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 sun shines + people forget (zeniegiam#1)

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Siegfried Schtauffen
Siegfried Schtauffen
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sun shines + people forget (zeniegiam#1) T2ig « Inspecteur Jensen… agent Schtauffen… »
La voix de Zenia perce entre les deux silhouettes masculines, entre lesquelles elle s’est faufilée. Elle a posé ses mains brièvement dans leur dos respectif, à défaut de ne pas pouvoir atteindre leurs épaules, et a ajouté : « Vous êtes conviés à une sympathique beuverie pour nous féliciter de cette enquête enfin classée ! » et si boire est une option pour les deux siganais humains du lot, ce n’est pas tant le cas pour l’androïde, qui se contentera - une fois n’est pas coutume - de les accompagner par sa seule présence. Siegfried a jeté un coup d’œil à cet échantillon féminin qui cherchait la réponse tantôt dans ses perles claires, tantôt dans celles de son homologue et ami. « Alors ? » s’impatiente t-elle, le sourire aux lèvres et l’œil pétillant. Le regard du synthétique fait un va et vient entre les deux visages, il ne devrait pas hésiter pourtant, mais les émotions que lui ont laissé le dénouement de ladite enquête lui encombrent un peu la mémoire vive. « d’accord ? » qu’il finit par dire, hochant un peu la tête pour accompagner cette réponse riche en fioritures verbales. Pour suffisamment le connaître, Zenia remarque son absence mais ne la relève pas tout de suite, cherchant plutôt à corrompre le dernier flic en présence (et certainement le plus réfractaire concernant ce genre de plans). « Jensen ? Allez ? » d’un œil à peine discret, Sid guette la réaction de son ami… « Juste deux petites heures rien que nous trois ? » …qui finira par capituler.




Siegfried a l’œil perdu par-delà la baie vitrée qui est à sa droite, scrute les passants et autres curiosités, taiseux. Maintenant qu’il a verrouillé tous les angles possibles qui seraient susceptibles d’être occupés par la trajectoire potentielle d’une balle, il semble plutôt songeur, et ce silence, malgré sa programmation de base, ne lui ressemble pas (plus) vraiment. Pas ainsi entouré. Au détour d’un mouvement d’yeux, il aperçoit Bobby, à qui il accorde un faible sourire. Il ne sait pas ce qu’il se passe de son côté de l’univers, mais étrangement, une première sensation - troublante - s’appose à celle qu’il ressentait lui seul depuis qu’ils avaient clos cette affaire.

Cette affaire a mit un androïde dissident dans leur ligne de mire. La mission avait été de le débusquer, l’arrêter pour qu’il soit jugé. Des semaines à le traquer avant de pouvoir y parvenir. Et si pendant la mission proprement dite Siegfried ne s’était pas interrogé une seule seconde, il avait désormais tout le loisir de le faire, maintenant ce devoir accompli. C’EST UN ENFANT, se répète t-il une nouvelle fois; et il revoit le regard de Jensen lorsqu’il l’a attrapé et passé les menottes, il ressent à nouveau cette haine délicieuse… et cette émotion-là le dérange. Mais surtout, il revoit ce jeune officier, Alvarez, qui lui avait répondu suite à sa pensée haute. Il a le corps d’un gamin mais s’en est pas un, avait-il dit, ledit gamin enfermé dans une pièce derrière lui. Il n’avait pas été prit en charge avec autant d’égard que les criminels humains, et ça, Siegfried l’avait constaté une fois de plus. NON. C’EST UN ENFANT. Pour lui, assurément. Il avait le corps d’un enfant et son IA avait moins de vingt ans : c’était un enfant. Alors cet homme lui avait soupiré au nez et, sans autre forme de procès, avait lâché… Et depuis quand m’sieur le Stormbringer s’inquiète du sort d’un criminel, hein ? Depuis quand une machine de guerre éprouve une once de pitié ? T’es pas franchement dans le social à la base, non ? T’as bien été créée pour détruire, seek & destroy, tout ça ; alors qu’est-ce qu’un gamin synthétique pourrait bien te f…
Le mur contre lequel il l'a bousculé a tremblé imperceptiblement sous l’impact, son pouls a grimpé, et il y a eu ce regard, cette incompréhension pathologique chez le siganais, qui ne se serait jamais attendu à une réaction de la part de Schtauffen. Ce dernier qui, pourtant, lui avait même sifflé, ses billes claires braquées sur lui : JE M’APPELLE SIEGFRIED SCHTAUFFEN—ET TU NE SAIS RIEN DE MOI.

Sid compresse un peu ses mâchoires l'une contre l'autre, blessé une énième fois par ce souvenir que se rejoue l’IA. La voix de la petite blonde lui fait décrocher l’œil d’une façade d’immeuble et va chercher son visage, à sa gauche.

« Alors je vais prendre… le visage de la gamine se ferme dans une réflexion manifeste, l’œil parcourant la liste de choix présentés à même la table, en réalité augmentée… euh… ça ! » et passe son compteur près d’un pan de la table pour valider sa commande, quelques minutes lui étant ôtées pour l’occasion. Siegfried penche un peu la tête pour voir ce qui est inscrit sur l’écran, il demeure interdit pendant quelques secondes, où il va même chercher le regard de Jensen, assit en face d’eux, pour se rassurer. « C’est de l’alcool ? » « …Sid……… » soupire t-elle, la moue grimaçante. « …j’ai l’âge maintenant, tu sais ? » « …c’est de l’alcool. » conclut-il, l’air un peu déçu que ce soit le cas. Il aurait pu s’empêcher de juger, mais il n’avait pas d’autre choix que de le faire. Pourquoi ? Parce qu’il voulait prendre soin d’elle, et ça ne datait pas de la dernière pluie. L’alcool, ça bousillait les organes et ça rendait idiot. Il n’y a qu’à voir Bobby, Ajay ou Jensen (restons-en aux meilleurs), après quelques verres, ils étaient complètement abrutis. Parfois drôle c'est vrai, mais en moyenne, Sid avait quand même de la peine pour eux.

« Jensen, dis-lui toi, c’est pas un verre de tequila qui va me faire rouler sur la table ! » Schtauffen a détourné les yeux une nouvelle fois, allant chercher la faune extérieure qui fourmillait au dehors, ses bras toujours entrelacés contre son torse. « …ça tu n’en sais rien, puisque tu bois jamais. » « Bah… » ses perles céruléennes vrillent jusqu’à elle presque aussitôt — il est assez surpris de l’entendre dire qu’elle a déjà bu. Comme quoi, il ne savait pas tout. Est-ce que ça le vexait ? Peut-être. Ou peut-être pas. Il ne sait pas. Ça pourrait être pire… bien pire; tente de se rassurer l’IA. Il en fait déjà la liste en arrière-plan. « Roh, allez, tu me porteras si jamais je tiens plus debout ! » S'il avait pu soupirer, il l'aurait fait; mais tous les autres signaux perceptibles parlaient pour lui. Siegfried était devenu, depuis quelques années maintenant, une véritable mine à émotions. « Hm. D’accord. » et baisse la tête, cherchant une poussière - qu’il n’avait pas, évidemment - sur sa cuisse. « Pourquoi t’es bougon comme ça ? Ça va pas ? » qu’elle demande, un peu inquiète à vrai dire, une de ses mains posée contre son avant-bras. Ça lui fait l’effet d’un léger électrochoc, alors il secoue la tête en souriant doucement. « Bon, tu me raconteras quand je reviendrais, il n’y tient pas trop de parler de ça en fait, j’ai une petite urgence… faites pas les fous… » et s’extirpe de la banquette avec un peu de difficulté (c’est pas comme si Sid la faisait un peu trop creuser de son côté) avant de disparaître au fond de la salle — l’androïde l’a suivi du regard, sans savoir s’en empêcher. Jensen et lui sont seuls pour quelques misérables minutes, moins de cinq certainement. Sid ne savait pas qu’il avait tout entendu, de ce que l’officier lui avait dit. De toute façon, Jensen ne lui en parlerait pas, ça ne l’intéressait pas, puisqu’il devait certainement penser comme cet autre. Pas vrai ?

