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 Dog day afternoon (GRIFFE)

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MessageSujet: Dog day afternoon (GRIFFE)   Dog day afternoon (GRIFFE) EmptyVen 28 Sep - 23:15

Arlo voulait un chat. Ils n’en ont jamais eu. Grim n’a jamais trop aimé la cruauté gratuite des félins, une tendance qui lui rappelle un peu trop sa famille. Même si les chats n’ont jamais fait partie des créatures préférées des Mercury. Pas assez dangereux, difficiles à dresser, infligeant des blessures trop superficielles. Pas possible de buter un mec avec leurs petites pattes griffues. Inutile, quoi. Leur délire, ça a toujours été serpents, rats et piranhas. Puis les chiens. Pas les gardes du corps, les autres, même s’ils reçoivent la même éducation, bestioles à quatre pattes à qui on a inculqué le goût du sang dès la naissance, capables de déchiqueter la chair entre leurs crocs comme un vulgaire morceau de bidoche, trop souvent affamés, enragés et pas beaux à regarder. Pourtant, même enfant, Grim n’en a jamais eu peur, préférant de loin leur compagnie à celle de ses aînés, traînant toujours du côté des chenils avec des os qu’il trouvait par-ci, par-là dans la forteresse familiale. Maintenant qu’il y repense, ça le fait frémir, parce que nul doute qu’il devait y avoir quelques restes humains là-dedans. Il n’avait pas l’habitude de s’en soucier, à l’époque, ça lui paraissait normal. Planté devant le refuge où bosse Cliff, il secoue la tête dans une vaine tentative de chasser ces idées glauques, répondant aux textos du garçon en le remerciant mentalement de lui donner matière à penser à autre chose. Il jette un coup d’œil autour de lui, pour voir si Lance n’est pas grossièrement caché derrière un arbre alors qu’il lui a dit qu’il allait faire une course et qu’il revenait. Le quartier est assez animé pour qu’il y croie s’il vérifie son traceur, puis adopter un chien, c’est un peu pareil, non ? On sort et on ramène quelque chose à la maison. Non ?

Le soleil se cache un instant derrière les nuages et il frissonne, dans son maillot des Black Tigers, mais un sourire chaleureux se glisse sur ses lèvres à la seconde où il lit le dernier message de Cliff et qu’il se retourne vers lui, clin d’œil à la clé en tendant le poing. « Sorry de t’avoir fait venir un jour de congé. Je savais paaas. » Il grimace légèrement, sincèrement désolé. C’est qu’il ne gère pas trop le fait que les gens ne soient pas là où il veut qu’ils soient, parce qu’aussi aimable et prévenant qu’il soit, il reste un héritier qui a toujours eu tout ce qu’il voulait. Enfin, si on met de côté les frères et sœurs psychopathes, les gardes du corps paranos et sa prothèse de bras qui le fait crever de mal. « Promis, je parle plus d’exy. Là, c’est mission canine. » Il fait mine de réfléchir, se balançant sur ses pieds, ayant déjà la bougeotte. Il a envie d’aller voir les animaux – pire qu’un gamin – mais il sait qu’il sera pas capable de faire un choix s’il en voit plus qu’un seul. Et Lance n’appréciera pas d’avoir cinq nouveaux compagnons dans l’appartement. « J’te fais confiance. J’ai que deux critères : il faut qu’il soit grand et qu’on lui ait collé l’étiquette chien méchant même si c’est faux. » Aucun chien n’est méchant, y’a que des enfoirés de maîtres. Comme les Mercury.
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Cliff est irrité. Il ne peut s'empêcher de l'être, qu'importe les messages échangées avec Scar, qu'importe si la journée a bien démarré. Une partie de lui, après tout, n'apprécie pas le comportement de Grim face à certaines choses. Rêver n'a jamais fait parti de sa vie ; il préfère laisser la chose aux autres. Croire en l'impossible n'apporte que des déceptions et l'espoir n'est pas une chose qui apporte plus de possibilités. Il préfère agir, faire les choses par lui-même. Les multiples demandes de Grim lui donnent pourtant l'impression qu'il lui retire cette possibilité. Qu'importe les mots choisis par le capitaine des Black Tigers, Cliff ne peut que croire qu'il lui offre une chose sans réfléchir réellement à la chose. En faisant son choix à partir d'éléments anodins, presque absents. Et il ne peut qu'être en colère, Cliff. Peut-être se sent-il mal jugé, ou alors pris pour acquis. Peut-être a-t-il l'impression que, via le sport, Grim essaie d'acheter son amitié. Il ne saurait dire; il ne le connait pas réellement encore, après tout. Mais Cliff déteste les brins d'espoir qui planent autour de lui, comme des moustiques. Le moindre contact lui agresse la peau et l'esprit. Il déteste encore plus le fait que, au cours des dernières semaines. Au cours des entraînements non planifiés mais pourtant hebdomadaires avec Grim, il lui arrive d'avoir des pensées pour un et si qu'il garde sous silence.
Les pas sont rapides, sur le bitume. Le nez est enfoui dans un foulard bon marché, les mains dans les poches de son hoodie, trop grand pour lui. Celui de Scar. Il a perdu son odeur, depuis les derniers choses, mais la chose n'a pas réellement d'importance. Savoir qu'il lui appartient lui suffit ; la pensée est si sentimentale que Cliff la chasse, les sourcils froncés, en rêvant d'un café comme il ne peut s'empêcher de le faire, la plupart du temps. Il écrit un dernier message à Grim, quelques mètres devant lui, avant d'enfouir ses mains rapidement, et dévisage le sourire béant que l'idiot lui adresse. Les lèvres de Cliff se tordent brièvement, si ce n'est qu'un quart de secondes. Il n'est, après tout, pas enthousiasme à l'idée de voir le Mercury. Il foutrait être fou pour apprécié sa compagnie.
