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 little one (gali)

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Nikita Bae
Nikita Bae
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MessageSujet: little one (gali)   little one (gali) EmptyJeu 8 Mar - 17:57

Depuis ce jour, il est paumé, Nikita. Genre, plus que d’habitude. D’habitude, y’a le wristle, y’a les intersections, y’a Mélia, y’a Candide, y’a des enfants, plus ou moins dans cet ordre là. Mais depuis ce jour, y’a une case qui s’est ajouté. Une case qui devrait rentrer dans une des cases, très précisément, sauf que non. Non, parce que Nikita était pas au courant, que maintenant cette case a vingt-cinq ans, et que tout est trop différent. Parce qu’il l’a pas vu grandir, ou si, mais pas dans le rôle qu’il devait, et que. C’est le bordel dans sa tête. Jeanne. Il aimait bien, Jeanne. Comme il aimait bien tous les autres enfants des Bruni. Sauf Gali, Gali, il l’aimait plus, il a jamais su pourquoi.
(Ah.
La blague.)
Mais Jeanne, Jeanne. Pourquoi elle a fait ça ? Est-ce que, finalement, Nikita aurait pas préféré jamais le savoir ? Est-ce que, finalement, il aurait pas préféré l’aider à retrouver Cloe comme il lui avait promis. Et ils se seraient remis, petit à petit, à prendre contact l’un avec l’autre, comme avant. Oui, ça aurait été bien, qu’ils puissent repartir sur les mêmes bases que celles d’avant. Celles où ils avaient l’impression qu’ils étaient frères. (Mais putain quoi.)
Mais non. Non. Un repas, un repas et tout a basculé. Un repas où il a fallu que Jeanne lui envoie ce fait à la gueule. Et encore, il aurait pu pas la croire, il aurait pu. Mais non, parce que cette chère Monica a acquiescé. Elle a pas ouvert la bouche pour dire oui, non, s’expliquer. Juste, elle a hoché la tête. Elle comptait lui dire, un jour ? Si Jeanne l’avait pas fait ? Et pourquoi elle lui a pas dit plus tôt ?

Et pourquoi, pourquoi Jeanne s’est sentie obligé d’en parler à Gali. Ok, lui, il a accepté ce fait. Douloureusement, il a eu l’impression d’avaler une couleuvre, parce que. Parce qu’il s’y attendait pas. Parce qu’il voit plus du tout Gali de la même façon. Parce qu’il aurait bien aimé être mis au courant plus tôt. Parce que Gali se prostitue, c’est ça ? Et lui, lui, comment il est censé réagir maintenant, face à ça ? Est-ce qu’il est censé lui donner des conseils, ou juste se taire parce qu’après tout. Après tout, c’est tout ce qu’il a jamais fait.
Elle aurait pas pu lui dire, quand Gali a fugué ? En sachant ça, elle le connaît, elle sait qu’il l’aurait aidé. Pourquoi ?
Et Jeanne, cette garce, qu’a été dire à Gali de lui demander. En restant tellement vague. Et Gali qu’a appris pour Candide, alors qu’il aurait même pas du, que c’était pas de ce sens de daddy là dont elle parlait. Que Gali, même aujourd’hui, maintenant qu’il est sur le point de lui annoncer, il a aucune idée que Jeanne était littéraire. Très littéraire.

Et parce que, pendant cet échange trop bizarre par message, il a eu l’impression, à un moment, de le contrarier. Et il veut pas, le contrarier, non. Surtout pas. Encore moins aujourd’hui que jamais. Encore moins depuis qu’il sait. Vingt-cinq ans putain. Et elle comptait garder le secret encore longtemps ?
Maintenant qu’il sait, il veut pas qu’il s’éloigne. Et il a peur, il flippe, il a la frousse, comme jamais il l’avait eu encore. Même quand il a annoncé à ses enfants qu’il sortait avec Candide, il avait pas aussi peur. Probablement parce qu’ils s’en doutaient.
Et il est sûr, que Gali, il s’en doute pas, de ce qu’il va lui dire. Et ça, ça le fait peur. L’inconnu. Il a aucune espèce d’idée de comment il va réagir, et ça le dérange. Parce qu’il veut pas l’éloigner. Pas après l’avoir retrouvé. Et c’est même sans parler de ce lien qui vient de s’imposer à lui, à eux, sans préavis, non. Non, juste l’avoir retrouvé. Juste qu’il lui ai parlé de Cleo (pauvre Cleo) et de Cloe, qu’il va retrouver, pour l’aider. Juste ça, juste ce lien là, d’amis, de quoi, de frères ?

Il a le portable en main, fixe le SMS comme s’il allait y détecter des mots cachés, une heure précise qu’il lui donne pour venir, caché par des codes. Quelque chose. Parce qu’il est devant la porte, mais qu’il a beaucoup trop peur de frapper pour annoncer sa présence. Et s’il est avec un client ? Et qu’il lui a dit, ce soir, mais que ce soit corresponde à plus tard, le soir que l’heure qu’il est maintenant ? Dans la situation actuelle, il est pas certain qu’il pourrait l’accepter. Ce serait beaucoup trop. Bizarre.

Mais finalement, une grande respiration, et il tape sur la porte. Une fois. Deux fois. Trois fois. Trois petits coups secs. Et y’a sa respiration qui se bloque dans sa gorge, et qu’est-ce qu’il aime pas ça, avoir peur. Déglutir difficilement, avoir les paumes qui transpirent.
Jeanne et Monica, elles auraient du lui dire plus tôt.
Ou jamais lui dire.
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MessageSujet: Re: little one (gali)   little one (gali) EmptyJeu 8 Mar - 22:52

