ashley ☾ life should be about more than just surviving

Date d'inscription : 16/01/2018

margot/fdoj C'EST ENCORE MOI. iiih

sorry c'est vide pour l'instant mais IL EST TARD OKÉ? umf

Ashley Martinozzifc : ariana grande ;

️️ .cranberry ; Moons ; double

79% CURIEUSE

82% DRAMA QUEEN

83% EXCENTRIQUE

89% SOLITAIRE

98% AFFECTUEUSE

96% PERFECTIONIST

100% PASSIONNÉE

70% ÉGOÏSTE

Nom complet Ashley, sa mère a trouvé ce prénom dans un roman datant d'avant le chaos, préservé dans la bibliothèque où elle était archiviste. Son second prénom, Briseis est l'une des seules choses qu'elle ait réussi à garder secrètes, que les journalistes n'aient pas réussi à déterrer de ses documents personnels. Elle n'en connait pas l'origine mais l'adore, elle aurait même préféré qu'il soit son premier prénom. Elle se plaisait à l'utiliser, autrefois, quand elle voulait passer inaperçue, ou rencontrait quelqu'un qui semblait ne pas l'avoir reconnue. Martinozzi. Les consonances de son nom sont plutôt rares, à Sigan, et elle aime ça. Ashley a toujours aimé être unique - même si elle est en réalité loin de l'être. Avant qu'elle devienne célèbre, le nom était inconnu - aujourd'hui tout le monde l'a sur les lèvres.Surnoms La plupart de ses proches l'appellent ash, évidemment. Avec un prénom pareil, le surnom est plutôt évident. Ses fans n'ont jamais cherché plus loin non plus. Il y a une époque où on la surnommait The Voice, mais c'est un surnom qui est resté seulement pour ses fans, qui s'évertuent sur internet à dire qu'elle a la plus belle voix de Sigan - alors, qu'encore une fois, c'est loin d'être le cas. Mais Ashley apprécie leur dévotion. Naissance Ashley est née à New Brasilia, le 9 mars 1993. Rien ne la destinait à la vie qu'elle a aujourd'hui : ses parents étaient des nobodies, simples ombres dans une ville où tout va à cent à l'heure. New Brasilia l'a vue grandir, réussir, échouer, pleurer, rire, tomber et se relever. C'est chez elle. Héritage culturel Elle n'a pas trop d'informations sur les origines des Martinozzi, si ce n'est qu'ils étaient originaires d'Europe, tout comme la famille de sa mère, les Vasilis. Les fans ont déduit qu'elle avait probablement de vieilles origines italiennes et grecques mais rien n'est sûr. Ashley ne s'est jamais intéressée plus que ça au passé, tous ces détails appartiennent à un autre temps. Statut Elle est célibataire, bien entendu. Impossible qu'il en soit autrement, après ce qui s'est passé, après tout ce temps. Avant l'accident, elle avait quelqu'un, mais ce n'était pas franchement sérieux, alors forcément, il n'est pas resté quand tout s'est cassé la gueule. Orientation Ashley est pansexuelle. C'est quelque chose qu'elle a toujours su et pleinement assumé. Son passé amoureux est très divers à tous les niveaux : avec elle, c'est une question de feeling. Ash aime l'amour, et il est hors de question de lui mettre la moindre barrière inutile. Finances $$$$$$. Elle a toujours bien gagné sa vie, Ashley. Son grand-père, qui l'a élevée, n'était pas riche, mais s'en sortait suffisamment pour que le temps ne soit pas une inquiétude. Ashley a hérité du temps de ses parents à leur mort, ce qui lui a permis d'avoir un peu d'avance dans la vie - une avance qui s'est confirmée quand elle a commencé à devenir célèbre. Il y a deux ans, elle est devenue extrêmement riche quand son imprésario lui a légué tout son temps, sachant qu'il allait mourir de toute manière.

