(mecò#1) brunettes are full of electricity

jacò ne suppose rien des gens. il ne se fait pas des idées d'eux, il ne cherche pas à comprendre un peu trop loin, à fouiner à propos de choses qui ne le concernent pas et à s'imaginer des scènes qui n'arriveront pas. peut-être car on l'a fait trop souvent, avec lui. peut-être car il aime les surprises. la vérité, surtout. il aime que les gens soient honnêtes et qu'ils le surprennent par ce qu'ils sont et ce qu'ils peuvent être. il aime découvrir petit à petit chaque détail qui font d'eux ce qu'ils sont et être un peu plus charmés à chaque fois par toutes ces choses qui font d'eux qui ils sont et non pas quelqu'un d'autre. certes, il y a des détails qui le font grimacer. il y a des choses qui font en sorte que au final, il peut les détester. mais jacò préfère se faire une idée sur la réalité que sur l'imaginaire car il y a souvent du faux, dans ce qu'on croit être la vérité. les gens ne sont pas prévisibles. les gens ne suivent pas un modèle établi. et ceux qui croient que les androides suivent un programme fixe sont des idiots. dès l'activation, un androide est fait pour évoluer par tous les éléments qu'il croit, à chaque jour, heure, minute et seconde. comme un enfant fait, dés sa naissance. chaque androide comme chaque humain suit un chemin suivant. chaque personne est sa propre personne. alors il hausse des sourcils, jacò, lorsqu'on dit des conneries sur les IA, car les gens sont stupides mais qu'il lui offre un sourire quand même charmeur et, au travers d'un beau ton et d'une lourde plaisanterie, les insultes sans la moindre discrétion. l'hispanique ne cache pas sa haine ; il la dévoile un peu au travers de paroles lourdes de moquerie et dans un ton enfantilisant.
alors non ; il ne présume rien à propos de mew. rien d'énorme, du moins. il présume qu'il possède des tâches de rousseurs ailleurs que sur son visage et préfère ne pas y penser. il a présumé que ses cheveux étaient doux et ils le sont, et ça aussi, même s'il y a pense, jacò ne s'y attarde pas trop. il suppose qu'il pourrait l'embrasser mais se rappelle le nombre de fois que mew a proposé son corps et le frisson d'horreur qu'il l'a parcouru, et son besoin de lui montrer qu'il peut être autre chose qu'un corps qui s'offre. c'est une chose à laquelle l'hispanique tient. lui montrer qu'il est plus que le corps qu'on lui a offert. jacò a beau aimé les corps et se perdre dans les bras des gens qu'il connait peu, il ne les voit pas non plus comme des objets. il aime des parcelles d'eux, qu'importe si c'est pour un temps réduit, presque absent. il pourrait croire que sa relation avec daniil est principalement axèe sur le sexe mais ce n'est qu'un élément de leur amitié. il suppose que la relation resterait même sans les attouchements. il suppose également qu'ils devraient peut-être dévoiler un peu plus d'eux-même si la chose devait se faire. car pour le moment, ils se servent du sexe pour ne pas discuter des démons qui les hantent, l'un comme l'autre, et qui se ressemblent un peu trop. jacò n'est certainement pas prêt à faire ce pas, encore. il sait que la chose approche, tout de même. c'est pour cela que de plus en plus souvent, il ignore les messages du blond, bien qu'il fait la chose depuis le début de leur relation. la coucherie avec ashley de la dernière fois a calmé un peu les envies du blond, dans tous les cas. du moins, l'altéan suppose. il espère que daniil n'est pas trop prisonnier de sa tête pour en sortir et l'harceler comme il fait si bien.
mais il ne présume pas. il ne veut pas présumer quoique ce soit sur qui que ce soit.