Mais peut-être l'est-il un peu, au final.
Les excuses dites ne changent rien. Elles lui rappellent plutôt son irritation, et Cliff fronce des sourcils, le nez toujours dans son foulard, et claque sa langue dans son palais, en levant les yeux au ciel. Il ne lui adresse aucune parole. Grim n'en mérite pas. Un simple sourcil s'hausse à la mention de l'exy, dévoilant les doutes du gardien, à ce sujet. Mais sous le foulard, un sourire fleurit un brin, minime, à voir l'agitation parcourant le corps de l'idiot. Cliff pince ses lèvres, brisant l'éclat d'amusement, et la tension présente dans ses épaules diminue en partie. Un soupir quitte ses lippes et enfin, le visage quitte le confort du foulard. t'as oublié tes calmants ? respire. t'es pas sortable. L'esprit s'égare déjà, cherchant une bête pouvant convenir aux exigences de Grim. Le métis ne peut s'empêcher de penser, pourtant, que Grim fait la seule simplement pour l'acheter d'une autre manière. Cliff le dévisage alors, à la recherche d'une réponse, pas encore assez brusque pour lui poser direction la question. . tu le veux stupide, aussi? comme ça, on pourra dire tel maître tel chien. Et si les doutes ne suffisent pas, la jalousie est également de la partie. Cliff aime ces chiens comme les siens, bien qu'il ne peut les posséder. Ses moyens sont trop limités et il doute être capable de leur donner l'amour qu'il mérite, car on ne lui a jamais montré. Une part de lui est alors jalousie de Grim, ayant la chance d'obtenir l'un de ces chiens.
Son regard plane sur l'habit de Grim, brièvement.. quelqu'un t'a donné de la monnaie, pendant que tu attendais ? La remarque est puérile, mais qu'importe. Cliff aborde un rictus et pousse la porte, pour pénétrer dans le refuge. D'un signe de tête encore incertain malgré les mois à travailler ici, il salue la réceptionniste. Déjà, les aboiements les accueillent comme une pluie de tonnerre, trop nombreux. Ça lui brise un peu le coeur, comme à chaque fois.
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Il détaille un instant Cliff de son regard vif, son sweat trop grand et le foulard qui le protège vainement contre la pollution ambiante. Ça lui fait penser qu’à force d’oublier son masque, il va finir par choper un cancer à vingt-cinq ans. Mais ce n’est pas ça qui le chagrine, plutôt la raideur qu’il décèle dans la silhouette de Cliff, une sorte de méfiance qui se traduirait sur tout son corps plutôt que de rester invisible. Il sait qu’il l’ennuie, à le faire venir ici un jour de congé, et surtout à le saouler avec l’exy, après ce qu’il a vécu, et Cliff ne se garde pas de le lui faire sentir, avec ses sourcils froncés et ses mimiques exaspérées. Mais Grim peut pas s’en empêcher. Il trouve ça absurde de gâcher un talent pareil, et il a bien vu à quel point Cliff avait l’air plus détendu, les quelques fois où ils se sont entraînés ensemble. Il a l’impression que l’exy représente un idéal identique, pour eux deux, un défouloir, une dose d’espoir, une chance de pouvoir se donner à fond dans quelque chose qu’ils aiment, même si leur sport a été taché, souillé par leur passé, être sur le terrain, jouer, restera toujours une libération. Peut-être qu’il se plante et qu’il devrait lui poser la question pour en avoir le cœur net, mais il vient de promettre de ne plus en parler aujourd’hui. Il est soulagé, lorsque Cliff dégage le bas de son visage du foulard, il a déjà assez de mal à le décrypter sans qu’on vienne cacher la moitié du code. Il soupire, arrête de trépigner pour lui faire plaisir, mais est très loin d’être calmé en son for intérieur. Il a trop hâte de voir les chiens, de trouver le compagnon parfait. Avec un peu de chance, il n’appréciera pas Lance, et son garde du corps le laissera en paix quand il ira le promener. Il adresse une moue exagérément blessée à Cliff, avant de s’mettre à geindre : « Maaais, c’est pas d’ma faute si j’suis teubé, on m’a trop tapé dessus quand j’étais gosse. » Et son sourire sarcastique revient se coller sur ses traits, trop habitué à être là pour disparaître trop longtemps. Ça fait longtemps qu’il a appris l’autodérision, Grim, c’est plus facile pour dissimuler ses traumatismes, un sourire et les gens pensent que tout va bien, puis il préfère en rire qu’en pleurer. Toute façon, Cliff peut pas savoir qu’c’est la vérité.

