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 KORA 3

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MessageSujet: KORA 3   KORA 3 EmptyVen 20 Juil - 23:39






☽ ft. noora

You know I want you
It's not a secret I try to hide
I know you want me
So don't keep saying our hands are tied
What if we rewrite the stars? Say you were made to be mine. Nothing could keep us apart, you'd be the one i was meant to find.Une pyramide de verres est arrosée de champagne, liquide gris qui pétille sur la langue. On lui offre une coupe qu'il accepte par politesse avec à ses côtés Rosie Glow, l'heureuse élue de la soirée qui célèbre ses fiançailles avec une étoile du cinéma. C'est entre autre grâce à Kamikaz qu'elle a réussi à percer dans la musique. Il l'a repérée sur internet, à cette époque elle faisait des covers de Nova et d'autres artistes beaucoup moins connus. Il l'a contactée et un mois plus tard, l'anonymat n'a plus été qu'un lointain souvenir.
Après l'avoir félicité et enlacé, il la laisse entre les mains de sa meilleure amie pour aller se fondre dans la masse. Ce soir la fête a des allures de film en noir et blanc, enfin plus morose qu'à l'accoutumée. Il a tenté de l'aborder une première fois mais on a été plus rapide que lui. À la seconde, un journaliste l'a accaparée et depuis elle est accrochée à son bras et à ses mots. Buvant ses paroles comme lui le nectar onéreux sans discontinuer. Parfois leurs orbes se rencontrent, elle pour vérifier qu'il la regarde, lui pour déglutir le spectacle qu'elle lui offre.
Les images ont quelque chose de familier, pellicule d'un film passé qu'il aurait aimé ne jamais avoir à revisionner. Elle à l'école avec ce garçon qu'elle embrasse à sa place et lui derrière le grillage, lippes closes et iris nimbés d'une affliction qui n'a fait que s'épanouir avec les années. Il a marché à reculons, comme lorsqu'on est confronté à une scène ou un événement traumatisant et qu'on se retrouve à être incapable de pouvoir aller de l'avant.
C'est "marrant" à quel point ce type ressemble à celui du collège. Même carrure, même façon de se tenir, de la tenir contre lui. Il se force à se désintéresser d'elle jusqu'à ce que, sans qu'il ne le subodore, elle finisse par l'accoster. L'envie d'être acerbe ne manque pas, il a des répliques acides en réserve des « enfin, tu m'accordes un peu de ton temps ? après tout t'avais l'air vraiment très occupée là-bas. » mais à quoi bon faire une scène ? Elle lui a rappelé un bon nombre de fois qu'elle ne lui appartient pas.
« Bonsoir. » Il se redresse, arbore un sourire Miltonien tandis qu'elle pare ses lèvres de femme fatale d'une demi-lune étirée d'un surplus de confiance qui s'avère être très irritant. Il fronce les sourcils, dérouté, qu'est-ce qui peut lui... Ses paupières se plissent sur les phalanges de la brune, le mot inscrit n'est nul autre que « jealous. » Il inspire tout en détournant le regard, s'avouant vaincu pour cette manche. « Tu passes une bonne soirée ? » Alors qu'il s'attend à encaisser tout ce qu'elle contient de lui dire depuis son départ pour Altéa, son esprit fait un blocage. Il n'entend plus le moindre son, trop focalisé sur le journaliste qui la courtisait il y'a un instant. Il ne rêve pas, ce type vient de verser une poudre dans son verre. Le DJ coupe la chanteuse au milieu de sa phrase car l'homme se rapproche d'eux à grands pas avec la coupe au breuvage désormais suspect à la main. « Noora, le gars a mis un truc dans ton verre. Le bois pas, s'il te plaît. » Elle le dévisage et il devine le cheminement de ses pensées. « Je ne suis pas jaloux, je me fiche que tu rentres avec lui à la fin de la soirée. Enfin non ce n'est pas vrai, mais pas pour les raisons auxquelles tu penses. » Le grand blond passe un bras autour des épaules de Noora, lui tendant le verre en question sans quitter des yeux Kasey. Un jeu de regard tendu est désamorcé, il se présente alors à lui et précise en riant que lui n'a pas besoin de le faire. Le siganais ignore si c'est de la provocation par rapport à sa relation avec Noora ou un subtil léchage de bottes pour gonfler son égo. Dans les deux cas l'effet est négatif, too bad. « Je ne vous avais rien demandé mais soit, merci pour la présentation. Moi aussi je vous connais, vous avez été l'un des premiers à afficher ma photo sur les réseaux. Merci pour le coup de pub je suppose. » Il répond un très franc « pas de quoi. » Le taux d'exaspération de Kasey avoisine le summum, désormais ça devient de plus en plus difficile de contenir tout ce que ce fichu paparazzi provoque chez lui. Ses doigts sont crispés lorsqu'ils saisissent le poignet de Noora, il la tire doucement dans sa direction, le regard implorant tout en inventant un mensonge pour essayer de la sortir de ce traquenard. Tentative qu'elle verra sans doute comme une manœuvre désespérée de réduire sa soirée avec ce taré à néant.

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Noor Vane
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MessageSujet: Re: KORA 3   KORA 3 EmptyDim 5 Aoû - 19:28






☽ ft. kasey

You know I want you
It's not a secret I try to hide
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What if we rewrite the stars? Say you were made to be mine. Nothing could keep us apart, you'd be the one i was meant to find. La soirée est celle d'une autre—
triste à dire, mais c'est un peu lassant. On s'extasie et on s'émerveille et elle surenchérit, Noora, elle rit, Noora,

elle s'ennuie.

Sharzad lui a expressément recommandé de saisir la moindre occasion de s'approprier l'attention générale et quelque chose en elle voudrait pouvoir mettre sur le compte de cette requête son envie persistante de voler la vedette, mais se mentir à elle-même serait pousser trop loin le déni. Elle n'est juste pas taillée pour se réjouir pour autrui, Noora, demeurer dans l'ombre des heures durant. Ego, furieux besoin de distraction, ou les deux à la fois ? L'option trois prévaut : il y a son sang qui bouillonne de l'envie d'exister à travers les regards et il y a son âme qui hurle de l'envie de se défaire du gris délavé qui la sature — demi-teinte psychologique, ni bien ni mal, juste. Juste là.

Elle voudrait autre chose, Noora.
Voudrait pleurer—
mais se lasse des hémorragies lacrymales en pagaille.
Voudrait s'amuser, portée par l'agréable buzz du champagne au creux de ses veines et émerger au matin avec l'échos des basses agrippé à l'arrière du crâne—
mais est clouée au sol par ce cœur incertain, mi-brisé ou plus, elle ne saurait dire, mais attristé assurément.
Ça la travaille comme une litanie persistante, / affligée, / entêtante ; solitude déclamée sur des airs festifs, un paradoxe entraînant
(solo solo everybody (...)
Since you been gone
I've been dancing on my own
)
À garder de côté pour une prochaine production, peut-être ; le concept se trace déjà dans ses pensées, encore incertain mais déjà de plus en plus tangible, et elle chantonne pour elle-même contre le bord cristallin de sa flûte, sitôt que se tarissent les échanges dépourvus d'intérêt dont on l'assomme.
Jusqu'à l'arrivée du journaliste.

Il est charmant (obséquieux), enjôleur (manipulateur), paré de ces prunelles de vautour qui hurlent qu'il veut quelque chose — qu'il ne connait jamais vraiment les day off, personnification même de son métier comme s'il faisait corps avec lui. Elle se sent presque proche de lui et de son incapacité à être autre chose que le visage qu'il jette sur la place publique ; et des intentions discutables qu'il porte sur sa manche telle une évidence.
Il est porté par une quête d'informations, elle suppose ; de réponses aux derniers tourments des pauvres petits riches qui, quoique bagués d'or et de diamant, peinent à définir le bonheur. Et Noora se prend au jeu — pas à celui tacite quoique évident du paparazzi en fonction, mais au numéro de charme qu'il lui sert dans l'espoir de l'attendrir. C'est amusant
ça l'est encore plus lorsque ses phalanges se couvrent de lettres à l'encre destin, dévoilant la présence de Kasey avant qu'il ne soit apparu dans son champ de vision.
C'est donc que, quoi qu'elle ne le voie encore, lui la regarde (elle suppose, puis la marque le trahit). Quel est l'enjeu, elle ne saurait le dire ; la motivation, en tout cas, n'est rien d'autre que son humeur revancharde, et elle se fait plus tactile, se prétend plus intéressée. Se penche pour mieux cerner les remarques grotesque que lui assène son interlocuteur, en rit contre le dos de sa paume comme s'il n'était rien de moins qu'hilarant, s'appuie contre lui.
(Vraiment, elle ne comprend pas pourquoi on la qualifie de piètre actrice — elle s'offrirait un award, là, maintenant
et la satisfaction malsaine éclot telle une fleur au soleil lorsque Kasey cède à l'envie de s'imposer à ses côtés, une fois le journaliste parti lui chercher un nouveau verre).

Elle le nargue,
mi-satisfaite mi-coupable (pourquoi n'éprouve-t-elle qu'à moitié ? Jamais tout à fait triste ni tout à fait heureuse, jamais vraiment complète, comme s'il l'amputait constamment d'une part d'elle — comme s'il l'avait fait captive depuis longtemps).
(Ça la révolte).
Tu es déjà de retour, elle se prétend surprise, indifférente même. Déjà formulé comme tu aurais pu rester plus longtemps, il ne fallait surtout pas te presser de revenir. Et c'est sarcasme, sous le brillant violacé de son gloss mentholé. Il n'a même pas le cran de la fixer, trop occupé à perforer par la pensée la boîte crânienne du compagnon improvisé de Noora — comme s'il avait avec un quelconque droit de la clamer sienne sitôt qu'un autre l'approche, comme s'il n'avait pas tout bonnement disparu des semaines durant après avoir promis d'être toujours là.
Kasey et ses belles promesses, Kasey et ses foutaises. C'est un peu ennuyeux, tu ne trouves pas ? elle pique, bien consciente des liens existant entre Kasey et Rosie (c'est peut-être pour ça que cette soirée l'agace tant). Entre nous, le thème est barbant à mourir, la décoration tout juste passable et le buffet est une aberration— mais ça tombe bien. (haussement d'épaules) je suis au régime. Elle croirait entendre sa propre mère, cringe un peu mais se fend d'un sourire qui n'atteint pas ses yeux, avec bon espoir de lui taper sur le système du premier mot jusqu'au dernier.

La réaction n'est pas celle attendue (et c'est étrange, malsain peut-être, cette constante envie de sa haine et de ses bras tout à la fois, mais elle n'est pas fana des introspections, Noora) ; à la place, il l'interrompt sans façon : Noora, le gars a mis un truc dans ton verre. Le bois pas, s'il te plaît. Elle lève les yeux au ciel comme confrontée à un enfant un peu embarrassant. Kasey, je mets des trucs dans mes propres verres. Relax, ça ne va pas me tuer, elle minimise, un peu moqueuse, un peu odieuse, lèvres ourlées de non-dits qu'il déchiffre sans doute dans la tempête de ses iris. Tu ne vas quand même pas me faire l'affront d'être jaloux, il me semblait que tu étais devenu plutôt doué pour ne pas te mêler de ma vie. Et le blâme derrière chaque consonne âpre, chaque voyelle rancunière. Je ne suis pas jaloux, je me fiche que tu rentres avec lui à la fin de la soirée. Enfin non ce n'est pas vrai, mais pas pour les raisons auxquelles tu penses. Oh, vraiment. Sèche, à considérer soudain l'option par pure contrariété, alors même qu'elle ne lui avait même pas traversé l'esprit auparavant. Je devrais le faire, alors— rentrer avec lui. Puisque tu t'en fiches. L'autre arrive à cet instant et Noora n'est pas certaine de se souvenir de son nom (John ? Elton ? Whatever, ça rime en "on"), mais elle accepte sans hésitation le verre qu'il lui offre, et le descend d'une traite tandis qu'ils jouent une guerre de territoire qui lui fait lever au ciel. Pousse l'audace en piquant à "something-on" le verre qu'il a fait remplir pour lui-même, et le surélève brièvement pour trinquer dans l'air en direction de Kasey.