Le silence règne comme il a toujours régné, à ses souvenirs du moins. Ceux qu'il préfère se rappeler. Car le silence n'a pas toujours été permanent, dans le logement. Cloe a comblé quelques vides, avant de s'envoler, et Ashley fait exactement la même chose depuis qu'elle s'est réveillée. Mais le silence n'est pas le même en leur absence qu'en l'absence d'Ajay, depuis quelques heures. Gali se plait à se dire indépendant. Il n'a besoin de personne, après tout, pour vivre. Les chemins qu'il a parcouru au cours de sa vie, il les a tracé seul, sans personne à ses côtés. Ils ont tous disparus ; une simple illusion au coin de l'oeil, assez pour le faire croire qu'il n'était pas seul, mais un mouvement de tête vers eux et ils n'étaient plus là. Il déteste particulièrement cette impression de solitude qui lui pèse dans la gorge à chaque fois que son âme soeur disparaît pour le reste de la semaine. Certes, finit-il toujours par revenir et Gali sourit à chaque fois malgré lui, mais il ne peut s'empêcher de ressentir cette chose méprisante qu'il voit, malgré lui, comme une faiblesse. Peut-être est-ce seulement son coeur qui décide de s'ouvrir un peu plus à chaque fois. Il n'est pas encore assez naïf pour dire qu'il est amoureux de lui ; le fait qu'il soit un âme soeur, qu'ils s’enlacent et s'embrasent ne veut rien dire. Mais peut-être est-il sur la bonne voie, maintenant. Le peut-être est uniquement présent à titre d'ancre, de bouée de sauvetage. Il sait, certainement sans réellement le savoir, que son coeur ne fait que céder un peu plus à chaque instant pour l'être qu'est le King, derrière le masque et les mensonges. Il ne détourne pas les yeux devant les cicatrices sur sa peau, ni face au trace de sang sur ses doigts. Gali s'approche un peu plus à chaque fois, ses doigts entre les siens, et étudie le tout un peu trop attentivement. Lorsque la situation laisse place à la chose, il enfonce son regard au creux du sien et lui demande l'histoire derrière une marque, physique ou invisible. La vérité tombe et, qu'importe si elle est belle ou laide, Gali l'accepte plus qu'il ne devrait. Certains faits pourraient lui donner envie de reculer d'un pas ; il avance pourtant toujours, à chaque fois.
L'ancien prostitué demande la vérité et l'obtient ; la chose le satisfait.
Le silence, lui, et le manque, ne le satisfait pas.
C'est comme un bruit, entre les murs. Un grincement qu'il entend soudain, tandis qu'Ajay n'est plus dans ses draps ou dans la cuisine. Il est soulagé que le loft ne possède pas trop d'angle mort ; il ne s'attend pas à l'apercevoir apparaître soudainement, comme s'il se trouvait dans une autre pièce. L'endroit est vide, Baby est sur le canapé et Ajay est disparu depuis quelques heures, maintenant. Dans le réfrigérateur, il reste encore quelques plats. Si Gali ne les mangeait pas lors de ses premières visites et qu'Ashley le faisait à sa place, il les garde maintenant pour lui uniquement, de manière possessive. Il se garde de le dire au King. Il n'a pas envie d'avoir l'air de quelque chose qu'il n'est pas ; dépendant.
Attaché.
Amoureux.
La vérité n'est pas aussi simple. Le coeur porte certes des battements un peu fous, les joues se colorent parfois d'émoi et, malgré lui, il sourit naïvement lorsqu'il aperçoit son visage près du sien, dans les draps, mais il n'est pas innocent, il n'est pas enfantin au point de se dire amoureux, encore.
L'amour est un jeu dangereux ; il ne sait pas s'il est prêt à oser sauter le pas et tomber dans le vide qu'il représente. Il essaie tout au moins, car il ne peut non plus l'oublier et continuer de vivre sans lui. Cinq années ont été douloureuses alors qu'il ne connaissait rien de lui. Il n'ose imaginer ce que son absence pourrait lui faire, maintenant qu'il connait certaines parts de sa personne.
Le bruit venant de la porte le prend par surprise. Gali fronce les sourcils pendant un moment, incapable de savoir qui se trouve derrière la porte, avant de se souvenir du message envoyé un peu plus tôt à Nikita. Il avait oublié. À croire que son esprit ne peut s'empêcher d'être envahi par Ajay qu'importe les autres faits se déroulant dans sa vie. La chose est problématique ou du moins, pourrait l'être. L'ancien prostitué pince les lèvres brièvement, avant de quitter le confort de son canapé. Enfouis dans une veste de laine - lilas, bon sang - oubliée par sa soulmate, Gali empeste presque la normalité lorsqu'il ouvre la porte, si ce n'est du croptop caché sous la laine.
Le visage de Nikita s'affiche et par la même occasion, sa curiosité refait surface. Les messages échangés ne lui ont pas offerts grand chose, si ce n'est que plusieurs questions. Il n'a pas trouvé de réponse, sauf pour une question qu'il n'a pas posé. Il ignore presque tout du compagnon - ou de la compagne, peut-être - du plus vieux, sauf peut-être son âge. Mais Gali ne demandera pas ; la chose équivaudrait à parler d'Ajay dans son cas, et il n'a pas envie d'aborder le sujet. Le nœud est encore présent, dans sa gorge, et il désire oublier le manque le plus rapidement possible, occuper son esprit à autre chose qu'au vide qu'il ressent puérilement, en son absence. Cette histoire de daddy pourra peut-être lui changer suffisamment les idées.
- Je pensais pas que tu viendrais, t'as jamais répondu ; les mots servent de salutation et il bouge d'un pas pour lui donner accès à l'intérieur du loft. Le passage d'Ajay est visible ; rien ne traîne, sauf peut-être une assiette dans l'évier, écho de son repas du soir. Les cachets sont de moins en moins présents, depuis qu'il remplie son frigo. T'y as pensé, non ? À ne pas venir.
Il dit la chose en toute simplicité, ne demande pas un pardon ni une explication. Les messages de Nikita étaient étranges, lors de leur échange. Entrecoupés, presque à bout de souffle. Il s'étonne simplement qu'il soit venu. Il doutait qu'il le fasse.
- t'es pas obligé de m'en parler, si tu veux pas, qu'il ment lourdement, sans détour, car la chose le rend curieux et qu'il détesterait ne pas savoir ce quoi il s'agit. t'es blême, on dirait que tu vas t'évanouir.
Tout en parlant, ses pas le mènent à la cuisine. Il ne demande pas avant de sortir deux verres puis une bouteille quelconque d'alcool qu'il déverse simplement à demi verre chacun.
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Nikita Bae
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MessageSujet: Re: little one (gali)   little one (gali) EmptyVen 9 Mar - 21:01

Nikita est habitué à avoir son quotidien, à savoir ce qu’il va se passer dans ses journées. Le seul danger, le seul facteur plus ou moins inconnu qu’il y met, c’est le Wristle. Et il décide de quand le mettre. Et même ça, au final. Tout le monde sait, Nikita perd pas. Jamais. Nikita, il a ses habitudes, il a Candide, ses enfants, son ex-femme, Aquila. Ses parents, l’entreprise familiale qu’il devra reprendre. Les intersections et Casma, où il donne du temps. C’est sa vie, c’est son quotidien. Et c’était très bien comme ça. Parce que Nikita, il est aimé, et il aime. Il a une famille, une passion, un but dans la vie. Et que c’est parfait
comme ça.
Mais Galileo est revenu dans sa vie, à lui dire comment élever ou non ses enfants. A finir par lui parler de sa vie, après la fugue. A la parler de Cleo, de Cloe, à se confier. Et deux jours plus tard, il a été voir sa mère, à Galileo. Il aurait pas du. Elle a été là, son erreur, à coup sûr. Il a été la voir, parce que ça faisait longtemps, qu’il l’avait pas vu. Et parce que voir le fils lui a rappelé la mère. Arte, elle a su, sans qu’il sache comment, qu’il l’avait, vu, Gali. Elle lui a demandé des nouvelles de lui. Mais après tout, si lui, lui en a pas donné, c’est qu’il voulait pas. Et Nikita, c’est qui, pour donner des infos que Gali veut garder secrètes ? Si ça s’trouve, elle sait même pas que Cleo est morte. C’est la première pensée qui lui est venu en tête, à ce moment là.
Alors il a rien dit. Et Jeanne s’est sentie inspirée en sortant cette phrase, qu’allait plomber l’ambiance encore un peu plus qu’elle ne l’était déjà. Parce que oui, Nikita, sur ce front là, avait décidé de garder les secrets de Gali, et son, job, pour lui. Il comprend pas pourquoi elle s’est sentie obligée de poignarder tout l’monde, de faire voler ses certitudes. Pour ? Se sentir intéressante ? Se venger ? De quoi ? De qui ? Nikita, il a toujours été gentil, avec elle. Probablement moins qu’il l’a été avec Gali, mais après tout. Après tout, c’est normal, du coup. C’est expliqué, maintenant, pourquoi il s’est toujours senti aussi proche de lui.
Puis y’a eu Mélia. Qu’a débarqué début Février, dans sa vie, comme une petite bombe rejeter d’une arène où elle semblait avoir été enfermée avec des fauves. Et il a jamais été plus rassuré dans sa vie, de la retrouver, de pouvoir la protéger, enfin, après une année entière de souffrance collectives. Partagées.

