-39%
Le deal à ne pas rater :
Ordinateur portable ASUS Chromebook Vibe CX34 Flip
399 € 649 €
Voir le deal

Partagez
 

 (#Ludan) Je suis le s p l e e n et toi l' i d é a l

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Invité
Anonymous
Invité

(#Ludan) Je suis le s p l e e n et toi l' i d é a l Empty
je suis la fleur et toi le mal
The weight of a simple human emotion
Weighs me down more than the tank ever did

L’aube se retirant à peine de son champ de vision, Eridan erre dans les rues de la ville portuaire. Il slalome inconsciemment entre les lampadaires — pousse les passants; On l’insulte déjà de ”gosse insolent” qui siffle au rythme de ses pas une affreuse mélodie qu’il avait entendu à la radio un peu plus tôt auparavant. Et le tout se mélange lentement à la cacophonie de la masse morbide dans laquelle il se mêle peu à peu, entre rire et hurlement, il chantonne, mime d’être h e u r e u x comme l’un d’ces ignorants le bousculant. Son crâne et son épaule le font souffrir. Mais tant mieux se dira-t-il. c’est un mal qui l’apaise, une douleur lui fera oublier celle de son coeur qui se meurtrissait.

j’vais mieux — qu’il dira entre deux cachets maléfiques à ses démons , le sourire délicatement porté aux lèvres et la main contre son organe battant. Mais il le savait, au fond de lui qu’il y avait une infime partie qui ne croyait pas à toute cette comédie. Que peut-être ça aurait été mieux d’en finir lorsqu’il avait perdu sa vision colorée, que peut-être vivre pour essayer c’était un p a r i  trop risqué. Il agonise, il a toujours autant de mal à respirer, mais il s’dit qu’un jour ça ira mieux, qu’un jour l’éclairci arrivera car tout orage avait une fin.

Parce que même si les promesses n’étaient pas faites pour lui,
parce que même si les attentes ne sont jamais faites pour être atteintes.
Il y croit. Il y croit à l’espoir qu’un jour on lui montrera comment aimer la vie. À aimer le jour présent sans se soucier de la nuit, à accepter de vivre et ne pas céder à la léthargie.

Ses pupilles se dilatent à la vue d’un bâtiment familier. C’est grotesque, insensé, pourquoi aller la voir s’il n’arrivait plus à prétendre être celui qu’il était à ses côtés? (c’est un bon menteur c’est vrai) Il s’avance, tire ses manches le long de ses poignets marqués par les péchés tandis qu’il s’approche toujours plus ((toujours trop)) de la blonde, source de ses maux.

que me vaut cette invitation miss Tolstoï?

Un surnom; une distance qu’il imposait désormais. Car ils n’auraient jamais du dépasser la ligne qu’ils avaient autrefois démarqué. Eri était obligé de se restreindre au stade de pionniers et simple e n n e m i s, parce qu’après tout, ils ne s’étaient jamais aimés ou même appréciés — seulement obtenu l’illusion. Car au delà du flirt il y avait les mots désireux et les m a u x d’agonies; des mots d’amours égarés entre les soupirs d’un nuit qui n’étaient désormais plus que de la poussière et des cendres envolées et brûlées avec le vent en même temps que le froid de l’hiver avait commencé à brûler sa peau.

ça fait quoi d’être heureuse? d’avoir gagné j’veux dire.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Invité

(#Ludan) Je suis le s p l e e n et toi l' i d é a l Empty
Who's gonna make love like I do?Don't think that we could ever be friends again
'Cause our history seems like it never ends

Il paraît que tu ne dors pas.
Il y a toujours un endroit dans ton cerveau qui se heurte aux parois de ton crâne. Ca cogne, ça s'agite, ça éviscère quelques pensées dans une embardée des neurones. Ca s'appelle méditer. Beaucoup de calculs se déroulent à cette altitude, sans aucun ordre, dans des formes abstraites qui ne veulent rien dire - un peu comme un langague à la fois inconnu et, c'est dérangeant, familier -. Ce sont des fonctions et des équations sculptées à même la matière grise. Il paraît que tu réfléchis trop Lua, il paraît que tes cellules sont toujours en mouvement. Dans cet excès perpétuel qui allume des néons dans tes hémisphères et creuse les sillons de tes cernes, tu t'éboules comme une statue vétuste, figée par le temps, les pieds sur une corniche. Il faut que tu laisses reposer tes méninges. Ton corps ne suis plus, ta chair faisande depuis longtemps sous des couches inamovibles de folle intelligence. Et l'autre te murmure ; ça vaut pas le coup.
Il te murmure ; t'es valétudinaire.