Le Stormbringer, lui, repense à ce message des Crimson qu’il a accueilli il y a maintenant plus d’un an. Il repense à ce gamin et à la façon dont il a été traité, épié, jugé. Il repense à cet esclave qu’il a été et qu’il est toujours un peu trop, quelque part. Sauf peut-être pour les deux personnes qui allaient partager de son temps ce soir. Ça devrait lui suffire, mais ça le dérange. Et ce n’est pas à deux humains qu’il pourrait se confier sur la question, c’est certain. (Cette pensée-là le dérange aussi.) Ils ne comprendraient pas, même s’ils essayaient. Même si Jensen était aux premières loges concernant ses émotions, puisqu’elles lui étaient parfois palpables… pire lorsqu’ils étaient aussi proches physiquement. Et ça, ça avait bien le don d’agacer son homologue… pour faire dans l'original.
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sun shines + people forget (zeniegiam#1) Tumblr_inline_mp0bfpX03e1qz4rgp« Inspecteur Jensen… agent Schtauffen… » Liam s’immobilisa quand il sentit la main de Zenia se poser dans son dos. « Vous êtes conviés à une sympathique beuverie pour nous féliciter de cette enquête enfin classée ! » L’inspecteur termina d’enfiler sa veste et se retourna vers sa coéquipière, ne pouvant retenir un haussement en voyant le regard presque implorant qu’elle leur lançait à Sid et lui.
Il n’y avait bien qu’elle pour lui proposer ce genre de sortie. Elle devait bien être la seule du commissariat à encore essayer. Tous leurs collègues avaient déjà abandonnés fasse à ses refus continues.

« Alors ? » Alors quoi ? Liam n’aimait pas sortir. Il n’aimait pas passer des moments avec d’autres personnes. Il préférait rester tranquille chez lui. Tranquille et seul surtout. « d’accord ? » Evidemment que Sid avait accepté, il avait l’impression qu’il ne pouvait rien refuser à la jeune femme. « Jensen ? Allez ? » L’inspecteur leva les yeux au ciel, laissant un soupir nasal lui échapper. Elle n’allait pas le lâcher. « Juste deux petites heures rien que nous trois ? » Il baissa son regard sur sa collègue, affichant un air blasé. « De toute façon, j’imagine que c’est non négociable hein ? » Elle lui fit un sourire radieux et il soupira de plus belle. « Très bien. » Il inclina faiblement la tête, donnant son accord et invita Zenia à passer devant d’un geste de la main.

*  *  *

Il s’était installé sur la banquette, face à Siegfried et Zenia, un bras appuyé sur l’accoudoir et une jambe croisée, laissant son regard parcourir l’intérieur du bar, s’arrêtant de temps à autre sur un client.
« Alors je vais prendre… La voix de Zenia attira son attention et il tourna son regard vers la jeune femme, l’observant silencieusement. euh… ça ! » Un mince sourire étira les lèvres de Liam. Il activa la carte de son propre côté et la parcouru lentement, s’arrêtant sur la liste des bières. Il en choisit une qu’il connaissait et valida sa commande en passant à son tour son compteur sur le bord de la table, grinçant des dents en voyant les minutes être retirées. Ça devenait de plus en plus cher. Et ça n’était rien à côté du prix des clopes…
« C’est de l’alcool ? » « …Sid……… » Il releva les yeux vers ses deux collègues, les sourcils légèrement froncés. « …j’ai l’âge maintenant, tu sais ? » « …c’est de l’alcool. » Il leva les yeux au ciel, amusé par la réaction de l’androïde. Il était toujours très -trop ?- protecteur avec Zenia mais au point de lui faire une réflexion parce qu’elle prenait de l’alcool ? Ça il ne l’avait pas vu venir.
« Jensen, dis-lui toi, c’est pas un verre de tequila qui va me faire rouler sur la table ! » L’inspecteur haussa les sourcils. Il secoua doucement la tête. « Oh non. Je refuse de participer à votre petite querelle. » Il ne put réprimer un sourire face au regard noir de Zenia, rapidement suivit par un petit rire quand elle mima un traître avec ses lèvres. « …ça tu n’en sais rien, puisque tu bois jamais. » Euuuuh… Non, ça il n’en savait rien. « Bah… » Bingo. Sid se retourna brusquement vers la jeune femmes, l’air… Choqué ?
« Roh, allez, tu me porteras si jamais je tiens plus debout ! » Un nouveau sourire échappa à Liam. « Hm. D’accord. » Ils ressemblaient vraiment à un couple. C’en était presque effrayant.

« Pourquoi t’es bougon comme ça ? Ça va pas ? » Ça… C’était forcément lié à la petite discussion qu’il avait eu avec l’autre officier. Sid avait vraiment des réactions de plus en plus humaines. Alors entendre ce que l’autre abruti lui avait balancé devait vraiment le toucher. Est ce qu’il devait lui en parler ? L’androïde n’était pas vraiment du genre causant alors c’était certain qu’il n’aborderait jamais le sujet de lui-même. Mais est ce que c’était son rôle à lui d’en parler ? Est ce que ce serait légitime ? Il n’en savait rien.

« Bon, tu me raconteras quand je reviendrais j’ai une petite urgence… faites pas les fous… » Il la regarda se relever de la banquette et la suivit du regard sur quelques mètres quand elle s’éloigna avant de reporter son attention sur Siegfried.
Il semblait vraiment ailleurs. Enfin plus que d’habitude. Et Liam était bien obligé d’admettre que ça l’inquiétait un peu. Il avait déjà assisté à un pétage de plomb de son collègue et ne tenait pas vraiment à en revivre un. Ils allaient devoir en parler.

Le serveur arriva finalement avec leurs commandes et les déposa sur la table. L’inspecteur se saisit de sa bière pour en prendre une gorgée et tira dans la foulée une cigarette de son paquet avant de l’allumer.

Si Siegfried ne voulait pas en parler à Zenia, peut être qu’il accepterait d’en parler avec lui ? D’autant plus que la jeune femme n’était pas présente pour le moment. Ils n’auraient peut être pas d’autres occasions.

Liam tira une latte sur sa clope et posa son regard sur son vis à vis, réfléchissant à la meilleure façon d’aborder le sujet. « Tu veux en parler ? » Il haussa les sourcils, invitant son collègue à se lancer. « J’ai vu ce qu’il s’est passé avec Alvarez. Il aurait pas dû… » Il secoua doucement la tête. « Enfin tu vois ce que je veux dire. » Il tira une nouvelle bouffée sur sa cigarette. « Ecoute. Ça n’a pas échappé à la petite que ça t’a bouleversé. » Il ne voulait peut être pas risquer de l’inquiéter en lui en parlant. C’était peut être ça. « Je comprendrais que tu veuilles pas en parler et je te forcerai à rien. Mais si jamais, tu sais où me trouver. » Il ponctua sa phrase par une gorgée de sa bière.

