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 i'll blade run to you + sid

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MessageSujet: i'll blade run to you + sid   i'll blade run to you + sid EmptyMer 28 Fév - 23:12

Depuis que les membres d’un même cluster étaient capables de s’entendre, et pis encore, de se projeter dans la dimension les uns des autres, les cinq gaillards de ton cercle devaient regretter d’être seulement venus au monde. On ne regrette vraiment quelque chose que quand on l’a perdu pour de bon ; et dans leur cas, à cause de cette mise à jour, ils avaient perdu le plaisir du silence.
Ne craignant même plus qu’on te prenne pour un fou à divaguer tout seul, tu ne t’étais pas gêné pour faire la vraie pipelette, et passais ton temps à te projeter à droite à gauche. Ce qu’Aedhan et Jay enduraient au quotidien, tu allais pouvoir le faire subir à tes trois autres petits camarades. Ils n’avaient pas fini de faire des bonds en te retrouvant poser à quelques mètres d’eux. Affalé sur un banc, tandis que Sid enfilait sa tenue de flic pour la journée, adossé contre la machine à café, quand Liam prenait sa pause (tu ne te lassais pas de déambuler dans un lieu que tu avais toujours visité en tant que suspect appréhendé, et n’avais naturellement jamais eu accès aux backstages).

Le plan était simple, et à la hauteur de ta cervelle bousillée : tu attendais qu’il finisse de travailler, pour le cueillir comme une fleur. Il n’aimait pas rentrer chez lui. Il lui serait donc impossible de refuser ; un jeu d’enfant. « En vrai, j’sais pas quand t’es né, babe. J’sais même pas si t’es né, en fait ; ça s’passe comment ? ta mère aussi, c’est un robot ? Ça peut accoucher, un robot ? » Ton regard se perd dans le décor, comme pris d’une absence, avant que tu ne reviennes à toi et à lui. « Mais ça te dirait pas qu’on fête notre péremption ensemble ? »
La demande peut paraître déplacée, puisqu’il est évident que vous ne vieillissez pas de la même manière. Chez toi, ça se voit, le laisser-aller, la prise qu’a le temps sur toi. Tu vieillis pas spécialement mal ; comme un bon vin que t’aimais rappeler. Malgré ta nutrition malmenée, tu fais encore un peu d’exercice (un cadavre, ça pèse son poids). Cependant, les crèmes de nuit et l’huile de coude n’empêchaient pas tes traits de se creuser, inlassablement, comme des failles géologiques, ni tes tempes de blanchir. Tu avais même parfois l’impression que ta vue se faisait capricieuse. Siegfried, lui, il ne prend pas de bouteille ; il rouille, sans doute, à l’intérieur, mais son apparence a l’air figée dans le temps et l’espace. Tu chouines pour le moindre kilos pris, mais lui reste inébranlable au fond de ses 250 kilos.

Siegfried a le faciès lisse et insupportable des androïdes. Il était très dur de lire sur sa figure, et heureusement pour ta curiosité insatiable, tu avais accès à sa cervelle de circuit imprimé. Dans le cas contraire, tu te serais certainement cassé le nez et la tête à essayer de décortiquer le constant air d’incompréhension et d’indolence qui ruisselait sur sa peau synthétique, comme les mouches se heurtent sans cesse au hublot de ta cuisine. Et, si tu laissais un peu d’intimité à Jay, tu étais tout de suite on ne peut plus envahissant quand il s’agissait de Siegfried, à l’image de la fascination que son intemporalité suscitait chez toi.

Tu le retrouves dans les vestiaires, comme à ton habitude. A cette heure avancée, il n’y a plus grand monde, et tu feins chercher du regard s’il n’y a pas de ces collègues pour zyeuter quelques beaux spécimens, comme Sigan savait si bien les faire. « Aaahn, j’ai l’impression qu’la p’tite Zenia est toujours plus belle de jour en jour~ » que tu t’attendris, en détournant pudiquement le regard pour la laisser se changer. « T’t’en occupes bien, j’espère ? » un coup de coude qui ne le fait même pas broncher ; tu as l’impression de taper dans une porte blindée.
Un regard pour Liam, coupable d’avoir accepté de fomenter un tel coup. « Y’a les autres qui m’tannent pour qu’on s’fasse un truc... » En vérité, Jay s’en contrefoutait, et t’avait simplement chassé comme un indésirable, grommelant un « Fous-moi la paix, t’es lourd, va faire chier Terminator. »

Tu lui tournes autour, comme un requin, sans pour autant poser un doigt sur lui, l’imminence du contact étant toujours plus insupportable que le contact à proprement parler. « J’pensais t’offrir une fille » une petite bourrade à l’épaule, qu’il te fasse pas un écran bleu derrière ses yeux bleus presque fluorescents. « Mais heureusement pour toi, je suis dans le rouge, ce mois-ci, et les filles veulent pas me faire cette fleur... » tu prends un air excessivement vexé. « Du coup, finalement, j’t’ai pris un garçon » tu pouffes comme un gamin, exécutant habilement un pas sur le côté, au cas où il défaille et te tombe dessus -pas sûr que tu sois prêt, malgré tout l’amour que tu lui portes, pour le rattraper. « On s’calme, on s’calme, mon gros, c’est c’qu’on appelle une blague. »

Tu le laisses se reconstruire une contenance, appréciant chaque microfibre qui se détend. « J’sais qu’t’aime la musique ; du coup, j’me suis dit qu’on pourrait aller en boîte, y’en a une qui fait karaoké ! Parce qu’c’est bien beau d’aimer la musique, mais est-ce que t’sais chanter, mon grand ? » Bon, à voir ton état, tu avais déjà commencé à fêter votre pseudo anniversaire sans lui, en attendant la fin de son service. « C’était une enseigne qu’j’avais r’péré, à l’époque, où j’traînais mes frusques, et c’tait assez phasant~ » Autant dire qu’on n’y diffusait vraisemblablement pas des morceaux qui pouvaient être plaisants à l’oreille -sauf dans un état second. « J’t’apprends deux ou trois moves, t’verras, c’est l’succès assuré. » Et, sachant que ça faisait un bout de temps que ta méthode de drague n’avait pas fait ses preuves, autant dire que Siegfried était à mille lieux de passer une soirée paisible.
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Siegfried Schtauffen
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« En vrai, j’sais pas quand t’es né, babe. J’sais même pas si t’es né, en fait ; ça s’passe comment ? ta mère aussi, c’est un robot ? Ça peut accoucher, un robot ? » il doit être le deuxième après Aedhan à lui faire cette remarque, à lui faire comprendre qu’il est né le même jour il y a cinquante et un an, qu’il faut marquer le coup, parce que quoi, c’est important ? La mention de sa mère est un peu chargé d’émotions il est vrai, il se sent soudainement seul — pourtant Sid est entouré, Liam est encore là, Zenia aussi, ils sont sur une affaire et il est resté aussi silencieux que Jensen sur la question. Il lui répondra lorsqu’il le pourra. Bobby n’est pas méchant, il veut bien lui parler. Parfois, plus qu’aux autres, plus qu’à elle, son trésor. « Mais ça te dirait pas qu’on fête notre péremption ensemble ? » …est-ce qu’il l’invite de bon cœur ou est-ce qu’il essaie de le forcer à quelque chose ? La masse de tissus synthétiques de l’androïde se froisse un peu à cette idée : il ne sait pas quoi en penser. (Tellement qu'il le snobe monstrueusement.) En fait, au moment où il lui glisse ces mots, il ne souhaite pas penser du tout. C’est le genre de choses qu’il n’arrive pas à faire de toute façon. Pas de manière optimale. Pas maintenant. Pas quand sa mission aux boucles d’or est là, à ses côtés. Invraisemblable.

La journée leur file entre les doigts et l’homme à la chemise à fleurs lui tourne autour, encore et toujours. Il a décidé d’en faire sa victime du jour, à croire que dans le monde qu’il partage avec Ajay, il n’a pas beaucoup de choses pour crever l’ennui. Quoique… le souvenir traumatisant de corps qui se chevauchent lui revient et vient contre-argumenter à lui seul cette pauvre réflexion. Non, Bobby avait toujours quelque chose à faire, même — surtout? — si c’était quelque chose qui lui coûtait un peu de sa dignité.

La dernière heure au poste est passée à recharger ses batteries, littéralement, pendant que les deux autres rédigent un rapport autour d’un café chaud. Siegfried paraît absent, se perdant dans des séquences codées, réflexions numériques. Pourquoi fêter le souvenir de sa cinquante et unième année après sa création ? On ne fête pas celle des IA disparues. Alors pourquoi ? Il ne s’y fera jamais. Ça fait pourtant cinq ans qu’il se traîne ces… ovnis. S’ils se tolèrent plutôt bien, Sid est certainement le premier à faire d’eux une famille. Pas le dernier à le taire, cela dit. Personne ne semble vouloir y mettre du sien pour l’exprimer. Peu d’espoir pour que ça change, sauf aux yeux du géant au regard polaire. Pas comme si un androïde de combat était devenu hypersensible…

« Aahn, j’ai l’impression qu’la p’tite Zenia est toujours plus belle de jour en jour~ » et presque d’instinct, ses perles claires veulent attraper au vol cette silhouette qui, pourtant, est cachée derrière une rangée de casiers aux surfaces partiellement numérisées. Ces mêmes perles qui s’échouent, par défaut, sur son interlocuteur, lui renvoyant malgré lui un regard mauvais. Parler de Zenia est toujours quelque chose de sensible pour l’androïde, qui l’estime plus que l’intégrité de son propre IA. Cet IA qui biaise parfois les propos tenus vis à vis de cette dernière, par pur excès paranoïaque.

Le vestiaire s’est vidé. Sig prend volontairement son temps pour enfiler ses vêtements civils, toujours assombris par cette sobriété maladive. Mais le noir lui va bien, peu importe ce que lui raconte Will, c’est Zenia qui l’a dit, alors ça ne peut être que vrai. C’est au tour de son pantalon d’être enfilé, et dès la première jambe, la voix du daddy refait surface, accompagné d’un coup de coude que l’IA relève sans l’interpréter comme agressive. (Sa présence, dans un moment pareil, n’en demeure pas moins gênante. Inopportun.) « T’t’en occupes bien, j’espère ? » ce à quoi il répond par un premier regard scellé et un hochement de tête. « Oui. » Il ne souhaite pas se perdre dans cet océan, celui du doute. Il ne le supporte pas.
Zenia s’est rhabillée et contourne les casiers, il doit la raccompagner, c’est leur rituel — pour lui, c’est une obligation, il ne peut pas la laisser seule, pas avant qu’elle ait franchit le pas de sa porte. Et c’est déjà beaucoup pour le soldat-flic que de la laisser dormir sans une totale surveillance. Ça… le fait culpabiliser.

« Tanner ? », répète t-il, avec des sourcils qui se froncent un peu trop. « C’est ton cuir que les autres ont tanné ? » et il n’y a que Zenia pour l’entendre ou le juger, chose qu’elle ne fait pas, elle sait qu’il n’est pas toujours tout seul dans sa tête. Elle croise son regard et lui sourit pendant qu’il enfile son haut. « Je vais t’attendre dehors, d’accord ? », qu’elle lui dit avec des étoiles dans ses yeux fatigués — et il les lui renvoie timidement, sans parvenir à détendre correctement ses traits. Bobby est là, il le regarde et ça le gêne. Ça doit être un de ses super-pouvoirs.