Là-haut dans la tête de Lua se passent des choses étranges. Il y a un balancement qui n'a pas lieu d'être et des cliquetis sans métal. C'est un léger rideau de butane jeté là sur les brindilles dès que l'enfant se penche, et dès qu'une étincelle dans ta cervelle blonde trouve quelque chose à manger, ça prend feu. Ça explose. Tout ne se consume qu'après des jours et elle n'a plus à les compter ; elle sait déjà tout sur le bout des ongles manicurés.

Elle s'abstenait de donner une teinte particulière à ses gestes et à ses traits quand elle passait dans les couloirs et quand elle regardait quelqu'un ; cette fille aux cils ourlés; parce que personne n'en valait la peine. Elle n'avait pas d'eau valable dans laquelle diluer ses pigments. Il n'y avait pas d'écho intéressant quand son regard rencontra Eridan. Eridan, Eridan. Palalap, Eridan. Intéressant Eridan, insolent Eridan. Il aurait dût être différent après l'autre soir. Il y aurait dû y avoir un bout de lui, un éclat dans son regard qui ne soit pas si terne une fois plongé dans le sien.

▬ Agapé. Pourquoi ne l'aurais-je pas fais? Après tout, nous sommes plus proche que n'importe qui pourrait l'être.

Un sourire, surjoué, comme elle sait si bien les faire, car après tout la reine des hypocrites, c'est bien elle. Et doucement, on écarte les lèvres, dans un rictus presque sincère, un étonnement léger, un scepticisme à peine esquissé. Doux mélange de fausse confusion et d'euphorie vicié, Lua, on ne l'éloignait pas. Elle bâtissait les distances et les absoudrait, c'était là toute la différence.Lua et sa voix de satin, Lua et son sourire. Elle jouait Lua. L'aisance. La nonchalance. Elle jouait.
Joue à joue et contre vous.

▬ Qui a dit que j'étais heureuse ou malheureuse?

Et de sa voix un peu rauque, comme usée à l'amour et à l'existence, elle ricane. Un peu plus fragile. Un peu plus tangible. Comme presque. Réelle. Lua. Elle n'était ni heureuse, ni malheureuse en cet instant. C'était un délicat entre deux. Une attente sans réelle attente, une formalité à laquelle on s'oblige sans grande espérance. Oui, les nuances avec Lua, avaient toutes leurs importance.  

▬ Et toi, est ce que tu es heureux?

Sans doute pas. Sans doute, bien au contraire, qu'il le regrettait déjà, d'avoir connu ces choses là. La chaleur de ses bras. Le timbre de sa voix. Une intimité qu'il avait toujours abhorré. Une proximité qu'il avait sans cesse repoussé. Mais mademoiselle était cruelle. Lua, c'était aussi mademoiselle Tolstoï, celle qui prenait place sur le siège de cuir comme une reine sur son trône et l'observait de ses yeux de chat. Ces yeux qui avaient promit trop de choses pour les reprendre par la suite, ses yeux étaient méchants - qu'on les lui arrache. Ces yeux là caressaient, ils cherchaient cette part de vous qui par nature, par instinct, lui appartiendrait. Un dû venu des cieux dont elle serait la seule à décider la valeur. Et cette valeur, elle la cueillait dans la souffrance des longs silence, dans la passion des hurlements, dans le vide de l'amour, dans l'épice des sourires. La valeur, elle l'effleurait chez Eri de la pointe de ses cils, un regard sur ses bandages, la messe est dite. Eri, sans doute ne le laisserait-elle jamais tranquille.
Parce qu'elle aussi, elle était une part de lui.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Invité

(#Ludan) Je suis le s p l e e n et toi l' i d é a l Empty
je suis la fleur et toi le mal
The weight of a simple human emotion
Weighs me down more than the tank ever did

Du bout de ses lippes rosée, son prénom sonne comme une malédiction. Agapé, pensait-il, c’était autrefois beau prononcé de la bouche de sa moitié, les yeux en coeur et les mots rêveurs. ça chantait comme une douce mélodie, les violons de l’automne, la symphonie du printemps; l'asiatique il aimait qu’on l’appelait ainsi ((jamais n’avait-il autant aimé son propre prénom)) parce qu’Agapé, c’était associé à la tendresse des mots, à elle qui avait toujours trouvé comment le rassurer, à elle qui lui avait fait croire à l’éclairci. A elle qui fut indispensable à son existence.
Accepter cette nouvelle identité, c’était concéder face à la gravité, dire “oui” à la proximité, aux dangers et d'un jour succomber à la douceur à ne pouvoir plus s’en passer. ça faisait peur, ça faisait froid dans le dos. Mais pour elle, autrefois, c’était ok.

Mais aujourd’hui, ce surnom n’avait jamais été aussi désagréable à lui en faire grincer les oreilles. Il s’en rappelait désormais, l’appeler ainsi c’était aussi risquer l’irréparable. Agapé rimait aussi avec les promesses brisées et les orages, le risque de décevoir un peu plus son cœur et de faire écraser ses vagues contre le rivage de ses émois.