c'est pour cela, à l'instant, lorsque mew se lève puis revient, fort, et l'écrase contre le matelas, dos collé contre les draps défaits, le corps de l'androide au dessus du sien, jacò ne présume rien. la surprise, dans un sens, l'empêche de faire quoique ce soit d'autre également. les coups portés à sa poitrine l'empêchent d'être surpris trop longtemps. lui permettent de comprendre les paroles qui sont dites, bien qu'il s'interdit d'interprêter la chose d'une quelconque manière, de se faire la moindre idée de la chose, mais cette fois-ci, ce n'est pas car jacò ne désire pas présumer. c'est la peur. la peur de s'imaginer qu'une pareille chose existe, qu'un pareil sentiment soit présent, et qu'un élan de réciprociter existe. l'amour est dangereux. certes, en ressent-il des élans pour ashley, mais il s'est toujours mis des barrières et a instauré, avec elle, une sorte d'entente pour empêcher voire saboter leur propre relation. pour s'empêcher lui-même de pouvoir ressentir un élan émotionnel plus fort envers la chanteuse. la chose a fonctionné. elle a toujours fonctionné avec chacune de ses relations. les sentiments n'ont jamais été trop profonds. mais il lui semble, il le sent, qu'avec mew, il y a quelque chose de lourd, dans sa poitrine, qu'il ne peut nommer. il pose des mots sur papier et ne les relit pas.
il reste figé un moment, même lorsque le brun a cessé de frapper son torse et pose maintenant mains et tête contre son t-shirt, la respiration sifflotante. une part de lui, gigantesque, désire fuir très loin. une autre lui susurre que c'est impossible. mais celle qui fait de lui la personne qu'il est désire réconforter l'androide et surtout, le calmer. n'aime pas le voir ainsi, surtout. alors, il pose une main contre son dos avec hésitation. jacò touche les gens sans la moindre hésitation, normalement, mais avec mew, il calcule chacun de ses gestes. il faut quelques secondes supplémentaires pour qu'il effleure sa crinière tressée et souffle lui-même pour calmer les battements affolés de son coeur qui, forcément, ne se calment pas réellement. t'as raison, mew. t'as raison, je sais pas, du tout. je sais pas du tout ce que t'es, qui tu es, et je dis pas le contraire. je prétends pas non plus. mais tu sais, pas grand monde savent pourquoi ils sont là. pourquoi ils ont été fait. c'est pas ça, la raison de la vie ? le but ultime ou je sais pas ? trouver une raison à son existence ou trouver des raisons pour lesquelles exister et juste, faire ce qu'il faut pour les garder ou j'sais pas quoi ? un truc utopique un peu du genre ? ma mère dirait un truc comme ça, en tous cas. ma psy aussi, surement. un soupir quitte ses lèvres et il penche un peu la tête dans une tentative de l'observer, mais l'angle est difficile et lui crée un semblant de double menton qui, si mew l'observe, ne rend certainement pas la vue merveilleuse. jacò passe sa langue contre ses lèvres et permet sa main contre le dos de bouger légèrement. il ne pense pas à sa propre personne. il ne désire pas y penser. il ne désire même pas espérer car avec le simple fait de faire une pareille chose vient un élan d'anxiété beaucoup trop grand pour être contrôler. il ne veut pas penser à ce que peut représenter la chose comme il ne désire pas la fuir, à la fois. il reste sur la corde raide. si .. si ça te dérange vraiment, je peux essayer de le retirer de tes données. si c'est ce que tu veux. c'est horrible, mais jacò espère presque qu'il le désire. il est lâche. terriblement lâche. je veux pas que tu sois mal par ma faute. c'est la dernière chose que j'veux. j'te l'ai déjà dit, non ? ici, avec moi, t'es en sécurité. combien de fois il lui a répété, lors du sevrage ? à l'apprivoiser comme une bête sauvage.

L'androïde ne comprend pas. Alors il essaye, il retourne le problème dans les sens mais rien n'y fait. Il ne comprend pas et c'est quelque chose qui le frustre et qui lui donne envie de s'énerver contre quelque chose. Il a envie de taper sur Jaco. Encore et encore, de lui ouvrir les entrailles pour trouver ses réponses. Il ne comprend qu'il ne puisse pas tout savoir, il a toujours eu réponse à tout. Trouvé les bons mots pour taire ses questionnements et le remettre à sa place. Il aimait cette paix, ce quotidien. Il venait, il le laissait trifouiller les câbles, il repartait. Tout était plus simple. Mais depuis la fois où il est resté, où il s'est roulé en boule et a respiré son parfum trop longtemps, il ne sait pas ce qui s'est passé. Il n'est pas sensible aux odeurs normalement, l'alcool ne peut pas lui tourner la tête. Il y a ce qui sent bon, ce qui pue, mais il n'y a rien entre. Il ne peut pas tomber dans les pommes, le seul moyen de l'éteindre et de sectionner des circuits. Mew ne sait que taper pour se défouler, laisser la violence s'échapper. Il n'a pas de vrai sang qui incendie ses veines, mais il a de vrais flammes dans les yeux. Il peut sentir un genre de douleur lié à l'incertitude.
