years back (gali)

Elle a été le rejoindre sur le canapé, et il est confortable. Très confortable. Nephtys se souvient encore vaguement des canapés sur lesquels ils s’échouaient, Leo, Jamie et elle, lorsqu’ils trainaient dans la rue. Et ça avait rien à voir avec ce sur quoi elle vient de poser son postérieur. C’est de la grande qualité, et ce qui est sûr, c’est que ça a tout l’air d’être cher. Comme tout ce qui se trouve autour d’elle actuellement. Sans compter la maison en elle-même. Nephtys est pas surprise. Parce qu’après tout, aussi ridicule qu’il paraisse parfois, Ajay, il a l’air d’avoir d’assez bons goûts. Puis. Il a les moyens de se payer tout ça. Il a les moyens d’acheter à l’homme qu’il aime une belle maison, et des beaux meubles. Et Nephtys pense rapidement que si Jean était vivante encore, Nephtys se serait probablement démenée pour pouvoir lui acheter tout ce qu’elle voulait, pour faire son bonheur. Jean n’a jamais été matérialiste, ceci dit. Elle se serait probablement contenté d’un tipi si Nephtys avait pas pu acheter plus. Et elle aurait été même heureuse, de pouvoir vivre dans un tipi. Parce qu’après tout ‘c’est un mode de vie étonnant, différent, et je suis pressée de le découvrir’. Elle était comme ça, Jean. Et alors qu’en général, lorsque Nephtys pense à elle, elle pleure, c’est pas le cas. Parce que lorsqu’elle pense à cette Jean là, celle qui se contentait de ce qu’elle avait, et qui réussissait même à s’en réjouir, elle sourit. Elle lui manque, cette Jean là. Tellement. Et Nephtys sait que, même avec une Jean qui se serait contenté d’un tipi, Nephtys aurait tout fait, tout, pour qu’elle puisse finir sa vie, leur vie ensemble, dans un bel appartement. Un grand appartement. Même si, vraiment, elle se doute bien qu’elle aurait jamais eu l’argent pour acheter une maison comme celle-ci. Ou, si, peut-être après cinquante ans d’économies. Et Nephtys arrête de penser, arrête de réfléchir aux ”Et si”. Parce qu’elle travaille dans un garage où elle est à peine payée. Parce qu’elle vit chez les Boyle, alors qu’elle se sent en partie responsable de la mort de Jean. Parce qu’aujourd’hui, sa vie est pitoyable, et que ressasser le passé ne sert strictement à rien. Dans 60 jours, tout sera terminé. Et c’est très bien comme ça. Elle préfère penser à Leo et à Ajay. Et à la franche rigolade, à la bonne blague que ça pourrait faire, si elle venait à juste raconter cette histoire à quiconque. Parce que même si, vraiment, c’est beau l’amour, et ça a l’air d’être un couple heureux, plus ou moins. Y’a une gosse, même. Malgré tout ça, ça ressemble à une blague de bistrot. Et Nephtys peut pas s’empêcher d’avoir envie de rire. Parce que les personnages qui constituent l’histoire sont diamétralement opposés. Et ça le fait sourire aussi, de se rendre compte que quiconque pourrait les voir, comme ça, de loin, avec juste le qui est qui, penserait probablement que Ajay est sérieux, rigoureux, et froid. Que Leo l’est pas. Nephtys les connaît. C’est pas ça. Et c’est drôle. D’ailleurs, à y réfléchir, aujourd’hui, même si elle connaît Leo depuis plus longtemps, celui qu’elle connaît le mieux, c’est probablement Ajay. Et c’est bizarre. De rencontrer un “ami d’enfance” et de connaître son mec plus que lui, finalement.
Elle rigole un peu, lorsqu’elle entend sa réponse. Même si, vraiment, elle est persuadée qu’elle est pas vraiment là pour la faire rire. Mais Nephtys sait pas trop comment réagir, outre le rire. Un rire franchement pas amusé, juste. Un rire qui annonce qu’elle l’a entendu, mais qu’elle sait pas quoi dire. C’est un rire pour combler le vide, et remplacer l’absence d’une quelconque réponse. C’est pas malaisant, mais elle comprend que quoique soit la réponse qu’elle aurait formuler, elle serait probablement passée à côté de ce qu’il essayait de lui dire. Ou peut-être que c’était juste sarcastique, comme réponse. Elle sait pas. Nephtys est pas douée pour déchiffrer les sous-textes, ni pour dire s’il y en a.