Et ces textos. Alors qu’il pensait que ça s’apèserait. Alors qu’il avait, plus ou moins décidé, de pas lui en parler, à Gali. De toute façon, ils se sont toujours considérés comme des frères, non ? C’est pas si différent de ça, c’est pas. Ca valait pas l’coup, de lui dire. Mais Jeanne, encore elle, cette peste malheureuse et haineuse, il a fallu qu’elle aille mettre son nez dans ce qui la regardait pas. Une deuxième fois. C’était une chose, de lui dire à lui, s’en est une autre de l’obliger à en parler à Gali. Et pourtant, parce que la discussion l’a pris au dépourvu, il s’est révélé plus qu’il n’aurait dû. Parce qu’il a eu peur de le perdre plus qu’autre chose, il a laissé tomber sa garde.
Et le voilà là, devant la porte, s'apprêtant à lui dire. Mais il est tout, sauf prêt, à lui révéler ça. Il est tout, sauf prêt à lui dire qui il est, et le pourquoi du comment, il s’est toujours senti dans l’obligation de le protéger.

Il ouvre la porte, finalement, Gali. Et Nikita l’écoute que d’une oreille. L’autre est centré sur lui-même, en discussion avec toutes les parties de son cerveau sur la façon de l’annoncer, de lui dire. Oui, il y a pensé, ne pas venir. Mais ne pas venir l’aurait obligé à l’éviter. Et il peut pas. Pas maintenant qu’il lui a promis de l’aider à retrouver Cloe. Est-ce qu’il voudra toujours, d’ailleurs, qu’il l’aide à retrouver Cloe, une fois qu’il saura ?
Il rentre dans le genre d’appartement, qui ressemble plus à un loft qu’autre chose. C’est sombre, très, sombre. Il aime savoir que Gali vit là dedans. Et pourtant, quelque part, ça lui correspond bien. Sans trop savoir pourquoi ni comment. Ca l’étonne pas, que Gali vive là.

Il prend le verre que lui tend Gali et l’avale, rapidement. S’étouffe presque. Et le garde à la main. Et se demande. Est-ce qu’il vaut mieux tout de suite lui en parler ? Un peu comme un pansement qu’on enlève en tirant d’un coup, comme ça ? Ou alors, alors peut-être y aller en douceur ? Et risque aussi, de s’éloigner du sujet. Il veut pas lui reparler de Candide. Même si, il lui en parlera, un jour. Si après aujourd’hui, Gali accepte toujours de lui parler, ceci étant. Mais, il espère. Parce qu’il veut pas l’perdre, vraiment pas.

Gali. J'préfère être sincère, quitte à ce que tu me jettes dehors, que tu me détestes, que. J'ai pas. Je peux pas, te mentir. Ni te cacher la vérité, j'peux plus. J’ai été mangé chez Monica, y'a un mois, environ. Et y’avait Jeanne. Bref. Jeanne, elle.

Il s’arrête un moment. Sérieusement, comment il est censé lui dire ça ? C’est pas facile. Et c’est pas vraiment son genre, non plus, à Nikita, de chercher les bons mots. En général, ils viennent plutôt facilement. Pas aujourd’hui.

Et ta mère, parce que.

Peut-être, peut-être, lui expliquer. Depuis le début.

Je sais pas si tu sais ? Comment j’ai connu ta mère, vraiment, je veux dire ? Elle travaillait pour ma famille, et j’ai fugué, à 10 ans, de chez moi. Elle m’a recueilli. Et, quand. Enfin, quand j’avais treize ans, tout juste, treize ans. Ta mère. Bref. Toi. T’es, né. Neuf mois, plus tard.

C’est dégueulasse, comme façon de lui dire.
Et cette histoire est dégueulasse, en elle-même.

J’ai jamais fait le rapprochement, et Jeanne, elle me l’a balancé à la figure, quand j’ai été les voir, après que tu sois venu. J’voulais pas leur dire que je t’avais vu, elles le savaient, mais j’voulais rien leur dire sur toi. Et, Jeanne. Bref, Jeanne a dit que j’voulais te défendre, parce que. Parce que j’étais ton père, et. Ta mère, elle a juste. Juste, acquiescer. Et.

Il est pas à bout de souffle, pas stressé, pas énervé. Juste calme. Juste, blasé, un peu. Il déteste ça. Il déteste, avoir à lui dire. Il déteste, déteste, ça.

J’suis désolée.

Il s’excuse souvent, face à Gali.
Souvent.
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MessageSujet: Re: little one (gali)   little one (gali) EmptySam 10 Mar - 5:32