Et contre 250kg, la manipulation de son esprit numérique était bien plus dommageable que si un train lui passait dessus. « Oui je- » « J’pensais t’offrir une fille, » et cette fois-ci c’est bien l’esprit plus que l’épaule qui est touché, Sig a l’air soudainement nerveux, comme si toute la tôle métallique qui le composait s’écrasait sur ses tuyaux noyés de nanorobots. « Mais heureusement pour toi, je suis dans le rouge, ce mois-ci, et les filles veulent pas me faire cette fleur… » À nouveau, il va chercher le regard de Bobby, espérant certainement y trouver de quoi se rassurer — la gamine demeure interdite pendant quelques instants, ne cherche pas à s’immiscer pour le moment, et souffle un on se retrouve en bas. Depuis quelques jours, depuis ces événements, Sid est bizarre. Un peu comme en 2012, quand tout ça a commencé.

Il la suit des yeux jusqu’à ce qu’elle disparaisse derrière la porte, reporte son attention sur l’homme qui rôde, hyène. Ça continue, alors il enfile cette veste longue mêlant l’anthracite et charbon, se fait des frayeurs, stoppant ses gestes fluides et à la fois mécaniques, précis. Sid cherche le reflet d’Aedhan, mais même lui n’aurait pas voulu mettre fin à cette séance de torture. « On s’calme, on s’calme, mon gros, c’est c’qu’on appelle une blague. » il phase un instant, le regarde, puis fait vriller ses perles claires vers la surface lisse qui lui fait face, jette un dernier coup d’œil à Bobby et baisse le nez pour refermer ladite veste. Une blague ? Blague, nom féminin : farce, histoire plaisante destinée à amuser. Par définition, ç’aurait dû être plaisant et drôle. Ce n’était pas plaisant. Ni drôle. Alors ce n’était pas une blague. « Une blague, c’est drôle. » il scelle son regard candide et assuré au sien, stoppe son geste pour cet aveu. « Et c’était pas drôle. »

Sig retourne à son ouvrage, clos le casier, mais pas l’affaire Bobby. De toute façon il n’en a pas terminé avec lui, il semble être motivé à vouloir passer la soirée à ses côtés, sous prétexte que les autres aient voulu faire quelque chose. Est-ce que Bobby l’apprécie ? Ou est-ce qu’il souhaite simplement tuer le temps et ne pas s’ennuyer ? Peut-être les deux ? Il faudrait qu’il lui demande. Mais pour ça… il faudrait qu’il se taise.

De par le fait, il laisse couler, les questions, tout ça, de toute façon il y a des mots qu’il ne saisit pas dans son discours, mais c’est normal, il paraît même qu’en sachant, il est un peu décousu. Schtauffen laisse son arme de service, traîne sa lourde carcasse jusqu’aux escaliers. Les ascenseurs, il n’aime pas trop ça, enfin… disons qu’il évite d’en reprendre ces derniers temps. Ça ne pouvait que faire du bien à ses articulations robotiques, même si rouiller n’était pas vraiment dans les habitudes des XR-6, même s’il était certainement le seul à pouvoir parler en leur nom aujourd’hui.

Aux derniers mots de Garcia, en empiétant sur la fin de sa phrase, l’androïde lâche avec un flegme glaçant :

« Tu parles trop Bobby. » ça a le mérite d’être clair, et cette simple phrase, directe et sans fioritures, est pourtant un des grands pas qu’a pu faire Siegfried ces dernières années. À savoir : dire ce qu’il pense. Soyons honnêtes, beaucoup ne l’applaudissent pas pour cet effort qui le rend plus humain.

Il profite de ce petit silence imposé pour poser une réponse à ses interrogations. « Je sais écouter la musique. Je ne sais pas la jouer ou la chanter. » et c’est sans doute ça qui intéresse daddy bobby, qu’il soit un pied. Etait-il mieux placé pour faire du « karaoké » ? Ça pourrait peut-être le sauver.

Sa conscience-écran le suit, c’est évident, c’est pas comme s’il était habitué à se faire rembarrer par leur petit comité. Siegfried profite de la cage d’escalier, bien plus tranquille que les ascenseurs bondés en fin de soirée, pour chercher à satisfaire son insatiable curiosité. « Tu offres des personnes à d’autres personnes ? » effectivement, comme beaucoup de dad jokes, ce concept lui échappe encore. Il ne vaut mieux pas qu’il lui explique, Sid risque de comprendre que tout ça n’a pas forcément une connotation légale. « Leur as-tu demandé la permission ? » et à peine réussit-il à en placer une qu’il aperçoit Ajay dans un reflet, il a pas l’air dans son assiette, en fait il a l’air aussi perdu que lui parfois - il le fixe pendant de longues secondes, et à peine se fait-il remarquer par ce dernier qu’il poursuit sa descente. Descente couverte par les mots de Bobby qui a déjà déblatéré plus qu’il n’aurait dû.
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Ton sourire mesquin se casse la gueule le temps de quelques secondes. Tu as beau entretenir le sens de l’humour le plus douteux de tout Orphiel, ça te faisait toujours bizarre quand on te le rappelait en pleine face. Dans ton milieu, vous n’aviez pas l’habitude de vous montrer d’une si cruelle franchise - chez vous, la tendance était plutôt aux mensonges et à l’hypocrisie. Cependant, comme les opposés finissent toujours par se rejoindre, tu te disais que, du côté des forces de l’ordre, on jouait au même petit jeu. De fait, tu ne te remettais pas encore aussitôt de l’alarmante honnêteté de votre robot de compagnie. La main que tu colles à ta poitrine du bout des doigts se veut sévèrement outrée. « Et depuis quand tu en sais quelque chose, Terminator ? Ne m’dis pas qu’ta p’tite maman a téléchargé une appli’ ‘sens de l’humour’ ; nan parce que le comic relief, c’est moi, dans cette histoire ! »

Le « Tu parles trop » t’atterrit en pleine poire, pour seul réponse, et finit de t’achever au sol. Si la réaction est démesurée, c’est bien pour dissimuler la panique. Parce que de temps en temps, le cyborg se révélait à des instants de lucidité extrême -instants succincts, heureusement pour toi- où, s’il avait voulu pousser la réflexion, il aurait pu comprendre l’essence même de ton jeu de vie.
Parce qu’il n’y avait pas plus dissimulateur qu’un discours continu et insensé.

Tu feins bouder, le temps qu’il ne s’ébranle jusque dans les escaliers. Tu le suis en traînant les pieds, piaffant qu’il ne s’ébroue à son tour, suite à ton discours déplacé. Tu ne fais pas forcément attention aux reflets de Jay ; par pudeur, toujours, tu avais très vite développé cette capacité à éluder certains de tes colocataires mentaux, quand tu sentais qu’ils auraient voulu être plus seuls qu’ils ne pouvaient désormais l’être.
D’autres se voyaient beaucoup moins chanceux, et tu reviens à la charge, comblé comme une jeune mariée. « T’vois, c’est un peu comme ton job à toi. ‘Faut imaginer, moi, ch’uis genre… ta mère ; les filles et les garçons qu’j’ai pas réussis à t’offrir, c’est… du coup… toi, et toi, t’es la famille de Zenia… voire même Zenia, vu qu’t’as rien demandé. » Si, à partir de là, tu ne l’as d’ores et déjà pas perdu, ça ne saurait tarder. « Donc en fait, moi, comme ta mère, j’voulais offrir, à toi - donc la famille de Zenia- les services de toi, mais le toi qui es aussi les garçons et les filles… » Les schémas que tu essayes de mimer avec les mains n’aident pas à la compréhension. Au contraire, ils ne font que l’embrouiller plus encore, lui faisant sans cesse courir le risque de détourner son regard de la prochaine marche.

Vous déboulez dehors, et tant mieux, parce que c’était la partie la plus croustillante qu’il allait devoir gérer émotionnellement, au nez et à la barbe inexistante de sa petite protégée. « Peu importe, le seul truc qu’est pas pareil, c’est qu’les services qu’ces personnes prodiguent, c’pas vraiment les mêmes que toi -quoique, j’sais pas c’est quoi toutes tes fonctionnalités ~ » Un haussement de sourcils en dit long sur tes arrières-pensées, en écho aux débats houleux que tu avais pu avoir avec Aedhan, sur l’incapacité -ou au contraire, l’efficacité - d’un androïd quand il s’agissait d’affaires sous la ceinture. « Toi, t’es programmé pour protéger la gamine ; eux, on les paye pour t’faire plaisir… T’sais, l’genre de plaisir qui te fait bugguer comme pas permis… C’est p’t’être parce que t’es pas équipé qu’ça t’fait bugguer… » Tu as l’air d’avoir découvert la révélation du siècle, et tu ne t’embêterais pas pour développer cette théorie par la suite. « Et donc, comme je disais, c’est parce qu’ils sont payés qu’ils ont donné leur permission, t’vois le genre ? C’est leur job. Comme toi, t’as un job, t’vois ; ‘fin, j’sais pas si t’es payé ? Ou c’est ta mère qu’est payée ? Mec, ta vie m’échappe, ça m’plaît pas... »

Ton cyborg favori raccompagne sa douce en voiture. Un modèle sobre et assez luxueux, le genre qui roule au ralenti dans les publicités, sous des lumières et de la musique néon. Tu te surprends à peine à te dire que c’est l’équivalent de Siegfried, mais en voiture, bien que le gaillard soit davantage comparable à un poids lourd. Tu t’affales sur la banquette arrière, et le cuir grince sous tes fripes de mauvaise facture. Dans ta dimension à toi, en revanche, tu viens de sauter dans un ancien bus écolo, maintenant brinquebalant. Tu te concentres davantage sur son univers à lui. Tu restes un moment en travers de la banquette, à profiter des lumières de la ville se projetant au plafond de la bagnole. Et puis, comme le silence religieux entre les deux pèse sur ton âme, tu te redresses et t’écrases contre le dossier du siège passager, histoire d’avoir Siegfried dans ta ligne de mire. « ‘Faites ça tous les soirs ? Nan parce que j’sais pas si tu t’en rends compte, mais tu la maternes un peu trop, la p’tite. Ch’ais pas, elle a un mec ? Une meuf ? Nan parce qu’ils ont dû être nombreux à lui tourner autour, au vu du modèle ; mais aussi nombreux à s’décourager en s’cognant à toi. J’t’aime bien, mon gros, mais t’es un peu tue-l’amour~ »

Et c’était sans doute ça qui te plaisait le plus chez lui. Ce désintérêt presque prude pour les affaires d’amour. Au comble de tes délires, tu te l’imaginais un peu trop à sa place dans un film porno de mauvais goût -une carrière de réalisateur que tu as dû douloureusement abandonner, il fut un temps.
De toute manière, tu trouves de la beauté chez tout le monde. Les gamins que tu ramassais et leur grâce sauvage, le charisme démesuré de Jay, le charme aseptisé de Siegfried. Même Dakota n’était pas dénué d’une certaine élégance, quand on savait y regarder, et qu’il n’était pas occupé à essayer de vous trouer le bide.
Et toute cette beauté que tu te forces naturellement à trouver chez autrui fait écho à celle que tu ne trouves pas chez toi. Parce que tu es rien, et tout à la fois. Irréfutablement vieux, mais aussi con qu’un ado ; des épaules robustes, mais une gestuelle de grande dame du monde ; un regard très grave, mais des chemises à fleurs, informes, elles aussi, trop étroites et pourtant trop larges, ne laissant rien deviner de ce qui a pu souffrir et vieillir en dessous. Le temps et le genre ont une emprise ambiguë sur toi, parce que tu ne leur laisses pas faire autrement.  