Il suit Cliff à l’intérieur, répondant du tac au tac à sa pique sur sa tenue, sentant que c’est le maillot des Black Tigers qui est visé : « Tu diras plus ça quand tu l’porteras » Il se fige une seconde, lâche un « oups, j'me tais » puis mime la bouche cousue d’un geste. Il salue la réceptionniste à son tour, allant jusqu’à lui demander comment il peut faire un don au refuge, totalement dans son élément quand il s’agit de relations publiques, d’autant plus qu’il est d’humeur enjouée. Ça a pas souvent été le cas ces derniers temps, clairement pas, et son capital sympathie en a pris un coup dans les médias. Faut dire que la rumeur selon laquelle il a menacé un journaliste de lui défoncer la gueule s’il la fermait pas sur la rupture s’est répandue comme la peste. C’était pas tout à fait vrai, mais pas tout à fait faux non plus, et ça l’a rendu plus frileux vis-à-vis de tout ce monde-là, à ressentir le besoin de n’plus être sous le feu des projecteurs à longueur de journées. Ça allait tant qu’il était heureux, maintenant il se rend compte qu’il a plus grand-chose à dire. Ou qu’il a pas envie de causer, tout bêtement. Les aboiements lui font vite oublier tout ça, trop bruyants pour qu’il songe à autre chose que sa future boule de poils de compagnie. Il comprend pas comment on peut abandonner des animaux pareils, il est à peine entré, il les a aperçus de loin, et il a déjà envie de tous les adopter. « T’es vraiment un héros, Cliff. » Ouais, ça sonne mélodramatique, comme ça. Le pire c’est qu’il le pense, sans doute. « T’as une idée en tête, du coup ? »
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La tension ne le traverse que l'espace d'un instant à la mention des coups. Du moins, Cliff en est persuadé, mais peut-être est un mensonge. Les paroles restent accrochées à son esprit une minime seconde avant qu'il ne les chasse et le poète se garde de faire aucun commentaire sur la chose. Il a laissé ses propres blessures de côté. Il les a accepté, puis laissé derrière lui. Il en fait de même avec ceux des autres, qu'importe s'ils en parlent. Cliff ne saurait que dire, de toute manière. Une part de lui, certes, comme toute personne, est curieuse face au passé de Grim, mais les questions abordent des réponses et il n'en veut pas, de ces réponses. Savoir quelque chose ne change pas le passé. Et de toute manière, Cliff ne désire en rien changer le passé. Ni le sien, ni celui des autres. Il n'est pas un héros, il n'est personne. Il n'est que lui-même. Cliff ne cherche pas à être autre chose que cela.
Alors, il oublie. Il ne pense pas aux paroles de Grim, ignore ses paroles de gamin et pénètre le refuge. Il entend les chiens, entend les bêtes, regarde à peine la réceptionniste après les salutations et, bien évidemment, ignore les mots de Grim, par rapport à l'uniforme. Une part de lui a envie de le laisser là, seul, et simplement de foutre le camp. Cliff ne l'écoute pas. Il nie également écouter un minime l'autre part de lui, lui disant que, peut-être... peut-être. Il n'ose pas écouter plus de loin que cela.
Il croise ses bras contre son torse, tandis que l'idiot parle à la réceptionniste. Il est placé du mauvais côté pour entendre la conversation qu'ils partagent, son oreille intact envahi par les hurlements des bêtes à la recherche d'une maison ou alors, d'une simple caresse. Cliff les dévisage pourtant d'un oeil attentif, les sourcils froncés, l'air presque dérangé par le temps que prend Grim pour faire il ne sait quoi. La curiosité est encore présente, bien que toujours silencieuse, peut-être un peu plus apparente. Ses yeux s'accrochent une seconde sur les lèvres de la dame et s'il pense saisir quelques mots - donc ? honk ? donk ? - Grim se tourne vers lui, quelque chose de lumineux dans les yeux qui, sans prévenir, le fait froncer des sourcils encore plus fort, malgré lui. Cliff s'éloigne d'un pas sans porter attention à ses gestes, et serre un peu plus ses bras, contre lui. Les mots sont étouffés par le fort bruit ambiant mais la voix de Grim porte et tandis que la réceptionniste porte un sourire doux sur ses lèvres, surement attendri par la chose, Cliff siffle quelque chose entre ses lèvres et détourne les yeux, le visage, un peu de rouge contre la gueule. j't'ai dit de te calmer qu'il gronde un peu brusquement, à lever les yeux au ciel. on va commencer par aller les voir. Il aimerait ne plus l'entendre. Il aimerait ne pas le voir, aujourd'hui, alors qu'il prévoyait ne rien faire. Son corps reste tendu, peu enclin à l'idée d'être en contact avec qui que ce soit. Il n'a pas prévu, après tout, voir une personne. Il a pensé, peut-être, parler à Scar, au maximum. Il a besoin, après tout, de ces journées seul avec lui-même, sans le moindre mot quittant sa gorge, pour se préparer aux suivants.
Un long soupir quitte ses narines, tandis qu'il pousse la porte. Cette fois-ci, les bêtes hurlent plus fort, et certaines s'excitent à la vue de nouvelles personnes. Cliff peut voir, rapidement. Brutus et Goliath, ainsi que Gazou et Maurice, ses préférés.
Il n'a pas envie d'être là. Ni avec les chiens, ni avec Grim. Un sourire, pourtant, se glisse sur ses lèvres face aux canins. Il est léger, mais présent. Doux, vrai.
Cliff se pose pourtant à gauche de Grim, dans le couloir des cages, du côté de sa bonne oreille, pour l'entendre. Il envisage sans la moindre gène de lui présenter des bêtes ignobles, peu adorables, simplement pour que Grim parte les mains vides. Mais Cliff, malgré les apparences, malgré les sourcils froncés, possède un coeur qui, face aux chiens, est plus tendre. y'en a certains qui risquent de s'faire tuer dans les jours à venir... tu veux les voir ? Le regard qu'il lui lance est presque noir. Grim n'a pas le choix d'accepter de les voir.
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Cliff lui a toujours donné du fil à retordre, c’est vrai. Il ne sait pas trop comment l’aborder, l’impression de devoir marcher sur des œufs pour ne pas le froisser, l’embêter. Ça ne lui a jamais été aussi facile de faire froncer les sourcils de quelqu’un, et parfois il a peur qu’il ne veuille plus le revoir. Pourtant, Grim est passé maître dans l’art du charme, placer les bons compliments au moment opportun, une touche d’humour sarcastique de temps à autre, pour ne pas qu’on lui colle l’étiquette de sportif décérébré. Il n’en est pas vraiment fier, de ça, l’aisance avec laquelle il se présente en public, se laisse admirer, aduler, les sourires de façade et les poignées de mains pleines de mensonge. Cela fait partie de son éducation tout autant que la violence, quelquefois le miel des beaux discours s’avère plus efficace que la torture, même chez les Mercury. Si Grim préfère embobiner que massacrer, certes, ça ne l’empêche pas de culpabiliser à chaque fois qu’il manipule son monde, de sentir Wotan tirer les ficelles à chacun de ses mots d’esprit. Il est un produit marketing rentable pour sa famille, renvoie une image idéale, fait oublier les atrocités planquées sous le tapis, il déteste ça, mais il a tellement bien intégré cette manière d’être, à force de coups et de taillades, qu’il voit pas comment être autrement. Peut-être qu’il aime bien Cliff justement parce qu’il n’y ait pas trop sensible, parce qu’il le remet à sa place d’une mine blasée ou d’une phrase grognée entre ses dents. Sûrement. Et ça le fait sourire, quand il lui redit de se calmer, sourire qu’il dissimule sous une moue. Il a rougi, Cliff, Grim l’a vu. Ça le fait sourire encore plus. Niaisement.