Peut-être qu'elle devrait les laisser en plan ; ils n'auraient qu'à rentrer ensemble, ou s'entredéchirer, peu importe. Elle cherche déjà une échappatoire par-dessus son épaule, regard lassé et moue ennuyée aux lèvres, lorsque son ex l'attrape par le poignet pour l'attirer dans sa direction. L'autre fait de même, bras à sa taille cette fois, et les sourires sont plus crispés à présent.
Elle regrette soudain son envie d'attention d'un peu plus tôt — quelques regards brûlent dans leur direction et elle ne se sent pas du tout flattée d'être traitée comme une poupée de chiffon entre eux deux, à vrai dire elle commence plutôt à se sentir humiliée. C'est gênant.
Elle pourrait peut-être

Pourquoi est-il si difficile de penser ?
À la place, elle glousse contre sa paume sans savoir de qui ou de quoi,
peut-être que tout ça n'est pas si dramatique finalement.
Au creux de son verre le liquide écarlate tangue au rythme des deux pas incertains qu'elle esquisse et—
No big deal, le vin vient seulement de basculer par-delà le rebord pour joyeusement éclabousser leurs vêtements à tous les trois. Oups. Elle le dit tout haut, d'ailleurs : Oups… et elle rit, attrape une serviette en tissu sur le plateau d'un androïde de service et tente ? D'en user pour éponger le rouge qui s'étend sur la chemise immaculée de Kasey, sans grande efficacité. Tant pis. Elle baisse les yeux sur sa propre robe—
mais la tête lui tourne et ses jambes sont en coton.
Peut-être est-elle réellement une poupée de chiffon.

Kasey l'attrape promptement par le bras pour le croiser au sien et prétendre que tout se passe pour le mieux dans le meilleur des mondes, et Noora ne peut s'empêcher de glousser, et Rosie se matérialise à leurs côtés pour suggérer, commissures crispées, que Kasey et Noora partent se changer (Quel dommage, vraiment, de si jolies tenues, elle prend la peine de commenter d'un air désolé pour minimiser leur fuite improvisée au rang de simple dommage matériel), et que "paparazzi-on" trouve autre chose à faire de sa soirée.
Rosie, douce Rosie, charmante Rosie à laquelle Kasey consacre probablement des heures comme si elle était sa fille spirituelle ou peu importe. Rosie, chérie, Noora bat des paupières, résiste difficilement à l'effort subtile de Kasey pour l'entrainer vers la sortie, mais a juste assez de bon sens pour ne pas clamer ce qu'elle a à dire et se contenter de le susurrer. Merci pour l'invitation, c'était minable— Oh. Je voulais dire, remarquable, bien sûr. Songe quand même à renvoyer— hm, remercier ton DJ pour cette ambiance ab-so-lu-ment rasoir— non, ce n'est pas le mot que je cherchais—
Kasey met un terme à la débâcle avec un rictus douloureux, prétend que le vin ne lui est définitivement pas passé, s'excuse, assure à Rosie que tout était parfait, sans conteste, vraiment, et les yeux de Noora manquent à nouveau de rouler à l'arrière de son crâne tant elle les lève puissamment au ciel. Oh, pitié, elle renifle dédaigneusement, écœurée par toute cette. Avalanche de bons sentiments et de mièvrerie. Tente de se détacher de lui parce que— Tu es trempé, elle fait remarquer, outré qu'il la cale contre lui pour l'empêcher de lui échapper et ruine par le fait même un peu plus sa robe.

Ils finissent par émerger de la salle de fête tout à fait suffocante, et elle ne sait pas trop si la scène a fait du bruit ou si la pénombre a étouffé le carnage mais à vrai dire, elle ne pourrait s'en moquer plus. Trop occupée à batailler sans force pour s'arracher à la prise de Kasey, qui finit par la laisser faire une fois la porte close derrière eux.
Elle lisse sa robe comme si le geste suffirait à faire disparaître le vin dont est copieusement imbibé le tissu et tourne les talons dramatiquement pour—
s'effondrer face contre terre.
Pourquoi tu gâches toujours— toujours tout ! elle s'exclame, craquant finalement, en s'efforçant de s'arracher au sol mais,
depuis quand la loi de la gravité est-elle si implacable ?
Tu ruines ma robe, elle s'accroche mollement aux bras qu'il lui tend et se laisse relever de mauvais gré, ma soirée— Le voiturier avance l'une de leurs voitures, Noora n'a pas vraiment les idées en place et ne se soucie pas de savoir si la banquette est la sienne ou celle de Kasey. Elle ne veut pas rentrer. Si tu crois que j'irai où que ce soit avec toi, elle entame, sans cesser de s'agripper à lui. Voudrait conclure brillamment, bien sûr, l'envoyer se faire voir, mais, hm. Elle veut rentrer avec lui.

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MessageSujet: Re: KORA 3   KORA 3 EmptyDim 5 Aoû - 21:22






☽ ft. noora

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So don't keep saying our hands are tied
What if we rewrite the stars? Say you were made to be mine. Nothing could keep us apart, you'd be the one i was meant to find.L'expression « vivre un cauchemar » n'a jamais autant pris de sens que ce soir-là. Elle est odieuse, hautaine, complètement hors de contrôle. Les premières piques étaient méritées ( peut-être ) mais la suite elle, a pris une telle ampleur qu'il a juste l'impression de vouloir fermer un robinet détérioré dont l'eau s'échappe par torrents. Impossible de faire un pas pour couper ce qui inonde désormais la salle de réception, il ne cesse de marcher à contre-courant pour elle, parce que s'il ne le fait pas demain elle aura de nouvelles raisons de boire et d'être infecte. «Je devrais le faire, alors— rentrer avec lui. Puisque tu t'en fiches » Il glisse sur les flaques, sa langue vibre derrière ses dents, elle veut se décharger de ce qu'il crève d'envie de lui dire " ok, fais ce que tu veux car t'as raison j'en ai rien à faire. sur ce, bonne soirée et j'espère à jamais. " Mais ce gars revient à la charge et il se retrouve incapable de s'en aller. Sa cheville est soudain scellée à celle de Noora, une chaine massive qui tinte à chacun de leurs pas ( ou alors ce sont peut-être les bracelets qu'elle porte. )
Une guerre sourde faite de regards assassins démarre entre les deux jeunes hommes, Kasey trouve la situation tellement ridicule qu'il en perd toute animosité. L'harassement l'accable, il veut juste rentrer oui. Mais il veut rentrer avec elle.
Le breuvage pourpre au parfum aigre les tache tous les trois après un faux pas de la chanteuse qu'il rattrape en affichant un sourire ( faussement ) amusé. Il est temps d'y aller, il y'a comme un décompte qui se fait dans sa tête, il sait que s'il la laisse ici une minute de plus elle va faire un carnage difficilement rattrapable avec quelques appels des amis de « mom » hauts placés. Et ses doutes se confirment, alors qu'ils se dirigent vers la sortie, le DJ meurt de honte lorsque son amie d'enfance déverse une rancoeur gratuite sur Rosie, sa petite protégée pour qui il a énormément d'affection. La gêne gangrene son regard qui s'excuse auprès d'elle, qui fuit aussi quand Noora poursuit une phrase alors qu'il pensait en avoir fini avec l'essaim précédent. Il essaie pourtant de la faire taire, pinçant ses côtes avec sûrement trop de force. Elle rétorque en lui écrasant le pied de son talon avec tant de hargne que la chaussure vernie en garde le séquelle.
Enfin ils partent ( s'enfuient ) après une énième excuse auprès de la malheureuse qui a eu la mauvaise idée de les inviter tous les deux.

À la sortie de la salle de réception, Noora se débat pour s'arracher de son emprise. Il la libère, c'est là qu'elle s'écroule par terre. Il a le réflexe de s'avancer vers elle, de lui offrir un bras qu'elle saisit et il regrette aussitôt. Levant les yeux avec une telle exaspération que ses globes oculaires ont dû faire un tour complet dans ses orbites. « Pourquoi tu gâches toujours — toujours tout ! » Il hausse les épaules, totalement indifférent à son énième mascarade de la soirée. « Tu ruines ma robe — ma soirée. » Il mime ses répliques avant même qu'elle ne les formule et ça l'agace de la connaître autant. « Si tu crois que j'irai où que ce soit avec toi Ne me pousse pas à bout. » Marmonne-t-il avant de remercier le voiturier et d'attendre qu'il parte pour poursuivre alors qu'elle essaie encore de s'en aller. Tandis qu'elle est assise sur le siège passager avant, elle se relève mais c'est son dernier essaie car il la repousse fermement par les épaules, barre son corps de la ceinture et s'adresse à elle avec un visage fermé et une voix autoritaire. « Tu vas rester là, rentrer avec moi pour ne pas que ta mère te voit dans cet état ou un autre crétin de paparazzi prêt à tout pour ruiner nos vies. » Il se racle la gorge. « Ta vie. Tu m'as parlé comme un chien, tu as été irrespectueuse avec mon amie le jour de ses fiançailles. Tu mérites que je te laisse retourner là-bas pour que tu te donnes en spectacle mais je ne le ferai pas alors maintenant tu vas faire ce que je te dis sinon je te jure que si tu me prends la tête sur la route. Je m'arrête et je te laisserai au milieu de nulle part sans le moindre remords, c'est bien compris ? » Avant qu'elle ne produise le moindre son, il claque la portière de son côté, prend place côté conducteur et roule direction chez lui.

Lorsqu'il passe le pas de la porte, Shahs qui était en veille s'anime automatiquement. L'artiste lui donne le sac de Noora, ainsi que sa veste à lui pour qu'il aille les ranger au placard. Tout ça dans un habile jeu d'équilibriste en tenant une Noora ivre d'un bras qui tangue sur ses pieds. Il parvient à lui retirer ses talons ( qu'il cache en cas de représailles jusqu'à son réveil ) et à la mettre au lit. Elle balbutie quelques mots ou du moins en a l'air, en guise de réponse il la plonge dans le noir et ferme la porte derrière lui, allant se réfugier dans son studio sans trouver l'énergie ou la concentration suffisante pour travailler. À la place, il se « connecte » à son jumeau cosmique qui dessine quelque part où le vent est déchaîné, il le sent sur sa peau comme s'il y était. Kaz saisit sa tablette, un stylo numérique et reproduit le dessin de Kassian, le laissant guider son poignet comme s'il le tenait pour de vrai.
Quelques heures plus tard, Noora vient le rejoindre habillée d'un t-shirt à lui. Il ne relève pas, elle va lui trouver une excuse idiote comme quoi il lui doit bien ça vu qu'il a taché sa somptueuse et stupide robe. Il peut la voir à travers l'écran noir de son ordinateur, elle s'avance vers lui jusqu'à ne plus être discernable. Il tourne sur son fauteuil à roulettes pour se retrouver face à elle, le regard lourd de reproches. « Shahs va me chercher un verre d'eau et une aspirine s'il te plaît. » Pendant que le droid fait sa petite course jusqu'à la cuisine, Kasey se redresse. « Je devrais être fâché contre toi mais je suis plus triste et déçu qu'autre chose. Rosie ne t'avait rien fait, je suis triste pour elle, parce que tu as gâché sa soirée. Moi je n'ai rien gâché du tout, j'ai voulu te protéger. Appelle ça de la jalousie si tu veux je m'en fiche mais c'est tout ce que j'ai fait, sincèrement. Tu as fait un cinéma avec ce mec, tu as renversé ce verre de vin, tu nous as humiliés et as ruiné cette soirée, personne d'autre. Le seul tort que j'ai eu c'est d'avoir raccompagné Shade dans son monde d'origine et j'y suis resté car tu n'avais pas besoin de moi, tu ne répondais pas à mes messages.  » Il se tait lorsque Shahs revient avec le verre et le cachet, il le remercie avant de l'offrir à Noora. Le droid rouspète mais Kaz, trop épuisé pour se chamailler avec le robot, le congédie simplement. « J'étais avec Kassian, j'ai attendu ce moment toute ma vie et je ne regrette pas d'avoir été le voir. Je suis désolé pour ce qui s'est passé aux grammys mais... J'avais pas — plus envie de faire le mec qui te court après, qui vient éponger tes larmes et qui peut disposer juste après parce que je ne suis pas fiable etc. Tu vas me dire que c'est une preuve que je ne le suis pas mais si t'avais répondu à un seul message, je ne serai pas parti. Maintenant t'as plusieurs options : soit t'es de mauvaise foi et tu trouves quelque chose à me reprocher pour ce soir et tous les autres de ta vie. Soit tu pars et tu décides de ne plus jamais me revoir ou tu peux rester dormir ici jusqu'à ce que tu ailles mieux. J'ai pas de préférence. » Ils sont opposés sur d'innombrables points, mais l'art du déni par pur égo, pour ça c'est sûr, ils sont de véritables soulmates.