« Donc ce soir, on met Zenia au lit, et après, c’est toi l’roi d’la night, pigé ? Le monde a b’soin d’voir son premier androïd chantant ~ » Et par monde, tu comprenais toi et les autres de votre cercle d’alcooliques mentaux anonymes. « Ch’uis sûr, tu chantes comme un jingle de messagerie. » Et une fois de plus, comme on n’est jamais mieux servi que par soi-même - quand bien même le « soi-même » est une notion trouble quand on était divisé en six-, tu ris à ta propre blague. Tu es tellement pressé que tu en oublierais que tu allais toi-même faire le pied de grue dans une boîte branchée parce que miteuse qui commençait à bien te connaître -parce qu’à toi tout seul, tu remontais la moyenne d’âge de quelques décennies.
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« T’vois, c’est un peu comme ton job à toi. Quel était le rapport possible entre policier et offrir des personnes à d’autres personnes ? ’Faut imaginer, moi, ch’uis genre… ta mère ; Chose qu’il ne parvient pas à concevoir un seul instant, l’IA est froissé, tout comme le synthétique qui compose son visage. les filles et les garçons qu’j’ai pas réussis à t’offrir, c’est… du coup… toi, et toi, t’es la famille de Zenia… voire même Zenia, vu qu’a’as rien demandé. » Embrouillé, il l’est, et pas qu’un peu : son expression, le vide confus dans le clair de son regard en témoignent. Bobby continue, il n’a même pas l’impression que ça l’amuse lorsqu’il jette un coup d’œil dans sa direction, il paraît même sûr de l’invraisemblable de son discours qu’il agrémente de gestes, (il est complètement fou) — c’est même complètement abracadabrant ?  Un peu comme cette recette de cuisine que faisait Mara, penchée sur son plan de travail chez les Chouvalova.
Pourtant, malgré le flux d’informations et sa loufoquerie avérée, toutes sont intégrées par l’IA, et même si cette dernière ne prendra pas forcément la peine de tout disséquer en temps réel, elle finira bien par s’y repenser à nouveau une fois la nuit tombée, ne serait-ce que pour essayer de comprendre, une fois n’est pas coutume,  parce qu’un esprit numérique n’a jamais fini de tourner en rond avant qu’on lui fasse comprendre que cette tâche est sans issue véritable.

Alors oui, embrouillé jusqu’à la moelle de ses circuits, mais étonnamment, il parvient à saisir quelque chose qu’il n’avait jamais pu toucher du doigt avant ce jour. Un coup du destin ? Un miracle ?

(En supposant qu’un Dieu existe ici bas, autre que le Temps ?)

Appelez ça comme vous voulez, Siegfried fait preuve d’une réflexion intelligente et en dehors du domaine militaire, alors peu importe quel abonné absent régit l’univers, c’est ce qui s’appellerait être touché par la Grâce.

« Bobby. C’est plus simple si tu me disais, je cite : ‘je ne veux pas en parler’. » parce que justement, ça lui éviterait de prêcher dans le vide, (enfin il peut parler, il le fait aussi en ce moment d’une certaine manière,) et surtout, d’embrouiller cette pauvre IA qui a d’autres choses à faire en tâches d’arrière-plan ? En fait, c’est l’utopie monstrueuse que d’essayer d’avoir de l’honnêteté tranchante de la part de Bobby, il en rajoute toujours, encore et encore, puis il noie son interlocuteur avec lui. Pour quoi ? Juste pour garder un secret. C’est sa façon de dire non alors qu’il suffirait juste de dire non. Est-ce que Sid allait devoir lui apprendre ça ?

Sid a fini de descendre ces étages, il est dans le sas qui le sépare de la dernière porte vers l’extérieur, et déjà, ses lunettes fumées retrouvent leur place face à ses yeux clairs et photosensibles. Zenia n’est pas loin, elle finit de discuter avec quelqu’un de la brigade — un quelqu’un que Sid surveille, les yeux vissés à son visage, pendant que Bobby finit de lui expliquer que certaines situations le rendent particulièrement mal à l’aise. (Son discours reprend un peu de clarté pour ces quelques phrases, et au fond, l’androïde en est soulagé.) Le genre de situation qui met en scène deux personnes qui s’imbriquent, et même la phase préliminaire. C’est que l’androïde est un peu absent sur le moment, il a sa mission sous le nez, ce n’est pas chose facile que de se partager (et l’un pourrait bouder pendant des heures durant, il ne pourrait - malheureusement - rien pour lui).

Mais lorsqu’il énonce une nouvelle fois le mot mère, Sid arrête de marcher et se fige, lance un regard chargé à Bobby qui finit de lancer ses derniers mots. « …Mec, ta vie m’échappe, ça m’plaît pas… » « Je n’aime pas quand tu parles de ma mère. » en fait il n’aimera jamais ça, ça lui fait du mal d’y repenser, surtout qu’il ne sait mettre un visage sur cette voix qu’il a déjà eu le loisir d’entendre plusieurs fois au cours de son existence. « N’en parle pas. » qu’il ajoute, il ne dit rien le temps qu’un flic s’échappe du poste sur sa droite, se rattrape par après sous le poids d’une simili-culpabilité. « S’il te plaît. » En plus… rah, s’il se taisait, peut-être est-ce qu’il aurait un moyen de lui dire qu’il n’est pas né comme eux, les humains ? Bientôt. L’IA y pense encore, souhaite lui dire, puisque c’est la vérité qu’il faut offrir à ceux qu’on apprécie. Siegfried apprécie Bobby. Siegfried ne ment pas à Bobby. Simple à comprendre et pourtant si difficile à avaler. Le vice et jamais le versa. Dans un jour qui n’arrivera pas, il abandonnera. « Je suis rémunéré. Comme toi. » enfin ça, c’est la théorie qui le veut, Sid ne va pas lui faire un cours des droits des androïdes, de toute façon il ne réussirait pas et clôturerait l’affaire en deux phrases. L’antipode d’un Garcia visiblement. On peut pas être bon partout, pas vrai ?

C’est quand même dingue d’être payé pour être offert à quelqu’un d’autre.

On dirait de l’esclavage, mais en mieux.

Parce que l’esclavage, il a connu ça. Il ne s’est pas encore débarrassé de ses fers.

Puis Zenia l’aperçoit et revient vers lui, ou eux, même si elle ne perçoit pas cette image de cet homme grisonnant au cœur fleuri, (Sid en est persuadé), elle peut la deviner par l’absence manifeste de son ami. Le rituel est quasi identique, ils finissent dans les entrailles de cette voiture qui ne lui appartient pas mais qu’il conduit pour la gamine, et c’est sans grand étonnement que Daddy s’y incruste aussi - le tableau n’aurait pas pu être parfait si ça n’avait pas été le cas. Le trajet se fait sans encombres, cet ami cosmique est sur la banquette arrière et le scrute, c’est le cas aussi pour Aedhan dans son rétroviseur central, et même de Will, pour le gauche. Le par brise… malheureusement, il s’agit de Jay, ce qui n’est pas forcément une bonne chose quand on sait à quel point il peut (parfois) l’obséder. Pas autant que la personne postée à sa droite au demeurant, mais tout de même; l’aura caractéristique qui enveloppait sir Artemiev n’avait pas fini de l’intriguer.

Sid n’ose pas répondre aux mots de Bobby, après tout Zenia lui parle aussi, la conversation n’est pas tout à fait propice dans une telle configuration sociale — mais c’est pas grave, il y aura toujours moyen de se rattraper, d’ailleurs le Daddy a déjà dû trouver mille et une façons de le faire, c’est presque trop évident pour qu’on se permette d’en douter plus d’une seconde. Il lui fait même remarquer qu’il est une entrave à l’épanouissement de la petite blonde, lui qui pourtant ne pense rien faire de mal — Sid se rappelle toutes les fois où il a dû la protéger, parce que oui, la menace existe bel et bien et il serait idiot d’avancer le contraire. Alors quoi ? Il n’était même pas capable de se freiner, après tout une mission reste une mission, sa mère est partie avant elle et tout peut arriver. Tout peut arriver. L’IA a ça en tête, l’IA est paranoïaque, l’IA est persuadé d’agir pour son bien. Pour cette seule et noble raison, Siegfried peut s’avérer être, effectivement, un peu envahissant pour une jeune femme en quête de liberté.

« Ch’uis sûr, tu chantes comme un jingle de messagerie. » puis son visage, salement inexpressif hormis ses yeux, finit par se défroisser dans un sourire léger, presque coupable : il a sans doute raison; en plus il n’a jamais essayé et la raison est simple, il n’a pas été programmé pour ça. Le meilleur argument pour espérer ne pas passer à la casserole… mais malheureusement pour lui, Bobby savait se montrer persuasif. Ou carrément insupportable.

——————

Retourner à la lisière de Casma, là où se hisse l’immeuble de la Résidence, qui creuse les nuages d’encre de la ville. Abandonner l’idée que Zenia doive être surveillée toute la nuit, s’octroyer le droit de ne pas en faire une priorité. Contre toute attente, Siegfried répond aux questions posées il y a déjà une bonne heure de ça. « J’ai été créée en 1966 par Alpha Centauri. Nous ne pouvons pas nous reproduire. C’est inutile, nos données sont immuables. » ce qui n’expliquera toujours pas à Bobby pourquoi il est quand même équipé. Et s’il ramène encore sa mère sur le tapis, il y a fort à parier que la soirée va être placée sous le signe de la déprime… et ça risque d’arriver. Alpha Centauri, c’est un nom de code… qui attisera forcément la curiosité du cinquantenaire.

« Pourquoi tu veux fêter ça, Bobby ? Pourquoi… avec moi ? » La voiture est à l’arrêt, il a alors envie d’aller visiter brièvement Altéa, mais se ravise presque aussitôt lorsqu’il découvre l’environnement dans lequel se trouve Bobby. Prenant toutefois son courage à deux mains, ou d’une seule parce qu’il a assez de force pour ça quand même, Sid y reste un peu et dissèque les lieux d’un œil plus observateur que franchement conquis. « Tu aimes vraiment ce genre d’endroits ? » Il réalise qu’il peut mal l’entendre avec la musique qui fait vibrer les murs ici, une musique qui est de mauvais goût pour l’androïde qui ne tarde pas à le lui faire remarquer. « Je devrais plutôt te montrer mes endroits à moi. La musique ici est… » il semble vouloir chercher ses mots, mais c’est parce que le feu est passé au vert et redémarre, pourtant il finit sa phrase, il y tient : « Indigeste. » Comme la garde-robe des types qui fréquentent les clubs dont veut parler Sid. Des clubs qu’il fréquente lui aussi, il faut croire que les courants musicaux underground lui sont plus agréables à l’oreille. À choisir, il préfère se badigeonner les tympans de miel que de gros sel.  
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Tu passes le reste du trajet à débiner des imbécilités à Siegfried comme au reste du cluster sur la longévité des reptiles d’Altea, et sur les bienfaits du régime que tu faisais suivre à Lolly. A t’entendre, on aurait pu croire que tu avais loupé une glorieuse carrière de nutritionniste pour bestioles ; projet avorté dans l’oeuf, comme beaucoup d’autres. C’est assez pratique, de prétendre être passé par tous les métiers possibles, ça empêchait de discerner le réel désir.
En effet, depuis que tu cohabitais avec cinq autres consciences, tu devais redoubler de subterfuges pour dissimuler ce que tu ressentais vraiment, comme tu avais pu le faire plus facilement avec le commun des mortels, pendant cette moitié de siècle d’existence. Personne ne s’était penché jusque là sur tes états d’âme, et ça n’était pas maintenant que ça allait commencer.

