il va faire. Il secoue la tête, il trouvera une solution. Il trouve toujours. C'est comme ça qu'il avance, il tombe, se relève et part dans une autre direction. Comme dans ces rêves où l'on arrive pas à traverser un trottoir, Sasha lui est prisonnier d'un brouillard qui s’épaissit années après années. S'il n'avait pas ses parfums, il n'aurait rien. Personne n'a besoin d'un type presque aveugle. Il ne peut rien faire d'autre.
Ah, je vois. Il m'en a parlé. J'espère que ça lui plaira. C'est ta petite amie ? Je me suis appliqué. Si tu en veux, tu pourras embarquer ceux de Paul aussi parce que... je vais pas les garder je pense.  
Sasha se dit que s'il a une petite amie, c'est qu'il doit être un chic type. Parce qu'en général, ce sont les gens bien qui tombent amoureux, des gens qui mine de rien ont des trucs en plus. Peut-être que Max est une star de cinéma ou quelque chose comme ça, une doublure, un faux gangster. Ou alors cette fille est juste son âme soeur. Paul était romantique, ç'aurait bien été son genre d'offrir un parfum à Beata. Sasha lui, ne sait pas vraiment y faire. Il n'a jamais été dans une relation, il n'a jamais de fait de cadeau à personne - il trouve même ça un peu stupide. Il jalouse ceux qui sont heureux, même si li, a trouvé son bonheur avec Sweety. Il aime son cluster à la place d'une seule personne.
Il redresse la tête quand Max reprend la parole, resserre sa poigne sur la tasse de thé qu'il lui a apporté et se brûle presque les doigts. Termine déçu de voir sa tirade mourir instantanément. Mais au lieu de retourner à son observation détaillée de la table, il garde le regard ancré dans celui de Max. Il est vraiment weird. Même quand l'autre cesse de le regarder, Sasha continue de le fixer. Il ne se rend même pas compte qu'il le fait ; il le fait simplement. Il observe le visage de Max se décomposer, faire une grimace en goûtant le pire des thés que Paul possède et Sasha éclate de rire. Enfantin, trop enjoué et un peu gêné. En général il ne regarde pas les gens. Mais Max est divertissant, à sa manière. De peur qu'il ne croise son regard insistant, Sasha retourne fixer le breuvage et parle à sa tasse plus qu'à Max.
Merci d'avoir sauvé mon palais d'un tel affront, tu es un vrai chevalier Max.
Mais il n'arrive pas à contenir son fou-rire trop longtemps et l'autre finit par le remarquer. Sasha ne sait pas pourquoi ça le rend heureux. Il a l'impression d'être de retour du temps où Paul était encore là. Où il étaient gosse et qu'il était toujours outré de l'attitude trop sage de Sasha. Trop sage, si sage qu'elle en devenait presque mesquine comme le sourire mesquin coincé sur ses lippes. Il retrouver son sérieux approximatif et redresse ses lunettes tombées sur le bout de son nez. Elles sont interactives, c'est la seule raison pour laquelle il continue de les porter. Elles affichent la température. Aux niveaux des branches, des hauts parleurs ronronnent. Il a un joker dans sa poche, Sweety l'avertit quand le thé est assez chaud. Ou l'est trop.
Ne le prend pas mal, mais tu es très drôle en fait quand tu veux. On en oublierait presque que tu es très désagréable. Et un peu effrayant. Sasha dit les choses telles qu'elles sont. Parfois, il est méchant - souvent. Il aimerait trouver une autre manière de le dire, mais en étant ignoble il se protège à sa manière des autres. Comme quand il se comporte de faon odieuse avec Gali alors qu'il l'aime beaucoup. Il se dit fort. Comme ça. Chocolat s'il te plaît. J'adore le chocolat. Je trouve que c'est vraiment doux et sucré. Le chocolat c'est le meilleur remède contre la tristesse. Ou l'ennui. Et pleins de trucs en fait. Même si tu sais je m'ennuie pas avec toi hein, enfin, pas vraiment, c'est juste que c'est bizarre comme rencontre. Et puis, je sais pas qui t'es c'que tu fais ici et Paul est mort et je suis complètement paumé et...  
