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Aedhan a du mal de rentrer à la maison, ces derniers temps. Rentrer ça veut dire se retrouver face à Yohan et surtout, à ce qu’il lui a fait. Tu savais pas, qu’il se répète en boucle mais ça n’apaise en rien la culpabilité qui le ronge. Parce qu’il aurait dû comprendre, c’était pourtant sous ses yeux depuis le début. Ça a toujours été facile pour lui d’effacer les soulmarks, après tout, Aedhan déteste ce simple concept. Mais c’était aussi simple parce qu’il n’a jamais eu à habiter avec un de ses clients. Parce qu’ils n’ont jamais été son coloc ou son petit frère avant aujourd’hui. Quand il les regarde, Aedhan voit deux fantômes et ça lui file la gerbe. Et il ne peut s’empêcher de se demander s’il aurait fini comme ça lui aussi, s’il avait réussi à retirer la sienne il y a presque dix ans maintenant. Yohan continue de faire semblant que tout va bien, mais Aedhan sait. Et Eliott… Eliott n’est plus le même depuis la mort de Blue de toute façon, mais le Rietveld sait que retirer sa soulmark n’a pas aidé.

Parce que Blue n’était pas la soulmate d’Eliott.
(Stupide, stupide, stupide.)

Alors ouais, Aedhan a du mal de rentrer à la maison. C’est plus facile de bosser tard, de se plonger dans les affaires du gang, de ne mettre un pied dans l’appartement qu’il partage avec Yohan et Isaiah que lorsqu’il sait qu’ils sont tous les deux déjà couchés. Il va même jusqu’à crécher chez Mov parfois, parce que c’est plus facile de mettre sa fierté de côté contre un peu de réconfort, que de faire face au regard vide de Yohan.

Il est tard, le dernier client s’en est allé satisfait et la patronne est déjà rentrée, c’est à Aedhan de fermer le salon aujourd’hui, mais il a encore du boulot. Ça fait bien vingt minutes que ses hommes devraient être là et le Jack O’Diamonds n’aime pas qu’on le fasse attendre. Aedhan se renfrogne et étend ses jambes sur la petite table devant lui. La patronne n’est pas là alors autant se mettre à l’aise, il lève sa bière et en boit une gorgée pour rincer la part de la pizza qu’il vient de commander après avoir réalisé qu’il n’avait presque rien avalé de la journée. Il envisage d’attraper son téléphone pour appeler Silvio et lui aboyer dessus pour lui demander pourquoi ils ne sont pas encore là mais il suppose qu’ils ne sont pas en retard par plaisir.

Lorsqu’enfin, la porte du salon de tatouage s’ouvre sur les quatre retardataires, Aedhan lève un regard sombre vers eux. « J’ai failli attendre, » qu’il grogne d’un air agacé. Silvio lui adresse un sourire penaud qui lui vaut un haussement de sourcil impatient. « Désolé patron, ça a pris plus de temps que prévu. » Aedhan lève les yeux au ciel, l’air de dire oh vraiment, j’avais pas remarqué. « Vous l’avez retrouvé ? » Le visage de Silvio se fend d’un large sourire, tandis que les deux autres à côté de lui hochent la tête. « Yep, on peut vous assurer qu’il recommencera plus, » s’exclame-t-il joyeusement avant de brusquement enrouler son bras autour des épaules de Hayes, resté en retrait jusqu’ici. « Nat a fait du super bon boulot, vous l’auriez vu, j’crois qu’il était tout excité d’recevoir not’marque, » fait-il en s’esclaffant.
Aedhan lève un regard impassible vers la nouvelle recrue. Il se fiche pas mal que Hayes se soit éclaté à tabasser un type qui s’en est pris à une des prostituées placées sous la protection des Nulls, tant que le boulot a été bien fait. « Rien d’autre à signaler ? » « Nan, on vous livre juste le colis, » répond Silvio en poussant Hayes vers Aedhan.