En revanche, tu ne te gênais jamais pour aller appuyer là où ça faisait mal chez les autres. Pour Siegfried, il s’agissait de la question maternelle. Tu ne faisais que vaguement le vanner sur sa mère, comme tu le ferais avec n’importe qui. Cependant, au fond, la nature de sa conception te chiffonnait réellement. A l’entendre, il y était tant attaché qu’on aurait eu du mal à croire qu’il puisse ne pas avoir de mère comme tout le monde. Ceci dit, pour le peu que tu savais au sujet des androïdes, tu n’avais encore jamais entendu de la quelconque existence -ou même simulacre- de parents.
Et pourtant, il la défend, inlassablement ; et la nomme, même, Alpha Centauri. T’en connaissais un rayon, de prénoms bizzaroïdes, celui-ci battait tous les records. Peut-être parce que c’était pas un prénom humain. Le nom de l’entreprise, peut-être ? Ou un programme fourbement glissé dans la caboche de ton comparse, pour lui faire miroiter l’existence d’une mère. Mais dans quel but ?
Y’a pas à dire, il s’en tramait, des choses, dans ton crâne de piaf. Et pourtant, tu entamais déjà ton second cocktail fluorescent, de ton côté de l’univers.

« Bah écoute, estime-toi heureux, mon vieux ; parce que d’notre côté, on n’est jamais à l’abri de s’retrouver avec un marmot sur les bras… » Et ça relevait d’ailleurs du miracle que jusqu’à présent, tu ne te connaisses qu’un unique fils… A l’époque où tu avais encore du succès auprès des filles. « C’la dit, pour rien au monde j’nomme mon gosse Alpha Centauri… le prends pas mal, hein, mais j- » « Pourquoi tu veux fêter ça, Bobby ? Pourquoi… avec moi ? » Sans t’en rendre compte, tu t’es redressé sur les coudes pour tenter d’attraper son regard de vitre, éberlué par la candeur de sa question. C’est qu’il aurait presque réussi à te prendre au dépourvu, le saligaud.

Tu voulais fêter ça avec lui parce que ça te faisait peur. Tu étais terrorisé à l’idée de vieillir ; aussi terrorisé que les blagues sur ton âge étaient nombreuses. Parce que dédramatiser était ce que tu savais faire de mieux ; mais qu’arrive un moment où voir la bouteille à moitié pleine ne suffit plus, quand l’étiquette de ladite bouteille révèle un millésime 1960.
C’est pour ça que tu voulais le fêter avec lui. Parce que Siegfried te rassurait dans son immuabilité. Parce que tu le jalousais, pour ça, aussi. Parce qu’être avec lui te faisait doucement croire que tu vivrais aussi longtemps que lui. Parce que tu l’aimais et que tu aurais voulu être comme lui, imperméable au monde extérieur, excepté ce à quoi on l’avait programmé d’être sensible. Parce que tu le trouvais beau et surtout fascinant dans sa confrontation à votre monde mental chaotique. Parce que c’était un mur inébranlable contre lequel tu alternais entre cogner comme un butor -le plus heureux des hommes quand tu parvenais à percer une petite brèche-, et à veiller au grain si tout était bien colmaté -parce que vous étiez chanceux qu’il ne se soit pas encore effondré sur vos museaux.
C’était pour toutes ces raisons -et il y en avait certainement plus encore, enterrées au fond de toi comme des témoins trop bavards dans la forêt- que c’était avec lui que tu voulais fêter ça. Que tu voulais surmonter ça. Boire comme un trou et passer la nuit sans la passer, ne pas dormir et s’effondrer d’épuisement et de nausées, dans un sommeil sans rêves.

Ceci dit, tu crois bon de piétiner tout ce chemin de pensées, un peu tortueux mais sincère, pour ne lui répondre qu’un absurde et déplacé : « Eeeh, parce que les rares fois où j’ai réussi à l’fêter avec Jay, ça finissait toujours avec un cadavre dans l’coffre… Donc, pour cette année, j’me suis dit qu’j’allais faire un truc un peu plus posé, t’vois~ C’est p’t’être un signe de vieillesse, ça aussi ? A c’rythme-là, j’vais bientôt finir à la retraite… Ça dit quoi, au niveau des politiques des r’traites, à Sigan ? »

T’es bien, là, malgré tout, malgré ton petit numéro pour éviter les sujets qui font mal, allongé de tout ton long sur la banquette arrière. Le moteur ronfle mais vous ne roulez pas.
Ceci dit, toutes les bonnes choses ont une fin, et tu ne sais pas pourquoi, mais Sid a voulu aller voir de l’autre côté de la barrière. Tu te retrouves de nouveau projeté dans ta dimension, perché sur un tabouret instable, accoudé au comptoir de la boîte de nuit. Tu as tout de suite l’impression que Sid fait tache dans le décor, trop grand, trop large, trop chromé pour ce quartier-là. La lumière des néons glisse sur les facettes taillées à la serpe de son visage. « Boarf, on finit par s’y faire, t’sais ; j’ai jamais connu un club dans lequel ça sentait pas la transpi. Ici, les cocktails sont pas trop coupés à l’eau, et tous les jeudis soirs, y’a cette petite nénette qui s’ramène avec sa bande de potes ; un délice pour les yeux~ »

Tu sirotes ton verre, pas anxieux pour un sou qu’on te prenne pour un sénile, à parler dans le vide, avec le regard lascif et le sourire en coin de celui qui veut pécho…
« “Indigeste” ? Ah bah c’est nouveau ça ; maintenant, t’es capable de donner un avis esthétique sur quelque chose ? » tu applaudis lentement, siffles une gorgée de ton cocktail, « cheers to that, babe ! Bientôt, t’seras même capable d’choisir une autre garde-robe que celle d’un croque-mort ! » William approuve dans le fond, Jay relativise que ça sera toujours moins pire que tes chemises. « Bah écoute, moi j’bouge pas d’là pour la soirée -ton karaoké t’attend- mais si d’ton côté, tu veux bouger, j’te suis partout~ » et même jusque dans l’immortalité, si tu en étais capable -pour ne pas dire surtout dans l’immortalité.
C’est vrai quoi ; si les clusters devaient se coltiner la souffrance et la mort des uns et des autres, il n’y a pas de raison qu’ils ne profitent pas aussi de leur vie, prolongée, si possible.
Tu tenais bon pour l’instant, afin de faire bonne figure, mais tu te remettais à peine du désastre qui avait visiblement frappé vos dimensions respectives.

Tu n’avais jamais eu peur pour ta vie -par manque d’estime, sans aucun doute. Mais ce jour-là, tu avais eu la peur de ta vie ; parce que c’était la première fois que ta vie signifiait beaucoup plus que d’accoutumée, puisque partagée avec cinq autres vies.
C’est pour ça que tu passais ton temps à fureter dans la dimension de Siegfried ; tu voulais simplement le surveiller, voir s’il allait bien, pour ne plus avoir à subir en pleine poire toutes ses émotions -ou ses absences d’émotions dues au choc- sans pouvoir rien faire.
Tu t’es souvent dit, après l’incident, que le cosmos avait eu tellement pitié de vous qu’il vous avait enfin permis d’interagir dans vos mondes respectifs. Parce que c’était quand même très vicelard de lier six personnes de manière si viscérale -pour ceux qui possédaient des entrailles dignes de ce nom-, et de les empêcher de communiquer correctement et en permanence.

« Et tant qu’t’y es, fouille dans ta caboche, si t’as pas une chanson dans ton disque dur qui te f’rait kiffer de chanter ; j’tiens à mon dîner spectacle ! » que tu siffles sous son nez, à te trémousser comme un gros félin, insupportable de proximité.
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Siegfried Schtauffen
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« Eeeh, parce que les rares fois où j’ai réussi à l’fêter avec Jay, ça finissait toujours avec un cadavre dans l’coffre… Donc, pour cette année, j’me suis dit qu’j’allais faire un truc un peu plus posé, t’vois~ C’est p’t’être un signe de vieillesse, ça aussi ? A c’rythme-là, j’vais bientôt finir à la retraite… Ça dit quoi, au niveau des politiques des r’traites, à Sigan ? » c’est que de ce côté-là de l’univers, Sid est noyé dans une foule dont il s’évertue à retenir le moindre faciès, le moindre comportement étrange, y faisant plus attention que le regard éberlué que venait de lui jeter daddy. Pourtant il a gardé en mémoire sa réponse. Et bien sûr qu’il le croit naïvement, pourquoi y aurait-il du mensonge dans cette voix ? En plus, ses arguments se valent, c’est pas comme si c’était la meilleure façon d’ambiancer un anniversaire, à garnir le coffre d’une voiture d’un cadavre. Sauf peut-être pour Sid, remarquez : une mission accomplie, même (surtout?) avec une tête en moins, c’était souvent la cause principale d’une émotion positive qui éclate au grand jour, d’un sourire. Bref, d’un élan de parfaite satisfaction, qui pourrait toutefois rester sacrément inquiétant pour un androïde reconvertit dans l’exercice policier. « La nuit du 23 octobre 2014 à 12:27AM ? Ou celle du 24 octobre 2016 à 2:54AM. Le coffre était trop petit. » c’est qu’il a réussi à dégotter l’information assez vite, l’IA est alerte et a plus de facilité à se souvenir de ce genre d’activité… étrange, n’est-ce pas ? Siegfried conclut d’ailleurs, satisfait par ses souvenirs qu’il rejoue dans sa mémoire numérique — ce qui se ressentirait presque même trop dans cet aveu au comptoir. « Il était cool cet anniversaire. » Précisons tout de même : cool, c’est le mot qu’il a apprit grâce à Aedhan, ça fait un peu tache dans son discours, mais c’est déjà ça, il s’essaie à la nouveauté et aux nouvelles expériences (mais pas trop non plus). Ah, et on passera le moment où Sid a eu l’excellente idée de débiter le pauvre cadavre pour qu’ils parviennent à le faire passer dans ledit coffre. Est-ce qu’ils avaient découvert la véritable utilité d’un androïde de combat à ce moment-là ? Possible. Comme ils ont pu se souvenir de cet éclair de génie chez le synthétique.

« Fuir le combat par retraite doit impérativement être un ordre. Sinon, c’est lâche. » effectivement, il est assez difficile de parler de réelle retraite à Sigan, (encore moins à Sid vu sa configuration militaire), puisque le travail permet d’assurer sa survie par le gain de Temps. On ne s’arrête jamais, à moins d’être né en étant déjà à la retraite, c’est à dire, avec un compteur débordant d’heures. Ça laissait entrevoir un monde des plus austères par ses inégalités, ou paradisiaque pour les quelques privilégiés qui étaient plein aux as.
Mais bon, la question de Bobby fait mouche, vous l’avez saisi, c’est sa connotation militaire qu’il a intégrée : « signal (sonnerie de clairon, batterie de tambours) marquant la fin d'une manœuvre ou d'un tir. » ou encore « marche en arrière d'une armée qui ne peut se maintenir sur ses positions. »

En soi, rien qui puisse correspondre à ce que voulais dire Bobby, sauf dans sa forme métaphorique. Et la métaphore n’était pas franchement à la portée de Siegfried. Au moins, il a essayé… avec ses propres armes, comme d’habitude.

