(#1) yodhan + started from the bottom now we're here.

Date d'inscription : 30/09/2017

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aedhan rietveld + yohan pearson

2013 Yohan tente de garder une expression lisse alors qu’ils montent les escaliers. Il sent qu’il tremble encore, alors il a insisté pour porter sa valise afin d’occuper ses mains. Il garde les yeux fixés sur les épaules d’Isaiah, se concentre sur leurs mouvements pour ne pas laisser ses pensées empirer la situation. La honte lui serre la poitrine, mais c’est surtout le chagrin qui menace de le faire craquer. Il a été viré de chez lui. Yohan n’arrive pas à oublier le silence de son père et le ton définitif d’Imke. Leurs visages se peignent derrière ses paupières à chaque fois qu’il essaie de se calmer. Il a encore du mal à réaliser que tout est bien réel, très franchement. Ça avait beau lui pendre au nez depuis plusieurs jours, il n’imaginait pas qu’ils oseraient aller jusque-là.
Il a rempli sa valise avec quelques fringues, ses papiers, et ses souvenirs les plus précieux, mais se rend compte maintenant qu’il a laissé plein de choses derrière lui. Aaron et June, surtout. Son frère et sa soeur sont encore à l’école, et il ne sait pas ce que les parents vont leur dire quand ils vont rentrer pour découvrir que Yohan est parti. Une part de lui craint qu’ils racontent qu’il est parti de lui-même, mais il ose espérer qu’ils ne laisseront pas imaginer une chose pareille aux deux personnes qui comptent le plus pour lui. Il n’a même pas eu le temps de leur laisser un message.
Son premier réflexe a été d’appeler Isaiah. Il avait déjà deux appels manqués de son aîné quand il a allumé son portable, dans le tramway: il avait senti que quelque chose ne tournait pas rond. Il n’y a pas eu une seule seconde d’hésitation dans la voix de son ami quand il lui a dit qu’il pouvait l’héberger aussi longtemps qu’il le voudrait - et ça lui a donné envie de pleurer. Ce mec qu’il connaît depuis deux ans seulement semblait soudain être sa seule famille. Lui, et ces inconnues dont il a croisé le reflet des vitres du métro.
« Le destin fait bien les choses, Movsès vient juste de déménager. » fait Isaiah d’une voix douce - Yohan comprend qu’il essaie de lui dire que c’était écrit, mais il a du mal à trouver quelque chose à lui répondre. Il aimerait que son aîné n’ait pas à faire tout ça. Sa situation familiale était restée son jardin secret, jusqu’à maintenant, et en quelques heures, Yohan s’est retrouvé à devoir tout expliquer, exposant toutes ses fragilités. Rien n’est plaisant dans cette situation, alors le jeune homme a bien du mal à croire que le destin ait voulu ça.
Isaiah ouvre la porte et le fait entrer dans l’appartement. Ce n’est pas la première fois qu’il vient ici. Il a déjà vu l’endroit une ou deux fois - quand les colocataires du brun n’étaient pas là. Il fait rouler sa valise et la tire jusque près du canapé. Il ne sait pas trop quoi faire de son corps. « Do you want something to drink? » demande gentiment Isaiah. « Only if it’s something strong. » L’autre disparaît dans la cuisine, et le regard de Yohan est attiré par une silhouette qui descend à toute vitesse l’escalier à sa gauche. Ses sourcils se froncent immédiatement quand il reconnaît les traits de celui qui le remarque tout juste. « … Aedhan? » Il cligne des yeux pour s’assurer qu’il n’a pas rêvé, mais non. C’est bien Aedhan Rietveld qui vient d’entrer dans la pièce, et mille questions fusent dans l’esprit de Yohan.

