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 (majay#2) a secret is a strange thing

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(majay#2) a secret is a strange thing  Empty
Max ne sait pas, exactement, depuis combien de temps il est sur Altea. Il ne sait pas combien de minutes, d'heures, se sont écoulés. Depuis que la colère a pris le contrôle. Depuis que la rage floue son esprit et décide de chacun de ses mouvements. La bête de s'attarde pas à savoir s'il a fermé l'appartement du vieux, derrière lui. L'endroit est pourri, de toute manière. Personne n'ira y voler quoique ce soit. L'endroit empeste le renfermé et ce qui se trouve dans le frigo depuis des mois qui n'a toujours pas été jeté. Ce n'est qu'un appartement, de toute manière. Que la tanière d'un vieux fou qui est mort sans personne pour se soucier de lui, ne laissant aucune famille derrière lui. Aucune famille, sauf Max. S'ils sont de la même famille. Max ne l'a jamais su. Aujourd'hui encore, il ne cherche pas à savoir. Il n'a jamais cherché à savoir quoique ce soit, sur les gens. Pas sur le vieux, ni sur sa mère dont il possède la chevelure blonde, ni sur son père dont il possède le regard bleu. Jusqu'à aujourd'hui, du moins. Jusqu'à cet instant où, désireux de trouver d'autres informations sur les mondes, ayant l'impression d'être bloqué depuis des mois, il s'est rendu chez le vieux pour fouiner et qu'il a trouvé ça.
Ça.
Cette chose qui est enfouie au fond de sa poche depuis il ne sait combien de temps. Cette chose qu'il massacre certainement avec ses doigts bioniques tant il la serre fort, tandis qu'il parcourt les rues de Soho en marchant un peu trop rapidement, tandis qu'il parcourt la ville en sueur car son pull est trop chaud et que le soleil d'Altea l'est également, tandis qu'il avance sans réellement où aller car ce connard, qu'importe le nombre de mois depuis leur rencontre, ne lui a jamais dit grand chose et que sauf le restaurant et certains bars et certains fastfoods et un appartement qui ne lui appartient peut-être pas réellement, Max ne sait pas où trouver Jay. Ou Andrea. Il ne sait toujours pas son véritable prénom.
Il ne sait rien de lui, qu'il s'est rendu compte, lorsqu'il a trouvé la chose.
Non, c'est faux.
C'est faux.
Le Shark sait une chose sur cet homme qui ne répond jamais réellement à ses questions et qui l'observe étrangement. Il sait qu'il veut le tuer, aujourd'hui.
L'arme à feu dans son autre main en est la preuve. Il la serre fort, ses doigts sont douloureux. Ils tremblent à cause de la pression qu'il y exécute depuis de longues minutes, maintenant. À cause de la colère également. La peur aussi, peut-être.
Max ne sait pas réellement  ; ses pensées sont trop mouvementées à l'instant, sa tête lui tourne, et son coeur bat trop fort. Il aimerait hurler et détruire quelque chose pour calmer sa colère, mais il sait que la chose n'apporterait rien. Il l'a déjà fait, chez le vieux. Un couteau et le fauteuil. Le fauteuil n'a pas fait long feu.
Les épaules sont tendues. Le corps entier l'est.
II se glisse dans la ruelle et ne porte pas attention à son coeur qui bat trop fort, ni à ses paumes moites. Il ne porte pas attention à son esprit qui essaie de lui faire croire que la chose porte souvent une explication sensée, il ne porte pas attention à son coeur qui plaide légèrement en raison de l'homme qui est plus qu'un inconnu depuis les derniers mois, et avance jusqu'au restaurant.
Si la pancarte annonce qu'il est fermé, la porte ouvre aux contacts de ses doigts. Max y pénètre, dévisage l'endroit pour n'y voir personne et verrouille la porte derrière lui avant de s'y aventurer.
- ANDREA, qu'il aboie, fort, à s'en massacrer la gorge. C'est le prénom qu'il a choisi, va savoir pourquoi, parmi ceux que l'homme lui a présenté au cours des derniers mois. Max ne sait pas réellement si c'est le vrai. Il ne sait pas grand chose. Encore moins qu'hier, encore moins que ce matin. Son esprit semble lui jouer des trucs. Cette chose dans sa poche, entre ses doigts, lui joue des tours. MONTRE TOI.
Il ne prend pas réellement le temps de circuler agilement dans le restaurant. Ses jambes percutent certaines chaises dont les pattes hurlent contre le sol pour s'échouer contre les tables qui, également, font un boucan. Le Shark est prisonnier d'un aquarium trop petit pour lui. Mais il ne s'arrête pas. Il chercher sa proie.
Il cherche qui tuer.
Il serre l'arme un peu plus fort, entre ses doigts, prêt à la sortir dès l'instant où il verra l'homme. Il lui faut pénétrer dans les cuisines et la porte allant vers la salle des employés pour le trouver. Max n'y a jamais mis les pieds et ne prend pas le temps pour dévisager la pièce. Il n'en a rien à faire. Son regard, trop sombre pour être bleu, se pose sur Andrea et il serre des dents, fort, à ne pas apercevoir le visage maudit.
- C'est toi qui l'a fait ? La voix gronde et il avance vers lui, hésite brièvement avant de sortir l'arme pour la pointer sur lui. Ses cheveux, sales, commencent à être long ; certaines mèches - plusieurs - tombent sur son front. Il ricane mollement et masse son épaule de son autre bras, perdu et en colère, choqué et incapable de comprendre, avant de continuer. C'est toi qui l'a buté ? Tu peux pas prendre la gueule des gens qui sont vivants, hein ? Ça serait de la bâtard de merde, si tu l'faisais. Imagine tomber sur leur gueule dans la rue. Alors tu l'as tué.
Il crache presque la dernière phrase en s'avançant vers lui, sa main libre allant chercher la chose, dans sa poche, pour la balancer sur la table au milieu de la pièce, en face l'homme.
C'est une photographie plus ou moins usée ; l'un des coins a été endommagé par ce qui semble être de l'eau, et un autre est manquant. Mais l'on peut y voir le visage de trois personnes; une femme possédant un rictus léger, quelque chose de brusque dans le regard, sombre, et une courte chevelure blonde. Elle tient dans ses bras un bébé possédant exactement la même coupe de cheveux, couleur également. Son visage est gras et on devine qu'il a pleuré vu l'humidité de ses joues et la gueule qu'il fait. Son regard, bleu, brille encore plus que celui de la troisième personne. L'homme - car il s'agit bien d'un homme - possède une chevelure plus longue que la femme, un sourire discret mais rayonnant à les observer. Il possède peut-être la vingtaine, mais Max n'a aucun doute. Son visage est le même que Jay s'il n'était pas mort ce jour là.
- DIS LE, qu'il dit, agité, dents serrées, à approcher encore plus l'arme de son visage. Le bras tremble et le coeur bat fort et il perd la tête, un peu, et dans ses yeux, dans ses yeux, les larmes scintillent comme sur la photo. Sa bouche forme une grimace presque identique à celle du chiard mais Max est fort, Max ne se montre pas faible et garde ses larmes pour lui, les empêche de rouler. Et il rage encore plus, face à leur présence, face à l'homme en lequel il avait confiance sans réellement en connaître la raison. Elle aussi, tu l'as tué ? Sur Sigan.
Les derniers mots sont faibles.
Dans son esprit, tout lui parait logique. Il n'a jamais réellement compris d'où Andrea connaissait l'existence de Sigan.
Maintenant, il sait.
Il sait que l'homme connait Sigan car il y a tué son père et sa mère, il y a des années.
Peut-être, aussi, a-t-il tué le vieux.
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So tell me what you want to hear


Aujourd'hui il n'y a pas grand monde au restaurant et Jay espère pouvoir fermer plus tôt. D'habitude Andrea toujours l'heure de fermeture et parfois,
discute avec certains clients qui s'attardent. Il ne parle pas de grand chose,
juste de la nourriture et des cartes du mois prochaine, qui ne changeant au final jamais. Il parle parfois de la pluie, du beau temps et de tout ce qu'il lui passer par l'esprit, c'est quelque chose d'assez rare, qu'il laisse aller à coeur joie. Ajay apprécie les journées où il est Andrea, elles le reposent psychologiquement même si, la charge physique est toujours là. Une bonne nuit de sommeil comble en général le manque qui se fait sentir en fin de journée, bien que ses cernes soient maintenant fixées sur son visage et ne semble pas vouloir se laisser déloger. Il aimerait bien y faire quelque chose, ne serait-ce que pour rencontrer autre chose que sa sale gueule le matin quand il se regarde dans la glace, mais malheureusement il n'existe pas de solution miracle. A une époque, Nameha le forçait à porter de l'anticerne et il se moquait d'elle, le maquillage est toujours au même endroit. Dans un tiroir, vidé - car il s'en est servi au final. A chaque fois il hésite à le jeter puis se dit qu'il voudra peut-être retrouver la référence, au final, il retourne au fond du placard. Jusqu'à présent, il n'avait pas de raison particulièrement pour se faire beau. Il ne cherchait pas non plus à être particulièrement agréable à regarder. C'est quelque chose qui est revenu avec son passé.
Il n'a pas la tête à faire sa comptabilité.
Il aurait préféré finir plus tard finalement, la tête dans les papiers il soupire et grille plus de cigarette qu'il n'avance dans sa paperasse. Il y a une assiette vide sur son bureau juste à coté de la pile de dossiers et il devrait se lever pour aller la laver aussi. Il a fait l'effort de manger et c'est déjà surhumain.
Il a toujours le visage d'Andrea, il le garde tant qu'il est sur place.