Lorsque les yeux de Silvio et ses deux compères tombent sur le carton de pizza ouvert et encore bien garni sur la petite table, ils s’illuminent presque et Aedhan se lève brusquement. « Tirez-vous, » siffle-t-il et c’est presque jouissif de voir la déception dans leur regard.

Ça se saurait, si le Jack O’Diamonds était du genre à partager sa bouffe.

Ils sortent enfin du salon et Aedhan verrouille la porte derrière eux, avant de faire face à Hayes. Il n’est pas bien bavard, mais ce n’est pas plus mal, Aedhan déteste les gens qui piaillent pour rien. D’un mouvement sec de la tête, il lui fait signe de le suivre et l’entraîne dans la pièce où il tatoue ses clients.

« Accroche ta veste là, » fait-il en désignant le portemanteau dans un coin de la pièce. « Enlève ton haut et installe-toi. » Il n’attend pas de voir s’il a été entendu pour se diriger vers l’évier où il se nettoie consciencieusement les mains. Lorsqu’il se retourne pour attraper une paire de gants propres et l’enfiler, Hayes est déjà assis sur la chaise, son haut retiré. Les yeux d’Aedhan s’attardent sur l’encre qui marque déjà la peau avec un mélange d’intérêt et de satisfaction. Il apprécie que Nat soit déjà tatoué, ça lui évite d’avoir à lui expliquer la procédure et vu ce qui le recouvre déjà, il ne risque pas de gémir comme une gonzesse à chaque fois que l’aiguille piquera sa peau. Aedhan est curieux, aussi. Les tatouages ont toujours une histoire à raconter et celle qui marque la peau de Hayes semble étrangement compliquée.

Intéressant.

Sans un mot, Aedhan s’installe à la gauche de l’autre homme, ses yeux rivés sur son torse, là où la marque des Nulls sera bientôt imprimée dans sa peau, au niveau du cœur. C’est là qu’ils la portent tous, pour se souvenir que le gang passe avant tout le reste. Aedhan lève les yeux vers Hayes, attrape son regard pour ne plus le lâcher.

« Si t’as des arrière-pensées, c’est l’moment d’filer, » fait-il en montrant la porte du pouce. « Une fois que tu portes la marque, t’es un Nulls jusque dans la tombe. A moins que tu nous la mettes à l’envers et que j’décide d’te l’enlever moi-même, » conclut-il avec un sourire carnassier. Les rares hommes à avoir osé trahir le King n’ont définitivement pas aimé les méthodes du Jack O’Diamond.
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il était une fois le destin riant encore de ces âmes trop endolories pour se rencontrer seules ----