OCTOBRE 2016 C’est une main glacée sur la peau de son cou qui le réveille en sursaut. « Sorry, I didn’t want to scare you. » Yohan passe une main sur son visage. « It’s ok, Annie. » Il envoie un sourire à la vieille infirmière qui pince un peu les lèvres. « It’s almost eleven. » dit-elle d’une voix qui laisse transparaître une petite note d’inquiétude. « Yeah, you’re right. I didn’t plan on staying here all this time, you know, I guess I was just tired and fell asleep. » Annie hoche la tête sans rien dire, mais ses yeux glissent sans la moindre subtilité sur les quatre gobelets vides et le livre sur lequel Yohan s’est endormi. Il ne sait même pas pourquoi il tente encore de se justifier, après tout ce temps. « Go home, babe. » répond-t-elle simplement avant de quitter la chambre. « Yeah… Yeah. » Il est en effet bientôt onze heures, il est là depuis quatre heures.
C’est Annie qui a installé la petite couchette dans un coin, il y a quelques mois, en remarquant le nombre de personnes qui passaient voir Eliott et surtout, combien de fois Yohan s’était endormi dans l’un des fauteuils. Elle n’a rien annoncé, agissant discrètement avec sa douceur légendaire. Yohan ne l’a jamais vraiment remerciée - ça aurait été comme reconnaître qu’il voulait passer autant de temps ici.
Il commence à rassembler ses affaires, referme son livre, empile les gobelets pour les mettre dans la poubelle. Il devrait partir, mais au lieu de ça, ses jambes le portent jusqu’au fauteuil le plus proche du lit, et il se laisse tomber dedans, avec ses affaires toujours dans les mains. Je ne vais pas tarder, de toute façon. qu’il se répète, les yeux fixés sur la poitrine d’Eli qui se soulève et s'abaisse au rythme de sa respiration.
Une demi-heure passe, pendant laquelle il se perd dans ses pensées ; le prochain match contre les Hadès, le manque de lait dans le frigo, comment il va organiser son jour le lendemain, tout semble assez intéressant pour le garder là, enfoncé dans ce fauteuil inconfortable. Il est si bien installé qu’il sursaute une deuxième fois quand quelqu’un débarque dans l’encadrement de la porte. Merde. C’est loin d’être la première fois qu’Aedhan le trouve dans cette chambre à des heures pareilles, et Yohan a envie de s’enfoncer six pieds sous terre. Il se redresse un peu sur son siège, étire un grand sourire sur ses lèvres. « Hey, you! I was about to leave. Do you want me to wait outside so that we get home together? » ll a dégainé ses meilleures armes contre sa gêne: l’enthousiasme et l’assurance.

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aedhan rietveld + yohan pearson

2013 Aedhan a à peine mis un pied dans l’appartement qu’il fronce les sourcils. L’endroit est sombre, preuve que personne n’est à la maison et Isaiah avait dit qu’il serait là. Il n’aime pas lorsque les choses ne se passent pas comme prévu, lorsque ses plans doivent être modifiés. Pire encore, Aedhan déteste trouver la maison vide quand il rentre ces jours-ci. Isaiah et lui ont toujours eu des horaires assez incompatibles, se croisant plus qu’autre chose à part pour quelques jours dans la semaine, mais ça ne dérangeait pas Aedhan de ne pas trouver son colocataire à la maison. Aujourd’hui, ça lui rappelle que Movsès n’habite plus ici. Alors c’est un peu brutalement qu’il referme la porte derrière lui avant de traverser le vaste salon pour se rendre directement dans la salle de bain. Le miroir lui renvoie un reflet assez désolant et ça ne fait qu’obscurcir son humeur. Un large bleu lui mange la pommette droite, sa lèvre est fendue mais au moins, elle ne saigne plus. Le jeune homme se console en disant que ceux qui ont réussi à marquer ainsi son visage s’en sont plus mal sorti que lui mais ça n’arrange pas tellement son humeur. Il se débarrasse de ses fringues sales, les jette habilement dans la corbeille et s’empresse de prendre une douche chaude. Il n’en sort que lorsque la pièce est presque entièrement embuée et se rend dans sa chambre, une serviette nouée autour de sa taille, son portable en main pour rapidement rappeler à Isaiah qu’ils sont censés manger ensemble, ce soir.

Aedhan a à peine terminé d’enfiler un t-shirt dix fois trop large pour lui – il appartenait à Movsès, le jeune homme a oublié de lui rendre – lorsqu’il entend la porte d’entrée s’ouvrir. Il perçoit également deux voix échanger des mots qu’il ne peut entendre d’ici et fronce les sourcils. Isaiah n’est pas du genre à ramener des amis à la maison, surtout quand il sait qu’Aedhan est à la maison, il le connaît suffisamment à présent pour savoir qu’il n’est pas particulièrement sociable.

Alors ça ne peut être que Movsès, pas vrai ?