Univers Née sur Sigan, élevée à Sigan, elle mourra probablement à Sigan. Les beautés, les odeurs et les couleurs d'Altea - qu'elle a eu la chance de découvrir plus d'une fois - ne cesseront jamais de l'émerveiller... Mais son cœur appartient à ce monde de technologies, de course effrénée contre le temps. Elle ne l'explique pas, c'est comme ça. Occupation(s) Remarquée très jeune, Ashley est devenue auteur, compositeur, interprète à l'âge de quinze ans. Un prodige, selon les médias. Avec les années, sa célébrité n'a fait qu'augmenter, nourrie par les rivalités musicales entretenues avec d'autres chanteuses célèbres de Sigan. On l'admirait pour son style, pour sa spontanéité, son sourire et son grain d'innocence. Mais le prodige a été coupé dans son élan en 2012. Depuis, son nom est apparu très souvent dans les médias, mais sa carrière a été mise entre parenthèses. Cinq longues années de réflexion lui ont permis de se rendre compte que peut-être, la célébrité n'était pas vraiment ce à quoi elle aspirait. Aujourd'hui, elle aimerait seulement produire et écrire pour les autres, même si ça décevrait sa fanbase et les vautours qui veulent continuer à se faire de l'argent sur sa voix. Particularités Ashley a un tatouage juste par-dessus le coeur, qui représente la constellation d'hercule. Elle l'a depuis la naissance et se doute donc que c'est la marque de son lien avec son âme sœur. Elle adore ce tatouage, parce que c'est tout à fait le genre d'oeuvre qu'elle aurait pu choisir elle-même de se faire tatouer. + Elle est actuellement en rééducation, car son corps a du mal à suivre après les cinq ans de coma qu'elle vient de vivre. Elle évite de courir, de danser, et de marcher trop vite, pour ne pas bouleverser trop vite son corps encore un peu instable. + Il n'est pas rare de voir que ses mains sont pleines d'encre: en effet, Ashley écrit souvent toutes ses idées de chansons, des rappels pour ce qu'elle a à faire, ou des citations qui lui plaisent sur la seule chose qu'elle a sous la main: sa peau. Lien(s) cosmique(s) Ashley est loin d'être toute seule dans sa tête - et d'une certaine manière, c'est peut-être une bonne chose qu'elle ait été dans le coma quand ses liens cosmiques se sont véritablement déclarés : on l'aurait sûrement fait interner, si elle avait été capable d'en parler. Depuis l'enfance, elle a toujours senti la présence de sa jumelle cosmique, sans la comprendre. Pendant des années, Ash a cru faire seulement des rêves récurrents dans lesquels elle vivait dans un autre monde. Depuis 2012, les filles peuvent communiquer par télépathie, et même la surprise a été plutôt grande, l'adaptation a été très rapide. Elle est aussi membre d'un cluster composé de cinq autres personnes. Ce n'est pas un euphémisme de dire qu'ils sont sa famille et lui ont littéralement sauvé la vie. Son rêve le plus cher est qu'ils soient tous réunis un jour. Enfin, bien sûr, Ashley a une âme-soeur. Elle n'a cependant aucune idée de qui elle est, et ne se doute pas une seule seconde qu'elle le connaît depuis cinq ans maintenant. Keywords childish behavior + overreactions + light smiles + dresses + curiosity + being alone + writing + music + gratitude + lover of love + dreamer + life is beautiful + real friends + hard-worker + inspiration + books + independent + winter + hates to be disturbed + focused.