Elle sait pas trop quoi lui dire. Pas qu’elle aimerait lui parler du bon vieux temps, mais il a probablement pas envie de se replonger là dedans. Et en toute sincérité, Nephtys non plus. Elle aurait aucun problème à le faire si Jean ne s’était pas suicidée. Si Jamie et elle n’étaient pas si déprimées et détruites depuis. Si elle ne s’était pas faite violée entre temps. Mais là, retourner dans le passé, c’est comme retourner dans tout son passé, et Nephtys est pas complètement prête pour ça. Pas encore. Et peut-être juste, pas devant Leo, aussi. Sa question suivant, elle ne l’attendait pas. Et elle arrive à pas baisser, ni relever trop la tête, de honte ou de surprise. Elle qui venait juste de se dire que parler du passé n’était peut-être pas une si bonne idée. Pendant un instant, elle se demande de qui il parle. S’il parle de Jamie, ou de Jean. Et la logique ferait qu’il parle de Jamie, parce que c’est elle qu’il a le plus connu. Mais si elle réfléchit bien, il a aussi rapidement connu Jean. Et lorsqu’ils se sont vus pour la dernière fois avant aujourd’hui, Nephtys n’était déjà plus en couple avec Jamie. Elle était avec Jean. Elle répond pas, pendant un petit moment. Une minute, pendant laquelle elle pèse le pour et le contre. Est-ce qu’elle doit lui en parler, vraiment ? Et est-ce que, finalement, ça lui ferait pas du bien, d’en parler à quelqu’un ? Elle prend une grande inspiration, et expire, longuement, avant de se racler la gorge.

Jean. C’est la première fois, qu’elle prononce son prénom face à quelqu’un d’autre que Jamie. Même aux autres Boyle, elle utilise toujours des subterfuges pour pas avoir à prononcer le prénom, en lui-même. Non. Elle s’arrête, juste quelques secondes, et sa déglutition se fait compliqué. Elle pince ses lèvres entre elles. Réfléchit à comment formuler ça. Parce qu’elle refuse d’utiliser certains mots, qui rendent la chose trop réelle, encore. Même après deux ans, c’est difficile d’accepter la réalité de la chose. Elle est décédée.. Et pour une raison qu’elle arrive pas totalement à comprendre, décédée, c’est pas morte. Décédée, c’est pas définitif, non ? C’est différent. Pas assez pour que Nephtys ait pas une larme solitaire qui coule le long de sa joue. C’est difficile d’en parler, vraiment compliqué. Mais ça lui fera du bien, après, pas vrai ? Elle ira mieux, après, non ?

Le passé est une chose compliquée. Il comporte parfois des regrets, parfois des sourires, d'autres des soupirs. Le passé est une unique que l'on se raconte dans un lourd silence ou que l'on partage, parfois, pour être nostalgique à plusieurs. Gali s'imagine que certaines histoires valent la peine d'être racontées et d'autres de rester sous silence. Plusieurs actes du passé restent des secrets qu'il conservera à jamais, qu'importe à quel point il peut être proche des gens de son cluster ou encore, d'Ajay. Certaines choses ont blessées sur le coup et blesseront une nouvelle fois, et d'autres personnes, à être racontées. Il les garde donc pour lui, quelque part dans sa mémoire, et évite d'y penser de manière quotidienne, sans pour autant oublier complètement ces moments de sa vie. Il ne renie rien ; il tait simplement certaines choses. Gali sait, après tout, qu'il n'a pas eu une vie idéale. Il n'a pas agi et qu'il ne possède pas un comportement, une personnalité pour avoir eu droit à une vie idéale. Il sait avoir mériter la plupart des choses qui lui sont arrivées, depuis qu'il est sur terre. Il a cherché les problèmes et les a trouvé, et ne s'est jamais vraiment étonné de les avoir accompagnés. Il doute, encore aujourd'hui, qu'il aura droit à un happy ending, mais il s'accroche pourtant fort à toutes ces choses qui forment son bonheur, et ne desserre pas l'emprises de ses griffes, sur cela. L'ancien prostitué n'est pas