C’est le souffle court qu’il se fend, Jax. Il eut la plainte sourde autrefois de ne pas frapper son frère, ce cher frère s’encrassant comme lui devait s’encrasser. Si ce n’est pas en son nom, il ne pouvait que penser à la répétition des actes de l’ainé quand il accompagnait les dits compères à une mission classique. Avec comme seul but, de faire du mal. De punir ; maître Lucifer de justice ? Maître avide ? Pour qui se prennent-ils ? Parfois la nausée venait l’atteindre dans un élan de solitude, les pieds enfin posés dans l’appartement crasseux : s’il essayait de conserver un air passable par ses capacités, il ne contenait son refus interne de sa condition. Suivre les rires infects de piètres garnements qu’il aimerait ramasser un à un ; la rage l’eut appelée comme amie durant le trajet de folie. Ainsi, elle fut sienne. Jax, l’homme avec l’objectif quotidien d’être un menteur –
Cela lui allait mal ; il pensait ne jamais savoir mentir, Jax. Il est le jeune droit que l’on voit, le jeune juste appréciant quelques riches Warden à ses côtés. Il endosse alors le rôle, d’un cynisme qu’il eut gardé comme seule marque.
Un peu désolé, vieux. Seule pensée aux coups qu’il répétait quand c'était à son tour ; zones de souffrances, zones de tortures à même que les déchirements se firent plus intense, pitié mec laisse moi vivre correctement, et non plié en deux à l’idée de te voir dans mes songes ! Il n’avait envie de perpétuer, mais la providence l’eut décidée autrement.
((douce ironie)) – il ne supportait les cris, alors il portait honneur à la mâchoire brisée. Se remémorant les traits du personnage qu’il avait inventé sur une feuille papier, inscrite dans sa mémoire martelée.
Hayes, la violence couleur carmin ; qui est dangereux par ses multiples frappes, fortes frappes, par l’énergie mortelle qu’on ne sait trouver. Mais seul défaut à l’homme : la technique manque, parait-il, alors parfois il porte atteinte là où la douleur n’est pas si amère. Peu sordide, alors il se laisse frapper un peu.
Comme s’il apprenait la guerre des sols crasseux, Jax.
Hayes, se caressant les tympans aux clacs, aux cracs et aux crasses ; il ne porte que cette utilité en son sein, ce piètre diable ! Il parait que l’amour de la douleur est telle qu’il en rêverait. Peut-être que son personnage aime la rouille gisant sur ses mains. Rouille séchée que Jax ne supporte pas. Jax se lave une dizaine de fois à l’encre de chine s’il le faut, se graverait une nouvelle histoire sur la peau pour oublier ce qu’il fait.
Pour ce cruel personnage : inintéressant personnage, si intéressant que ses collègues s’en fendaient la poire, parait-il.
Alors, l’homme crachait au sol. Il continuait, Hayes. Hayes aime cracher. Hayes : bête de foire, foire de bête ou simple bête foireuse. Il est foireux, Hayes.
Inhumain. L’animal véritable, silencieux comme une taupe, si affreusement bête que Jax le frapperait lui-même mille fois. Il ne fallait créer de personnage malin. On ne se méfie que de l’intelligence, même si le jeu démoniaque est celui où le liquide sanguin est roi.
Si bon serviteur, Hayes ! –
D’où les nausées, fait déploré.
On applaudissait alors le sauvage ne pensant à se laver les mains, ricanant du cadavre respirant encore au sol. Les bravos bravos bravos venant l’inonder alors, dans des tapes amicales ; gentils compagnons, si mignons. Les bravos, bravos tu as fait le sale boulot, bravos tu prouves ton fanatisme à cet univers si timbré que tu t’y fonds ! Jax prie, Jax prie pour oublier, un jour.
Ils ont l’argent pour les soins psychologique, chez son nouveau chez-lui. Il risque fortement d’en avoir besoin, ainsi soit loué.
Comme récompense, on allait l’emmener alors au pénitencier. Hayes cache sa joie immense ; Jax bouillonne à l’idée d’avoir le symbole de l’horreur sur sa propre peau. Ainsi forcé, il ne put faire machine arrière. Effort à faire, parait-il ? L’idée était là, l’idée était justice. Il y graverait justice, Jax.
Tuons, un jour, tout ces abrutis – d’un des chefs carmins ils donnaient leurs excuses à l’instant. Lançaient des fleurs au travail donné par la nouvelle recrue. La patron a l’air de considérer l’acte comme quelque chose de classique, mais l’espion analysait que la satisfaction du monsieur était compliquée à obtenir. Véritable barrière qu’était la sienne ; si les subalternes le portaient tous dans ses bras, le supérieur ne put encore que toiser.
Cela devait être son genre, après tout. Il faut dire que les gens d’ici sont dotés d’une folie peu appréciable.
(( que dire ; il se pouvait que le Warden lui-même l’ait acquis ! ))
Le brun préférait ne pas ciller. Simplement, baisser le regard, faire le presque timide devant tant d’honorante puissante ; silencieux jusqu’à la tombe, rester dans la dite idiotie, quitte à y rester.
Il allait donc se faire graver, le symbole du jeu d’acteur détesté. Poussé vers le petit, tout petit chef dont il fit l’air de peur. Jax : où l’être sachant beaucoup trop sur cet autre. Ne sachant posséder une peur réelle, il était une moitié dont la rancœur était grande. Parfois, l’ancienne torture revenait en un ricanement à la vue de l’ame sœur. Parfois, la marque brûlait en demandant son reste d’aventure.
Jax aimerait disparaître en l’instant, simplement. Aller déguster une nourriture bien plus appréciable que l’odeur immonde de pizza venant l’agacer. Hayes adore la nourriture grasse, et s’en gaverait mille fois. Jax, c’est avec grâce que ce genre de choses se précipitent dans les toilettes.
Avec grâce.
Signe de chien, air de chien ; vulgaire jusqu’au bout des ongles, la belle âme sœur, s’en était passionnant. Comme si cela coulait de source. Ainsi Nat hochait la tête, obéissant. Accrochant sa veste, se déshabillant. Les mains encore sales, sales des coups qu’il eut porté trop fort. Dégoûté mais silencieux, au risque que ses propres pensées n’hurlent trop fort.
Pour dépiter, elles vont dépiter, ses pensées.
Il se sentait alors épié ; peut-être l’artiste dans l’autre homme s’attardait alors sur ses œuvres. Ses véritables œuvres, allant être plus laides par la présence d’une immonde marque.
Sa seule vérité, bafouée dans la mocheté.
((trop de rouge, je m’en navre))