we are all astronauts 31 octobre 2012 - 20 janvier 2018.
MUSIC + Il y a un sourire qui s’étire sur les lèvres de Gali. Le club est bondé, il fait beaucoup trop chaud : son t-shirt colle contre son torse, et les corps semblent s’entremêler autour de lui. Mais il sourit au milieu de la foule qui s’est réunie là en ce samedi soir pour oublier le quotidien ou pour trouver quelqu’un avec qui se sentir important. Gali ne se déhanche pas, il reste debout, et il regarde les autres, qui profitent de la mélodie, se calent sur le rythme. Les autres n’ont absolument aucune idée de ce qui est en train de se passer. Ils n’ont aucune idée que le corps de ce brun aux fringues excentriques, cache ce qu’il reste de la personne qui a écrit la chanson sur laquelle ils sont en train de danser. Ashley a bien sûr reconnu la chanson dés les premières notes, elle lui a serré le coeur, elle a refroidi d’un coup la sueur accumulée à force de danser. Elle a l’impression d’être dans une drôle de transe, une transe qu’elle ne voudrait jamais voir s’arrêter. Avant que tout s’écroule, elle n’a jamais eu l’occasion d’aller dans des fêtes populaires, et de se rendre compte de tout ça. L’effet de la basse, des notes de guitare, les voix cassées qui se calent sur la sienne, comme si leur vie en dépendait. Ça pourrait la rendre triste, lui rappeler à quel point faire de la musique lui manque. Mais non. Tout ce qu’elle ressent, c’est un putain de bonheur qui lui rappelait pourquoi elle faisait ça. Les yeux de Gali accrochent les chevelures, les bras qui se touchent, les lèvres de ceux qui crient les paroles, et les minutes passent au ralenti. Les lèvres du brun s’étirent encore, encore, et submergée de bonheur et de fierté, Ashley finit par craquer, et sans respect pour les cordes vocal du jeune homme, elle crie à son tour ces paroles qu’elle n’a pas chanté depuis trois ans maintenant. Je n’ai pas tout à fait disparu. Elle a envie de pleurer.
VOICE + Elle ne sait jamais trop comment se comporter, quand elle se retrouve face à Yasmeen. C’est bien beau, de prendre le contrôle du corps de Lupe, mais même après toutes ces années, Ashley a l’impression qu’elle ne fait qu’une imitation étrange de celle qui accepte de lui prêter sa vie quelques heures par semaine. Assise sur une chaise dans un coin de la pièce, elle observe la jolie Vane se préparer, chauffer sa voix, et ça la fascine. La nostalgie lui serre un peu les tripes, bien sûr. La scène, l’organisation d’un concert… Tout lui manque tellement qu’elle a envie de crier. Mais elle sait qu’elle est déjà chanceuse de pouvoir être là, alors elle tente de profiter de chaque seconde : ça ne durera pas éternellement. Le micro est ajusté, tranquillement, et la voix de Lupe suit le rythme de la musique. Et soudain, Yasmeen se met à chanter. Pas d’autotune, pas de sur-utilisation des instruments. Juste un peu de lumière dirigée vers elle, et sa voix, pure et sans artifices. Un frisson remonte dans le dos de Lupe. Subjuguée, Ashley ne quitte pas la chanteuse des yeux, du début à la fin de la chanson. Something bout you, makes me feel like a dangerous woman. Quand les dernières notes quittent les lèvres de la brune, Ashley ferme les yeux de Lupe, et assimile. If I never wake up… I’m happy to leave them with her. qu’elle pense, un petit sourire sur les lèvres, résignée. C’est doux-amer, comme constat, mais Ashley ne se sent pas triste. Elle est juste contente d’avoir pu assister à ce moment.
FABRIC + Elle est Gali, aujourd’hui. Elle adore être Gali. Elle peut toujours faire des choses qu’elle ne se permettrait jamais de faire avec le corps des autres, ou même avec le sien. Dans la file d’attente du coffee shop, elle chantonne une vieille chanson siganaise du bout des lèvres, en observant les nouveaux choix possibles arrivés avec la nouvelle saison. C’est bientôt à son tour de passer commande quand un souffle frôle son oreille. « Nice panties. » La bouche de Gali s’ouvre, de surprise, mais le mec a déjà filé et est déjà passé par la porte du café. Les sourcils froncés, Ashley baisse les yeux vers la ceinture de Gali, et se rend compte que son t-shirt est légèrement relevé, à force de mouvements (elle n’a pas l’habitude d’être aussi grande, ok?) et qu’il laisse voir…. un slip tigré. Elle pince les lèvres pour réprimer son rire, et remet son t-shirt en ordre. Elle ne se lassera jamais de lui.