Il n’en revenait toujours pas d’à quel point sa relation avec Sid avait évoluée. Si on lui avait dit quelques années plus tôt qu’ils pourraient avoir ce genre d’échanges, il n’y aurait pas cru. Le fait qu’ils se retrouvent dans le même cluster devait énormément jouer aussi.
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☽ ft. ZENIEGIAM
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C’est étrange, elle vit dans ce monde depuis dix-sept ans pourtant il lui semble le découvrir pour la première fois au fil des enquêtes. En effet, il se révèle sans aucun artifice pour le rendre beau, se dévoile sans aucun mur pour le délimiter, se présente sans aucune porte pour le sécuriser. C’est un monde dense et immense, c’est un monde peuplé. Rien à voir avec sa forteresse privatisée, son entourage restreint et son univers particulier. Il n’existe pas de noir et de blanc, seulement des nuances de gris qui rendent les missions difficiles, les choix compliqués, les dilemmes cruciaux. Pour ne pas dire cruels. Cette réalité la rattrape sans cesse, ébranle son être entier mais ne représente pas un obstacle. Non, elle refuse d’en faire un, souhaite tout apprendre de l’inconnu, ne craint pas de s’y heurter. Une sorte d’insouciance alimentée par un besoin insatiable de voler de ses propres ailes malgré le risque de se brûler. Ainsi, certaines semaines sont plus rudes que d’autres; les nuits sont des insomnies qui s’ignorent. Le sommeil devient presque un accessoire pour Zenia, s’impliquant bien trop pour arriver à se détacher. Elle manque profondément de recul mais paradoxalement, quand la mission est terminée, son esprit parvient à faire le vide tout autour, à se débarrasser du poids écrasant ses frêles épaules. Les victimes deviennent des fantômes parce qu’il lui ait aisé de vivre avec eux. Ce ne sont plus que des souvenirs, des fragments du passé qui n’empiètent plus sur le présent. Ils sont partis, c’est tout ce qui compte.

« Inspecteur Jensen… agent Schtauffen. » Non seulement elle aligne leurs noms dans la même phrase mais en plus, ses mains viennent se poser dans leur dos. Et ce, dans l’unique but de soutenir sa future requête. En effet, la nouvelle recrue est prête à les travailler au corps –littéralement- pour obtenir gain de cause, n’ayant pas l’intention d’essuyer un refus de leur part. « Vous êtes conviés à une sympathique beuverie pour nous féliciter de cette enquête enfin classée ! » Le silence qui suit son annonce en dit long sur leur réaction respective, néanmoins c’est mal la connaître que de l’imaginer baisser les bras aussi facilement, aussi rapidement. « Alors ? » Elle commence par le plus facile. Un seul regard en direction de Blue suffit à le faire ployer bien qu’il ne semble pas enchanté par sa proposition. A vrai dire, il paraît ailleurs, perdu dans ses pensées pour ne pas dire préoccupé. Raison de plus pour s’aérer l'esprit hors du commissariat de police. « Jensen ? Allez ? » Elle s’attaque au plus difficile. Celui qui démontre une résistance à toute épreuve mais il vient de rencontrer un adversaire à sa taille, prête à soutenir son air réfractaire. « Juste deux petites heures rien que nous trois ? » Bien déterminée à le faire céder, elle n’hésite pas à tordre son visage comme le font les enfants qui abusent de leur moue attendrissante. Vils démons dissimulés en petits anges sournois.

Zenia opte pour un bar au hasard, n’étant pas vraiment une experte en la matière. De toute façon, le lieu lui importe peu, elle n’attache d’importance qu’à la présence effective de ses coéquipiers. « Alors je vais prendre… euh… ça ! » Face aux multiples propositions de la carte, la novice n’hésite pas très longtemps et choisit définitivement au hasard, ne connaissant point les différences entre les boissons. Une décision qui ne passe inaperçu devant Blue, enfermé dans son rôle de protecteur, un peu trop à son goût. « Sid… j’ai l’âge maintenant, tu sais ? » Elle aimerait qu’il parvienne à la voir comme une femme indépendante, capable de gérer sa vie, libre de boire à outrance mais l’androïde persiste à la considérer de la même manière. A la ranger dans une case, dans une boîte avec les autres choses fragiles qui risquent de se briser. « Jensen, dis-lui toi, c’est pas un verre de tequila qui va me faire rouler sur la table ? » A défaut de réussir à le convaincre seule, l’officière tente d’obtenir le soutien de l’inspecteur. Echec et mat. Elle fusille le traître du regard avec cet air exagéré qui lui sied à merveille, sidérée par sa réponse. Il n’a pas l’intention de jouer un rôle dans leur petite altercation et se contente d’être un simple spectateur passif, laissant l’opportunité à Sid de poser un nouvel argument.

« Bah… » Réaction immédiate involontaire qui trahit une vérité dissimulée, il comprend rapidement. Zenia ne sait vraiment pas comment s’y prendre, ne souhaitant pas le blesser dans ce processus d’indépendance, encore moins le perdre en route. Alors elle alterne entre affirmations et compromis, vacillant tel un funambule au-dessus du vide. « Roh, allez, tu me porteras si jamais je tiens plus debout ! » Un sourire complice s’installe au creux de ses lèvres avant de disparaître aussi tôt. Il n’est pas dans son état normal, Blue, cela ne pas l’ombre d’un doute. Il ne compte pas non plus s’étendre sur la question, ruminant en silence comme il sait si bien le faire. « Pourquoi t’es bougon comme ça ? Ca va pas ? » Elle est consciente de l’impact de leur dernière enquête sur son mental mais s’il ne lui parle pas, comment l’aider, comment l’épauler… quels mots dire, quels gestes faire ? La siganaise se sent complètement désemparée face à son mutisme et décide une approche différente. « Bon, tu me raconteras quand je reviendrai, j’ai une petite urgence, faîtes pas les fous. » Peut-être qu’il acceptera de parler à Liam. Sans plus attendre, elle disparaît de la salle principale pour se rendre dans les toilettes afin de leur donner l’occasion d’échanger, d’échanger vraiment. Dans des situations pareilles, Zenia réalise toute l’expérience qu’il lui manque, la position qui lui défaut, bien plus que le savoir.



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Siegfried Schtauffen
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sun shines + people forget (zeniegiam#1) T2ig Le géant synthétique se laisse engloutir par ses doutes et ruminations, se fermant, au moins en apparence, à l’extérieur, qu’il brassait du clair de ses yeux rembrunis. Le trésor s’en est allé pour quelques minutes — ESTIMATION : APPROXIMATIVEMENT 4 MINUTES 15 SECONDES — et les laisse seuls, si tel était réellement le cas, car l’androïde avait depuis quelques années déjà, perdu cette faculté, cette intimité, aujourd’hui rendue à l’état de fantasme inaccessible. Et pourtant, malgré tout le bien que ce cluster avait pu lui faire, il ne pouvait s’empêcher de réclamer, dans une pareille situation, une retraite salvatrice.

Mais dans ce silence approximatif, dans ces regards qu’il s’essaie désespérément à ignorer, Schtauffen voit et perçoit toujours. Comme des bourdonnements incessants repris dans son champ de vision, ces regards - dards - retournés dans sa direction l’irritent ; c’est le cas de celui du serveur humanoïde qui s’approche de leur tablée dépouillée d’un des trois clients pour y déposer les commandes. Cet autre qu’il ne connaît pas vérifie d’un œil faussement distrait - faussement respectueux ? - le bleu de sa diode dans le reflet de la vitre que sa cible contemple d’un ennui cafardeux — et Sid captura son regard au même instant, sur cette même surface semi-réfléchissante, confronté une nouvelle fois à ce qui pouvait être considéré comme une forme de discrimination — au moins pour l’œil affûté d’un androïde de combat qui jouissait d’un talent d’analyse inné. Un talent à double tranchant, puisqu’aujourd’hui, il lui permettait aussi de soulever des nuances qu’il avait toujours étouffé sous le voile froid de l’indifférence, celle de la machine.

Ça gêne l’individu, il y a un tic facial qui l’interpelle, il leur souhaite simplement de consommer avec plaisir, et Siegfried est très peu enthousiaste à l’idée de lui répondre — même en temps normal, il se serait contenté que d’un regard soutenu, presque dérangeant; un regard qui analyse plus qu’il ne contemple avec bête superficialité.

