darkness is your candle (aaron)

we're ghosts now

(( apparence )) Certains jours, Jay se demande si le visage qu'il regarde dans le miroir est bien le sien ; et pas une identité volée qu'il a oublié de rendre. Parfois, il se dit que ce serait plus facile si c'était le cas, il n'aurait qu'à retrouver le remède pour retrouver le vrai lui et oublier tout ce qu'il a fait. D'autres fois c'est plus compliqué - non pas qu'il ait particulièrement de remords. Certains jours, il voudrait briser l'image qu'il a de lui même et qu'il est le seul à voir. Mais la douleur, la peine, la colère, elles, sont bien à lui. De vielles amies qui se glissent dans ses draps et qui transforme les nuits en interminables jours. Quand il se glisse dans la peau de quelqu'un d'autre, elle ne s'en vont pas. Elles restent là, elles ont fait leur nid ici depuis longtemps. Le King est une bombe à retardement, ou plutôt une bombe qu'on a laissé tomber mais qui n'a jamais explosé. Il est le résultat d'un tir raté, une éternelle déception que son titre de Botcher honore ; il ouvre ses bras à tout ceux dans son cas. Si quelqu'un a le malheur de mal s'y prendre, il risque d'exploser. Et il prie n’importe quel entité que le jour où il explosera, il emportera avec lui les connards qui ont décidé qu'il n'avait pas sa place parmi les Wardens. Les connards qui l'ont jugés, qui ont décidés de son futurs pour lui. Qui l'ont condamnés en le renvoyant et en laissant dans la détresse la plus totale.
Jay déteste le gamin qu'il était à cette époque là, il ne s'est pas suffisamment battu pour ce qui lui revenait de droit. Mais au moins, il s'est entraîné. Et s'il est fier d'une chose dans son existence, c'est de ses capacités. Personne ne l'a formé, personne d'autre que lui-même, avec l'aide de la rue.
Il s'est fait le serment de recruter un maximum de personnes comme lui, a qui on avait pas donné assez d'importance, pour prouver que n'importe qui peut pousser son potentiel au maximum avec un peu de bonne volonté. Et surpasser mêmes les meilleurs - surtout il y a ce désir ardent de conquète. Quelque peu idéaliste comme projet, pourtant aujourd'hui les Nulls ont un réel poids. Il sait que son gang est craint et respecté à sa juste valeur. Il est allé trop loin pour faire marche arrière. Il a rencontré des personnes formidables et parfois effrayantes. Il a épargné le Processus à d'autres qui méritaient mieux qu'une vie formatée. Parfois, s'est prit pour la Mort. A ses yeux, sa cause est juste, pour d'autre il ne vaut pas plus que les autres voyous ; si le King faisait ce qu'il fait pour les autres il aurait perdu depuis longtemps. Les Nulls sont une seconde maison pour ceux qui sont du bon coté de la barrière. Certains membres sont, avec le temps, devenu partie intégrante de sa vie. Bobby malgré lui. Léo sortit de nulle part. Mais il se sent définitivement plus concerné par les autres métamorphes - plus personnellement. Quand bien même il a essayé de ne jamais s'impliquer plus que ça dans le travail. Alors forcément, quand il a recruté Aaron, sa curiosité piquée à vif, il a commencé à suivre le cas du gosse. Il l'a surveillé, regardé grandir et prendre sa place dans le gang. Avec une certaine fierté. L'occasion d'avoir quelqu'un comme lui dans ses rangs, quelqu'un qui comprend. Quelqu'un de compétent qui aurait la carrure d'un futur Jack.
La métamorphose le fascine autant qu'elle le détruit.
Elle le tire hors du lit à des heures où les enfants sont censés dormir et où il pourrait se reposer. Ces derniers temps, le sommeil est plus léger. Mais il a d'autres plans en tête. Il s'est proposé pour montrer quelque tricks à son poulain. A l'occasion, prendre des nouvelles. Il lui a donné rendez-vous au Deck. Table habituelle où il s'occupe en général d'arnaquer des clients. C'est d'autant plus amusant qu'ils ne savent même pas qu'ils sont en compagnie du King en personne. Peut-être que s'ils le savait, ils feraient out pour perdre encore plus. Par peur les gens sont stupides. Le King n'a plus peur de rien. Le pire est déjà arrivé. Avant qu'Aaron n'arrive, il a commandé une bouteille de champagne luxueuse. Il a demandé aux filles de rester dans les parages pour que personne ne viennent les déranger. En attendant il s'amuse avec le paquet de carte. Quand il relève les yeux, Aaron est assit en face de lui. Il ne sait pas depuis combien de temps il est là. Cela fait partie du personnage, d'être distrait. Ah pardon, j'étais ailleurs. Tu vas bien ?
Le King ne lui a jamais montré son véritable visage, malgré les familiarités et l'absence de vouvoiement. Une part de lui craint de trop se dévoiler. Trop dangereux. S'il y a bien quelqu'un à même de comprendre son petit jeu, c'est la personne qui lui fait face. Il s'est inspiré d'un serveur pour ce costume là. J'espère que les nouvelles sont bonnes En réalité il sait déjà que les affaires vont bien, toujours plus de client qui viennent se ruiner. Toujours plus de belles poupées qu'il damnent pour s'enrichir sur leurs coeurs brisés. Mais il entretient un genre de dialogue professionnel pour garder la distance. Parfois, Jay semble accessible, l'instant d'après il est plus froid que la glace. Il remet chacun à sa place sur l'échiquier, le Roi ne laisse personne approcher de trop près. Le King reste le King même si ce soir il ne porte pas forcément sa couronne. Je suis épaté par tes capacités. Si ça te dit je peux t'apprendre quelques tours supplémentaires. Le King essaye de sourire, mais il n'est toujours pas convainquant pour les habitués.