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MessageSujet: Re: KORA 3   KORA 3 EmptyLun 6 Aoû - 17:17






☽ ft. kasey

You know I want you
It's not a secret I try to hide
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So don't keep saying our hands are tied
What if we rewrite the stars? Say you were made to be mine. Nothing could keep us apart, you'd be the one i was meant to find. Ne me pousse pas à bout, il impose, et elle implose, se stoppe seulement pour réprimer un haut le cœur lorsque le véhicule démarre. Il lui faut un moment pour dissiper le malaise, se rendre compte qu'il l'emmène, céder à une inexplicable panique intérieure—
C'est Kasey,
mais elle se sent, elle se sent vidée et angoissée et vulnérable et elle ne veut pas qu'il la laisse mais ne veut pas qu'il l'emmène, elle ne veut pas ne veut pas ne veut pas—
Laisse-moi sortir, elle tente avec toute l'énergie qu'elle parvient à rassembler, Laisse-moi— laisse-moi sortir ! Ils ont… déjà vécu cette scène, non ? Elle ne sait pas, elle ne sait plus, pensées mises à mal par les paysages qui défilent à pleine vitesse à travers la vitre et se fondent et se confondent et
elle veut sortir.

Le véhicule s'arrête dans un crissement de freins et de pneus sur l'asphalte humide d'une rue déserte, Noora se bat avec la porte à gestes fébriles jusqu'à parvenir à s'éjecter de l'habitacle suffocant. Elle prend deux, trois grandes bouffées d'oxygène (inspire, expire) mais l'air ne parvient pas à ses poumons brûlants et la drogue la terrasse de ses pleins effets et elle se sent un peu mourir de l'intérieur. Me touche pas, elle plaide quand il approche, et la panique met un temps à se résorber (elle l'étouffe, elle l'étrangle, elle l'assomme, et Noora plonge son visage entre ses mains pour échapper aux sensations, sans succès).

Elle perd le fil du temps,
ne saurait dire comment elle est revenue à la voiture, arrivée à l'appartement de Kasey ;
elle perçoit juste qu'elle s'effondre dans un lit et elle n'est pas sûre et ne se sent pas bien et— et elle n'aime pas ça
tente de se redresser, esquisse quelques phrases dénuées de sens,
la porte claque et elle s'effondre dans la pénombre.
C'est mieux, le noir, mieux que les folles lumières et le monde éreintant et son kaléidoscope de couleurs et les gens, c'est encore angoissant mais l'épuisement la happe. Pas vraiment un sommeil, mais le miasme troublant d'une quasi inconscience, comme un rêve lucide.  

Elle émerge un instant plus tard comme on s'arracherait à une eau glacée ; confuse, front tapissé d'une sueur froide, cœur au bord des lèvres, se demandant ce qu'elle fait la chambre de Kasey. Le doute ne dure pas, bien vite gommé par les flash de souvenirs qu'ils lui reviennent brutalement, succession d'images déplaisantes qu'elle aurait tout compte fait préféré gommer de sa mémoire.
Et Noora gémit entre ses paumes, mortifié, rongée par l'envie de se laisser engloutir par le sol ou de disparaître sans passer par la case discussion. Il faut pourtant bien affronter la réalité, éventuellement ; se redresser demande un effort considérable, inhabituel, mais elle s'extirpe du lit sur des jambes tremblantes. Elle est encore engoncée dans sa robe tâchée, pèse longuement le pour et le contre mais finit par en défaire la fermeture pour la laisser tomber à ses pieds. Encore groggy, elle enjambe le tissu amoncelé au sol, part en quête d'un vêtement de rechange — sélectionne un long t-shirt blanc, basique, parmi une montagne d'autres identiques.

Le pas hésitant, elle part en quête d'une trace de vie dans le logement silencieux, finit par retrouver Kasey à son studio — accompagné de son droïde. Tu dessines ? elle entame, espérant qu'un terrain neutre atténuera la tension latente et lui permettra d'échapper aux retombées. Mais bien sûr, il se tourne aussitôt vers elle avec sa tête des mauvais jours, pour se lancer dans une diatribe assassine que Noora n'assimile pas le moins du monde, l'œil vitreux et l'esprit nébuleux. Tu parles beaucoup trooop, elle geint lorsqu'il s'interrompt enfin. Si tu pensais que j'avais besoin d'un moralisateur sur le dos tu aurais pu me ramener directement chez moi, j'ai déjà un père. Elle est agacée, honteuse, mal à l'aise sous son regard qui la juge, et elle réagit toujours mal, sur la défensive, quand les reproches viennent de lui ; il la fait se sentir—
stupide. Je n'étais pas moi-même, ok ? Tu as bien vu que ce type a mis quelque chose dans mon verre— et oui : tu avais raison. Satisfait ? Elle lève les bras et les laisse retomber à ses côtés, mouvement exaspéré. Et navrée de n'avoir pas eu le temps et l'envie d'écrire ou de téléphoner, j'étais bouleversée et surmenée. J'avais besoin d'un peu de temps pour encaisser et gérer la situation, je ne pouvais pas deviner que tu disparaitrais de la surface du globe si je ne répondais pas à la minute près. Elle récupère avec réticence le verre d'eau ramené par Shahs, mais avale le cachet avec reconnaissance, espérant que les effets se déclenchent rapidement et atténuent la douleur qui lui martèle le crâne. J'étais avec Kassian, j'ai attendu ce moment toute ma vie et je ne regrette pas d'avoir été le voir. (…) Maintenant t'as plusieurs options : soit t'es de mauvaise foi et tu trouves quelque chose à me reprocher pour ce soir et tous les autres de ta vie. Soit tu pars et tu décides de ne plus jamais me revoir ou tu peux rester dormir ici jusqu'à ce que tu ailles mieux. J'ai pas de préférence. Elle pose le verre sur un coin de bureau, se frotte les yeux du talons de ses paumes en quête d'un semblant d'énergie. La soirée l'a drainée, la confrontation l'a drainée, mais elle serait incapable de dormir dans cet état — une énergie nerveuse vibre sous la surface de son épiderme et les idées se bousculent et l'assaillent, refusant de la laisser en paix. De toute façon, elle n'a pas ses somnifères, et à moins d'enfiler une nouvelle lignée de verres elle ne risque pas de s'endormir aisément.

Ses phalanges viennent triturer le rebord du t-shirt qui lui tombe sur les cuisses, son regard se rive sur ses gestes pour ne pas avoir à croiser celui, accusateur, de Kasey. Je suis désolée elle concède, de ne pas t'avoir écouté. Et que tu aies été forcé de quitter la soirée à cause de moi. Goût amer sur la langue, l'impression d'être constamment un poids à sa cheville, auquel l'univers l'a ligoté bien malgré lui. C'est ce que tu penses ? Que je te fais me courir après, que je t'utilise quand je vais mal et que je te jette ensuite ? Les idées se floutent, mais ce qui est certain — c'est que ça fait mal. Je croyais qu'être là l'un pour l'autre— c'était ce que faisaient les gens qui s'appréciaient. Mais si tu estimes— si tu considères que c'est à sens unique, que je ne fais rien pour toi et que tu es le seul à faire des efforts, alors— elle s'interrompt, nuque basculée en arrière et paupières closes, front et commissures plissés en une mimique désabusée, qu'est-ce qu'on fait là ?
Qu'est-ce que tu fais encore dans ma vie, et moi dans la tienne ?
Des larmes salées perlent au coin de ses yeux, qu'elle refuse de laisser couler. Elle les gomme de ses mains, Noora, expire profondément. Je n'arriverai pas à dormir. Si ça ne te dérange pas j'aimerais bien rester là, hm. Écrire un peu et— et demain je serai partie, elle demande, éteinte, mais trop éreintée pour songer à affronter sur le champ le trajet de retour.

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MessageSujet: Re: KORA 3   KORA 3 EmptyLun 6 Aoû - 21:07






☽ ft. noora

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What if we rewrite the stars? Say you were made to be mine. Nothing could keep us apart, you'd be the one i was meant to find.Il s'enfonce dans son fauteuil, joue avec un rubik's cube numérique sur lequel il faut taper sur chaque carré pour en changer la couleur, pendant que vient son tour des reproches. Il a le temps de colorer une surface entière avant qu'elle ne prononce ces mots qui lui font relever le regard « Tu avais raison » Ça a dû lui couter, tout comme de devoir subir le sourire triomphant du DJ à peine réprimé. Pour éviter de la contrarier davantage, il termine de colorer une autre surface avant de lui partager toutes les options qui s'offrent à elle, c'est là que son malaise connaît un bigbang. Il explose, jaillit dans ses gestes embarrassés, ourlant un pan du t-shirt trop large sur le haut de sa cuisse. Il aimerait pouvoir regarder ailleurs ( juste pour ne pas qu'elle puisse le prendre sur le fait ) « C'est ce que tu penses ? Que je te fais me courir après, que je t'utilise quand je vais mal et que je te jette ensuite ?Je ne sais plus ce que je pense, je ne sais plus où on en est, qui on est. T'es comme le début d'une parenthèse, moi la fin de la tienne et entre nous les ponctuations changent constamment. Là y'a une myriade de points d'interrogation avec des bouts de conversation qu'on n'arrête pas de reproduire parce qu'on ne sait pas où on va. Je croyais qu'être là l'un pour l'autre c'était ce que faisaient les gens qui s'appréciaient. Mais si tu estimes— si tu considères que c'est à sens unique, que je ne fais rien pour toi et que tu es le seul à faire des efforts, alors... qu'est-ce qu'on fait là ? » Un soupir sonore, si lourd qu'il en affaisse ses épaules est le préambule de ce qui suit. « Noora, je ne t'apprécie pas juste. Tu es là parce que tu es importante, je suis aussi fatigué que toi par tout ça. Je veux pas que tu... » Que tu penses que tout est de ta faute, que dans cette histoire il n'y'a que moi qui souffre. Il s'interrompt en la voyant essuyer ses yeux humides. Elle essaie de détourner son attention en mettant un terme à la conversation. Les mains du Siganais s'enfoncent sous sa manche, se soustrayant à un coup fatal d'une dague qui ancre sa peau de son chagrin.
Ses doigts frémissent, s'enroulent dans sa paume jusqu'à former un poing avant qu'il ne se lève. Il prend une inspiration fébrile, elle tremble dans sa gorge comme les prémices d'un sanglot lorsque ses phalanges hésitantes dévalent la peau nue du bras halé de la sylphide. Sa respiration se coupe sous la concentration. Aucun contact, tout de surface, comme s'il suivait les contours d'une vague sans ne jamais se mouiller.
« me touche pas ! » ; « laisse-moi ! »
Sa main retombe mollement le long de son corps, il opine du chef, cherchant autour de lui un outil à lui mettre à disposition pour écrire. « Tu peux prendre mon bureau. » Il se charge d'allumer l'ordinateur et d'ouvrir pour elle le traitement de texte tandis que lui s'installe à deux pas d'elle, s'occupant sur un autre écran. « Pardon » Sa cuisse touche la sienne, son bras effleure le sien lorsqu'il se lève de son tabouret pour récupérer son téléphone qui était de son côté. Il se rassoit en s'éloignant d'elle comme si son corps était recouvert de barbelés électriques.
Les minutes défilent avant que l'un comme l'autre réalisent qu'ils ne sont que deux idiots plantés devant un écran vierge, donnant l'illusion de s'occuper. Kasey se penche alors sur le « travail » de Noora qui le repousse pour ne pas qu'il puisse lire sa rédaction constituée essentiellement d'une page blanche et d'une recherche sur un site de vêtements pour une nouvelle robe. « Tu sais que je suis capable de voir ce que tu fais sans avoir à poser les yeux sur l'ordinateur ? » Comme preuve, il lui montre l'écran sur lequel il « travaillait » avec la même page internet ouverte sur le site qu'elle consultait. Ils se chamaillent un peu, elle s'insurge en l'accusant de ne rien avoir de mieux à faire que de l'espionner et lui se justifie en expliquant qu'il cherchait à s'inspirer de son texte pour commencer à composer quelque chose. « Dommage que Prada ne soit une muse que pour l'un de nous deux. » Le talon de la brune repousse le tabouret sur lequel il est assis. En guise de revanche, Kasey fait tourner une dizaine de fois le fauteuil à roulettes jusqu'à ce que Noora parvienne à l'arrêter d'un coup de pied dans le tibia. À la fin de son tour de manège improvisé, la chanteuse se retrouve avec un teint livide. Il suffit d'un coup d'oeil pour deviner qu'elle a le cœur au bord des lèvres. Kasey l'emmène à la salle de bains, relève la cuvette au-dessus de laquelle elle endigue sa nausée difficilement. Doucement, il dégage ses longues mèches brunes de son visage, s'excusant de l'avoir rendu malade tout en lui caressant le dos de sa main libre. « Promis, je regarde pas. » Front entre ses omoplates, il tient parole, couvrant sa nuque humide de son souffle chaud contre laquelle l'idée d'y déposer un baiser ne reste qu'à la frontière de son imagination.
Lorsqu'elle commence à se sentir mieux, Kasey se décolle d'elle, dos contre le mur glacé qui lui soutire un soupir de bien-être. Elle va au lavabo se rincer la bouche puis décide de le rejoindre ensuite. Un léger silence se fraie, il a sa place, ne dérange pas. Le jeune artiste le rompt dans le seul but de lui demander si elle va mieux ou si elle a besoin d'autre chose. « Tu veux aller te coucher ? On pourra écrire la chanson ensemble demain. Hm, je sais que tu ne voulais pas rester mais. » En s'occupant les mains, il réussit à élargir le trou de son jean au niveau du genou gauche. « J'aimerais bien que tu restes un peu. » Susurre-t-il à voix basse, comme s'il lui confiait un secret.