Il a ses yeux clairs qui vaquent çà et là, il a déjà remarqué quelques personnes louches, mais rien de bien important semble t-il. Bobby boit, comme beaucoup d’autres autour de lui (d’eux?). Siegfried se re-concentre sur la route qu’il engloutit à Sigan, une route qui le mène là où il souhaite passer la soirée. Il ne sait pas, peut-être se plairait-il à faire découvrir cet endroit à Bobby, en espérant qu’il soit suffisamment sobre pour pouvoir en profiter. Ce n’est pas très loin.
Quand il croit déceler une critique, l’androïde soulève pourtant un point qui le fait tiquer. « Un croque-mort ? » Qu’est-ce que c’est, ça, encore ? Bobby avait une fâcheuse manie d’utiliser des mots compliqués ou trop méconnus par l’IA, ce qui laissait souvent ce dernier sur le banc de touche pour accéder à une quelconque compréhension. Alors, dans le doute… « Est-ce que tu te moques de moi Bobby ? » tente t-il alors, alors qu’il entend l’écho à la fois proche et lointain d’un applaudissement — c’est qu’il ne se rend même pas compte qu’avec l’intonation monocorde de sa voix et ce regard qu’il lui lance, (plus froid que curieux), il pourrait ressortir de cette question maladroitement exprimée, une nouvelle menace. Il a vraisemblablement fini de faire son piquet au milieu de la smala et hésite à venir s’assoir à côté du cinquantenaire au sourire étrangement niais — était-ce déjà un effet de l’alcool, ou simplement celui de se retrouver dans environnement qui lui sied à merveille ? En fait, c’est qu’il se demande s’il peut le faire sans que le tabouret ne se brise sous son poids, même projeté par la conscience de son ami. Une réflexion qui était bien trop pénible pour son IA. D’ailleurs, elle était mêlée aux questions passées qui tournent encore en arrière plan dans son esprit.

Dîner spectacle. C’est qu’ils y arrivent, et aux premiers abords, ce n’est pas ce que souhaitait l’altéan. Ou peut-être que si ?
Qu’après quelques pas, là-bas à Sigan, le duo progresse jusqu’aux premiers plants fluorescents, qui finissent par dessiner une fresque florale qui gagne toute sa fantasmagorie une fois la nuit tombée. C’est que Siegfried aime cet endroit, et lorsqu’il ne peut pas passer ses soirées auprès de Zenia, il s’échappe ici, entre les fleurs synthétiques et les lianes ressuscitées. Pendant cinq bonnes minutes (presque interminables, peut-être?) ses lèvres sont scellées. Il n’y a quasiment plus personne à cette heure, même s’ils croisent à leur droite un couple qui se cache des regards indiscrets pour vivre leur idylle. Sid s’enfonce un peu plus loin dans la forêt, puis s’installe sur la souche d’un arbre, une souche qu’il connaît, d’où l’absence d’hésitation avant de s’y poser. Il jette un coup d’œil dans la direction de Bobby, les néons bleuâtres et violetés se réfractant sur le fumé de ses lunettes.

C’est qu’une fois re-projeté à Altéa, il remarque un type bizarre, qui fixe Bobby depuis plus de 2mn10s30das42hs, (c’est ça qui l’a fait revenir comme une flèche), il ne lit pas dans ses pensées mais il est clairement en train de le juger. Sous toutes ses coutures, mais certainement pour ce monologue auquel l’homme à la chemise fleurie semble s’adonner. C’est que Sid s’est figé un instant, observant d’un œil vitreux (presque méchant par ce simple fait?) le concerné. « Tu connais cet homme ? » qu’il demande, c’est qu’il le surveille, et dans son univers, il se parque à la lisière de la forêt artificielle. Lorsqu’il descend pour laisser l’air froid caresser sa peau synthétique, il parle à l’unisson sur les deux plans cosmiques. « J’aime pas comment il te regarde. » qu’il précise même, se faisant même à l’idée qu’un échange de corps puisse être envisagé si la situation s’envenimait à n’importe quel moment de la soirée. L’IA pouvait se sentir agressé pour pas grand-chose, mais l’IA pouvait l’être d’autant plus si un membre de sa famille était menacé.

Pire dans l’état actuel des choses, après cette crise de ces derniers jours qui ne les ont pas laissé sans séquelles. Traduction en pseudo-science cosmique : s’il tente quoi que ce soit, ça fera un nouveau cadavre pour un anniversaire. C’est ça que peuvent comprendre tous les membres du cluster à sa précédente phrase — et il ne serait pas franchement étonné que les autres se liguent eux aussi pour éviter une rixe qui mettrait à mal l’homme. Mais ça, personne n’y tenait vraiment malgré tout, sauf peut-être l’IA de Sid, en bon belliciste qu’il pouvait être. Espérons seulement que ça ne donne pas de mauvaises idées à un daddy qui aurait plusieurs grammes dans le sang.

C’est qu’il a quand même trouvé bon de l’ignorer, au moins pour quelques minutes, mais malgré ça, Siegfried n’arrive pas à l’oublier. Pire qu’un moustique en pleine nuit d’Été, il allait lui pourrir la soirée au moins jusqu’à ce qu’il soit chassé, ou écrasé. Bobby l’entraîne alors là où il l’avait voulu, pour fuir le moustique; à savoir dans un coin où il pourrait le torturer pour cette soirée karaoké. C’est vrai qu’il lui avait demandé de choisir une chanson… étaient-ils en train de jouer ? Il espérait que ce soit donnant-donnant, et Siegfried lui fit bien comprendre. « On joue à action ou vérité, c’est ça ? » c’est qu’il aurait bien aimé le faire avec les autres aussi, mais force est de constater que pour le moment, c’est Bobby le roi du gang. Ce jeu-là, il y a déjà joué avec Zenia quand elle était petite. C’est juste très compliqué pour l’IA de véritablement jouer, puisqu’elle aurait fini par intégrer une action comme une mission, si elle avait été proférée par une entité hiérarchiquement supérieure. Sa vie n’était-elle pas un jeu pipé, dans ce cas ?

« Tu as choisi l’action à ma place. Alors ne me laisse pas chanter tout seul. » non seulement parce que c’est moins drôle sinon, mais qu’en plus, c’était le malus pour lui avoir imposé l’action alors qu’il aurait naturellement choisi vérité. L’IA a finalement trouvé une chanson, le problème est qu’elle n’est apparente que dans son monde à lui et n’a pas dépassé les frontières cosmiques. Alors il réfléchit à quelque chose qui pourrait se trouver à Altéa, puisque c’est là-bas qu’il va s’afficher, avec lui, mais il n’y arrive pas trop. C’est que l’homme à ses côtés semble s’impatienter un peu, mais Sig reste imperturbable dans sa quête interne, puis il réalise qu’il a la solution au creux de sa poche. Là, à Sigan, comme à Altéa, il sort de cette dernière un téléphone. Un téléphone dans lequel il y avait une base de données musicales qui lui correspondaient, qui, pour reprendre ses mots, étaient digestes. Il le jumelait toujours avec le programme de la voiture pour y jouer ses propres playlists, et aujourd’hui, il allait lui en faire profiter sur les deux enceintes intégrées du cellulaire — mais qui, bien sûr, était d’une qualité stupéfiante. Dans la forêt fluorescente, l’androïde laisse l’objet encore silencieux entre lui et Bobby; tandis que, dans ces lieux feutrés et presque trop chaleureux malgré leur mauvais goût, il le glisse sur une des surfaces planes à leur côté.

C’est qu’il lui a même mit les paroles sur l’écran du téléphone, cette fonctionnalité est aussi naturelle que faire ses courses en réalité augmentée, puis après un jeu de regard, Sid lance la lecture du morceau qu’il a choisi pour eux plus que pour lui, (il est beaucoup plus inscrit dans cette forêt qui le rassure qu’ailleurs) — et c’est qu’il fait encore la gueule malgré tout l’androïde — mais après quelques essais peu convaincants de la part du cinquantenaire, il l’accompagne un peu plus franchement (il faut jouer), sauf que très vite, ses efforts se révèlent quelque peu…  disons, solitaires ? « And we will never be alone again, ‘cause it doesn’t happen everyday — kinda counted on you being a friend, can I give it up or give it away ? » Les notes sont les bonnes, l’IA y arrive. La gestuelle inexistante… puis le reste… et le reste, disons… c’est… le reste ?

Au final, Bobby devait vivre le ridicule avec beaucoup plus d’intensité que lui, puisqu’il était vraiment a cappella. Théoriquement. Sauf que la théorie n’avait jamais rien à voir avec les faits, surtout avec eux. Et si le ridicule avait déjà tué un jour, il y a fort à parier qu’ils seraient déjà enfermés dans le coffre d’une voiture à l’heure qu’il est.
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« Cool ? » C’est toujours un délice quand Sid mettait en pratique le vocabulaire qui lui était enseigné dans le cluster, depuis que vous pouviez vous parler. On aurait dit un père de famille qui tentait d’établir une communication avec ses sales ados de fistons. « Ouais, cool, c’est ça, parle pour toi, j’tiens pas ta forme olympique, moi… » Tu avais plusieurs fois soumis l’idée aux Nulls d’investir dans des diables ou des pelleteuses miniatures pour ramasser tous les corps qu’ils pouvaient laisser sur leur passage ; en vain. Tant que c’était pas les grands pontes qui se salissaient les mains, personne ne levait le doigt pour te faciliter la tâche. Certes, la fois que vous évoquiez était un accident, cela dit, tu ne t’étais pas gêné pour laisser Sid faire le job, et ainsi profiter de la vue.
Tous les miracles ont une fin, et tu lèves les yeux au ciel en pigeant que Sid connaissait certes le mot « cool », mais qu’il ignorait toutes les significations de la « retraite ». Et plutôt pourrir dans un coffre de voiture, plutôt que d’être celui qui lui apprendrait ; tu te sentirais plus vieux que tu ne l’étais déjà.

Tu enchaines les cocktails fluorescents, passant de temps en temps du côté de Sigan, le temps qu’on vienne te servir. Bien entendu, tu ignores totalement où le bougre a décidé de vous conduire, et tu ne sais pas si tu dois être inquiet ; ce n’était pas tant que l’androïde était capable de coup tordu, que le fait qu’il puisse tendre un piège sans même s’en rendre compte. Tu ignorais jusqu’où il était prêt à aller pour échapper à ton karao- « Est-ce que tu te moques de moi Bobby ? » Tu réatterris sur la banquette arrière, la paille de ton cocktail au bec. « Moi ? Pas le moins du monde ! » que tu réponds aussitôt, sans même prendre le temps de savoir à quoi il faisait référence. C’était un peu ça le problème avec toi ; tu te moquais tellement tout le temps de tout le monde, qu’on ne savait plus dire quand tu étais sérieux. Tu t’affales contre le siège du mort, lui souriant de toutes tes dents de traviole. « J’s’rais bien l’dernier à t’chercher des noises, mon tout beau ; j’tiens pas à finir dans un coffre pour mon propre anniv’~ »

Tu aurais pu lui roucouler plein d’autres absurdités du genre si tu n’avais pas été surpris par la lumière tamisée qui semblait palpiter au-dehors, alors que tu avais juré que vous quittiez la ville. Tu sors en titubant de la voiture, happé par la singularité du paysage de cette forêt aussi fluorescente que ton verre que tu vides, croyant rêver. « Et beh, moi qui croyais qu’t’étais la plus belle invention d’ce monde… »
Tu prends un certain temps avant de comprendre que Sid te sollicitait de l’autre côté de l’univers. C’est avec ennui que tu le rejoins dans ta boîte de nuit crado, pensif et imbibé que tu étais. Tu cherches vaguement des yeux le type dont il parle, même si tu n’avais pas son infravision du futur. « Chéri, si tu commences à chercher à savoir pourquoi tout le monde me r’garde, t’as pas fini. Soit ils en veulent à mon cul bien conservé pour un quinqua’, soit à ma peau ; dans tous les cas, j’sais comment gérer, je suis sur mon territoire, alors te fais pas d’bile~ »
C’est le rassurer bien maladroitement, par rapport aux soucis que l’androïde se faisait, depuis l’incident de février. C’était sa manière à lui de composer avec le drame que ça aurait pu être. Toi, tu préférais inventer des excuses bidons pour venir le voir et lui tenir la jambe dans des endroits plus ou moins douteux.  