COLD + Elle étend les deux bras de Sasha afin de trouver l’équilibre, au moment où elle se retrouve dans son corps. Elle a toujours du mal avec les grands corps des garçons, surtout ceux de Gali et Josh. Autour d’elle, tout est sombre, comme d’habitude à Néphède, comme d’habitude avec Sasha. Elle ne sait pas comment il fait pour circuler dans ces conditions, mais elle accueille toujours l’obscurité de sa vision comme une amie rassurante, étant plongée elle aussi dans le noir la plupart du temps. Y’a quelque chose de familier, dans l’obscurité, et c’est l’une des raisons pour lesquelles le corps de Sasha est l’un de ceux dans lequel elle se sent le plus à l’aise, même si c’est un garçon. Aujourd’hui, cependant, ce n’est pas la sombre Néphède qui la frappe, mais le frisson qui parcourt tout le corps du brun quand elle hérite de son corps. Ashley a l’impression que le froid s’infiltre de tous les côtés, qu’il mord, qu’il griffe, et qu’il est en train de l’écraser. Ça faisait longtemps, trop longtemps, qu’elle n’avait pas ressenti ça. « Bordel. » qu’elle lâche, en s’emmitoufflant un peu plus dans peu plus dans le grand manteau noir. Dans la poche, elle trouve le portable de Sasha, et elle va dans les notes pour se plaindre, telle la drama queen qu’elle est. C’est quoi ce monde où il fait FROID TOUT LE TEMPS BORDEL DE MERDE? Mais au fond, elle est contente. Ce sont ces chocs qui lui donnent l’impression d’être encore vivante.
SUN + Elle est restée près de la fenêtre depuis qu’elle a hérité du corps de Joshua, une heure et demie plus tôt. Altea, c’est le pays du soleil. Elle a l’impression qu’il fait toujours beau, quand elle est là-bas, et elle est à peu près sûre qu’elle ne pourrait jamais se lasser de la chaleur que l’astre offre à son visage. C’est un bel après-midi, un beau dimanche. Le genre qu’on passe à bruncher avec les gens qu’on aime et à lire un roman sur un banc public. Ashley aimerait faire tout ça. Elle aimerait faire ça avec eux tous : Lupe, Sasha, Gali, Scar, Joshua. Elle aimerait qu’ils soient tous réunis et qu’ils se chamaillent, qu’ils se moquent de ce que commandent les autres au restaurant. Un jour, peut-être. En attendant, elle profite du soleil. Il ne lui reste plus beaucoup de temps. Comme toujours, Joshua va devoir reprendre possession de son corps, et elle va devoir retourner à sa prison obscure. Ashley rouvre les yeux et rencontre le reflet de Joshua dans le miroir, en face de la fenêtre. Malgré elle, elle le fixe, détaillant chacun des détails de son visage - jusqu’à ce qu’elle se rende compte de ce qu’elle est en train de faire, et qu’elle baisse les yeux, un peu gênée. Le visage toujours tourné vers le soleil, elle attrape un post it, et écrit Merci. Par contre va falloir arrêter le fast-food, je te sens plus lourd... Ça la fait sourire, de l’imaginer en train de lire ça. Elle sait qu’il sait qu’elle se fout de sa gueule, mais elle rajoute quand même un coeur très girly, comme d’habitude, pour lui assurer qu’elle ne fait que plaisanter. Allez, plus que quelques minutes, plus que quelques minutes.
HEARTBEAT + Ce n’était pas la meilleure des idées, d’aller courir dans Néphède. Cet endroit est bien le dernier où il est agréable de sortir pour se dépenser. Mais ça faisait longtemps, beaucoup trop longtemps qu’elle n’avait pas couru au point de sentir ses bronches crier à l’aide. Scar lui en voudra probablement, quand il se réveillera avec des courbatures demain, après être tombé de sommeil. Ashley s’excusera, et il comprendra - comme toujours. Ashley a envie de crier de toutes ses forces, avec toutes ses tripes, mais elle ne veut pas lui bousiller la voix, en plus de lui bousiller les jambes. Elle finit par s’asseoir sur un banc, haletante, après avoir marché, le temps que le coeur de Scar se calme un peu. Elle cale sa tête contre le dossier, enlève ses écouteurs et inspire, expire, encore et encore. Au bout de quelques minutes, elle n’entend plus que les battements de son coeur, contre ses tempes. Ashley est habituée à entendre le battement de son coeur : c’est son quotidien, et il y a des fois où elle n’entend que ça, ça la rend folle. Mais là, dans le corps de Scar, c’est différent. Son coeur bat à cause de l’effort, il bat parce qu’il est vivant. C’est un sentiment qu’elle chérit.
PERFUME + Quand elle se réveille, quelque chose est différent. Les bruits autour d’elle ne sont pas les mêmes que d’habitude, il n’y a pas le pas lourd de l’infirmière qui vérifie les machines. C’est une radio qui l’a forcée à s’éveiller, une chanson au rythme étrange continue, en arrière-plan. Elle ne bouge pas, parce qu’elle a l’habitude de ne pas pouvoir bouger, mais un parfum vient lui chatouiller les narines. Un parfum qu’elle reconnaîtrait entre mille. Josh. Alors, forcément, ses lèvres s’étirent. Elle commence à s’étirer, dans le lit confortable, bien loin de celui de l’hôpital. Ce n’est pas la première fois qu’ils échangent de corps sans s’en rendre compte, dans leur sommeil. C’est devenu si naturel pour eux, après cinq ans, qu’ils voyagent comme ils respirent. Ashley finit par ouvrir les yeux, et même si elle ne devrait pas faire ça (c’est beaucoup trop bizarre, de faire ça), elle rapproche le col du t-shirt de son nez et laisse le parfum habituel de Josh finir de la réveiller. Elle pourrait se réveiller comme ça tous les jours, qu’elle pense. Ça la rend triste, d’une certaine manière, de penser ça, parce que bien sûr, ça n’arrivera jamais. C’est d’ailleurs peut-être mieux comme ça. Mais bordel, qu’est-ce qu’elle aimerait rester là et se complaire dans son parfum pendant plus qu’une ou deux heures, à profiter d’une matinée douce et ensoleillée… Elle rabat la couette sur sa tête, comme si ça pouvait la protéger de la réalité.

