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 MIRA ∫ On top of the world

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MessageSujet: MIRA ∫ On top of the world   MIRA ∫ On top of the world EmptyDim 22 Avr - 22:36


On top of the world


Une audition. Elle s'était emballée, sûrement bien plus que lui, à la lecture de la convocation pour une audition. Ce n'était qu'un petit film, mais elle s'imaginait déjà surfer sur la vague du succès formé pour Mikha. Ils allaient enfin pouvoir sortir de ce merdier, s'élever un peu plus haut que la masse de pauvreté qui grouillait jour et nuit dans les rues de Casma ; ils allaient enfin pouvoir voir au-delà des quelques heures – de la journée, les meilleurs jours – de vie habituellement accordée à leurs petites personnes. Elle en était excitée, se projetait déjà dans une vie meilleure, débarrassée de tout ça, de ce boulot mal payé, mal sécurisé, qui la réduisait à un statut inférieur à l'être humain. Seulement un bout de viande tout juste bon à se dandiner sur une piste de danse ou dans un salon privé, pour le plaisir d'hommes obscènes, dépourvus de la moindre humanité, de la moindre empathie pour les danseuses privées de liberté, d'honneur, de dignité. Tout ça, elle se l'imaginait déjà derrière elle, alors que Mikha tentait en vain de l'empêcher de trop rêver, pour éviter une chute trop forte en cas de refus. Tu l'auras qu'elle répétait sans cesse. Comme si le répéter allait le rendre plus vrai, plus sûr.
Ils marchent en silence jusqu'au lieu de l'audition. La main accrochée à celle de Mikha pour lui éviter de faire n'importe quoi, elle semble bien plus stressée que lui, comme si c'était elle qui allait passer l'audition. Mais avec sa propre carrière bloquée à zéro, il semble être leur seule chance de réellement s'en sortir, de ne plus compter sur les talents de Mara pour dénicher des toits pour dormir, des frigos où s'approprier la nourriture, des placards où vider les alcools. Alors bien malgré elle, elle ne peut tout simplement pas se calmer et, quand il rentre sans elle, elle fait les cents pas, regarde frénétiquement son avant-bras pour calculer le temps passé à l'attendre. Et pour la première fois de sa vie, le minuteur lui apparaît lent, les secondes devenant des minutes, les minutes des heures. Une petite dizaine de minutes s'est écoulée quand il en est sorti, alors qu'il lui semblait avoir attendu des heures. « Alors ? » Mais il ne répond pas immédiatement, il ne dit rien des impressions qu'il peut avoir sur le résultat de l'audition, et c'est dans un nouveau silence qu'ils retournent chez eux.., ou du moins chez celui qui les héberge.

---


Ils sont tous les trois sur le canapé, devant la télé. Mara au milieu, séparant les deux hommes qui ne se connaissent pas, et qui ne semblent pas pressés d'engager la conversation. En résulte une ambiance mi-gênante, mi-hilarante, où Mara parle à l'un, puis à l'autre, jetant des regards à l'un et l'autre pour tenter d'obtenir une accroche, quelque chose qui rendrait la situation plus confortable pour elle. Et alors qu'elle s'apprêtait à demander au généreux hôte une nouvelle tournée de bières, le téléphone de Mikha se met à sonner, et elle se retourne pour le suivre des yeux alors qu'il quitte la pièce pour prendre l'appel. Quelques minutes seulement, et il revient avec un sourire difficilement contenu à l'angle des lèvres. Mais il ne dit rien, il se contente de laisser durer le suspense, tandis que Mara se redresse sur le canapé, se mettant à genoux face au dossier, sous les critiques d'un hôte désespéré de la voir agir comme si elle était chez elle. « Alors ? », demande-t-elle, la voix tremblante d'une excitation et d'une impatience rarement vues jusque-là. Et il ne dit toujours rien, pose seulement le téléphone sur le meuble à côté du canapé dans un silence de mort. « Putain, fais pas durer, dis-moi. » Et il se tourne enfin vers elle, un large sourire cette fois affiché sur le visage. Les mots viennent heurter les tympans de la blonde, qui met quelques secondes à véritablement en comprendre le sens. Il a le rôle, il est prit dans le film. Elle le savait, le lui avait répété encore et encore, jusqu'à ce que ça en devienne une routine pour elle. Et cette fois, elle avait vu juste. Ses lèvres viennent s'étirer en un sourire large, symbole de l'espoir qui renaît en elle. C'est leur chance de s'en sortir, de ne plus vivre chez l'un ou l'autre.