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MessageSujet: Re: KORA 3   KORA 3 EmptyMar 7 Aoû - 13:57






☽ ft. kasey

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What if we rewrite the stars? Say you were made to be mine. Nothing could keep us apart, you'd be the one i was meant to find. On ne sait pas où on va. Droit dans un mur, assurément. Hier, aujourd'hui, demain — rien ne change ; aussi liés que désaccordés. Il suit les lignes de son bras, mais elle écarte le courbe comme si l’approche l’avait brûlée. Ce n’est pas le contact qui blesse pourtant mais bien les mots qui l’ont précédé.

plus envie de faire le mec qui te court après, qui vient éponger tes larmes et qui peut disposer juste après—

Il lui accorde de rester au studio, active d'un doigt l'écran virtuel et ouvre sur la surface tactile ainsi apparue le logiciel dont il se sert pour écrire. Proximité oblige ils ne cessent de s'effleurer, avant qu'il ne s'écarte. Noora tourne un peu son siège et relève ses genoux contre elle, non sans les emprisonner à l'intérieur du t-shirt qu'elle porte.
À son bras l'écran de son téléphone s'allume pour la millième fois sous l'effet d'une notification, énième appel manqué de son garde-du-corps slash homme à tout faire slash babysitter. Cette fois ce sont des clichés qu'il lui envoie — série de photos prises à la soirée, montrant sa robe tâchée de vin et son départ anticipé avec Kaz. Avec ça, six ou sept messages supplémentaires arrivent comme une avalanche, pour lui rappeler que la robe était un prêt temporaire supposé faire de la publicité à la marque, que la ruiner ne faisait pas partie du plan et du budget. Elle qualifierait les texto d'incendiaires s'ils n'étaient truffés de tentatives d'atténuer l'impact des reproches, ambivalence due au fait que depuis qu'il a remplacé Tarjei à ce post, il n'est jamais tout à fait parvenu à trouver sur quel pied danser avec Noora : familiarité ou distance, respect obséquieux ou honnêteté crue. Elle laisse les messages sur lu sans y répondre, se réfugie dans l'écran et tente d'apposer les lignes qu'elle a en tête depuis des jours ou semaines — sans succès.
Impossible de se concentrer avec Kasey à quelques pas d'elle et pas un gramme d'Arkham, et encore moins d'Ice Red, dans les veines.
À la place elle zone sur des site d'achat en ligne tout en se prétendant immergée dans le travail, jusqu'à ce qu'il interrompe le manège en révélant qu'il a la main sur son écran.
Ça finit en bataille rangée et, comme toute bagarre, elle fait des victimes — en l'occurrence, l'estomac malmené de Noora, qui lui vaut de finir à genou devant la cuvette des toilettes, Kasey à ses côtés. Tu veux aller te coucher ? il offre lorsqu'elle se cale à ses côtés contre le mur, occupé à triturer les déchirures de son bas du bout des doigts.
Noora détourne le regard (ou tente de, mais ne cesse d'y revenir au bout du compte) —
elle a toujours eu un faible pour la façon dont ses muscles se dessinent à travers les accrocs striant ses jeans. On pourra écrire la chanson ensemble demain. Hm, je sais que tu ne voulais pas rester mais. J'aimerais bien que tu restes un peu. Je veux rester— elle rectifie avec un peu trop de précipitation, se racle délicatement la gorge pour tempérer son empressement. J'ai juste pas envie de dormir. Il faut que les mots quittent ses lèvres pour qu'elle perçoive leur ambiguïté. Elle pique un fard lorsque leurs regards se retrouvent, soulagée de supposer que l'achromatopsie de Kasey l'empêchera de le percevoir. J-je veux dire que je n'arriverai pas à dormir— tu sais, mes insomnies, elle corrige un peu misérablement. Dépendante de sa multitude de comprimés, Noora, toujours, mais elle sait qu'il peut comprendre puisque sujet au même tourment.
(Quoique dans ses bras à lui elle ait eu moins de mal à trouver le sommeil autrefois)

On peut prendre l'air ? elle quémande, encore un peu sujette au malaise. Mais si l'appartement est agréablement climatisé, l'air sur la terrasse est pesant, nuit estivale caniculaire et thermostat abordant les 30° en dépit de l'approche de minuit et de l'air adouci par la Camanchaca. Noora se penche par-dessus le balcon, à moitié dans le vide pour regarder les lumières de la ville, puis lève les yeux vers le ciel constellé de satellites en guise d'étoiles artificielles.

C'est à la fois agréable comme une évidence et difficile comme un outrage, d'être là après… tout ce qui s'est passé. Difficile d'être ici, libre à nouveau mais avec le cœur aussi lourd qu'une enclume, encore alourdi par la culpabilité. Tu sais, je— elle s'humecte les lèvres, cherche ses mots, je ne voulais pas t'ignorer mais après la rupture c'était… ça ne semblait pas très correct, ni même juste, de chercher du réconfort auprès de toi. Ça fait encore mal comme une plaie encore sensible, cicatrisée en partie seulement. C'était pour le mieux (la séparation) mais ça n'en est pas agréable pour autant, moins encore quand il lui semble avoir réellement perdu Mikha. En tant qu'ami. Et les rires, et la complicité du début, et tous les souvenirs—
Mais ce n'est pas— c'est pas aussi douloureux que quand je t'ai perdu toi, elle chuchote comme un secret, espère qu'à travers le lien que partagent les garçons Mikhaïl ne percevra pas cet aveu. Elle n'a jamais voulu le blesser, blesser aucun d'eux à vrai dire ; elle n'a jamais voulu tout ça. C'est pas le même… déchirement. La sensation d'avoir perdu une part de moi. Noora se détache de ses traits, suffocant d'évoquer les émotions d'alors face à lui. C'est plus aisé, d'accrocher ses prunelles aux tours semées à l'horizon, vibrantes de couleurs et à moitié perchées dans les nuages. C'était comment ? Altea. De ce que j'en ai perçu c'est— vraiment très différent d'ici. Elle s'interrompt brièvement, pensive, avant de tourner la tête, menton appuyé sur son épaule que relèvent ses avant-bras appuyés sur la rembarde. Et ton jumeau ? Il te ressemble vraiment comme deux gouttes d'eau ? La sienne, de—
de jumelle
elle ne lui ressemble pas beaucoup.
Leurs mères se sont bien appliquées à les dissocier à coup de chirurgies, l'une consciemment et l'autre involontairement.

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MessageSujet: Re: KORA 3   KORA 3 EmptyMer 8 Aoû - 17:35






☽ ft. noora

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What if we rewrite the stars? Say you were made to be mine. Nothing could keep us apart, you'd be the one i was meant to find.« Je veux rester. » Conteste-t-elle à sa grande surprise qui vire au sourire béat lorsqu'elle ajoute « J'ai juste pas envie de dormir. » Elle camoufle le sous-entendu volontaire ou non, en mettant sur la table ses soucis d'insomnies. Il ment mal, très mal lorsqu'il confirme. « Je sais, je ne pensais pas à autre chose. » Ses commissures sont comme doucement étirées par un fil invisible, le regard de Nora a beau vouloir le découper, sa demi-lune mutine demeure indélogeable.

Sur la terrasse l'air est lourd, Kasey pince son haut entre son pouce et son index pour le décoller de son torse et se ventiler tandis qu'elle se penche sur la rambarde. Il reste un peu en retrait, les yeux rivés sur elle, elle sur le firmament qui semble plus chargé en lumières que les soirs précédents. « Tu sais jeHm ? » Dit-il pour l'encourager à poursuivre. « Je ne voulais pas t'ignorer mais après la rupture c'était... Ça ne semblait pas très correct, ni même juste, de chercher du réconfort auprès de toi. » Il comprend et pourtant ne trouve rien à dire pour la réconforter. Ils subissent l'un comme l'autre encore une fois l'ambiguïté de leur relation qui se confirme lorsqu'elle lui avoue qu'il a été un dommage collatéral plus sévère que Mikha. Sa poitrine est piquée à vif à cet aveu, il aimerait avoir le pouvoir de les débarrasser de cette douleur qui s'avère être une hydre inexorable. Noora a peut-être raison sur ce point, sur le fait qu'ils sont des âmes-soeurs maudites.
Il aurait pu donner cette lettre, il aurait pu lui courir après dans le couloir de l'immeuble pour tout lui expliquer suite à leur dispute de couple factice qui a mené à leur rupture pourtant bien réelle. Il aurait pu faire un tas de choses et il n'a rien fait.