Il le suit dans la partie du bâtiment où sont gardés les chiens, son regard glisse rapidement sur les cages, sur les bêtes qui aboient, battent de la queue et se dressent sur leurs pattes arrières en le voyant. Il fait de son mieux pour ne pas aller les caresser directement, tapotant ses doigts métalliques contre sa cuisse dans un bruit insupportable. Heureusement, ça ne s’entend pas sous les hurlements des chiens. Sinon Cliff lui jetterait encore un regard noir. Son sourire s’est effacé, petit à petit, à mesure de leurs pas, parce que Grim a un cœur beaucoup trop grand et sensible pour un Mercury, et ça le lui fend de voir autant d’animaux derrière des barreaux, enfermés comme on enferme des criminels. Cliff sourit, lui, doucement, sincèrement, Grim l’a repéré du coin de l’œil, et il a l’impression de le connaître un peu mieux, tout à coup, de voir à quel point il aime ces bêtes. Il n’a pas le temps de faire un commentaire, pourtant, le sourire de Cliff s’est envolé, pour laisser place à un regard sombre, des paroles qui viennent piquer Grim à vif, le cœur qui se serre brusquement, violemment. « Qu… Quoi ? » Il bafouille, les yeux soudain emplis d’une détresse toute neuve. Imbécile. Ça lui a jamais traversé l’esprit qu’un refuge devait se débarrasser de ses pensionnaires, pour pouvoir en accueillir de nouveaux, que c’est la cruelle loi de l’existence, comme pour tout. Il a toujours été détaché de toutes ces réalités, Grim, parce qu’après tout, il est bien-né, au sommet d’une tour d’ivoire où le monde est bien noir, mais bien moins noir qu’en bas. Il n’a jamais manqué de rien, si ce n’est d’amour, a vu ses rêves d’enfance se réaliser, n’a jamais eu de quoi se plaindre, matériellement parlant. Il est riche, peut tout avoir en un claquement de doigts, ne s’inquiète pas des prix ou des conséquences. A côté de la plaque. Comme d’habitude. « Vous pouvez pas faire ça. » Il dit ça avec l’expression déconfite d’un gamin, tristesse au bord des cils. « Il faudrait quoi pour les sauver ? Plus de place ? Un autre étage, un autre bâtiment ? Je payerai. M’en fous du montant. » C’est foutu, maintenant. Il peut pas entendre ça et rien faire.
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Cliff a le coeur fragile ; il casse pour un rien. Il est déjà cassé depuis longtemps. C'est surement pour cela, au fond, qu'il est si coupant. Les coins laissent des plaies et les chemins pour s'y rendre sont sanglants. Il est violent avec ses regards et ses mots, à tourner le dos, à fermer les yeux, les oreilles, la bouche. Cliff détourne le regard et le corps en entier, de tous bien souvent, même quand ils ont une place, là, tout en dedans. C'est une chose dont il ne se rend pas forcément compte. Il aime les avoir avec lui. Il aime Jad, fort. Il aime Scar, trop fort. Et d'autres aussi. Il s'en veut, souvent, de ne pas avoir de noms sur le bout de la langue. De n'avoir que Jad que lui vient en tête, et Scar comme une hantise aussi, depuis quelques temps. Le nombre est minime, ridicule. Et l'attention qu'il leur porte l'est, également. Cliff n'est pas délicat. Cliff est un être fracassé. Il est brisé ; des éclats se trouvent sur le sol et contre sa peau, et toute personne voulant passer un bras autour de ses épaules pour le serrer contre soi finit en sang. Il n'est pas doux. Il coupe. Il se coupe lui-même, par ses gestes, ses mots, sans se rendre compte, aussi. Il est aveugle. Pas que sourd, mais aveugle aussi.
Alors, Cliff dévisage Grim. Il le fait depuis plusieurs semaines, déjà. Depuis leur rencontre. Grim qui essaie de se faufiler quelque part, de se glisser une place, malgré les éclats coupants et blessants. Le poète ne le comprend pas. Ça le met en colère, de ne pas le comprendre. De voir la manière dont Grim force les choses. Il n'approche pas doucement ; il court. Il court et saigne, se blesse sur les fracas, mais continue d'avancer. Et il tend les doigts, ce con. Il tend les doigts et Cliff le dévisage, si fort, à le brûler avec ses yeux, mais Grim continue. Il ne cesse de continuer de s'approcher. Cliff peut presque tendre les doigts, pour le toucher.
Il pince ses lèvres, détourne les yeux, dévisage les chiens, plutôt. Il ne veut pas penser à son propre sort lorsque, eux, en cage, attendent un sort encore pire. Cliff s'est occupé de ses propres problèmes, peut-être si personne n'aime ses explications, ses manières de réagir. Cliff va bien. Il préfère se focaliser sur les clebs que sur des choses qui viennent du passé. On ne peut pas remonter dans le temps, juste l'accepter et avancer. Cliff avance.