Peut-être qu'il finira dans un bar ce soir - mais pas dans celui de la dernière fois. Il lui arrive de repenser à Max qu'il n'a pas revu dans les parages, parfois il cherche sa tignasse dans la salle, se trompe avec d'autres clients. Il a rajouté la salade de la dernière fois sur la carte et il aurait aimé le voir débarquer. Revoir sa tête et continuer la conversation de la dernière fois. Visiblement c'est pour maintenant. Il attrape sa tasse de café vide et essaye tout de même de boire quelque chose. Ce n'est pas plus mal s'il ne revient pas, il ne va pas non plus s'en plaindre. Jay doit s’inquiéter de beaucoup de choses, il n'a pas le temps de s'inquiéter pour d'autres personnes que lui. Et parfois Gali, car il ne peut pas s'en empêcher. Et qu'après tout, il aime ça.
Il fait beau dehors et il serait mieux à l'extérieur qu'enfermé dans le restaurant. Il veut  profiter d'Altea un peu, avant d'aller sur Sigan pour retrouver Gali. Il a prévu le coup, il espère juste que  son plan ne tombera pas à l'eau.
C'est ce moment là que choisit Max pour débarquer - il pense reconnaître la voix. Il n'y a pas beaucoup de gens susceptibles de débarquer en hurlant son prénom et en le menaçant. Andrea soupire, le visage dans ses mains, il secoue la tête légèrement. Il est encore trop fatigué pour ces conneries. Le gosse fait un boucan, il l'entend arriver, il entend chacun de ses pas et ne sait pas exactement ce qu'il veut. Peut-être qu'il a vraiment très faim.  Quand il relève la tête, Max le menace avec une arme et ses yeux bleu retrouvent leurs jumeaux. Légèrement effrayés, l'espace d'un instant. Prit de court.  Un frisson désagréable remonte le long de son échine et il reste bouché bé,
l'air sincèrement intrigué. Wow on va se calmer. Par réflexe les mains d'Andrea se lèvent en signe de soumission. Il a bien une arme cachée dans le tiroir mais il préfère ne pas s'en servir pour éviter que ça tourne mal. S'ils s’entre-tuent, ça n'aura servi à rien. Il ne se sent pas plus en danger que ça - surpris au mieux. Ce n'est pas la première fois qu'on pointe une arme devant lui, ça ne lui fait plus grand chose, quand bien même il a des choses à perdre. Une fois mort plus rien n'a vraiment de sens, il espère du moins, qu'on se repose à un moment donné. Baisse ton arme.
Il parle en vain. Il laisse Max s'énerver, lui parler de quelque chose qu'il comprend à peine. Il n'a pas vraiment la tête à s'occuper de ses problèmes personnels, puisqu'il semble s'agir de cela. Il a buté pas mal de types dans sa vie. De sang froid ou parce qu'ils étaient au mauvais endroit au mauvais moment. Et en quelque sorte, chaque  vie qu'un membre des Nulls a volé définitivement, est aussi de sa faute. Il ne se souvient pas de chaque personne et si on éclaire par ça lanterne, il a du mal à faire le lien. Et si Max vient d'un autre monde, ça lui complique la tache.
Max sort une photo abîmée et par curiosité Jay là la tête pour voir ce qui s'y trouve. Un gosse qui chiale - qui a les mêmes joues que Max. Un petit air de famille, c'est peut-être lui plus petit. Un petit frère. De la famille. N'importe qui, il lui trouve une vague ressemblance. La maman est très jolie et il a l'impression de l'avoir déjà vue quelque part. Elle lui est familière, peut-être qu'il l'a croisée dans ses rêves. Parfois Jay rêve de gens qu'il n'a jamais rencontré, ce qui n'est normalement pas possible. Il s'agit souvent de visages que les membres de son cluster connaissent. Peut-être son âme soeur. Ou autre chose. Mais ce qui attire son attention c'est le visage de l'homme. Son visage, est le sien. Quelques années en moins avec un véritable sourire. Quelque chose de profondément lumineux qui contraste avec la noirceur de ce que Ajay connaît chez lui. Le problème, c'est que cette personne ne peut pas être lui. Il n'a jamais rencontré cette fille, ils n'ont pas eu d'enfant - il n'a pas eu de gosse tout court. Une profonde angoisse monte dans sa poitrine. Il a l'impression d'être un imposteur à sa propre personne. Cet homme à l'air d'avoir une vie plus heureuse que la sienne et qui vaut bien plus le coup et s'il suit bien toute l'histoire. Max pense qu'il l'aurait tué pour prendre son apparence.
Ajay ne l'a jamais rencontré, il ne connaît que son reflet. Qu'il déteste déjà assez. Il ne supporte de voir ce type plus longtemps et détourne le regard. Il s'est longtemps moqué de ces histoires de jumeaux cosmiques en priant de ne pas en avoir un. Maintenant tout lui semble un peu plus clair, le vide béant qui l'a avalé il y a des années, la sensation d'avoir toujours été incomplet, qui ne s'apaise qu'en présence de Gali maintenant - et encore. Comme-ci tout prenait enfin sens. Jay ne connaît pas cet homme mais il le hait pour être mort. Pour avoir laissé tout ça derrière lui. Max ne le croira sans doute pas. Max va peut-être le tuer maintenant, pour ça. Le masque d'Andrea tombe lentement, comme un maquillage qui coule.  Ajay a besoin de retrouver sa véritable apparence. La sienne. Pas simplement une armure dans laquelle il se cache. Quand il plonge son regard dans celui de Max, il y met du sien pour le tuer rien qu'avec les yeux. S'il y a une personne qui doit mourir c'est lui, maintenant. Sortie de sa vie aussi vite qu'il y est entré pour y foutre le bordel et venir le parler de conneries dont il pouvait se passer.
Il n'a jamais été sur Sigan voir ce type, voler l'identité de qui que ce soit. Il n'y serait pas allé avec une arme. Il y serait avec des fleurs avec autre chose en tête. Mais ce gosse vient tâcher le rêve qu'il s'est imaginé. Où qu'il aille il se sent poursuivi par ses démons.
Tu vas commencer par te calmer. Respirer un bon coup et arrêter de me viser avec ton arme. Il fait de même. Grand inspiration et adoucit son regard. Il est perturbé et on y lit une profonde tristesse. Je ne tue pas les gens comme ça sans raison. J'emprunte et si j'me fais chopper c'est mon problème, mais je j'irai jamais faire ce genre de choses. Je suis pas un monstre non plus. Il n'est pas particulièrement crédible. Mais Jay sait ce qu'il vaut. Oui, il est probablement une sacré enflure. Mais il ne s'en prend pas aux innocents. Il a beaucoup plus d'empathie pour les gens innocents que pour certains autres crevards de son genre. Je ne connais pas cet homme, je ne l'ai jamais rencontré, j'ai d'autres choses à faire sur Sigan. De toute façon, je n'y ai accès que depuis peu et je ne suis pas un voyageur temporelle. Il va falloir revoir ton enquête, kiddo. Parfois, c'est compliqué pour les personnes extérieures de l'imaginer, mais effectivement le King à une vie privée. Il ne passe pas son temps à brûler des animaux, des os, ou quoi que ce soit. Parfois, il va même chier. Je l'ai pas tué. Il espère que ça suffira.
Il ne veut pas se battre. Il veut rentrer chez lui et peut-être lâcher une petite larme de frustration de colère. Il se calme, ravalant sa rage. Et d'une voix pls douce il essaye de remplacer les choses dans l'ordre. Ce n'est qu'une photo, très ressemblante.  Peut-être qu'il n'est juste pas du tout concerné.
C'était qui ?
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Max aimerait hurler encore des centaines de mots, mais des mots, il n'en connait pas beaucoup. Il tournerait en rond, avec le temps. C'est peut-être pour cela qu'il a ce poids dans la gorge, ce noeud dans les tripes, cette rage au ventre. Les larmes dans les yeux, également. Le coeur ressent plus de choses que le nombre de mots qu'il connait et ça éveille une bête en lui, une colère encore plus grande qui l'étouffe presque. Il est tombé dans l'eau, il se noie dans les vagues déchainées. Des vagues qui font remonter à la surface des choses qu'il n'a pas vu depuis longtemps, déjà. Des choses qu'il ignore volontairement, pour l'importance qu'ils portent. Max aimerait fermer les yeux et remonter à la surface mais il est entrainé malgré lui. Envoyé d'un côté puis de l'autre par les vagues, par les émotions trop puissantes qui le prennent et le secouent intensément. Le sang est chaud, dans ses veines. Le volcan se réveille peut-être, après tout ce temps. Il dort depuis longtemps. Qu'importe qu'il soit sous l'eau ; il fera des dégâts tout de même. Il détruira ce qu'il faut qu'importe si c'est soi même. Il détruira car il n'est pas délicat ; il ne l'a jamais été. Il ne sait pas quoi faire de ses dix doigts, lorsque l'on parle de sentiments. C'est trop grand pour son coeur cramé ; les battements sont trop forts, ça fait craquer les parois. Ça fait mal à l'intérieur de soi.
Il ferme les yeux, pour ne pas voir. Ça n'empêche pas de ressentir. Ça n'empêche pas de trembler un peu plus fort. D'avoir ce sentiment dans les tripes qui lui donne envie de mort. De mordre. Une balle dans sa tête serait mieux qu'une dans celle d'Andrea.
Max ouvre les yeux et le fixe et n'aime pas ce qu'il voit. Il a envie de lui arracher la photo des doigts. Il a envie de lui hurler d'éloigner son regard et de ne plus regarder son père sa mère sa famille. Ce qui n'est plus à lui depuis longtemps, maintenant. Ce qu'il aurait pu connaître. Max n'a pas de regrets, dans la vie. Ça n'empêche pas que perdre des gens, ça fait mal. Même s'il ne les connait pas. Même s'il ne se souvient pas de leur visage autrement que sur cette photo. Même s'il a oublié le son de leur voix, de leur rire, et qui ils étaient.