Il ne répond pas, ni à la confession, ni au subtil mais attentionné changement de conversation qui élance tout de même un peu lorsqu'elle fait référence à Kassian car tous deux songent malgré eux à Jaz, au scandale des Grammys et au fait qu'il n'a pas été là alors qu'il l'avait promis.
« Je. » Il se rapproche, tête basse, accablé par toutes les connexions de leur histoire qui auraient pu se faire si les « et si » n'avaient pas été des spéculations mais des moments clés qui auraient pu corriger tout ce qui les a conduit à ce chemin scabreux où ils ne cessent de s'écorcher le myocarde.
Les grandes promesses et les belles paroles ont comme un goût de sable, il n'aime les formuler que lorsqu'il est sûr et certain de pouvoir les tenir ou de les penser sincèrement. Son père n'a jamais été foutu d'être franc, il a été source de nombreuses déceptions quand Kasey était petit. Aujourd'hui ça l'est toujours mais beaucoup moins pour la simple et bonne raison qu'il n'a plus d'attente or celle d'être déçu à nouveau. Il ne veut pas être ça, reproduire ce qu'il a subi en lui promettant d'être là alors qu'il a failli à son devoir.
Il laisse les mots de côté en se rapprochant d'elle, imbriquant leurs phalanges sans hésitation. Il veut cette étreinte assurée, serment tacite de sa présence et d'un quelque chose qui se devine à la façon dont il la regarde mais ce n'est pas le plus important là maintenant et il lui fait comprendre lorsqu'elle essaie de se dérober à son contact une énième fois. Il ne la laisse pas partir, il ne peut et ne veut plus jamais la laisser filer sans essayer de la retenir. À l'époque il manquait de courage mais aujourd'hui, pour elle, il est plein de hardiesse.
Ils se dévisagent, l'haleine en attente des prochains événements qui restent en suspens jusqu'à ce que ses lèvres se meuvent pour exprimer sans le moindre son « Tu ne m'as pas perdu. » Réminiscences de ces soirées passées à la fenêtre de l'autre, improvisant toutes sortes de façons de communiquer silencieuses ou peu sonores. Celle-ci avec les mots écrits à l'aide de la buée et des conversations sms sur les toits, faisait partie de l'une de leurs préférées. Elle lui répond quelque chose mais lui fait semblant de ne pas comprendre, la forçant à s'appliquer en articulant démesurément. C'est plus fort que lui au bout du deuxième essaie il pouffe de rire. Ils se bousculent, se donnent de petits coups d'épaules en riant bêtement dès que l'un tangue sur ses pieds et manque de perdre l'équilibre.
Kaz profite de leur trêve pour lui répondre au sujet de ses vacances improvisées à Altea. « Oui c'est différent, ils n'ont pas la même technologie que nous. Je pense que je suis né dans le bon monde, univers ? J'ignore comment appeler ça. » Il  lui décrit les paysages, le fait qu'ils n'aient pas besoin de compteur pour vivre ainsi que toutes les petites choses qui lui ont semblé étranges comme les dons des altéans et des détails plus infimes comme leur style musical et vestimentaire. « Physiquement Kassian et moi on est pratiquement indissociable si on omet ses cicatrices et changements corporels. » Son esprit fait le vide en y songeant, il a une absence qui s'éternise avant que Noora ne trouve ça trop étrange et lui fasse remarquer. « Pardon. Je disais quoi ? — Oui c'est vrai, merci. Mais la ressemblance s'arrête là, j'ignore si tu le supporterais longtemps et vice-versa. » Il a le sentiment que sa voix ne fait que la traverser, comme si elle était devenue un fantôme à son tour. Il coule un regard sur la vue qu'offre son balcon : hautes tours élégamment éclairées, quelques drones à la place des messagers ailés. En contrebas la saveur du vertige, tout semble calme hormis dans le parc adjacent où flâne la jeunesse dorée de Sigan, qui rentre après une nuit sûrement bien animée dans un club où il a suffi de montrer son avant-bras pour entrer. Souvenirs de sa pré-adolescence avec Noora et les autres, les rois du monde précoces jusqu'à ce qu'il ait été destitué de son trône et ne puisse plus fouler leur univers. Il y'a un soir en particulier très frais dans sa mémoire, encore un « et si » qui s'ajoute à sa liste.

C'était à peine quelques semaines avant le scandale de son père, avant même l'histoire de la lettre. L'école avait organisé un bal, la soirée en elle-même ne connue pas les débordements escomptés mais elle a eu le mérite de bien se dérouler. Les boissons étaient à peine relevée en alcool, les chaperons avaient soit l'air de sévèrement subir le fait d'exister, soit de s'émerveiller en voyant sous leurs yeux les premiers flirts de leurs enfants. Evidemment la mère de Kasey n'aurait raté ça pour rien au monde, c'est même elle qui avait participé en grande partie à l'élaboration de la fête. Du thème ( spatiale ) au choix de la musique, tout avait été orchestré par ses soins. Tout le long de la soirée Kasey attendait que sa mère tourne le dos, regarde ailleurs, il avait même conçu une stratégie savamment élaborée pour l'éloigner une petite demi-heure mais son plan échoua. Quand vint le fameux slow, Kasey et Noora ne firent que se regarder. Ils se trouvaient pourtant à l'opposé l'un de l'autre pour ne pas se faire remarquer par l'oeil affuté de madame Milton. Dès qu'un élève occultait la vue, ils cherchaient vite à se retrouver, donnant l'air de danser sur place. Chaque fois qu'ils y parvenaient leur sourire s'élargissait jusqu'à se mirer dans leurs yeux. Puis un autre que lui finit par l'inviter à danser, encore une fois il laissa filer sa chance, échec qu'à l'époque il n'aurait jamais subodoré aussi conséquent.

« Si tu veux on peut parler de Jaz, de ta mère et de tout ce que tu veux d'autres mais j'ai souvent l'impression de me tromper quand on évoque le sujet, de ne pas trouver ce qu'il faut dire pour que tu te sentes mieux. Cependant je peux essayer mais si tu n'en as pas envie, je peux te confier quelque chose ? » Elle acquiesce et sa façon de le faire est adorable, ses commissures s'étirent discretement à cette pensée. « J'aurais dû t'inviter à la fête de l'école, j'aurais aimé danser ce slow avec toi, j'aurais voulu avoir le courage de te remettre cette lettre en mains propres et si c'était possible, je referai tout autrement mais ça ne l'est pas. Je n'ai plus envie de faire les choses de travers avec toi, je pense qu'on a assez vécu dans un scaphandre pour ne plus jamais avoir envie d'en porter un à nouveau et pourtant. Je suis « libre », je ne les ai plus sur le dos mais sans toi, c'est comme si j'en portais un constamment. » Le sentiment que sans elle, il vit en apnée.

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MessageSujet: Re: KORA 3   KORA 3 EmptyMer 8 Aoû - 20:26






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What if we rewrite the stars? Say you were made to be mine. Nothing could keep us apart, you'd be the one i was meant to find. L'atmosphère entre eux est toujours chargée d'évidences aussi tacites qu'inavouées, inassumées, mais aussi de regrets, de remords souvent. Tant de souvenirs qui tantôt adoucissent tantôt souillent la toile de tourments ineffables ; tantôt promettent de les lier à jamais, tantôt menacent de les briser.

Tu ne m'as pas perdu, il jure, et les mots mimés, quoique silencieux, réduisent l'univers au silence pour être les seuls sons audibles — les seuls que puisse percevoir son cœur.
Et elle voudrait— elle voudrait vraiment ne pas pleurer à nouveau mais il a ouvert les vannes à coup d'aveux bouleversants. Elle lève leurs avant-bras (leurs mains sont encore jointes et elle ne peut, ne veut pas lui échapper) pour caler ses poignets devant ses yeux, pudique dans le débordement de ses émotions, honteuse d'avoir à ce point contribué à les mener l'un comme l'autre au bord du gouffre.
Ça fait du bien et ça fait mal, tout à la fois, il est proche et éloigné, accessible et interdit à la fois. Interdit parce qu'elle est rongée, Noora, rongée par ses peurs, peur de ne pas parvenir à s'accrocher à lui assez fort, peur que tout s'achève encore, peur des obstacles humains qui se dresseraient entre eux. Mais aussi rongée par ses remords, par la crainte de briser pour de bon les lambeaux de complicité épars qui flottent au vent sans tout à fait réussir à les réunir à nouveau Mikha et lui. Elle n'aime pas être coupable de ça, d'avoir été en travers, même inconsciemment.
Il est plein de courage et de volonté mais elle n'a pas changé, poupée paralysée à la seule idée de se laisser être vulnérable,
parce qu'elle joue la facilité, Noora, en se donnant un peu mais pas trop, en se barricadant souvent, en entravant son propre bonheur à défaut de penser pouvoir le préserver.

Mais ça reste— ça reste beau, comme un feu d'artifice déchirant la voûte céleste, comme les couleurs du crépuscule, comme un délice sur les papilles, ça reste beau.  

Elle écarte timidement leurs mains pour les caler contre ses zygomatiques, lui livrant ses yeux humides et ses commissures étirées d'un sourire timide. And I'm still yours, after all this time. Always.
Il prétend ne pas déchiffrer, et lorsqu'elle fait mine se répéter elle n'ose plus — parce que c'était trop vrai et juste— juste trop, alors à la place elle lui assène une tape de ses sweater paws et souffle You're an idiot ! et comme toujours ils se bagarrent, ou font semblant de, à défaut de pouvoir garder les mains loin de l'autre. Il change de sujet et elle est soulagée ; qu'il n'ait rien demandé tout de suite, parce qu'elle n'est pas encore tout à fait elle-même, qu'elle est encore un peu la Noora de Mikha, celle qu'il serrait contre lui avec tendresse ou claquait de son égo mordant, et qu'elle doit encore faire le deuil de ça. Elle ne veut pas du passé entre Kasey et elle ; ne veut pas rebondir grâce à lui ou se reconstruire en se reposant sur lui. Elle voudrait être quelqu'un sur qui il peut compter aussi, quelqu'un qui ne s'effondre pas en larmes en songeant à son ex à la vue d'une photo, d'un lieu, d'un objet oublié.
Elle ne veut pas non plus être la Noora que Kaz a connu, celle qui a été sienne mais jamais tout à fait : cachée derrière des masques invisibles, réduite au silence par son manque de volonté et de caractère face à sa mère, la Noora qui se laissait porter et qu'il trainait difficilement avec lui dans l'espoir de la sauver d'une noyade volontaire. Elle voudrait être une Noora dont il puisse être fier.

Il parle de son jumeau avec intensité ; il parle d'eux comme il parle de sa musique, comme un bout de lui. Et c'est amusant— enfin : Mais la ressemblance s'arrête là, j'ignore si tu le supporterais longtemps et vice-versa. Elle s'outre. Quoi "et vice-versa" ? Ça veut dire quoi ? Je suis soulante c'est ça ? Oooh mais vas-y assume, c'est ce que tu voulais dire hein ? N'im-por-te quoi, je ne suis pas du tout— non mais, on aura tout entendu, je ne suis pas du tout soulante ! Je suis super sympa— tu ris ? Je rêve tu te moque de moi ! Elle attrape une des deux bouteilles d'eau discrètement amenées par Shahs pendant leur échange (surprise qu'il en ait mis une pour elle, quoique ; elles étaient toutes les deux clairement posées du côté de Kasey, peut-être lui étaient-elles destinées) et la dresse devant elle telle une épée. En garde, manant. Je ne vous laisserai pas porter atteinte à mon honneur. Les yeux plissés avec une gravité feinte, mais il se contente de contourner sa garde d'une main pour saisir son poignée "armé" et tenter de la priver de la bouteille. Elle résiste tant et si bien que le contenant finit au sol, eux excessivement proche, assez pour que l'horizon de Noora ne soit plus saturé que des galaxies colorant les prunelles de Kasey.
Elle lève une main un peu tremblante, un peu hésitante pour la poser contre sa joue. Puis la suivante, de l'autre côté de son visage, et ses paumes remontent jusqu'à ses yeux pour les recouvrir de ses paumes. Hissée sur la pointe des pieds, elle souffle contre ses lèvres : J'aimerais être de ces âmes-sœurs à même de t'offrir les couleurs… Mais elle n'a jamais été apte à lui faire voir le monde autrement qu'en gris, et quand elle écarte lentement les mains, son sourire est un peu triste.