Son regard est posé sur Nikita et ses lèvres trempent dans l'alcool. La gorgée est lente ; Gali n'est pas un grand buveur qu'importe si son allure de diva peut faire croire la chose. Sa carrière dans la prostitution lui a appris il y a longtemps maintenant que l'alcool est un bon atout pour apprécier chaque corps se présentant à lui, mais que le contrôle est essentiel pour ne pas perdre pied et laisser le contrôle de son corps et de sa conscience entre les mains d'un autre. Il ne vend plus son corps, aujourd'hui, mais la chose est restée. De toute manière, il est si obsédé à l'idée d'avoir le contrôle de toute chose qu'il ne se permet pas de laisser l'alcool avoir le contrôle de sa conscience. Il préfère garder le contrôler entre ses mains, qu'importe la situation, qu'importe s'il est mal vu pour son comportement excessif. Nikita semble posséder un autre avis, à voir la descente qu'il a dès la première gorgée et le vide qui repose rapidement dans son verre. L'ancien prostitué hausse d'un sourcil mais ne fait aucun commentaire, se contente de déposer son propre verre et, écoutant attentivement les premiers mots de l'homme, lui servir un nouveau verre. Il dépose la bouteille sur le comptoir et son regarde s'accroche au visage de Nikita à la mention de sa mère. De sa soeur. Il s'attendait à ce qu'il parle de Jeanne. Pas d'Artemisia. Sa mâchoire se braque et si son coeur était déjà déboussolé par l'absence d'Ajay et les sentiments qui l'envahissaient, il est maintenant habité par autre chose. Un inconfort qui le rend mal dans sa peau, qui le rend conscience de la petite culotte rose sous son pantalon sombre, du gloss qui brille contre ses lèvres. Sa mère n'a jamais aimé la chose. La simple mention de son prénom, de son existence. le rend inconfortable simplement d'être, simplement d'être lui-même. Il lui faut se faire violence pour ne pas effacer le gloss contre ses lèvres et pour ne pas gigoter, inconfortable dans ses propres sous vêtements. Il essaie de se rassurer et déteste douter ; Ajay s'est vu charmé par sa collection de sous-vêtement. L'homme a lui-même choisi ses vêtements ce matin, presque capricieux. Gali n'a pas à avoir honte, qu'importe ce que cette femme, celle qui ose se dire sa mère, a pu penser à son sujet autrefois. Il n'a pas envie d'être honteux de la personne qu'il est. Il s'aime sans la moindre gêne.
Un sourcil s'hausse et Gali ne dit mot lorsque Nikita lui raconte comment ils se sont rencontrés, bien avant sa naissance. Il a entendu l'histoire de nombreuses fois, pour l'avoir demandé à sa mère trop souvent. Une part de lui, gamin, a souvent rêver que Nikita était son frère. Il se souvient des nombreux ménages dans la demeure des Bae où il s'est un peu trop attardé dans les chambres de son père, cherchant des maigres preuves de la chose, volant au passage une montre ou alors une gourde, il ne sait plus. L'objet ne lui appartient plus depuis longtemps maintenant, certainement oublié dans la demeure des Bruni lors de son départ précipité, et ne lui a jamais appartenu, de toute manière.
Si l'histoire lui est familière, il laisse l'homme balancer ses mots entrecoupés et trop rapidement dits, garde pour lui l'envie de lui dire de boire une autre gorgée de son verre et de respirer un bon coup avant de continuer. La curiosité est plus grande que son bon coeur de toute manière, si son coeur peut être jugé bon.
Il porte une nouvelle fois son verre à ses lippes pour une seconde gorgée alors que les mots de Nikita insinuent l'improbable. Il lui faut un temps d'arrêt pour bien comprendre ce qu'il veut dire, ainsi que les mots justes, les faits, avant qu'il ne puisse réellement comprendre le sens de ses mots. Mais pas les croire. Car il lui est impossible, tout simplement, de croire une telle folie. Le reste de l'histoire tombe de manière toute aussi décousue que le reste que Gali, malgré la colère et l'indignation qui prend place dans ses veines, parvient à rester calme et finit son verre d'une longue gorgée avant de le laisser cogner contre le comptoir, lorsqu'il le pose.
Il suffit d'un silence, d'une fin d'histoire, et son regard se pose au creux du sien. Le noir de ses iris s'enfonce dans celui tout aussi sombre des yeux de Nikita, et s'il cherche une preuve de son piètre mensonge, il n'en trouve pas. Mais la chose ne fait pas croire ses paroles. Un mouvement sur leur droite lui annonce que Baby est dans la pièce, certainement aussi attentive que lui, mais il ne tourne pas les yeux pour l'observer, ni pour lui dire de partir.
Il continue de fixer l'homme en silence, la mâchoire se serrant doucement, le coeur battant de plus en plus fort.
Au final, c'est un rire qui brise le silence. Un rire haut et long, sa tête se penchant vers l'arrière, l'éclat satisfaisant entre ses lèvres. Si le rire fait croire à une appréciation quelconque de cette histoire loufoque, le regard qu'il lui accorde par la suite prouve tout le contrôle. Il est difficilement possible d'ignorer la colère qui émane de lui.
- Je me sens tellement con, maintenant, qu'il dit dans un soupir, la voix claire. De t'avoir cru. D'avoir cru qu'après dix ans, je pouvais peut-être te laisser une seconde chance. C'est de la merde, ton histoire. Je te crois pas. C'est un jeu ? Entre Jeanne, Artemisia et toi, peut-être ? Jeanne adore ce genre de jeu.
Il se souvient de toutes les saletés qu'elle a réussi ou simplement essayé de lui faire croire, lorsqu'il était gamin. Il se souvient de son bras cassé lorsqu'il avait quatre ans lorsqu'elle lui a fait croire naivement qu'il pouvait s'envoler, s'il sautait d'un arbre. Jeanne était une peste et n'a pas changé, avec les années.
- Je veux que tu parte de chez moi, maintenant. Si tu ne le fais pas, je te ferais partir moi-même.
Ses mots ne laissent pas place à la discution.
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Nikita Bae
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MessageSujet: Re: little one (gali)   little one (gali) EmptySam 10 Mar - 22:45

Il aurait dû amener un test ADN. Il aurait dû trouver un truc chez les Bruni lui appartenant, et il aurait dû lui apporter une preuve. Après tout, lui aussi il a eu du mal à y croire, au début. Et en soi, il a même pas eu de vraies preuves matérielles, juste de la logique. L’époque, le moment, les neuf mois. Y’avait pas vraiment d’autres possibilité. Et puis, c’est quelque chose, comme ça, Nikita a senti que c’était pas des conneries, pas un mensonge. Et puis, même. Pourquoi est-ce qu’elles iraient inventer un truc comme ça ? Jeanne encore, ça a toujours été une grande peste. Mais Monica ? Il lui a sauvé la mise plus qu’une fois, en lui donnant du temps. Elle lui a sauvé la vie, il a sauvé la sienne. Y’a pas cette relation malsaine entre eux, de mensonges. Pas à ce niveau là, pas à ce point. Là. Jeanne aurait pu lui mentir, peut-être, mais la confirmation de sa mère derrière. C’était ça. Et puis.
Encore une fois.
Quelque part, il a senti qu’elles disaient la vérité.
Parce que Galileo, il l’a toujours apprécié plus que les autres Bruni, parce qu’il l’a longtemps pris pour son petit frère, pour une personne à protéger. Parce qu’il se rappelle de sa réaction, de ses pensées quand il a comprit qu’il avait pas pu l’aider, y’a dix ans, quand il a fugué. Pour tellement, tellement de différentes choses. Il les a cru.
Mais il a mis du temps, à faire le deuil du mensonge de toutes ses années. Le deuil des vingt-cinq ans qu’il a perdu, finalement. Qu’ils ont perdus. Alors oui, il a eu du mal à l’accepter, même en sachant, tout au fond de lui quelque part, que c’était vrai.
Ce jour là, il est parti de chez les Bruni sans aucun mot. Il s’est levé de table, a laisser son assiette à moitié pleine, et a enfilé son manteau, est parti.
Si seulement, il avait pris le temps de prendre un objet à Galileo. Si seulement, il avait réalisé plus tôt que ce qu’elles disaient, c’était vrai.

Mais que pour que lui, le croit, il faudrait tellement plus que juste sa parole.

En quelques secondes, son coeur implose. Il savait pas comment lui dire, a opter pour le “ce que je dis ne veut rien dire” finalement. C’était pas la bonne solution, manifestement. Et tout ce qu’il craignait, tout. De A à Z, il l’obtient. Tout ce qu’il voulait éviter, tout ce qu’il redoutait. Tout ce qu’il aurait jamais souhaité entendre de la bouche de Galileo - de son fils - tout.

Ca commence par le rire. Un rire qu’est pas un rire pour se moquer de la situation, ou pour juste, améliorer un peu l’ambiance sombre de l’appartement. Non, non c’est un rire que personne n’a envie d’entendre de la part de la personne à qui on parle. C’est ce rire qui donne le La à pleins d’autres choses. C’est ce rire qu’est un peu la première incision dans l’estomac, dans les poumons, dans le coeur. Ce rire qui dit “ce qui arrive, tu vas le vivre comme une blessure que t’oublieras jamais”. Ce rire lui fait baisser la tête. Envoie, Gali. Si t’as des choses à dire, si tu me détestes, vas-y. Je suis pas prêt à les entendre, mais je le serais probablement jamais, alors.
Puis, y’a la mini-dégradation de lui même. Con, qu’il dit. S’il savait à quel point le con, ici, c’est pas lui. Con, Nikita, d’avoir jamais compris, de pas avoir su calculer à l’époque, de pas même avoir posé la question. Mais après tout, il avait que, quoi quatorze ans, depuis juste quelques mois. Comment il aurait pu juste penser. Et après c’était trop tard. Après, Gali avait grandit, et Nikita surtout, avait oublié, le calcul, les neuf mois, la coïncidence qu’en était pas une.
Et enfin, la dague qui s’est enfoncé, triture. Elle perce, reperce, s’acharne. Et Nikita pensait pas, que ça ferait aussi mal. Nikita pensait pas non plus que Galileo pourrait réellement s’imaginer ça. Qu’il pouvait s’imaginer que Nikita, lui, irait lui faire du mal, comme ça. Ou essayerait, même. Sa famille, qu’importe ce qu’il en pense, t’façon, ils sont tous barjots, mais qu’il pense que Nikita puisse lui faire ça, lui mentir sur un truc pareil. C’est la poignée de terre sur le tombeau. C’est le coup final. Celui porté au coeur, presque autant qu’à l’amour qu’il lui porte. Est-ce qu’il en doute, tant que ça ? De l’amour que Nikita lui porte ? Lui a toujours porté ? Même pendant ses dix ans d’absence ? Et particulièrement depuis un mois ?
Il finit sur une demande, Gali. Il lui demande de sortir, de partir. Le menace de le faire partir lui-même s’il refuse. Mais il se trompe tellement. Tellement Gali, qu’il peut pas le laisser penser ça. Il peut pas le laisser à ce point dans l’erreur.
Quitte à ce qu’il le haïsse, au moins qu’il le haïsse pour la bonne chose.
Il le sait depuis un mois, il lui a pas dit.
Ou, il l’a abandonné, au final, à des gens qui ont pas su l’aimer, alors que Lidiya, son autre fils aussi, à Nikita, ils ont été aimé.
Mais s’il l’avait su, Nikita, il l’aurait aimé, tout autant.