Ils sont inconnus et Andrea, qu'importe son prénom, lui est familier.
C'est horriblement vrai et ça lui donne envie de gerber.
Envie de vomir car il apprécie l'homme qui les a certainement tué. Envie de gerber car l'espace d'une seconde, l'espace d'un instant, quand il a trouvé la photo, il a espéré qu'Andrea soit réellement son père. Envie de rire face à la pensée pathétique.
Envie de lui tirer une balle entre les yeux pour l'espoir naif qu'il a fait naître dans son esprit. Pour la colère qui bouillonne dans ses veines et pour son existence et pour un autre tas de raisons qu'il trouvera avec le temps comme il trouve à chaque fois pour justifier les actes qu'il n'apprécie pas particulièrement.
Max n'a jamais tué mais se dit qu'il est prêt.
Qu'importe si, sous ses yeux, Andrea prend le visage de l'homme de la photo, de son père. Qu'importe si les yeux du tueur le fixent et creusent en lui, découvrent des choses qu'il ne veut pas savoir. Qu'importe si les larmes de colère ne sont plus si colères, dans ses iris.
Max serre l'arme entre ses doigts et le pointe plus fermement en sa direction, les dents serrées, un goût de fer dans la bouche. Il s'est mordu la langue sans s'en rendre compte.
Le goût s'accentue, la voix d'Andrea s'élève. Ou Jay. Il ne sait pas. Putain, il ne sait rien de ce gars et il le déteste pour ça.
- La ferme, qu'il gronde entre ses dents, les jointures blanches à serrer l'arme trop fort. La rage gronde plus fort à le voir essayer de se calmer, à ressentir son regard, presque doux, sur lui. Max aimerait lui cracher au visage. Il ne le fait pas. Sa gorge est sèche, de toute manière.
- Je suis pas un monstre non plus.
Le rire est brisé et quitte ses lèvres. Il est dérangeant, trop fort. Il résonne dans la pièce et lui coupe le souffle. Une larme coule ; Max prétend qu'elle est l'écho de l'amusement.
- Je te connais pas, mais j'reconnais ton regard. Me mens pas sur ça ; le ton est étrange, pas tout à fait dur, pas tout à fait sérieux. Il porte quelque chose de larmoyant qui ne lui va pas, accompagné d'une grimace.
Le doigt effleure la gachette dans un élan quelconque. Il n'appuie pas, mais il y prend place. Il suffit de peu. Il suffit de peu pour tirer et le tuer, venger sa mère, son père et peut-être le vieux aussi. Il pourrissait depuis des jours quand Max l'a trouvé.
- Je l'ai pas tué.
Un tremblement, long ; le doigt reste contre la gachette. Max ferme les yeux et sent quelque chose monter dans ses yeux. Les larmes, surement. Il n'est pas assez con pour nier leur présence éternellement. Il les assume ; de toute manière, son opinion ne changera rien à la chose.
Quand il expire, le souffle se casse en milles morceaux.
- C'était qui ?
La voix est douce, fait l'effet d'un couteau. Max serre des dents, des lèvres, le visage déformé par une colère larmoyante et les yeux pleurent, enfin. Il lâche un juron et détourne le regard, le doigt quitte la gachette et il essuie son visage de sa manche. Sur les lèvres, un sourire moqueur ; il rit de sa propre faiblesse. Un moment, plein de mouvements ; le Shark expire et inspire, prend son visage entre ses mains, l'arme encore contre les doigts, avant de pointer Andrea de l'arme une nouvelle fois, dans un dernier espoir.
Le bleu échoue dans le bleu et il avale difficilement avant de briser pour de bon, cette fois. Il tire la seconde chaise se trouvant dans la pièce et s'y laisse tomber, l'arrme toujours en main mais posé contre sa cuisse, cette fois.
- Mon père, qu'il soupire, passant sa main bionique dans ses cheveux, reniflant ; c'est mon père. Et ma mère.
Il dévisage la photographie du coin de l'oeil avant de tendre le bras pour s'en emparer. La pomme d'adam bouge et il les toise en silence avant de poser la photo sur le bureau, face contre le bois. Il ne veut pas les voir.
Mais s'il lève les yeux, il tombe sur le visage de son père. Max serre la mâchoire et le regarde en silence. Il cherche, peut-être. Il cherche une explication. Peut-être la connait-il, l'explication, mais il n'arrive pas à comprendre ce qu'elle peut représenter. Il l'ignore, alors. Détourne le regard pour ne pas avoir mal même si la douleur est déjà là. Il n'est pas doué avec les sentiments. Ceux des autres le rendent malhabile et les siens lui glacent le sang. Max pince les lèvres fort et essaie de ne pas perdre le Nord. Plus difficile qu'il ne le croit. Il a déjà perdu la tête ; le sang est froid mais le corps est chaud et il se perd dans ses pensées. Il regarde Andrea car il est incapable de détourner son regard même si ça lui fait mal.
Ëtre assis lui donne l'impression de ne rien faire. Il se lève brusquement. Hésite brièvement, le regard toujours fixé sur l'homme, avant de poser l'arme sur le banc, le regardant encore, et contourner le bureau lentement. Les mains prennent appui sur les accotoirs de la chaise et il se penche vers lui pour dévisager ses traits. Il a besoin de voir, de savoir.
- Pourquoi tu lui ressemble, alors ? il souffle bas à le regarder de trop près. Dévisage ses traits et ignore les ressemblances trop flagrantes qui lui saute au visage. Si tu l'as jamais vu, si t'as jamais été là bas jusqu'à récemment, pourquoi tu lui ressembles ?
La voix est plus forte, plus brusque dans les derniers mots. Max a le souffle court mais le regard sévère et il est surtout sur les nerfs. Le Shark le regarde encore, le regarde un peu plus qu'il ne le veut, avant de se redresser brusquement et de passer ses doigts dans ses cheveux trop long, encore. Une seconde et les mèches tombent de nouveau contre son front.
- M'appelle pas kiddo, je suis pas ton -
Ton fils. Max se stoppe, ne le dit pas.
La chose est, après tout, un peu vrai.
non ?
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So tell me what you want to hear


Jay  ferme les yeux. Paisiblement, lentement. Tout se passe au ralenti, dans un rythme réglé à chaque milliseconde, sa vie se joue sur un fil trop tendu qui se devait de rompre un jour. Même si ce moment devait arriver, la peur lui dévore les entrailles comme une angoisse dévorante, de l’intérieur, il est déjà en train d’agoniser, dans l’attente de quelque chose qui le dépasse. Il se dit qu’il s’est préparé toute sa vie à une chose du genre et pourtant il tremble, imperceptiblement, mais tremble. Pour une fois, sent l’esprit défaillir et l’assurance lui manquer. Pour la première fois, la sensation est réelle. Il ne s’est pas senti aussi vivant depuis de longues années. Et il s’écoule le temps d’une vie, pendant lequel  il est persuadé que Max va appuyer sur la détente et repeindre les murs du bureau. Mettre fin à ses rêves de liberté, de Sigan, d’amour et de lilas. C’est ce qu’il aurait fait à sa place, puis, il aurait digéré ses remords seul dans la solitude d’une bouteille. La première fois qu’il a tué il se souvient d’avoir pleuré. Il ne sait plus si c’était parce qu’il avait eu peur ou qu’il s’est trouvé dégouté de ce qu’il avait fait et de la sensation que ça lui avait procuré. Que ce soit le véritable coupable ou pas, sur le moment, la vengeance est suffisante pour nourrir la satisfaction, l’adrénaline est trop jouissive. Puisqu’il le ferait, il se persuade que l’autre le fera, c’est d’une évidence curieuse. Ils ont les mêmes yeux qui cachent les mêmes crimes. Ils sont trop similaires. Il s’attend aux mêmes actes de sa part, sans espérer un garçon plus réfléchi. Mais, comme le tir ne vient pas, Jay  ouvre à nouveau les yeux et laisse l’image se graver dans sa mémoire, la scène le marquer au fer blanc. Les yeux de Max sont des océans noyés, le courant déborde sur le rivage de ses paupières. Ruissellent de long de son visage comme une pluie navrée. Si ses doigts n’appuient pas et que la canon n’est plus pointé sur lui, ses mots le percutent. Une balle qui lui troue le cœur et lui coupe le souffle.
- Mon père.
Il réalise péniblement ce que la révélation veut dire, les informations arrivent de manière diffuse. Comme une voix au loin, criant contre un ouragan de déni. L’homme sur la photo le père de Max. La femme de toute beauté sa mère. Et l’enfin ses lui, quelques années plus tôt, plus joufflu, l’air plus naturel. Jay jette un dernier coup d’œil au cliché avant que Max ne le retourne et l’éloigne du regard trop humain du jumeau. De qui que ce soit cette personne, qu’il aurait préféré ne jamais rencontrer. Pas même en fantôme. Le souffle coupé, Jay se souvient brièvement de respirer et laisse sortir un hoquet entre la surprise et le rire ironique. S’il n’avait pas la preuve devant les yeux, il n’aurait pas cru à la plaisanterie. S’il n’avait pas déjà entendu parler de jumeaux cosmiques, il aurait cru à une imposture. Et même à l’instant présent, il doute. Il craint de ne pas être celui qu’il prétend. Sa plus grande angoisse. Que même le visage sous tous les jeux de métamorphose soit un tissu de mensonge. Il porte sa main noueuse à ses tempes à la recherche d’une explication plus rationnelle. Mais il n’existe aucune autre possibilité.
Ton père ? Que… Quoi ?