« Tu veux en parler ? »

La voix de Jensen porte jusqu’à ses oreilles alors que l’odeur du tabac commence à poisser l’air qu’ils partageaient. Malgré son interpellation manifeste, son ami et collègue ne lui accorde pas une attention directe, regardant toujours dans la même direction — à sa droite, par delà la baie vitrée. Ses yeux font un léger mouvement en biais et ses bras sont toujours entremêlés contre son torse. Pour le moment, il ne savait comment fuir autrement, et bien que fortement tiraillé, Siegfried ne parvenait pas à trouver un terrain d’entente avec ses propres lignes de codes qui s’enchaînaient les unes après les autres dans son esprit. Oui, non, peut-être : le doute, ce poison qui s’immisce et s’épanche malgré lui, lui torture la tête. JENSEN A VU. Il n’est pas certain d’en être étonné, mais il ne se rappelle pas de l’avoir remarqué pendant cette altercation. À croire qu’il avait vraiment été absorbé par les mots de l’officier, et ça ne le conforte pas dans l’idée qu’il puisse oublier facilement. Oublier, à moins d’être victime d’une cyber-attaque ou d’un bug inexpliqué, n’était pas quelque chose à laquelle il était, disons, habitué.

Or, c’est à ce même moment où Bobby tenta d’attirer à nouveau son attention, forçant l’androïde à détourner les yeux pour le laisser hors de son champ de vision — il ne voulait pas être embêté, il ne voulait pas qu’on le prenne au piège, parce que c’est ainsi qu’il se sentait : pris dans un guêpier.

À qui pourrait-il en parler ici ?

Personne.

Il pense à Fives et serre la mâchoire, déçu par son propre cheminement de pensée numérique.

Blue va chercher le regard de Jensen, lorsqu’il continue. Blue qui a beau suinter d’émotions plurielles, mais qui fait ressortir le plus froid de sa personnalité une fois mit en difficulté par ses propres rouages.

« Il n’aurait pas dû… » « Il n’aurait pas dû quoi ? »
NOUS CONTREDIRE ;
« Me décrire tel que je suis ? »
« Enfin tu vois ce que je veux dire. »
« Non. »
NOUS AURIONS PRÉFÉRÉ LE NEUTRALISER (87%).
« Non, je ne vois pas ce que tu veux dire. »

Et il continue de le fixer, sans ciller — combien de fois a-t-il pu alarmer une Zenia enfant par ce détail ? — alors qu’il accueille la suite, la suite qui est difficile à entendre, puisqu’elle pondère avec un peu trop de force, dépeint Liam comme un homme préoccupé par son état.

Préoccupé ?

IL NE DOIT PAS.

Est-ce que ça lui fait plaisir ?

NON.

Pourquoi ?

LIGNE DE PRONOSTIC #1
> NON HABILITÉ À LA RÉCEPTION DE TELLES INFORMATIONS.
> >RÔLE : NON CONFIRMÉ. MISSION? NONE. TRAITEMENT EN COURS(…)VEUILLEZ PRÉCISER.
> > >ERREUR. INFORMATION INTROUVABLE.
> > > >ERREUR. OPÉRATION RENOUVELÉE.
< < < < < ABANDON DE LA TÂCHE EN COURS.


LIGNE DE PRONOSTIC #2
> NON MÉRITÉ.
> > NON MÉRITÉ.
> > > NON MÉRITÉ.
> > > > NON MÉRITÉ.
< < < < < ANNULATION.


Parce qu’il glisse Zenia dans la conversation, Schtauffen est moins serein. Était-il en train de la blesser en se murant dans un tel silence ? AVEUGLE ? ÉGOÏSTE ? L’IA s’agite, Sid baisse les yeux sur cette bière qu’il consomme, BOURREAU ?, pourtant il ne veut pas être tout ça, il ne veut pas, pas aux yeux de l’enfant aux boucles d’or. Les mots du patriarche Chouvalov lui reviennent, s’ajoutent à une des lignes de pensées, il se sent oppressé, et il n’ose se projeter dans le futur proche, lorsque l’enfant reviendra s’installer à sa gauche.

Il relève le nez, il y a une nuance dans le bleu cristallin de ses perles, et il y a beaucoup trop sous sa carcasse métallique, beaucoup trop à mettre sous cloche.

Et s’il avait blessé aussi Jensen par ses mots — ou par ceux qui ne voulaient s’échapper de ses lèvres ?

Les émotions pures finissent par écraser, au moins momentanément, le reste qui le tourmentait. Pour cette trêve, il lui fait un aveu sincère :

« Je suis désolé. »

De lui avoir parlé sur un ton aussi sec, d’avoir refusé sa main tendue impulsivement. L’IA était pourtant difficile, aussi poursuivit-il par quelque chose qu’il s’étonna à exprimer : un mensonge.

« Je vais bien. »

Pourtant les émotions qui jaillissent à portée de son ami et plus proche que jamais sont contradictoires — ses yeux brillent, il y a des larmes qu'il contient. Il essaie de mentir mais n’y arrive pas. Bobby fait ça, tout le temps, pour qu’il ne s’inquiète pas, et même s’il s’inquiète quand même, parce qu'il voit, il continue, parce que quelque part, ça le protège. Il n’y a pas de mal à vouloir essayer à son tour — parce que finalement, il commence à comprendre que cela puisse être nécessaire, vital même, lorsque personne ne semble adapté à la situation, lorsque personne n’est prêt à entendre la vérité.

La neutralité, il doute aussi de pouvoir l’avoir avec lui. Parce qu’il a vu ce regard, il a comprit cette satisfaction lorsque l’enfant androïde a été incarcéré — déjà détruit avant d'être condamné — et qu’il ne pourrait pas lui ôter cette satisfaction. Satisfaction dont Schtauffen ne jouissait absolument pas. Cette mission terminée lui avait laissé un goût amer, en supposant qu’il puisse savoir ce à quoi cela pouvait correspondre.

« Moi, ce n’est pas important. Toi ou Zenia, ça l’est. » il n’a pas été fait pour qu’on s’occupe de lui, pas plus que des simples maintenances. Il n’a pas été fait pour être faible ou tourmenté, il a été fait pour protéger et servir, détruire si telle est sa mission. Des informations qui sont repassées en boucle, une énième fois, pour se conforter dans ses propos qui, pourtant, allaient dans le sens d’Alvarez. Parce qu’il était tiraillé, parce qu’il voulait bien continuer à leur montrer que ce monde allait bien et que les androïdes y avaient une place à égalité avec eux, siganais humains. Mais encore une fois, le déni, le mensonge aurait bien fini par avoir raison de lui…
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sun shines + people forget (zeniegiam#1) Tumblr_inline_mp0bfpX03e1qz4rgpIl avait rarement vu Sid aussi froid, lui parler avec un ton aussi cassant. Alors il avait vu juste ? Cette altercation avec l’autre empaffé avait bel et bien laissé des traces hein ?
Il allait devoir en toucher deux mots à cet abruti. Le connaissant, l’officier ne comprendrait pas sa réaction, après tout, Jensen était réputé pour haïr les androïdes. Mais quand il s’agissait d’un collègue ou d’une personne comme Lennie, il ne pouvait pas laisser passer ce genre de comportement.

« Je suis désolé. » La voix de Sid le ramena à la réalité et il reposa son regard sur son collègue après s’être perdu dans la contemplation de sa bière pendant quelques instants. Il balaya brièvement l’air de sa main libre, lui montrant que ce n’était rien. « Je vais bien. » Ça par contre…
C’était évident qu’il n’allait pas bien.