Cette pensée allège un peu son humeur et Aedhan s’empresse de sortir de sa chambre pour dévaler les escaliers et—

Se retrouver face à quelqu’un qui n’est définitivement pas Mov.
« … Aedhan? » fait l’inconnu et le jeune homme fronce les sourcils. Le type a un visage familier, mais Aedhan ne parvient pas à se rappeler pourquoi. Il ouvre la bouche pour lui demander qui il est, mais Isaiah sort de la cuisine au même moment, deux verres en main. « Hi ! » fait-il avec un sourire. « Aedhan, this is Yohan, I-- » Isaiah continue de parler, mais il ne l’entend plus. Yohan. Son cœur manque un battement et ses yeux s’arrondissent alors que brusquement, respirer devient compliqué.

Non. Il ne peut pas être ici. Yohan Pearson ne peut pas être ici, dans son appartement. Il a tiré un trait sur tout ça, sur cette vie, il a tout fait pour être certain qu’elle ne revienne pas le hanter. Yohan fait partie de l’existence d’un autre, d’une personne qu’Aedhan n’est plus et ne sera plus jamais. Il ne sait pas du tout si le plus jeune est toujours aussi proche de son frère, mais le simple fait de savoir qu’il l’a connu est suffisant pour faire courir un liquide glacé dans ses veines. « -- but with Mov gone, I thought Yohan would make a good replacement. I know we were supposed to talk about this and we will, but—he has nowhere else to go, » Isaiah poursuit et Aedhan serre les dents.

« Fuck no, » réplique-t-il immédiatement. « I want him out, now. » Son regard s’attarde sur le visage confus – et blessé ? – de Yohan et Aedhan fait un pas en avant. Il doit lever la tête pour continuer de soutenir son regard et ça l’agace prodigieusement. « You tell anyone you saw me and I’ll kill you. I’m not kidding. I’ll cut you open, from here, » fait-il en désignant le bas du ventre de Yohan. « -- to your throat, » achève-t-il, son doigt traçant une ligne imaginaire jusqu’à la gorge du plus jeune.

OCTOBRE 2016 Aedhan sait que s’il rentre à la maison, l’endroit sera vide. Isaiah bosse et Yohan… Yohan est probablement à l’hôpital, encore. Il avait des affaires importantes à régler pour le gang aujourd’hui et il n’a qu’une envie, rentrer pour s’effondrer dans son lit et dormir, mais il sait déjà qu’il ne le fera pas. S’il rentre, il va se retrouver seul et il n’arrivera pas à dormir parce qu’il ne fera que penser à Eliott, pâle et immobile à l’exception de sa poitrine qui se soulève lentement au rythme de sa respiration. Aedhan préfère encore se retrouver directement face à ce spectacle douloureux plutôt que de l’imaginer. Et s’occuper de Yohan, faire en sorte qu’il ne se laisse pas crever dans ce fauteuil moisi qui est devenu sa seconde maison ces derniers mois, c’est un moyen d’avoir l’impression de faire quelque chose d’utile.

Aedhan déteste être aussi impuissant face au mal qui ronge son petit frère. Il n’a pas été là pour lui ces dernières années. Honnêtement, Aedhan pensait le protéger. La vie qu’il a décidé de mener est bien trop dangereuse pour qu’Eliott s’y retrouve mêlé et le Rietveld ne voulait pas que son petit frère soit touché par ce monde bien trop brutal.

Il aurait dû être là.

La mâchoire crispée, Aedhan pousse la porte de la chambre où Eliott réside depuis des mois maintenant et il n’est pas surpris de trouver Yohan assis sur le fauteuil, l’air épuisé. Et pourtant, il se force à sourire comme toujours, mais il n’y a aucune chaleur et ça ressemble plus à une grimace qu’autre chose. « Hey, you! I was about to leave. Do you want me to wait outside so that we get home together? » Aedhan se renfrogne, il fait exprès de garder les yeux rivés sur Yohan, évite le plus possible la silhouette pâle allongée derrière lui. « Cut the crap, shithead, I hate your fake-ass smiles, » qu’il grogne avant de s’approcher. Il y a une table surélevée, montée sur roulettes placée contre un mur, Aedhan l’attrape et la fait rouler jusqu’à Yohan. Il dépose le sachet qui contient deux boîtes remplies de nouilles qu’il a achetées sur le chemin sur la table et fait signe au plus jeune. « Eat, » ordonne-t-il avant de faire le tour du lit pour se planter à côté d’Eliott.

Il essaye de toutes ses forces de visualiser le môme qui souriait tout le temps mais n’arrive qu’à voir celui qui pleurait parce qu’il ne comprenait pas pourquoi son frère devait partir.