Pour les chiens, par contre, il peut fare quelque chose. Ou Grim, peut-être. Cliff lui tend un autre piège. Il le sait, il en a conscience. Il attend seulement de le voir tomber et renoncer. Pour son bien. Pour leur bien à chacun. Et quelque chose craque, sur les traits de Grim, avec les mots qu'il lui adresse. Le sourire d'enfant s'efface et le détresse se dessine. Cliff détourne les yeux, après avoir fixer trop longtemps. Il est ébranlé, un peu peut-être, par la réaction. Il essaie de voir les gens sans coeur, sans vie, sans âme, le plus souvent. Surtout comme des nuances, des ombres. Mais Grim prend de la couleur et des formes, depuis les dernières semaines, et Cliff déteste chaque reflet qui devient plus précis. On peut pas tous les garder. Si personne n'en veut, on ne peut pas les sauver, c'est tout. Il lui répond d'une voix morne, des mots qu'il a entendu trop souvent. Des mots répêtés en boucle, pour se détâcher, pour ne pas chialer. En vérité, Cliff a plus souvent pleurer les chiens que sa propre personne. Il ne partage juste pas la chose.
Il lève les yeux au ciel face à la voix d'enfant, avec la phrase d'enfant. Cliff tourne ses yeux vers Grim et le dévisage comme s'il était stupide, un sourcil haussé, bien qu'une part de lui, toujours ébranlée, ne comprend pas l'éclat miroir dans ses yeux, qui ressemble presque à des larmes. C'est comme ça qu'il dit, comme on lui a dit, les premières fois qu'il a travaillé ici, quand il était plus jeune. Il s'étonne parfois d'être revenu, après la prison. C'est pathétique, avoir le coeur brisé à chaque trimestre, quand ils doivent diminuer les nombres.
Mais il est surpris. Plus qu'il n'aurait cru, par les paroles qui suivent. Par la sincérité qu'il entend, aussi, dans les mots. Quelque chose se brise, sur ses traits, et Cliff perd la froideure qui s'y trouve. Quoi? qu'il dit, à son tour, sans sarcasme, sans rien. Juste avec le son de sa voix, dénudée de tout, fragile. Il reste quelque chose à observer Grim, à essayer de le comprendre, avant de pincer ses lèvres. Pourquoi tu f'rais ça ? Il ne comprend pas. Il ne veut pas le croire, aussi. Tout autant qu'il déteste à quel point il se sent émotif, pour si peu. Il pense à Goliath. Il pense à Brutus, Chatouille, Patate et Tom. Tu veux vraiment faire ça, Grim ? Les mots sont délicats, presque fragiles. Cliff le dévisage avec toute la curiosité du monde, sans froncement de sourcils, sans noirceur dans ses yeux pourtant sombres.
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La vérité, c’est qu’il aime Cliff, Grim. C’est vraiment con à dire, il a presque la mentalité d’un gamin de cinq ans à dire je t’aime à tout va pour qu’on le trouve mignon, mais c’est comme ça. Grim aime Cliff, il aime passer du temps avec lui, il aime découvrir des trucs sur lui qu’il savait pas, il aime tenter de trouver des brèches dans sa carapace, il aime quand un sourire menace son éternel air blasé, il aime les sarcasmes qu’il lui lance sans ménagement, il aime se dire qu’ils sont amis même si c’est pas gagné. Clairement pas gagné. Il est à peu près sûr que Cliff ne le considère pas comme un ami, lui, et ça l’attriste un peu. Mais il se laisse pas abattre. Jamais. C’est un battant, Grim, certains diraient que c’est de l’acharnement inutile, lui il voit plutôt ça comme de la persévérance. Et il est persuadé que Cliff cèdera tôt ou tard à ses avances. Ses avances pour intégrer l’équipe, rien d’autre. Y’a toujours qu’Arlo dans son p’tit cœur. Ça risque pas de changer, vu qu’il y pense vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Il se reconnaît en Cliff, parfois, dans cette façade trop dure qu’il présente au monde, comme pour se protéger. Grim s’en était fabriqué une semblable, plus jeune, avant de rencontrer Arlo, le garçon qui dit rien au fond de la classe, avec sa gueule flippante et son regard glacé. C’était surtout parce que plusieurs enfants, prétendument ses amis, s’étaient détournés de lui sous prétexte que sa famille leur foutait les jetons. Bon, ok, y’avait de quoi, mais Grim en garde une amertume particulière, leur en voulant un peu d’avoir cru qu’il était comme eux. Ils auraient dû savoir qu’il n’avait rien d’un Mercury.

Grim se sent mal, au milieu des chiens qui s’égosillent, lui qui adore les animaux. Il ne sait pas où regarder, a peur de poser ses yeux sur une boule de poils condamnée, écoutant le froid constat de Cliff, aussi brutal que s’il avait été un enfant découvrant l’injustice de l’univers pour la première fois. Il la connaît par cœur, pourtant, cette injustice, y a fait face depuis trop longtemps pour être indemne, tellement d’humains sauvagement assassinés sous ses yeux, les sourires de sa sœur, l’indifférence de son frère, et son visage de marbre, à lui, endurant toutes les horreurs sans ciller, sans détourner la tête. Manque d’empathie pour sa propre espèce, qu’a engendré des êtres comme Wotan. Mais faut le voir maintenant, l’héritier Mercury, son armure d’argent qui s’effondre en un clin d’œil dès qu’on lui parle de tuer des bestioles à quatre pattes. Combien de coups il s’est pris, pour avoir bronché au moment où il fallait abattre une de leurs bêtes, pourtant dénuées de bonté, trop affamées pour en montrer. Il n’arrive pas à déchiffrer l’attitude de Cliff, a envie de le secouer en lui criant des insultes, pour qu’il se réveille. Mais il se ravise. Parce que c’est de la fatalité, dans sa voix, dans ses mots. Pas de l’insensibilité. Cliff fait de son mieux pour aider, en travaillant dans ce refuge, mais tout seul, il peut pas tous les sauver. Et surtout, sa carapace vient de se fendiller, le sarcasme qui vient soudain à manquer dans ses paroles, la méfiance disparue dans son regard, comme s’il était étonné des réactions de Grim, surpris qu’il veuille aider. « Parce que. On peut pas tuer des chiens. » On. Tout le monde. Tous ces bâtards qui les abandonnent à un coin de rue, qui leur donnent des coups de pied dès qu’ils font trop d’bruit, qui s’en servent comme des armes. C’est eux qu’on devrait buter. Pas les chiens. Pas les victimes de cette saloperie d’homo sapiens sapiens qui respecte rien. « J’ai du fric, Cliff. J’ai déjà parlé d’faire un don à la réceptionniste, si faut rajouter des zéros, c’est pas un problème. » Si le pognon des Mercury peut au moins servir à faire un truc bien, il va pas s’en priver. Faudra juste pas le dire à Wotan. La charité, il apprécie pas beaucoup, son géniteur. « J’veux les voir. Montre-les-moi. Mais promets-moi qu’on va en tuer aucun. De toute, si tu peux pas m’promettre, j’les prends tous. » C’est Lance qui va être content.
