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 open hands are out of season ((noora))

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open hands are out of seasonnoora x hyacinth

Il s’était promis d’être lucide. Un minimum. À défaut de pouvoir lui promettre. Il s’était promis de s’ancrer un minimum dans la réalité tandis qu’elle s’encrait violemment en lui en des rappels douloureux et des sourires forcés. Il s’était promis de savoir faire face, de savoir garder un port de tête royal alors qu’il voulait juste abandonner couronne et royaume. Un jour de plus. Un jour de plus. Encore. Encore. Encore. Jusqu’à ce que les sourires factices deviennent habituels, que le voile de ses yeux ne cache rien de ces étincelles de désespoir. Jusqu’à ce qu’il ne soit qu’une poupée docile qu’on appréciait de voir. Démarche assurée, traits perfectionnés, apparence soignée, rien n’était laissé au hasard. De l’or de ses cheveux à l’ambre de ses yeux, rien ne détonnait chez lui. Héritier parfait, il était l’incarnation de ce qu’on voulait qu’il soit, représente. Sa beauté frappait par son côté éthéré et on murmurait que tout était naturel ou presque. On n’avait pas tort. Il n’était pas de ceux qu’on avait façonné d’un scalpel. Il n’était pas de ces purs produits issus des cliniques et des tables d’opérations sordides. S’il était passé à la chirurgie, comme tout le monde ou presque de New Brasilia, c’était pour figer ses traits. Beauté éphémère qui ne pouvait tarir. Comme une rose plongée dans la résine en pleine floraison. Bourgeon éclot et figé à tout jamais. Eternelle jeunesse qu’il affichait alors que d’autres suppliaient pour une heure, juste quelques minutes de plus. Yeux fermés, il ne voulait pas y penser. Sa lucidité le rendait amer, le rendait trop offert à la souffrance des autres. Dévoilé, exposé. Non.

Non pas maintenant. Un pas léger de travers. Déviation que personne ne voyait. Parce que le sourire n’avait pas flanché. Pas ici, jamais ici. Ici n’était pas terre pour flancher. L’Eden, partie du royaume de son père, partie de sa prison. Endroit où ses faux pas seraient vus. Endroit où tous les yeux étaient sur lui. Sur elle aussi. Noora. Tendre Noora. Au sourire aussi fragile que du verre poli, au sourire aussi faux qu’un miroir. Il était venu la chercher. Une soirée à l’Eden, elle faisait l’ouverture devant une foule impressionnante, jamais une erreur, divinité les surplombant tous. Il était venu pour elle. Sans brume et sans volute. Il était venu la chercher, une promesse de pouvoir passer un peu de temps, rien qu’à deux. Leurs parents leur avaient fait ce plaisir. Une faveur. Le mot bien accentué pour leur rappeler qu’ils n’étaient que des marionnettes. Mais qu’importe. Ils savaient. Qu’importe. Ils pourraient se voir. Et galant, troublant, image divine capturée par de nombreux flashs, il l’attendait en bas de la scène une main dans son dos, l’autre tendue vers Noora. Prince charmant des contes modernes. De quoi en faire rêver plus d’un, plus d’une. Une main qui attrapait en douceur celle de la jeune femme pour la porter à ses lèvres. Flash. Moment immortalisé. Flash. Un sourire contre le dos de sa main, conscient du jeu qu’on les forçait à jouer. Flash. Pas d’effusions, pas d’étreintes dérangeantes. Non juste la gracieuseté d’un geste. Et sa main qui se glisse, ensuite, aérienne contre sa taille, une fois qu’elle est à son niveau, pour la conduire hors du grand hall en direction d’un des grands salons où se tenait la fête.