Si les hommes eux mêmes ne savent pas pourquoi ils sont là, alors pourquoi il est là ? S'il n'y a pas vraiment de sens à l'existence, il ne comprend pas pourquoi s’encombrer de toute la palette d'émotion des hommes. L'androïde est sceptique, soupire et reste contre le chanteur encore un instant. Juste parce qu'il n'a objectivement pas envie de s'en aller et qu'il aimerait rester à ses cotés de la sorte, sans vrai bonne raison. Simplement par envie, même s'il ne comprend pas exactement ce que veulent dire ces caprices. Ce n'est pas un réflexe chez les autres, de faire des choses parce qu'ils l'ont décidé et pas parce qu'on leur a demandé. Et le problème avec Jaco, c'est qu'il lui laisse le choix. Il n'impose rien, il ne lui demande pas de se battre, de frapper comme un demeuré. Ni de montrer en haut d'une tour dont la chute pourrait détruire sa carcasse. Le garçon se comporte comme il était un des leurs et ça réchauffe son coeur en métal. Ça le fait se sentir différent, ça lui fait repenser à ce que Jesse a dit un jour. Il se demande pourquoi tous les autres ne sont pas comme lui, comme ça tout serait plus simple et il ne serait plus une erreur. Un bug dans une matrice, une tâche noire, une tâche qui risque de virer rouge sur sa nuque et l'obliger à fuir, se cacher. Et si je devenais rogue à cause de tout ce qu'il y a dans ma tête. Tu penses que ça changerai quelque chose pour toi ? C'est quelque chose qui lui traverse l'esprit. Il fait déjà des choses qui ne sont pas autorisées pour avoir une belle vie. Il tape sur d'autres personnes comme lui, qui ont peut-être eux aussi des questionnements, des sentiments. Qui ressent la douleur jusque dans leur IA. C'est le sens qu'il a donné à son existence, gagner. Être le champion, pour être meilleur quelque part et exister dans un bon de l'histoire. Puis GH4ST. Pour pouvoir dépenser comme il l'entend, pour apprendre, il se bat. Il gagne beaucoup avec son boulot de beatmaker, c'est ce qui lui permet d'assumer le loyer avec Loni. Mais il n'ose pas tout quitter pour la musique. Il ne se sent pas légitime, préfère se cacher derrière un masque. C'est plus facile pour juger les hommes et leur cruauté. S'ils savaient qu'il danse sur un air crée de toute pièce par une intelligence artificielle. Il aime ce mensonge, il le trouve beau et moralisateur quand la vérité finira par éclater. Non oublie, je n'aurai pas du venir. C'est de ma faute. Je vais rentrer.
L'androïde se redresse, s'appuie sur le torse de Jaco de ses mains et s'échappe. Il descend du lit et recule contre le mur, le regard éteint dans le vague. Il en oublie de cligner des yeux, occupé à réfléchir. Comme en veille.
C'est lâche, impoli, et violent de s'enfuir de la sorte, mais il ne connaît pas d'autres moyens. Lui, ne s'en rend pas compte du mal qu'il peut faire. Il n'a même pas de mauvaise intentions. Il est perdu, dans un tumulte qu'il ne contrôle pas, forcément. Je vais faire avec, peut-être que ça me sera formateur. Je ne comprends pas encore tout.. tout ce qui m'arrive et que je comprends. Trop de choses. Il est mélangé avec les souvenirs d'un véritable humain, crée pour être une illusion mais remodelé par dessus. Trop de choses qui se confrontent en lui sans qu'une part l'emporte sur l'autre.