« Siegfried, s’il te plaît. Tu ne v… » L’androïde le coupa instantanément. « Moi, ce n’est pas important. Toi ou Zenia, ça l’est. » Cette fois, Liam manqua de s’étouffer et mis quelques secondes à s’en remettre. Il posa un regard incrédule sur l’androïde, ne croyant pas ce qu’il venait d’entendre. Est ce qu’il avait seulement bien entendu ? Non, il avait du mal comprendre. Il posa son regard sur la baie vitrée et la silhouette de William lui apparu, hochant les épaules avec un sourire gêné.
Putain il avait bien entendu.

Il prit une longue gorgée de sa bière et tira une nouvelle latte sur sa cigarette avant de l’écraser dans le cendrier. « Je… » Il s’ébroua et se racla bruyamment la gorge, essayant de reprendre un peu consistance. Qu’est ce qu’il était censé répondre à ça ?
« Je sais même pas quoi dire là. » Ça devait bien être la première fois qu’il était incapable de répliquer quoi que ce soit à son collègue. « Je… » Il se passa une main dans les cheveux, encore gêné par ce qu’il venait d’entendre. « Ça me touche que tu dises ça Sid. Vraiment. » Il sentit immédiatement la surprise des autres membres du cluster mais essaya de les ignorer.
C’était la première fois qu’il lui disait un truc pareil. Bien sûr, c’était dans son protocole de s’assurer que Zenia et lui allaient bien, ainsi que n’importe quel autre humain. Il lui avait déjà sauvé la mise plusieurs fois au cours de leurs différentes missions mais de l’entendre le dire c’était… Il ne trouvait même pas les mots pour décrire ce qu’il ressentait.

« Je sais que j’ai tendance à ne pas le montrer mais… Toi aussi t’es important. Ça marche pas que dans un sens. » Il entoura son verre avec ses deux mains. « On est une équipe tu te rappelles ? Et on est… » Il reposa son regard sur la baie vitrée où les reflets des autres étaient apparus. « On est lié. Alors tes conneries de "je vais bien" tu te les gardes pour les autres ou Zenia si tu penses qu’elle n’a pas besoin de savoir. Mais pas à moi Sid. » Il haussa les épaules. « Je te connais assez. » Il reposa son regard sur son verre, le faisant légèrement bouger entre ses doigts. « Si tu ne veux pas en parler, je te l’ai dit, je ne te forcerai à rien, y a pas de soucis. Mais ne me dis pas que tu vas bien alors que ce n’est pas le cas. C’est tout ce que je demande. » Il vida son verre d’une traite et en commanda un autre dans la foulée.

Il se renfonça dans son fauteuil et avisa pendant un long moment la direction dans laquelle était partie leur coéquipière, s’attendant à la voir apparaître d’un moment à l’autre. Il se retourna dans la direction de Siegfried et l’observa un moment, silencieusement, avant de sortir une nouvelle cigarette de son paquet et de l’allumer. « Et Alvarez n’aurait pas dû te parler comme ça. » Il laissa passer quelques secondes avant de reprendre. « Il se plante. Je sais que je pensais comme lui et qu’il m’arrive de le refaire quand ça concerne d’autres androïdes. Mais je sais qu’il s’est planté sur ton compte. Tu n’es pas comme ça. Tu me l’as déjà prouvé. » Combien de temps est ce que ça faisait depuis ce jour où il lui avait sauvé la vie ? Il n’avait plus jamais regardé Siegfried de la même manière depuis. « Alors ne te prends pas la tête avec ça. Il n’en vaut pas la peine. » Il tira une latte sur sa cigarette et détourna une nouvelle fois son regard vers la foule, attendant d’apercevoir Zenia.
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Elle attend. Elle attend durant un moment qui lui semble interminable. Elle attend avec pour seule compagne le reflet d'un sentiment bien vicieux, d'une émotion difficile à supporter. La frustration de ne pouvoir rien faire, rien dire, qui puisse avoir un réel impact. Le miroir lui renvoie brutalement sa propre impuissance, décuplée par la fatigue qui effleure ses traits jouvenceaux. Quand le poids de ses pensées devient trop bruyant, pesant pour s'y retrouver, Zenia se détourne de la glace d'un geste brusque. Elle attend à nouveau. Elle attend face aux portes fermées à double tour. Elle attend, détournée de la réalité, dos à la vérité. Elle attend dans ce silence indigeste qui rend l'air étouffant, presque irrespirable. Pour contrer l'impatience, son pied commence à tapoter le sol avant de finir par le marteler. Au bout de quelques minutes qui lui paraissent des heures, l'officière décide de revenir dans la salle principale pour retrouver ses deux collègues pendus à sa silhouette comme une étoile filante. Conversation délicate ? Probablement. Utile ? C'est encore à déterminer. Le visage de Blue demeure fermé, plus fermé que d'ordinaire. Ça lui fend le coeur de le voir si tiraillé que les mots lui manquent pour effacer cette expression imprimée sur sa rétine.

« Vous avez été très sages j'ai l'impression. » Parce qu'il faut bien commencer quelque part, elle tente de briser la glace pour mieux la faire fondre. Hélas, c'est un iceberg monumentale qui barre sa traversée en eaux troubles. « Un peu trop même... » La remarque lui échappe involontairement, éclipsée rapidement par l'arrivée de leurs commandes. Une bière pour Liam, une tequila pour Zenia et le vide intersidéral pour Sid. D'ordinaire, cette situation ne la dérange pas dans la mesure où l'androïde ne semble guère perturbé non plus mais ce soir, c'est différent. Ce soir, elle tente de lui dérober un regard, d'obtenir un geste, un signe de sa part afin de s'assurer qu'il ne plonge pas dans un état neurasthénique. Ce soir, les rôles sont inversés. L'enfant s'inquiète pour le gardien instaurant une distance invisible à l'oeil nu entre eux. Une distance qui l'empêche de faire un pas dans sa direction, qui la cloue sur place avec une force phénoménale. « Est-ce qu'on porte un toast ? » Elle ignore les rituels mises en place lors de la clôture d'une enquête, craignant qu'ils n'en possèdent aucun mais considère que celui-ci est adapté. Comportement induit par le patriarche Chouvalov, fervent adepte de cette pratique pour les grandes occasions.

Face à la réaction interdite de ses deux compères qui ont l'air de ne subitement plus parler sa langue, elle comprend tout le trajet qu'il reste à parcourir. Des milliers de kilomètres à perte de vue. Néanmoins, cela ne l'empêche pas de persister pour atteindre son but. Coriace la petite. « Inspecteur Jensen, nous feriez-vous l'honneur ? » Elle se rue sur lui sans prévenir afin de trouver les mots justes. Ce n'est pas vraiment une suggestion, encore moins une requête. C'est plutôt un appel au secours, une main tendue espérant obtenir un rempart auquel s'accrocher. Parce qu'il va lui falloir de l'aide pour extirper Blue de son état meurtri. Parce que c'est la première fois qu'elle le voit aussi tourmenté et ne sait, concrètement, quelle attitude adopter. L'espace d'un instant, Zenia regrette presque d'avoir forcé leur venue mais tente de se convaincre que cela peut lui faire du bien. En un sens. La solitude est bien trop cruelle comme sentence. « N'importe quoi ira parfaitement. » Pris au dépourvu par sa tentative, il doit probablement la haïr à cet instant précis pour lui concéder ce rôle. Heureusement, demain est un autre jour.



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Siegfried Schtauffen
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sun shines + people forget (zeniegiam#1) T2ig Décontenancé, c’est ainsi que son coéquipier se présente à lui après ces révélations qui n’en étaient, pour Schtauffen, pas.