- J’vais juste me laver les mains un coup. Qu’il se levait un instant, d’une manière saccadée, dans la fausse peur que son chef ne s’impatiente. Avec la nausée réelle, trop longue, de l’homme.

Putain, c’est dégueulasse. Putain, j’supporte pas.
Plaintes internes venant briser les codes ; il s’installait de nouveau sur le siège, la tombe, le lieu de sa déchéance. Avec la menace du petit supérieur, venant le plomber encore : les orbes savent mentir à la soulmate par l’entrainement. Le visage dessiné par l’air décidé, les mœurs intérieures venant l’assiéger. Panique cachée au cœur, de posséder à vie le symbole de son silence.

- Pas de soucis pour ça.  Tant que j’suis un Nulls, j’serai moi.

Mensonge éhonté à la fierté masquée.  Ne cherchant à parler de trop avec l’objet de sa gêne, la crainte que cette personne même ne vienne briser son plan. Malgré, quelques fois, les pensées à l’empathie : que s’est-il passé, pour qu’il finisse dans un tel trou à rats ?
Mourir des mains de la soulmate, ce serait peu épatant. Il pressentait alors l’aiguille, il pressentait déjà l’encre où il hurlerait à la mort au noir de la voir encore.

- Elle sera pas enlevée, jamais.
Affirmation pire encore.

Pensée trop envahie alors. –
Putain
J’en veux pas, de cette marque.
Merde ; merde.
Qu’ce petit dégage : le symbole est hideux, en plus.
Je-ne-veux-pas !