Il secoue la tête, Nikita, s’en vraiment y faire attention, au fur et à mesure des réflexions de Gali. Non, Gali, non. Tu te trompes, ça a rien à voir. Non Gali, faut pas penser ça. Tu peux pas penser ça. Gali, tu blesses, tu fais du mal. Gali.

Non Gali, je. Je ferais jamais ça. S’il te plait, écoute moi.
Il ferme les yeux, a cette impression un peu stupide que sans les yeux, sans ce regard que Gali porte sur lui, il arrivera mieux à lui faire comprendre, à lui faire entendre sa version de l’histoire, la vraie.
Enfin, tu m’connais, tu le sais que tu me connais. Et me sors pas de bullshit à la : je pensais te connaître, non. Tu me connais, et tu sais que je suis un acteur tout pourri, que je ment comme mes pieds, et que je serais jamais capable de faire du mal à quiconque de cette façon. Tu le sais putain. Tu le sais !
Il rouvre les yeux, non. C’est pas un lâche Nikita. Un peu, mais pas dans cette situation là. Il veut affronter la colère, les doutes de Gali de face. Même ses coups s’il veut, qu’importe. Mais il doit l’affronter, sinon il le regrettera.
J’ai pas voulu y croire, au début, moi non plus, mais. Mais c’est de la logique, ok ? Pure et simple. Et, et, Jeanne oui, bien sûr que Jeanne pourrait monter un truc comme ça, mais tu penses vraiment que moi, j’y prendrais partie ?
Il s’arrête, juste le temps de reprendre une respiration.
Tu penses que j’ai que ça à foutre de ma vie, de jouer avec les gens ? J’ai une vie, Gali, une belle vie. Et, contrairement à Jeanne, je ressens aucun plaisir à gâcher celle des autres

Et il dit tellement. Il en veut, à Jeanne, de lui avoir avoué, de l’avoir forcé à en parler à Galileo. Il lui en veut de l’avoir tellement humilié quand il était jeune, pour qu’aujourd’hui, il pense que d’autres qu’elle sont capables de trucs pareil. Il lui en veut, à cette peste des bas quartiers qu’a rien de mieux à faire de sa vie que de se frotter les mains en imaginant le désespoir d’autrui.

Et s’il avait pas autant d'orgueil, Nikita, peut-être qu’il se rendrait compte, des larmes qu’il a aux yeux.
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MessageSujet: Re: little one (gali)   little one (gali) EmptyDim 11 Mar - 19:57

Forcément Nikita ne peut, non, bien évidemment que non, pas écouter ce qu'il lui dit. Nikita ne quitte pas son loft lorsqu'il lui demande avec tout le contrôle qu'il peut bien avoir, et Gali le dévisage dans le blanc des yeux, la mâchoire serrée, le coeur qui pompe à mille à l'heure et désire meurtrier de posséder l'une des armes d'Ajay dans son appartement, à cet instant, pour persuader l'autre avec un peu plus de facilité de quitter sa demeure. Gali est hystérique, certes. Il ne s'est jamais caché la chose. Il se sait particulièrement horrible. Il sait qu'il possède les pires des défauts et sa colère en fait partie sans la moindre hésitation. Il la déteste tout autant qu'il se déteste, à certaines occasions, et il la sent qui grandit et grandit dans ses veines alors que l'homme reste face à lui et ne fait pas le moindre mouvement pour partir, et Gali a envie de lui hurler de le faire, il a envie de l'empoigner et de le pousser hors de chez lui, mais il reste sans mouvement, là, de l'autre côté du îlot de sa cuisine fraîchement nettoyé quelques heures plus tôt par Ajay après un délicieux petit déjeuner offert au lit et il enfonce des ongles au fond de ses paumes au point où la douleur l'étouffe complètement.
Combien de fois a-t-il rêveusement imagé d'un père quelconque apparaissent soudainement et venant le sauver de sa triste vie ? Des milliers de fois.
Lorsqu'il se trouvait encore chez les brunis.
Lorsqu'il était à la rue avec Cleo.
Lorsqu'il était perdu au coeur même d'Altea.
Lorsque Dakota enfonçait une lame de compas dans sa chair pour y laisser une marque.
Il s'est moqué des milliers de fois de lui-même en abordant le terme récurrent de daddy issues, tournant sa propre douleur en plaisanterie face au silence de ses appels.
Et maintenant, Nikita lui dit quoi ? Nikita ose proclamer quoi ? Que tout ce temps, ce père qu'il cherchait, ce père qu'il voulait, était toujours dans les parages ? Qu'il a vu les horreurs qu'il a subi, du moins une partie, et qu'à aucun moment, AUCUN MOMENT, il n'a fait un mouvement pour le sauver ?
Galileo Bruni a tellement souvent, si souvent, rêver d'un père. D'un grand chevalier blanc.
Mais plus maintenant. Gali ne rêve plus d'un père, Gali n'a pas besoin d'un père. Gali est devenu grand et fort. Gali est devenu son propre sauveur et n'a pas besoin d'une image paternelle à la con pour être bien dans sa peau ou encore éloigner les monstres sous son lit. Il s'est trouvé des moyens, avec les années, pour les apprivoiser et danser avec eux dans la nuit, les enlacer et les laisser toucher sa chair, la dévorer même s'ils le veulent, car son corps n'est qu'un corps et que son esprit est plus fier et plus fort que tout le reste. Il a vendu son âme au diable un millier de fois au point d'avoir à même son âme un lien puissant le reliant au meilleur des démons. Il s'est fait une demeure dans ce qui était ses cauchemars et y a semé des paillettes et des dentelles pour s'approprier les lieux.
Gali n'a pas besoin d'un père comme dans les dernières années, il n'a pas eu besoin de Nikita. Les rêves futiles ne sont pas des rêves, de toute manière. Simplement des désirs d'enfant. S'il désire parfois qu'Ajay vienne vivre avec lui sur Sigan il sait parfaitement que la chose n'est qu'une fantaisie innocente. Il connait la différence.
Nikita possède ses propres rêves d'enfants. Ils le font rester dans la pièce, dans le logement, et le font fermer des yeux et continuer de parler et Gali serre les dents, les doigts un peu plus fort, et se garde faire entendre le hurlement qui massacre sa gorge de l'intérieur. Il écoute attentivement le moindre de ses mots même s'il ne les veut pas et qu'il désire plutôt les cracher par la fenêtre et laisse sa langue claquée au fond de son palais lorsque, enfin, dégoûté, agacé, il perçoit un élan d'émoi dans le regard de Nikita qui lui donne envie de lui crever les yeux.
Il n'aurait pas du aller chez lui, il y a un mois, pour cette histoire de temps. Il n'aurait pas du, il y a un mois, désiré reprendre contact avec lui et lui ouvrir non pas son coeur mais une porte, non une fenêtre minuscule, à sa vie.
Il n'aurait pas du et le voilà maintenant dans ce bordel qu'il ne veut pas et Gali a envie d'appeler Ajay pour qu'il revienne et qu'il le débarrasse de ce problème car la chose le dépasse affreusement et Gali déteste ne pas avoir le contrôle sur sa vie. Et le contrôle, il le perd horriblement.
- félicitation pour ta belle vie, Niki. c'est pas donné à tout le monde, qu'il lui crache, fort, et s'il ne croit pas en la possibilité qu'il soit son père, s'il doute de ses mots, Nikita semble y croire et Gali désire lui faire mal, appuyer dans la plaie et si elle n'existe pas, la créer. plaisir ou pas, tu le fais quand même.
Les mots sont violents et Gali ne cille pas. Il veut simplement le voir partir et c'est uniquement par respect, peut-être, qu'il n'éclate pas. Peut-être aussi à cause des larmes dans ses yeux.
- ne me dis pas ce que je sais et ce que je ne sais pas, niki. t'en sais rien. t'en sais rien DU TOUT, qu'il éclate quand même, alors que ses doigts s'emparent du verre, du verre vide qu'il serre dans ses doigts et qu'il, dans un élan d'hystérie, balance brusquement contre le mur derrière Nikita et qui éclate en morceaux. tu me connais pas. je te connais pas. on est des étrangers. ça fait dix ans. DIX ANS. j'suis plus le petit garçon qui voulait être ton frère. j'en ai rien à foutre que t'aies baisé ma mère à treize ans. tant mieux pour toi, t'as passé sur le corps des bruni comme un milliers de gens. t'es pas le premier, ni le dernier. tu crois que t'es mon père ? les brunis en ont rien à faire des liens de sang. j'en ai rien à faire, d'un putain de lien de sang. donc va te faire foutre. et sors-de-chez-moi.
Les doigts s'emparent du second verre mais celui-ci, il ne le lance pas. Il le garde entre ses doigts. Au travers du verre, on peut voir les marques de ses ongles, pourtant courts, laissés dans sa chair de sa paume. Il saigne.
- t'es pas mon père. t'es juste un idiot de plus qui a baisé ma mère.
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Nikita Bae
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MessageSujet: Re: little one (gali)   little one (gali) EmptyDim 11 Mar - 20:46