Sid qui ne comprenait pas vraiment qu’il le soit. Il n’avait, pour ainsi dire, jamais avancé le contraire, et n’avait jamais porté qu’une seule fois, c’est vrai, la main sur lui. Sauf qu’ils avaient été deux victimes dans l’affaire, l’IA ayant dû supporter un bug dans son protocole. Un bug corrigé qui lui valut toutefois d’être radié pendant un bon moment des rangs de la police. De ça, Jensen s’en souvient aussi, et pas qu’un peu, il le sait. C’est de cette histoire commune avait germé quelque chose de nouveau, de plus juste… et l’androïde y avait été particulièrement sensible, malgré le peu d’égard que pouvait lui porter habituellement son collègue et ami. Oui, il l’avait toujours respecté malgré la façon dont Jensen avait pu le traiter, parfois, avec beaucoup d’acidité. Encore heureux que l’eau ait coulé sous les ponts, ils n’étaient plus à ce stade-là et pouvaient désormais échanger plus que des civilités. Cette fin de journée en était la preuve, si on oubliait celle qui était derrière eux.

OUI. C’EST VRAI. TU EN DOUTAIS ?

Comment le considérait-il, lui ?
Machine, humain, ami peu importe le type de fabrication ?

Il sur-analyse les propres réactions, mots, gestes de son ami, demeurant silencieux pour les quelques instants qu’il lui accordait à digérer ce qu’il venait de lui dire. Et quelque part, il se sent vexé, blessé. Il devrait être heureux ? Il ne devrait pas. Pourquoi est-ce qu’il le serait, alors qu’aucun siganais n’avait pu prétendre à une telle distinction ?
Pourquoi devrait-il l’être alors que d’autres synthétiques subissent illégalités et exactions face à cette justice tout sauf équitable — et pis encore ?

« Toi aussi t’es important. »
« Non. »
Pas qu’il ne croie pas en le fait que Jensen le considère important vis à vis de lui. Sans parvenir à l’entendre à 100%, il ne croyait toutefois pas en son importance de manière générale, parce qu’il n’était qu’un minion, un soldat, et ne méritait pas une telle considération. Ce n’était pas son rôle. Pas sa place. Parce qu’en étant important, c’était être source d’inquiétude, et à qui s’inquiète s’essaie à porter le bouclier à sa place. Ce bouclier, il l’avait sur le flanc, les bras, son crâne, partout, tout ce qui le composait était déjà un bouclier ; alors il n’en avait pas besoin. Si ce bouclier-là devait se briser un jour, comme ça a déjà pu être le cas par le passé, son IA serait transféré et sa « vie » continuerait.
Une vie qu’il aurait certainement préféré à contrat à durée déterminée.

Il lui fait une mise au point et Sid garda les yeux plantés dans les siens. Ne pas lui mentir. L’échec est cuisant, mais cela va encore plus loin que ça ; puisque le géant n’accepte pas ses propos. Il n’accepte pas qu’il lui demande une telle chose. Et il ne fallait pas chercher loin pour savoir pourquoi : parce qu’il le faisait lui aussi, tout le temps. Les bras croisés contre lui, Blue fronce les sourcils et profite que son ami finisse son verre pour voguer à contresens.

« Tu me demandes de faire quelque chose que toi tu ne ferais jamais avec moi ? »

À moins qu’ils en viennent à un commun accord dès maintenant, il ne voulait pas se résoudre à ça, quant bien même cela ne pouvait avoir « aucun sens » du fait dudit lien cosmique. Sa liberté commençait ici ; au moins jusqu’à ce que son ami se décide à en faire autant et une bonne fois pour toutes.

« Si tu me promets d’en faire autant, j’arrêterai mes conneries»

Parce qu’ils mentent, tous, tous autant qu’ils sont. Même Bobby s’y risque alors que « ça n’a aucun sens » de le faire entre eux, déjà bien trop soudés. Est-ce que Bobby était une référence dans quelque matière que ce soit ? Le candide métallique veut bien y croire, lui.

Mais lorsqu’il lui reparle d’Alvarez, du comportement qu’il a pu avoir avec lui, il soulève à nouveau le fait qu’il ne soit « pas comme ça », pas comme il avait pu le décrire. Important pour lui ? S’il veut. Pas comme ça… non, il ne pouvait pas lui faire avaler des spaghettis par sa prise de charge. Sid essayait, pourtant, d’y croire. Pourtant à chaque fois il finissait les mains couvertes de sang. Il y a de ces choses-là qu’on ne peut malheureusement pas changer, qu’on soit humain ou machine.

Avec Jensen qui lui, tentait pourtant de le remonter comme il le pouvait, avec des mots qui auraient dû le toucher plus que ça : mais ce soir, il broyait du noir, lui qui pourtant adorait cette valeur. « Alors ne te prends pas la tête avec ça. Il n’en vaut pas la peine. » Le problème est là : il n’est pas un cas isolé, Siegfried en a bien conscience aujourd’hui, et ça lui est difficilement supportable. Si ça ne tenait qu’à lui, Alvarez n’aurait déjà plus de tête à raccrocher à son tronc. Mais soit, il n’était pas comme ça, tout en étant pas comme eux.

Zenia devrait arriver, il rattrape le regard de son ami qui s’est reposé sur lui à nouveau après avoir cherché à apercevoir la gamine sortir de sa cachette. « Alors personne n’en vaut vraiment la peine. » ça lui paraît évident, parce que tous s’entendaient sur la question, et il était encore moins bien loti car il était un vieux modèle sensé être le moins « apte » à ressentir que les nouvelles générations; qui plus est de par sa configuration initiale. Blessant, il doit l’être en cet instant, car il venait de les placer dans le même lot.
Les pas de la petite se rapprochent, il jette un coup d’œil dans sa direction puis dans les environs, guettant subtilement des éventuels mouvements suspects. Une autre déformation qu’il peinerait à lourder aussi facilement qu’une douille usée.

Elle est à portée d’oreille lorsque Sid conclut, se murant peu après dans un silence mortuaire :

« C’était un enfant. »

Et Alvarez avait tord, sur lui ou sur cette question androïde, comme tous les autres.

Il a osé, quelques secondes avant que Zenia ne s’assoie à ses côtés, déliant sa seule langue pour faire vivre un peu le trio qui semblait avoir des difficultés à communiquer en présence d’un Schtauffen morose.
« Vous avez été très sages j’ai l’impression. Un peu trop même. » et c’est peu de le dire. Sid n’arrive pas à faire semblait. Il ne sait vers qui se tourner. Zenia, trop jeune, humaine, à protéger : il ne veut pas qu’elle sache, pour ne pas qu’elle soit blessée, elle aussi, par la cruelle réalité à laquelle il pouvait faire face et en première ligne. D’ailleurs, que ferait-elle si elle savait ce qu’Alvarez lui avait dit ? Elle aussi savait ce que Sid était, peut-être même plus que n’importe qui d’autre ici bas, même si elle refuserait très certainement de voir ce côté inflexible qui pourrait, sait-on jamais, se retourner un jour contre elle. Et ce jour-là, qui la défendra ?

Comprendre, il ne croit pas. Les probabilités sont peu reluisantes. Celles qui concernaient Jensen ne l’étaient pas non plus à vrai dire.
Et elle tenait ses distances, sans parvenir à faire plus. Blue n’était pas d’une grande aide pour le moment. Quand soudain…
« Est-ce qu’on porte un toast ? »
Les deux hommes croisent leur regard avant de venir s’échouer sur l’enfant. Il scrute brièvement son profil et s’en détache aussi vite, pour qu’elle ne puisse pas y répondre.
Bien sûr qu’il pense à Jensen, qui lui, n’apprécie pas parler. Et c’est à lui qu’elle s’adresse ensuite, pour le motiver à faire ce discours. Pour les premières secondes, son binôme ne semble lui être d’aucun secours, d’autant qu’il fuît son regard. On lui apporta justement son deuxième verre à cet instant. Revoir le serveur faussement mielleux guetter de l'œil sa tempe fluorescente provoque un déclic.