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« Pas de soucis pour ça. Tant que j’suis un Nulls, j’serai moi. » La loyauté d’Hayes est presque touchante mais il faut admettre qu’elle amuse le Jack O’Diamonds plus qu’autre chose. Combien jurent que le gang est toute leur vie au début, avant d’être confrontés à la dure réalité ? Même lui n’a pas fait cette erreur. Oh Aedhan n’a aucunement l’intention de trahir le King, il lui doit l’existence qu’il mène à présent et s’il a beaucoup de défauts, il est tout sauf ingrat. Mais Aedhan a toujours su qu’entre sa vie et les Nulls, son choix ne se tournera pas vers le gang. Hayes peut-il jurer le contraire ? Il ne saurait dire et ça le rend curieux. «  Elle sera pas enlevée, jamais, » qu’il jure encore et Aedhan arque un sourcil. « On verra, » glisse-t-il avant de désinfecter la zone qu’il s’apprête à tatouer. « Musique, volume 30%, » énonce-t-il clairement. Pour une fois, la reconnaissance vocale semble fonctionner sans qu’il ait besoin de se répéter et les premières notes s’élèvent dans la pièce. C’est tout aussi efficacement qu’il applique le gel de transfert puis décalque rapidement le symbole du gang en s’assurant d’un coup d’œil que tout est droit. D’habitude, c’est à ce moment-là qu’il demande au client si tout lui convient, mais Hayes n’a pas tellement le choix alors Aedhan se contente d’attraper la machine à tatouer et de la mettre en route.
Le bruit de l’appareil rejoint les paroles de la chanson qu’Aedhan suit déjà du bout des lèvres. Il assure sa stabilité d’une main et commence à encrer la peau d’Hayes. La zone à tatouer n’est pas particulièrement sensible et le corps d’Hayes est suffisamment recouvert d’encre pour qu’il ait l’habitude d’encaisser alors Aedhan ne s’inquiète pas tellement pour lui. De toute façon, le symbole du gang n’est pas compliqué, alors le tatouage ne prendra pas beaucoup de temps à faire. Certains clients ont besoin qu’on leur fasse la conversation, un exercice auquel Aedhan se livre un peu à contrecœur car ce n’est pas tellement son genre de parler pour ne rien dire. L’avantage, c’est qu’Hayes n’est pas un client qui doit ressortir satisfait de son expérience et mieux encore, il ne semble pas décidé à raconter sa vie et c’est tant mieux.

Un bon point pour Hayes.

Alors Aedhan trace d’une main et essuie l’excès d’encre de l’autre. Ce n’est que lorsqu’il tatoue ou dessine qu’il est capable de rester en place et de s’appliquer pendant des heures sans interruption. Le reste du monde cesse d’exister et il est concentré sur sa tâche, capable pendant un temps d’oublier tout le reste. Aedhan apprécie le stoïcisme d’Hayes et son silence. Il doit cependant faire un effort pour ne pas laisser ses yeux s’égarer sur les différents tracés qui recouvrent la peau de l’autre homme. Ils ont attiré son attention plus tôt déjà et comme toujours, Aedhan est curieux d’en connaître l’histoire. Il ne peut cependant s’empêcher de se dire qu’Hayes ferait une bonne toile pour ses propres œuvres. C’est plus fort que lui après tout, déjà ses doigts le chatouillent avec l’envie de créer quelque chose de toutes pièces, au lieu de simplement reproduire le symbole des Nulls sur la peau d’Hayes.

Je-ne-veux-pas !

Aedhan a le réflexe de lever sa main lorsque ses épaules tressaillent. Ses yeux se posent sur Hayes, qui semble fixer un point par-dessus le crâne du Jack O’Diamonds, les muscles de sa mâchoire visiblement crispés. Sourcils froncés, il ouvre la bouche pour lui demander s’il a quelque chose à lui dire, mais lorsque l’autre homme croise son regard avec un air confus, l’air de se demander pourquoi il s’est brusquement arrêté probablement, Aedhan referme aussitôt la bouche.

Hayes n’a rien dit, pas vrai ?

Un frisson lui parcourt l’échine et Aedhan pince les lèvres. L’embarras de s’être laissé surprendre par cette… voix qu’il n’a pas perçue depuis des années est immédiatement suivie par une colère sourde qui font chauffer sa nuque.
Ce n’est pas le moment. Aedhan inspire profondément et se remet au travail sans rien dire, mais il n’arrive pas à se concentrer. La tension est visible dans ses épaules, ses dents serrées. Il a l’impression—non, ce n’est pas qu’une impression. Il sait d’où vient cette sensation de ne pas être seul, cet océan d’émotions qui n’est pas le sien. Il sait qu’il n’aurait qu’à ouvrir un peu la porte pour en savoir plus et comprendre pourquoi ce-- cri, a réussi à lui parvenir après des années à tout faire pour bloquer absolument tout ce qui lui vient de sa soulmate.
La dernière fois qu’Aedhan a entendu une voix au lieu de simplement percevoir des sensations, d’apercevoir des formes et des couleurs, il avait seize ans et s’est retrouvé forcé de s’enfermer dans la chambre de Movsès pendant presque toute la journée pour se concentrer et tenter de chasser la douleur dans son crâne. Il ne sait pas ce qui est arrivé à sa… soulmate, ce jour-là, mais depuis, Aedhan s’est assuré que plus jamais ses pensées et sentiments ne puissent l’assaillir.