Il s'arrête, laissant sa phrase en suspend et termine dans un long soupir. Le regard retournant à la mélancolie. Cette fois il a réellement perdu son hilarité.
Je parle trop.
Il laisse son dos reposer contre le dossier, reculant contre la chaise. La table n'a jamais été aussi passionnante à fixer. Sur ses joues, il rougit de honte.
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C'est une manie que Max n'apprécie pas chez les gens ; celle de porter directement attention à la vie sentimentale des autres. La sienne est absente, morte, inexistante. Max ne s'intéresse pas à la romance, n aux chairs. C'est l'unique raison pour laquelle il s'occupe des filles chez les Sharks. Autant les gars ont trouvé ça étrange au départ, autant les filles l'ont dévisagés sans réellement le croire, c'est une chose qui plait à tous, maintenant. Les filles l'adorent ; il est unique. Il ne les dévisage pas pour voir un peu plus de peau à chaque fois et il ne les touche pas là où il ne faut pas. Max n'en a rien à faire. Certaines nouvelles se laissent avoir, parfois ; elles osent le voir plus grand qu'il ne peut l'être, plus beau aussi, et posent leurs lèvres contre les siennes. Max grimace poliment et secoue la tête, ravale son mauvais caractère deux secondes et prend le temps d'expliquer. Il les aime toutes, les filles ; elles sont toutes uniques, et elles possèdent toutes une petite chose qui lui rappelle Nina et qui lui donne envie de les protéger contre le monde entier. Leur chien de garde personnel ; une bête enragée pour protéger les bêtes. Mais le reste du monde ne sait pas, forcément. Max ne se préoccupe pas du reste du monde, de toute manière ; il se contente de froncer des sourcils et de le dévisager silencieusement, de montrer des dents et d'être exaspéré plus souvent qu'autrement. Car les gens cherchent la romance ; c'est un but collectif qui, pour les cons, amène au bonheur. Comme le sexe peut amener à la délivrance. Pour sa part, Max voit plus souvent qu'autrement les branlettes comme des fardeaux du matin, comme se brosser les dents ou mettre du déodorant. Et encore, il oublie souvent les deux derniers. La première, c'est plus difficile. La mauvaise haleine et les aisselles qui empestent sont plus discrets qu'une bosse dans le froc.
Dans tous les cas, les gens ramènent souvent les choses à la romance. Avec les années, pas quand elle avait que douze ans mais plus maintenant, Nina est souvent associée à la romance. À sa romance. Son prénom quitte à peine ses lèvres que les gens supposent et se font des histoires. Dans certains cas, Max ne peut pas trop leur en vouloir; il parle souvent de Nina. Ça cache de l'affection et surtout du désespoir. Y'a des jours, il se demande comment elle fait sans lui - et comment il fait sans elle - et il en parle à haute voix. Les autres, ils voient ce qu'ils croient. Si Max a démenti un temps, il ne le fait plus maintenant. C'est moins chiant, c'est accommodant. Les flirts sont moins présents et on n'essaie pas de lui trouver une supposée moitié pour combler un vide qui n'existe pas.
Alors forcément, lorsque Sasha demande si Nina est sa petite amie, Max ne dément pas, mais ne prend pas le temps de répondre non plus. Paul croyait - croit ? - la même chose et le Shark ne lui a jamais dit le contraire. Ça ne pose pas problème, ça n'a jamais posé problème.
Ce qu'il pense, il n'en a rien à faire.
