Anecdotes
JAW — La mâchoire, c’est comme ça qu’on l’a surnommé. Depuis qu’il est petit, il a prit l’habitude de mordre, de mâchouiller, et s’est greffé à ça l’envie de manger, viscérale, puisque pauvre et décharné, il a toujours dû se battre pour le faire. Un besoin qui s’est installé et est devenu une
obsession; ce TOC ne le quitte plus et ça ne va pas en s’arrangeant.
C’est comme ça qu’on l’appelle au quotidien et c’est aussi comme ça qu’il est présenté en tant que
gladiateur des terres brisées. Comprenez combattant dans le cercle illégal néphédien, et sa réputation n’est pas à refaire, malheureusement. Quand on lui a dit qu’il pouvait manger et faire gagner des cryptostellars à Pride ou aux Heathens (leur mécène), son sang n’a fait qu’un tour. Il devait avoir treize ans quand il s’est limé les dents, pas les incisives non, les autres. En plus, c’est eux qui lui ont permit d’avoir cette
augmentation au niveau de la mâchoire et des glandes salivaires sur-acidifiées, il n’allait pas cracher dessus. Aujourd’hui, par ses efforts et leur bonté manifeste, il est heureux comme un poisson dans l’eau.
Bien sûr, au début, ça lui a fait mal. Et ça lui fait encore mal, en fait. La pose ne s’est pas faite avec la dose d’anesthésie habituelle — la contrebande c’est bien, sauf pour ça. Puis il a faillit mourir, parce que c'était expérimental; la suracidité de sa salive aurait pu lui désagréger la cavité. Mais finalement, il n'a perdu qu'une seule dent à cause de ça. D’abord ça le faisait
un peu pleurer (quand il n’était pas sous l’euphorie de l’appétit), puis il s’est
habitué : parce qu’à force d’être stimulé par la douleur à la mastication, la libération d’endorphine est devenue presque
addictive, elle aussi.
Mais ce n’est pas tout : en incarnant la gourmandise, il n’y a pas que ses papilles ou sa mâchoire qui soient éveillées, il y a aussi… l’
odorat ! Cet odorat qu’il a développé,
(peut-être a-t-il un cerveau reptilien des plus honorables, grisant? ou alors simplement ce sens-là déréglé?), ça lui permet de sentir des choses que vous ne sentirez sans doute jamais, et lui, contrairement à vous, y fait particulièrement attention. Parce s’il n’a pas une mémoire franchement visuelle, voire pas du tout, ce n’est pas le cas de l’olfactive, qui reste à jamais.
MYSELF BLESS MYSELF — BENDITO SEA MI PERSONA ; Son père est le cosmos, sa mère les entrailles de la terre : Victor est un
dieu-né, mais si loin de ses racines dimensionnelles, il a été amputé de bien des pouvoirs. Triste sort pour un enfant aussi rayonnant, n’est-ce pas? Soit, il l’accepte, et pour sûr, l’affliction n’a pas été d’actualité depuis ses très jeunes années. Maintenant qu’il sait ce qu’il est, et ce qu’il va devenir, tout est plus clair et son destin se déroule sous ses pieds comme un tapis de quartz.
Mais son passage dans cette dimension n’est pas de tout repos. S’il veut espérer un jour regagner tous ses pouvoirs, il faut agir. Et pour ça, il y a les
rituels, les
sacrifices, la pieuse gloutonnerie. Et avant tout ça, il y a eu l’habit divin, nécessaire, et c’est cet ensemble squelettique tatoué qui redessinera sa véritable essence.
Il doit
en ingérer, encore, toujours plus, des
humains plus que n’importe quoi d’autre, parce que c’est eux les créations les plus importantes, pas les siennes malheureusement, mais celles qu’il se doit d’accueillir, en dieu de la mort ressuscité. Alors Jaw se pare de ses plus beaux atours, la tête ornée d’une coiffe à plumes bicolores, lorsqu’il ne souhaite pas agir nu : mais jamais sans ses quelques bijoux d’or resplendissants, qui vibrent d’une magie macabre et nourricière.
