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 I thought I was someone else (Fury)

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« Ge… » Il a pas le droit. De l’appeler, de lui imposer ça, alors qu’il l’a ignorée tant de fois, relégué sa douleur au placard, facile à supporter, de faire semblant de ne rien ressentir, à cause de tout ce qu’il a subi dans son existence, la tête haute malgré les blessures, malgré les horreurs. Il a pas le droit, la culpabilité qui s’abat sur son thorax, l’étouffe de sanglots insidieux. Peut-être qu’elle viendra pas, de toute façon, peut-être qu’elle l’ignorera, elle aussi, qu’elle le laissera de côté comme lui l’a fait. Pourquoi elle se vengerait pas ? C’est comme ça que tout le monde fonctionne, non ? Tu me blesses, je te blesse en retour, éternelle litanie, cercle vicieux dont personne peut se libérer. Il aime Georgia, pourtant, il aurait voulu ne jamais lui faire de mal, il aurait voulu être là pour elle, même lorsqu’elle lui disait de partir, il aurait voulu ne pas être aussi déglingué, avoir une belle vie pour elle, pas ce cauchemar qu’elle a dû voir si souvent dans ses songes. « Georgia, s’te plaît. » C’est pas grand-chose. Un filet d’voix étranglé, les bras qui enserrent ses côtes pour s’faire croire qu’il est pas tout seul. C’est injuste, c’qu’il fait, c’est dégueulasse, même. Alors qu’il a passé son temps à la laisser tomber, à faire passer Arlo avant elle. Et maintenant qu’il a plus d’Arlo, il revient vers elle en espérant qu’elle lui crache pas à la figure ? Mais il a besoin de quelqu’un pour combler le vide dans sa poitrine, le néant qui grossit, grossit, bouffe tout, surtout le peu de raison qui lui reste. On sombre vite, quand on passe toute sa vie au bord du précipice, y’a pas grand-chose pour l’empêcher de basculer, devenir taré, état prédestiné. C’est pas un choix, dans sa famille, c’est comme ça. T’es pas censé résister, pas censé rêver, pas censé aimer.

Lance, il comprend pas, lui, qu’Arlo lui permettait d’rester en équilibre sur le fil tendu au-dessus du rien, qu’sans lui y’a une raison d’moins de tenter de pas tomber. Lance, il doit se dire que ça lui retire une épine du pied, qu’y’aura plus besoin d’se soucier d’Arlo, des emmerdes qu’il pourrait apporter. Arlo. Son cerveau arrête pas d’éviter le sujet, depuis qu’il a quitté leur immeuble, pour pas montrer que ça le tue de l’intérieur, pour pas lui faire sentir à elle combien il souffre, combien la jalousie est une lame aiguë qui se glisse entre ses côtes avec toute la délicatesse du monde. Il a l’impression que son parcours jusqu’à la tour mère de Mercury Corp. est jonché de mensonges, de trahison, de ronces qui n’ont fait que s’enfoncer dans sa peau. D’abord, la rumeur, cet enfoiré qui lui raconte qu’il s’est tapé Arlo, le poing qui s’est même pas abattu sur sa gueule. Arlo ferait jamais ça. Il y croyait tellement. Il le savait. Il sait plus, maintenant. Il est rentré, et Arlo a dit que c’était vrai, il est rentré et il a claqué la porte, un truc noir et dentu qu’a commencé à lui ronger le cœur. La rumeur a continué de se répandre, un début d’épidémie, de bouche en bouche, des journalistes qui ont interrompu sa marche jusqu’à l’autre appartement, celui qu’il partageait avec Lance, lorsqu’adolescent il ne supportait déjà plus le palace familial. L’ironie du sort veut que ce soit dans le palace familial, dans lequel il ne met les pieds que quand il y est contraint et forcé, qu’il ait trouvé son dernier refuge, la suite dorée à l’avant-dernier étage de cette forteresse qui chatouille le ciel, caché entre les quatre murs d’une salle de bains trop immaculée, les genoux repliés contre lui dans une baignoire pathétiquement vide, à répéter Georgia du bout des lèvres en suppliant tous les dieux de leur panthéon ridicule de la faire apparaître. « Georgia, j’suis désolé. »