C'est ce qu'il se dit, du moins c'est ce qu'il croit, un moment, avant que son rire ne s'élève. Max n'est pas connu pour être drôle ; son humour est douteux, plus amusant pour lui que pour les autres, souvent. Il se moque de ses propres conneries et attaque les autres à l'aide de mot. Nina ricane parfois, surtout de lui ; de ses airs, de ses mots, de ce qu'il ne dévoile pas mais qu'elle voit, car même si elle ne porte pas souvent ses lunettes, elle le voit réellement.
Le rire de Sasha ressemble un peu à ça, pas totalement. Il est fort et léger. Il pose un rose contre la nuque de Max et un inconfort dans ses tripes. Les lèvres se tordent et il le dévisage un peu durement, presque insulté, surtout incertain, ouvre le gosier pour aboyer mais ne trouve pas les mots pour une fois.
Il se contente de grogner et de baisser les yeux vers les deux tasses de thé. La rougeur s'est aventuré sur ses joues et si on en parle, Max le niera.
- Ne le prend pas mal, mais tu es très drôle en fait quand tu veux. On en oublierait presque que tu es très désagréable. Et un peu effrayant.
Les lèvres se pincent un peu plus fort, le regard est noir. Le rouge un peu plus rouge. Max ne cherche pas à être drôle ni à être désagréable. Il sait qu'il l'est, désagréable. Ses manières ont été perdus dans la poubelle et ne cherche certainement pas la politesse. Être effrayant ne le dérange pas ; autant être ça qu'attachant. Il n'est pas un chiot, bon sang. Drôle, par contre, il ne l'a pas entendu souvent. Il ne sait pas quoi en penser mais il n'est pas certain d'apprécier.
Il envisage de grogner quelque chose pour paraître plus effrayant que marrant, se rappelle que le gars pleurait Paul quelques minutes plus tôt, hésite un peu trop longtemps, les sourcils froncés, pour au final se faire attaquer par une pluie de mots qui l'assomme plus qu'un coquard.
Sasha le mec - il se répète la chose pour assimiler - fixe la table et Max le fixe et Kitty effleure ses jambes. Il sursaute légèrement, regarde la bête, pince ses lèvres et finit par pousser la tasse au chocolat vers lui après s'être raclé la gorge. Le Shark ne touche pas son thé, encore. Sa main pend le long de la table pour caresser le dos de Kitty. Il ne sait pas quoi dire. Forcément la plupart du temps, il ne sait pas entretenir une conversation, mais face à un gars ayant des traces de larmes sur les joues et un peu trop de mots dans la gueule, Max est pris au dépourvu. Il pourrait foutre le camp mais la bière est froide dans le frigo, l'appartement est chaud et Paul lui manque ce con.
Aussi, peut-être, Max n'est pas totalement un connard. Il est pas insensible, en tous cas. Il se fiche des gens ; c'est pas la même chose.
- Paul est pas mort, qu'il gronde finalement, les yeux fixés sur le chat. Il lui faut quelques secondes pour caresser Kitty et continuer ; on a pas trouvé d'corps, j'veux dire. Si ça s'trouve il est coincé quelque part ou j'sais pas. À c'que j'sache il avait pas d'mission pour le gang en tous cas.
Il croise le regard de Sasha et se tait, une seconde. Max pince ses lèvres et renifle, avant de prendre une gorgée de son thé. Ça s'rait le bon moment pour les paroles rassurantes mais il en connait pas des tonnes sauf celles qu'il a déjà dit. Il préfère ne pas en chercher d'autres.
- J'bosse avec lui. si y'a un truc, j't'le dis. J'te cacherais pas sa mort, c'est assez connard comme geste. Si y'a un mec capable de disparaître j'sais pas combien de temps et revenir avec un stupide sourire à la gueule, c'bien Paul.
Max aussi a disparu un moment, mais il n'avait pas de sourire quand il est revenu. Plutôt un sentiment amer. Il le porte toujours dans son coeur. Depuis le plancher, Kitty saute sur ses cuisses. Max grimace un peu mais continue de le caresser. C'est con, mais le chat l'apaise un peu.