Il ne sait pas pourquoi il lui ressemble. Il ne sait pas qui est l’homme ; il s’imagine un homme brillant et vertueux, tout l’inverse de son alter égo ténébreux. Il ne sait pas quelle était sa vie. Mais il devine au sourire,  qu’il a toujours en mémoire,  qu’il s’agissait d’un homme meilleur que lui. Ajay mériterait d’être mort à sa place, sans doute. Mais seuls les meilleurs  partent en premier. Lui, est condamné à mourir seul après que tous aient abandonné. Jay ose à peine affronter le regard du gosse. Mi- honteux, mi- désolé. Il se laisse dévisager comme un monstre en cage, le laisse approcher l’espace vital sans grogner. Il ne peut en vouloir à la curiosité, comprend cruellement maintenant leur première rencontre. Max avait-il déjà à l’époque ? Le plus dur, c’est qu’il s’identifie au gosse à la recherche d’une famille qu’on lui a retiré. Il comprend sa peine comme-ci elle était sienne et pourtant les émotions du Roi sont un enchevêtrement de nœuds, des tensions et d’épines qui avec le temps, ont constitué une carapace naturelle. Un filtre pour le protéger d’une trop grande émotivité. Les sentiments ont tendance à influencer en mal ses décisions. Si le King est empathique et  compatit à de nombreuses peines, il n’en demeure pas moins égoïste. Ce qui ne le concerne pas directement lui est rapidement égal. Il évite de s’investir trop auprès de personnes qui sont simplement de passage dans son existence. Parfois, même en y mettant du sien il échoue. Il a déjà échoué avec Gali. Quand il a perdu sa mère, Jay a vu sa vie partir doucement, disparaître dans un brouillard épais qui n’a fait que devenir plus opaque avec le temps, sans aucune perspective de vengeance. Il n’a pas pu se défendre, ni trouver de coupable pour faciliter son deuil. Sa famille était Nameha. Nameha à son tour est retournée aux enfers. Et le coupable, c’était lui-même.
Je suis désolé. Tellement désolé que ça lui en est douloureux. Son cœur se serre comme compressé dans le tambour d’une machine à laver. Il a le mal de mer, mal de l’océan qui le fixe. Il ne trouve rien de mieux à dire, car tout semble insipide. Pas de condoléances. Les excuses sont pathétiques. J’aimerai comprendre aussi. Je ne sais pas si la vérité va me plaire. Il ricane, sec, un sourire de fauve prit au piège. J’ai ma petite idée sur la question.
Il n’est pas son fils, mais c’est tout comme. Un fils dont il a rêvé, qu’il n’a pu avoir, qui lui tombe du ciel. Mais qui ne sera jamais vraiment le sien. Pourtant, le visage se tourne et le regard qu’il lui offre n’a jamais été aussi humain. Dans ses yeux, une chaleur s’est allumée. Il aurait réagi autrement avant, mais maintenant, il sait que le bonheur existe toujours. Une connerie du genre, il ne faut pas cesser d’y croire. Le King se redresse de son fauteuil. Jay dévisage longuement Max. Il pourrait le prendre dans ses bras s’il était plus sûr de lui. Mais il n’est sûr de rien. Seule une main s’aventure dans ses cheveux pour chasser une mèche interposée entre leur regard.   Tu as les mêmes yeux que ton père.
Ils ont les mêmes yeux.
Ceux de l’homme sur la photo sont brillants de bonheur.
Eux, brillent de malice.

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Il lui cracherait au visage. Il lui massacrerait le corps en entier pour ne laisser que des lambeaux si la chose, d'une manière ou d'une autre, pouvait apaiser cette colère dans ses veines. Max a l'esprit sanglant. Il ne se cache pas de la chose. Il ne nie pas ses envies, ses démons. Il est ce qu'il est et sait que ses mots sont rouges par les choses qu,il a pu faire, dans sa vie, et qu'importe s'il n'a jamais tué directement un homme  ; derrière lui repose des dépouilles qui auraient pu ne pas être, sans sa présence sur leur chemin. À l'instant, son regard reste accroché à celui qui lui fait face, trop similaire au sien, trop bleu pour le rouge qui envahie sa tête. Max ne sait pas quoi faire. Il aimerait avoir la solution simple. Il aimerait connaître les mots à dire, ainsi que la réponse, mais le silence est tout ce qui l'habite à l'instant. Ensemble, le ciel et la mer forment un absolu qui est étouffant, qui le prive d'air comme lui en donne trop, et bouscule dans un sens et dans un autre, Max ne sait plus où il se trouve. Peut-être au final est-ce comme l'horizon ; à perte de vue, les deux ne font que se confondre et deviennent une seule et unique chose. Qu'importe à quel point on essaie de les distinguer, qu'importe les efforts pour en faire deux choses distinctes ; ils forment un tout incassable Max, dans sa nature sauvage, ne désire que casser le lien. Il n'en veut pas. Le Shark dévisage l'homme étranger, l'homme qui amène trop de questions, trop d'émotions - lui qui les gère si mal - et Max ne désire que le faire disparaître pour ne plus ressentir cet amas trop puissant pour l'être hésitant, presque maladroit qu'il est. Le problème vient peut-être de lui, au final. Max est, après tout, un solitaire. Il n'a jamais cherché les liens avec les autre. N'a connu ni mère, ni père, n'a jamais réellement désiré être proche de son grand père, n'a jamais réellement voulu savoir si l'homme était, en réalité, son véritable grand mère. La chose reste encore un mystère aujourd'hui, car il n'a jamais eu les mots. Car il a préféré gronder, serrer des dents et dévisager les gens plutôt qu'apprendre à décrire ce qu'il ressent. La gamine qu'était Nina a pris des années et beaucoup d'acharnement pour se faire une place dans son coeur ; même aujourd'hui, il lui parle encore méchamment malgré lui, incapable d'être doux. Les excuses restent souvent absentes et il baisse les yeux au sol, bête indomptable mais désolée. Elle comprend, la plupart du temps, heureusement.
Mais Andrea ne le connait pas depuis des années. Andrea - qu'importe son nom, qu'importe son histoire, qu'importe sa personne et toutes les merdes - porte le visage d'un père qui, certes, lui fait ressentir quelque chose de puissant, mais que Max ne connait pas. Max n'est pas doué, de toute manière, avec les émotions fortes. Les gens qui l'indiffèrent sont moins successibles d'être blessé par ses mots, sa personne, que ceux qui lui font ressentir des choses.
Et des choses, il en ressent.
Ses doigts tremblent encore et les excuses d'Andrea n'aident en rien à la tension qui l'habite.
Il serre les dents, fort, un gout de fer sur le gout de sa langue, pour ne pas lui cracher au visage, pour ne pas lui hurler de se taire.
Les mots de l'hommes sont légers mais animent beaucoup ; le ciel et la mer se confondent encore plus, se lient si finement qu'ils deviennent quelque chose ne portant aucun nom, encore. Max ne sait pas quoi en penser.
Il ne veut pas y penser.
La fatigue, de plus, habite son corps et n'aide en rien la situation.
Il ne s'éloigne pas et ne détourne pas le regard lorsqu'il parle de nouveau, mais c'est tout comme ; Max ferme les yeux pour ne plus le regarder. C'est trop, tout d'un coup, les paroles sous entendent ce qu'il ne veut pas savoir, ce qu'il essaie d'ignorer car il est incapable de réagir à des émotions tout autre que basiques. Il suffit d'une main contre sa crinière pour le forcer à ouvrir les yeux. Le mouvement est rapide ; il recule la tête légèrement, le regard grand ouvert, quelque chose d'interdit dans l'oeil. Le choc est certainement apparent. L'incertitude tout autant.
Figé, le corps est tendu par le moindre muscle, nerf. Il en est presque douloureux. Tremble terriblement.
- Les mêmes yeux que toi, tu veux dire ouais, qu'il aboie un peu trop brusquement, sans porter attention à ce que ses mots peuvent signifier, avant d'éloigner sa tête légèrement, assez pour que que les doigts quittent ses cheveux, assez pour maintenir une distance entre eux.
Beaucoup de choses.
Ils signifient beaucoup de choses.
Max a beau ne pas vouloir faire face aux émotions qui le prennent par les tripes, il n'est pas de ceux qui se détournent du danger. Il fonce sans réellement penser, parle sans s'attarder aux conséquences, se brule les ailes avant même de savoir voler. Qu'importe. Les gestes sont là, dans tous les cas, et ils sont vifs, brusques, violents. Ils sont l'écho de sa personne, le fantôme opaque de sa timidité, de sa maladresse difficilement visible. Il laisse voir ce qu'il veut bien faire croire.
Sauf peut-être ça, dans ses yeux. Cette chose qui ne le quitte pas totalement ; les larmes qui restent là, ne coulant plus réellement mais miroitant.
Il renifle sans grâce  - un mélange entre l'émoi et la maladie qui ne l'a pas quittée, pas totalement, encore - avant de s'appuyer contre le bureau à défaut de s'éloigner. L'arme repose encore sur la chaise, de l'autre côté, et Max la dévisage une brève seconde.
- Fais moi rire, Andrea  fais moi rire et balance moi ton idée à la con. Impressionne moi.
Les lèvres se tordent en une grimace presque maléfique, légèrement triste, qui s'accorde bizarrement avec l'air que porte son regard.
- Fais moi rire ;  dis moi que t'es mon putain de père, connard. J'adorerais l'entendre. Balance moi des conneries sentimentales, allez. T'en as envie, hein ? Putain ouais, j'peux le lire sur ta gueule.
La violence des mots est là. Elle l'est encore plus, de violente, par les larmes qui, tantôt discrètes, se ramènent de plus belles. Si Max ne portait pas attention à leur présence sur ses joues au début de l'échange, il les essuie vivement, cette fois-ci. Il ne les contrôle toujours pas mais cette fois-ci, elles abordent une puissance qui l'assomme et le Shark se laisse guider par ses émotions comme bien souvent. Il ne les contrôle pas ; elles le contrôlent.