Candide lui fait des crises, comme ça. Parfois plus violente, même. La colère, il connaît, il en a fait une amie proche, depuis cinq ans. Candide, il utilise ses poings en plus de ses mots. Mais les mots de Candide sont rarement aussi violents. Ou peut-être qu’ils le sont. Mais ça fait cinq ans, et ils se renouvellent presque pas. En cinq ans, il s’est habitué à ses excès de colères, à ces mots qui le blessaient tant. Mais à aucun moment il n’a le souvenir d’avoir eu autant mal qu’à ce moment précis, devant Gali. Les mots, ses mots, c’est pas de la douleur, c’est tellement plus fort. C’est des larmes qui restent au niveau des yeux, qui coulent pas, qui s'agglutinent, retournent dans l’oeil. Ca pique. C’est une mâchoire qui se sert, pas de colère, non, juste pour contenir un appel à l’aide. Une plainte. Que quelqu’un le fasse arrêter, de dire ce qu’il dit. De dire tout ça. Il irait pas dire qu’il a pas l’droit, parce que c’est faux, il a le droit, il fait ce qu’il veut. Encore plus maintenant. Il doit le laisser réagir oui, il doit le laisser faire. Mais Nikita arrive pas à l’écouter sans que les mots lui transpercent le corps, comme des flèches de feux et des flèches de glaces. Comme des flèches d’acides qui brûlent tout. La peau, les organes, le coeur. Qui contaminent le sang, qui le bloque dans les veines. Nikita peut pas, écouter ça. Mais sait pas comment réagir.
Il est tétanisé, sur place. Il peut pas réagir, peut pas bouger, immobile, l’air stupide. Il écoute. On le pousserait qu’il suivrait le mouvement, le regard fixé sur un horizon qu’existe pas. Parce que les mots le transpercent de part en part, et qu’il reçoit les coups comme un combattant prêt à être KO. Parce qu’il reçoit les mots comme un homme absent. Parce qu’il essaye de se déconnecter de la réalité, un peu. Parce que les mots de Gali sont trop forts, trop durs. Qu’il n’imagine pas Gali les dire. Ou que peut-être, il l’imagine trop, les dire. Que c’est violent, que c’est impossible de pas craquer. Alors il s’absente de la réalité. Se concentre sur rien. Subit l’attaque avec toute la grâce qu’il peut mettre à souffrir.
Parce qu’il souffre d’une souffrance qu’il n’a encore jamais expérimenté.
Parce que c’est bien la première fois, Nikita, qu’il se sent aussi mal.
Qu’il a autant mal.

Candide pourrait lui dire toutes les choses du monde, les pires, que ça rivaliserait jamais avec ça. Même s’il lui disait qu’il désirait lui quitter, Nikita doute que ça lui ferait aussi mal. Peut-être que si, quand même. Mais comme ça a peu de chances d’arriver, comme il sait que c’est une situation impossible, finalement (ils s’aiment beaucoup trop pour ça), il arrive pas à s’imaginer la douleur que ça provoquerait. Ce qui est certain, c’est que ce serait pas aussi fort que ça.
Y’a le verre qui vole. Et ça ressemble à Candide, ça aussi, les verres qui volent. Ils ont plus de points communs qu’il le pensait, au final. Mais il y pense pas, là, aux points communs. Le bruit du verre le fait même pas sursauter. Parce qu’il reste, bloquer, sur Gali, comme si il venait de lui faire une lobotomie. Et c’est douloureux, douloureux. Et la douleur passe pas. Et plus les mots avancent, plus ils se gravent au marteau et au clou dans son cerveau. Ils se marquent, ça tape, et Nikita en peut plus. Mais Nikita peut rien faire, littéralement, n’arrive pas à faire quoique ce soit. Reste là, comme une poupée de chiffon, à écouter les mots qui font souffrir. Les mots qui tranchent, les mots qui blessent.

Et Gali finit, finalement, par une phrase. Rien qu’il n’ait déjà entendu avant, ni rien qui ne se soit déjà marqué dans son esprit, probablement pour toujours. Belles retrouvailles pères-fils que celles-ci. Il bug, les mots retapent là où ils ont déjà taper. Et ça fait mal, mais comme un écho. C’est pas une nouvelle vagues, d’autres informations vomitives à digérer. Non, c’est amer, mais moins douloureux, cette dernière phrase. Le “t’es pas mon père” l’est un peu, quand même.
Et Nikita arrête, de se battre. Arrête d’essayer. Arrête de se traumatiser pour une relation qu’a jamais existé. Il essaye pas de le convaincre. Il essaye pas d’être le père qu’il a, de toute façon, jamais été. Tout ça, il essaye pas, il veut pas. Non. Pas après tout ça, il veut pas. Il veut pas, veut, pas. Non.
Il pose juste, par accident, par hasard, les yeux sur le verre.
Les yeux vitreux de larmes, absents d’une lobotomie de mots meurtriers.
Il souffre, et ça se voit. N'importe qui le verrait.