Ça marchait plutôt bien, jusqu’à présent.

Aedhan n’a pas l’impression d’avoir relâché les barrières qu’il a érigées dans son esprit. Alors pourquoi maintenant ? Il ne sait pas qui est cette personne, où elle se trouve ni ce qu’elle vit et il s’en fiche. Putain ce qu’il s’en fiche.

Alors pourquoi une part de lui veut savoir ce qui ne va pas ?

Aedhan serre les dents un peu plus fort. Il se dit que c’est parce qu’il sait ce que perdre sa soulmate peut faire à quelqu’un, et il s’inquiète de ce qui lui arriverait, si l’autre venait à se faire tuer. Mais ce n’est pas comme Yohan et Elliot, pas vrai ? Ils sont proches, Yohan est probablement amoureux de lui depuis des années alors qu’Aedhan ne sait absolument pas qui est sa soulmate, il ne veut pas la rencontrer. Si quelque chose devait lui arriver, ça ne le briserait pas comme ça a détruit Yohan quand Aedhan a retiré la soulmark d’Elliot. Pas vrai ?

La simple idée que l’existence de l’autre puisse avoir autant d’influence sur la sienne lui file la gerbe et Aedhan s’empresse de finir de tracer le symbole des Nulls sur la peau d’Hayes et de se reculer brusquement.

Reprends-toi, putain.

Ses mains tremblent. Il a brusquement très envie de détruire quelque chose. La machine est arrêtée, déposée et Aedhan retire ses gants avant de se relever, sans un regard pour Hayes. « Bouge pas, j’reviens, » qu’il croasse et il a envie de s’en coller une lorsqu’il entend sa voix vaciller. Il doit encore s’occuper du remplissage, mais il n’arrivera à rien s’il ne se calme pas, et vite. Alors il sort de la pièce et se rend dans les toilettes, juste à côté. Il retire sa chemise, car même si elle est ouverte sur son débardeur blanc, Aedhan a l’impression d’étouffer. D’un geste brusque, il ouvre le robinet et s’asperge le visage et la nuque d’eau froide. Ses mains agrippent le rebord du lavabo et lorsqu’il relève la tête, son cœur manque un battement dans sa poitrine.
Il n’est pas seul – il ne l’est jamais, mais ça manque à chaque fois de lui filer une putain de crise cardiaque lorsqu’il les voit quelque part – et un soupir de soulagement lui échappe lorsqu’il réalise que ce n’est que Will.
La dernière personne qu’il a envie de voir alors qu’il est dans cet état, c’est bien le King. Will fronce les sourcils en le voyant et abaisse sa main qui tient un peigne. Aedhan peut voir ses lèvres remuer et il a l’habitude maintenant, alors il comprend qu’il lui demande ce qui ne va pas.

« T’occupe, princesse, » qu’il grogne avant de s’essuyer le visage et la nuque.

Okay.

Il se détourne et sort des toilettes, retourne dans la pièce où Hayes se trouve toujours, même s’il s’est redressé. La chemise est jetée dans un coin, sur une chaise et Aedhan ne dit rien, espère que l’autre va rester silencieux lui aussi parce que la dernière chose dont il a besoin maintenant, c’est bien qu’on lui demande si ça va.

« Réinstalle-toi, j’arrive. » Préparer son matos, se laver les mains une nouvelle fois, enfiler une autre paire de gants, faire le remplissage, donner les instructions habituelles à Hayes et lui dire de se tirer.