Et Lua, elle avait pas le droit d’faire comme si de rien n’était. Surtout pas. Surtout pas après tout ce qui venait de se passer. "je croyais qu’on en resterait à ça, à s’rompre les os sous les injures et de crever sous l’amour de notre haine. Je croyais qu’on s’était juré d’se détester, d'se faire souffrir pour se sentir exister, de maudire l’autre moitié pour mieux remonter la pente. Je croyais que tu me ressemblais, qu’on se ressemblait." Et Eri, il avait cherché tout les prétextes pour la détester, pour son physique, son caractère, pour sa perte de vision. Mais mis à part les injures il n’avait jamais été en mesure de totalement la détester, si bien qu’il y a deux soirs entre l’alcool et les larmes il avait accepté l’étreinte chaude de ses bras et le réconfort de ses baisers. ((après tout, derrière les coutures de la haine, ça avait toujours été l’amour vache entre eux))

t’es heureuse. parce que t’as réussi à gagner. t’as réussi à me faire craquer, à ce qu’on couche ensemble.

L’amertume détériore ses traits, les images, les pensées obscures reviennent, il pince ses lèvres avant de détourner ses prunelles des siennes jusqu'à ce qu’elle brise le silence sombre de son poison et ses mots couteaux.

tu t’intéresses à moi maintenant? Épargne-moi ta compassion. S’il y a bien une chose dont tu en as rien à foutre c’est bien s’que je ressens.

Du blanc, du pastel, un sourire et des yeux de chats, d’la jalousie et de l’inconfort, l’asiatique est vulgaire et agressif au possible. L'incompréhension teintant son âme d'une haine maladive, il se condamne à rester dans la méfiance et se renferme désormais qu’elle avait tenté le contact. Eri il déteste ça. Qu’on essaie de le comprendre, qu’on essaie par c o m p l a i s a n c e d’apprendre ses démons. Parce que lui-même en supporte déjà difficilement l’existence, et d’savoir que certains connaissent son état honteux et ses cicatrices personnelles ça n’arrange rien. Au contraire, ça le hante de s’imaginer qu’on le prenne d’affection par simple sentiment de pitié et de compassion.

c’est facile d’aimer aveuglément quand on a rien à perdre. Mais toi et moi ça ne sera rien de plus, rien de moins. On s’est utilisé comme de vieilles marionnettes détraquées. quand ça sera cassé y aura juste à remplacer.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Invité

(#Ludan) Je suis le s p l e e n et toi l' i d é a l Empty
Who's gonna make love like I do?Don't think that we could ever be friends again
'Cause our history seems like it never ends

Elle sourit, Lua.
Elle se dit que la vie lui réservait de biens étranges surprises.
C’en était obscène, cette fascination malsaine qu’elle avait pour ses mains, ses lèvres ; ces fruits mûrs que le bon Dieu lui tendait comme une offrande aux miséricordieux. Agapé, tu parles d’un poison ! Agapé, mon cher Agapé. Étouffes moi, mords moi, manges moi, serres moi fort dans tes bras, intoxiques moi, dis moi des jolis mots, touches moi, laisses moi glisser ma main dans tes cheveux fous, regardes moi, brûles moi, s’il te plaît, regardes moi, encore une fois, je suis là, regarde. Regarde. Pute parmi les putes, chienne parmi les chattes, est-ce que je compte un peu, dis moi ? Encore ces pensées néfastes qui assaillaient son esprit. Encore cette gêne d’aimer ses mains qui lui bouffait les intestins. Elle détestait ne pas être regardée. Elle détestait lorsqu'on s'éloignait d'elle, parce qu'elle était trop dangereuse. Lorsqu'il ne la réduisait qu'à ça, une salope de plus qui traine entre ses draps.

▬ Ah j'oubliais, je t'ai forcé. Comme on contraindrait à voler un enfant qui sait à peine parler.