Date d'inscription : 16/01/2018

HOME IS WHERE YOUR HEART ISskip the conversations and the 'oh i'm fine's
OLIVER MARTINEZZI2003 + Tous les ans, c’est pareil : Oliver ne peut pas dormir. Il reste allongé dans son lit, verse quelques larmes, et quand les premières lueurs du jour passent par les rideaux de l’appartement qu’il partage avec sa petite-fille, il se lève péniblement, le coeur lourd. Il prépare à Ashley son petit-déjeuner préféré - un véritable brunch comme on n’en mange qu’au restaurant. Puis, il enfile son costume noir, même si ses gestes ne sont plus aussi vifs qu’à l’époque, et va réveiller la gamine, doucement. Elle se tait toujours, ces jours-là, au début. Ils mangent ensemble, et quand elle est assez réveillée, elle lui offre un sourire, plein de tristesse, mais un sourire quand même. Ce n’est jamais facile. Aujourd’hui, ça fais sept ans qu’Oliver a perdu sa fille et son gendre dans l’effondrement accidentel d’un bâtiment administratif, et chaque année, il a l’impression que le deuil pèse plus lourd sur ses épaules, alors qu’on lui a dit que la peine s’atténuait, avec le temps. Quand il a perdu sa femme, il y a vingt ans, il a beaucoup souffert, aussi. Bien sûr. Mais perdre sa fille… Perdre sa fille, ça l’a détruit. Il retrouve tant d’Ilaria dans sa petite-fille… Ces grands yeux sombres, ces cheveux épais, ces fossettes. Ashley est la digne fille de sa mère, avec le caractère de son père. C’est horrible, parce que ça ne fait que lui rappeler qu’Ilaria n’est plus là… Mais ça lui donne aussi le réconfort de savoir que sa fille n’a pas totalement disparu. Elle vit en Ashley - tous les jours un peu plus. Sur les coups de dix heures, il envoie la jeune fille s’habiller, et elle le retrouve un peu plus tard dans l’entrée, dans sa petite robe noir, avec un ruban dans les cheveux. Oliver s’est demandé si ce rituel ne faisait pas plus de mal que de bien, mais Ashley a insisté. Tous les ans, elle le tanne pour qu’ils aillent rendre visite à ses parents, et il a l’impression que ça l’aide à connecter un peu avec eux. Elle n’avait que deux ans, lors de la tragédie. Oliver a parfois peur qu’ils soient des étrangers aux yeux de la petite fille, mais elle redouble d’efforts pour tout apprendre sur eux, honorer leur mémoire avec une discipline évidente - qu’il surveille afin qu’elle ne devienne pas malsaine. C’est important qu’elle n’oublie pas d’où elle vient, mais il veut surtout qu’elle regarde vers le futur. Ashley, c’est son trésor, la prunelle de ses yeux. Elle est tout ce qui lui reste, et il lui donnera tout.
ANSEL BERGMAN 2008 + Ansel ne s’amuse pas souvent à traverser Sigan pour aller assister à des compétitions de chant. Mais ces derniers temps… Toutes ses recherches pour trouver la perle rare semblent vaines. Il y a beaucoup de jolies voix, à New Brasilia, à Casma. Il y en a même des tas. Mais Ansel, il cherche la voix. Celle qui lui redonnera envie de composer, de produire, celle qui lui redonnera envie d’écrire. Il cherche la voix qui réveillera la population fatiguée et léthargique de Sigan, celle qui changera la donne. Il y a quelques jours, il a songé à arrêter. Prendre sa retraite, profiter du long temps qui lui reste pour voyager, découvrir de nouvelles choses… Il y a pensé. Mais dans un dernier espoir, il s’est retrouvé là, dans cette ville moyenne, qu’il ne connaissait que de nom, et maintenant, il sait pourquoi.
C’était le destin. Ashley n’a que quatorze ans, mais elle a une maîtrise, un sens du rythme et un charisme qu’il n’a vu que chez les plus expérimentées des musiciennes de sa propre génération. Elle a ce truc, ce truc qui fait que tout le monde se tait quand elle commence à chanter. Ce truc qui fait qu’on ne peut pas la quitter des yeux. Ansel sait que c’est elle, la perle qu’il cherchait. « Je vous en supplie, donnez moi une chance. » qu’il supplie à son grand-père (un homme d’à peu près son âge), à la fin de la longue soirée de la compétition de chant. L’homme n’a pas l’air convaincu. Ansel voit bien qu’il cherche à la protéger, qu’il a peur. Mais il saura le convaincre, il faut qu’il puisse le convaincre. S’il ne le fait pas, il le regrettera toute sa vie, et il refuse que le diamant brut qu’il a devant les yeux tombe dans l’oublie. Il refuse.