Plus que la hauteur, leur proximité donne le vertige ; elle s'écarte, s'occupe les phalanges en les enroulant à la balustrade à nouveau, pour contenir le feu qui lui court dans les veines. Il évoque le quotidien et— elle ne veut pas en parler, pas vraiment. C'est un peu injuste sans doute, parce qu'elle n'a jamais été honnête avec lui quant à ce qu'elle ressent vis-à-vis de Yasmeen, n'est jamais parvenue à se confier tout à fait malgré tout ses efforts pour se montrer attentif. Mais revenir à ce sujet maintenant, ce serait briser leur bulle, et Noora veut faire perdurer l'utopie jusqu'au matin. Il lui offre une alternative, une échappatoire qu'elle saisit sans voir le danger, et les mots qu'il lui offre — la déclaration la secoue jusqu'aux tréfonds de l'âme. C'est pas comme tout à l'heure, pas une simple phrase gorgée d'émotions ; ce sont ses sentiments à nus, et ses regrets, et ses résolutions. Et c'est peut-être une demande, une requête ; une façon de quémander qu'à son tour elle leur accorde d'essayer à nouveau.

Elle penche la tête à nouveau, Noora, nuque ployant sous le poids de ses hésitations. Son front trouve appui sur la clavicule de Kasey, ses poings serrés s'agrippent à son haut et ses épaules redressées lui avouent tacitement toutes les peurs dont elle n'est pas parvenue à se départir, toutes les barrières qui la retiennent en arrière. Je— elle entame, mais sur sa langue les mots se font cendres, meurent avant de franchir la barrière de ses lèvres. Arythmie dans le myocarde ; elle panique, essaye mais flanche. Ferme les yeux pour, sans affronter son regard, songer à son sourire, et à sa chaleur, et à ses qualités, et à tous ces défauts qui la rendent folle. Folle de toi, elle sourit, rit juste un peu mais suffoque aussitôt, s'interrompt, déglutit, inspire, expire, réitère. Je suis folle de toi. Je t'aime.

Et une fois que c'est dit, enfin, c'est une enclume qui s'évanouit, qui cesse de peser sur sa cage thoracique et lui offre de respirer pour de bon, pour la première fois depuis longtemps. Ça a toujours été toi. Et elle espère que la chute ne soit pas trop sévère, craignant l'impact d'un ascenseur émotionnel, parce qu'il y a toujours un — Mais je— Elle se mord la lippe, ferme fort les yeux, puise du courage dans la pénombre de ses paupières avant de braver les yeux de Kasey. J'ai besoin de temps. J'espère que tu comprends, et il n'y a pas d'excuses, parce qu'elle en a besoin. Pour elle, pour eux. Pour ne pas tout ruiner dès le départ, parce qu'elle est encore abîmée.

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MessageSujet: Re: KORA 3   KORA 3 EmptyVen 10 Aoû - 20:59






☽ ft. noora

You know I want you
It's not a secret I try to hide
I know you want me
So don't keep saying our hands are tied
What if we rewrite the stars? Say you were made to be mine. Nothing could keep us apart, you'd be the one i was meant to find.« J'aimerais être de ces âmes-sœurs à même de t'offrir les couleurs… » Un sourire transfigure son visage. Sa voix, ses paumes, son haleine. Elle est si proche et si loin à la fois, comme un rêve intangible. Ses mains lui rendent progressivement la vue, cap sur un îlot de tristesse qui porte à la dérive ses songes oniriques. Il replace ses paumes contre ses paupières, lui précisant que cette fois-ci, il attend d'elle qu'elle affiche un sourire à faire pâlir de jalousie l'astre flavescent. Il s'écoule peut-être dix secondes avant qu'il n'écarte les doigts bagués de Noora pour vérifier si elle a tenu parole, c'est un peu mieux mais ce n'est toujours pas ça. Le jeune prodige tente alors la flatterie, exagérant sur tout ce qu'il trouve à redire d'elle. Il évoque la vénusté de ses traits avec grandiloquence, se moque gentiment d'elle en lui lâchant des phrases toutes faites sur la beauté de ses yeux, ceux qui ont volé toutes les étoiles de l'univers pour s'y refléter. Il ne cesse que lorsqu'elle couvre sa gêne d'un rire qui démange ses petits poings qu'il attrape pour les serrer autour de sa taille. « Je n'ai pas besoin des couleurs. » À la façon dont il l'enlace à son tour, il laisse aisément deviner pourquoi.
L'étreinte s'éternise jusqu'à ce que leurs membres soient trop engourdis pour continuer. Elle s'écarte de lui et il ne réalise qu'il a arrêté de respirer que lorsque l'air lui manque. Inconsciemment il s'était calé sur elle, en s'éloignant, elle a emporté son souffle et a laissé à la place une brume si dense qu'il a l'impression d'avoir la boussole de ses idées complètement détraquée.
C'est là qu'il évoque Altea, Kassian, qu'il lui parle d'elle et enfin il y'a cette confession qu'il a puisé au fond du fond de ses entrailles. Cette déclaration fait écho en elle, elle a l'être désorienté. Il regrette aussitôt, non pas ce qu'il a dit mais le moment qu'il a choisi pour le faire. Ce n'était peut-être pas le bon timing mais à Sigan littéralement chaque minute compte, surtout pour eux qui en ont déjà trop perdu.
Elle s'avance, tête contre son buste, mains agrippées à lui. Il s'empêche de déglutir, de montrer la moindre incertitude car il est sûr de pouvoir honorer ses paroles. Ce dont il est moins certain ce sont les effets de leur portée sur elle qui n'est probablement pas encore prête à pouvoir aller de l'avant vis-à-vis de Mikha et de leurs entraves de toujours, leurs familles respectives.
Pour le moment elle est toujours là, pas de porte qui claque, de scène dramatique à réveiller l'immeuble. Elle est toujours là.
Il boit ses paroles son « je » puis les autres « folle de toi. » Pourtant ça sonne bizarre à son oreille. Heureusement, elle répète chacun de ses mots et y ajoute un « je t'aime. » Point final qui rend sa vision trouble, rouge. Rouge comme ce qui farde ses lèvres, c'est intense, si fort que ça lui fait mal au crâne. « Ça a toujours été toi.» Il ne voit que ça, qu'elle. Tous ses sens sont à la merci de Noora. Il n'y'a que les endroits qu'elle touche de lui qu'il peut ressentir, il n'y'a que sa voix qu'il distingue entre tous les sons de l'univers, il n'y'a que son odeur qui trouve grâce à son odorat. Il n'y'a qu'elle... Puis, la couleur s'estompe graduellement. Son palpitant panique, ses yeux cherchent à comprendre et à défaut, de se souvenir de tout ce qu'il a pu voir. Ses pulpes effleurent les deux croissants de chair généreux mais tout devient à nouveau fade. Noir et blanc, blanc et noir. « Mais je— J'ai besoin de temps. J'espère que tu comprends. » Il hoche la tête, avec le même sourire triste qu'elle arborait tantôt. « Oui je comprends. » Il embrasse son front, tire à nouveau sur le fil de ses commissures pour que ça ait l'air plus vrai. C'est là que le téléphone de Noora s'éveille, elle s'excuse pour prendre l'appel ( vu son expression il s'agit sans doute de sa mère.) Kasey la laisse tranquille, profite de ce temps en tête à tête avec lui-même pour remettre les choses à plat, décortiquer tout ce qui vient de se passer.
Il est partagé entre l'euphorie et le... Il ne sait pas trop. C'est comme de monter sans fin en attendant la chute du grand 8 et une fois qu'il dévale la pente aucune sensation, le vide complet.
Oui, c'est ça qu'il ressent. Tout et rien en même temps.
Il songe aux couleurs vibrantes, plus vives qu'à travers les yeux des gens de son cluster. Rapidement il déduit que leur lien unique y est pour quelque chose. C'est pour cette raison qu'il garde ce secret pour lui, pour ne pas précipiter les choses et faire naitre un sentiment de culpabilité supplémentaire chez elle.

Pour ne plus penser et s'occuper le temps qu'elle revienne il file à son studio, tente de finir un projet en cours mais tout ce qu'il parvient à faire c'est de s'écrouler avec son casque audio sur les oreilles.
Noora arrive un certain temps après, le débarrasse du casque en lui conseillant tout bas d'aller se coucher. Il opine en se redressant, la joue droite quadrillée par les touches sur lesquelles il s'est assoupi. Lippes attendries, Noora passent ses bras autour de lui l'encourageant à rejoindre son lit. « Non, je te le laisse. » Un débat de courte durée à base de « je veux pas que tu dormes sur le canapé. — moi non plus. » tombe sur un commun accord, tous deux finissent par se convaincre que la meilleure option est celle de dormir ensemble dans la chambre à coucher. Le seul réfractaire à cette idée est Shahs qui décide d'entraver leur plan en laissant tout l'appartement allumé et ça malgré les efforts du duo pour éteindre derrière lui. « Shahs ça suffit, on est fatigué. » Le droid émet un bruit semblable à du mécontentement et se retire pour aller se cacher quelque part.
C'est harassé qu'ils regagnent les draps pour la troisième ou quatrième fois de la soirée. Tous deux restent à une distance raisonnable l'un de l'autre, admirant le plafond à défaut d'autre chose. Kasey évite sciemment d'évoquer la conversation téléphonique de Noora avec sa mère, néanmoins une seule question lui importe suite à cet appel. « Ça va ? » Elle est laconique mais répond que oui, il n'a pas besoin d'un coup d'oeil à ses phalanges pour subodorer le contraire. En signe de soutien, sa main glisse dans la sienne, ultime contact charnel qu'il scelle d'un « bonne nuit » et qui demeure jusqu'au matin.

Le soleil fauche son réveil à dix heures tapantes. Kasey s'empresse de tirer les rideaux pour que Noora puisse poursuivre sa nuit. Bonheur aux lèvres lorsqu'il se retire avec un dernier regard pour elle, sa robe tachée à la main qu'il envoie au pressing dans la foulée. Sur le chemin du retour il a comme un sentiment dérangeant, celui d'avoir oublié quelque chose d'important. Ça le tourmente jusqu'à ce qu'en bas de chez lui, la voiture de sa mère lui rappelle qu'elle devait lui rendre visite.
Il court jusqu'à l'ascenseur, appuyant une bonne dizaine de fois sur le bouton, jugeant le manque de réaction de l'appareil terriblement excessif. Il serait bien tenté de prendre l'escalier mais est découragé rien qu'à l'idée de gravir plus d'une trentaine d'étages à pied.
En se précipitant sur le code de sa porte, il manque de la bloquer pour l'avoir mal composé deux fois à la suite. Sur le palier, il trouve sa mère furibonde avec une Noora assise à la table de la cuisine qui semble elle aussi avoir de la mauvaise humeur à revendre. « Bonjour. » Il l'enlace, elle tente de résister en ne lui rendant pas son étreinte mais finit par céder en le serrant plus fort encore dans ses bras. Elle s'escrime à conserver son irritabilité malgré les embrassades. Les deux jeunes artistes échangent un regard, se communiquant leur désarroi.
« La soirée d'hier était mouvementée. » Amorce-t-elle avec dans la voix un lourd sous-entendu. Il est prêt à se braquer mais tâte le terrain pour en savoir davantage sur ce à quoi elle fait allusion. « On n'est pas rentré très tard, Noora était fatiguée.Fatiguée. » Ils peuvent discerner les guillemets autour de son mot, elles hurlent presque. « Oui fatiguée. Qu'est-ce qui se passe ? — Encore une fois on parle de vous dans la presse, puis il y'a ces photos qui circulent de vous au balcon. Tu aurais su tout ça plutôt si tu avais répondu aux appels de ta mère. » Il reste coi, il sait que dans ce genre de situation il n'a pas voix au chapitre. « J'ai oublié mes lunettes dans ma voiture, tu peux aller les chercher ? » Il sait, tout comme Noora, que ce n'est nulle autre qu'une excuse grosse comme le monde pour poser un traquenard à la jeune Vanetti mais il obéit pour ne pas aggraver leur cas. Tout en rejoignant le parking, il lui envoie un message en lui promettant de faire au plus vite.
Madame Milton s'installe à la table où se trouve Noora, plus intimidante que jamais. Elle fait vite, car elle sait que son garçon va surgir d'une minute à l'autre. « J'ignore à quoi vous jouez mais tout ça. » Elle désigne les photos sur son téléphone. « Ce n'est pas pour mon fils. Il n'a jamais voulu tout ce à quoi votre maudite famille aspire, toute cette médiatisation ça l'a rendu malade. Vous l'avez poussé sous les feux des projecteurs, vous lui avez fait du mal. Où étiez-vous quand il était reclus chez lui, trop angoissé pour sortir ? Où étiez-vous quand nous avons dû déménager ? Pas un appel, pas un message. Il était seul et maintenant qu'il est à nouveau quelqu'un vous rôdez autour de lui ? Kasey n'est pas un vulgaire objet qu'on délaisse puis qu'on récupère une fois qu'il gagne en valeur. Je ne me suis pas interposée la première fois mais cette fois-ci, peu importe votre lien, je me mettrai entre vous et je ferai de votre vie un enfer. C'est bien compris ? Ne l'approchez plus, ne l'appelez plus, oubliez le ou sinon je vous le ferai regretter. »

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Noor Vane
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MessageSujet: Re: KORA 3   KORA 3 EmptySam 11 Aoû - 22:47






☽ ft. kasey

You know I want you
It's not a secret I try to hide
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What if we rewrite the stars? Say you were made to be mine. Nothing could keep us apart, you'd be the one i was meant to find. C'est trop tôt et elle a besoin de temps mais leurs corps qui se retrouvent et s'aimantent semblent ne plus pouvoir se contraindre à la distance. Il y a toujours… un contact, même un petit rien, car quoique quémandant de lui de la patience elle a ouvert les vannes, avoué à Kasey autant qu'à elle-même des sentiments trop longtemps enfouis et qui à présent débordent incontrôlablement.