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C'est idiot de se montrer fragile comme ça, une seconde. Cliff ne le contrôle pas, pourtant. Grim l'a surpris, le coeur a fait un bond, et le poète peine, soudainement, à reprendre contenance. Il ne comprend pas, après tout, comment une personne peut vouloir faire une pareille chose, si brusquement, alors qu'il n'a jamais vu les lieux. Alors qu'il n'a jamais été ici, qu'il ne le connait pas réellement, outre les quelques jours à s'entrainer ensemble. Cliff a une image précise de Grim, en tête. Cliff juge les gens, énormément, car il ne sait pas, au fond, faire autrement. Il les voit d'une manière, sans réellement les connaître, et peine à se défaire de cette image, après coup. Alors, il s'est imaginé quelque chose, à propos de Grim. Plusieurs choses, même. Si Jad lui a parfois parlé vaguement des Mercury et que, au travers des conversations des Shark, Cliff a entendu certaines choses, il n'en a rien à faire, pourtant. Il n'associe pas le gang à Grim. Non, il voit le joueur d'exy autrement. Il ne voit en lui qu'un gars un peu bête, peut-être, trop axé sur le sport, chose qui n'est pas un défaut, à ses yeux, sauf lorsqu'il insiste pour qu'il ait une place. Il voit Grim like a dream pipe. Ou plutôt, comme un vendeur de rêves, d'utopie. Car il a quelque chose, dans les yeux, et qu'il ose lui dire des choses insensées, trop souvent, et Cliff doit serrer des dents, des poings, et faire de son mieux, pour ne pas y croire. Le brun lui vend des illusions à coup de belles paroles, depuis qu'il le connait. Et Cliff n'y croit pas, en les rêves. Il veut les faits, il veut la vérité. Il veut voir l'accomplissement, les choses se faire, et non entendre milles et une fois des promesses qui n'ont pas lieu. Et Grim, à lui parler de son équipe d'exy sans rien lui apporter de concret sauf des promesses. Grim, à lui dire qu'il veut sauver les chiens, avec quelque chose dans le regard. Cliff le déteste. Cliff ne le comprend pas, ne le comprend plus, à chaque fois, et ose un minime seconde croire, avant de froncer des sourcils, avant d'inspirer et de se rappeler que, dans un monde aussi sombre que Néodam, les rêves n'existent pas. Il n'y a que les cauchemars. Les nuits sont sombres et les jours aussi. Le ciel n'est jamais dégagé. La lumière ne l'est atteinte pas. Qu'importe les mots de Grim.
Il y croit, cette fois-ci, de nombreuses secondes. Il veut y croire, sincèrement, non pas pour lui, mais pour les bêtes. C'est différent que pour l'exy. La chose ne le concerne pas directement. Il ne s'agit pas de son cas. Pas de sa vie. Mais de la leur. Et le regard plane contre les bêtes, autour d'eux, et l'ex prisonnier pince ses lèvres, le coeur meurtri par la réalité et tenter, cette fois-ci, par ce que Grim lui propose. Mais même pour eux, il ne peut pas rêver. Les rêves disparaissent, une fois éveillé. Ils ne durent que quelques secondes, une fois les yeux ouverts.
On ne peut pas tuer des chiens, que Grim dit, comme si ça justifier tout. Cliff croise ses bras contre son torse, de nouveau. oui et alors ? c'est une injustice de plus. en parler ne change rien. Le ton est brusque, quoique triste. Cliff désire le croire, mais les espoirs ne sont pas siens. Cliff n'espère rien. Il a cessé depuis des années. Il a compris, dés gamin, que les rêves le blessaient plus qu'autre chose, comme les espoirs. Qu'importe ce qu'il veut, ce qu'il souhaite, ses mains restent toujours vides. Il serre un peu plus ses bras, contre son corps, quand le Mercury lui parle d'argents. hm qu'il hume, bas, trop conscient que Grim lui dit un fait, et qu'il ne s'agit peut-être pas d'un rêve. Il désire y croire. Il le veut réellement. Le peut-il ?