Lorsqu’il est blessé, il se régénèrerait plus vite que les autres —
en réalité, c’est un healer qui fait son affaire la nuit tombée, pour ne pas briser l’enfant déchu — et même, il peut faire des
courant d’air, ce qui lui permet de gambader plus vite et légèrement, et même souffler sur une flammèche pour qu’elle prenne.
Mais malgré son attirance féroce pour la chair, il y a bien un mot d’ordre à retenir :
Vous êtes tous délicieux. Dieu vous aime.
Je vous aime.
M7 — Ou les
Magnificent Seven, c’est eux, les péchés capitaux, le cluster miraculeusement recomposé, ces fous rapiécés : tous hors-la-loi ou déviants, réunis sous la même bannière. Pas difficile à Néphède, mais eux, ils ne retourneront jamais en arrière, et eux, c’est une
vraie famille. Jaw les aime de manière inconditionnelle, d’amour, en supposant qu’il sache ce que c’est, parfois il a même envie d’en croquer de ces cuissots, mais se ravise très vite : il ne veut pas les perdre, parce que sans eux, il ne serait plus un dieu, sans eux… il ne serait plus qu’un humain blessé et affaibli, meurtri par leur perte.
Combats illégaux,
mercenariat, c’est ce qu’ils font de mieux, mais ne se restreignent pas pour autant qu'à ça — on ne peut empêcher les ailes de la liberté de battre encore un peu plus. Les
Heathens, c’est leur mécène, ils bossent pour eux en particulier, puis c’est les premiers que Jaw a connu, avec Pride. Pas prêts de leur faire de l’ombre, aux yeux de beaucoup ils ne sont qu’une bande de tarés, sept qui plus est, autant dire… une armée de souris face à des ours affamés.
Pas de l’ombre, mais la méfiance ou l’effroi piquent bien souvent le cœur des étrangers lorsqu’ils croient en reconnaître un au détour d’une ruelle glaciale. C’est une petite victoire quand même, pas vrai ?
DIVERS — Le mot «
rat » est à proscrire dans votre vocabulaire si vous ne voulez pas réveiller une faim supposée inexistante chez lui. Ça le rend légèrement hystérique. Puis après il se met à pleurer, parce que ça lui rappelle Teddy, le rat qu’il a dû manger. C’était pas un rat ordinaire, c’était son ami et son premier papa.
— Jaw adore les
robes, les
bijoux, surtout ceux qui brillent, l’or lui fait beaucoup d’effet, voire, l’émeut. Son style vestimentaire est approximatif mais essentiellement excentrique, fait pour être remarqué. Ce n’est pas un dieu qui s’ignore, sachez-le.
—
Danser et
chanter, c’est presque aussi compulsif que de mordre, et ça le soulage de bien des maux invisibles. Jaw a, en plus, une superbe voix, avec laquelle il joue comme un chef avec son orchestre : c’est tout bonnement incroyable de grâce et de beauté. Tout ce qu’on n’aurait pas imaginé venant d’un être tel que lui, déréglé jusqu’à la moelle de ses os.
— Comme tout bon dieu qui se respecte, il doit - entre autre - accueillir
les prières de ses fidèles, et Jaw prend ça très au sérieux. Outre les voix de sa famille qui résonnent parfois là-haut, il y en a d’autres qui jacassent, il n’est donc pas étonnant de le voir dans un coin du hangar réaménagé en loft, nez face au mur, à se concentrer sur ces dernières. Ce qu’il ignore, c’est que l’une d’entre elles est son
soulmate, avec lequel il dialoguerait par télépathie. Bien sûr, il n’a pas conscience que la soulmark sur sa langue, sous forme de tatouage à l’encre blanche, a un lien avec ce dernier. En plus, il a une tonne de doléances à lui faire, c’est impressionnant. Souvent, il lui demande de se taire, cet inconnu à la langue bien pendue. Jaw le trouve particulièrement ingrat. Mais bon, on ne choisit pas ses fidèles — pas toujours, du moins.