C'est un appel de Sharzad qui les oblige à renouer avec la réalité ; cette fois Noora ne peut pas juste l'ignorer, les conséquences ne seraient que pires, et elle suppose— elle suppose qu'il est préférable de se confronter à la difficulté plutôt que d'attendre de voir pointer toute sa team au bas de l'immeuble. Perspective déplaisante et clairement éprouvante.

Avec sa mère, ce n'est pas pareil, depuis ce qui s'est passé avec Yasmeen. Ce n'est jamais tout à fait évident car plus rien de va vraiment, le quotidien s'est mué en cauchemar et les comprimés ingurgités ne cessent de se multiplier. Regard vitreux, souvent, teint blême ; et comme Noora elle s'effondre parfois, sauf que c'est terrifiant — terrifiant, de voir craquer quelqu'un qu'on croyait invulnérable.
Elle n'a pas les épaules pour gérer, Noora. Gérer sa propre détresse, et celle de sa mère, la vulnérabilité masquée sous des couches et des couches de défenses qui, une à une, cèdent depuis la révélation. Elles revivent à l'envers le fil de leur vie, rejouent des scènes et des haines qui autrefois semblaient légitimes, mais qui ne s'avèrent que crève-cœur lorsque le rôle de la cousine honnie s'avère attribué à une… une fille, une sœur. Qui, elle, connaissait la vérité, depuis allez savoir combien de temps. Ça fait mal et elle ne voulait pas y penser, Noora, pas ce soir. Ne voulait pas se replonger dans cette tourmente, trop lâche ou trop égoïste ; elle aurait voulu d'une soirée sans culpabilité, sans peine, sans heurt.
C'est toujours trop demander, pourtant, parce qu'on ne se défait pas de son sang. Pas même quelques heures. Il bat au creux des veines et se rappelle au bon souvenir à la moindre occasion— sous forme d'un coup de téléphone en l'occurrence. Où es-tu ? elle explose, mentionne le garde-du-corps rentré sans Noora, les appels sans réponse, le rapport qui lui a été fait de la soirée. Ajoute : Tu as perdu la tête ? Et Noora l'imagine redressée sur ses oreillers, contre sa tête de lit, en dépit de l'ordre du médecin de rester allongée. Imagine s'affoler les appareils chargés de mesurer son rythme cardiaque et sa tension et tant d'autres données encore ; et la voit d'ici encaisser un malaise causée par la brusque poussée de stress. Stress qu'il lui a été ordonné d'éviter à tout prix.
C'est la raison, d'ailleurs, pour laquelle Noora apparaît seule ses dernières semaines : surdose de pression, contre-indication ; Sharzad soumise à un repos forcé, bien contre sa volonté.
Ce qui n'empêche toutefois pas la concernée de suivre de près le moindre déplacement ou écart de conduite de sa fille, et Noora se demande si cette surveillance accrue est une sorte de distraction ; une façon d'étouffer les autres idées, plus tragiques et dramatiques, qui la préoccupent probablement chaque seconde. Yasmeen.

Quelque part dans la diatribe survoltée retentit un Que fais-tu encore avec ce garçon ! et Noora suppose qu'il est temps pour elle de glisser un semblant d'explications au travers du monologue enfiévré. Un journaliste a mis quelque chose dans mon verre. Une drogue, elle avoue piteusement, Je n'étais pas dans mon état normal alors— Kasey a limité les dégâts. Soit. Rentre à la maison, maintenant. Mom— Tout de suite Noora. Tu ne te rends pas compte que tout ce que tu fais rejaillit sur ta réputation, ta carrière ? On n'a croisé qu'un paparazzi et il n'a pris aucune photo— Parce que tu crois que ces crapules se montrent ? C'est justement tout le contraire de leurs méthodes, ne sois pas si crédule Je n'ai pas envie de rentrer, tu ne peux pas me forcer, elle tente d'une voix plus tremblante qu'assurée. Tu ne te rends pas compte, tu n'étais pas là. Il m'a— il m'a vraiment rendu un énorme service et on avait… on avait besoin de ce moment pour parler, mettre les choses à plat. Mom, s'il te plait… Sharzad énumère les pour et les contre et les risques en passant par : Qu'est-ce que tu comptes faire, te remettre en couple avec lui ? Mais enfin tu as bien vu que ça ne marche pas, ma fille. Vous êtes si mal assortis, cette histoire d'âme-sœur est— Quoi, une erreur de l'univers ? elle contre, hérissée, vexée, son bras libre croisé en posture défensive. Même si ça ne te plait pas on est liés et— Tu veux te comporter comme ta— ? La question reste en suspend, les mots tus résonnent bruyamment entre elles. Ta cousine ? Ta sœur ? Sharzad inspire difficilement, probablement en proie à l'approche d'une nouvelle crise de nerfs, ou de panique, ou d'angoisse, et Noora se déteste de l'avoir mise dans cet état. Tu comptes te rebeller et disparaître avec un homme ? M'abandonner ? Elle a la tonalité qui frise l'hystérie et qui, tout à la fois, menace de se briser. Je ne— j'ai pas dit ça. Tu entends, non ? Je te demande. Je te demande de me laisser rester. S'il te plait, s'il te plait mom… Elle se mord l'intérieur de la joue, à l'agonie ; consciente que ce qui se joue ce soir entre Kasey et elle est somme toute décisif, qu'ils se retrouvent, enfin—
ou se trouvent, même, pour la toute première fois.
… d'accord, lui parvient finalement la réponse espérée, au bout de longues seconde (près d'une minute) de silence. Mais si tu tardes et qu'à ton retour tu me retrouves morte de chagrin tu ne pourras t'en prendre qu'à toi-même, as-t'on idée d'abandonner sa pauvre mère malade pour une soirée avec un ex ? L'outrage est si audible (et le soulagement de Noora si intense) qu'elle ne peut s'empêcher de laisser échapper un léger rire, qu'elle couvre de sa paume. Mom, tu ne vas pas mourir pour quelques jours de séparation— Quelques jours ?? vient la réponse paniquée, lourde de désapprobation, et Noora se rattrape en vitesse : Quelques heures ! Je serai rentrée demain… Sans préciser quand exactement, omission lui offrant techniquement jusqu'à 23h59— Demain matin, right ?
… l'espoir aura été de courte durée.
Hm je te capte mal, Noora tente précipitamment, tout sauf crédible. Ce qui ne l'empêche pas d'attraper un sachet dans la poche d'un sac (ces trucs chimiques supposés éviter l'humidité ou elle ne sait quoi) et de le malaxer devant le combiné pour émettre un son évoquant plus ou moins un problème de ligne. Sû- ment- blème- d- r-seau- t'-tends -lus !

Et elle raccroche.

La surface de son téléphone se rallume aussitôt autour de son poignet, mais elle l'ôte aussi vite que s'il menaçait de la brûler et le jette sur la table pour ne pas céder au formatage et à la tentation d'obéir.

Puisque ce soir elle n'est pas la Noora de sa mère, ou du public, mais celle de l'âme-sœur qu'elle n'a que trop longtemps rejetée.

Kasey ? Elle appelle, partant à sa recherche à travers l'appartement comme un peu plus tôt. Cette fois-ci cependant, elle ne tarde pas beaucoup à supposer où il est — ses pas la mènent à nouveau au studio, où elle le trouve effondré de fatigue devant son écran.
Micro-seconde d'hésitation quant à la façon de le réveiller ; elle pourrait juste l'appeler, pourrait mais ne s'en contente pas. À la place, elle se voit l'approcher et l'enlacer par derrière sans s'être autorisée un instant à se poser de questions. Tu devrais aller dormir, elle suggère dans un murmure, réticente à couper un cycle de sommeil presque miraculeux pour lui qui peine tant à le trouver.
C'est amusant comme il a l'air de rajeunir dans ces moments-là. Amusant et attendrissant, son air un peu égaré tandis qu'il cherche ses repères, mais bien sûr, aussitôt qu'elle mentionne son lit il réfute en assurant qu'il préfère le lui laisser. Je ne vais pas te faire dormir sur le canapé, elle proteste sourcils froncés, mais il s'entête, et elle aussi, et ainsi de suite jusqu'à ce qu'elle ose, Alors on le prend… tous les deux. Chacun un bord. D'accord ?
No big deal. La mise au point de tout à l'heure était suffisamment explicite, ils savent où ils en sont
(pas vraiment)
et aucune ambiguité n'est à l'ordre du jour
(si).

Elle peut tout à fait gérer le fait de dormir à ses côtés
(non).