- Arrête de balancer qu'il est mort, tu vas faire chialer le chat, qu'il gronde un peu plus bas, les doigts contre le menton de la créature, un fin sourire sur les lèvres, le ronronnement dans les oreilles. La voix plus douce, presque délicate : hein kitty ? Ouais, ma belle.
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Il lui fallait l'entendre dans une autre bouche que celle de Beata, Paul n'est pas mort. Pas seulement son souvenir, lui tout entier. Paul n'est pas mort. C'est évident, elle, ne peut pas dire le contraire, elle ne peut pas. Ce serait cruel pour elle, qui a toujours été douce et forte. Elle ne mérite pas de le voir partir. Elle n'est pas du genre à baisser les bras. Sasha, lui, est trop rationnel pour espérer indéfiniment. Il n'en reste pas moins triste, mais la peine est plus douce ainsi, elle est plus directe et plus vive. C’est un poignard au cœur. Il essaye de ne pas trop espérer car la réalité est toujours plus décevante que le rêve. Les gens qu’il admire ne sont jamais aussi beau quand dans son imagination. Néphède est plus noire en vrai quand dans ses yeux et pourtant tout est si sombre, lointain, obscur. Rien n’existe vraiment à travers son regard. Il baigne dans cette déprime constante, une désillusion qui lui a volé son enfance. Alors, i Il a juste à se dire qu'il est mort et qu'il n'y a plus besoin d'en parler et la douleur est plus diffuse. C’est comme ses problèmes de vues. Il suffit d’accepter les choses telles qu’elles sont, le monde tel qu’il est. La vie, la mort et l’injustice. Il se fait une idée de tout, s’imagine le ciel d’une certaine manière. Une manière dont il n’est pas réellement. Beate s’imagine sans doute, que Paul leur fait encore une blague.
Cette fois, Sasha sait qu’il ne déconne pas.

Tu n'es pas obligé. Sa voix est faible, à l'agonie. De dire tout ça. Je n’ai pas besoin d’espoir à deux balles. Je veux juste faire mon deuil. Son regard contemple la nuit à travers la ridicule fenêtre de la cuisine, un voile noir qui s’étend sans fin. La police est venue chez moi… S’il y a des étoiles dans le ciel, Sasha n’en sait rien. Il sait des étoiles qu’elles sont belles et qu’on s’en tatoue sur les bras pour des raisons diverses, qu’elles guident les voyageurs égarés. Parfois, elles tombent du ciel et permettent de réaliser ses rêves, parfois elles brillent dans les yeux des gens. Celles qui illuminent ses yeux oscillent comme un reflet sur la surface limpide de l’océan. Son sourire est forcé et coincé, il essaye de ne pas montrer qu’il souffre de trop. Les gens se fichent de la peine des autres. Il veut ramener Paul à ses côtés, il veut être enfant encore un peu et ne pas avoir à avancer seul maintenant dans le brouillard de Néphède, tel un boulet. Sans Paul, sa vie n’a aucun sens, il n’a personne d’autre sur qui compter, qui l’aimerai comme son frère l’a aimé. Sans s’inquiéter sans cesse. Les larmes sont au bord de ses yeux et il est prêt à pleurer à nouveau. La fatigue de son dernier chagrin déjà oubliée, mais il ravale son chagrin et le réserve pour son oreiller quand il s’endormira dans le lit de Paul et que son parfum l’enivrera. Max ne peut pas comprendre ça. Tu as de la famille ? Le sujet est sensible, épineux. Les réponses peuvent être extrêmes, mais Sasha tente le sujet, fait la conversation comme il peut. Il ne craint pas de se trouver mal à l’aise, ils sont deux hommes qui discutent et qui disent des choses brutes sans vraiment comprendre pourquoi. Ces choses peuvent être dangereuses, mais puisqu’ils sont de grands garçons ils ne sont pas censés avoir peur. Sasha tremble, gelé et en colère. Une colère sourde qui bouillonne dans ses veines. Il a besoin d’un coupable. Max vit soit dans un château en compagnie de nombreux jumeaux plus petits, gros et parfois avec de longs cheveux, soit dans une grotte et il est seul lui aussi. Les gens comment eux se reconnaissent.