— Il appelle respectivement : Pride «
Papa », Lust «
Maman », Wrath «
Grand-frère », Sloth «
Mamour », Envy «
Trésor » et Greed « (Ma)
Princesse ». Gluttony ? C’est
chaton, il s’appelle comme ça tout seul quand ça lui prend. Lust et Sloth s’y sont mit après, ça le calme. Enfin, ça leur va plutôt bien, non ? La plupart ont arrêté de s’en plaindre. Personne ne veut faire pleurer Jaw de toute façon. Sauf Greed peut-être. Oui, Greed aime quand même le faire pleurer, comme Gluttony aime le faire vomir. L’amour rend vache, parfois.
— À treize ans, il s’est
rasé la tête, puis tout le reste aussi, tant qu’à faire. Fini les boucles d’or, mais pas aux oubliettes les robes et les sucettes, ça non. Il a commencé à se faire tatouer aussi dans ces eaux-là, parce qu’il fallait bien débuter sa transformation un jour.
— Jaw
parle beaucoup. C’est décousu. Presque drôle. En revanche, il prend très mal les moqueries. C’est une femme sensible.
— Si Jaw se croit être
el dio de la muerte y del inframundo, la plupart des membres de sa famille y croient, surtout depuis qu’il a invoqué Wrath à ses côtés, il y a deux ans de ça. On fait moins les malins, hein?
— Il y a de forte chances qu’il soit
amoureux de Sloth, l’androïde du cluster. La désillusion a été toutefois omniprésente lorsqu’il a réalisé qu’il ne pouvait pas s’imbriquer dedans comme les autres. Il devra faire sans… ou trouver un moyen de le faire quand même. Rien n’arrête un dieu. Sauf peut-être du sirop à la grenadine ou un verre de horchata frais. Mais chut, je ne vous ai rien dit.
— Il parle un langage que certains ont gardé après l’apocalypse, l’
espagnol, mélangé à quelques notions de nahuatl. Rassurez-vous, il ne dit pas des choses plus intelligibles avec ça.
— Des
titres à rallonge, il en a, oui. Ça symbolise beaucoup pour lui, ce sont ses légendes, ses « haut-fait » dans son ascension divine. Soyez pieux et cléments et il le sera avec vous en déroulant ceux qu’il a déjà collectionné pendant sa courte et prodigieuse existence.
— Tous les M7
cohabitent dans le même local, à savoir un loft réaménagé à Néodam, au niveau des docks à Downtown. C'était le gros caprice de Jaw, de voir la mer de la fenêtre. Comme d'habitude, on a finit par lui donner ce qu'il voulait.
— Il adore
parler des heures avec Max. Et lui nettoyer son auto-mail après une bagarre un peu trop sanglante. Il lui a même proposé un pacte pour lui offrir sa virginité. Il est sûr qu'il l'est. En retour? Une bénédiction et sa protection. Ce garçon est un privilégié. En plus, il lui fait ses teintures. Il adore. Il est si beau. C'est lui qui l'a baptisé Victor.
(Pour Victor Hugo.) Il l'appelle comme ça tout le temps. Ça lui rappelle le bon vieux temps.
— Will sent très bon. Il le
reconnaitrait entre mille. Même si là, présentement, il l'a un peu beaucoup oublié. Il oublie très vite les gens quand il ne les voit - sent - pas assez souvent.
— Jaw ne
dort jamais seul. Jamais. Toujours avec sa mère… ou son père… ou les deux… ou à défaut, avec Sloth, quand elle le veut bien (et surtout quand elle le veut pas).
— C'est un dieu
qui ne sait pas lire, de toute façon les tablettes sacrées dans le monde des fantômes, c'est un peu dépassé. Leur parler suffit, on ne signe pas de contrat avant de le rejoindre.