Il peut le faire, il ira casser des trucs plus tard si c’est encore nécessaire.  
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l’éveil vint lui tourmenter le corps. L’appel de multiples phares où sa conscience se contracte, prie pour ne plus exister. Sa conscience se mure dans le silence. Prie encore.
Peut-être prie-t-elle trop fort.
Mais la conscience du jeune éperdu ne fait que caresser les démons d’atan. Il se puisse que des perles d’eau amènent à son propre dysfonctionnement. Jax est l’être de peur, de surface surfaite. Hayes, peinture menant à sa torture réelle ; l’âme s’arrache à sa morale propre. L’acteur joue mais les dires internes se perdaient dans les supplications. Jax  est l’enfant de cet autrefois, venant taper à la porte pour demander un dénommé bonheur. Jax a perdu beaucoup, a inventé sa justice de tout son talent. Jax, la honte à la moue, la honte l’agrippant dans un élan d’amour, la honte venant le caresser du bout des doigts : susurrant à sa perte. Sa peau n’étant capable de frémir par l’immense dégoût venant le pénétrer, la détresse s’énonçant dans le silence. Hayes, figure de bêtise heureuse de l’appartenance, et la véritable intelligence qui ne prie plus. Jax ; esprit frappeur, esprit tentant de se taire. Esprit tentant d’amnésie la conscience cruelle, allant lui expliquer que par ce silence il se mourrait –
La musique n’était que l’écho affreux de l’enfer. Probablement devait-elle frapper les cœurs à la violence, comme le groupe qu’il observait. Tout n’est que probabilité, mais Jax s’importe. Jax pense à se figer. Il se dit qu’en fixant le plafond dégarni, il apercevrait un paradis. Une victoire. Que cette encre de chine, de maux ou de miracle allait disparaître par ses soins. Il la détruirait, il se brûlerait la peau s’il pouvait détruire l’odieuse marque allant détériorer ses pensées. Le tatouage est la démonstration de son lui. Les Nulls ne sont qu’Hayes, mais Hayes n’est pas lui. Il a l’idée qu’il pleurera de l’intérieur plus tard. De l’extérieur dans un angle plus lointain.
Alors, Jax fixe toujours le plafond, avec comme seule pensée le rôle qu’il doit se promettre de maintenir. Hayes. Hayes. H a y e s et la violence immonde, les poings idiots et l’originalité inexistante, ne pensant qu’à la gloire d’un groupe et de mauvaises choses pour se nourrir. Il se ternissait de vide, Jax. Tout se précipite par la soulmate qui le torture bien plus encore. Le dit nabot est concentré, est passionné. Cela se pressent. Cela doit être intéressant. Mais Jax fixera toujours ce plafond. Alors, dans l’élan de la souffrance étouffée, il ne sentait la machine marquant sa peau. Stoïque, statue de verre si classique ne sachant se défaire, bronze allant se rouiller ou glace allant simplement se briser ; le principe était au jeu du un deux trois soleil, afin de se brûler les yeux à l’affreux dessin par la suite.
Oublier.
Le silence n’était perturbé que par les picotements. Le temps était court. Le temps était long. Le point dans le ciel était bloqué par les arrières-pensées. La honte était longue. Le désir de s’enfuir était court.
Devoir long.
Amertume courte.
Pour le fil d’émotions trop fin, trop peu tissé, d’où le fait que le garçon s’oublie lui-même avant de continuer son jeu de drame éhonté. Le prétendu chef semblait si calme à l’instant, par l’unique contact effectué. Là était l’ironie réelle de l’histoire ; sa soulmate lui apportait encore du malheur. Sans le vouloir, sans jamais réellement le vouloir. Et jax est toujours présent, jax est le petit souffrant dans la balance. Il est  le malheureux découvrant les choses dites « gênantes », il est le malheureux serrant les dents. Il n’avait surtout pas l’envie de rencontrer cette soulmate, de peur de trop de choses. De crainte de temps perdu, ou de temps trop abîmé par la suite.
Comme ici.
((coupure)) – et le main qui se stoppe dans l’agonie interne. Le regard de l’homme croisant le sien, étant brusquement réveillé de son sommeil forcé. L’interrogation venant berner l’autre, le sourcil arqué alors que Jax aimerait simplement ne jamais voir ce qui s’inscrivait sur sa poitrine. Cela ne paraissait pas terminé, au vu des traits de ce chef. Il allait demander, mais se rétractait. Hayes lui-même n’aurait réussit à répondre, par le Jax tétanisé dans la nouvelle souffrance venant le prendre, l’hurlement du cœur venant s’accroître encore – le silence était l’ami du sourd comme du muet, alors il s’en rassura un court instant. Aedhan semblait perturbé. Il n’était l’artiste mais s’était curieusement éveillé, lui aussi. Comme prit de tensions et de malaise, comme si l’esprit se frappait en écho à lui ; inquiété d’un mal éventuel, Jax restait calqué à lui par le contact des orbes. Tel un fidèle servant à la couleur de la peinture, l’inquiétude minime parcourant tout de même son corps : l’homme qui s’enfuyait alors dans un élan brusque, laissant Jax seul.
Seul.
Seul dans cette solitude de la seule solitude qu’il ne voulait absolument pas posséder en ces moments –