généreux, ni juste. Il est égoiste. Il s'empare de ce qu'il désire, et désire plus de choses qu'il ne faudrait, certainement. Mais il ne se sent pas coupable d'être qui il est, comme il ne se sent pas coupable de s'intéresse peu à la vie de Nephtys, ni au passé. Il veut simplement se changer les idées. Trouver un sujet de conversation qui ne lui fera pas penser à Ajay, et la brune est venue jusement pour l'homme. Une part de lui apprécie sa présence. Nephtys fait partie de mauvaises souvenirs qui, pour lui, sont de bons souvenirs, qu'importe les horreurs que l'on peut y trouver. Il ne nie pas, après tout, le plaisir qu'il a pu avoir, en sa compagnie, qu'importe si à ce moment de sa vie, il a souvent voulu trouver la mort. Il est encore sentimental à se rappeler de sa romance en compagnie de Ray, ou encore des moments partagés en compagnie de Neph et des autres. Il a oublié les prénoms, pas les visages. Il a oublié les histoires, mais pas les rires. Elles ont été, sans peut-être le savoir, une petite bouée toxique certes, mais l'aidant à garder la tête hors de l'eau.
Il s'en veut alors brièvement, face aux expressions diverses qui traversent le visage de la brune. Gali devine, sans le moindre mot déjà, qu'il aborde une part du passé qui est sous silence. Il reste un moment curieux, pourtant. Si curieux face aux choses qu'il ne connait pas, et qu'il veut connaître, qu'importe s'il ouvre une plaie pour satisfaire sa curiosité.
Les lèvres se pincent brièvement, devant le silence, et peut-être possède-t-il un coeur un peu plus doux qu'il ose le croire, car il ouvre la bouche pour changer de sujet, une seconde avant que la réponse ne tombe, déconstruire. Gali reste silencieux, ne l'interrompt pas, même s'il peut. Il reste curieux, après tout. Il reste égoiste.
Alors que les derniers mots tombent, pourtant, il se pince les lèvres. La curiosité satisfaite n'est pas forcément toujours une bonne chose. Gali reste silencieux. Incapable de trouver quoi dire, incapable de ne pas la regarder, également. Il comprend la perte, après tout. Il ne pourrait dire comprendre sa peine, mais il comprend cette forme de peine. Il pense à Cleo. Cleo qui lui manque mais Cloe qui lui manque encore plus. Car Cleo est morte, elle ne reviendra pas, mais Cloe est encore quelque part. Pas comme Jean qui est décédée. La Mort prend mais ne rend pas. Il est touché mais dérangé, pourtant, par la sensibilité de Nephtys. Par la larme contre sa joue pour une personne morte depuis un moment, peut-être. Gali ne pleure plus Cleo. Gali n'a même pas pleuré la mort de son frère survenue il y a quelques mois. Ah qu'il souffle, sans trouver de suite. Il la dévisage, de nouveau. Fronce des sourcils, agacé par la situation, agacé par sa propre personne, et finit par s'asseoir contenablement, et claquer ses paumes de main contre ses cuisses. De la crème glacée. Tu en veux ? Je crois qu'Ajay a acheté cinq sortes parce que la gamine lui a dit ne jamais en avoir manger et - bref. tu en veux ? C'est le meilleur réconfort que je peux t'apporter. Un sourcil s'hausse, Gali attend la réponse. Ou ne l'attend pas, car il se redresse déjà et va vers la cuisine, immense, quelques mètres plus loin. Je suis désolé de ne pas savoir quoi dire. Mais de toute manière, je crois que les mots n'aident pas réellement. La glace si, par contre. Il sort les pots, les cuillières et n'attend pas avant de la rejoindre de nouveau, sur le canapé, cette fois-ci bien contre elle. Prends celle que tu veux. Et prends mon épaule pour pleurer, si tu veux. Je suis de très mauvais conseils, mais tu peux pleurer et dire tout ce que tu veux. J'aime écouter. Ou on peut regarder le dernier film d'amour à la mode et pleurer comme des fillettes. Cette fois-ci, il offre un sourire presque doux, un peu maladroit.