Sid est sincère, Sid est droiture et même si Sid est aussi hypersensible, il peut être cassant, blessant. L’homme en face de lui le sent très certainement, il est oppressé, à la frontière d’une colère qu’il réprime car c’est sur beaucoup qu’elle veut se diriger. Et tout ça à cause de quoi ? De l’injustice qu’ils allaient fêter ce soir, en partie.

« Je ne veux pas porter de toast. »

Il sent les deux paires d’yeux braqués sur lui, lui qui lève bravement le nez et va planter ses prunelles phosphorescentes : d’abord dans ce lui du premier, puis de la seconde, la plus précieuse certainement. Et c’est à elle qu’il continue de s’adresser. Peut-être parce qu’elle n’avait pas toutes les pièces du puzzle; quant bien même Jensen ne les avait pas toutes non plus.

« Tu as bien travaillé pendant l’enquête. » Ce qui n’était pas le problème, bien sûr, mais… « Mais je ne peux pas faire ça. Cette enquête-là… »

Ce guêpier, il s’y fourrait à lui seul et malgré lui. La brume qui avait voilé sa vue s’épaissit un peu alors qu’il fit vriller ses cérules vers la baie vitrée, hochant une fois la tête à la négative.

« Je ne peux pas. »

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sun shines + people forget (zeniegiam#1) Tumblr_inline_mp0bfpX03e1qz4rgpIl avait voulu être honnête. Il avait voulu essayer de rassurer Sid, de l’aider à se sentir un peu mieux. Bien sûr c’était avec ses mots à lui et il n’était pas vraiment réputé pour savoir remonter le moral, bien au contraire. Mais il avait tout de même essayé, parce que les mots de l’androïde l’avaient touché.
Et comme il s’y attendait, son discours n’avait pas vraiment été des plus efficace.
Sid lui avait demandé d’arrêter lui aussi ses conneries. Il voulait qu’il soit honnête lui aussi s’il voulait qu’ils puissent se parler. Dans l’absolu, c’était logique, normal, qu’il lui propose cet accord mais Liam s’était contenté de rouler des yeux.

« Alors personne n’en vaut vraiment la peine. » Ces mots firent mal à l’inspecteur qui cacha difficilement son malaise en détournant son regard de celui de son coéquipier. Ses yeux se posèrent sur Zenia qui arrivaient au loin et il la suivit jusqu’à ce qu’elle les rejoigne, au moment où Sid lâcha un dernier. « C’était un enfant. » Liam braqua immédiatement son regard sur Siegfried mais garda le silence, préférant ne pas envenimer la situation alors que Zenia était à nouveau avec eux.

« Vous avez été très sages j’ai l’impression. Un peu trop même. » Il ne prononça pas un mot et garda son regard posé sur Sid, ne sachant quoi dire ou faire pour désamorcer un peu la situation.
Il ne comprenait pas pourquoi Sid ne semblait pas vouloir en parler avec Zenia. Elle était celle qui le connaissait le mieux, qui savait le mieux comment il fonctionnait. Peut être qu'il ne voulait pas qu'elle risque de s'inquiéter pour lui mais Liam était persuadé qu'elle serait la plus à même de l'aider.  

« Est-ce qu’on porte un toast ? » Immédiatement -et dans le même temps que Sid- il tourna son regard vers sa coéquipière. Est ce qu’elle était sérieuse là ? Il n’y avait bien qu’elle pour avoir ce genre d’idées. Il pouvait comprendre qu’elle veuille fêter la réussite de leur enquête en sortant boire un verre, ça ok. Mais qu’elle veuille porter un toast ? Non, ça c’était au dessus de ses forces. « Inspecteur Jensen, nous feriez-vous l'honneur ? » Et en plus elle lui demandait, à lui, de le faire. Elle le faisait exprès, il ne voyait pas d’autre explication.
Qu’est ce qu’elle espérait ? Que le fait qu’il les félicite pour la conclusion de cette enquête calme le jeu et déride un peu Siegfried ? Il doutait vraiment que ce serait la solution.
Il se massa les paumières en grommelant. « Un toast hein ? » « N'importe quoi ira parfaitement. » Il poussa un soupir dépité mais se reprit quand un serveur lui apporta son deuxième verre qu’il avait commandé un peu plus tôt. Il le remercia rapidement et se saisit du verre plein pour le faire glisser un peu plus vers lui, réfléchissant à ce qu’il pourrait bien dire. Il n’en avait absolument aucune envie mais puisque Zenia semblait y tenir, il pouvait bien faire un effort non ?

« Je ne veux pas porter de toast. » La réplique de l’androïde jeta un froid autour de la table et Zenia comme Liam braquèrent immédiatement leurs regards sur lui. « Sid… » Dans d’autres circonstances, Liam l’aurait certainement remercié de lui éviter à avoir à porter ce toast. Mais dans le cas présent, ça ne signifiait rien de bon qu’il dise ça comme ça.
Sid tourna son regard vers Zenia avant de reprendre. « Tu as bien travaillé pendant l’enquête. Mais je ne peux pas faire ça. Cette enquête-là… » Pourquoi est ce qu’il était comme ça ? Ce n’était pas la première fois qu’un autre androïde se faisait traiter de la sorte sous ses yeux. Alors pourquoi est ce qu’il réagissait comme ça ? Pourquoi ce soir ?

« Je ne peux pas. »

Liam poussa un nouveau soupir, plus bruyant tout en se renfonçant dans son siège. « Je comprends que tu ne veuilles pas porter de toast à cause de ce qu’il s’est passé. Vraiment. Je comprends. » En vérité, il avait du mal à le comprendre mais Sid était tellement braqué que ça ne servirait à rien d’essayer de tirer quoi que ce soit de lui. « Mais est ce que tu pourrais faire un effort ? Au moins pour Zenia ? » Il posa son regard sur sa coéquipière. « Elle s’est donnée du mal pour qu’on se retrouve tous les trois. Et puis comme tu l'as dit, elle a bien travaillé. » Il fit un mince sourire à la jeune femme. « Je suis forcé de l’admettre mais t’as assuré sur cette enquête. » L’inspecteur reporta son attention sur Siegfried. « Alors… Sid ? Est ce qu’on peut au moins trinquer pour elle ? » Il se saisit de son verre, se préparant à le lever mais questionna Sid du regard, attendant son approbation.
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Elle ne peut décemment nier la vérité qui lui saute au visage comme une gifle à même la peau, ayant l'étrange impression d'être de trop. Tout simplement. Brutalement. C'est la première fois que cette sensation court dans ses veines siganaises. Inconnue au bataillon. La petite peine à saisir les nuances de cette situation inédite, tente de trouver une explication logique qui mette un terme à son tourment. De toute évidence, le lien qui unit les deux coéquipiers lui fait défaut. Sans oublier de mentionner les nombreux éléments qu'ils s'évertuent à garder pour eux, entre eux, voulant préserver l'innocence immaculée de la gamine. Sauf que ce soir, elle riposte. Parce que les paroles de Blue résonnent dans son for intérieur. Mélodie désagréable, instrument défectueux. Douloureux rappel de la distance qui les sépare. Ce silence lourd de sens. « Je ne voulais pas vraiment porter de toast à l'enquête, enfin si mais pas de cette façon. » Les pensées se chevauchent, s'emmêlent les unes autres, il est difficile d'expliquer clairement ce qui trotte dans sa tête. « J'voulais simplement marquer notre travail d'équipe vous voyez, instaurer un rituel entre nous, c'est une si mauvaise chose que ça ? » Le regard appuie chaque syllabe, donnant une consistance supplémentaire. Il vacille sans vraiment parvenir à se poser. C'est compliqué. Avant de s'accrocher aux iris transcendants de l'androïde.