2011 + Il n’a jamais cherché à fonder une famille, après l’échec de son premier mariage. Il n’a jamais cherché à reconstruire quelque chose d’autre - il cherchait juste à laisser sa trace dans ce monde en lui apportant la star qui le marquerait pour toujours. Et pourtant. Maintenant il est là, à cent trois ans, dans un joli costume, avec des fleurs dans les mains. Il voit Ashley qui sautille dans sa belle robe lila, au bout de l’allée couverte de pétales. C’est irréel. Ce moment est irréel. Ces trois dernières années sont irréelles.
Ansel ne faisait que donner des cours de chant à Ashley, l’aider à trouver sa patte, à écrire des choses qui lui plaisaient, à comprendre son potentiel. Il n’a jamais voulu s’imposer plus que ça. Et puis Oliver a commencé à lui dire qu’il pouvait rester pour dîner, et les dîners sont devenus des soirées, les soirées sont devenues des jours, les jours des semaines, les semaines des mois. Sans qu’il s’en rende compte, il a pris racine dans la vie des Martinozzi, mais surtout, ils lui ont fait une place, une place qu’il ne pensait jamais plus trouver. Il n’a pas seulement gagné d’être l’homme qui a découvert Ashley Martinozzi. Ça, ça n’a même plus d’importance. Il a gagné une jeune femme épanouie qui est devenue comme sa fille, et surtout, il a gagné l’amour de sa vie, celui qu’il avait l’impression de n’avoir jamais trouvé. Oliver le regarde, de ses yeux noirs, dans son costume blanc, au bout de l’allée, et même après cent trois ans, Ansel peut le dire : il n’a jamais rien vu d’aussi beau. Cet homme au cheveux blanc et cette jolie adolescente, ils sont sa famille. Ils sont son monde, désormais. Et aujourd’hui ne fait qu’officialiser les choses.