Tu l’attrapes par un bout de manche (histoire qu’il ne te fasse pas un blue screen of death si par mégarde, tu t’osais à lui prendre la main), et l’entraînes un peu plus au fond de l’établissement, où cohabitaient backrooms et karaokés improvisés. « Action ou vérité ? C’est quoi encore ce jeu à deux stellars ? Un truc auquel tu joues avec tes p’tits copains policiers ? » que tu renchéris, en haussant significativement les sourcils.
Tu pensais que tu allais devoir batailler davantage pour le faire chanter ; mais apparemment, il est plus courageux que tu ne le pensais… ou du moins, s’il doit tomber, alors il ne le fera pas seul, apparemment. « Crois-moi, t’veux pas entendre cette voix chanter… » Il s’en fout - Sid se fout pas mal de tes pirouettes pour te défiler, souvent - et lance la musique. Tu marmonnes les paroles le temps du premier couplet, avant de le laisser continuer seul. Parce que tu ne connaissais pas l’air, que tu n’aurais jamais su le retranscrire avec une once de justesse. Mais surtout parce que tu étais bien trop occupé à assimiler le sens des paroles, à mesure qu’il les prononçait, et à te retourner le cerveau plein d’alcool pour savoir si Sid avait choisi cette chanson dans un but précis. Tu aurais aimé que ce soit le cas, parce que dans votre cluster, s’il y en avait bien un qui n’avait pas peur de vous aimer, c’était bien lui, et que, quoiqu’on en dise, ça faisait pas de mal à ton vieux coeur tout pourri de crimes et de mensonges.
Et puis parce qu’on n’assistait pas tous les soirs à un androïde de combat qui poussait la chansonnette.

Alors rien que pour ça, ça valait le coup de passer pour un vieux fou, affalé sur la table comme tu l’étais, penché vers l’avant, les yeux levés vers on ne sait quoi. Vers un truc flamboyant qui se déroulait derrière et rien que pour tes yeux ébahis. T’en oublies ton verre, t’en oublies de fermer le bec, parce que c’est une putain de forêt fluorescente et que Sid a l’air parti pour chanter jusqu’au bout.
Quoique, il a peut-être fini depuis un moment, avant que tu ne sortes de ta béate contemplation. Tu applaudis avec une douceur qu’on ne te connaissait plus. « Mazette ! Sid ! » Tu lui fous une tape sur l’épaule, ne t’y attardes pas, tu sais à quel point ça peut monter vite en panique dans sa caboche en acier. « Tu nous avais caché un sacré talent ! » Bon ok, là, t’en rajoutes une couche pour te moquer un peu. Parce que la seule manière que tu connais pour gérer les émotions trop fortes ; t’en foutre. Dommage pour toi qu’il ne soit pas complètement dupe, à cohabiter dans ta tête.
« Va falloir qu’tu m’expliques pourquoi ta maman elle te file des dons comme ça ? ‘Fin j’veux dire, j’sais pas si tu butais des zouzes en poussant la chansonnette pour le moral des troupes ? » Tu te raffales dans le fond de la banquette du bar, sous les arbres fluos. « T’en as d’autres des tours comme ça ? » Ça y est, te voilà repartit, Jay devait déjà redouter la suite de ton interrogatoire. « Nan bon ok, on fait comme t’as dit… J’dois choisir, c’est ça ? Vérité ? »
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Siegfried Schtauffen
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« Chéri, si tu commences à chercher à savoir pourquoi tout le monde me r’garde, t’as pas fini. Soit ils en veulent à mon cul bien conservé pour un quinqua’, soit à ma peau ; dans tous les cas, j’sais comment gérer, je suis sur mon territoire, alors te fais pas d’bile~ »

Ça ne l’a pas tant rassuré que ça sur le moment, l’IA s’est contenté de soutenir son regard sur ce visage étranger et potentiellement dangereux — SEUIL DE DANGEROSITÉ ESTIMÉ À : 54% — ce qui était déjà au dessus de la moitié, c’est sans doute pour ça qu’il réagit d’ailleurs, et couplé aux inquiétudes inhérentes à Sid, il y avait à fort à parier qu’il s’ajoutait automatiquement vingt pourcent selon les individus concernés par la menace. Mais lui ne dit rien, il s’est même laissé tirer jusqu’aux arènes, à savoir la plateforme de karaoké, avant de finalement ôter le cristallin de ses perles pour les égarer ailleurs. Pourquoi l’a-t-il appelé chéri ? Pourquoi la plus belle invention de ce monde ? Parlait-il de Sigan ? D’Altéa ? Du sien ?

IL Y A QUATRE PERSONNES QUI TE REGARDENT, BOBBY.
QUATRE, PEUT-ÊTRE CINQ (
MÀJ IL Y A : 02s04das19hs).
MAIS CELLE-LÀ EST DIFFÉRENTE : NOUS SAVONS.
QU’EST-CE QUE NOUS VOYONS ?
NOUS VOYONS UN HOMME QUI CHERCHE QUELQUE CHOSE EN TOI.

(D'un regard, il tente de te sonder)
DEPUIS TROP LONGTEMPS.
(De t'arracher des plumes pour mieux découvrir tes faiblesses)
TES FAIBLESSES.
(Je le sais)
PEUT-ÊTRE MÊME QU’IL LES CONNAÎT DÉJÀ ?
(Je suis comme lui)
PEUT-ÊTRE QU’IL EST LÀ POUR AUTRE CHOSE QUE “TON CUL BIEN CONSERVÉ”.
(Parfois)
PEUT-ÊTRE QU’IL N’EST PAS SEUL.
(Nous le sommes jamais)
PEUT-ÊTRE QUE SA CHEVILLE EST ALOURDIE PAR UN 9MM ?
(Et son cœur par l'impatience)
EST-CE VRAIMENT LE GENRE DE REGARDS AUXQUELS TU ES HABITUÉ BOBBY ?
(J'aurais cru savoir m'en rappeler)
NOUS TE CROYONS.
(C'est si simple pour moi)
CES REGARDS-LÀ NOUS LES AVEUGLERIONS, SI NOUS ÉTIONS TOI.
(Si j'étais près de toi ?)
NOUS LE FERIONS.
(Sans hésitation)
PEUT-ÊTRE QUE NOUS N’AIMONS PAS ÇA.
(Et toi ?)
PEUT-ÊTRE QUE NOUS N’AIMONS PAS CE REGARD QUI N’EST PAS LE NÔTRE.
(Je ne sais pas)
PEUT-ÊTRE QUE NOUS PRÉFÉRERIONS SIMPLEMENT ÊTRE AUTRE CHOSE QU’UN FANTÔME.
(Lui ne l'est pas)
AUTRE CHOSE QU’UNE OMBRE QUI TE POURSUIT SANS JAMAIS TE RETROUVER.
(Ici, chez toi)
CE SERAIT DONC ÇA QUE NOUS SOMMES ?
(Peut-être)
UNE OMBRE.
(Loin de toi)

Il y a d’autres regards qui se greffent lorsqu’il se met à chanter mais ne les relève pas. Parce qu’il n’est plus vraiment là-bas, et étrangement, Sid ne remarque pas celui que lui offre son ami, dont les tentatives vocales se sont bien vite retrouvées enfermées au fond de sa gorge, encore baignante de vapeurs d’alcool. Bien trop concentré dans son ouvrage, Schtauffen va jusqu’au bout de ladite chanson, ses yeux clairs accroché aux branches fluorescentes qui leur faisait face de ce côté-là de l’univers. Ça lui rappelle beaucoup de choses, des moments passés avec Zenia, à refaire ce monde aigri et synthétique, pour mieux le supporter le lendemain à l’aube. Sans doute Bobby faisait-il ça lui aussi, à en voir la façon dont il combattait la vie. Aurait-il eu le choix de faire autrement ? L’IA se l’est demandé, plusieurs fois, l’humain est si beau et traître à la fois. C’est les émotions qui les alimente et les détruits. Est-ce que lui aussi, il allait pouvoir être détruit plus facilement pour avoir ce don de ressentir autant ? Siegfried qui serait finalement vaincu par son propre lambeau d’humanité ? N’était-ce pas ce dont avait secrètement rêvé tout androïde dissident, à l’époque où ils s’étaient soulevés contre l’ordre établi ?  

Bobby aussi a des émotions, on aurait pu en douter s'ils ne partageaient pas plus que des numéros; il les a senties il y a quelques jours, semaines, quand ils ont  été secoués par cette chose sans nom ni visage, mais que tous ont partagé. Peut-être qu’il devrait y faire plus attention. À ce stade pourtant, Sid craint de se voir s’y noyer. Alors il ne le regarde pas cette fois, même s’il est là : c’est comme ça.

Quand ça se termine, quand il ose retourner du côté d’Altéa, la seule chose qu’il remarque en premier, c’est cette silhouette qui rôde, là-bas, lorsqu’il regarde dans la direction des spectateurs béats ou moqueurs (pour le peu qu'ils avaient entendu de la bouche du daddy grisonnant); c’est ce même regard oui et qu’importe les réflexions, il ne l’aime pas.

Le géant jette un coup d’œil à sa droite, et là il le surprend, comme une évidence, il le fixe d’une façon mi-ahurie, mi-fascinée, il ne sait pas trop, l’IA peine à interpréter cette expression faciale, au moins jusqu’à ce que Bobby finisse par se rendre compte qu’ils sont bel et bien en train d’échanger un regard (de fait, plus que soutenu) et réagisse, comme tiré d’une rêverie sans nom. « Mazette ! Sid ! » et le surprend presque plus que la tape sur son épaule, épaule qu’il se met à examiner brièvement suite à ce geste, puis reviens visser ses yeux sur le visage du quinquagénaire, « Mazette ? » qu’il répète, se décrispant un peu au niveau du trapèze — c’est amical que diable, — même s’il n’a pas comprit ce qu’il voulait dire par cette interjection. Encore des mots bizarres, il y en a trop qui sortent de sa bouche, ça ne devrait plus l'étonner.
La phrase qui suit convient d’être traduite comme un compliment, Sid ne saisit pas la nuance légère qui aurait pu l’amener à imaginer qu’il se moque une énième fois, il se laisse envahir par sa naïveté, à tel point qu’il le fuit du regard (il va chercher celui du malotru qui est encore dans les environs) avant de siffler un modeste « Merci. » qui était bien trop touché (touchant?) pour être ironique. Puis même, l’ironie était tout à fait hors de sa portée, au cas où l'information serait déjà oubliée.