Tu saignes.

Qu’il lâche finalement, d’une voix sans aucun sentiment, sans aucune intonation. C’est une constatation, pure et simple.
Et c’est ironique, finalement, que ce soit le fait que son fils saigne, qui fasse couler la première larme.
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MessageSujet: Re: little one (gali)   little one (gali) EmptyLun 12 Mar - 18:43

Le souffle est court. Le coeur un peu trop fort. Les doigts tremblent, aussi. Peut-être que la totalité de son corps tremble, mais Gali ne sait pas. Il ne sait pas grand chose, à l'instant, car sa tête est envahie par un bruit sourd qui ne veut tout simplement pas se taire, qui l'étouffe et qui déborde par le moindre de ses pores, qui envahit l'air et qui, sans qu'il ne puisse le contrôler, sans qu'il ne puisse rien y faire, se transforme de plus en plus en colère et en d'autres chimères qui, sauvagement, dégoulinent sur la moindre surface. Qu'importe ; c'est quelque chose de familier. Le sourire puérile de Gali et ses manières folles cachent un monstre dont il connait chaque défaut. Il ne se berne pas de ses belles manières, il se contente de berner les autres avec les paillettes qui dansent sur son corps en permanence. Les brillants reflètent la lumière et leur empêche de réellement voir ce qu'il porte sur sa chair, ce qui fait de lui ce qu'il est, un mélange monstrueux de défauts honteux et de caprices venimeux. De colères qui résonnent aussi forts que le tonnerre, lorsqu'il éclate, et qui laissent dernièrement beaucoup plus de dommage qu'une simple éclair. Tant mieux. C'est ce qu'il veut.
Qu'ils partent tous avant qu'ils ne le blessent trop.
Qu'ils partent tous, avant qu'il n'ait la stupidité de vouloir les retenir.
Il n'a pas besoin de Nikita dans sa vie. il n'a jamais eu besoin de lui. Pas au cours des dernières années. Pas s'il est là, face à lui, à lui dire des mensonges aussi horribles en sachant parfaitement tout ce dont à rêver Gali dans son enfance, à propos d'un père quelconque.
Il n'a pas besoin de lui.
Il n'a pas besoin de ça.
Il n'est pas de ces idiots à posséder des daddy issues à faire cicatriser par un père qui ose se ramener et croire qu'il peut tout changer. Gali s'est reconstruit lui-même au cours des dernières années. Il a effacé contre sa peau les cicatrices qu'il n'aimait pas et a laissé l'apparence du gamin maigrelet pour celle de l'homme qu'il est, aujourd'hui.
Il n'a pas besoin d'un mensonge familial, d'un autre parmi tant d'autres, pour devenir quelque chose.

Et s'il voit, s'il voit dans les yeux de l'homme, dans les yeux de Nikita, une souffrance qui peut être similaire à la sienne, Gali n'est pas touché. Gali n'est pas attendri. Car il est avant tout un être égoïste, cupide et capricieux, et qu'il ne pense qu'à lui. La voilà, la terrible vérité. Il ne pense qu'à qui, qu'importe si au final, la chose blesse les autres. Il se protège avant tout, lance les armes et les mots, lacère la chair et le coeur de l'autre.
Plutôt lui que Gali.
Voilà ce qu'il se dit.
Alors qu'à l'intérieur, peut-être est-il aussi blessé.
Furieusement blessé.

Les mots de Nikita sont petits. Sans but. Sans rien.
Et la colère, une seconde, une minimum seconde, se tait.
Et une larme tombe ; pas la sienne, celle de Nikita.
Plutôt lui que Gali.
Non ?

- qu'est-ce que ça peut te faire ? qu'il gronde, la gorge serrée, détournant le regard, ne regardant pas son visage, déposant le verre. c'est pas la première fois que je saigne. surement pas la dernière.
Il serre la machoire douloureusement, Gali, tellement en colère, tellement horrible à l'intérieur comme à l'extéreur. Incapable de crier pour une simple larme qui a coulé. Incapable d'hurler plus fort, encore, pour ne pas se laisser envahir par une autre émotion. Laquelle ? Il ne sait pas. Il ne veut pas savoir.
- pourquoi t'es encore là, bon sang ? qu'il soupire, finalement, si bas, si épuisé par tout ça, en ramenant son regard vers lui, finalement. j'te crois même pas, niki. qu'est-ce que tu veux de plus ?
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Nikita Bae
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MessageSujet: Re: little one (gali)   little one (gali) EmptyMar 13 Mar - 18:48

Nikita lâche une larme. Une seule et unique larme. Parce qu’il peut pas faire plus, parce que tout son corps est bloqué comme de la glace. Comme un rocher fragile. Un coup, un unique coup de plus, et il se casse, s’effondre. Et Gali aura plus qu’à passer le balais et jeter les morceaux restants à la poubelle. Il ressent rien d’autre que cette douleur bien ancrée dans les entrailles. Et il se souviendra toujours des mots, des phrases que Gali lui aura dit aujourd’hui. Au moment présent, il a cette impression que les choses, bien que ne pouvant pas se détériorer encore plus ne pourront jamais s’améliorer. Que maintenant qu’il est au plus bas, qu’ils sont au plus bas, eux, leur relation, il a l’impression d’une montagne se dresse devant lui. De son côté de la montagne, rien. Du sombre, du noir, du vide, du silence, de la souffrance, un froid insupportable. Puis la montagne, qui monte à 90 degré. Non peut-être même qu’elle est un peu penchée vers lui, pour être sûre qu’il est physiquement impossible de la gravir. Puis au dessus de la montagne, Gali. Au sommet. Celui à atteindre. Celui qu’il faut atteindre, parce que c’est essentiel, maintenant, qu’il sait. C’est son fils. Et il a été un père absent, malgré lui mais absent, pendant vingt-cinq ans. Il est pas question qu’il le soit pour le reste de sa vie. Quitte à ce que le soutien ne soit que financier, si Gali ne veut pas de lui dans sa vie.
Et derrière la montagne, le reste de sa vie. Ses deux autres enfants, Candide, Mélia, les intersections, les autres mondes, le Wristle.
Et y’a cette obligation de monter la montagne pour aller chercher Gali. Cette impossibilité de trouver un chemin, pourtant évident, de la contourner.
Parce que Nikita le voit pas, ce chemin. Parce que le seul chemin qui existe, dans son esprit, dans sa vie, il passera par Gali. C’est obligé.

Mais pour le moment, cette montagne, il peut pas la gravir, alors il bug. Il reste là, à regarder Gali devant lui, trop loin, beaucoup trop loin à son goût. Il peut pas l’atteindre. Et il le voit saigner, et c’est son père, il devrait pas le laisser saigner. Et c’est compliqué de se dire qu’il a vingt-cinq ans, et que Gali connaîtra jamais l'inefficacité des bisous magiques. Mais le réconfort que ça procure. Il connaîtra jamais les pansements tout ridicules avec des têtes de cochons dessus. Et il connaîtra jamais un père, qui, enfant, te soignes tes bobos avec toute la délicatesse d’un éléphant qu’un père peut mettre à soigner une plaie.
C’est pour ça, qu’il pleure, Nikita.
Une larme.
Pour le passé qu’ils ont pas eus, et qu’ils pourront pas rattraper. Pour le temps qui reste à passer mais que Gali veut pas partager.
C’est son droit.
Mais ça fait mal.