Karolina Bellini-Orwell 2012 + « Allez, dépêche-toi, je veux pas me retrouver tout derrière. » peste Karolina, en voyant son mari prendre tout son temps pour mettre ses chaussures. Il lève les yeux au ciel, comme d’habitude. Elle sait qu’il la juge un peu. Être fan après vingt-cinq ans, c’est un concept que les gens ont du mal à comprendre. Mais Karolina, ça fait plus de trois ans qu’elle suit Ashley, ça fait plus de trois ans ans qu’elle collectionne ses albums. Elle collecte tout le merchandising qu’elle peut collecter, achète des fringues qu’elle sait qu’Ash a porté, et crie ses chansons de toutes ses forces quand elle va aux concerts ou au karaoké… C’est son échappatoire. Son amour pour cette artiste, c’est ce qui l’a sauvée dans elle pensait qu’elle était perdue, coincée dans des études beaucoup trop chronophages, à passer des nuits sur des livres ennuyeux, à dormir quatre heures. Les chansons d’Ashley semblaient parler d’elle, et lui semblaient d’autant plus importantes qu’elle savait que c’était elle qui les composait et les écrivait toute seule - contrairement à la plupart des artistes de Sigan qui chantent des chansons écrites pour eux. En Ashley, elle a trouvé un réconfort, une motivation, un soutien que personne ne semblait en mesure de lui offrir. De ses premières cover en 2008, à son nouvel album aujourd’hui, elle lui a été fidèle, et ce soir, elle compte bien le lui prouver une enième fois. Karolina le sait : elle est sûrement une personne dans la masse, mais elle se fiche bien qu’on se moque de sa dévotion pour son idole : être fan, c’est voir la vie en couleur, avoir toujours quelque chose à attendre, de quoi se réjouir. Son mari devra s’y faire, parce qu’elle compte suivre Ashley à l’autre bout de Sigan jusqu’à ce que son compteur s’éteigne pour toujours.
ALEXANDRA HENDRICKS 2014 + Aujourd’hui, Alex se lève plus courbaturée que la veille. L’entraînement d’hier a été dur, la nuit a été courte. Elle est remplaçante chez les Misfits depuis un an maintenant, mais son corps semble incapable de s’habituer à la sollicitation continuelle que son nouveau métier lui demande. Elle s’en fiche, elle se battra jusqu’au bout. Ce job, c’est ce qui l’a sauvée de l’oubli, ce qui l’a sauvée de sa condition de Botcher. Assise devant son café, elle se perd dans ses pensées, à demi-réveillée, jusqu’à ce qu’une voix familière s’immisce dans son esprit. « Sois pas en retard, babe. » Ashley a utilisé sa voix douce, celle qu’elle utilise le matin, quand elle sait que sa jumelle cosmique n’est pas d’humeur à être commandée. « T’inquiètes. » Un petit silence s’installe, mais Alex sent qu’Ashley est toujours là, dans un coin, avec un truc qui la tracasse. « T’as un truc à me dire. » « Ouais. » Ça ne fait qu’un an qu’elles peuvent communiquer par télépathie, après avoir passé des années à penser que l’autre n’était qu’un rêve. Alex a l’impression que leur lien a été aussi simple depuis toujours, pourtant. Elle connaît Ashley comme si elles avaient grandi ensemble, physiquement. « Je suis désolée. » Ce n’est pas la première fois qu’elle s’excuse. Les filles ont découvert récemment que toute chose ayant une conséquence sur l’une touchait l’autre également - maladie, émotion forte, douleur. « C’est pas ta faute. » « Je sais mais… Je fais qu’y penser. Si j’étais pas coincée là, avec mon corps qui puise de l’énergie pour nous deux… Imagine où tu en serais! » Quelques semaines auparavant, Alex lui a expliqué que depuis qu’elle était dans le coma, elle avait l’impression qu’un harnais la tirait sans cesse en arrière, essayait de l’empêcher d’avancer. Ce n’était pas pour la faire culpabiliser, c’était pour lui faire comprendre ce que ça fait, d’avoir une jumelle cosmique dans le coma. « Et tu en serais à ton dixième album au moins, à faire sans cesse des tournées… Qui sait si finalement, ça puiserait pas plus dans mon énergie, hein? » « Fair point. » Alex prend une gorgée de café, et rassemble ses affaires pour partir, une nouvelle journée d’entraînement s’annonce. « Alex? » - « Oui » - « Tu sais que je t’aime, hein? » Alex lève les yeux au ciel. « T’es si niaise. » Elle sent que la réponse a plu à Ashley. « Tu m’aimes aussi, bitch. »