Très vite, elle se rend compte que c’était pas une bonne idée, finalement, de parler de Jean. Quoiqu’elle ait pu penser, ça va pas l’aider, d’en parler à quelqu’un. Au contraire. Cette rencontre avec Leo avait bien démarré. Elle a apprit que Ajay était vivant. Elle a retrouvé Leo, qu’elle pensait mort. Elle a apprit qu’ils avaient une gamine et qu’ils étaient heureux, qu’ils étaient fiancés. Mais voilà, il a fallu que Leo lui parle du passé, qu’il lui parle de Jean. Et la belle journée s’est transformée en quelques secondes en une journée qu’elle aurait préféré ne jamais avoir à vivre. Elle a pas dit qu’elle était morte. Mais au final, dire qu’elle est décédée, elle se rend compte que ça revient au même. C’est débile de pas l’accepter complètement, mais de l’accepter un peu quand même. C’est comme son compte à rebour stupide. Elle a envie de crever et d’en finir avec cette souffrance perpétuelle, et d’un autre côté, ça la dérangerait pas de continuer à vivre, et de découvrir l’amour autre part. Et elle s’en veut, de ressentir tout ça. De vouloir tout et son contraire. Elle a juste l’impression d’être une petite conne, et ça l’énerve. Comme là. Elle a envie de parler de Jean. Elle a envie de pouvoir enfin extérioriser sa peine, sa tristesse. Et en même temps, non. Non, parce que ça rend la chose réelle. Plus réelle qu’elle ne l’est déjà. Puis parce que, parce que quelque part, elle a l’impression étrange que si elle en parle à quelqu’un, ça va s'enclencher sur le décompte. Et à part la personne avec qui elle fait le décompte, personne n’est au courant. Elle veut pas que quelqu’un soit au courant. Elle aurait probablement trop peur qu’il essaye de la faire changer d’avis (Pétasse). Tout se croise et se recroise, dans la vie de Nephtys en ce moment. Entre Sibel, et Ajay, et Leo, et Ajay et Leo. Et tout ça. Et Jean, et Jamie, et Jesse. Et c’est juste compliqué. Et c’est juste très illogique. Et tout ça, c’est trop, et ça fait mal. Et d’un autre côté, ça l’empêche de trop réfléchir et de trop penser à sa mort qu’arrive à grands pas. Et à tout le reste. D’un autre côté, ça lui permet de se concentrer sur d’autres choses, le temps de quelques minutes. Sauf quand, évidemment. Le passé refait surface dans une conversation. Alors oui, Nephtys a pris la décision de lui dire la vérité. Parce que, de toute façon, elle a pas trop eu le choix. C’était ça, mentir, ou juste l’ignorer. Et elle kiff pas trop le principe de l’ignorer complètement. Mentir, c’était hors de question. Puis encore. Peut-être que parler…
Sauf que non. Un bon gros fat non. Parce que Leo est resté Leo, durant toutes ses années. Et que Ajay aurait probablement pu mieux l’écouter que lui. Parce que Nephtys est clairement pas prête à confier tout ça, et à parler de sa relation avec Jean. Encore moins de parler de son viol. Et surtout pas du suicide de sa jolie rousse. Nephtys est pas prête à tout ça. Et surtout pas face à Leo. Mais elle le fait, à demi mot, quand même. Et une fois qu’elle l’a fait, elle se sent pas mieux. Pas du tout. Elle se sent pas particulièrement moins bien qu’avant, mais juste, clairement pas mieux. Et Nephtys sourit, lorsque Leo, sans aucune surprise, lui propose de la glace. Parce qu’encore une fois, Leo, c’est Leo. Et il est resté Leo, même si maintenant il veut qu’on l’appelle Gali. (Bâtard). Leo a jamais été un être particulièrement sensible à la douleur des autres. Faut dire qu’à l’époque, ils étaient plus ou moins tous dans la même douleur, et ils la partageaient. Donc ils se comprenaient comme ça. Ils se comprenaient par la drogue, et par l’alcool. Et peut-être que la drogue et l’alcool pourraient l’aider, Nephtys, à surmonter tout ça. Mais non. Jamie l’empêche de retomber là