Agapé, il lui apportait ces jours où son coeur balançait entre fermeté et hésitations, ces jours où le brouillard de ses inexistence devenait de plus en plus persistant. Ainsi elle était vouée à aimer les amants des autres, l'ombre fugace des alliances, ou les hommes bien trop pures pour elle. Ce qu'elle préférait encore, c'était cette malhonnêteté véhémente qu'elle retrouvait chez les autres. Elle vouait un culte aux despotes, aux oppresseurs, dictateurs, tyrans. Son idolâtrie, sans pareil mesure, la conduirait à sa perte. C'était ce qu'elle se murmurait. Alors son coeur masochiste saignait. Ces ordures auxquels elle s'attachait, ils la poignardaient, et elles pansaient ses plaies dans les coups de reins amicaux, comme si sa vie ne pouvaient être que jouissance et assouvissement de ses pulsions. Elle aimait l'acte physique, la bestialité du rapport et la brutalité des manières. Le coït animal. Les hommes, les femmes, ils caressent de façon différente mais l'aboutissement est le même, sa jouissance. Son seul plaisir. Parce que tout ça, toutes ces choses là, l'effaçaient lui. Elle était viciée Lua. Si les cieux avaient dû la comparer à un animal, il l'aurait fait naître chienne. Viciée, mais pourtant elle commettrait le parricide, s'ils lui vomissaient ces quatre lettres répugnantes. Le premier qui l'appelait pute, elle l'éviscérait de la pointe de son regard. Mais ça, c'était avant. Un avant où l'ambition couvait dans le creux de son ventre, avide d'éclore, avide de jaillir de ses lèvres closes. Un avant où elle avait hurler à la barbe de son tortionnaire jusqu'à en devenir aphone tout le dégout qu'il lui inspirait. Un avant où son corps brûlait comme supplicier sur le bûcher. Rapace infâme à l'appétit vorace. Un avant où elle n'avait pas abandonnée à son mépris cette part d'elle même. Cette fleur qu'une femme offre à un homme. Pivoine délicate qu'il se faisait un devoir de piétiner.
Phrase après phrase.

▬ Je me suis toujours intéressée à toi même avant de te rencontrer. Tu es celui qui ne m'a jamais cherché.

Lua, Lua. Elle porte sa tasse à ses lèvres avant d'agiter ses doigts, négligeante. Regardes toi. Lua ne partageait son savoir, qu'intéressée. Parce qu'il lui restait les rêves. Ces songes colorés qu'il lui avait un jour offert. C'était tout ce qu'il lui avait un jour eut de pur entre eux, des bouts d'espoir coloré de bleus qui l'avait aidée à sentir mieux. Ces choses là, elle les gardait pour elle, égoïste, de crainte qu'il ne les souillent, elles aussi.

▬ Si je ne me souciais pas de toi, je ne serai pas là. Quoi que tu en dises sweetie, pour moi, tu es unique.

Une tranquille affirmation. Un fil conducteur qui amenait une suite fatalement déplaisante. Après tout, elle savait être acide. Corrosive.

▬ Mais ta vision de la chose a quelque chose de beaucoup plus rassurant, n'est ce pas? Si je me moques de toi, il n'y a pas d'inconnu, aucun mystère, juste une seule certitude: celle que je disparaitrai. Comme tout le reste. T'as jamais eut le courage de voir autre chose que ça.

T'as jamais eut le courage de croire en moi.
Et elle rit.
Un petit rire absurde.
Un rire trop clair qui tord ses lèvres dans une moue espiègle, agite ses iris comme si on lui offrait le plus délicat des cadeaux, la plus somptueuse des friandises: Toi. Toi, toi, toi et juste toi. Avec ton joli museau, avec ton charmant culot. Lua, elle avait cet air là. Cet air qui donnait l'intime conviction que vous étiez la personne qu'elle désirait le plus au monde. C'était comme soudain, cet éclat sur son visage, ce "je ne sais trop quoi" d'attendrissant, ce joli minois d'angelot tombé de son balcon. Lua, c'est aussi l'artiste d'un monde qui n'existe pas. Elle peignait ses lèvres des rouge comme d'autre revêtaient un masque, les yeux humides comme une eau profonde, Lua était l'artiste d'un monde flottant, celle qui danse, qui chante et qui divertie, qui à l'infini vous conte sa poésie. Mais le reste ne sont que des ombres, le reste n'est que secrets. La fatalité, n'est que mensonge. Les regrets, elle les emportaient dans ses songes.

▬ L'americano a un goût de merde ici. Alors je t'ai prit un chai latte.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Invité

(#Ludan) Je suis le s p l e e n et toi l' i d é a l Empty
je suis la fleur et toi le mal
The weight of a simple human emotion
Weighs me down more than the tank ever did

Parfois”, qu’il s’dit. Que parfois, même s’il avait beau crier sur tout les toits qu’il la haïssait du plus profond de son être, même s’il lui infligeait ce jugement noir de ces deux prunelles; au final, parfois ce regard qu’il lui offrait était p a r t i c u l i e r. Mi-teinte perfide, nuancé de jalousie, mais surtout d’affection, il avait besoin d’elle comme il répugnait son existence.

Parce qu’il se trouvait faible devant la demoiselle;
lui la fleur et elle le mal,
il était son s p l e e n
et elle son i d é a l.

Il avait besoin d’elle.