Ce n’est qu’à cet instant qu’il crut percevoir le flux émotionnel de l’homme à ses côtés, homme qui se réinstalle sur la banquette du bar et le prend de court avec une énième remarque… mettant en scène sa mère… encore. À nouveau, il attire son attention, avec ce maman, et maintenant qu’il sait ce que veut dire buter (pour l’avoir fait un nombre incommensurable de fois, point commun qu’ils partageaient) la phrase lui paraît beaucoup moins compliquée à comprendre, il réagit vite. Ça n’aurait pas été le cas il y a trois ans, c’est certain. « Je cache autant de choses que toi. Tu ne devrais pas être surpris ? Je crois. » et sans crier gare, l’androïde prend place aux côtés du daddy, son poids ne faisant manifestement rien à ladite banquette qui devait le supporter, elle aussi.
(Cible potentielle toujours en vue.)
Il ôte ses verres fumés par un stimuli nerveux, il fait plus sombre ici et il n’en souffrirait pas. Il doit bien y avoir une quinzaine de centimètres entre les deux vieillards et il a entrelacés ses propres doigts entre eux, poignets relâchés sur ses cuisses. C’est que malgré tout, la mention de son passé, même maladroite et brève, fait replonger l’IA dans ses données antérieures, allant jusqu’à effleurer un des tiroirs numériques. Sid lève le nez en l’air, se reprojette à Sigan, pour se laisser happer par la magie silencieuse de ces néons floraux.
Il pense. Vite, très vite. Ça enchaîne. Il aurait tant à lui demander, et pourtant si peu d’occasions de le faire. Des occasions comme celle-ci, un bête anniversaire.

Ta mère à toi elle est comment ? Tu l’as déjà vue ?
(C’est quoi une famille ?)
Est-ce que tu as déjà apprécié si fort quelqu’un que tu aurais pu faire n’importe quoi pour elle ? Comme dans les films ?
(C’est quoi l’amour ?)
Tu as déjà regretté quelque chose ? C’est quoi ton plat préféré ? C'est quoi qui te fait vraiment rire ?
(C’est quoi être humain ?)
Pourquoi tu ne viens pas ici ? Sur Sigan ?
(C’est quoi la peur ?)
Et moi ? Tu m’apprécies comment ?
(On est amis ? Qu’est-ce que je suis ? Tu es fier ? Est-ce que je te déçois ?)

C’est l’histoire de 4 secondes pourtant, presque 5, et pendant la dernière avant son retour sur cette banquette, il lui a soufflé. « Tu as des enfants ? » il y a une seconde où il ne  dit rien et fixe un semblant de vide, puis Sid tourne un peu la tête, va chercher des yeux la réponse sur son visage, avant de la trouver dans ses mots. Il joue, il ne mentirait pas, pas à lui, pas pour ça, pas vrai ? L’androïde paraît soudainement plus ingénu lorsqu’il le scrute, trop impatient peut-être, il y a de l’intérêt et il ne fait que croître. « Je… » et il semble vouloir ajouter quelque chose, ses yeux s’échappent à nouveau et ses lèvres restent entrouvertes par l’hésitation brève. Elles reviennent finalement à leur cible alliée, assez vite, se remet sur les rails. « Je ne comprends pas pourquoi on t’appelle Daddy. J’ai pensé que c’était peut-être pour cette raison-là. » se justifie t-il. Il n’aurait pas eu à le faire mais sa sensibilité avait prit le dessus — il ne voulait pas qu’il s’imagine des choses. Mais que pourrait-il s’imaginer de toute façon ? Peut-être qu’il se sentait étrange. Depuis ce soir-là, dans l’ascenseur maudit. Il ne sait pas trop. Cette vérité-là, il peinerait à la découvrir. J’AIME BIEN CE SURNOM QUAND MÊME. Pensée qu’il se garda de partager sur le moment.

Et Sid ne le quitte pas des yeux lorsqu’il se met à parler, au moins jusqu’au moment où son attention est détournée par la silhouette tristement familière qui se distingue — Garcia ne sait pas la voir parce qu’il arrive en revers, deux verres pleins à la main. À sa place, il ne les boirait pas. En supposant qu'il puisse boire. « Intrusion dans deux secondes » lâche t-il au beau milieu d’une phrase de son ami, l’expression de son visage glacée d'une antipathie certaine, dissimulant à peine son hostilité dormante. « Une seconde » Verres qu’il fait claquer sur la table avec assurance, pensant que Bobby est seul. De fait, il semblait vraiment l’être tout d’un coup. Les tumultes internes qui piquent l’IA à la seule avance de cet étranger sont parfaitement maîtrisés par cette dernière. SEUIL DE DANGEROSITÉ ESTIMÉ À : 63%… et s’installe du côté opposé de Sid, auprès de Bobby. …66%…… c’est qu’il n’est qu’une ombre, même s’il veille, malheureux qu’il est, à l’autre bout de cet univers qui les a pourtant enchaînés l’un à l’autre. L’œil alerte dissèque en silence, analyse en premier plan, avec une première conclusion qui s’échappe de ses lèvres, l’évidence. « Il te connaît. » quoi de plus normal s’il était sur son territoire, n’est-ce pas ? alors pourquoi avait-il prit autant de temps avant de l’approcher, si ce n’était pas pour lui tendre un piège, quel qu’il soit ? lui faire croire à la réserve ou timidité d'un tel personnage serait comme avancer le pacifisme ostentatoire d'un XR-6 : indécent, incompatible, intrinsèquement ridicule. « Ça fait une paye, Bobby. » Schtauffen qui avait failli oublier à quel point la mémoire de son ami pouvait être sélective, à défaut d’en avoir une comme la sienne. L’androïde plante son regard sur le profil de son ami, silencieux. Ce n’est pas le cas pour le reste, il sait qu’il le sent lui aussi. Les lèvres du synthétique restent scellées.

Alors il attend qu’il gère, même s’il est de notoriété publique que Bobby est un aimant à emmerdes. Les mains crispées l’une et l’autre, ne formant qu’un nœud de métal et de chair synthétique entre ses cuisses. À l’image de ce qu’il avait au creux de la gorge, sans doute, même si la métaphore ne lui effleurerait probablement jamais l’esprit.

« Bobby ? » qu'il commence à dire, en le coupant à nouveau dans ses mots qui, cette fois, ne lui avaient pas été adressés. Sid fixe toujours l'étranger, ça fait longtemps maintenant, (ou peut-être pas assez), intensément, et c'est avec une franchise qu'on lui connaît que trop bien qu'il annonce, comme s'il venait de choisir la pièce de viande pour son menu : « J'ai envie de lui casser la mâchoire. » l'étranger qui fait vibrer ses cordes vocales, à nouveau. Sid ajoute, l'air de se sentir particulièrement concerné par l'apport de précisions sur le sujet. « Et lui broyer le crâne. » et au fond, il espérait que ce soit réciproque, ne serait-ce que pour la satisfaction d'être un nous cette fois-ci. Les derniers mots sont presque des murmures, les yeux clairs de Siegfried se posent sur l'homme à la chemise fleurie. « contre le ventilateur Est de cette pièce. » et esquisse un sourire léger, à croire qu'il était de circonstance pour lui… parce celui-là n'était pas nerveux pour un sou.
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« Comment ça tu me caches des choses ? Sid, franchement ; après tout ce chemin parcouru ensemble, j’pensais qu’tu m’faisais confiance ! » La main sur le poitrail, tu as l’air de gonfler les plumes, à le dévisager ainsi avec des yeux ronds. C’est que tu ne le croirais pas, si tu ne le savais pas incapable de mentir. Tu étais à mille lieux de t’imaginer que votre cyborg de compagnie puisse vous cacher des choses et, apparemment, ça te vexait un peu. D’un autre côté, tu étais le premier à les envoyer balader quand ils essayaient d’en savoir un peu plus sur toi, si bien que ta réaction culottée n’était en réalité excusable que grâce à ton taux de sang dans ton alcool. « C’est qu’tu dois pas imaginer tout c’que j’peux t’cacher, mon grand~ »
Une croix maladroitement tracée sur ton coeur et la promesse ivre que tu finiras par faire la lumière sur les petites cachotteries de ton camarade, coûte que coûte. Après tout, tu savais bien cuisiner les gens -tu te faisais la main sur Jay, pour preuve- et, auquel cas la boîte de conserve se trouve particulièrement difficile à ouvrir, tu connaissais le nom de sa mère, et tu n’aurais qu’à trouver son numéro de série, très certainement imprimé dans un endroit inopportun, afin de contacter le service après-vente.

Il s'assoit à côté de toi. Tu t’affales en travers de la banquette, tourné face à lui, dos au reste de la boîte, alangui comme jamais, à le regarder par en-dessous, parce qu’il a une mâchoire à couper au couteau et des reflets kaléidoscopes dans les yeux, vu sous cet angle. A Sigan, la souche grince de façon sinistre, et tu te rappelles non sans un sourire goguenard que l’animal pesait ses 250 kilos. Ce n’est qu’une projection, alors si ressenti il y a, c’est du ressort de ceux que tu t’imagines. Parce que tu sais pas si les androïdes avaient une odeur ; son cuir avait l’air usé ; il devait sentir le manteau en cuir. Et une odeur de fer ? Comme du sang : non, comme le sang, c’était à l’intérieur, ça se sentait pas. Jay fleurait bon le whisky et le parfum très cher. Bebe portait un peu trop bien l’odeur de friture et de bébé. Tu connaissais pas la température ni le grain de sa peau. T’as jamais vraiment pris le temps de le toucher, et maintenant que t’avais mis le doigt dessus, ça te démangeait. En effet, si vous aviez déjà eu l’occasion d’échanger de corps, c’était dans des situations trop urgentes pour que tu aies pu tâter quoi que ce soit.

T’attends plus ou moins sagement qu’il te ponde une question, à sourire comme un con dans le vide, peut-être pour dissimuler aussi une certaine nervosité, à l’idée de savoir ce à quoi tu allais devoir répondre sans pouvoir lui mentir. Tu savais pas ce que tu redoutais le plus : des questions relatives à tes activités illégales ? ou de l’ordre de ce que tu ressentais ou pas, ce que tu regrettais ou pas ? voire des révélations honteuses, ou intimes, sait-on jamais. Et parmi ce vivier de possibilités douteuses, il t’en extirpe une question sur les enfants. Tu ne masques pas ton étonnement : après tout, cela faisait six ans que vous coexistiez ; et au vu de ton caractère, si tu avais effectivement eu un gosse, il en aurait entendu parler. Comme il avait dû croiser les filles quand tu les sortais du plumard, comme il avait ouvert à des gamins qui rôdaient autour de ta péniche, et comme il poireautait dans ce fastfood, à décortiquer les moindres faits et gestes d’un gamin trop fille et trop blond. Avait-il senti quelque chose ? Un frisson, un froissement ? « Si ça peut éclairer ta lanterne, tous les mecs qui m’appellent daddy sont pas mes gosses… » Tu lui tairas la dimension érotique que ce surnom pouvait prendre, dans certains cas. « Disons que je fais office de figure parentale pour pas mal de monde ; alors, symboliquement parlant, ouais, j’ai des gosses » Et pour qu’un type dans ton état puisse placer le mot « symboliquement », c’est qu’il devait avoir quelque chose à cacher. « Mais maintenant qu’t’en parles, j’crois bien qu’j’ai p’t’être pondu un g- » « Intrusion dans deux secondes… Une seconde… » Tu tires une tête de six pieds de long qu’il ait osé te couper la parole. « Ça fait une paye, Bobby. » Tu décroches de la belle gueule de Sid sur fond d’arbres fluorescents. Ton regard alourdi de cocktails remonte le long des verres, puis du bras qui les a posés sur la table.