Ses doigts tremblent lorsqu’il approche une main du visage d’Elliott pour chasser les mèches de cheveux trop longues qui collent à son front. Il devrait peut-être dire quelque chose, mais Aedhan n’a jamais été bon avec les mots et ça fait des années qu’il n’a pas parler à son petit frère. Il refuse que les premiers mots qu’il lui adressera soient murmurés dans le vent. Quand il relève les yeux, Yohan le fixe avec un air infiniment triste et Aedhan se crispe. Il remarque qu’il n’a pas bougé, ses affaires toujours dans ses mains. « We both know you don’t want to leave yet. So eat or I’ll make you. Then we’ll go home, you’ll take a bath and get some sleep. » Et Yohan sait qu’Aedhan ne fait jamais de menaces en l’air.

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aedhan rietveld + yohan pearson

2013 Yohan ne sait pas trop quoi faire de ce qui est en train de se passer. Il sait pertinemment qu’il ne se trompe pas, parce que Neven n’aurait aucune raison d’être ici. Même s’ils ne se sont pas vus depuis un moment, il en sait assez sur la vie du Ilang pour en être sûr. Et puis, surtout, Yohan n’a aucun mal à distinguer les jumeaux. Ils ont toujours été très différents, même en n’ouvrant pas la bouche. Hanie ne sait pas vraiment l’expliquer. Ce n’est pas la même… aura. Du tout. Les années n’ont visiblement rien changé à cela. Ça le fait même reculer d’un pas, parce qu’il n’a jamais vraiment été à l’aise avec le frère d’Eliott dans les parages. Ses souvenirs de lui sont peut-être peu nombreux, mais ils sont curieusement marquants. Yohan ne compte pas tous les week-ends qu’il a passé chez son meilleur ami d’enfance, avec cette ombre qui traînait dans un coin, silencieuse. Ils ne se sont jamais assez fréquentés pour se connaître, mais… Yohan a toujours eu une image assez négative d’Aedhan, quand bien même il a essayé de lui trouver des excuses ou des qualités. Qu’il le veuille ou non, Yohan s’est toujours rangé du côté d’Eliott, alors il n’a jamais vraiment réussi à comprendre son frère.
Le regard de Yohan passe d’Aedhan à Isaiah, un peu incrédule. Le plus âgé, fidèle à lui-même et ne pouvant imaginer une seconde ce qui les lie, commence à les présenter, sans vraiment se rendre compte qu’un silence lourd de souvenirs s’est installé autour de lui. A en juger par son regard mi-choqué mi-furieux, Aedhan l’a reconnu, en tous cas. Yohan aimerait que ce soit une bonne chose, mais il a comme l’impression que les choses vont très vite tourner au vinaigre. « -- but with Mov gone, I thought Yohan would make a good replacement. I know we were supposed to talk about this and we will, but—he has nowhere else to go, » Le jeune Park se recroqueville un peu plus sur lui-même, sans vraiment s’en rendre compte. Ça le fait chier, qu’Isaiah prononce ces mots. He has nowhere else to go. C’est la vérité, bien sûr, mais Yohan aurait préféré qu’elle n’arrive pas aux oreilles d’Aedhan Rietveld. Il se sent fragile et vulnérable, comme un insecte insignifiant, et il a l’impression que le fantôme du passé va l’écraser d’un moment à l’autre. « Fuck no, » Bon. Ça a le mérite d’être clair. Yohan n’en attendait pas moins d’Aedhan, de toute manière. « I want him out, now. » Il ne peut s’empêcher d’être un peu heurté par la violence de son ton, qui ne laisse place à aucun débat. Certes, ils ont un passé plus ou moins commun, et Yohan comprend qu’être le meilleur ami d’Eliott n’est pas franchement un bon point, mais… Y’a un minimum de sympathie à avoir quand même. Tu sais, Aedhan, le savoir-vivre, l’altruisme, tout ça? Inutile de chercher ces qualités chez Rietveld, apparemment, il le lui prouve une énième fois. « You tell anyone you saw me and I’ll kill you. I’m not kidding. I’ll cut you open, from here, to your throat, » Yohan hausse les sourcils, partagé entre la panique et l’envie de rire. Il n’est quand même pas sérieux ? Est-ce qu’il joue de sa mauvaise réputation pour le menacer comme ça ? Ça marche un peu, quand même. Yohan ne supporte plus son regard haineux et va chercher de l’aide dans les yeux d’Isaiah, qui semble complètement confus, lui aussi. « I wasn’t gonna tell anyone!!!!! Nobody even knows I’m here!!!! I swear!!! » se défend-t-il finalement, les mains devant sa poitrine en signe de paix. Yohan réfléchit. Quelle est la meilleure attitude à adopter ? Il ne compte certainement pas essayer de se mesurer au petit nabot, il sait d’avance qu’il perdrait. Il n’a pas sa répartie et encore moins son cran. Alors il attrape la poignée de sa valise et prend une inspiration. « I can leave. It’s fine. » « Hey! No! I promise I would help you. » fait Isaiah en retenant la valise. « I don’t know what happened between you two but can’t you get past it just for a few hours at least? Give us time to think about it? » La dernière question est clairement destinée à Aedhan. « He might cut my tongue before I try to say anything. » lâche Yohan sans trop réfléchir avant de poser une main sur sa bouche, comme si ça pouvait retirer ce qui vient de passer ses lèvres. « Listen Rietveld, I don’t wanna cause any trouble. I didn’t come here to expose you, I don’t really care that you’re here, I can totally pretend that it never happened. » dit-il précipitamment. « But if you have any trace of kindness left, can you tolerate me just for a few hours, so that I can find… I don’t know, a Plan B which does not involve sleeping under bridges or being killed in the darkest parts of Oriel just for a few stellars? » Il hausse les épaules. Pas sûr que ça marche. « You don’t want to have my death on your conscience. » Ça, il en est plutôt sûr. « I can even sleep behind the couch on the floor so you can pretend I’m not there. Please. » Il déteste faire ça. Il a l’impression de mendier. Mais s’il y a un infime espoir pour que ça attendrisse un tant soit peu Rietveld… ça aura valu le coup. Yohan n’a aucune envie d’errer dans les rues à la recherche d’une autre solution, il est juste épuisé.