S'il est incapable de cacher la faiblesse qui l'envahit à l'instant, Max répond par la violence. Un crachat envoyé directement sur le visage d'Andrea.
- Me regarde pas comme ça, qu'il hurle presque, suite au geste, avant de bouger rapidement, avant que son corps ne soit violence, comme ses mots, et que l'un de ses poings, celui de métal, ne s'enfonce dans le ventre de l'homme.
Il ne veut pas voir son regard.
À l'intérieur se trouve quelque chose qu'il n'a jamais vu.
Quelque chose de paternel, peut-être.

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Il sait, d'une certaine manière que dans ce genre de situation, il devrait réconforter l'autre, mais il ne le fait pas plus qu'il lui obeït. Son regard reste plongé dans le sien en défi ou peut-être pour lui dire toutes ces choses qu'il n'est pas capable d'avouer à voix haute. Il ne sait pas et ne saura jamais la fin de l'histoire. Les photos ne parlent pas. Ajay se devrait de réagir, d'hurler, de renverser le bureau et de lui demander de sortir, plutôt que de rester là, incapable de dire quoi que ce soit de sensé. Le silence est cruel. Jay aimerait avoir les réponses mais il n'en possède aucune, lui qui déteste l'ignorance. La seule hypothèse, il la déteste peut-être encore plus qu'un immense mensonge. Mais le visage sur la vielle photographie ne lui évoque aucun souvenir, pas dans cette vie là, ni dans aucune autre qu'il puisse se souvenir. Il n'a jamais rencontré cette femme.
Les histoires de Max ne sont pas son problème, ils se connaissent à peine, ils ont échangé un repas, et quelques insultes. Le gosse aux yeux bleus comme les siens n'appartient même pas à son monde et même s'il vivait sur Altéa il y aurait encore un gouffre pour les séparer, même s'il était son père, il resterait un étranger. Rien qui ne vaille la peine de se faire un sang d'encre ; la seule chose qui le lie à lui c'est l'arme qu'il a pointé et son amertume. Pourtant au détour d'un soupir il peut sentir son cœur se serrer comme-ci il s'agissait d'une affaire qui le concernait vraiment, quelque chose de viscéral contre lequel il ne peut vraiment lutter. Comme quand les autres laissent passer les émotions et qu'il se retrouve à partager les peines des membres de son cluster. Avec Bobby il a pu s'assurer que rien ne passerait, mais les autres sont trop loin pour avoir ce genre de discussion et Ajay reste silencieux. Parfois il doute de leurs prénoms, il préférait qu'ils n'aient jamais existé. Il doit l'avoir volé à quelqu'un, ce sentiment de paternité à la con. Parler à des fantômes et des gens imaginaires. Il ne gère pas ce genre de problèmes en général, il ne gère par les peines des autres, ni leurs états d'âme. Il n'a pas l'habitude d'offrir son épaule pour pleurer, les gens qui pleurent devant lui le font à genoux, ils implorent sa pitié, par sa faute. Ça l'est toujours. A croire que le malheur dans le monde est forcément de sa faute, qu'il a buté de sang froid les pères de tous les orphelins. En commençant par le sien.
S'il y a une chose qu'il ne sait pas gérer plus que toutes les autres ce sont les larmes.
Des larmes sincères, qu'elles soient de colère ou de tristesse, les larmes agissent comme de l'eau bénite, elle chasse le démon qui s'est reposé sur ses épaules ; comme un amnésique qui retrouve la mémoire dans un flash, bons souvenirs. Dans ses bons souvenirs, Jay a toujours voulu d'un enfant. Il lui suffirait de tendre la main et de lui dire ce qu'il veut entendre, ou ce qu'il redoute, les mots sont facilement interchangeables, ils se plient à la volonté des hommes. Il n'a qu'à lui faire croire n'importe quoi et faire de Max le fiston prodige qui est resté dans ses projets, au placard. Et après ? il ne pourra rien lui offrir d'autres que plus de peine. Ajay n'a pas envie de s'approcher et de s'engager auprès de personnes qui finiront par partir. Il n'a jamais été bon en adieux, il ne connait pas les au revoir. Ceux qui partent ne reviennent jamais, ils vont dans des contrées dans lesquelles mêmes ses rêves ne veulent pas l'emmener.
Non, je ne suis pas ton père et j'ai encore moins envie de m'emmerder avec des conneries sentimentales. On devait être jumeaux, quelque chose comme ça. C'est pas de chance.  
Ajay est fatigué d'être sentimental et de devoir aux gens des émotions qu'il n'a pas envie de ressentir. La peine, les regrets et les moments éphémères.  Il en assez de lui même. Assez de tout. Le ciel s'est écroulé sur sa tête, dans ses yeux l'orage s'affronte avec le calme paisible de l'océan. Il ignore ce qu'il veut lui dire, de féroce et de  tendre. Max a mal choisi son jour et ses mots, Jay n'a pas de patience. Andrea encore moins. Il n'a pas le temps de d'attendre, de tourner autour du pot pendant des heures encore, à essayer de débattre sur sa légitimité. Sur sa potentiellement implication dans le meurtre d'un inconnu. Sur un inconnu qui lui ressemble comme deux gouttes d'eau, mais qui n'a rien à voir avec lui.
Si tu es venu pour me tuer tu n'as pas besoin de te trouver une excuse,
je t'en prie. .
Il peut le comprendre, sans accepter totalement. Il a voulu venger sa mère, lui aussi, des années trop tard. La vengeance est la seule chose qui apaise, ceux qui prétendent le contraire ont juste peur d'affronter les conséquences. D'apprécier la sensation. Dans le cas contraire, rentre chez toi et oublie cette histoire. Ton père est mort. Je suis désolé.  Mais tu ne retrouveras sans doute jamais le coupable. Ça fait combien de temps maintenant ? Tu n'as même pas une seule piste.
La situation est comme un miroir qui lui renvoie sa propre incapacité. Sauf qu'il n'a pas eu la chance de retrouver sa mère dans le reflet d'une autre. Elle est resté dans ses souvenirs, jusqu’à ce qu'il finisse par oublier son visage.
Ajay s'est renfermé sur lui même, passé la révélation.

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Les larmes coulent pour les jours où elles n'ont pas pu le faire, bien que Maxens ne peut pas imaginer un moment avoir ressenti une tristesse similaire. Le sentiment m'accable, l'étouffe. Il est envahissant, comme tout ceux qui le traversent. Il se glisse dans le moindre recoin de son être comme de la lave s'écoulant d'un volcan, ne laissant la chance à rien ni personne. Peut-être est-ce le cas. Peut-être est-il est feu, à l'instant. Sa peau envahie par des milliers de brûlures qu'il ne peut voir mais qui sont présentes, pourtant. Il ne sait réellement ; le Shark peut simplement sentir le sentiment qui s'empare de son être et qui ne prend aucun répit. Ses doigts tremblent. Contre son menton, le reste du crachat pend sans grâce mais qu'importe, avec les larmes, il n'offre pas un tableau des plus beaux. Qu'importe. Max est trop en colère contre lui-même et par défaut, contre Andrea, pour s'attarder à la chose. S'il a essuyé ses larmes une fois, il ne le fait plus. Elles coulent et lui brûlent la chair comme l'intérieur et il les laisse faire. Il ne ferme pas les yeux et ne détourne pas le regard, non plus. Max ne se défile pas face à ses sentiments, car aux élans qui le prennent, qu'importe la gêne qui peut planer dans ses veines et ce besoin d'être ailleurs. Il sait que s'il détournait ses traits pour cacher ce qui s'y trouve, sa fierté en prendrait un coup. Les dents restent serrées et les insultes s'étouffent à même sa gorge. Il n'est pas habitué de réfléchir longuement, et les pensées se confondent si fort qu'il ne dit rien. Ses yeux restent posés sur les traits de l'homme et il ne fait que ressentir. La colère étouffante. L'espoir maigre mais présente. Le tremblement trop grand. Il ne comprend réellement, méprise précisément, cette part de lui même qui désire une chose qu'il n'a jamais réellement connu. Il n'a pas besoin de lien forcé. Il n'a pas de cluster comme plusieurs peuvent parler. Il n'a pas de jumeau, pas de vide dans son coeur, pas du genre du moins, à combler. Il n'a qu'une marque contre son bras qu'il devait peut-être protéger et qui a fini massacré face à ses propres conneries et qui le nargue trop souvent, bleu sur blanc, perdue sous le métal de son bras, maintenant. Dans sa mémoire, les lignes sont encore présentes mais disparaissent doucement. La seule attache qu'il possède sans pouvoir s'en défaire, et il a réussi à la détruire sans réellement le vouloir.
Alors pourquoi cet espoir face à cet homme ? Il ne le connait pas. Sauf les repas qu'il lui a préparé et les mots alcoolisés échangés, il ne connait rien de lui. Deux prénoms dont aucun qui n'est réel. Un visage qu'il dévisage à l'instant et qui, malgré ses paroles, ne lui appartient même pas. Max rêve d'y écraser une balle ou ses poings mais ne peut le faire ; quelque chose dans son regard l'a appelé il y a des mois maintenant et la photographie est une explication.
Il serre des dents plus fort, le fer à la gueule, la tête qui bourdonne. Peut-être devrait-il tirer dans sa propre tête pour faire taire ses pensées. Il savait bien qu'il avait une bonne raison pour ne pas penser trop longuement aux sentiments. Ils sont ennuyants. Il ne s'est jamais posé pour penser à ce qu'il ressent précisément pour Nina, pour Naora ou encore, pour Scar, Paul ou Sami. Il s'est toujours contenté d'être.