Quand ils n’ont plus grand-chose à perdre.
Max, tu es quelqu’un de dangereux ? Est-ce que je dois te craindre ? Le requin menaçant de Paul l’effrayait avant, bien qu’il n’ait jamais craint le gang. Ses crocs menacent maintenant de l’avaler tout cru. Il réclame vengeance. Ses épaules tressautent à cause du froid. Le chat à l’air de t’apprécier. Il serait bien avec toi. Il porte sa tasse à ses lèvres et dirige ses yeux vers ceux de Max. A nouveau.
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Blue. Blue alone… was able to fight infections. Blue.
Blue alone… could save him. Blue.


- La police ça veut rien dire, c'est des porcs.
Et lui, un requin.
Lequel est le pire ?
Les mots quittent sa gorge à pleine vitesse sans qu'il ne puisse les contrôler, comme du venin. Max n'aime pas la police. Il ne l'a jamais aimé, étant une bête sauvage depuis sa jeunesse. Certes, il est familier avec le principe de la chose, il comprend ce qu'ils font, mais tout ce qu'il sait, tout ce qu'il voit, c'est qu'ils ne font pas les choses comme ils le devraient. Il a vu plus souvent des injustices que des justices. Le monde dans lequel il a grandi n'est pas forcément beau, et ceux qui essaient de le protéger ou qui prétendent le faire ne le sont pas non plus. Il prèfre se tourner vers les siens pour trouver justice. Le vieux est mort depuis un moment maintenant, mais il se souvient bien des paroles des flics. Une crise cardiaque. Le vieux n'avait pas de problèmes de coeur. Il faisait son jogging tous les matins. Max avait du mal à le suivre, lorsqu'il osait l'accompagner. Il mangeait du kale, bon sang. Un coeur comme le sien ne s'arrête pas comme ça. Les flics sont des porcs. La police est une farce.
Alors, les mots quittent ses lippes un peu brusquement et il ne porte pas attention à leur violence. Il gronde presque. Les paroles de Max peuvent être blessantes qu'il ne s'en préoccupe pas. Ses crocs sont aiguisés et elles peuvent souvent couper, comme son regard, et il ne voit pas souvent les dégâts. Maladresse ou autre chose, qu'importe, Max reste brute. Certains diraient que le diamant est brut parfois, mais pour Max, c'est une autre histoire. Il n'est pas quelque chose de beau comme un diamant. Il est une lame rouillée par le temps, plus mortelle que belle. Ses mots amènent le tétanos et il ne cherche pas à être doux.
Peut-être a-t-il déjà oublier les larmes de Sasha. Peut-être a-t-il déjà oublié son lien avec Paul. Ou alors, même s'il s'en souvient, il lui est impossible d'être délicat. Plus qu'il ne l'est à l'instant, dans tous les cas. Les mots doux ne quittent pas souvent ses lèvres et ne font peut-être pas partis de son vocabulaire. Il ne sait pas se taire.
Et s'il le fait, c'est lorsqu'il ne le faut pas.
De toute manière, la situation le dépasse et il n'essaie pas réellement de la gérer convenablement.
Max n'est pas convenable.
Mais il voit les larmes qui menacent de tomber et serre les dents, garde son excuse pour lui, car les excuses ne veulent pas dire grand chose et de toute manière, ce gars en ferait quoi de son pardon ? avant de prendre une gorgée de son thé. La chaleur du breuvage calme brièvement la tension de son corps.
La question lui arrache un ricanement sec, un aboiement sauvage.