D’cette garce aux rires sournois, d’cette femme dont les baisers étaient devenus remède à ses plaies, de cet astre dont il n’avait jamais réellement su plus ignorer l’existence. C’était elle, son fil funambule sur lequel il s’était agrippé afin ne pas céder. Lua, qui, ce soir-là, lui avait redonné l’envie de respirer; elle lui avait offert les silences primordiaux et les fièvres passionnées. Il la maudissait comme il l’appréciait : cette sorcière bienfaisante (ou peut-être princesse nocive). Celle qui de ses doigts maléfiques porteur de fées avait été en mesure de recoudre une partie du gouffre duquel il était prisonnier.

oh, tu ne m’as pas forcé. Mais quoi que tu en dises ça ne se reproduira jamais.

Et il grimace; il rit jaune alors qu’elle continue de se moquer de lui. unique disait-elle. Qu’il est unique avouait-elle. Au même moment ses pensées se stoppent et s’entremêlent, il réalise; depuis quand avait-il une once d’importance dans ses yeux? Eri avait toujours été qu’un simple prénom parmi tant d’autre, remarqué parce qu’il lui avait offert les couleurs et les teintes irisées; un e x u t o i r e , sans doute, peut-être qu’au final, c’était lui le remède à sa peine. C’était peut-être lui le seul (il l’espérait) qui avait partagés ses secrets et embrassé les arabesques que son père lui avait dessiné. C’était lui peut-être, le seul qui arrivait à lui faire oublier ses pensées obscures entre leurs lèvres scellées.

fais pas comme si tu savais tout Lua. t’es aussi insignifiante que je le suis à tes yeux.

Et un rictus perfide s’étire le long de ses commissures : Car tout ce qu’elle lui offre, tout ce nouveau paysage qu’elle lui dévoile aujourd’hui; cette compassion, cette intérêt soudain, tout ceci n’est qu’un mensonge du bout de ses lèvres au rouge criminel (il s’en persuade). Que tout ceci n’est qu’un faux sourire et une fausse douceur, car Eri est r e m p l a ç a b l e. Lua, peut-être qu’il aurait un jour su l’aimer, réclamer un peu plus que cette unique soirée, mais l’instabilité et la haine de l’autre le hante; il s’en persuade, il n’existe pas. On l’oublie, on l’enterre, il n’est qu’un jouet, un mouchoir qu’on utilise avant de le jeter, un enfant qui ne sait s’attacher; condamné à la solitude et aux sentiments éphémères.

tu n'existes pas. Il y en a d'autres qui sont comme nous. Faut pas te sentir particulière. C'est comme ça qu'Icare s'est brûlé les ailes.

Faut pas qu’elle existe non. faut qu’elle soit comme lui, insignifiante et désespérée, car son reflet, ça avait été elle pendant tout ce temps. Celle pendant la nuit dont il entendait cris qui lui permettait de se dire “jsuis pas le seul”. Mais elle est cruelle la princesse. Elle s’est envolée, encore une fois, comme tout les autres. elle l’abandonne sur le sol de ma médiocrité, elle le jette dans la gouffre de la miséricorde.

Tant que ce n’est pas trop sucré ça me va.

Et alors qu’il pose son coude contre la table pour maintenir l’appui de sa tête contre la paume de sa main, de l’autre il vient presque remonter la manche pour en révéler les marques rouge carmin.

si je réponds à ta question en te disant que je suis heureux, me croirais-tu ?

je suis heureux,
je suis heureux,
je suis heureux.

suis-je heureux?
Que sa conscience lui murmure.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Invité

(#Ludan) Je suis le s p l e e n et toi l' i d é a l Empty
Who's gonna make love like I do?Don't think that we could ever be friends again
'Cause our history seems like it never ends

Lua.
Lua n'était pas celle dont on avait besoin lorsqu'on voulait être heureux.
Elle n'était pas celle qu'on voulait voir près de nous, ni sentir à nos côté – encore moins sentir son souffle. Elle n'était pas celle dont le sourire avait cette épice réconfortante qui chauffait les côtes dans ces moments là – elle les tiraillait fort, elle. Lua, c'était celle dont on avait besoin pour autre chose – mais pas pour ça. On avait besoin d'appeler sa peau épicée, sa peau qui avait mangé le soleil pour qu'elle donne un peu de sa chaleur. C'était son corps qu'on réclamait en premier et non pas sa vivacité d'esprit, ou encore son amitié – quel amusement. C'était son sourire, c'était ce rire fort et bruyant qu'elle avait toujours collé au fond de sa rétine – c'était pour ça, pour ces éclats, pour son ivresse, pour son excès.
On demandait Lua pour le plaisir, et elle en avait tout autant.
Mais quand il s'agissait d'être heureux, Lua tâchait.
Une tâche – un dérapage.