Le regard est assassin, lorsque Grim parle de tous les prendre. Et amusé, un brin. Ou plutôt, attendri. Car il y a, il ne peut se mentir, de la tristesse dans le regard de Grim. Il est sincère. Cliff, lui, est toujours dans sa forteresse. j'te promets rien. et arrête de dire n'importe quoi. j'te dirais pas n'importe quoi de mon côté. Les paroles sont suivies de quelques pas vers la porte, enfin, et Cliff l'ouvre pour aller de l'autre côté. Les chiens en danger sont là. Il voit, du coin de l'oeil, Goliath et Brutus qui s'affollent devant lui, comme des fous. Ils sont là qu'il dit, cette fois-ci la gorge nouée. Le regard posé sur Goliath, jugé dangereux selon les gens. Pourtant jeune, il est là depuis trop longtemps. Ses jours sont comptés. Ils sont pas vieux, ce coup ci. Juste - pour la plupart des gens, ils ont pas l'air mignons. Il inspire doucement, avant de faire quelques pas, Cliff, et de s'agenouiller devant la cage de Goliath. La bête presse son museau contre les barreaux et Cliff, il finit par ouvrir les bras et tendre les doigts, et la bête les lèche, heureuse pour peu. Sur les lippes, un sourire se dessine, confiné. C'est Gogo qu'il dit, avant de tourner les yeux vers Grim. t'es sérieux, Grim ? parce que si c'est de la merde, j'te garantie rien. Il peut lui dire des conneries par millier sur l'exy, Cliff ne le croit pas, la plupart du temps. Mais les chiens du refuge, c'est une histoire différente.
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Il en a marre qu’on lui dise qu’on ne peut rien contre les injustices, Grim, qu’y a qu’à accepter le monde tel qu’il est, pourri et merdique, mais eh, qu’est-ce tu veux y faire, c’est comme ça. Il en a marre qu’on lui dise qu’y a pas de raisons de lutter pour ses idéaux d’imbécile, qu’il ferait mieux de prendre le fric et de goûter à l’ivresse du pouvoir à la tête de Mercury Corp. pour de longues années après son père. Il sait qu’il pourra jamais éradiquer toutes les injustices du monde, il est pas naïf à ce point, même si son optimisme est parfaitement récalcitrant, mais il est sûr d’une chose : c’est pas en se contentant d’être un héritier trop gâté que quelque chose finira par aller mieux. Il a déjà essayé ça des milliers de fois et tout cet argent ne lui sert à rien, à part culpabiliser d’en avoir autant, contemplant, impuissant, les Mercury s’enrichir inlassablement sur le dos de plus faibles qu’eux. Ça lui fait pas du bien, ça a même tendance à lui retourner le cerveau et à lui filer la gerbe, si bien qu’il se force à regarder ailleurs, la plupart du temps. Mais là, tout de suite, personne peut lui dire qu’il a pas à dépenser du pognon souillé de sang pour aider des bestioles inutiles. Enfin, si, peut-être Lance, mais il a déjà jeté quelques coups d’œil par-dessus son épaule et personne d’autre n’est entré dans le refuge. Il espère qu’il est resté à l’appartement, pour une fois, s’il l’attend dehors, ça va un peu gâcher la surprise.

Silencieux, il se retient de secouer Cliff en lui hurlant je veux sauver les chiens, laisse-moi sauver les chiens dans sa bonne oreille, préférant froncer les sourcils pour essayer de décrypter son expression, qui semble emplie de contradictions. Il a l’air fâché et attendri à la fois, si tant est que cela soit possible, et ça a le don de rendre Grim perplexe. « J’dis pas n’importe quoi », qu’il gémit, boudant comme un gamin, voix basse et moue râleuse, lorsque Cliff lui tourne le dos et se remet à marcher, pousse une seconde porte pour entrer dans une pièce où d’autres chiens sont parqués dans des cages. Ils sont là, qu’il lance, Cliff, et Grim a le cœur qui se serre en comprenant que ce sont là toutes les boules de poils condamnées. Elles n’ont même pas l’air en fin de vie et c’est comme s’il redécouvrait toute la cruauté du monde pour la millième fois. Pourtant, il a vu tellement de choses qu’il devrait être blindé, à présent, son cœur devrait tenir le coup, brisé à tellement de reprises que s’il se brise encore il n’en restera qu’une multitude de grains de poussière. Pourtant, c’est toujours pareil, y’a cet instinct qui se réveille, ce dégoût de lui-même, d’être né dans cette famille, cette envie inébranlable de ne pas se laisser bouffer par la haine, la violence, cette envie de faire le bien, niaisement, de ne pas être qu’une arme de plus dans l’arsenal de Wotan. Il regarde Cliff s’agenouiller devant une des cages en répétant « Gogo ? », songeur, en observant l’animal, encore jeune et vigoureux, adorable des coussinets à la truffe et il se demande vraiment comment on peut abandonner une bête pareille. Il ignore les paroles de Cliff, ne tenant pas très longtemps avant de s’accroupir à côté de lui pour tendre sa main à son tour à travers les barreaux, sans craindre la morsure. Il sait qu’on l’a sûrement labélisé chien méchant à cause de sa gueule, il sait surtout que ça veut rien dire et qu’il préfère se faire mordre que de pas approcher. Le chien le renifle un moment avant de lécher ses doigts avec entrain et Grim a presque les larmes aux yeux de le voir là, enfermé et prêt à être piqué. Il se met à le gratter derrière l’oreille en se tournant légèrement vers Cliff, la voix douce, presque étranglée, il demande : « On peut ouvrir la cage ? » Il se comporte comme un enfant qui essaye de plaire à tout prix, avec Cliff, depuis leur première rencontre, et parfois, il a l’impression que Cliff est cet adulte cartésien qui remet tout en doute, surtout sa volonté de bien faire. Il comprend pas bien pourquoi, et ça le blesse un peu, comme si Cliff le considérait comme un Mercury quoiqu’il puisse dire ou faire. Même s’il le voit probablement plus comme un idiot lourdement insistant plutôt que comme un tortionnaire assoiffé de sang. C’est pas plus mal. « Tu sais, y’a un élevage, à Mercury Corp. Ils ont créé une race, en croisant les bêtes les plus hargneuses, les plus brutales. Ils ressemblent à des monstres. J’déconne pas. Des monstres. Ils les entraînent à poursuivre, à mordre. Puis ils les affament. Et quand… » Il soupire, baisse les yeux un instant, les ramène sur Gogo. Il a pas envie de dire tout haut à quoi servent ces chiens. Cliff a sûrement compris, de toute façon. « C’est pas important. Tout c’que j’veux dire c’est que j’les aime quand même. Depuis tout p’tit. Et j’peux pas les sauver, tu vois. Parce qu’ils sont pas à moi. Alors si j’peux en sauver juste quelques-uns ici, ça m’rendrait heureux. J’te mens pas. J’te mens jamais, Cliff, même si tu m’crois pas. »
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Goliath est le premier chien qu'on lui a filé entre les mains, quand il est sorti de prison. Cliff l'a dévisagé longuement à ne pas s'approcher de la bête. C'est con, dans un sens. Il était là, à mépriser les gens qui le dévisageaient de loin simplement car il sortait de taule et qu'ils aimaient bien croire les histoires que les idiots racontaient alors que, de son côté, il faisait la même connerie, avec le clebs. Et pourtant, il l'a fait. Pendant les premiers jours, le poète s'est crispé à chaque fois que la bête s'est approchée pour des caresses. Il a tenu sa laisse à une certaine distance, et a même tiré à quelques reprises, peu délicat, lorsque Goliath sentait un truc par ci ou par là. Parce que la connerie ne lui échappe pas. Parce qu'il n'est pas mieux que les autres, à juger les gens mais aussi les animaux. Il est pire, parfois. Il se souvient, un peu honteux, avoir hurlé à l'occasion, avoir passé sa colère sur la bête, pour tout et pour rien, mais sans jamais levé la main. Et Gogo.