- Non ; et le mot est brusque, sans explication.
Il n'aura pas lui expliquer qu'il est orphelin. Le gars n'a pas besoin de raison supplémentaire pour pleurer comme une gonzesse.
À défaut de dire autre chose, il continue de boire son thé. Ça le fait presque rire ; il était parti pour s'enfiler un nombre incalculable de bière, quelques minutes plus tôt, et le voilà en train de prendre le thé. Pas que ça lui dérange ; s'il y a bien une chose qu'il boit plus que la bière, c'est le thé. Nina se plait à le traiter de papi mais il en a rien à foutre ; il est rien sans son thé. C'est une des bonnes raisons que le vieux lui a appris, quand il était encore môme. À défaut d'être chaleureux il se noie dans le liquide chaud.
Peut-être qu'un jour, quelqu'un sera assez con pour dire que Max l'est, chaleureux, et le thé aura fait sa magie.
Il lève les yeux vers Sasha, le dévisage en silence, les lèvres toujours posées contre la tasse, et écoute le son de sa voix. Il y a quelque chose qui l'intrigue, chez lui. Peut-être le contraste affolant qu'il crée, avec Paul. Peut-être autre chose. Certainement autre chose. Il ne pourrait réellement dire. Il ne cherche pas non plus l'explication. L'impression est là, voilà tout.
La tasse quitte ses lippes avant qu'une toux ne les traverse. Max renifle un coup, essuie sa bouche de sa manche, avant d'appuyer son dos contre la chaise. Le bois craque grossièrement. Tout est pourri, dans cet appartement.
Le regard de Sasha est fixé au creux du sien et porte un vide qui ne l'effraie pas. Max est habitué aux profondeurs de la mer. Il est l'un de ces poissons effrayants qui se perd dans le noir.
- J'sais pas, qu'il dit, du final. Certains diraient qu'oui, peu qu'non. C'est à toi d'en juger. Me fais pas chier avec les questions existentielles du soir, on est pas là pour parler du mystère d'la vie et se faire des tresses.
Il regarde le chat brièvement et grince des dents, le chasse légèrement de la main lorsqu'il s'approche, un peu brusque.
- Si tu veux qu'il crève, ouais.
La cabane est froide et l'hiver de Néodam est terrible. Max est malade depuis des mois ; sa propre santé, il n'en a rien à foutre. Mais il hurle contre Nina lorsqu'elle porte des vêtements trop légers et n'a certainement pas envie de voir un chat rendre l'âme dans sa demeure. Certainement pas Kitty. Ce monstre est trop adorable, il n'a pas envie d'enterrer sa sale gueule.
Et Sasha tremble, pour couronner le tout.
Les gens sont tous cons, ou quoi ?
Putain.
Max serre des dents et le dévisage brièvement ; il n'est pas stupide. Il le voit trembler depuis quelques minutes, maintenant. Et l'énervement qui monte en lui vient de là, sans aucun doute. Max n'a rien d'une mère poule ou alors de quelqu'un qui prend soin des autres, mais il suffit de peu de choses pour le mettre en colère et le frère de Paul semble être apte à facilement y parvenir.
Il contrôle les aboiements qui attendent dans sa gorge depuis plusieurs minutes, déjà, mais n'est pas capable de les contenir plus longtemps. Les pattes de la chaise grincent contre le sol et il se redresse, son corps cognant légèrement contre la table, le liquide dans les tasses vacillant une seconde, Max allant vers le thermostat.
- Tu peux - arrête de trembler, merde. On t'a pas appris à t'habiller chaudement ? C'quoi, c'est Paul qui choisissait tes vêtements? Non mais sérieusement c'est - Ses doigts jouent avec ajusteur quelques secondes, avant qu'il ne donne un coup contre l'appareil ; il est cassé. Bordel de merde, qu'il gronde, plus fort encore, avant d'expirer brusquement. Il lui faut une seconde pour retirer son hoodie et ne lui balancer. Enfile ça.
