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 fleeting dreams.

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MessageSujet: fleeting dreams.   fleeting dreams. EmptyMer 7 Mar - 0:17



Tamina Vanzetti était de mauvaise humeur. Elle enchaînait ses paquets de clope comme un ivrogne enchaînait les bouteilles de whisky. Vérifiait constamment son téléphone sans savoir quoi trouver. Yasmeen ne lui envoyait déjà pas des messages quand elle était présente. Ce n’était pas lorsqu’elle était portée disparue que subitement elle enverrait un petit cc sa va ? sorti de nulle part. Le pourrait-elle, par ailleurs. Était-elle vivante. Décédée. Kidnappée. Partie de son plein gré. Avancer dans le flou n’était pas quelque chose qui plaisait à la jeune femme. Par habitude que sa mère lui trace le chemin. Et que dernièrement elle prenne contrôle de tout. Dans un monde où même le temps était maîtrisé des Hommes, Tamina ne supportait plus l’inconnu. Marcher les deux pieds dans la boue, évoluer au milieu des marécages et des bêtes toxiques que constituait sa famille lui était préférable. Elle savait où elle allait. Nulle part. C’était bien le problème, mais elle savait où il se trouvait, ce foutu problème. Là, rien.
Le néant.

Sharzad déambulait, sifflotant des mélodies entraînantes dont son aînée n’avait jamais entendu la moindre note. Elle fulminait. Entendait sa génitrice parler de cadeau d’anniversaire et étouffait l’envie de lui coller ses phalanges dans ses dents parfaites. D’abord son frère, maintenant sa cousine. Tamina éprouvait comme une envie de d’encelluler sa soeur et son frère. De poster une tonne d’androïdes de gardes autour d’eux en attendant d’être formée aux arts martiaux plus durement qu’un soldat de première classe.
Expirant la bouffée de nicotine, ses doigts remirent en place ses longs cheveux pendant devant son visage. Elle se massa les tempes en se désintéressant des cendres qui s’étalaient sur ses cuisses. Assise au salon dans la villa de sa mère, Tamina alternait entre cigarette et bâtonnet de carottes. Anxieuse. Un amas de cendres s’était formé sur son pantalon, ses longues jambes croisées sur la table basse. Elle était plus souvent dans la grande demeure de sa mère que dans son propre appartement. Prix à payer pour la reprise de la télé réalité. Prix qu’elle n’aimait pas payer, par ailleurs. Le visage de sa mère l’insupportait de plus en plus malgré l’amour qu’elle lui portait. À l’inverse, le visage de sa soeur la tordait de tristesse mais ses vieilles habitudes la faisaient la rejeter plus que de raison.  Je t’aime. Tire toi. J’ai envie de te voir. Je ne tolère plus ton âme noire. Si noire. Plus noire que la mienne. Irrécupérable. Perdue à jamais. À jamais, vraiment ? Pourquoi était-elle encore là, alors. Si ce n’était pour ses cadets, sans doute se serait-elle barrée.

Tu peux pas faire semblant, Tamina. Cette image qu’elle se donne, c’est ce qu’elle est vraiment. Un sourire. Rayon de soleil. Un petit ange. Elle voit la bonté, la gentillesse. La lumière. Elle l’est. Engouffrée dans les ténèbres. Suffoquée par la noirceur et aveuglée par l’obscurité. Éteinte, oui, mais immortelle. Elle reste là. Tapie dans la nuit. Prête à éclairer de nouveau l’innocente âme de l’actrice. Afin que sa façade, qui n’en est pas une, redevienne son coeur. Utopique. Idéaliste, comme toujours. Mais déterminée. Bien malgré elle. Si elle avait abandonné, son cerveau serait beaucoup moins pollué, torturé, déchiré en d’innombrables morceaux. Son quotidien ressemblait à un interminable cycle de reconstruction. Détruite pour être restaurée. Démolie pour être réédifiée. Sans cesse. Son corps, son âme. Chacun de ses cheveux, de ses cellules. Pour toujours.
Ou, du moins, jusqu’à ce que tout cesse. Pourra-t-elle, un jour, atteindre la plénitude. La sérénité. Elle en doutait. Avait abandonné le projet. Jusqu’à ce que sa très longue vie s’achève, elle serait persécutée. Tourmentée.

Ses oreilles firent attention aux bruits de pas derrière elle. L’unes des sources de son malheur. Qu’elle tirerait bien vers le haut, avec elle. Mais qu’elle voulait enfoncer sous l’eau, parfois. Souvent. Ce sale caractère. Elle la rendait bipolaire. Tamina écrasa sa sixième cigarette d’affilée en soufflant une dernière fois. Cacher les mégots ne lui traversa pas l’esprit, l’odeur la trahirait de toutes évidences. Elle ne se cachait plus depuis la disparition de Yasmeen. Et si quelqu’un lui ferait la remarque, elle était prête à lui éteindre son débris dans la pupille. Son visage se tourna vers sa soeur cadette. Les caméras ne tournaient pas encore, l’équipe était absente. Quand bien même. La blonde ne cachait plus son mécontentement. Difficilement. Sunshine était animée de haine. Peut-être leur cousine était-elle morte aux mains d’un maniaque pendant que le reste de la famille faisaient les guignols devant des caméras pour les caprices égoïstes de la reine-mère. Tamina ne pouvait plus. Ne pourrait plus. Ne voulait plus. Elle se dressa sur ses deux longues jambes, fixa longuement sa soeur sans bouger. Souffrait-elle? N’était-elle pas peinée? Elle n’en savait rien. Elle ne savait jamais rien à son sujet. Soeurs mais à moitié étrangères. Elle entendait des speechs sur les liens du sang. Mais dans un monde où humain n’était pas différents d’androïdes, le sang ne voulait rien dire. Pas pour elle. Génétiquement modifiée. Plastique et sang mêlés. Elle se sentait proche de personne. Ou d’une. Morte. Enterrée depuis des années. À se demander ce que la technologie foutait pour ne pas avoir réglé ces affaires.

La blonde s’étira, épousseta son pantalon des dernières cendres et s’assit sur le haut du canapé. Fixant toujours sa soeur. Coucou, cadette, tu tiens le coup ? « Qu’est-ce que tu fous là? »L’émission, oui. Mais que dire d’autre. Elle n’était même pas agressive ou froide. Juste … Vide. T’as eu des nouvelles de Yasmeen? Personne n’en avait. Les cernes sous ses yeux parlaient plus que de raisons. Ses dépressions chroniques étaient remontées. La peur au ventre. Que tout file sous ses pieds, qu’elle trébuche. Qu’ils disparaissent tous. Deux c’était trop. Les émotions bouillonnaient en elle. Elle suait de haine pour le monde. Pour les innocents et les coupables. Les autres et elle-même. « M’man t’a préparé un texte de tristesse sur la disparition de Yasmeen, d’inquiétudes, que tu réciteras avec le même sourire incontrôlable qu’elle? » La blonde était amère. Souriante mais malsaine. Réprimer son dégoût était compliqué. Elle ne pouvait décemment pas accuser tout le monde non plus. Rien vers qui se tourner. Adieu la concurrence. Juste pour Noora, du moins. Tamina n’avait quasiment jamais senti l’ombre de sa cousine planer sur sa carrière. Mis à part dans des crises de folies provoquées par sa mère. Elle ne serait pas capable de l’échanger contre le retour de sa cousine. Mais presque. Et elle ne pouvait pas en vouloir à sa cadette de n’en avoir rien à cirer. Ce n’était pas exactement comme si Sharzad avait fait en sorte qu’elles s’aiment entre soeurs, alors entre cousines?

Elle voulait exploser. Se mettre à pleurer. Condamner le monde. Se décharger de sa haine en pardonnant. Mais elle n’y arrivait pas. Elle voulait serrer Noora dans ses bras et lui dire viens on laisse tout tomber, on se barre mais la concernée lui ferait une prise de catch pour la mettre ko. Ou presque. Et le petit, ah, le petit. Pour le faire partir il faudrait découper sa chambre entière. Un réel escargot. Impossible de le mouvoir sans son cocon. Tamina ouvrit le frigo pour en sortir une bouteille d’eau, parlant à voix haute. « Introuvable! » Siffla-t-elle, agacée. « J’en ai payé des gens pour la retrouver. » Confession non-contrôlée. « Incapables qu’ils sont. » Sa mère la tuerait, si elle savait. « Et elle est là. Radieuse et exubérante. »Mima-t-elle avec une certaine moue de dégoût. Ses mains s’articulant dans les airs pour ne rien définir du tout. « Sans la décence d’avoir l’air au moins un peu triste »Prenant des gorgées d’eau entre ses segments de phrase. Ses yeux plongèrent dans ceux éloignés de sa soeur et elle lâcha en haussant les épaules. « Au moins tu fais bien semblant. »Difficile de croire qu’elle n’était pas la seule à s’inquiéter du sort de sa cousine.
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Noor Vane
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MessageSujet: Re: fleeting dreams.   fleeting dreams. EmptyJeu 8 Mar - 10:35


☽ ft. taminaLyrics ici 25 FÉV 18. (previously) Elle émerge d'un autre corps comme on s'arracherait à des eaux glacées, souffle court et épiderme aussi blême qu'elle s'est laissée un peu plus tôt.

Sous ses paupières joue encore l'image de Yasmeen, l'humour noir d'une plaisanterie de mauvais goût. Elle est vivante mais pourrait tout aussi bien ne pas l'être, disparue de sa dimension d'origine pour s'égarer dans celle que Noora ne connaît qu'à travers les yeux de Leo : air lourd saturé de relents de pollution, ciel bas teinté de gris et d'ocre-rouille, atmosphère étouffant oppressant les poumons tel un étau inconsistant. Et Noora pourrait être soulagée à présent qu'elle sait ; pourrait si la découverte ne la laissait si décontenancée.

Les émotions éprouvées là-bas lèguent place à une vague de panique qui la laisse égarée et comme ivre de confusion. Ses mains tremblantes s'agrippent à l'émail du lavabo, puis activent l'arrivée d'eau et plongent sous l'eau glacée en quête de la sanité d'esprit qu'elle a laissée quelque part entre ici et là-bas. Visage éclaboussée par le jet froid mais moins encore que par l'étrange vérité dont elle ne sait que faire, elle songe un peu stupidement j'ai besoin d'en parler, à défaut de parvenir à trouver la moindre once d'apaisement.

La pièce est suffocante, miroir embrumé par la vapeur du bain qu'elle a laissé couler lorsque Leo l'a entrainée dans un échange de corps intempestif. Ça déborde des parois et elle patauge jusqu'à la baignoire pour stopper le flot. Mais elle n'a déjà pas le courage d'endiguer celui de ses émotions en pagaille, Noora ; alors elle abandonne le carnage et le sol détrempé sans même réellement l'assimiler. Retourne à sa chambre où l'attend la carcasse de son téléphone minutieusement dépecé quoique en vain. Elle étouffe. Elle suffoque d'avoir entre les lèvres trop de messages tus de force ou de gré. Ça s'accumule au creux de sa gorge en un noeud de non-dits et de rancoeurs acides. Ça l'étrangle mais elle ne sait comment ou à qui parler.

Pas de bruit à l'extérieur lorsqu'elle colle son oreille à sa porte en quête de mouvements. C'est qu'elle n'a pas l'énergie de croiser sa mère, Noora. Est prise de l'irrépressible envie de se réfugier dans ses bras et de commettre un crime irréparable comme— pleurer et avouer qu'elle se sent dépasser mais comment oserait-elle ? Sharzad est un mur. Accueillerait peut-être le craquage dans d'autres circonstances mais pas s'il survient au nom de Yasmeen. Elle voudrait savoir ce qu'elle pense, Noora, ce qu'elle pense vraiment derrière ses verres teintés, ses prunelles sombres, ce que masquent ses mâchoires crispées et ses dénis de sourires un peu distordus. Voudrait demander si une part d'elle est peinée mais craint trop de la découvrir sadiquement satisfaite du malheur de sa soeur, de même que celle-ci s'est un jour réjouie de la mort de Navid.

(C'est odieux et Noora refuse d'y resonger, pensées tabou).
Elle s'extirpe de sa chambre en se pensant seule. Parcours les couloirs sur la pointe des pieds, l'estomac encore retourné par la nausée et l'âme en vrac. Les recherches ont cessé et la catatonie d'un peu plus tôt laisse place à une tempête naissante ; elle voudrait crier à quelqu'un de continuer de fouiller, que Yasmeen est bien là, quelque part, derrière un voile invisible qu'elle ne sait comment contourner. Mais à quoi bon ? Pourquoi s'en fait-elle, même.
Peut-être.
Peut-être devrait-elle se sentir soulagée. Satisfaite de ce dénouement imprévu qui a expédié la rival loin du territoire qu'elle se déchirait, sans pour autant la détruire. Peut-être devrait-elle considérer que c'est là le compromis idéal, une victoire par forfait.
Mais le tout a l'acidité de l'échec et elle ne saurait dire pourquoi elle se sent si vide, Noora. Comme amputée.

(Comme cette vieille sensation qui l'a talonnée toute son enfance, à travers les jeux qu'elle déclinait avec une amie-soeur imaginaire, et que son psy qualifiait de syndrome propre aux jumeaux esseulés).

C'est juste Yasmeen pourtant.
Mais au salon se découpe la silhouette de Tamina. Qu’est-ce que tu fous là? L'accueil est plus agressif qu'à l'accoutumée. Elle a laissé tomber ses beaux atours et simili envies de réconciliation, visiblement, et le sourire que force Noora est acéré comme une lame. Elle le savait, qu'il ne s'agissait que d'un cinéma de comédienne. Tu peux partir, toi. J'habite ici, elle rétorque, se drape de ses habitudes en guise de bouclier protecteur. Le matériel d'enregistrement encombre l'endroit sans le mitrailler, mais malgré l'absence de lumières rouges Noora se sent obligée de les contourner pour s'assurer qu'elles soient bien toutes éteintes. Sait-on jamais : elles ne sont pas à l'abris de bassesses, de tournages surprises envisagés pour capturer les émotions laissées à nue, raw et ni calculées ni trafiquées. Mais rien. Peut-être respectent-ils vraiment quelque chose pour une fois, sans doute est-ce la minute de silence suivant l'annonce d'une fin définitive, avant que l'effervescence ne reprenne et que la nouvelle terrassante ne sombre dans l'oubli.

Et Noora, elle s'attend à ce que Tamina enchaîne sur une pic ou deux puis décampe, parce que c'est ce qu'elles font le plus souvent : se tournent autour comme deux adversaires sur un ring, attaquent, puis fuient. M’man t’a préparé un texte de tristesse sur la disparition de Yasmeen, d’inquiétudes, que tu réciteras avec le même sourire incontrôlable qu’elle? Noora se réfugie derrière l'ilot central de la cuisine high-tech, se prend presque les pieds dans le droïde multifonction qu'elle n'avait pas vu trainer là. L'une de ses pinces métalliques lui tendent déjà le verre d'eau qu'elle venait chercher et elle le prend sans ciller, accoutumée à être perpétuellement assistée. Tarjei lui manque incroyablement à cet instant, mais elle ravale le goût âcre que laisse son absence, nie encore plus fort l'idée saugrenue qui la pousse à associer Kasey à un quelconque réconfort. Mika est aussi hors de question ; ils sont en froid. Pourquoi, elle ne sait pas : il ne lui adresse juste plus la parole depuis des semaines et elle est elle-même trop têtue pour faire le pas pour l'instant. Pas à toi ? elle répond un peu à retardement, jette un coup d'œil par-dessus son épaule, visage insondable, lissé en absence d'expression — parade qu'elle adopte généralement comme parade lorsqu'aucune réaction ne semble safe. Se crispe en sentant Tamina se mouvoir quelque part dans son dos, près du réfrigérateur vers lequel Noora a avorté sa course à mi-chemin. Elle repose son verre au bout d'une gorgée seulement, incapable d'apaiser le feu dans ses entrailles. Inquiète de ne pas savoir quoi dire sans prompteurs allumés ? Je peux te prêter le mien, si tu n'as pas confiance en tes pseudo-talents d'actrice. La porte du frigo claque et sous le coup de la surprise, Noora manque de faire chuter le verre en y heurtant ses phalanges. Introuvable! Regard mi-torve mi-perplexe de la cadette en direction de son aînée. J’en ai payé des gens pour la retrouver. Incapables qu’ils sont. Pardon ? Les lèvres de Noora s'ouvrent et se ferme sur un silence tendu, tous ses membres crispés par le choc, muscles lacés d'incertitude. Et elle est là. Radieuse et exubérante. Sans la décence d’avoir l’air au moins un peu triste. Elle s'interrompt, fusille Noora de ses iris clairs. Au moins tu fais bien semblant. Il y a un tu as perdu la tête ?? qui joue dangereusement à l'orée de ses lèvres, ou est-ce un tu l'as cherchée ? chargé d'incrédulité ? Mais le tout meurt et devient cendres sur sa langue, elle reste figée bouche entrouvertes à la fixer comme une étrangère.

Et puis ; J—je l'ai vue. Ça se rue hors de sa cage thoracique avec la vélocité d'un oiseau qui s'arrache à ses barreaux après y avoir tourné sans fin. Elle sent ses joues chauffer de honte et la panique enflée et pourtant les mots lui échappent sans qu'elle ne les contrôle. Elle est dans une autre dimension, je ne sais pas— comment on s'y rend ou comment on en revient mais elle. Elle est quelque part là-bas, j—je l'ai vue à l'instant ? Ça sonne comment une interrogation, comme si elle ne se croyait pas elle-même. Cinq ans de cluster et de découvertes faramineuses et Noora est encore talonnée par l'impression tenace de dérailler et de tout imaginer. Comment être sûre de quelque chose qu'elle semble être seule à vivre ?

Tamina cligne lentement les paupières l'air de se demander quel genre de crise de folie elle lui sert, et Noora serre les poings sur le comptoir, ongles dérapant sur le marbre sans trouver de prise à laquelle se raccrocher. Elle avait juste besoin. De vomir l'information pour ne plus étouffer sous son poids. Ou du moins le croyait-elle.

Elle suffoque toujours.
Et se sent stupide en prime, à présent.

Tu ne me crois pas, elle crache sur un ton d'attaque, parce que sur la défensive. Sourcils froncés et commissures étirées vers le bas, en un rictus amer. L'angoisse la rend un brin hystérique. Oh et puis pense bien ce que tu veux de toute façon. Tu te crois tellement meilleure, parce que toi tu as engagé des détectives ? Et peut-être qu'elle s'en veut de n'avoir même pas songé à en faire autant, gamine habituée à se laisser porter par le courant. Tu te crois toujours tellement au-dessus de tout le monde, tellement parfaite. Ça sort de nulle part, reproche intemporel, permanent, constamment d'actualité ; qui la gangrène. Mais c'est facile pour toi, quoi que tu fasses tu restes la préférée de mom. Guess what : tout le monde n'a pas ta liberté. Elle se braque comme une coupable, parce qu'elle l'est quelque part. Coupable de n'avoir jamais rien fait pour arranger les choses. Et ça la frustre. De devoir le reconnaître. Même avec elle-même pour seul témoin de ses épiphanies.

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MessageSujet: Re: fleeting dreams.   fleeting dreams. EmptyDim 18 Mar - 19:19

La blonde ne réagit pas aux mots acerbes de sa cadette. Pseudo-talents d’actrice? Elle aurait eu tellement de matière à répondre à ça si elle n’avait pas été focalisée sur sa frustration du moment. Peur de ne pas savoir quoi dire ? Tamina Vanetti n’avait jamais peur d’être à courts de mots. Aussi acides et tranchants pouvaient-ils être. Ou doux et sucré, selon ses humeurs. Ils roulaient sur sa langue pour s’implanter dans l’âme de ses vis à vis, et elle n’en regrettait que très peu. Même les plus durs, les plus cruels qu’elle sortait par réflexe à cause de l’emprise de sa mère sur son coeur, elle ne les regrettait pas le moins du monde. Ils dépassaient son coeur, mais jamais sa pensée sur l’instant. Ainsi, l’actrice en assumait les conséquences jusqu’au bout. Aussi lorsque sa soeur la piqua pour la millième fois sur ses - apparemment - mauvaises compétences en jeu, elle se retint de lui cracher aigrement qu’elle pouvait se montrer un peu créative, et qu’elle lui écrirait elle-même des lignes si elle s’en sentait incapable.

Sa répartie se dissipe face au torrent de sentiments qui déferle en son âme et elle regrette de ne pas être une androïde. Peut-être souffrirait-elle moins, si c’était le cas. Et elle se confie bêtement, aveuglément, à sa soeur-ennemie sur la recherche non fructueuse de Yasmeen. Obnubilée par elle. Est-ce que tous les membres de sa famille allaient disparaître un à un, sans fin, jusqu’à ce qu’il ne reste plus que Sharzad? Pour sûr. Elle ne crèverait pas, cette bonne femme. Elle serait même capable de mettre au monde une autre portée à manipuler si les Vanetti se retrouvaient tous happés par un trou noir.
Puis elle ne se choque même pas de se voir se confesser d’un coup, contrairement à sa soeur qui a l’air hagard. Ah oui se rappelle-t-elle subitement on se déteste, avait-elle oublié vaguement. Ses pupilles sont agitées mais immobiles et Tamina n’imagine même pas l’état de confusion qui doit ravager son cerveau. Elle est prête à lui dire de laisser tomber avant de quitter la pièce, quand un aveu fait soudainement face. Trois mots qui sortent de l’eau et, telle une vague, emportent avec eux les inquiétudes de l’aînée. Première pensée : elle est en vie, et puis HEIIIIIIIIIIIIN. Sa bouche s’ouvre en grand en même temps que ses yeux et cette fois c’est son propre cerveau qui se retrouve saccagé par l’imbroglio.

Le temps de soulagement ne dure qu’une seconde.

Noora se perd en explications claires mais absurdes. Ses yeux s’embrument et elle sent que son visage brûle. Seigneur soufflerait-elle si elle croyait en un quelconque seigneur. Son coeur se serre comme si on la poignarde violemment. Elle ravale les sanglots qui pressent sa gorge. Bien sûr, elle acquiesce intérieurement. C’est normal, se dit-elle en soufflant la folie guette chacun des membres de cette famille. Entre trahisons, manipulations, et disparitions désastreuses. C’était même étonnant que personne n’ai montré de choc post-traumatiques. C’était d’autant plus poignant que Tamina voyait bien que sa soeur croyait en ses conneries qu’elle avait débité avec confiance mais incertitude, à une allure peu maîtrisée. Comme si elle avait conscience de l’absurdité de ses mots mais qu’elle relatait la vérité. La disparition de Yasmeen était-elle le dernier clou du cercueil Vanetti?
Quand l’aînée se décide à essayer d’ouvrir la bouche, cherchant frénétiquement quels mots dire pour ne pas aggraver l’état de santé de sa soeur, c’est cette dernière qui devient rouge. De colère, dirait-elle. Tam se dit qu’il faut agir prudemment, être calme et compatissante. Douce. Alors quand sa soeur se rend compte qu’elle ne la croit pas, elle écarte les lèvres pour lui dire gentiment que c’est dur à avaler. Mais elle ne le fait pas, parce que la cadette s’emballe d’un coup et pousse l’aînée en défense à son tour. Noora entre dans sa paranoïa et se montre agressive. Comme à chaque fois, l’actrice y répond par la condescendance. Un cercle vicieux et infini qui ne terminerait jamais. Ses bonnes résolutions s’évaporent et sa frustration reprend le dessus.

Frustrée de ne toujours pas savoir où est Yasmeen, ou si elle est en vie. Rage que sa cadette ai la tête si dure et soit si spontanément belliqueuse. Tamina a envie de lui rentrer la tête sur le comptoir et lui faire comprendre des choses. Évidemment, elle n’en fait rien. Un sourire narquois déforme sa grimace d’incrédulité précédente et elle lâche en un rire mesquin: « Je me sens meilleure parce que moi je m’inquiète de ma famille, je sais que c’est un concept qui te parle pas. » Rien à voir avec les détectives, il y avait sans doute des milliers de façon de chercher leur cousine. La blonde savait bien que sa cadette lâchait son agressivité sur elle parce qu’elle ne pouvait pas s’auto-insulter. Elle s’en fichait complètement. Elle n’allait pas s’en vouloir non plus d’être quelqu’un de bien. Mais l’était-elle, vraiment? Elle utilisait sa soeur comme punching-ball de la même manière qu’elle. Tamina était juste celle qui était prête à déposer les gants et à ne jamais les remettre. Seule vraie différence.

Vient l’éternel reproche de la perfection et la mannequin sent une bouffée monstrueuse d’ego regonfler son énergie, occultant sa frustration. Ses bras s’écartent de son torse et elle hausse les épaules en relevant le menton, ce même sourire figé sur ses lèvres. Vient l’arrogance, l’impertinence. Le dédain. « Ça me fait toujours autant de bien de t’entendre le dire. » Claque-t-elle en faisant pianoter ses doigts dans les airs, ses yeux se sont légèrement fermés et elle mime un frisson comme si la sensation d’entendre qu’elle était parfaite la grisait. Les insultes coulent sur elle comme de la pluie sur une vitre et son sale caractère malléable et intouchable la transforme complètement. La dernière remarque la sort de sa béatitude temporaire et elle perd son sourire arrogant pour en garder un amer quoi que méprisant. Ses fins doigts se resserrent et font craquer la bouteille d’eau entre ses mains. « Préférée? Liberté? » Siffle-t-elle d’un ton froid et grave. « Oui. » Admet-elle, son expression s’aggravant de secondes en secondes. « J’ai l’air de bénéficier plus de liberté quand je suis comparée à l’empotée que tu es. Je sais tenir sur mes deux jambes toute seule et utiliser mes multiples talents pour respirer et vivre sans une myriade d’assistants pour le faire à ma place. » Noorjahan a ouvert les portes que Tamina s’efforçait de maintenir fermée. « T’es une vraie Vanetti, engouffrée par la compétition, par qui est la meilleure, qui est la préférée. Toi aussi tu feras des gosses et tu leur pourriras l’existence pour qu’ils soient aussi bien que les miens. Tu l’appelles mom et t’es même pas foutue de me considérer comme ta soeur. T’es un produit de son succès comme moi et c’est à moi que t’en veux. Quand on est mises en compétition avec Yasmeen, ou même entre nous, tu crois que c’est pour notre bien? Pour qu’on ai des belles vies? C’est pour elle, tout pour elle. Parce que ta mère et ta tante sont jalouses l’une de l’autre. Tu veux que j’avales tes inepties de dimension parallèle mais t’es même pas capable de me croire quand je te dis que j’aimerais qu’on soit une vraie famille. Ça m’inquiète plus de savoir qui est la meilleure, qui est la préférée. J’ai pas envie d’être la préférée d’un démon qui ne verserait pas une larme pour mon enterrement. » Tamina se mord les lèvres jusqu’au sang et ne sent pas la douleur. Sa furie l’aveugle, lui retire tous ses sens et embrume sa raison et sa retenue. « Je suis pas la préférée de ta mère. Je pleure à l’enterrement de Javed, je m’inquiète du sort de Yasmeen, je fais des dons pour l’humanitaire, c’est pas être une Vanetti. C’est être quelqu’un de bien. »

Après réflexion, Noora n’avait peut-être pas conscience que Tamina se heurtait douloureusement à sa mère depuis quelques années déjà. À se hisser au sommet de la famille à son tour pour détrôner l’impératrice des glaces et à casser tout ce système malsain qui nécrosait cette si puissante famille. « Si t’étais avec moi plus que contre moi, tu comprendrais. Mais t’arrives pas à te défaire de leurs illusions, de leur monde factice que tu dois détester autant que moi parce que tu saurais pas quoi faire si on te coupait tes fils invisibles de poupée manipulée. Mais regarde-toi, Noora! T’en perds la raison ! » Elle est presque à bout de souffle. Ne serait-ce pas la première fois qu’elles s’adressent la parole à ce point ? Elle jette sa bouteille à l’autre bout de la pièce, à l’opposé de sa soeur. Elle entend quelque chose casser, ne daigne même pas regarder ce que c’est. La blonde s’approche de sa soeur sans quitter ses yeux et lorsqu’elle arrive à son niveau, elle plante son index sur le coeur de sa cadette en appuyant assez fort pour la faire reculer d’un pas. « T’as un trou là-dedans que je voulais t’éviter en me déchirant en quatre pour ce tyran. Je me suis gâché l’existence, pourri la vie, pour qu’il n’y ai plus de compétition possible face à ma pseudo-perfection, celle là je te l’accorde, pour que tu sois libre comme Javed. » Complètement raté, ce point-ci. Être un toutou obéissant ne l’a menée nulle part. La popularité? L’argent ? Vraiment pas des occupations pour Tamina. Allait-on lui reprocher encore d’être parfaite parce qu’elle se foutait de la superficialité ? Noora le ferait sans l’ombre d’une hésitation. « Le jour où ton compteur tombera à zéro, dis-toi bien que celle qui versera une larme pour toi, ce sera pas ta mère. » La haine qu’elle éprouvait à l’encontre de cette femme depuis le tragique décès de son frère aîné n’avait pas baissé d’un cran, et jusqu’à preuve du contraire, cela ne fera qu’augmenter de jour en jour aux réminiscences de ce souvenir. « Mais écoute moi bien, foutue mauvaise bilingue, t’es pas comme elle. Et que tu le veuilles ou non … » Elle planta ses quatre autres doigts autour du coeur de sa soeur, et serra comme si elle pouvait passer au travers de sa chair pour le lui arracher. « … Je déracinerai toute ta noirceur. Et tu seras pathétique, sensible et incapable de vivre par toi-même pendant un bout de temps. Mais tu seras libre» Honnêtement, elle n’était pas certaine de comment elle serait capable d’accomplir ce putain de miracle. « Si seulement tu me faisais un peu confiance. » Elle mentirait si elle disait qu’elle avait confiance en sa soeur, cela dit. « Et pour les moments où tu vas encore me dire que je te mens et que je fais semblant, rappelle-toi que j’ai cherché Yasmeen. Imagine ce que je ferais pour mon petit frère ou ma petite soeur.» Brûler tout Sigan, probablement. Se transformer en une dictatrice pour fouiller la planète entière. À voir… … … « Faut juste que tu te fasses soigner d’abord. » … … … … …

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