OCTOBRE 2016 « Cut the crap, shithead, I hate your fake-ass smiles, » Yohan fait mine d’être offensé. « You really don’t know how to appreciate beauty. » répond-t-il en levant les yeux au ciel, noyant le poisson même si c’est justement ce qu’Aedhan lui a demandé d’arrêter de faire. Il déteste quand Aedhan l’expose comme ça. Il déteste ça. Le plus âgé rapproche la table à roulettes avec beaucoup de… délicatesse et y pose deux boîtes. L’odeur qui s’en échappe embaume toute la chambre d’hôpital et Yohan sent son ventre qui se tord. Il se peut, potentiellement, qu’il ait oublié de manger correctement. Potentiellement. « Eat, » « I’ve already eaten. » ment-il, mais Aedhan ne l’écoute pas vraiment. Yohan l’observe remettre quelques mèches en place sur le front d’Eli, doucement. Y’a toujours ce truc super triste dans les yeux d’Aedhan quand il est là, Yohan déteste voir ça. De nouveau, il se perd dans un flot de souvenirs d’enfance. L’herbe verte et chaude du jardin des Rietveld, les nuages qui prennent des formes plus loufoques les unes que les autres à ses yeux, des journées entières à décrire les couleurs à Eli qui ne les voyait pas, à l’époque. « We both know you don’t want to leave yet. So eat or I’ll make you. Then we’ll go home, you’ll take a bath and get some sleep. » Yohan sursaute quand Aedhan l’expose pour la seconde fois en quelques minutes. Bien, très bien. Il commence à ouvrir la barquette de nouilles, un air exaspéré sur le visage. « I was really about to leave. I fell asleep like an idiot, but I’m quite pissed off because I had other plans for tonight than being here, in a hospital room - sorry Eli. I was supposed to binge-watch this show I started this week-end, take a loooong hot shower, and I was even thinking about going out. Nao invited me to this party, on the rooftop of a skyscraper in Cosmo... » Y’a une voix à l’arrière de sa tête qui n’arrête pas de lui répéter t’en fais trop, yohan. beaucoup trop. Mais parce qu’il est débile et qu’il est flippé, il n’arrive pas à s’arrêter. « … I met a guy last week in Soho, he told me he might be there. I really should have gone. The dude’s hot as hell. » Il relève les yeux de ses pâtes. « Do you think it’s too late to go? » questionne-t-il, les yeux plissés. « Who needs a bath and sleep, right? » Il rit légèrement devant ses nouilles. « I should go. I will. After I eat those wonderful noodles. Thanks mom. » Il envoie un grand sourire à Aedhan, et engloutit une bouchée beaucoup trop grosse pour lui. « So, what about you? Do you want to come too? » Il faut qu’il arrête de parler. Il faut absolument qu’il arrête de parler.

» DEMANDES DE RP ☾ better get started