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Toutes les fois, toutes ces fois. Celles où elle avait appelé à l’aide et où Grim n’avait pas daigné répondre, celles où son cœur lui avait semblé exploser dans sa cage thoracique tellement elle avait mal, tellement avait peur, celles où elle avait espéré le voir ressurgir de nulle part, meubler un peu le néant de sa vie. Elle a arrêté de pourchasser un rêve, Georgia, arrêté de prier une étoile inaccessible, de prétendre être digne de toute cette attention dont elle était avide depuis trop d’années. Ce soir-là est le premier, peut-être, à déroger à toutes ces fois muettes où sa voix n’a pas su se faire entendre de celui à qui son âme est indéfectiblement liée. De son couchage rudimentaire, elle observe Guil qui répare son bras, encore, Guil qui s’esquinte ses mains d’androïde sur des mécanismes bousillés, qui se triture le crâne à essayer de trouver un moyen de rendre la prothèse supportable. La seule vraie solution, ce serait d’en changer, troquer la marchandise de pacotille pour quelque chose de plus fiable, plus solide, quelque chose qui lui permette de regagner en habileté. Elle aurait la même aisance si elle était manchot, la gamine, à ne jamais savoir quoi faire de sa main de métal, à se servir de l’autre comme si elle n’avait qu’elle. C’est en regardant Guil œuvrer qu’elle s’aperçoit de la vacuité de son existence, Georgia, les pieds qui dansent même plus, l’âme triste d’une vieille louve en fin de course. Elle pourrait bien avoir vécu plusieurs siècles qu’elle aurait le même creux dans les poumons, l’impression de se vider de son air. Ce soir un peu moins. Ce soir est l’intrus parmi une liste d’obscurs hiers et de lendemains puants, le premier où elle se dit qu’elle n’a peut-être pas besoin de Grim, pas besoin de l’appeler, pas besoin de se voir refuser sa présence une fois de plus. Pas besoin de mendier son amour comme elle l’a trop fait avant, Georgia sourire aux fossettes et prières sucrées au bout de la langue, prétentions d’aller bien là où en fait, rien ne va.
Sauf que ce soir, c’est Grim qui la sollicite.
Ça fait longtemps, un foutu bail, de quoi faire sûrement trois fois le tour du monde, de quoi vivre toute une vie ou crever dans une ruelle sombre. Un instant elle se demande s’il aurait réagi, lui, en cas d’appel aussi inopiné, aussi désespéré, s’il aurait daigné se montrer disponible ou s’il aurait simplement tourné le dos à ses demandes une fois de plus. Ça ne dure qu’une seconde, à peine. L’instant d’après, son salon miteux est déjà remplacé par une salle de bain luxueuse. Elle ne tarde pas à remarquer Grim recroquevillé dans une baignoire trop vide, le murmure au bout des lèvres à l’appeler, à lui demander pardon. Un bout d’elle espérait qu’il ne se soit rendu compte de rien, en fait. Qu’il l’ait ignorée sans prendre conscience du mal qu’il lui faisait. L’aveu à mi-mot lui tord un peu plus le cœur alors qu’elle réalise qu’il savait, qu’il était conscient, qu’il a choisi de la laisser sur la touche toutes les fois où elle aurait pourtant eu désespérément besoin de lui. « Grim » qu’elle dit pourtant, sans rancune dans la voix, comme le murmure qu’une mère adresserait à son enfant en pleurs. Peut-être parce qu’elle voit, peut-être parce qu’elle sait, peut-être parce qu’elle est la seule personne à avoir une idée précise de l’état dans lequel il se trouve actuellement. Et aussi parce qu’elle ne changera jamais, Georgia, le cœur sur la main et des bons sentiments plein la bouche, parce qu’il pourrait bien la trahir, la vendre, l’assassiner, il restera toujours Grim, toujours sa première pensée au réveil, sa dernière au coucher, toujours, toujours, toujours. « C’est rien, Grim », elle souffle, trop fatiguée pour pouvoir tendre la main et le toucher, trop inutile pour pouvoir vraiment l’aider. Tout ce qu’elle peut faire, c’est baigner la pièce de sa présence éphémère. « Je suis là. » Toujours, Grim. Les yeux qui le regardent entre inquisition et inquiétude, les lèvres qui tremblent un peu, mais toujours. Stoïque. Solide. « Dis-moi ce qui ne va pas. »