Lua tâchait. Elle n'allait pas, elle détonnait. C'était un grésillement, un bourdonnement agaçant. Ses épaules brisaient le mot – elle n'allait pas avec. Elle était comme une intruse et on n'en voulait pas – et il ne fallait pas en vouloir. C'était une tâche, grossière et malhabile dans un paysage tout ce qu'il y a de plus paisible – de plus humain. Elle salissait cette paix, souillant le bonheur – ah, le bonheur. Lua n'était pas celle que l'on espérait croiser au détour d'un couloir, surgir dans son habit de nu alors que l'on est en peine ; elle en deviendrait la peine. Elle était cette épine, cette écharde dont on veut se débarrasser quand l'agacement nous monte à la bouche. Elle était celle dont les sourires exaspéraient, dont la provocation usait, dont tous ces rires, ces amusements et ces orgueils fatiguaient. Elle souriait fièrement.

Lua était celle qui apportait la joie.
Lua n'apportait pas le bonheur.

▬ Je suis spéciale là où Icare était d'une banalité affligeante. Qui veux voler près du soleil lorsqu'on peut être le soleil lui même? Sa seule erreur était son manque d'ambition, et il en est mort.

Ah Lua, on s'en saoulait.
A l'arrogance de Lua, au rire de Lua, à son air de vin et sa peau de satin. A son toucher enfiévré qui semblait éternellement nous marquer. Lua, elle ne prétendait pas valoir moins que d'autres, dans sa bouche, elle valait mieux que toutes les autres. Et il le savait bien dans le fond chéri, que jamais il ne la vexerait vraiment. Pas comme ça en tout cas. Il n'avait pas encore apprit à appuyer là où ça faisait mal. Là où chaque mot se muait en pluie de cailloux, des phrases en tessons de bouteilles qui teinterait son corps du liquide vermeille.
Agapé, lui, il avait eut les lèvres tendres avec elle.
Un souffle chaleureux sur la morsure de ses plaies.

▬ Mais si je te suis si insignifiante Agapé, je t'en prie, vas y. Casses toi. Redeviens un autre anonyme.

Mais ça lui ferait mal, à Lua. S'il partait. S'il lâchait tout alors qu'il avait déjà été si loin. Alors qu'il l'avait tenu lorsqu'elle n'était rien. Rien de plus qu'une énième femme battu. Rien de plus qu'une vulgaire autre statistique perdu dans un millier d'autres chiffres. Victime de ses pulsions. Victime de sa seule perversion. Mais ça bien sûr, on le taisait. Tout ce trop plein qu'elle entretenait au plus profond d'elle même. Elle l'étouffait.
Elle ne voulait plus être moins que ça Lua.
Pas même pour lui.

▬ Les mômes, j'vous jure.

Mômes. Parce qu'avec Lua, tout à Altea n'était qu'une vaste garderie dont quelques rares initiés avaient atteints la majorités intellectuelles qu'elle leur avait accordé.

Mais sa question coupe court à toutes ses récriminations.
Cette interrogation là, elle suffit à capturer l'oiseau frivole de son attention. As-tu réussit à être heureux Agapé? A trouver cette encrage qui apporte la nuance entre bonheur et joie. Cette chose qui inévitablement te faisait sourire. Cette déréliction de l'esprit qui te contraignait à toutes les folies même les plus stupides? Dis moi amour, es-tu heureux? Avais-tu réussit là où Lua ne faisait que prétendre en espérant ne plus souffrir?

▬ J'y croirai à 15%.

Parce qu'il y avait le bonheur et la joie. L'éphémère et l'éternel. Le rêve et le réel. Parce que l'euphorie, même fugitive, pouvait s'attarder avant de retomber, planer sans jamais s'encrer. Alors oui Agapé, elle voulait bien croire qu'il était heureux. Mais pas là, juste devant elle. Alors qu'il sortait les crocs par crainte d'être blessé face à une femme de 50kg et de moins d'un mètre soixante cinq. Le véritable mystère était ailleurs. Elle le dessinait de la pointe de son sourire railleur.

▬  Mais as-tu seulement envie d'être heureux?
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Invité

(#Ludan) Je suis le s p l e e n et toi l' i d é a l Empty
je suis la fleur et toi le mal
The weight of a simple human emotion
Weighs me down more than the tank ever did

Et elle avait surement raison Lua : elle était spéciale après tout. Lua, ce n’était pas n’importe quelle fille, elle n’était l’une de ces fleurs ennuyantes qui tentaient de ressembler au noble lys pour lequel on s'épuiserait pour en dénombrer ses qualités. Non, elle, c’était l’indiscernable la vilaine rose qui aspirait à devenir ronces. Celle dont la dangerosité avait autant su l’éloigner que l'hypnotiser. Elle, qui était si unique parmi la normalité, la dissidente dont on avait pourtant envie de récolter le parfum; pour le goût du l’audace et de l’adrénaline du danger.
Eridan lui, c’était ce garçon-là qui s’était piqué sur ses é p i n e s, victime de ses mots couteaux et ses regards blessant. Mais à la manière d’un papillon qui se dirigeait vers les flammes, il avait toujours été attiré par l’orage grondant. Pour son visage de poupée, son sourire mensonger, pour leurs plaies, leurs baisers; c’était la seule qui avait été en mesure de dérober l’espace d’un instant son obsession pour ses démons et la rédemption.