dedans depuis la mort de Jean. Et elle lui en est reconnaissante. Même si, à côté, elle souffre un peu plus. Et Leo continue à parler. Et ce qu’il dit fait sens, dans l’esprit malade de Nephtys. Parce qu’évidemment, qu’il peut rien dire. Qu’il sait pas quoi dire. Qu’il peut lui être d’aucun réconfort. T’façon, elle se faisait pas d’idée, Nephtys, elle trouvera jamais quelqu’un qui pourra lui être d’un quelconque réconfort, jamais. Personne ne sera jamais assez compréhensive, assez proche de la compréhension de sa douleur pour pouvoir la réconforter, et lui dire qu’elle est pas seule. Leo revient avec les glaces, et les cuillères, et Nephtys les regarde quelques secondes avant de se décider à prendre celle au chocolat. La fraise, très peu pour elle. Elle plonge la cuillère dedans et la porte à ses lèvres. C’est froid, glacé, et ça fait relativement du bien. C’est pas un médoc parfait, mais y’a un genre d’effet calmant sur ses larmes, en tout cas. “J’préfère un film d’horreur, si ça t’dérange pas.” Parce que Nephtys est pas très film d’amour. Elle les supporte pas. Et puis, avec Jesse chez les Boyle, ils en bouffent H24, ça devient gerbant. Alors Nephtys en regarde plus, seule. La dernière fois qu’elle a réellement regardé un film d’amour parce qu’elle, elle le voulait, elle était encore en couple avec Sydney. Et elle connaissait pas encore Leo. Alors ça commence à remonter. “Merci. Pour la glace.” C’est une façon de lui dire qu’elle en dira pas plus. Parce qu’elle est pas prête. Et peut-être parce qu’elle le sent pas apte à écouter, et à entendre ce qu’elle aurait à dire. Peut-être juste, aussi, qu’elle essaye de lui mettre la faute sur le dos pour pas à voir la vérité. Nephtys ose pas en parler. (Lâche).

il lui arrive, certains jours, d’espérer être une meilleure personne. d'avoir les capacités pour aider les autres comme il aimerait lui-même être aidé, de son côté. mais gali sait, au final, qu'il se refuse à toute aide et qu'il n'apprécie pas qu'on le force à faire quoique ce soit, pour son bien. il se demande, également, si certaines personnes attendent réellement l'aide des autres. une main tendue, une épaule confortable, et surtout, un brouillon de chemin traversé pour savoir où aller. mais qu'importe la réponse, l'ancien prostitué ose douter que nephtys soit ce genre de personnes. peut-être doit-elle seulement affrontée ses propres démons. peut-être doit-elle seulement trouver la force, en elle, et faire le choix, d'elle-même, pour avancer. parfois, il ne suffit pas de mains tendues. il suffit uniquement de gens présents, autour de soi. de savoir que, si quelque chose survient, si l'aide est nécessaire, ils sont présents.
Peut-être, au final, essaie-t-il seulement de se rassurer tandis qu'il s'empare de la glace à la fraise. Il laisse son regard plané une seconde sur la brune, ignore la culpabilité qu'il peut bien ressentir, et tourne ses yeux vers l'écran. Ses doigts s'emparent de la télécommande, et cherchant brièvement dans les films d'amour, il ne peut que grimacer fort lorsqu'elle propose un film d'horreur.
Gali ne s'indigne pas à voix haute, pourtant. Il n'aborde pas sa peur de pareilles choses, et se contente d'un certain silence avant de soupirer de manière exagérée. bon d'accord, mais uniquement pour toi ! il garde la moue sur les lippes le temps de la recherche, et lorsqu'il tombe sur un film qu'elle considère bon, et que gali apprécie la touche de rose sur l'affiche, il s'empare d'un oreiller pour se protéger et démarre la projection.
ils ne parlent pas, pour le reste de la journée. ils ne parlent pas de choses importantes, bien que chacun en aurait peut-être de besoin, pour aller mieux. mais ils se tiennent compagnie, et c'est déjà quelque chose.