2017 + « Je t’aime plus que tout, tu le sais. » Alex entend tout ce qui se passe dans la chambre d’hôpital d’Ashley. Elle ne sait pas comment c’est possible. D’habitude, elles communiquent par télépathie, mais la détresse d’Ashley doit être indescriptible, si Alex peut avoir un tel accès à ce qui est en train de se passer. « Depuis que ton grand-père est parti… Je ne peux plus. Je ne peux plus. » Elle sent presque la main du vieux monsieur dans la sienne, et Ashley qui se bat contre son corps, encore, encore, pour qu’il se réveille, pour qu’il réagisse. « Je suis beaucoup trop vieux - je ne peux plus. J’ai essayé, mais chaque jour est un peu plus dur. J’aimerais pouvoir continuer pour toi, ma chérie. J’aurais aimé être assez fort pour ça. Mais mon corps - et mon esprit, aussi - me disent que c’est fini. » Alex fait les cent pas dans sa chambre. Elle ne peut rien faire non plus, rien. Elle est là, dans son petit appartement d’Altea, à mille lieues de Sigan, à mille lieues de l’endroit où elle devrait être. Alex devrait pouvoir courir, courir, et arriver dans cette putain de chambre d’hôtel. Elle devrait pouvoir raisonner Ansel, lui demander d’attendre, de continuer, de garder espoir. Elle devrait pouvoir lui dire qu’il faut qu’il reste, pour Ash. Mais elle est là, et son poing vient s’éclater sur le mur de la cuisine, parce que l’impuissance est insupportable. Ashley continue de se battre, de pleurer et crier dans son corps de marbre. « J’ai beaucoup réfléchi à tout ça. J’espère que tu sauras me pardonner un jour. Je t’aime, vraiment, je t’aime de tout mon coeur. » Alex se prend la tête dans les mains, accroupie par terre - et c’est le silence. Ansel ne dit plus rien - parce qu’il ne peut plus rien dire, c’est fini. C’est à ce moment qu’elle entend les autres voix - probablement celles d’infirmières. « Monsieur Bergman! Monsieur Bergman! » - « C’est trop tard. » - « Qu’est-ce que tu dis ? » - « Son compteur… Il a transféré tout son temps à Ashley… » Alex a l’impression que sa tête explose. Et puis c’est le silence. « Ashley? » Alex murmure, entre deux sanglots. Pas de réponse. Que le silence, assourdissant.
PAUL ATTWOOD2018 + De son regard gris, Paul observe le visage de poupée d’Ashley. Ça fait des années qu’il la connaît. Il bossait avec elle, avant qu’un lustre lui tombe sur la gueule et la plonge dans le coma. Pendant des années, Paul l’a suivie lors de ses tournées, alors qu’il n’était encore que l’assistant de Bergman. Aujourd’hui, il a hérité de la présidence de son agence d’artiste, un souhait du vieux Ansel. Celui-ci aurait bien aimé tout léguer à Ashley, mais avec aucune preuve qu’elle se réveillerait un jour, il a dû se résoudre à laisser son affaire à quelqu’un de confiance, qui pourrait continuer à la faire vivre. « Donc c’est toujours ça, votre conseil ? » Paul a le visage dur, impassible. « Oui, M. Attwood. Son corps va de toute manière finir par lâcher, à ce stade. Nous n’avons aucun signe… C’est la meilleure solution. » Ils lui en parlent depuis plusieurs mois, déjà. Depuis que Bergman a décidé de partir vers un autre ciel, léguant tout son temps à Ashley, la condition de celle-ci n’a fait que se dégrader - comme si elle savait ce qui s’est passé. Comme si elle avait tout entendu. « Bien. Laissez-moi quelques jours, le temps de régler quelques affaires. » L’infirmière acquiesce et le laisse seul face au corps immobile de l’ancienne chanteuse. Paul replace quelques mèches de ses cheveux bruns - un peu ternes. Il est attaché à elle, même s’ils se connaissaient peu. Il déteste devoir faire ça. Il déteste se retrouver avec cette horrible décision à prendre - maintenant qu’Ashley n’a plus son grand-père adoptif pour la garder en vie contre toute raison. « I’m sorry, Kitty. I wish things were different. » Il n’a pas le droit de perdre plus de temps à s’occuper d’elle. A Sigan, le temps est trop précieux pour être gaspillé.
20 janvier 2018
- it's now or never, now or never, babe ;
- bitch don't fucking do this to me ;
- you have to wake up so that we can meet each other, you have to ;
- if you die, i die, and you know it, so live, please live, twinie. ;
-please dont leave me. please, please, don't leave me.
La lumière est aveuglante. Sûrement Altea. Elle se réveille régulièrement à Altea. Elle entend quelque chose s'écraser par terre, dans un grand fracas, et une main se poser sur sa joue. « Ashley? » Les paupières s'entrouvrent. Elle n'est pas à Altea. Tout semble si difficile : respirer, ouvrir les yeux. Mais dans la demi-obscurité de ses yeux de nouvelle-née, Ashley reconnaît des traits. « Lupe? » Le grand fracas qu'elle a entendu un peu plus tôt, c'est l'infirmière qui a laissé tomber son plateau, de surprise. Maintenant, elle peut la voir, elle aussi. Elle peut tout voir.