Il garde la tresse néanmoins, caresse les cheveux et cherche l'approbation dans les yeux de son technicien pour partir.

il y a quelque chose qui ressemble à de l'amour, peut-être, dans l'air. quelque chose dans la tension du corps contre le sien, dans la manière dont les mots sont dits et aussi, dans les battements du coeur qui bat uniquement pour faire mine d'être vivant. jacò ne sait réellement que dire. il aimerait le presser contre lui, le garder dans les ses bras, lui dire des mots qui, peut-être, sont vrais, mais jacò possède certainement un bon nombre de raison de ne pas faire une pareille chose. il garde ses mains sur lui, pourtant. garde une réserve, certes, mais le maintient contre lui. il a peur qu'il s'évade. il a peur de le perdre. qui sait combien de temps passera jusqu'à la prochaine fois ? trop de temps s'est écoulé depuis leur rencontre. la chose est stupide, pourtant. ils ne se connaissent pas. il ne connait rien de lui, sauf les données dans sa tête. sauf les chiffres, les codes et les conneries du genre. mais une part de lui veut le connaître et le protéger du monde, peut-être un peu. il aimerait faire un tas de choses, certainement. il aimerait trouver des réponses à des questions et surtout, des solutions, mais il y a quelque chose plus fort que le regard de mew dans le sien, que l'envie de le serrer fort dans ses bras, de le tenir contre lui et surtout, de le protéger du monde.
qu'importe sa question.
qu'importe ses yeux.
qu'importe l'émoi dans ses tripes.
il y a la peur.
cette peur de se révéler à quelqu'un d'autre. cette peur de s'ouvrir, de permettre à une personne de voir les facettes de son visage qu'il garde pour lui même. car elles sont sombres. car elles ne sont pas forcément jolies. sol ne veut pas que les gens sachent que le soleil qu'il est se trouve à être un trou noir depuis des années.
alors, il répond. alors, il dit. j'sais pas d'une voix trop faible peut-être, sans le regarder dans les yeux.
il aimerait trouver les bons mots. trouver le courage, surtout, de tendre les doigts pour s'emparer de la chose vague que l'androide lui propose, et le garder dans ses doigts. le regarder dans les yeux et caresser sa joue, lui sourire et surtout, le calmer. mais les mots du brun l'agitent et l'angoissent, et tout ce qu'ils peuvent représenter suffit à le rendre assez anxieux, assez paralysé pour que l'hispanique fasse preuve de lacheté et ne lui offre pas ce qu'il mérite, au final.
c'est pour cela qu'il ne le retient pas, lorsque mew se redresse. c'est pour cela qu'il ne le regarde pas, qu'il ne fait pas le moindre mouvement. par lâcheté. car jacò sent le danger venant de l'autre, sent tout ce que cette situation pourrait porter et surtout, voit que le terrain n'est pas stable. mew lui fait peur ; il lui fait peur pour ce qu'il pourrait, un jour, représenter. certainement depuis le premier jour.
ah - d'accord. ouais, c'est ton choix, mec. tu fais ce que tu veux. il pourrait se redresser sur ses coudes, s'asseoir et le ramener contre lui. jacò le fait, sauf la dernière chose. car il est lâche. il est pitoyable. ses yeux s'attardent brièvement sur lui et vont ailleurs. vont partout sauf vers lui. il passe ses doigts dans sa crinière. garde son souffle pour lui, avec les autres mots prononcés, et oublie les battements de son coeur. le sous-entendu dans ses paroles. un semblant de porte ouverte, peut-être. il ferme les yeux, passe sa langue contre ses lippes. ok. ouais, okay. si tu comprends un jour, dis moi. le regard effleure le sien et jacò grimace un sourire faux. à la prochaine, donc ? tu sais où est la sortie, hein ? j'vais dormir. mais bonne chance, mon gars. un échange de regard. certaines choses ne sont pas dites. un pas est fait, un autre. mew sort de la chambre, pour sortir de l'appartement. rien n'est dit. le dos percute le lit de nouveau et jacò ferme les yeux, aucun sommeil dans les tripes, et soupire un fuck kitten une main contre le visage, la tête en bordel.