Mais il le savait, ce n’était qu’une connexion tragique et des sentiments éphémères. Ceux de deux âmes éraflées par le temps et les événements, deux existences qui n’avaient pourtant rien en commun si ce n’était que ce lien douloureux qui les unissait. Lors de leur première rencontre il avait pourtant vu gris, il avait pourtant vu fade. Et pourtant, il y avait perçu la plus belle femme de sa vie. Elle qu’il appellerait Némésis, sa pire ennemie. Celle que le destin avait voulu lui imposer; c’était grisant, dérangeant, à quel point il avait eu envie de se perdre dans ses bras jusqu’à cette fameuse soirée où son envie de jouer avec le feu l’avait consumé; rongé par le désir de la découvrir au delà des simples brûlures pour mieux oublier les autres blessures; le spleen lui rongeant les os, il avait décidé envers et contre tout le temps d’une nuit de lui confier ses (des)espoirs.

Mais Lua, ça aurait pu être un peu plus que ça. Elle et lui, s’ils s’étaient rencontrés un peu moins détraqués ça aurait pu mieux finir qu’ça.


Elle valait mieux qu’ça la belle,
de finir en dépotoir émotionnel.


Il valait mieux qu’ça le prince,
de finir comme exutoire à son désespoir.


quinze. c’est pas beaucoup ça. mais ça doit être vrai si tu le dis. Que j'suis heureux.

ça se voyait partout le mensonge laid qui ornait le visage du garçon. Même le dernier des idiots comprendrait l'hypocrisie de son attitude. Son regard, sa haine de l’autre, ses poignets toujours cachés. oh Eri est un mauvais menteur. “Eridan n’est pas heureux”. C’est ce qu’ils disent tous, le catégorisant vulgairement comme un suicidaire. Mais personne ne voulait comprendre son problème à Eri. C’était plus simple d’dire qu’il n’aimait pas la vie. Personne ne s’était un jour demandé; et si? Et s’il y avait pire que son corps malade et anémique; et si? Et si c’était pire ce qu’il y avait en dessous de toute cette crasse? Et il sourit, il lui sourit comme un enfant qui allait lui confier le plus grand de ses secrets.

Je pourrais. mais ça ne sert à rien de désirer ce qui est inaccessible. J’veux juste (sur)vivre, je n’ai pas besoin d’aimer la vie.

Et lorsqu'il finissait sa phrase, c’était presque qu’il changeait de personnage, passant de l’enfant au bourreau, le regard d’ange pour une lueur malicieuse et le sourire qui s’égrainait pour uniquement laisser place à la froideur habituelle dont il faisait preuve; ce regard particulier qu’il n’offrait qu'à elle et elle s e u l e.

Et toi miss Tolstoï? Le serais-tu?
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Invité

(#Ludan) Je suis le s p l e e n et toi l' i d é a l Empty
Who's gonna make love like I do?Don't think that we could ever be friends again
'Cause our history seems like it never ends

C'était à se demander.
C'était à se demander s'il courrait après le bonheur comme un forcené ou si tout au contraire il se plaisait à le rejeter. C'était là la question posée dans l'indécence des regards échangés, subversive ment, comme un secret. Car il ne faudrait pas s'exposer, il ne faudrait pas que l'accusation silencieuse se mût en indicible sanction. Il faut donc jouer, oser le sourire pour peindre cette interrogation dans le creux de la chaire et ses ténèbres sensuelles. Il y a une lueur qui glisse dans le mazout du regard, sournoise, insidieuse, assurément trompeuse, elle peint l'encre de l'indécence pour la faire luire, presque chaleureuse. Comme presque... réelle. Dans le confort de son siège qui habille la scène tel un Van Gogh ou un Monet, c'est les jambes qu'on croise d'abord,  lascives, accompagnée de la jupe qui ondule contre la peau blanche d'une cuisse. Tout ceci n'est que le reflet de son impudeur, mais la déesse n'est jamais pudique, elle n'est que le feu fécond de toutes vos perdissions. Le reflet malaisant de la perversion de vos passions, l'immoralité pétrit du sale de sa carcasse. Les mots elle les magnifies comme elle les détruit parce que Lua, c'est un bruit, une symphonie ou une cacophonie, une dissonance du vide, une friction des harmonies. Et Eri, elle l'embrase, elle l'enlace de tous son héroïne, le salit de sa cocaïne. Eri, elle le sauve et le détruit, le soumet autant qu'elle le met à terre. Eri elle l'aime. Eri, elle le déteste. Mais surtout Lua, elle le hait. Alors, la question se secoue encore dans son être, comme un séisme, comme un cataclysme; est-ce que tu cours après le bonheur comme après un miracle ou est-ce que tu le détruit?
A cette seconde précise, ce n'est ni l'un, l'autre.
Juste un mensonge pour un sourire.