Contre ses bras, il sent la morsure du froid ; le métal de son bras bionique se fait encore plus froid et sur le reste de bleu qui dévore sa peau, les frissons sont déjà trop nombreux. Sa peau est si blanche que les zéro sur l'autre avant-bras ne se voient presque pas. Tant mieux ; il ne les aime pas réellement.
Max s'assoit de nouveau et prend une gorgée de son thé, sa mécanique posée sur la table.
- J'te jure si tu te remets à chialer, je fous le camp ; qu'il gronde, bas, même si en vérité, il ferait certainement le contraire. Et j'dois vraiment trouver ce parfum sinon Nina va me buter. J'me suis pas fait chier à chercher les ingrédients qu'tu voulais sur Altea pendant des jours pour finir les mains vides. Tu crois que j'suis dangereux ? T'as jamais vu Nina pleurer ; c'est signer ton arrêt de mort.
Pas parce qu'elle fait peur, mais plutôt car elle est impossible à arrêter et qu'il sait jamais comment faire pour lui faire retrouver le sourire. Il est pas clown, non plus.
- Pleure pas, okay ? qu'il précise de nouveau, regard appuyé, par précaution.
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Sasha ricane intérieurement. Chez les Beaumont, il y a deux choses qui dirigent le monde, rien à voir avec la violence, chez eux, c'est Dieu et la Police et rien d'autre. Ils doivent bien être la seule famille dans tout Néphède qui croit à l'ordre du monde, telle qu'il est dans les vieux livres illisibles. une justice, divine qui plus est, dans un monde corrompu - et le gosse a toujours été assez stupide pour y croire. Quand sa mère ne trouvait pas ses réponses dans la bible, elle regardait les textes de lois avec une simplicité qui la rendait idiote. Elle avait besoin de se rassurer, Sasha lu s'en fichait. De toute façon, il n'y a pas de traduction en braille et la version audio est tellement ennuyante qu'il s'en sert comme somnifère - plutôt efficace. Angélique elle, a toujours eu besoin de ces vieux bouquins que personne ne prend la peine de lire, elle a toujours fait un procès de tout et de rien. A la recherche d'un coupable. Elle se voulait avocate, elle a terminé dans une boutique de vêtements affreux et bariolés. Capable de se faire rembourser tout et n'importe quoi, mais beaucoup trop lâche pour assumer jusqu'au bout ses prises de parti. Elle lui disait toujours de laisser la vie faire et de ne pas se soucier du destin : on ne peut rien contre lui.  Nul n'est censé ignorer la loi, mais tout le monde se torche avec les lois. Il n'y a que chez lui qu'on semble s'en soucier et, pendant longtemps, Sasha s'en est soucié en fils modèle. Il s'est laissé porter, par son prétendu destin. Jusqu'à ce que la police débarque chez eux pour annoncer que Paul avait disparu. La loi ne peut rien faire pour lui et la police ne perdra sans doute pas son temps à retrouver un criminel. Personne ne sait que Paul est un gars bien, à part Sasha.
Mais Sasha n'a pas envie de livrer Paul à la police non plus, même s'ils le retrouvent, il finira sans doute ses jours en taules. C'est pas les Shark qui iront l'aider à sortir du trou. Le garçon à lunette ne sait pas quoi faire. Il ne peut qu’espérer qu'il n'est pas mort et que Beata ne ment pas quand elle dit qu'elle l'aurait senti si c'était le cas. Il a envie d'arranger les choses à sa manière. Sans se soucier, ni de la loi, ni du destin, ni de rien du tout. Il est prêt à y laisser sa vie, car c'est ce que son frère aurait fait pour lui sans hésiter une seconde. Paul est bête, un vrai idiot, lourd et maladroit. Mais il aime avec son grand coeur. Et c'est un coeur de géant qu'il a.