Oh merde.
Un mouvement de main dans le vide, comme si tu avais cherché à attraper celle de Sid, ou plus exactement à l’empêcher de sauter à la gorge du malotru. « Ulysse ! Quel bon vent t’amène ? ~ » Et de l’autre côté de l’univers, les dernières secondes que tu peux pleinement accorder à Sid. « Alors lui, tu vois, il fait partie d’ceux qui veulent la peau d’mon cul, mais genre, arrachée à mon cadavre, t’vois le genre ? » « Des gars m’ont dit qu’tu fourrais encore ta sale gueule dans les parages » « Owh, tu voulais m’rendre visite ? » minaudes-tu en essayant en vain d’échanger vos verres. « Me r’garde pas comme ça ! » qu’il crache en établissant une distance convenable de mâle à mâle. « J’savais bien qu’t’étais plus du genre à t’farcir ma queue qu’à foutre la tienne dans ma meuf ! » « Il n’empêche que ta douce préfère se faire prendre par un potentiel homosexuel plutôt que par toi ; à ta place, j’me poserai des questions sur votre mariage… » C’est donc ça qui le débecte ? Avec un peu de chance, tu finirais par le dégoûter suffisamment pour qu’il lève le camp. A moins qu’il ne te pète le nez avant. « La ferme ! » qu’il crache « J'ai envie de lui casser la mâchoire. » « Oh tu sais si tu veux qu’j’me taise, j’connais un moyen~ » Avant même que tu ne puisses ébaucher un mouvement dans sa direction, il a tendu le bras pour agripper le col de ta chemise, et te maintient à distance, comme si ton mauvais goût était contagieux. « Et lui broyer le crâne. » « Tire juste pas trop mes cheveux, j’sors d’chez le coiffeur » Tu réajustes tes lunettes de soleil qui s’étaient fait la malle à cause de sa brusquerie. Il t’écrase contre le dossier de la banquette tant et si bien que tu commences à douter que deux univers ne soient pas suffisants pour empêcher Sid de lui péter le nez. « …contre le ventilateur Est de cette pièce. » Les interférences de ton androïde favori ne t’aident pas à réfléchir.  C’est que tu ignorais jusqu’à présent à quel point tu aimais quand Sid menaçait de sortir de ses gonds. Habituellement, c’était de ta faute, mais cette fois-ci, c’était pour te défendre ; et comme quoi, l’autre côté de la barrière était appréciable...

Tu te surprends à être envahi d’une bouffée de chaleur importune. Il ne s’agirait pas qu’Ulysse pense que c’était de son fait. Et Sid non plus d’ailleurs, il te le fallait opérationnel. « Va falloir que t’arrêtes de me parler comme ça, Sid ; tu me rends tout chose » Et de ne rien trouver de mieux à bafouiller à l’autre qu’un culotté « Pas ce soir Ulysse, ch’uis occupé là... »

« Parce que tu crois que je te donne le choix ? » Tu sens de plus en plus son poing s’écraser contre ta gorge, le cuir de la banquette grinçant sous la pression. Tu peux encore respirer, mais il sent un peu trop ta pomme d’Adam sous ses phalanges pour que tu sois rassuré. Et puis il y a l’oeil bleu de Sid juste à côté, mais en fait pas si à côté que ça, et tu réalises que tu aimerais que Sid soit vraiment là ; parce que si ça avait été le cas, personne n’aurait osé venir te chercher des noises.
Du côté de la forêt, tu finis par te décider. « Bon, Sid, tu t’rappelles comment qu’ça a fait mal, quand on a cru qu’toi et Jay, vous alliez mourir ? » Certes, ce n’est pas très futé de balancer ça à une boîte de conserve ultrasensible. « Et bah là, figure-toi qu’c’est papa qui risque de clamser » Un rictus pas du tout rassuré, t’essayes de pas perdre son attention ni son regard. « Du coup, j’sais qu’ça relève pas vraiment d’tes fonctions, mais j’vais avoir besoin de ton aide. » A la bonne heure, si ça ne tenait qu’à lui, il te l’aurait déjà fourni depuis belle lurette, son aide. « ‘Fin j’vais avoir besoin de tout ton toi, quoi ; dans moi. » L’explication du plan est douteuse, mais il allait devoir faire avec ; ton cerveau embué par l’alcool n’était pas propice à l’établissement de combines, pour lesquelles tu étais réputé de catastrophique. Si bien que dans des mouvements un peu vagues, tu continues, comme par soubresauts, réflexes naïfs, de chercher sa présence, immatérielle, insupportable.
« Si j’me souviens bien, il garde une lame dans son pantalon. Me d’mande pas comment j’l’ai découvert, tu risquerais d’plus vouloir me sauver… »
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« Hm. D’accord. » il était encore en train de le scruter à ce moment-là, disons-le, assez perplexe. Il s’agissait bien de quelques secondes avant que la présence dudit intrus vienne perturber l’IA, volant la vedette au non moins apprécié - et tristement célèbre - Daddy. « Mais ma lanterne est déjà éclairée, tu sais. » ça, c’était sa dernière remarque, franche et candide, avant qu’il ne se soit enfermé dans son protocole de sur-analyse et de protection. Il en avait hérité même en dehors de toute mission officielle, ce qui n’était pas sans user certains de ses proches. Un chien habitué à mordre n’allait pas soudainement danser la carioca en situation d’urgence.

ACCÈS AU PROTOCOLE DÉFENSIF…
ANALYSE EN COURS…
> INCOHÉRENCES DÉTECTÉES
> > !BALANCE HANCHE
> > !INCLINAISON LÉGÈRE
> > > !FAIBLESSE JAMBE DROITE
> > > > ?INFIRMITÉ 40%. ?ARME 65%. ?PIÈGE 12%…
……
…………
>  !!DÉFAILLANCE ADDITIONNELLE DÉTECTÉE : ÉMOTIVE
> > ASSURANCE ÉLEVÉE.
> > > MISE EN DANGER. SÉCURITÉ.
> > > > CONFLIT AVEC LA CIBLE.
………
……
> ATTITUDE GÉNÉRALE : HOSTILE
> > PROBABILITÉS D’UN ASSAUT FATAL : 70%…72%…
……
…………
> NIVEAU DE PUISSANCE ESTIMÉ À : FAIBLE À MODÉRÉ
> > ASSISTANCE NON REQUISE
………………
……
………SIMULATION EN COURS


« Alors lui, tu vois, il fait partie d’ceux qui veulent la peau d’mon cul, mais genre, arrachée à mon cadavre, t’vois le genre ? »

MISE À JOUR DES INFORMATIONS
> MENACE ÉLEVÉE
> > MAJ!SEUIL DE DANGEROSITÉ ESTIMÉ À : 80%
> > > INTERVENTION REQUISE


L’androïde observe, se tend, lâche des mots alors que son IA carbure pour les beaux yeux d’un voyou malmené. L’intrus vient de lui attraper le col de sa chemise et, lorsqu’il le pousse contre la banquette, cela semble être de trop — la conscience numérisée de Siegfried tente de forcer les portes d’un corps ami, celui de Bobby, qu’il sollicite afin de pouvoir réquisitionner ce dernier.

SEUIL DE DANGEROSITÉ ESTIMÉ À : 88%…
…89%………90%……


Et il ignore la plupart des termes employés, les sous-entendus impalpables pour cet esprit soudainement rigidifié par le danger.
C’est sans compter les bons mots rassurants du cinquantenaire, dont le souffle commence à se raréfier dans sa gorge — sa détresse n’en est pas moins manifeste, quant bien même elle l’avait déjà été peu de temps avant. C’est bien sa sensibilité personnelle qui est touchée, qui le fait sortir de ses gonds : ce n’est pas aujourd’hui que Bobby allait mourir, il n’avait pas le droit, il n’avait pas le droit parce qu’il était là.

SIMULATION TERMINÉE
TAUX DE RÉUSSITE ESTIMÉ : 100%
DÉGÂTS ESTIMÉS : NONE


« Maintenant, », qu’il lui lâche sèchement, l’œil vissé au sien — il a saisi le poignet de son ami du côté de la forêt fantasmagorique, le forçant à abréger ses bavardages. À lui céder un de ses biens les plus précieux. TÉMOINS ACTUELS : 2. ESTIMATION:TÉMOINS POST-INTERVENTION=8. Ah, Sid n’aurait jamais fait l’erreur d’accepter en temps normal, c’est la première fois qu’il le fait à vrai dire, il n’avait pas encore tout à fait confiance en lui, surtout depuis cette dernière et première fois où il avait faillit le tuer en buvant du café. Ce n’est pas le genre de choses auxquelles il pouvait penser dans l’instant, son esprit étant parti sur une seule ligne, celle du front.

Quand finalement, dans un battement de cils, c’est cette sensation incroyable et insolite qui l’envahit, celle d’être l’Autre, d’être un peu plus Lui, arraché à son corps synthétique. À ce mécanisme qu’il aurait pu deviner vital au vu de cette situation qui tentait de l’en priver, la respiration. Et il a chaud, du moins il en a plus que l’impression, et plus qu’il ne devrait — et pour le reste, il n’allait pas en faire une dissertation, il n’en aurait pas le temps, pas maintenant, mais il sentait tout et n’allait sans doute pas lésiner sur les questions une fois tirés de là. Il n’aurait jamais imaginé avoir à réitérer cette expérience… du moins, pas dans ces conditions-là.
Un morceau joue et la voix du type résonne encore une fois, les traits de son visage se détendent presque aussitôt, les spasmes se font moins importants et le seul réflexe est de se saisir du poignet qui le maintient, passant la pulpe de ses doigts moites sur ses tendons saillants. Il ne tente rien, pas encore, et va chercher ses yeux de serpents.
Tout lui semble plus clair, une fois qu’il y est vraiment…
« Crever la bouche ouverte, hein ? »
CIBLE : ULYSSE
À sa mauvaise initiative, il rapproche son visage du sien pour lui cracher quelques mots, supposant qu’une détente musculaire était due au manque d’oxygène — INTERVENTION IMMÉDIATE REQUISE.
« Si j’avais su, je t’en aurais bien fourré une là… »
CIBLE VERROUILLÉE
Les estimations des dégâts étaient liées au corps de Sid, pas celui de son compagnon de soirée — et il allait l’apprendre à ses dépens. À vrai dire, l’IA n’était tout simplement plus capable de calculer quoi que ce soit qui pourrait avoir un lien avec ce corps-ci… qui ne baignait pas dans les habituels nanorobots.



Il a bien les mains sales, blessées, mais c’est comme un mirage. Il est comme rassasié, mais il n’est déjà plus là, à nouveau propulsé dans son corps à Sigan, le laissant sans voix. Lorsqu’il se projette à nouveau auprès de Bobby, c’est pour le voir mouvant, fauchant la foule pour gagner l’une des sorties.

« Je… » il est vexé, il le suit de ce côté de l’univers, le dévisage de l’autre, outré même, d’avoir été ainsi coupé dans son élan. « Bobby ! » s’exclame t-il, le cœur sur les lèvres, tendu comme la corde d’un arc. CIBLE À NEUTRALISER. CIBLE À RE-LOCALISER. ACCÈS DONNÉES GÉOLOCALISATION? REFUSÉ. CIBLE À RE-LOCALISER. RECHERCHE EN COURS… L’IA se met à s’affoler, lui aussi, laissant prendre le dessus ses émotions contradictoires — et Bobby est là, à proximité, le visage éclairé par les lianes fluorescentes qui les surplombaient. Si proche, il lui happe à son tour le col de sa chemise salie, de ses deux mains, ses clairs désapprobateurs vissés dans les siens.

ERREUR. CIBLE INTROUVABLE.

Pourtant il ne trouve rien à lui dire, à ajouter. Il avait vu juste pour Ulysse, il avait seulement voulu le protéger et n’avait su aller jusqu’au bout. A-t-il réussi ? Pour lui, ce n’était pas fini — ça ne le sera jamais.

Émotion : frustration.

Cet anniversaire commençait à prendre sérieusement des couleurs. 
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