« Tu es divine. » Un murmure. Pas un mot au dessus de l’autre, mais un sourire. Léger. Discret. Presque entendu. C’était le genre de compliments qu’ils se devaient d’échanger. Le genre de banalité qu’ils se devaient de partager tandis que leurs êtres hurlaient à autre chose. Tandis qu’il marchait avec d’autres personnes, masse informe dans laquelle ils devaient se noyer pour mieux survivre. « Père nous attend. » Il n’était en rien son fiancé, elle ne lui devait rien. Pas même de se présenter devant cet homme à ses côtés. Mais elle savait. L’effroi qu’il lui procurait, la peur de ne prononcer ne serait-ce que son nom, son titre. Ombre sur sa vie. Ombre dans ses yeux. Mais sourire parfait. Tout n’était qu’une histoire de faux-semblants. Un jeu qu’ils avaient appris tôt. Parce que sinon, depuis longtemps ils auraient fini au royaume des morts. Chaque erreur était mortelle après tout. Et tenir son apparence, une banalité. Bien triste.


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Noor Vane
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from sin 03:15 am
how are you ?

to sin 03:16 am
v fine darling
no need to be worried

from sin 03:17 am
no i mean
really, how are you ?

to sin 04:05 am
empty
tired
starving ?
dunno
you ?

from sin 03:15 am
i'm fine

to sin 03:17 am
no i mean. really. how are you ?


Fin d'année rushée — programme hectic éreintant au possible. Prestations et cérémonies qui s'enchaînent, fardeaux qui se déchainent. Et Noora dans la tempête ; Noora malléable, qui sourit, qui rit, Noora qui obéit. Noora qui s'étiole dans un tourbillon de couleurs et d'éclats de rire et de bulles de champagne et qui vacille en déclamant son amour à la foule qui l'asphyxie, frémit sous les éloges et la dévotion que lui retournent les fans. Noora qui tient à peine debout mais qui cède à l'euphorie, pourtant ; aidée de l'Arkham en béquille, bouclier omniprésent, faussement fiable.

C'est l'avalanche d'exigences et la débauche de délices sur les tables, orgies assumées et pression intimement mêlées s'alliant en ce duo destructeur qui l'a toujours fait pécher ; au creux du ventre de Noora, une envie coupable d'y céder, l'appel irrésistible de troubles persistant à la hanter après tout ce temps. Ça la tracasse, cette dualité — le besoin de se remplir et de se vomir, de matérialiser puis d'évacuer le vide qui la gonfle. On lui hurle qu'elle est belle et talentueuse et adorée et elle se sent minable et glacée mais elle danse, danse, la faim au ventre et la gorge nouée. Sharzad l'a à l’œil. Strictement. Constamment. Elle la talonne comme son ombre, mom, toujours prête à lui ôter les bouchées qu'on lui offre ; parce qu'elle est au régime, Noora, et que ce n'est ni sain ni raisonnable, non. Comment entrera-t-elle dans ses beaux costumes si elle ne prend pas soin de sa ligne ? Et Noora de s'efforcer de ne pas fléchir alors même que le manque de sommeil s'accumule, de late nights au studio en répèt à répétition, de réceptions en trajets ponctués de malaises en transport. C'est juste une mauvaise passe, rien de nouveau ni de dramatique ; juste la joie des fêtes annuelles et l'obligation de se faire voir absolument, à cette période décisive offrant de conquérir le cœur des spectateurs, les scènes, et de réceptionner les prix tant espérés.

On la félicite de marcher sur des braises, alors elle dit thanks, oh my god ! Bless you lovelies, et perpétue l'utopie sordide qu'idéalisent les feux des projecteurs.

Au casino, c'est différent. Il y a le show certes, les exigences, les caméras, mais Noora se sent presque maladroite tant elle est ivre de cet instant de liberté inespéré : Sharzad n'est pas là. Un peu inquiète aussi, Noora, de l'absence de Tarjei, mais elle l'a elle-même secrètement convaincu de prendre sa soirée. Hyacinth est un ami comme il faut (riche, connu, et toutes les qualités superficielles qu'elle recherche chez les gens) et puisqu'il est bon d'être vue en sa compagnie, le collier qui la maintient en place au quotidien est desserré d'un cran.