Et Gogo, qui restait là, à l'observer. Gogo qui baissait les oreilles ou la tête, à l'occasion, mais qui continuait à agiter la queue, pour tout et pour rien, à certains moments. Qui continuait de tendre la tête pour la glisser sous sa main ou encore, de vouloir mettre sa truffe contre lui, pour quémander des caresses. Goliath qui ne l'as pas jugé, lui. Goliath qui voulait juste son amour, lui. Et Cliff qui a refusé, pendant des jours et des jours, avant de finalement se laisser faire. Il ne se souvient plus pourquoi.
Comme il ne sait pas, au fond, pourquoi il s'attache à Grim.
Son regard, brièvement, va vers le visage de l'autre, tandis qu'il s'agenouille à ses côtés. Cliff ne se permet pas de le regarder longtemps. Le regard est léger, furtif, et retourne vers la bête, rapidement. Il n'est pas à l'aise. Il reste en colère. Il ne sait pas pourquoi. Ou alors, peut-être que si.
Il n'apprécie pas, après tout, s'attacher aux gens. C'est leur donner accès à son coeur et son coeur, il est trop fragile pour que les gens y vivent. Ils sont blessants, trop souvent. Cliff refuse de s'attacher à eux depuis plusieurs années.
Mais Grim, c'est un chewing gum à sa botte, depuis qu'il l'a croisé.
Ou peut-être un clebs comme Goliath qui n'en a rien à faire, de son caractère de merde, parce qu'il aime bien sa présence ou quelque chose comme ça, au final. Cliff ne sait pas. Il ne comprend pas. Il aimerait comprendre ce qui se passe dans la tête des gens, mais en vérité, ça lui fait peur, de savoir. Ça lui donne envie de fuir de savoir que les gens, ils peuvent s'intéresser à lui. La chose lui parait impossible.
Il préfère encore que le capitaine s'intéresse au chien. Même si, au fond, ça le met sur les nerfs de savoir que Grim, il pourrait prendre Goliath. Le chien ne lui appartient pas, il ne lui appartiendra jamais. Cliff le sait, il n'est pas naif. Il n'en a pas envie de le voir partir, pourtant.
Ils partent tous.
Sauf aucune exception.
Certains restent juste un peu plus longtemps. C'est Jad qui tient le record, pour le moment.

Grim se met à parler. Cliff fronce des sourcils, mais écoute. Il est curieux, un peu. Il ne le montre pas, mais il l'est. Et il inspire, brusque, à entendre cette histoire. À savoir qu'on peut faire ça, à des chiens. et quand quoi ? qu'il gronde, mais Grim ne continue pas. Il dit qu'ils ne sont pas à lui. Cliff veut lui hurler le contraire. Il serre les dents, plutôt, et le dévisage. Grim ne le regarde pas, lui. Il dit quelque chose d'autre, qui, qu'importe ce que Cliff pourrait dire, ça le calme, un peu. Et peut-être que ça le touche, aussi. Il lève les yeux au ciel, un peu, et expire. t'es un vrai connard qu'il lâche, avant d'ouvrir la cage, enfin. Goliath s'agite et vient chercher de l'amour, forcément. Cliff lui en donne brièvement, avant de prendre la main de Grim sans demander, pour la mettre dans le pellage court de la bête. il est un peu con, mais il est attachant. Il le précise pas duquel il parle, entre les deux.
En vérité, il parle autant de l'un que de l'autre.
Son regard reste sur le visage de Grim, quelque seconde. Cliff est silencieux. Il réfléchit. Il ne trouve pas de réponses. C'est principalement pour cela que Grim l'enrage. Il ne le comprend pas. Il ne sait pas quoi faire, avec lui. t'as raison, j'te crois pas. qu'il avoue, au bout d'un moment. prends le pas personnel, t'es pas unique pour ça Les mots sont un peu violents, dans un sens, mais honnête. Cliff détourne les yeux, et caresse Goliath une nouvelle fois. Le chien le dévisage et Cliff lui retourne son regard. Il pince ses lèvres. mais qu'il commence, tellement en colère, visiblement. j'imagine que tu peux adopter Goliath Il ouvre une porte. Une minuscule, petite, ridicule porte, mais une porte tout de même.
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