À croire que l'arrivé d'un pleurnichard dans sa vie a mis des larmes dans ses yeux.
Il fronce des sourcils, à peine, à se demander pourquoi il pense à ce moment précis à Sasha, avant de lever les yeux vers l'homme qui parle de nouveau. Le mot jumeau tombe et ses lippes se tordent en une grimace amusée. Il baisse la tête, assurément, et la secoue brièvement. Ses épaules tressautent sous le rire qui le traverse et il finit par regarder sur le côté, fixant le vide, emmerdé profondément par le destin ou la vie ou Dieu, qu'importe. Il les emmerde tous pour lui offrir une merde aussi profonde.
- C'est bien ma chance, qu'il marmonne entre ses lèvres, avant d'essuyer son menton de la bave qui s'y trouve encore. De ses yeux, les larmes se sont calmés. Elles ne sont pas assez nombreuses pour chialer longtemps. Max est, après tout, brisé. Qui te voudrait comme père, de toute manière ?
Il prend le temps de contourner le bureau de nouveau, pour retourner à la chaise et à l'arme, par la même occasion. Le revolver effleure ses doigts au même instant où Andrea parle de nouveau et Max marque un temps d'arrêt pour tourner son regard vers lui. Dans le ciel, les nuages sont noirs et le tonnerre gronde mais si l'on observe attentivement, le vent semble les pousser au loin. La tempête commence-t-elle donc à se calmer ? Personne ne sait.
- Garde ta merde pour toi, qu'il finit par aboyer, lorsqu'il se tait enfin. Ses doigts enlacent l'arme lentement. J'vais pas abandonner, qu'il se surprend à ajouter, lui qui n'a jamais pensé à son père, à sa mère, ou même au vieux, depuis leurs morts. Ils sont morts ; il ne peut rien changer à la chose. À quoi bon les pleurer. À quoi bon les venger.
L'arme finit à sa ceinture sans tirer aucune balle. Ses doigts tremblent encore mais le mouvement est plus lent. Son ventre, lui, après toute cette agitation, revendique enfin ses droits et hurle sa faim. La mâchoire se braque. Max ne dit rien.
- J'suis presque certain qu'ils ont buté Malik aussi, ces connards. Si ça s'trouve, le vieux avait des infos sur eux, dans ses carnets. Tu veux savoir connaître tout sur les mondes, non ? qu'il finit par dire, plutôt, le regard posé sur lui, avant d'enfouir sa main dans son manteau. L'instant suivant, le carnet échoue contre le bureau, usé et trop épais, emplit de nombreuses feuilles supplémentaires, toutes noircies. Y'a tout, là. Les corbeaux ; c'est un truc qui revient souvent. Ça doit être leur groupe, ou j'sais pas. Si ce gars - il ne dit pas son père, il n'a jamais eu de père, l'homme est mort avant même qu'il ne puisse se souvenir de son visage - était ton jumeau cosmique, c'est une merde qui doit te bousiller plus qu'moi.
Ses mains s'écrasent contre le meuble et il le toise un moment avant de s'asseoir une nouvelle fois. Sur ses joues, les larmes sont sèches. Contre les pages du carnet qu'il ouvre, ses doigts ne tremblent plus autant. Il s'arrête sur une page remplie des mots tremblants de Malik, l'une des dernières qu'il a rempli.
- Tu veux pas ta vengeance ? qu'il dit alors qu'au milieu de la page, noir sur blanc, un nom écrit en gras.
Ajay.
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Ajay attend. Il attend que Max s'en aille, qu'il foute le camp et ne remettre plus jamais un pied dans son restaurant. Il espère sincèrement le voir partir, même si une part de lui veut le voir rester, pour des raisons qui ne le concernent que lui. C'est la seule chose qu'il demande et il en implore les cieux ; il ne peut rien faire d'autre que subir la colère et la douleur de requin. Il est spectateur. Il l'observe craquer comme une coquille qui souffre, qui fait tomber la carapace et se montre vulnérable contre son gré. Dans cette position, il est facile de le blesser et de briser un peu plus son coeur. Le King n'est rien pour lui et ne peut rien pour lui. Il préfère se retrouver seul avec sa peine et les révélations qui lui tombent dessus, plutôt que devoir se mettre en scène devant le garçon. Lui non plus n'a pas besoin de faire tomber le masque, il ne sait même pas ce qui se cache derrière. Certains soirs, il ose à peine passer devant un miroir par peur d'y voir ce qui se cache. Derrière les yeux bleus. Qui est-il pour lui de toute façon ? Le fils de son jumeau cosmique, c'est ce que Aquila lui expliquerait sans doute. Dans les faits, rien de plus. Pas d'attache, juste un visage qui lui rappelle peut-être quelqu'un, comme le fantôme d'un souvenir. Mais il n'est pas souvenir, il n'appartient pas à sa vie et n'a rien à lui apporter. Il n'est pas son père et ne le sera, il ne peut pas reprendre le rôle d'un homme qui n'existe même plus. En étudiant les preuves, en émettant des hypothèses et en philosophant sur l'ironie de la vie et du destin, il pourrait en arriver à la conclusion qu'il devrait prendre soin de lui. Le prendre dans ses bras. Le King se décide enfin à sortir de son inertie.
- Qui te voudrait comme père, de toute manière ?
Les dents grincent. Max a frappé au bon endroit et  Jay ne peut que lui offrir la satisfaction de voir son visage se décomposer Visiblement touché par ses mots poisons. L'espace d'un instant la mine est sombre, grave, puis il repasse à l'insensibilité qui lui est habituelle. Il se fait une raison et prend les choses avec raison. De toute façon, comment pourrait-il être un bon père avec sa vie et l'éducation qu'il a reçu ? Max n'est pas méchant, il constate juste quelque chose d'évident, qui n'échappe à personne sauf au principal concerné. Son père était une ombre constamment dressée sur son chemin qui a cessé de le regarder quand il a lâché Paracelse. Il aurait pu devenir quelqu'un à ses yeux et encore, ça n'aurait jamais été assez - une autre vie, un autre mensonge. Il n'aurait pas pu devenir Ajay, seulement une copie trop heureuse, trop de roses et de paillettes. L'idéal lui échappe. Le King a passé sa vie à essayer de s'affirmer en temps que personne et tout ce qu'il a trouvé c'est un profond dégoût pour sa personne. Il ne s'aime que quand il est roi et qu'il écrase les autres comme on l'a écrasé. Il ne fait que reproduire les schémas qu'on lui a montré fièrement avec parfois, la douceur de la mère qui ressort, quand il s'émeut pour certains de ses enfants d'infortune. On se réfère à lui comme un dieu père, il n'est pas bon, ni juste, mais sa justice est implacable. Il n'a pas d'enfants mais des fidèles. Il se contente de ce qu'il a. Personne ne voudrait de Max comme fils non plus. D'un requin qui depuis qu'il a goutté le sang, se tape aux barreaux de sa cage.
Je ne crois pas qu'on voulait de toi comme fils non plus. Tant mieux.
Ça nous fait un point commun.  

La méchanceté est gratuite, teintée d'ironie et d'une proposition sous entendue. Il renonce. Il arrête de luter, écoute l'oreille attentive qu'un autre poids lui tombe dessus. Ajay cligne des yeux quand Malik est évoqué. Fronce les sourcils et cherche dans sa mémoire pourquoi ce prénom lui est tant familier. Il s'étonne de trouver, tant l'anecdote remonte à des années. Lointaines et perdues, des années où il n'était encore roi de rien. A l'époque, sa mère venait juste de mourir, ou pas. Il ne sait plus, tout est très vague et embrumé là dedans, il y a le parfum des lilas au milieu qui le guide à travers ses mémoires. Il errait encore comme un spectre, dans les quartiers huppés de Cosmopolis. C'est peut-être Nameha qui lui a présenté le vieil homme - il lui a toujours semblé, qu'il était vieux même dans sa jeunesse. Un sage, qui n'a jamais cessé de porter le poids de toutes ses vies sur son visage. Le premier homme à lui avoir parlé d'univers et de possibilités, alors qu'il était encore jeune et con. Il a songé, très sérieusement et le suivre. A écouter ce qu'il avait à dire. Il était perdu, sans avenir, il aurait accepté n'importe quoi et l'a d'ailleurs fait. Il a préféré suivre sa meilleure amie dans un tout autre enfer. Visiblement, ça lui épargné quelques années. Il serait peut-être morts avec eux. Les corbeaux. Au lieu de ça, il est devenu tout autre chose.
Non il est mort avec eux. Il est mort avec l'homme de la photo. Qui lui a volé sa vie et son bonheur. Ses sourires, ses rires. Il se souvient d'époque sombre où elle devait le ramasser à la petite cuillère, les restes. Ce n'était pas de sa faute. Il n'a jamais été malade. Ni responsable de la majeure partie des insécurités. Il doit tout ça à un homme qu'il ne connait pas et ne connaîtra jamais. Mais qui visiblement, le connaissait.
Ces gens ont fait de ma vie un enfer en tuant ton père. Les pensées et les mots se confondent. Comment mon nom s'est retrouvé là dedans ? Ajay se fait appeler Jay depuis si longtemps qu'il reste parfois curieux devant son véritablement prénom. C'est une stupide lubie, mais il la protège. Il se sent plus en sécurité. Il a l’impression de protéger ce qu'il reste de la bonne personne, même si parfois, tous les monstres se confondent en un seul. Jay attrape le carnet à toute vitesse et une lettre encore cachetée tombe par terre. Il ne lui accorde d'abord, pas d'intérêt. il dévore les pages noircies. Je connais Malik. Je l'ai déjà rencontré, je crois, il y a très longtemps.
Ça me dit quelque chose bon sang, j'arrive pas à me souvenir !