Ils sont charmants ensemble, Sin et elle, besties since forever. C'est touchant et vendeur, et la main qu'elle cale dans la sienne en quittant la scène est comme une évidence, geste ponctué de flash, chaque pas épié. Et toi bien trop flatteur, elle réplique avec la fausse modestie que l'on attend d'elle. Etape obligatoire, une épreuve inévitable, il mentionne son père et Noora joue la décontraction même si sa main presse un peu l'avant-bras de Sin sur lequel elle repose encore, pour lui assurer sans un mot quelque chose entre it's ok et i'm here.

La tension monte d'un cran à l'instant où ils lui font face. Hyacinth se charge de l'introduction et comme toujours depuis son enfance, Noora est rongée par la sensation d'être évaluée, pesée, jugée. Mr Aeneris, elle salue avec un mouvement de tête. J'espère que le show a été la hauteur de vos attentes. Pour ma part je dois avouer que la scène de l'Eden est l'une de mes favorites, y être conviée est toujours un plaisir. Habituellement on la charme et on la remercie ; avec lui, c'est tout le contraire : elle a toujours l'impression, Noora, de devoir remercier d'avoir été invitée. Probablement parce qu'à ses yeux elle ne sera jamais qu'un trait d'union entre éternelle gamine et machine à sous, en quête permanente d'une approbation jamais acquise. Chaque face à face avec cet homme est un numéro d'équilibriste, les dés prompts à condamner le moindre faux pas. L'enjeu en vaut la chandelle, cependant ; puisqu'il leur offre de profiter de la seconde partie de la soirée comme ils l'entendent. Échappatoire, escapade. La hâte gronde déjà au creux de son cœur ; avide de se libérer tout à fait de son carcan étouffant et des regards qui l'épient constamment.
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Il y avait eu entre des messages envoyés, comme des appels à l’aide inutile. Des tentatives de se dire la vérité, le tout maquillé derrière des réponses réconfortantes et des je vais bien à la pelle. Ne jamais afficher sa peine, sa détresse. Faire comme si tout allait bien. Ils étaient forts à ce jeu avec Noora. Ils étaient forts pour sourire. De ce sourire qu’on leur aurait cousu sur le visage, le résultat aurait été le même. Décadence masquée sous des sourires étincelants. Décadence qu’on ne pouvait imaginer derrière l’idéal qu’ils représentaient. Il y a eu entre eux des mensonges accoutumés, des mensonges réconfortants, et la vérité énoncée à bout de lèvres. Il n’avait pas vraiment répondu sur le comment il allait véritablement Hyacinth. Il n’avait pas les mots pour décrire son mal. Ses maux. Pas de mots à poser sur son état. Mal bien sûr. Pas blessé, juste fatigué peut-être. Éreinté. Las. Juste mal. Mais il n’avait pas répondu. Non. Il avait changé de sujet, tout simplement, une promesse d’être là à la fin de son concert, une promesse de la retrouver dans cette horde de loup, tous prêts à la dévorer si elle faisait la moindre erreur. Mais Noora n’avait pas fait d’erreur, et Hyacinth était bien là, presque irréel. La scène était irréelle. De celles qu’on voulait dans les tabloïds, de celles qu’ils offraient comme les bons petits héritiers, bien modelés qu’ils étaient.