La guérilla contre Shahs prolonge le processus et elle ne manque pas de relever : Il est si capricieux, tu le gâtes beaucoup trop, en s'allongeant sur le côté pour lui faire face ; et dans la même posture, voix un peu étouffée par l'oreiller, il se moque, les yeux mi-clos : Toi aussi tu es capricieuse et beaucoup trop gâtée. Ça vous fait des points communs. Je ne suis pas du tout—! Il ricane dans son coussin et Noora tire le sien pour le taper avec. Arme trop moelleuse pour que la revanche puisse être considérée comme une véritable attaque, mais quand elle cale à nouveau l'oreiller sous elle, ses commissures sont étirées d'un vague sourire. Il est très important pour moi. J'aimerais vraiment que vous arriviez à vous entendre. Il a toujours été désagréable avec moi, elle signale, laconique. Tu ne disais pas s'il te plait C'est un droïde— Il faut dire s'il te plait À un droïde ?? Tu traites bien Tarjei. Parce que c'est Tarjei. Eh bien c'est Shahs. Argumentaire ensommeillé mais catégorique, elle se mord la lèvre pour s'empêcher de rire tandis qu'elle dévisage ses traits presque détendus— presque, parce qu'à force de rouspéter il s'endort avec les sourcils froncés et les lèvres un peu boudeuses. Ses paupières papillonnent, il lutte pour retrouver conscience et elle reste un instant incapable de détacher les yeux de ses lèvres qu'il humecte. Tu feras un effort ? Au tour de Noora de froncer les sourcils. S'il en fait un aussi. C'est toi l'adulte. Il est embêtant La première fois que tu l'as vu (il a la langue un peu alourdie par la fatigue et est de moins en moins audible) tu lui as donné un coup de pied pour l'écarter de ton chemin Il était dans une boîte ! Mais déjà activé. C'était encore un bébé. Ça l'a traumatisé. C'était pas un— c'est un robot. Et puis ça ne l'empêche pas de me faire des coups bas à la moindre occasion. Il croit que tu ne l'aimes pas. Parce que lui il m'aime ? Il me fait me sentir comme une vieille mégère. La belle-mère maléfique de l'histoire. Bizarrement il ne répond rien cette fois ; mais rouvre lentement les yeux au bout de quelques secondes d'inertie, et un sourire s'étire lentement sur ses lèvres.
Comme une (…) belle-mère. Elle pique un fard, encore. Cache sa gêne dans le creux de son bras, malgré la pénombre et la vision en noir et blanc de Kasey.
Tu sais ce que je veux dire. Elle ne pensait pas à belle-mère comme s'ils étaient— comme s'ils étaient mariés ou whatever. Juste. À l'intruse contre laquelle les enfants des contes et des films mènent toujours une vendetta dans le but de la renvoyer d'où elle vient.
Juste ça, ok ?
Hmhm Il acquiesce moqueusement sans la lâcher des yeux (elle le regarde d'un œil, par-dessous son coude).
Ils finissent par basculer sur le dos, lui d'abord et elle ensuite, les yeux rivés sur le plafond, la gêne un peu dissipée par l'épuisement et les chamailleries dépourvues de verve ou d'agressivité. C'est juste— amusant. C'est juste eux. Ça va ? il demande au bout d'un instant, plus éveillé alors qu'elle-même commence à zoner. Elle ne sait pas à quoi il fait référence exactement, à la soirée loupée ou au retour avec lui ou au fait qu'elle vomi devant lui ou aux rires partagés ou à leurs déclarations mutuelles… Ou s'il parle de ce qui se passe au-delà de ces murs, à la réalité qui attend d'entrer en collision avec leur bonheur pour mieux le faire voler en éclat ; à sa mère, à sa—
Oui, elle répond. Et étonnamment, c'est plus vrai que faux. C'est même la première fois depuis le début de la débâcle, ou depuis des années, qu'elle a l'impression de pouvoir mettre entre parenthèses les sujets qui la troublent particulièrement pour se concentrer sur quelques heures de véritable bien-être. Ça n'a pas besoin d'être tout rose ou idéal sur toute la ligne, c'est parfait parce que c'est imparfait, et parce que c'est Kasey. Il enveloppe sa main de la sienne, soutien tacite, et elle sourit dans le noir, même si incertaine qu'il puisse la distinguer avec, pour seul éclairage, le discret rayon de lune que les stores découpent par dizaines.
Un instant plus tard il dort pour de bon, et Noora pivote à nouveau pour fixer son profil apaiser.
Il est beau. D'une façon bien à lui, et imparfaite, et irrésistible. Elle ne sait pas comment elle a pu s'en passer. Ça ne semblait pas bien grave, d'être avec un autre ; elle était comme anesthésiée, Noora, insensible à la plaie au cœur bandée et étouffée et refoulée dans un lointain recoin de ses pensées. Acide et à vif quand elle y songeait de trop près, si bien qu'elle préférait en nier l'existence.
Ça semblait surmontable, avant qu'elle ne soit forcée d'y songer comme une situation pérenne, une réalité immuable. Avant qu'elle ne soit mise au pied du mur, confrontée à l'idée de renoncer à lui à jamais, au profit d'une autre. De Spencer, de Shade.
L'idée la rend restless, agitée, elle finit par se redresser et réduit un peu la distance, bougeant lentement de peur de troubler son sommeil. Sa tempe s'aligne sur l'épaule de Kaz et le temps d'une seconde elle n'ose pas respirer, reste juste immobile. Il ne bronche pas, pourtant, et se redresse à nouveau sur un coude, front au creux de la main, pour le détailler de plus près. Tatouer son image sur sa rétine, s'en abreuver jusqu'à se jurer de ne plus jamais se désensibiliser au tourbillon d'émotions que lui seul sait faire naître en lui.

Elle ne sait pas combien de temps elle reste là, Noora, à le regarder dormir, passant une main apaisante dans ses mèches brunes lorsqu'il plisse le nez et semble sur le point de s'éveiller ; fredonnant une musique improvisée pour bercer ses rêves. Il n'y a pas de paroles, pas vraiment, seulement un enchevêtrement de — Hmhmhm chuchotés sur le ton de sa mélodie et de bribes de lyrics improvisés ; All I do is jump right into your arms (…) Even though I'm cautious, I just like the way it feels when it's us (…) You make me forget that I'm not ready for love…
À un instant il se tourne vers elle, visage inconsciemment lovée contre sa poitrine et bras autour de sa taille, et elle se tait, opte à la place pour seulement lui cajoler la nuque du bout des doigts.

Il y a une idée qui la taraude, nécessité somme toute urgente. Qui pourrait certes attendre le lendemain — mais quitte à regarder défiler les heures sans trouver le repos, elle retrouve que ça ne lui coûterait rien de s'en charger maintenant. Se détache précautionneusement de Kasey et quitte le lit en veillant à ne pas le réveiller (elle s'étonne d'ailleurs ; il doit être sacrément épuisé, parce qu'il a habituellement le sommeil très léger), puis s'éclipse de la chambre.

Shahs apparaît de nulle part pour se mettre en travers de son chemin et elle lui rentre dedans de plein fouet. Tibias douloureux tandis que lui éructe une série de petits sons robotiques probablement synonymes d'offense. Elle s'assoit pour examiner ses jambes, réflexe bête puisqu'elle n'y voit rien dans le noir. Si tu n'étais pas apparu de nulle part ce ne serait pas arrivé ! Et c'était un accident, elle s'agace à voix basse, mais il continue son manège en agitant ses bras de métal, l'air de dire tu m'as agressé ! Elle devine presque aussi, à son attitude accusatrice, que la raison de cette altercation est qu'il n'approuve pas qu'elle se balade de nuit dans l'appartement. Je retournais dans le studio, content ? Elle finit par avouer, peu désireuse qu'il ne finisse bel et bien par alerter Kasey avec son tapage. Je dois préparer un panier-cadeaux pour Rosie. En guise d'excuses. Ça a le mérite de le calmer un peu.
Ah, parce qu'il aime bien Rosie. De mieux en mieux.
Agacée, elle se relève et met les mains sur les hanches, hautaine. Je ne te demande pas ton autorisation. Dégage, avorton. Il ne bouge pas. Et elle ajoute, morose : Ok. S'il - te - plait. En détachant bien chaque syllabe infusée de mécontentement. N'empêche, il consent à s'écarter.
Elle trouve refuge dans le studio, où il la suit évidemment ; elle suppose qu'il se méfie d'elle au point de vouloir vérifier qu'elle ne tente pas d'espionnage industriel ou whatever. Quel relou.
Cela dit, il s'avère pratique lorsqu'il prend prétentieusement des mains le petit cylindre de métal faisant office d'unité centrale et réussit, contrairement à elle, à projeter l'écran virtuel puis à le déverrouiller. Parce que lui connait les mots de passes de Kasey, évidemment. Quel vantard, j'hallucine. Merci quand même. Je suppose.
L'escapade se solde donc par une séance de shopping sur le site de la boutique tendance du moment, et un panier de 700 heures accompagné d'une carte vierge, qu'elle agrémentera d'un message d'excuse à la réception de la commande.

Ceci fait, et l'esprit décidément plus tranquille, elle retourne s'allonger et finit par sombrer à son tour.

… Pour un réveil rien de moins que déplaisant.
La mère de Kasey est dressée dans l'encadrement de la porte de la chambre, flanquée de Shahs qui n'a vraisemblablement pas réussi à (ou pas tenté de) l'occuper ailleurs. Je l'aurais parié, elle commente d'un ton venimeux, probablement à propos du fait de la trouver dans les draps de son fils—
et Noora ne doit qu'à sa fierté de parvenir à se retenir de s'éjecter du lit, gênée au possible. À la place elle s'assoit "tranquillement" contre la tête de lit, salue respectueusement d'un : Mrs Milton. Je n'étais pas prévenue de votre visite. Si quelqu'un n'a rien à faire ici, de nous deux, il s'agit bien de vous, remarque la femme, aussi plaisante (n'est-ce pas) qu'à l'accoutumée. J'attends au salon que vous vous rendiez… présentable, elle ajoute dédaigneusement avant de tourner les talons, et Noora se cache le visage dans les mains, tout sauf motivée à lui parler. S'empresse de se remettre en état — souffle raffraîchi et vêtue d'un (nouveau, plus long) haut appartenant à Kasey.
D'ailleurs, est-il ?

Il réapparaît alors que les deux femmes sont occupées à se regarder en chiens de faïence, seulement pour être congédié sous un prétexte fallacieux. La seule chose à faire est d'obéir mais le regard de Noora hurle tu ne vas quand même pas me laisser avec elle ? Le message rassurant qu'il lui fait parvenir en s'exécutant n'atténue pas l'angoisse qui lui broie la cage thoracique depuis que la porte s'est refermée sur sa silhouette.

Ce que sa mère a d'horrible, ce sont ses motivations.
Le fait qu'elle n'agisse pas au nom de sa réputation, ou de quelconques réflexions marketing, mais par pur instinct maternel et protecteur. Ce qu'elle a d'horrible, c'est qu'elle a raison, brandissant des vérités blessantes en guise d'argument ; et Noora ne peut pas la blâmer de défendre purement et simplement son fils, Noora ne peut pas se plaindre d'être jugée sur un aspect business, non : Noora ne peut qu'encaisser d'être personnellement et farouchement détestée et méprisée par elle. Ses lèvres s'ouvrent et se referment en quête d'une défense qui ne lui vient pas — elle est fatiguée de se battre pour tout et contre tout le monde et n'était réellement pas prête, pas assez forte, encore trop vulnérable. Elle se déteste se déteste se déteste de se sentir au bord des larmes, renifle mais refuse de craquer devant cette femme. Il a "gagné en valeur" depuis des années. Si je ne reviens que maintenant, c'est bien la preuve que ce n'est pas ce qui m'a motivée, non ? Tout ne s'est pas toujours bien passé entre nous mais— on est liés. Je ne me suis pas interposée la première fois mais cette fois-ci, peu importe votre lien, je me mettrai entre vous et je ferai de votre vie un enfer. C'est bien compris ? Elle voudrait répondre vraiment ? Qu'est-ce que vous pourriez rendre encore plus pénible ?, sarcastique et désabusée, mais n'a pas la force de faire semblant d'en rire, ni la naïveté de penser qu'on ne puisse descendre plus bas encore lorsqu'on pense pourtant déjà avoir touché le fond. Les choses peuvent toujours être pires. Ne l'approchez plus, ne l'appelez plus, oubliez le ou sinon je vous le ferai regretter. Il y a un lourd silence qui se dessine et qui s'étire avant qu'elle ne parvienne à s'arracher, dans un dernier murmure noué : Je ne vous ferai pas une promesse que je sais ne pas vouloir tenir. Mais je ne vous imposerai pas ma présence plus longtemps aujourd'hui. Elle la salue d'un signe tête respectueux mais raide, récupère son sac et quitte l'appartement, laissant la porte se claquer derrière elle.

L'ascenseur met une éternité.
Elle a envie de disparaître de cet endroit.
Les portes s'ouvrent à peine qu'elle voit se découper à l'intérieur la silhouette de Kasey, et panique, tourne les talons pour se diriger vers les escaliers. Il la rattrape alors qu'elle a déjà descendu la moitié des marches, pieds nus, ses talons dans une main. Il vaut mieux que j'y aille. Je vais bien, t'en fais pas pour moi— elle force un sourire qui n'en est pas un, et qui n'a pour seul mérité que de la drainer au point de tapisser ses cils des larmes qu'elle peine à retenir. Mais sur un coup de tête, de stress, de rébellion, elle encadre ses épaules de ses bras et l'embrasse. L'embrasse à en perdre haleine, comme si l'univers pouvait bien s'effondrer sur lui-même sans jamais les atteindre, comme si elle n'avait rien à perdre — rien qui ait plus de valeur que lui. Appelle-moi, elle souffle contre ses lèvres. N'attend pas de réponse avant de s'enfuir, dévalant les marches jusqu'à l'étage du dessous.
Elle prendra l'ascenseur là ; mais affronter son regard plus longtemps, alors qu'elle s'effondre, elle ne peut pas.

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