Il est mort, alors. Tous les gens de son passés sont mort. Il en est presque déçu et il ne sait même pas pourquoi. Mais une chose est sure.
Il ne veut pas voir ceux de son futur mourir ainsi.
Les pages défilent devant ses yeux, des informations, des endroits, l'emplacement du portail de Gali. Il a torturé des gens pour avoir tout ça. Et les réponses sont en face de lui. C'est son  - non  - Max qui connait toutes les réponses. Comment ? C'est pas possible. C'est une blague c'est ça ? T'es certains qu'il était pas un peu déluré ton Malik ? Comment il sait, comment ? Sa voix se brise. Il ne sait même pas pourquoi, toutes ces émotions remontent. D'un coup, d'un seul. Le King repose le carnet et se penche pour ramasser la lettre qu'il tend à Max. Et ça, c'est quoi ?
Comme effrayé, par ce qu'il pourrait découvrir.


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Si les larmes sont sèches sur ses joues et que son nez est, pour une fois, remplie de morve pour une toute autre raison que la maladie, Max ne s'étonne pas du changement brusque de la situation. Les battements de son coeur sont certes toujours affolés mais ils se calment lentement et son esprit est passé à autre chose. La colère a éclaté, la pluie a inondé, les éclairs sont tombés. Le pire est passé. Les émotions du blond sont certes souvent intenses mais ne durent jamais longtemps. La chose peut être vu de diverses manières, autant bonnes que mauvaises, mais le chien fou accepte l'intensité qui le définie et est presque heureux de la posséder. Il sait que certaines personnes peuvent passer des années à être ronger par un sentiment sans pouvoir l'exprimer et finissent par se noyer et en mourir. Il ne comprend pas réellement comment ils peuvent faire pour supporter la chose aussi longtemps. Il en sait pas gérer ses émotions ; il les laisse seulement déborder dès qu'elles sont grandes et en règle générale, elles ne sont pas petites lorsqu'elles apparaissent. La chose le rend certes indomptable et imprévisible, mais les remords qu'il possède ne sont pas en conséquence de choses qu'il aurait du faire ou dire, mais plutôt ceux qu'il a fait et dit. Le vieux avait cette manière de dire qu'il valait mieux demander pardon que permission. Qu'il vaut mieux avoir des remords que des regrets. Ces phrases à deux balles ne s'appliquent peut-être pas à la chose, Max le sait parfaitement, mais il s'imagine que c'est exactement ce que l'homme voulait dire, lorsqu'il lui disait une connerie de la sorte. À sa manière étrange, peut-être voulait-il montrer à Max qu'il l'acceptait comme il était. C'est une chose qu'il remarque un peu plus depuis sa mort, lui qui le fuyait tellement lorsque l'homme était en vie. Il lui arrive parfois de se dire que sa seule erreur a été de s'éloigner de lui. Il serait idiot de nier l'affection ressentie pour le vieillard ; il était, après tout, presque son père.
Mais Max n'est pas forcément sentimental et ne se laisse pas envahir par la niaiserie de la chose. Il se contente de renifler et de parler de faits, d'ignorer la remarque d'Andrea, assez similaire à la sienne. Il ne s'indigne par car il n'a aucune raison de l'être. Il n'a jamais été un fils. Il est donc logique que personne ne désire de lui en tant que fils. Il lui adresse un regard noir pour la forme et si son bras se tend brusquement lorsque Andrea désire s'emparer du carnet pour y lire ce qui s'y trouve, il stoppe son mouvement à mi chemin et le laisse lire, les dents serrés.
Les sourcils se froncent affreusement alors que l'homme parle de son prénom.
- De quoi tu parles ? C'est écrit Ajay, pas Jay. Ni Andrea. Quoi ? tu m'as menti sur tes deux prénoms, aussi ? qu'il aboie plus fort qu'il ne le faut, tente encore une fois de lui arracher le carnet des doigts mais l'autre fait de même, plus vite que lui, et il se retrouve les mains vides. Les dents se serrent une nouvelle fois. You're a fucking liar. J'te dis mon gars, j'te montre ça mais t'es mieux de garder tes saletés de mensonges pour toi à l'avenir. On peut s'faire buter pour ces conneries.
Cette fois-ci, il ne se gêne pas pour se redresser et poser ses coudes contre la table, sa chevelure touchant certainement la sienne, pour essayer de lire ce qu'il voit également. Il ne connait pas réellement le carnet. Il ne l'a lu que quelques heures avant que la photo ne s'en échappe, mais ce qu'il a pu lire est gravé à sa mémoire et il ne l'oubliera pas.
- Malik était mon grand père, qu'il lui dit en espérant que peut-être, les paroles l'aideront à se souvenir de quelque chose, n'importe quoi. Il est mort en 2016, en octobre. Les flics ont dit que c'était une overdose à cause de ses médocs mais c'est de la connerie. C'est eux.
Il serre les dents lorsqu'Ajay ? demande si le vieux était déluré. Il serre son poing également, contient durement l'envie de lui coller au visage. Le vieux était fou, certes, mais il ne laisse pas les autres dire des choses du genre à son sujet. Et depuis sa mort, Max commence à douter de sa folie. Il se demande parfois s'il n'était pas plutôt un génie.
- j'sais pas, merde. J'sais pas, okay ? il m'a jamais parlé de ces merdes là. la seule chose qu'il m'a jamais dit, c'est de toujours cacher mon timer sans même expliquer d'où venait ce truc, qu'il rage malgré lui, même lui à la recherche de réponses, lui même perturbé depuis des mois maintenant, à propos de toute cette histoire. Il croyait avoir un certain contrôle depuis un moment. Mais la découverte du second carnet crée de nouvelles questions et les réponses ne se dévoilent pas assez rapidement à son goût. Il n'est pas patient. Et ces histoires sur les corbeaux et sur ces agents tuant les gens ne l'enchantent pas. Il se souvient de toutes les fois où il s'est cru suivi et n'ose pas réellement se demander si, lui aussi, ils l'ont trouvés. Ajay l'aide à sortir de ses pensées en lui tendant une lettre. Max le dévisage un instant, les lèvres serrées, avant de la prendre. Il lui faut un moment avant de l'ouvrir et s'il le fait, c'est avec une certaine douceur qu'il ne se connait pas.
La première chose qu'il voit, ce sont les gouttes de sang. Brunies les années, mais présentes. Ses pupilles s'affolent et sa gorge se serre et lui faut un moment avant qu'il ne parvienne à lire les premiers mots.
- C'est pour toi, qu'il gronde, la voix basse, les doigts serrées contre le papier usé par les années. Salut Ajay, qu'il commence après un raclement de gorge, levant les yeux une seconde pour dévisager le King, inspirant doucement, avant de continuer. La voix est solide même si elle tremble légèrement. Est-ce que c'est nul, si je commence cette lettre avec un désolé ? Ça fait une bonne dizaine de fois que je la recommence en vrai, et je trouve jamais les bons mots à te dire. J'y ai pensé longtemps, pourtant. Ça fait des années que j'essaie de te trouver, de te retrouver. J'te sens avec moi tout le temps mais tu t'évades un peu plus à chaque année et c'est un truc qui me fait profondément peur. Est-ce que tu vas bien ? Est-ce qu'il y a un problème ? J'espère que tout va bien. Je l'espère sincèrement. Je sais qu'on connait rien l'un de l'autre, peut-être que tu connais rien de mon existence, mais j'espère réellement que tu vas bien et que tu es heureux. - Et Max s'arrête, la gorge nouée. Il lui faut tousser un moment avant de pouvoir continuer, les doigts serrées contre le papier, les yeux étonnement clairs. Il n'ose pas regarder Ajay, cette fois-ci. C'est peut-être naif. Après tout, j'ai ce sentiment, non ? Tu t'éloignes. Je doute que ce soit réellement de moi. De toi-même, peut-être ? Je ne suis pas idiot au point de dire que je peux te comprendre, que je te connais. C'est faux. J'aimerais pourtant. Peut-être que je pourrais t'aider, qu'importe tes problèmes. Même si je souhaite de tout mon coeur qu'ils n'existent pas. Je te souhaite réellement d'être heureux. Dans mon cas, je le suis. Mi - La voix tombe depuis quelques mots, mais brise honteusement face au prénom de sa mère. Max serre les dents une seconde, renifle brusquement et continue. Mina m'apporte un bonheur que je n'ai jamais espéré et Max- Maxens... il est merveilleux. Il n'a que quelques mois, encore, et il ne parle pas encore. J'ose croire qu'il parvient à dire quelque chose qui est assez similaire à p-papa, mais Mina croit qu'il se plaint plus qu'autre chose. Qu'importe ; je préfère me fier à ma théorie. J'ai p-peur de les p-perdre, tu sais ?- putain de merde -  J'ai horriblement peur de les perdre, un peu plus à chaque bonheur. Je ferais n'importe quoi, pour eux. N'importe quoi. Connais-tu ce sentiment ? Il est horrible, mais j'espère que tu le connais. C'est le meilleur des sentiments. Peu importe s'il me fait mal ; je l'accueille complètement, pour eux. Je suis désolé, tu sais. - La voix se casse. Les mots ne sont pas pour lui. Et pourtant, le désolé hurle et se dirige au fond de son coeur, comme si, au travers d'une lettre vieille de presque trente ans, son père s'excuse de ne plus être là, pour lui - J'essaie de te trouver depuis des mois, maintenant, mais tu n'es pas sur Néphède et je doute également que tu sois sur Sigan. La terre ? Ou Altea ? Les possibilités sont tellement nombreuses. J'aimerais que tu arrêtes de t'éloigner de la sorte. J'ai peur de te perdre.- un reniflement, lourd -  Je suis désolé ; j'ai peur de ne pas te trouver à temps. Mina se plait à dire que je veux sauver tout le monde. C'est peut-être la vérité. Mais tu n'es pas tout le monde. Tu es une part de moi-même. Une part de Maxens, par ... - Il s'arrête brusquement, sans sanglot, l'oeil allant vers Ajay pour la première fois depuis le début de la lettre. L'expression est calme, qu'importe les larmes qui coulent de nouveau, silencieuses, et la morve également. Le contact ne dure qu'une seconde, avant qu'il ne baisse les yeux de nouveau. Il continue un peu plus bas malgré lui. - par la même occasion. Il a besoin de toi. Si quelque chose m'arrive, j'aimerais que tu sois là pour lui. - Un rire quitte ses lèvres, ironique, sans qu'il ne puisse le retenir. - J'aimerais que tu sois avec nous. Je suis désolé. J'ai l'impression que cette lettre ne va dans aucun sens. Peut-être que je la recommencerais comme j'ai fait avec les autres. Je ne sais pas encore. Je profite que Mina soit partie avec le petit faire les courses pour tenter une nouvelle fois. Elle commence à en avoir marre de me voir t'écrire autant, elle est jalouse, je crois. Elle est merveilleuse, elle ne devrait pas l'être. Je crois qu'elle arrive, j'entends la porte d'entrée. Je t'écrirais peut-être une autre lettre. Je ne sais pas encore. Mais attends moi, d'accord ? Je te trouverais. Qu'importe le temps que cela me prendra. Je te trouverais et j'espère de tout mon coeur que tu me laisseras le faire. Je meurs d'envie de te connaître. Qu'ils te connaissent aussi. Olivier, ton frère qui te souhaite le me  -
La voix se coupe brusquement pour ne pas reprendre. La lettre est terminée. Inachevée sur un mot qui n'est même pas complété. Les doigts bioniques de Max serrent fort, si fort, qu'il déchire légèrement le coin de la feuille. Il la pose sur la table avant de la briser encore plus. Il ne regarde pas Ajay.