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Il vient d’se faire exploser le cœur comme on s’fait sauter la cervelle, doit y avoir des morceaux de myocarde partout dans sa cage thoracique, pendouillant lamentablement à ses côtes, pathétiques comme leur propriétaire. Il pensait pas, qu’ça pourrait être aussi douloureux, la trahison. Il l’avait déjà ressentie, enfant, lorsque Lance avait balancé tous ses secrets au paternel, découvrant que la loyauté de son presque frère n’était pas sienne. Il s’en souvenait pas comme d’un truc aussi douloureux. Peut-être parce qu’il pensait qu’Arlo lui ferait jamais d’mal, naïvement. Pas après tout c’qu’il avait vécu avant d’le rencontrer. Arlo n’était pas un Mercury et il croyait bêtement que les Mercury seraient les seuls à le faire souffrir, qu’personne pourrait l’abîmer plus qu’il ne l’était déjà par sa famille. Et ce soir, il se dit qu’il aimerait en être un, de Mercury. Jeter son humanité au loup, avoir un trou béant à la place du cœur, s’essuyer les pieds sur la compassion, l’empathie, cracher dessus tant qu’à faire, et penser qu’au fric, seul attrait de la vie. Devenir le digne héritier de Wotan, cupide, cruel, un monstre increvable, les mains rouge sang au sommet d’une tour d’ivoire. Au moins, il ressentirait rien. Au moins, il aurait pas mal.

Il est comme eux, au fond, un ersatz de contrôle en plus pour faire bonne figure. Mais s’il avait revu ce type, après qu’Arlo lui ait avoué que c’était vrai, il l’aurait buté. Pas simplement tabassé. Il l’aurait étranglé à mains nues, comme il a étranglé Lance, y’a une heure ou deux. Les doigts crispés sur le cou  de son garde du corps, il pensait à quel point ce serait bien si c’était ce type, à la place. Il aurait jubilé à la vue de son sang, comme Tempest face aux tortures, un sourire tordu sur les lippes. Il se serait débarrassé du corps avec le même pragmatisme que Chaos, balançant des ordres à ses sous-fifres comme si c’étaient de bons mots. Il sera comme ça, un jour, à cette seconde, planqué dans sa baignoire à l’avant-dernier étage de la tour qui l’a vu naître, il en est persuadé. Et puis la seconde passe, et elle est là. Alors il se dit qu’il sera comme ça, un jour, quand il perdra tous ceux qui le rattachent à son humanité.

Il rouvre les yeux pour les poser sur elle, présence fantomatique dans la salle de bains, il la regarde, les yeux secs, il aimerait pouvoir pleurer, contre elle, dans ses bras. Mais y’a que sa gorge qu’est nouée, les larmes refusent de couler. La colère l’emporte toujours, chez eux, la rage plutôt que le chagrin. Ils connaissent pas le chagrin, c’est inutile, comme sentiment. Elle ne s’approche pas, Georgia, et ça lui renvoie toute sa culpabilité à la gueule. « C’est pas rien, Georgia. J’vaux pas mieux qu’eux si j’te fais ça à toi. » Il a basé toute son existence là-dessus, valoir mieux qu’eux, et tout est en train de s’écrouler tel un château de cartes balayé par un coup de vent. Il a toujours vécu en marge parce que Wotan le laissait faire, il n’est pas dupe, mais s’il ne trouve pas un moyen de s’enfuir, il finira comme lui d’ici quelques années. Comme un putain de condamné. Il tend une main vers elle, presque suppliant dans son geste, pour l’inviter dans sa baignoire-bunker, là où il passait son temps à regarder des matchs d’exy sur son téléphone quand il n’était encore qu’un gamin. « S’te plaît », il souffle, les lèvres tremblantes, en avouant la vérité : « Arlo m’a trompé. »
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