« Je reconnais que les circonstances ne sont pas propices. » Les mains viennent accompagner les mots, pourraient même les remplacer à la façon dont ses phalanges se mettent à bouger, caressant l'air telle une danseuse d'opéra fait glisser ses ballerines sur les planches de bois. « Je ne suis pas aveugle ni même sourde comme tu aimerais probablement que ce soit le cas pour me dissimuler plus facilement ce qui se trame dans l'ombre. » L'aveu à demi-mot. La confession au bord des lèvres. Et cette émancipation qui prend une forme inattendue. Zenia ne réalise pas vraiment les propos qui lui échappent, s'exprimant à coeur ouvert. C'est probablement son plus grand défaut. Cette authenticité à contre courant. Quand le monde est régi par une virtualité acquise, elle incarne une réalité au-delà de tout entendement. « Je sais qu'il se passe des trucs dont vous ne me parlez pas... tous les deux. » Cette fois-ci, les prunelles azur ne loupent pas l'inspecteur, assistant malgré lui à ce moment d'intimité imminent. Il aura fallu que Blue soit au plus mal pour enfin s'ouvrir, laisser la clef sur la porte même si la poignet semble encore résister. Il attend peut-être un geste, un signe de sa part qui lui prouve qu'elle est prête. Hélas, l'instant est brusquement stoppé dans son élan. Ce n'est pas le serveur qui les interrompt. Loin de là.

La voix est familière. Le timbre ne laisse pas l'ombre d'un doute. Charlotte Von Huisman. Une amie de longue date. Milieu commun. L'expression sur le visage est sincère, ayant complètement oublié sa venue préméditée. Il faut dire que rien ne s'est déroulé comme prévu. Pourtant, elle se souvient très bien du message envoyé en douce pour l'avertir. Le plan est simple, le coup bien monté. A défaut d'être un rendez-vous galant, c'est une occasion en or. Depuis le temps que la siganaise veut aider Lennie et Liam afin qu'ils puissent avancer dans leur relation. Malheureusement, ça tombe lors d'un moment délicat. L'humeur n'est pas au beau fixe. Cependant, cela n'arrête pas la gamine qui accueille les deux arrivantes avec cette chaleur caractéristique, parfois déstabilisante dans cet univers si froid. « Ça me fait plaisir de vous voir les filles. » Parce qu'elle se comporte avec l'androïde comme avec n'importe qui. Aucune distinction. Aucune restriction. La sincérité d'un enfant qui découvre le monde, bien incapable d'abandonner sa perception pour adopter celle de la norme. « Qu'est-ce qui vous amène ? » Autant ce n'est pas dans ses habitudes de mentir, autant cela ne se voit absolument pas. Hormis pour Blue, peut-être, qui la connaît par coeur, apte à déchiffrer ses tics faciaux. Heureusement, ce n'est pas lui qui se retrouve ciblé par cette tentative.



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sun shines + people forget (zeniegiam#1) 7DMc Lennie poussa un soupir à fendre l’âme. Elle ne comprenait pas pourquoi elle avait accepté de laisser Charlotte aller dans un endroit pareil. Elle comprenait encore moins comment elle avait pu accepter de l’accompagner. Elle n’aimait pas les bars. Les gens étaient détestables habituellement mais c’était pire quand ils étaient saouls. Être dans un bar la rendait nerveuse et sur ses gardes. Elle avait envie de fuir loin d’ici mais - et c’est ainsi que Charlotte l’avait convaincue - elle ne voulait pas laisser son amie seule dans un endroit pareil. Encore moins rentrer seule. Même si le quartier où elles habitaient était un endroit sûr, ce n’était pas le cas le soir. Même les riches pouvaient être violents avec une jolie blonde qui se promenait seule. Normalement, elle n’était pas un robot de combat mais les parents de Charlotte avaient investis dans un programme pour que Lennie puisse défendre leur fille si une telle situation arrivait.

À nouveau, elle poussa un soupir et Charlotte claqua sa langue sur son palais de manière agacé. Elle lui jeta un regard noir et Lennie haussa les épaules. Son amie savait qu’elle n’avait aucune envie d’être là. Elle avait réussi à la forcer à venir, pas à être agréable. La brune avait un sacré caractère et il était hors de question qu’elle joue à l’androïde docile. Elle avait dépassé ce stade dans leur relation depuis longtemps. Une fois arrivé devant la porte du bar, Charlotte sautilla comme une enfant et Lennie lui jeta un regard suspicieux. Qu’est-ce qui la rendait si joyeuse ? Elles devaient simplement boire un verre tranquillement ensemble. Ou alors… Son amie avait-elle rencontré quelqu’un sans qu’elle soit au courant ? Non… Elle lui en aurait parlé, n’est-ce pas ? Peut-être pas. Parfois, Charlotte pouvait être si secrète. Après tout, elle avait passé beaucoup de temps sur son téléphone dernièrement et chaque fois que Lennie arrivait, elle le cachait. Bizarre… Enfin, même si c’était le cas, l’androïde n’hésiterait pas à envoyer bouler le mec en question s’il était trop bizarre et hors de question de laisser la blonde seule avec lui. Une fois la porte passée, elle chercha en tout sens confirmant le fait qu’elle cherchait bien quelqu’un. Puis, au bout de quelques secondes, son visage s’illumina d’un sourire et elle appela un prénom avant de faire un geste de la main pour saluer la personne. Zenia... Ce nom lui disait quelque chose mais impossible de mettre un visage dessus. Elle suivit la blonde et s’immobilisa d’un coup. Putain... Vraiment ? Vraiment ?! Comment elle avait pu oublier l’amie de Charlotte ? Était-elle autant tête en l’air que ça ?! « Ça me fait plaisir de vous voir les filles. » Lennie lui fit un signe de la main. Malgré son petit oubli, elle avait toujours apprécié la jeune femme. Elle avait été éduquée dans le même monde que son amie mais ne s’était pas contenté de ça. Elle n’était pas devenue une détestable petite peste. Bien au contraire, elle s’était engagée dans la police, avait voulu faire une différence et traitait tout le monde de la même manière - même les androïdes, au grand plaisir de la brune. Charlotte était devenue adorable mais, avant qu’elle ne se rapproche réellement, elle traitait Lennie comme un véritable esclave. Leur amitié avait fait changer de mentalité la blonde et dans le bon sens.  

« Qu'est-ce qui vous amène ? » L’androïde haussa un sourcil. « Vous n’aviez pas rendez-vous avec Charlotte ? » Elle était étonnée. La blonde avait eut l’air de chercher quelqu’un activement quand ils étaient entrés. Ça ne pouvait clairement pas être une coïncidence. Avant que Lennie ne prenne la parole, un mouvement attira son attention sur les compagnons de Zenia et elle le vit. Une boule bloqua sa respiration. Nan mais c’était une blague ?! Elle ne pouvait pas s’empêcher de le croiser ou quoi ?! « Qu’est-ce que tu fous là ? » Son ton n’était pas agressif mais il était loin d’être agréable non plus. Depuis l’affaire de terrorisme dans laquelle elle s’était retrouvé mêlée, Lennie n’avait plus vraiment croisé Liam et elle comptait ne plus jamais le faire malgré les nombreuses fois où Charlotte lui avait parlé de lui et du fait que l’homme lui manquait. Pour elle ne savait quelles raisons, la blonde appréciait réellement l’inspecteur. Elle ? Elle se passerait bien de le croiser à tout bout de champs. Son amie avait même spéculé sur le fait que c’était sûrement le destin qui les réunissait autant, lui et elle. Lennie se disait clairement que le destin pouvait aller se faire voir avec ce cadeau empoisonné. L’androïde allait ouvrir la bouche pour leur dire qu’ils n’allaient pas les déranger plus longtemps mais, déjà, Charlotte avait amené une chaise et s’asseyait à côté de Zenia : ne lui laissant que la place à côté de Liam. Bon… Ce n’était juste que pour quelques minutes. Si elles ne s’étaient pas barré d’ici là, elle faisait un massacre.

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