Banalités échangées, ils s’échappent de la scène dans des flashs cherchant à les capturer encore et encore. Comme si la cage dorée dans laquelle ils avaient grandi depuis toujours ne suffisait pas. Elle était suffisante. Étouffante même. Presque autant que ce père qui effrayait tant Hyacinth. Ce père qu’ils se devaient d’aller voir, l’ombre dans ses yeux masquée par l’éclat de son sourire. Ce père qu’il craignait tellement. Et la main de Noora sur son bras, une pression légère mais là. Noora était là. Il savait. Il savait qu’il n’était pas seul face à cet homme. Tyran. Infanticide. Tueur. Mais adulé. Aimé. Pour sa richesse. Pour sa représentation. Pour ce qu’il incarnait. Aimé par les autres. Pas par lui. Surtout pas par lui. Non. Ce n’était pas une figure affective son père. Trop droit, trop grand. Trop présent. Un regard lourd. Froid. Calculateur. Et les mots qui manquent de s’effilocher entre ses lèvres. Ils se bousculent, comme s’ils craignaient eux aussi de faire face à cet homme. « Cette soirée est parfaite comme toujours père. » Ce n’était sans doute pas ce qu’il y avait de mieux en guise d’introduction. Mais sa voix était restée lisse. Aussi plate et stoïque que son visage. Rien qui n’aurait pu montrer cette terreur qui lui serrait le cœur. Il va me tuer un jour. Un jour il va se lasser et je serai le prochain. Et pourtant il savait. Oh il savait bien que le souverain Aeneris, celui qui dirigeait l’empire l’épiait. Il épiait le moindre de ses faits et gestes. Et il jugeait. Toujours. Lui. Son entourage. Ses amis. Noora. Même Noora. Surtout elle. Amie de toujours ou presque.

« Mr Aeneris. J'espère que le show a été la hauteur de vos attentes. Pour ma part je dois avouer que la scène de l'Eden est l'une de mes favorites, y être conviée est toujours un plaisir. Elle avait été parfaite. Pas un pas de travers. Danse mesurée et maîtrisée. Elle était habile Noora. Avec ses gestes, avec ses mots, mais avec un maestro en face d’elle. Celui qui dirigeait la musique, la danse.
- Vos performances sont toujours pour le moins étonnantes mademoiselle Vane. » Il n’y avait pas eu de compliments. Bien sûr. Son père en était avare. Toujours. Et l’utilisation de son nom de famille comme rappel. Elle n’était qu’un outil, comme Hyacinth, de ceux que les adultes utilisaient pour mieux toucher la gloire. Le pouvoir. « Profitez un peu de la fête avant de vous éclipser. » Le congé, évident, un signe de tête en guise d’accord, comme s’ils avaient le choix, et les deux amis s’éclipsaient. Loin de cet être trop imposant qui rendait l’air trop lourd. Suffoquant. Encore trop proches pour ne pas être vus, et saluer les autres, mais assez loin pour échapper un peu au regard de patriarche veillant l’endroit comme un aigle.

« Comment tu vas ? » Murmure contre son oreille, tandis qu’il lui remettait élégamment une mèche derrière l’oreille. Mais sous la façade de ce geste galant, il y avait un sourire discret, celui de Sin, celui que Noora connaissait, l’excitation brillant un instant dans ses yeux derrière ce masque qu’il portait. Parce que Hyacinth était grisé. La liberté était proche. Semblant de ce qu’il désirait vraiment, mais loin de toutes ces conventions étouffantes, il attendait. Patiemment. Il attendait. Cette liberté tant attendu qu’on leur avait promis. Juste le temps de siroter une flute de champagne, d’échanger poliment avec tel ou tel invité. Juste le temps pour qu’il soit convenable pour eux de partir sans faire scandale. Juste le temps de saluer une dernière fois les invités les plus coriaces, et de disparaître derrière un rideau, Noora, tendre Noora à son bras. Et une fois libre, c’était dans un éclat de rire, salvateur, qu'il l’entrainait à sa suite dans un labyrinthe de couloirs, jusqu’à l’un de ces salons privés qu’il réservait parfois. Souvent. « Champagne mademoiselle Vane ? » Un sourire guindé, un air pincé, il imitait dans cette innocence assassine qui lui était coutumière l’un des serveurs un peu maladroit qui s’était approché d’elle. « Tu auras brisé encore un cœur ce soir Beautiful. »


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