Le visage tombe dans un soupir délivré. Le regard se portant vers le dessin. Le poing qui se serre, la lèvre qui se mort à l’extrême pour ne plus entendre son cœur hurler ; la peine venant frapper à sa porte trop fort, sans qu’il ne puisse s’en libérer. Il n’entend qu’à peine les sons de la soulmate. Il peine à se concentrer. Il sent la honte se faufiler dans ses mémoires, il sent la tristesse le posséder. Toujours de glace, mais ses pensées hurlent. Ses souvenirs se ravivent, sa solitude poursuivant les maux.
Il étouffe. Il peine à respirer. Il tente de se reprendre, fixant le point imaginaire, en vain. La machine est à ses côtés, il la voit. Il aimerait la briser en mille morceaux. Il a mal, il se bouffe, il se consume.
Il crie.
Il possède le chant de la mort en son sein. Disloqué et nu comme un ver. Comme brisé en quelques morceaux. Il n’arrive plus à discuter avec lui-même. Son lui pleure, son lui hurle. Son lui est frappé et gémit de douleur. Ces multiples sentiments peinent à être caché par Hayes, alors il tentait de fixer le point au ciel.
Encore, et toujours.
Il se redresse, sans détacher ses orbes de l’affreux dessin. La nausée monte à la pensée de trahir sa famille détruite par ces gens. Il en deviendrait un, symboliquement.
Toujours dans le brusque, la soulmate revenait dans un état comme plus dégradé. Tel l’âme démunie d’un tout, de tout l’entourant. L’inquiétude surprenait Jax malgré ses maux venant s’accroître, comme sentant le miroir de la panique de l’autre. Reconnaissance du passé – tout le heurtait durant quelques secondes. Mais il se voyait en priorité. Imaginer la machine revenir, les hurlements de douleurs venant encore le secouer de l’intérieur ; le corps obéissant mais la détresse plus grande venant l’amocher. Jax tombe. Jax veut s’enfuir. Jax combat, mais ne peut supporter s’il ne peut même plus penser.
J’dois me casser. J’dois me casser. J’DOIS. Me casser. - Répétitions des déchirements dans le calme olympien d’Hayes. Le torse qui se surélève, l’homme qui parle sans ton de pitié. Le regard croisant celui de la soulmate, peut-être plus dur qu’à l’habitude. Ayant plus mal psychiquement qu’à l’habitude. Un peu trop torturé, en ces minutes.
Me casser.

- Si ça arrange, on peut terminer ça demain. Ça change rien pour moi.

J’vais juste dégueuler, à ce rythme. Je peux plus. Je supporte plus.
Les pensées comme s’avouant enfin après ces forces énoncées –
J’ai mal au cœur, putain.

mdr cc surprise:
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