Je hais ce chat. De toute la force de mon âme.
Sasha ne détourne pas son regard de Max, même s'il l'effraie. Il l'écoute parler avec attention pour ne pas recommencer à pleurer. Il est aussi curieux, de pouvoir voir de manière distincte ses yeux ainsi que leur couleur. Car il risque de ne pas la revoir avant longtemps. Il ne sait même pas exactement ce qu'elle représente. Il ne s'en souvient pas. Il n'a sans doute, jamais su. Avant, pourtant, il sait que le monde était juste très flou. Ce n'est que récemment que tout est devenu si sombre, jusqu'à disparaître. Juste des ombres qui bougent, dangereuses et effrayantes, aux formes indistinctes et cauchemardesques. C'est arrivé d'un coup. On lui a dit qu'il s'était prit un mauvais coup et qu'i avait sans doute oublié. Pourtant, Sasha sait très bien comment tout s'est passé, il ne faisait rien de particulier quand la crise a commencé, il s'est retrouvé dans l'obscurité totale d'un coup. Le souffle coupé, il es tombé à genoux et s'est sans doute évanoui. Paul, lui a dit que peut-être un cambrioleur était rentré dans l'appartement et l'a chassé de chez lui après. Mais Beata elle, lui a avoué qu'il s'agissait sans doute d'une histoire plus compliquée. Quand Paul se faisait blesser, elle le ressentait, dans toute son âme. Sasha ne lui a jamais dit, mais il comprenait ce qu'elle disait.
Mais une chose est sure, maintenant, il comprend. Quand Max lui balance son sweat et qu'il l'attrape entre ses doigts, il ressent d'abord la douceur du textile, un peu rêche à certains endroits, signe qu'il a été beaucoup porté. Son odeur, ridiculement appréciable. Le flash coloré ne lui échappe pas cette fois. Une nouvelle couleur s'ajoute à son panel. De surprise, il sursaute sur sa chaise et tombe en arrière. Grogne quand il se réceptionne sur le sol.
Aaaah mon dos. Nerveusement. Il éclate de rire.
Un fou rire d'un gosse. Qui chasse au loin ses larmes et lui fait penser qu'il n'a jamais autant rit. Même avec Paul. Pourtant, de ce que son frère lui a dit, Max n'est pas comique. C'est ce qui le fait rire, justement. Il est trop sérieux, mais ce n'est pas un sérieux inquiétant, comme avec son patron. Il a plutôt l'air d'être aussi perdu que lui. Le cadet Beaumont se sent rassuré en sa présence. Il se sent moins seul. Toujours au sol, il réfléchit à l'endroit où le parfum de Nina peut bien se trouver.
Il n'a pas envie de s'en souvenir, car Max va partir après. Et une fois qu'il sera parti, Sasha n'est pas certain qu'il pourra se retenir de pleurer. Encore.
Le flacon est dans la salle de bain, Paul l'a caché derrière le chiotte. Et... C'est quoi Altéa ? je crois que Paul m'en a parlé mais... Pause. Attend c'était toi le fournisseur ? Mais quel enfoiré. Il m'a fait croire que c'était lui. Sasha se redresse, avec difficulté. Tâtonne un moment pour trouver le bord de la table et s'en servir comme appui. La chaise reste au sol et il se contente  de ses genoux. Il se repère en cherchant la lueur des yeux de Max dans l'obscurité. Mais il ne retrouve pas la tasse de thé et la renverse. Putain fait chier ! Il le pense si fort que tout le cluster doit l'entendre. Et prendre peur. Sasha ne jure que très rarement; Quand il le fait, c'est qu'effectivement, ça va chier pour la tasse de thé. Si je pleure de rire, tu vas partir aussi ?
Il essaye d'imaginer Nina. Il l'imagine comme on lui a décrit Beata, le genre de femme parfaite, contre laquelle on ne rivalise pas.
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