Et le mensonge, c'était toute sa nonchalance, c'était toute cette pseudo décadence. Ces bravades de chaque instant qu'il sème et qu'il jette comme un poison, comme des promesses. Et son seul public était cette affection muette qu'elle n'exprimait qu'à demi-mesure, lorsque les chaires étaient mises à nues, lorsque les bleus ornaient sa peau comme une horrible peinture. Lua, elle bougea un peu, elle bougea quelques mètres de cette carcasse qu'elle trainait tel un outrage. Pour enrouler une mèche brune autour de son index.  Pour envahir un territoire où on ne la désirait pas, le sien. Qu'elle était tendre Lua, dans son dédain. Elle lui sourit alors.  Elle découvrit toute la beauté de cette simplicité, le plus élégant de ses artifices. Le plus hypnotique.
La douceur d'un sourire.

▬ T'as trop peur d'être vulnérable pour te laisser aller à être heureux.

Vulnérable.
Lua, elle le relâcha, détournant le regard dans ce soudain dégoût pour une situation qu'elle ne connaissait que trop bien. La vulnérabilité. L'asservissement à un sentiment trop grand, trop fort, qui écrase et qui enrage. Une impuissance du coeur, une insuffisance du corps. Un rejet de l'âme. Une acceptation du monde. Lorsque l'autre remettait tout en question, de nos plus sincères ambitions à nos moindres interrogation. On devenait vulnérable, malléable, poupée de chiffon entre ses doigts. Comme elle face à lui, face à l'inévitable déréliction.
Et pendant une seconde Lua, elle le détesta pour ça.
Pendant un soupir Lua, elle l'envia.
Pour ce pouvoir qu'elle n'avait pas.

▬ Non, je ne le suis pas.

La prétention d'un mensonge était superflus pour madame, elle brillait de la simple admission de ses démences. Lua, elle était le carmin de son rouge à lèvre qui tranchait sur la porcelaine. Une tâche. Une lumière. Elle ne jouait plus la carte des faux mystères avec lui parce qu'Eri, il ne la connaissait que trop bien. Pas assez, mais bien plus qu'on ne le voudrait. Bien plus qu'elle ne le souhaiterait. Ses rêves l'avaient étreintes trop de fois pour qu'il ignore tout le mal qu'on lui avait fait. Elle s'y était trop souvent abandonnée pour comprendre pourquoi son artiste peintre lui manquait. Elle se surprenait parfois à appeler à grand cri les coups de son père pour redécouvrir la paix que ses rêves lui procurait. Pour de nouveau avoir cette certitude que quelque part, au delà de son imaginaire, quelqu'un l'aimait. Il était le mécène de son malheur après tout, celui qui comblait les vides, qui parfois retraçait les rires et les sourires, qui à d'autres moments lui offrait la teinte des galaxies. Agapé. Il l'avait arrachée à son équilibre. Agapé. Elle s'en horrifiait autant qu'elle s'en repaissait. Il n'avait même pas eut la décence de le remarquer.

▬ Mais ça, ça ne te regarde pas.

Trop fière pour s'y attarder, pas assez pour s'être retenu de le contacter. Coup d'un soir. C'était un statut familier, une étiquette qui jusqu'à maintenant ne l'avait jamais dérangée. Coup d'un soir. C'était une constante. Une sécurité, loin, bien loin de l'intimidante nouveauté. C'est ce qu'elle se répétait Lua, en se levant de son siège, coinçant une cigarette entre ses lèvres.

▬ Oh, une dernière chose.

Ses doigts attrapèrent, le revers de la chemise, remontant un instant le long du tissu avant d'abandonner une pichenette sur son menton.

▬ Cette chose sur toi est totalement immonde.

Et Lua s'en alla, martelant le sol carrelé du claquement furieux de ses pas. Elle était comme un courant d'air qui claque les portes, aussi inattendue que détestable.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé

(#Ludan) Je suis le s p l e e n et toi l' i d é a l Empty
Revenir en haut Aller en bas
 
(#Ludan) Je suis le s p l e e n et toi l' i d é a l
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
ANTIGRAVITY :: through the valley of the shadow of death :: Let the record spin :: IRP :: RPS TERMINÉS OU ABANDONNÉS-
Sauter vers: