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 keep calm and carry on ((grisha))

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C'est le début de l'après midi, mais il pleut et le ciel est si gris qu'on dirait la nuit. Sasha est enfermé dans son bureau quand la sonnette l'avertit que quelqu'un vient de rentrer. On vient de lui apporter son futur collaborateur. Le parfumeur est déja entouré de petits flacons qui contiennent des  fragrances diverses et variées. Il salue Maria et termine de remplir son rapport, sans décrocher  de la tablette. Le document zoomé au maximum pour qu'il soit capable de le lire. Il s'améliore. Au dépend du social.
Sasha ne s'embête pas vraiment avec le relationnel dans son métier. Il reste particulièrement poli et respectueux envers les photographes quand ils essayent de détailler un maximum les shoots - même si, clairement, le roux ne voit vraiment pas de quoi ils parlent - et parfois il accepte de dîner avec le directeur artistique. S'ils travaillent étroitement ensemble, Sasha n'aime pas le personnage en tant qu'être humain. Il préfère la secrétaire beaucoup trop adorable, les petites mains qui n'ont pas un statut important dans l'entreprise familiale. Ils sont plus accessibles. Le malvoyant ne vient pas d'un milieu aussi aisé que celui de ses supérieurs, même si on a fait en sorte qu'il en donne l'impression. Sasha est nez, il n'est pas acteur et se prête mal à ce petit jeu. Il reste discuter un peu avec certains modèles, surtout les stars les plus accessibles qui acceptent de lui payer du thé. Parfois, quand il ne veutpas s'enfuir et retrouver le brouhaha du Gentlemen's Club et la compagnie plus qu'agréable de Max Ross. Il grimace pour le café, mais ne sait pas refuser une gentille proposition et souvent, se retrouve au milieu d'une conversation dont il se fiche pas mal. Parce qu'après tout, il est toujours là pour écouter et épauler ceux qui ont besoin. Sasha est comme ça, il fait en sorte que les gens puissent passer une bonne expérience au sein de l'entreprise d'Anneke. Qu'ils aient envie de revenir bosser pour M.Klimt. C'est son job aussi. De ne pas être atroce, de donner envie de travailler avec lui.
Il ne sont pas beaucoup à vouloir faire ces parfums de star. Anneke prône les créations originales, mais on ne refuse pas grand chose aux Mercury. Ce n'est pas très grave. Sasha sait comment les choses fonctionnent aussi, comment les gens font. Il l'accepte, parce que c'est ainsi que va le monde ; là où il y a de l'argent. Le contrat est gros, intéressant, Anneke reste un homme d'affaire. Et Sasha son pion. Il a au moins la chance de travailler avec quelqu'un qu'il ne déteste pas.
Le dernier contrat qu'ils ont signé lui permet de travailler avec Grim Mercury. Il le connaît de nom à cause de l'Exy, même s'il suivait surtout pour la carrière de Cliff. Moins personnellement, le garçon travaille de temps à autres avec eux et Sasha apprécie sa conversation et sa personnalité. Les autres disent qu'il est plutôt effrayant, lui n'en pense rien. C'est un homme comme un autre, qui n'a sans doute pas la vie facile de part son héritage. C'est la lignée des Beaumont n'est pas très glorieuse, il sait combien le poids de sa famille sur ses épaules pèse. Ils veulent tellement se donner une bonne image que parfois, Sasha craint de ne pas être à la hauteur. D'être enfermé dans une idée que les gens vont avoir de lui.
Il se trompe, mais il ne peut pas empêcher l'angoisse. C'est comme ça. Alors il comprend. Et surtout, il ne peut pas juger quelqu'un à son apparence. Il se fie à ce qu'il aperçoit de l'âme. Et il ne trouve pas celle du Mercury aussi pourri que ce qu'on dit dans les couloirs. A entendre les autres il se l'est imaginé plus prétentieux, plus compliqué à approcher. Mais non. Les premiers échanges se sont bien passés.
Il n'a pour ainsi dire, pas d'idée précise de Grim. Depuis qu'il passe du temps avec Max, il est capable de discerner plus facilement les visages quand ils sont proches. Mais le roux évite de s'attarder trop longtemps, par peur de mettre la personne mal à l'aise. A l'époque, il devient détailler avec les mains, ce qui donnait parfois lieu à de longs silence auprès de ses amis. Il n'en a pas gardé beaucoup. Ce sont eux qui sont parti. Ils n'aiment pas forcément l'idée que Sasha ne puisse pas vivre comme eux. Mais c'est différent avec Grim. Il lui arrive d'essayer de regarder les photos pour les campagnes publicitaires. Mais ce n'est pas pareil qu'en vrai. 

Sasha l'invite à s’asseoir en face de lui. Son bureau blanc circulaire lui permet de rester au centre pour attraper toutes les fioles et un petit tabouret permet aux collaborateurs de se déplacer tout du long. Ou de rester immobiles s'ils le désirent. Les joues rouges et timide, Sasha hoche la tête pour le saluer et rendre presque immédiatement dans le vif du sujet. Bien dormi mr Mercury ? On va avoir du boulot. Je ne travaille pas souvent avec quelqu'un d'autre. Il préfère rester en ermite. Dans son sous-sol aménagé ou seul Max est autorisé à l'accompagner. Il s'occupe de créer les parfums et n'en ressort que tard la nuit - tôt le jour donc - ou le lendemain parfois, un cycle presque complet qui lui vaut une bonne migraine et de grosses cernes. Pour commencer, tu as juste à me dire ce qui te plairait comme fragrances. Si tu ne sais pas, tu peux me parler d'émotions ou de mots clés. Sasha sait retranscrire certains sentiments par les odeurs. La nostalgie invoque la lavande et le lilas des jardins d'enfance, quelque chose de caramélisé. L'amour demande les roses. La séduction, tout ce qu'il y a de fort et enivrant. La joie, quelques notes fruitées. Un savant mélange qui lui permet ainsi de créer. Un doux sourire sur les lèvres, satisfait de travailler, de respirer ses petits fioles. Sasha est heureux, un air bienveillant sur le faciès qui inspire confiance et calme. On remarquerait à peine que ses yeux fixent le vide par réflexe.  
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Message de Blade Mercury
Rdv S. Beaumont à 14h30. J’viens t’chercher. Ça va puer.

Il pousse le plus long soupir du monde en jetant son téléphone au milieu de son équipement, une serviette-éponge sur la tête qui doit, semble-t-il, miraculeusement sécher ses cheveux, enveloppé dans un silence de mort dans les vestiaires des Black Tigers. Tout le monde est déjà parti. Il traîne. Il s’assied un moment, les yeux qui se baladent autour de lui, sur les casiers, un maillot abandonné sur un des bancs, l’écran holographique qui révèle la stratégie de leur prochain match. Le coach a oublié de l’éteindre, et il en profite pour repasser en revue les stats des joueurs adverses, avant de le verrouiller. Faudrait pas que leurs tactiques s’ébruitent, il compte bien le remporter, ce match. Arrêter de faire de la merde sur le terrain. Il reconnaît le bruit de la bagnole de Blade à l’extérieur, attrape son sac et rejoint les sièges en cuir haute qualité à l’arrière, l’air blasé, renfrogné. Son garde du corps a l’air enthousiaste et déblatère tout le trajet sur ce fameux parfum qu’il doit réaliser en collaboration avec la maison Ademir Klimt et leur nez, Sasha Beaumont, ce à quoi Grim se contente de soupirer à répétition, le crâne calé contre la vitre blindée du véhicule, les pupilles rivées sur la pluie qui y perle en cascade. Il n’est pas réfractaire à la publicité, Grim, non, il n’aurait pas sa gueule dans tous les magazines de la capitale si c’était le cas. Il sait que Wotan n’exige pas de lui qu’il se salisse les mains avec le business familial simplement parce qu’il leur fait de la pub gratuite, il sait aussi que sa petite célébrité protège Arlo d’un assassinat trop voyant, bien qu’il ne doute pas que les Mercury sachent mettre en scène un suicide. Il se crispe à cette seule pensée, juste au moment où Blade se gare devant l’immeuble luxueux où il a rendez-vous. Ce qui le dérange, dans ce partenariat, c’est surtout que son père a allongé l’argent pour proposer un contrat juteux, qui ne se refuse pas, alors que Grim reçoit sans cesse des requêtes du genre simplement parce que son job lui permet de toucher un public plus vaste qu’un mannequin anonyme. Il se demande bien ce que Wotan a comme intérêt dans l’élaboration de parfums, mais il est fort possible que ce ne soit qu’un trip de plus du paternel.

Il ordonne à Blade de l’attendre à l’accueil, le voyant déjà venir avec ses remarques horripilantes, et se laisse guider par un employé jusqu’au bureau de Sasha. Il l’a déjà croisé quelquefois, Sasha, ses yeux absents et ses joues rougies, l’air jamais à l’aise au milieu des autres, pendant les quelques shootings photos où ils se sont retrouvés. Il pénètre dans la pièce, ne bronche pas à la sonnette qui indique sa présence à Sasha, s’installant au tabouret qui lui est destiné comme si le poids du monde s’était porté sur ses épaules. Il n’a pas envie d’être là, à cause de sa famille que cela réjouit, parce qu’il préférerait s’entraîner encore, s’assurer de ne pas perdre le prochain match, parce qu’il a rompu avec Arlo et qu’il ne voit pas l’intérêt d’avoir pognon et gloire si ça veut dire vivre sans lui. Son regard se déplace de flacon en flacon, peu convaincu, même par l’enthousiasme léger de Sasha face à lui, clairement dans son élément parmi les effluves de toutes sortes. « Pas vraiment », il soupire en répondant à la première question, regrettant immédiatement de risquer de faire disparaître le sourire des lèvres de Sasha. Il semble de bonne humeur, et Grim s’en veut de ne pas l’être, que toute cette colère et toute cette tristesse lui rongent le cœur et les entrailles. Il n’y a rien de pire que de céder à la violence de ses émotions, pour lui, de se laisser submerger, d’être un parfait Mercury, donnant dans l’incontrôlable plutôt que dans la maîtrise de soi, demandant un bain de sang pour se remonter le moral. « Hm. La perte, l’absence, le vide. Quelque chose de délicat, de doux, de triste. De la fleur d’oranger, peut-être. Ou peut-être pas, ça me rappelle... » Il se tait, déglutit lentement, pose un coude sur la table et le menton au creux de sa paume, ses yeux gris plantés dans ceux de Sasha, sachant très bien qu’il ne peut distinguer son mal être. « Excuse-moi, Sasha. Je suis très mélancolique. » Rien qu’un murmure, sans rien attendre en retour.
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Ce que Sasha préfère dans son métier, c'est transmettre les émotions à partir des odeurs. Ainsi, il est souvent commun d'associer à la mélancolie à quelque chose de l'enfance, un parfum de fleur que l'on peut trouver un jardin - pour le peu de jardin que comporte néphède. Dans ce cas là, il ajoute souvent des notes sucrées ou fumées, qui peuvent évoquer le tabac ou des sucreries. Il a déjà eu l'occasion de faire une collection privée pour une riche cliente qui voulait quelque chose qui lui rappelle sa mère. Sasha s'est aidé d'une photo qu'on lui a décrit. Les gens laissent toujours des indices, un cliché devant une fraisier qui laisse sous entendre que la personne aimait bien le saveur de ce fruit. Ainsi de suite, il remonte la piste tel un enquêteur, littéralement avec son flair. La requête de Grim n'a rien d'incroyable. Il est plutôt habitué à ce genre de demande auprès des personnes ayant une certaine popularité. A croire que toucher de si près les étoiles ne rend pas si heureux, on se rend sans doute compte qu'il  n'est, hélas, pas possible de les décrocher. Quoi qu'il advienne. Sasha est profondément respectueux de ses plus riches collaborateurs. Surtout quand il s'agit des Mercury. Il s'autorise quelques petites folies, sortir du cadre professionnel et tâter un terrain plus... personnel. Ce n'est pas très risqué. Les gens parlent souvent d'eux même quand ils se sentent en confiance et le roux n'est pas le genre de personne a vendre des secrets à la presse. Il hoche la tête, offre un petit sourire qui doit avoir l'air réconfortant et une main sur une épaule qui lui sert le plus souvent à lui. Le contact physique est important ; il ne voit pas mais ressent énormément les gens. Son sixième sens est aiguillé par la poigne d'une main ou la cambrure d'un dos. On repère du stress comme ça. Dans la voix, souvent. C'est mieux d'être sincère avec lui et apprécie que ce soit Grim qui admette que quelque chose ne va pas.
Sasha note néanmoins, demande à son assistante vocale de noter "triste" pour lui et "doux". Il pense aux fleurs, forcément. Mais si le public visé est masculin, ce sera difficile à vendre. Il y a encore beaucoup de gros durs de Néphède qui pensent que la douceur est forcément une faiblesse. Ce n'est forcément pas le cas. La lavande peut-être. Avec la fleur d'orange, cela ne va pas très bien se marier mais... ok pour la fleur d'oranger. Si cela te rappelle des souvenirs, tu es sur la bonne voie, c'est un bon départ pour produire quelque chose de particulier. Souvent, les gens viennent pour reproduire un parfum, en réalité. Pas pour créer une oeuvre révolutionnaire. Ils recherchent à recréer une ambiance, d'enfance donc. Mais parfois, c'est une personne. Et les mots de Grim ne tombent pas dans une oreille sourde. Non. Sasha ne voit certainement pas l’expression exacte de son visage, se l'imagine très perturbée et préoccupée. Mais il n'est pas devenu complètement sourd. Il entend très bien ; ce qui rendre par une oreille reste dans un coin de sa tête, il laisse trop souvent traîner ses oreilles d'ailleurs. Si tu as un problème, nous pouvons en parler, aussi. Sasha aime malgré, de toute façon. De la pluie et du beau temps. Avec Maria, souvent du mauvais temps vu qu'elle ne cesse de pleurer qu'il pleut trop. Sans doute que ce sont ses larmes qui donnent aussi envie au ciel de cracher son chagrin. Pauvre petite dame. Sasha était déjà le confident de son propre frère. Il n'est même pas surpris par son élan d'altruisme, c'est naturel chez lui.   J'ai l'impression que tu as une idée précise du souvenir que tu veux évoquer par ton parfum. Tu ne dois pas te sentir gêné, au contraire. Cela t'aideras peut-être à vaincre ta mélancolie. Sasha combat la sienne en repensant aux moments de joie avec Paul. Aux rires, à ses émissions stupides. Et, bien sur, grâce à la présence presque omniprésente de Kitty, l'affreux chat.  Chacun sa méthode. Sans doute que les garçons comme Grim n'ont pas souvent l'occasion de s'ouvrir sur les sentiments qu'ils ressentent. Sasha a entendu un tas de choses sur la famille et le garçon. Mais il est persuadé que c'est avant tout un être humain qui a besoin, comme chacun, de laisser les choses sortir.
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Un sourire triste se faufile sur ses lèvres lorsqu’il sent la main réconfortante sur son épaule, ses iris perçants qu’il relève vers lui même s’il sait que Sasha ne pourra pas voir la gratitude dans son regard. Il est épuisé, perdu dans un univers dont il ne veut pas, qu’il ne peut supporter sans Arlo à ses côtés. Arlo qui a trahi sa confiance, trahi son amour. Est-ce qu’il a vraiment envie que son parfum sente comme lui, que chaque inspiration lui rappelle son absence, sa trahison, sa propre culpabilité ? Il soupire légèrement, secoue la tête. Quelle importance ? Il n’a pas d’autre odeur à l’esprit que celle-là, fichée à jamais dans son crâne comme une balle entre les deux yeux. Enfin, si, il y en a d’autres qui embrument sa mémoire de temps en temps, le rendent nauséeux en un battement de cils, le teint qui pâlit, la gorge qui se noue, la rouille qui envahit sa prothèse, les vapeurs âcres des sueurs froides, l’arôme métallique du sang, ou celui, suave, de la chair en décomposition dans une cave humide, ou encore les effluves puissantes de la chair brûlée. Il pourrait vomir rien que d’y penser. Sa bouche se tord en une grimace, définitivement pas ce que l’on veut retrouver dans une fragrance, encore moins quelque chose dont il est fier et dont il a envie de parler. Il secoue la tête à nouveau pour chasser les souvenirs parasites, fronce les sourcils, se concentrant pour ravaler son cœur qui se presse au bord de ses lèvres. En parler, ce sont les mots de Sasha, c’est peut-être ce qu’il devrait faire pour se libérer d’un poids, mais a-t-il le droit de poser le fardeau de son existence sur les épaules de quelqu’un d’autre ? De quelqu’un à qui il tient, de surcroît. Il ne pense pas non plus être sur la bonne voie en se remémorant le parfum d’Arlo, le goût de sa peau, l’arrondi de sa bouche, l’écart adorable entre ses dents et l’éclat bleuté de son regard. Ça a le don de lui faire serrer les poings contre ses cuisses, le dos qui se tend comme s’il n’y avait plus rien d’agréable dans tout ça. Pourtant, il y a encore trop de choses qui le font sourire bêtement jusqu’à ce qu’il se souvienne que ça ne sera plus jamais comme avant. Que c’est fini, qu’y’a plus rien à sauver. Qu’il est seul face à son destin, à sa famille. Face à lui-même, le monstre, celui qu’il tentait désespérément de cacher, de brider. « Je ne veux pas vraiment l’évoquer, à vrai dire. » Ses yeux se perdent un instant sur les hautes fenêtres du bureau, Neodam parée de son sempiternel brouillard, une main qui passe dans ses cheveux, vient gratter l’arrière de son crâne, son malaise palpable. Il ne sait pas comment l’expliquer. Il préfèrerait l’oublier, pas le recréer dans tout ce qui l’entoure, dans l’espoir que cela efface tout ce qui s’est passé. Il ne peut pas l’oublier. Il n’y arrive pas. Il ne veut pas. Mais il ne veut pas non plus qu’il soit partout autour de lui, savoir qu’il en guérira jamais, que ça va sûrement le bousiller pour le reste de l’éternité. « C’est juste la seule odeur agréable qu’il y ait dans ma vie. J’n’ai rien de mieux. » Non, rien. Absolument rien. Arlo était tout. Tout ce qui maintenait son fragile équilibre, tout ce qui l’empêchait de sombrer. Comment le dire à Sasha, avouer sa peine, mettre des mots sur l’entaille profonde dans son orgueil, dans sa confiance, en lui et en l’univers. Il a l’impression que les rares molécules qui le poussaient à être un homme décent se sont desséchées, grains de poussière qui se sont envolés avec l’amour d’Arlo. « Sasha, tu crois que l’on peut créer quelque chose de joli et de doux lorsqu’on est quelqu’un de foncièrement mauvais ? » La question est sincère, et son cœur bat trop fort dans la cage de son thorax. Peut-être parce qu’il sait que la réponse est non.
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Sasha est dépourvu de secrets. Rien d'immense, rien qui ne soit si gênant qu'il ne peut en parler à personne, de simples petites choses qui rosissent ses joues. Contrairement à beaucoup de gens, sa vie est très stable. Fade sans doute, parce qu'il n'y a que de trop rares émotions fortes qui sont en général liées à l'annonce d'un chiffre d'affaire, un lancement, une soirée mondaine où il servira d'oeuvre d'art vivante. Les riches vont l'observer derrière lunettes et monocles, surpris que le génie d'un parfum puisse venir d'un aussi jeune homme qui, en plus, est aveugle. Aveugle, aveugle, il est quand même capable de percevoir leurs mimiques maintenant. Il n'est pas stupide, il sait lire ce semblant de pitié, il le sent dans les poignées de mains qui n'osent pas forcément lui broyer les doigts. Ils ont tous peur qu'il se brise. Mais Sasha est assez fort, il s'est construit une carapace assez épaisse pour que rien ne l'éteigne. Et pourtant, il peut toujours laisser passer les gens. C'est là, la seule chose dont il ne parle pas en détail. Ces choses qu'il a mit en place, ces mécanismes, ces nouveautés, le vent de fraîcheur que Max a apporté en lui rappelant l'homme qu'il était. Sasha a alors définitivement cessé d'être un petit frère pour devenir un grand garçon. Ce que sont âme soeur lui permet de voir à nouveau, il le garde avec précieux. Ce n'est pas un secret, c'est sa vie privée. Et il respecte ce territoire, ces choses dont les gens ne veulent pas parler. Il retire sa main de l'épaule de Grim et croise alors ses bras. Bien que cette posture donne l'impression d'être fermé à la discussion, Sasha écoute, au contraire.
Il pince ses lèvres en l'écoutant. Il sait - il entend surtout - ce qui se dit sur les Mercury. Sasha n'est pas un idiot, mais Sasha sait aussi ce dont il s'agit. Son frère était un cambrioleur, un tueur et un affreux cuisinier. Mais c'était un homme avec un bon fond, car il n'était pas à sa place et le savait. Il était dans ce monde par la force des choses. Et puis, il pense aussi à ce qu'il entrevoit chez Gali. Il ricane alors, a cette pensée, en pensant combien son ami se plaint de la douceur de son amant. Un tueur, aussi. « Tu serais surpris de la douceur que l'on peut trouver dans la violence. » Les deux s'opposent, mais les opposés sont réputés pour s'attirer. Il y a besoin de bien et de mal, de feu et d'eau, de noir et de blanc. Et le roux pense sincèrement que certaines personnes doivent s'opposer, s'accrocher pour pouvoir fonctionner. Cela rend sans doute la relation autre, différente d'une harmonie. Comme des pôles, positif et positif s'opposent, alors, parfois, il faut trouver son négatif. « Cela dépend ce que tu appelles mauvais. Mais les gens ne sont ni profondément gentils, ni profondément méchants. Tout cela dépend de tes actes. » Il pourrait se poser les mêmes questions. Il ne ne sait pas tout des activités de Max. Sans doute que s'il le voyait blesser ou tueur quelqu'un il n'aurait pas le courage de le revoir et qu'il fuirait en courant, lui qui n'a jamais été confronté à quoi que ce soit de dangereux. Mais certaines choses sont plus fortes que la raison, comme les sentiments.
Ce parfum, c'est un parfum particulier comprend Sasha. Tous les parfums sont particuliers, bien évidemment. Ils retracent tous des légendes, des envies, ils sont des témoignages de souvenirs que seul le créateur est capable de décoder. Comme des tableaux, mais on ne peut les voir avec les yeux. Le parfumage est un art aveugle. Si lui même devait créer un parfum, il ajouterait du tabac, car Max sent la cigarette, le tabac froid sur ses doigts. C'est désagréable, mais assez odorant pour qu'on le sente venir avant de l'entendre venir. Sasha est comme un chien, il est forcé de servir de son flair et pouvoir sentir son âme-soeur est important. Il voudrait y mettre de la rose parce que ça lui rappelle son cluster. Une rose fumée. Du doux avec quelque chose de brut. Reste à déterminer où veut en venir Grim. Le roux plisse les yeux l'air contrarié et pensif. « Les odeurs, elles te rappellent des souvenirs douloureux ou heureux ? » Ses yeux pétillent, soudainement. Euréka ! , ils crient. « La mélancolie plait aux gens, il n'y a rien de mieux qu'une histoire triste et sincère pour que ce parfum fonctionne. C'est vendeur. Mais surtout, prend ça comme une manière d'extérioriser tes sentiments. Si tu le ressens, les gens vont le sentir. » Et les gens sont curieux, ils veulent toujours savoir les choses que les autres cachent. Ils sont avides. Les odeurs les rendent avides, de moments révolus qui ne pourront jamais se reproduire. D'amours perdus. « Autorise toi cette peine. »
Et lui, son travail, c'est de faire de cette fragrance un exutoire, une thérapie.
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Lorsque Sasha retire sa main de son épaule, il réalise qu’il crève d’envie de toucher quelqu’un, affamé de contacts éphémères, il a l’impression que ça fait une éternité qu’il a posé ses doigts sur la peau d’un autre. C’est dans ces moments qu’il ressent pleinement le manque qu’Arlo a laissé derrière lui, tous ces gestes si simples disparus de son quotidien du jour au lendemain. Les phalanges qui se frôlent, les baisers sur le coin des lèvres, un corps sur lequel s’appuyer, contre lequel se lover. Et il sait bien que ce n’est pas parce qu’il n’en a jamais le temps, qu’il ne trouve jamais l’occasion, après tout, il n’a même pas besoin de payer un beau jeune homme dans une ruelle sombre, il a un harem qui l’attend sagement à l’étage de sa suite dans la tour mère de Mercury Corp. Il y a jamais foutu les pieds, même pas curieux de voir si les garçons y sont à son goût. Y’a toujours eu qu’Arlo, de toute façon, il a jamais regardé un autre comme ça, il a jamais voulu d’un autre comme ça. Et c’est sans doute ça, son problème. Peu importe les occasions, peu importe les sensations de manque qui courent son épiderme, il ne veut pas de quelqu’un d’autre.

Il ne comprend pas vraiment ce que veut dire Sasha, la douceur dans la violence, il ne l’a jamais trouvée, lui. Peut-être qu’elle existe, oui, peut-être qu’il pourrait la déceler s’il n’avait pas tant l’habitude de voir le sang couler, s’il n’avait pas dissimulé sa propre douceur pour ne pas se faire bouffer, gamin trop fragile dans un univers hostile. Son monde à lui est en nuances de noir, pas de gris, et encore moins de blanc à l’horizon. Du blanc sali, à la rigueur, une innocence inexistante, massacrée dès la naissance. Il n’y a pas de place pour la douceur, chez les Mercury, sauf quand elle est torture, sauf si elle prend la forme du calme olympien de Wotan face à un homme éventré. Il ne veut pas penser à ça, secoue légèrement la tête, chasse les souvenirs glauques qui l’assaillent autant que les odeurs qu’il connait par cœur mais lui filent pourtant la nausée lorsqu’il se les remémore. Pour Grim, il y a blanc et noir, et il s’est toujours situé du côté le plus sombre, malgré ses pathétiques tentatives pour atteindre la lumière, à peine un rayon de lune. Mauvais, né mauvais, les actes ne sont pas importants, il peut faire ce qu’il veut, il restera toujours un Mercury. C’est ce qu’il pense, en tout cas, c’est ce qu’il pense parce qu’il n’a jamais pu s’échapper, que quoi qu’il fasse, il y a toujours cette violence sourde qui pulse dans ses veines, ce désir de chaos qu’il ne parvient plus à contenir. A quoi bon ? A quoi ça sert, d’aller contre sa famille, contre sa nature ? On ne l’a pas élevé pour qu’il soit doux comme un agneau, on ne lui a pas appris à l’être. Et pourtant il l’est, d’une certaine manière, voile jeté sur les coups trop souvent reçus, sur les horreurs mises devant ses yeux d’enfants. Il est perdu dans un cycle infernal, oublie d’où il vient pour s’en souvenir la seconde d’après, et ça le pétrifie, à chaque fois, de se rappeler qu’il est l’héritier d’un empire bâti sur le sang. Quelle douceur y a-t-il dans un tel empire ? Il voudrait le demander à Sasha. Il ne le fait pas. Il déteste parler de tout ça.

« Heureux. » Il répond sans réfléchir, se ravise ensuite : « Douloureux. Un peu des deux, je crois. » Penser à Arlo l’amène toujours à penser à la rupture, d’une façon ou d’une autre, dénature tous ses souvenirs de bonheur en quelque chose de loin, de presque faux. Il ne sait plus s’il a vraiment connu le bonheur ou s’il voulait surtout s’en convaincre, il est paumé entre deux versions de lui-même, et il n’est plus sûr qu’une des deux soit le vrai lui. Sasha, lui, semble avoir mis le doigt sur une idée géniale, ses iris brillent d’un éclat différent, plus intense. Grim sourit tristement. Vendeur. Tout a une valeur marchande, à présent, même un sentiment qui le noie de jour en jour. Il ne partage pas l’enthousiasme de Sasha, bien qu’il comprenne que le rouquin se réjouisse de faire son travail créatif. Il ne lui en veut pas, mais il ne voit pas non plus comment vendre l’odeur d’Arlo à des quidams pourraient l’aider à surmonter tout ça. « J’veux pas vendre ma mélancolie aux gens. Tu peux pas genre, inventer un parfum joyeux, et faire croire que l’idée vient d’moi ? Ce serait plus simple, non ? » Même si personne y croira. Ça fait des mois que sa mauvaise humeur et sa mélancolie sont étalées dans les tabloïds et sur les réseaux sociaux, pas par lui, mais par à peu près tous les commentateurs du stardom de Néodam. Mais il s’en fiche un peu, c’est un contrat de son père, pas de lui, et il a jamais aimé être utilisé pour l’image de marque des Mercury. « T’as déjà dû faire ça, dans une collab’, non ? » Il soupire, piteux, le regard qui se détourne. « J’veux pas parler de lui. » A personne. Encore moins au monde entier.  
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