Ses mots sont difficiles à entendre, mais moins que ceux d’avant. La montagne se redresse, la pente à 85 degré. C’est pas la première fois qu’il saigne, non. Et Nikita est désolée de pas avoir pu être là, pour les premières fois. Même si, c’est pas totalement vrai, après tout. Il a déjà soigné des plaies à Gali, quand il était petit. Mais ça avait pas le sens que ça aurait du avoir.
Et penser qu’elle voyait tout ça, Monica, qu’elle le voyait, le savait, et qu’elle a jamais rien dit. Qu’elle a toujours vu leur complicité, et qu’elle a jamais pensé au fait que Gali souffrait de pas connaître son père, alors qu’il était là, juste là, et qu’il s’occupait de lui comme d’un frère. Mais seulement à cause de la petite différence d’âge. Parce que penser autrement aurait été impossible, à l’époque.
Et finalement, la montagne, à 80 degré. Qu’est-ce qu’il veut de plus, Nikita ? Gali le croit pas, de tout façon.
Nikita a peur.
Parce que son corps se réchauffe. Son corps reprend une respiration normale. Les couteaux sont toujours là, mais ont arrêté de triturer. Et il a peur qu’au moindre faux pas, au moindre faux mot, faux mouvement, ils se remettent à s’amuser avec ses boyaux.

Je sais pas. M’excuser, je suppose. Je veux pas m’imposer, j’en ai pas l’droit. J’aimerais juste, que tu, enfin, que tu saches. Je t’ai toujours aimé comme un membre de ma famille. Frère, de base. Et t’as disparu. Et j’aurais du te chercher, mais, stupidement peut-être, je me suis dit que t’avais pas envie d’être trouvé. Et puis t’es revenu, dix ans plus tard. Et j’étais heureux, Gali, de te retrouver. Vraiment. Je le suis toujours. J’suis désolée que ça se passe comme ça.

Il s’arrête quelques secondes, l’esprit toujours préoccupé par le sang sur sa main.

Tu. Enfin. Devrais peut-être aller désinfecter, la plaie ? Ça risque de s’infecter.

Parce que Nikita est déjà père, qu’il sait ce que c’est. Et que, malgré lui, bien malgré lui, l’instinct paternel a toujours pris le dessus avec Gali, même quand ils étaient jeunes.
C’était juste.
Différent.
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MessageSujet: Re: little one (gali)   little one (gali) EmptyMer 14 Mar - 16:56

Il y a une chose de particulier, avec la colère ; elle a besoin d'être cultivé. Elle ne peut rester longtemps, qu'importe à quel point elle est puissance car, forcément, il y a un moment où tout redescend, tout revient à la normalité. Gali a, malgré tout, ce don presque insensé d'être apte à cultiver sa colère très longtemps. Il ne parle plus à sa famille depuis des années, après tout. Il n'a pas parlé à ses frères ni à sa soeur depuis son départ de la demeure, après que leur mère l'est mis à la porte pour avoir coucher avec leur beau père du moment. Le truc lui a donné envie de vomir, venant de Jeanne, tout d'abord. Car il savait, à l'époque ; il n'était pas le premier à se glisser dans les draps du prétendant de la mère pour un peu de chaleur. Il a simplement été le premier assez stupide pour en tomber amoureuse. Jeanne est peste, certes, mais elle a toujours été plus maligne, du moins à l'époque. Il fallait bien compenser pour son manque d'intelligence dans les autres domaines. Peut-être qu'il lui ressemble plus qu'il n'aimerait. Peut-être que c'est exactement pour cela qu'il la déteste autant ; car elle est exactement tout ce qu'il est, sauf qu'elle assume la chose complètement et la montre à la face du monde sans détourner les yeux, sans ciller du regard. Un miroir dévoilant tout ce qu'elle est, tout ce qu'il est ; la voilà, la terrible vérité. Gali fait des mimiques et porte de grands vêtements flamboyants pour cacher ce qu'il y a de sale, là, tout au fond.
Sauf qu'aujourd'hui, ses vêtements n'ont rien de flamboyant, du moins pour lui.
Alors, la saleté est visible.
Et la colère, même si Gali sait fortement la cultivé et la garder entre ses doigts, même s'il hurle lorsqu'il n'a plus rien à hurler, elle diminue doucement. Il n'est pas un magicien, après tout. Il n'est pas un monstre non plus ; il est simplement monstrueux. Ce n'est pas la même chose. Alors, le coeur gronde encore de rage et la colère, quelque part, se calme doucement pour laisser place à autre chose qui était là, tout ce temps. La tristesse. L'horrible tristesse. Celle qui éclate même lorsque l'on ne veut pas d'elle. Même lorsque l'on ne pleure pas.
Gali n'a pas envie, après tout, d'éclater en sanglot pour une chose qu'il ne peut changer. Il ne regrette pas sa vie non plus, bien qu'il porte plusieurs remords. Il est envahi de remords, tous liés à des décisions du passé. Il sait parfaitement qu'il n'est pas le plus intelligent, il est le premier à le dire. Ses fautes sont nombreuses et l'ont créé. Alors non ; non, qu'importe la colère, la tristesse et l'absence d'un père qu'il a toujours ressenti, Gali ne regrette ce que sa vie a été jusqu'à aujourd'hui. Il ne s'aime pas totalement, mais ne se voit pas autrement.
Mais la colère, même maigre, même un peu étouffée, reste présente. Car elle est plus simple, plus facile d'accès que les larmes ou que les confessions, et que Gali n'a pas envie de lui ouvrir son coeur. Il a osé le faire maigrement il y a un mois. Et maintenant, voilà ce que la chose lui apporte. Alors non ; il n'a pas envie de faire la moindre erreur. Même si l'enfant en lui, quelque part, veut simplement un père. Même si la chose ne veut pas dire grand chose.
Un père, c'est quoi ?
Il ne sait même pas, au fond.
Il n'a pas envie de savoir, de toute manière.
Un nouveau rire quitte ses lèvres, face aux mots de Nikita. Celui-ci n'est pas cruel, mais peut-être blesse-t-il tout autant. Car il est vide. Vide de sentiment, vide de réaction. Simplement las.
Gali se ferme lentement.
- Disparu ? I was lost, Niki. Dans un autre monde. Tu m'aurais cherché que tu m'aurais pas trouvé. I was in Hell. Il ne le regarde pas. Il ne devrait peut-être pas lui dire ces choses là, mais une part de lui a toujours envie de lui faire mal alors qu'une autre, plus petite, presque absence, désire se confier. Un soupir quitte ses lèvres lorsqu'il parle une nouvelle fois de sa main et Gali lui adresse un regard noir. C'est bon, j'ai compris.
Il virevolte brusquement, ouvre l'eau du robinet de la cuisine et met sa main sous l'eau. Il n'a pas besoin de désinfecter quoique ce soit. De toute manière, il n'a pas de produit pour faire ce genre de choses. Peut-être qu'Ashley en a , dans sa chambre, mais il n'a pas envie de fouiller dans ses choses. Alors il se contente de l'eau et d'un peu de savon, lave ses deux mains grossièrement, la machoire serrée, le regard lourdement fixé sur ses mains. Lorsqu'il finit la chose, il les montre à Niki puérilement avant de les essuyer à l'aide d'un linge à main.
- Heureux, maintenant ? Tant mieux. Ça en fait au moins un, qu'il lâche, venimeux, croisant ses bras contre son torse, le regardant de haut. La chose est presque coccasse, car l'homme est plus grand que lui. C'est une chose dont il n'a pas réellement l'habitude. Mais Gali reste têtu et garde une distance entre eux, assez grande pour qu'il n'est pas besoin de lever les yeux pourle regarder.
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