- Il a jamais eu l'temps finir votre lettre à la con. Ils l'ont tué avant, qu'il dit alors qu'il essuie du revers de sa manche la morve et ses larmes, la haine dans le coeur.
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So tell me what you want to hear

Ajay a imaginé son jumeau cosmique d'une certaine manière, qui reflétait la vérité qu'il voulait voir et entendre. Il ne l'a pas imaginé comme un frère, mais comme une erreur, quelqu'un qui lui aurait volé sa place et son apparence. Il fallait que ce soit un imposteur, une personne qui lui apporterait forcément du négatif, une personne qu n'aurait rien à faire dans sa vie et qu'il devrait éliminer. Comme de la vermine, du lierre qui envahit la façade d'une bâtisse jusqu'à la faire craquer. Pourtant, parfois, la pierre et la nature finissent pas s'apprivoiser et vivre en  harmonie. Ajay n'est pas fait de pierre, ni de glac,e il est fait d'un métal chaud et brûlant, sortant d'un four et forgé à la forme d'une pointe. Tout ce qui s'approche, finit par se piquer. Une roses aux épines d'étain, comme celle placardée sur son torse. Il ne laisse même pas les élus de son âme s'approcher et Gali, Gali lui semble être un oasis dans le désert qu'il traverse depuis la mort de Nameha. Et si ce n'était qu'une illusion ? Si tout ça, n'était juste, qu'une grande supercherie. Il ne s'est pas douté un instant, que l'homme pourrait être bon, qu'ils auraient pu s'entendre et partager autre chose que de la haine. Sans doute car,  l'époque où le King y a réfléchi, il ne voyait pas plus loin que le bout de la haine qu'il avait contre lui, contre les autres et contre la vie. La colère. Jay n'est que colère, Andréa n'est que colère et même dans les questions d'Amon il y a de la colère. Il ne connaît pas la paix, elle le tuerait à n'en pas douter. Elle rendrait son coeur tendre et friable.
La paix, il ne pourra plus jamais la trouver, car la paix est morte, si proche et si lointaine. Elle était à quelques mètres de lui, dans un monde différent, dans un autre univers. Ajay n'a jamais cherché son jumeau - Oliver - le père de Max. Et ça ne lui a pas traversé l'esprit que l'autre, l'ait cherché. Qu'a t-il imaginé ?
Il aurait sans doute été déçu de la vérité. Qu'elle idée avait t-il de lui ? La boule dans sa gorge enfle à un point où il ne peut plus retenir les larmes, tant l'horreur de la révélation le frappe. Son âme soeur, méritait de vivre. Il aurait du mourir à sa place. Oliver aurait du vivre, pour Max, pour sa femme, pour tout ce qu'il avait crée. Mais c'est lui qui lui a survécu, à un prix terrible, pour n'être rien qu'un criminel. Les gouttes dévalent ses joues, grosses et salées. Elles inondent son paysage. Pourtant, dehors il ne pleut pas pour cacher sa peine. Il doit l'affronter seule et l'assumer, comme l'homme fier qu'il est. Il n'a pas son masque, pas son costume. Il n'est pas le King, il n'est qu'un homme. Ajay s'en veut d'avoir menti, mais il ne pouvait pas faire autrement. Pour écouter Max, il retourne dans son fauteuil, les mains sur les accoudoirs agrippent le cuir. Et il ferme les yeux. Il imagine. Oliver sur la photo prendre vie, un sourire radieux, les cheveux un peu plus longs que les siens. Quand il était jeune. Quand il était envie.
- Est-ce que tu vas bien ? Est-ce qu'il y a un problème ? J'espère que tout va bien. Je l'espère sincèrement. Je sais qu'on connait rien l'un de l'autre, peut-être que tu connais rien de mon existence, mais j'espère réellement que tu vas bien et que tu es heureux.
Son coeur éclate en échardes. Pendant toutes ces années, il a rêvé que quelqu'un s'inquiète pour lui, qu'on lui pose la question. Que sa ère revienne d'au delà pour le prendre dans ses bras et lui assurer que tout ira bien. Qu'il va s'en sortir. Car ça ne va pas, tout va mal, car il est toujours perdu, car il se noie dans l'alcool et l'ambition pour ne pas avoir à regarder le vide béant qu'est son existence. Qu'il essaye de ne pas y penser pour ne pas non plus, constater son échec à reprendre les choses en main. Il est allé trop loin pour faire demi-tour, il est allé si loin qu'il s'est égaré. Parce qu'il n'est pas heureux, et qu'il a peur de ne plus jamais l'être. Qu'il n'ose pas y croire quand il croise le sourire de Gali, ou qu'il rigole en repensant à Max, quand il mange chez Bobby même s'il déteste ses burgers. Parce qu'à chaque instant de sa vie, il a peur que tout ce bonheur disparaisse, sans laisser de tracer, ni d'explications. Ni de lettres, ni de cendres. Olivier est mort et avec lui est mort tout ce qu'il y avait de bon en Ajay.
Il respire bruyamment, à force d'étouffer les sanglots, son souffle se saccade. C'est là qu'il sait qu'il pleure vraiment. Les bris de voix de Max, sont encore plus déchirants. Il a perdu son père. Et Ajay a perdu un frère qu'il n'a jamais connu, mais qui rêvait de lui. D'un homme qui n'existe déjà plus. Tout ces sentiments reviennent, remontent à la surface. Il a toujours désiré être père et maintenant, il pense saisir pourquoi. D'où lui vient cet amour paternel sorti de nulle part, qu'il désire donner alors qu'il ne l'a jamais reçu. Il repense, à toutes les fois où il se sentait capable de tout. Sans rien faire. Qu'à t(il communiqué à Olivier sinon de la tristesse ? Il était déjà loin à l'époque. Perdu dans ses identités volées. Si seulement il avait écouté.
Si seulement il avait suivi Malik.
Si seulement -
Arrête ça. Mais Max continue. Le King n'arrive pas à donner d'ordre. Il supplie. Il attend la fin qui n'arrive jamais. Car Olivier est mort avant d'avoir eu le temps de l'achever. Ajay sourit tristement. Ils sont morts tous les deux.
Le King détourne le regard. Il doit des explications. Il doit beaucoup de choses. Mais ne sait pas comment donner. De loin, il voit distinctement les tâches de sang sur la feuille. C'est celui d'Olivier, il en est sur. Celui de son frère. Son jumeau. Une moitié, perdue à jamais. L'homme qu'il ne sera plus. Il - Je t'ai menti, parce que je mens à tout le monde sur qui je suis. Parce que je ne sais pas qui je suis. Parce que je me déteste. Il pensait que dire son prénom à Gali le délivrerai de 50 ans de mensonges.Il était particulièrement naïf. Il n'a plus peur maintenant.Il est prêt. Max peut même le tuer s'il veut.
Il n'est plus en état de luter, contre quoi que ce soit. Surtout pas contre lui-même.  Parce que je suis vraiment un connard. Personne ne voudrait de moi comme père. Ni comme ami. Ni comme rien du tout. Peut-être que s'il serre assez fort, il pourra arracher le cuir du fauteuil. J'ai cru, pendant toute ma vie que j'étais seul....   Ses mots se perdent. Il ne parle plus d'Olivier, ni de Max. Il parle de lui. D'une confidence. De cet instinct,
de cette question en suspend. Je ne savais pas pourquoi j'étais comme ça, dans cet état, triste et minable et égoïste... et maintenant.... maintenant je  sais.  Il s'arrête pour laisser passer les larmes, de longs sanglots qui résonnent dans la pièce presque vide, dénuée de toute émotion. Ni cadre au tableau ni décoration superflu. Le bureau est comme son propriétaire, vide. Je le détestais du plus profond de mon coeur sans le connaître, juste parce qu'il existait...mais maintenant.... je voulais juste avoir un frère, un fils, une famille...
Mais.
Et j'ai tout raté.


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