Sans un mot, elle se jette presque sur lui, ses bras s'enroulant autour de la nuque du brun, alors qu'elle vient claquer ses lèvres contre celles de Mikha. Des mois de doutes, à vivre à la frontière entre vie et mort, des mois de larmes et de peine, ponctués de disputes, de semi-séparations. Et enfin, ils vont pouvoir respirer à nouveau, tous les deux. Et c'est le sourire qui s'affiche à nouveau lorsqu'elle desserre un peu son étreinte, lorsque leurs lèvres s'éloignent de quelques centimètres. « Faut fêter ça. » Tout est bon pour boire, de toute façon. Même si, pour une fois, l'occasion est réellement spéciale. La blonde se tourne alors vers l'hôte, qui les regarde d'un air plus désespéré encore. Il sait ce qu'elle va lui demander, parce qu'elle l'a déjà fait par le passé, et parce qu'il ne sait finalement toujours pas lui dire non. Il n'y a pas grand monde qui sache lui dire non. « Ça te dérange pas, qu'on la fasse ici ? » Il tente bien de rechigner, mais il finit par acquiescer. Comme il le fait à chaque fois.
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on top of the world
17 janvier 2015
00:00:00:07:53:47 Les locaux sont dégueulasses, la technologie dépassée de plusieurs années mais les personnes qui défilent ont le pas tranquille de ceux qui n’ont pas à s’inquiéter de courir pour voir une nouvelle journée débuter. C’est la société du milieu, celle qui trime sans trop se crever non plus, celle qui s’égare à la frontière entre survie délétère et vie tranquille ; celle qu’il n’a vue que de loin, figurante dans l’éternel théâtre de son existence, et la seule différence entre hier et aujourd’hui est le regard qu’elle pose sur lui, entre envie et mépris. Mikhaïl ? Il se redresse d’un bond, l’air chargé d’électricité s’écarte violemment de son passage et pendant un instant il ne parvient plus à respirer : sa nervosité a fini par le contaminer, damn her. Sa main lâche celle de Mara, leurs doigts tellement entremêlés qu’il ne sait plus quoi en faire une fois libéré de son étreinte. Je reviens vite, glisse-t-il d’un souffle qu’il espère convaincant en jetant un coup d’œil à l’horloge qui file au bras de la jeune femme, y’a le temps ils ont le temps mais pourtant il presse le pas derrière l’homme qui l’a appelé, manque presque de le dépasser.

À l’intérieur, cinq personnes sans âge, sans visage, en ce qui le concerne, silhouettes floues auxquelles il choisit de ne pas prêter attention pour se concentrer sur le script qu’il a parcouru assez de fois pour se souvenir de ses lignes de dialogue pour les trois prochaines années. Il sourit à la pièce, au vide, Mikhaïl, les lèvres bien étirées sur la dentition éblouissante, et il a des airs de conquérant quand il se met à déclamer son texte en s’appropriant les lieux comme s’il était chez lui, privilège bien ancré d’un gosse de riche qui n’a jamais désappris à considérer le monde comme son terrain de jeu.

00:00:00:07:41:19 Alors ? Elle a le regard perçant, Mara, comme si elle cherchait à trifouiller l’âme dans les moindres recoins pour y dénicher les secrets qu’il s’acharnait à garder étouffés. Au début, ça lui donnait un peu envie de décamper, cette intensité-là : elle semblait avoir toutes les attentes du monde dans les yeux, et il avait jamais été doué pour faire ce qu’on attendait de lui. Il s’était dit qu’il valait mieux arracher le pansement rapidement, indolore, efficace, une minute il est là et puis. Il est resté, néanmoins, et il aimerait dire que c’est par amitié – en réalité, il est là pour la présence réconfortante les lits défoncés mais plus confortables que le pont sous lequel il avait créché et puis, parfois, pour sa façon de rire en retroussant légèrement le nez. C’est, après tout, plus facile d’être seul contre le monde quand ils sont seuls à deux, corps dont il commence à connaître chaque tracé par cœur à ses côtés. Alors ? Elle répète, et sa mine de gosse égarée prend des airs d’impatience qu’elle a toujours eu du mal à contenir, et il lui adresse un sourire énigmatique juste pour le plaisir de la voir trépigner.  

Derrière la façade taquine (et, espère-t-il, irritante), y’a le malaise au fond du ventre, celui dont il refuse de parler. Un an plus tôt, il pensait squatter quelques semaines à droite et à gauche, le temps de percer. Deux-trois mois, tout au plus.

Il s’est planté. Lamentablement, même.  

Alors ? Alors il en sait foutrement plus rien, à présent.

2 février 2015
00:00:01:02:03:11 Le gars est insupportable, avec ses airs de lord important, régnant sur un deux pièces miteux. Il devrait pas se plaindre, Mikha (t’as un toit, putain), mais il peut pas s’en empêcher, les œillades passives agressives et les commentaires sardoniques dès qu’il ouvre la bouche pour déblatérer un autre tissu de conneries d’un ton affecté. La dernière fois qu’ils étaient venus squatter, il était parti dans un délire complotiste sur l’Arkham et l’industrie pharmaceutique dans un discours aussi incohérent que ridicule. Il était à deux doigts de mettre à jour la farce gouvernementale, expliquait-il en avalant une autre gorgée de bière, et Mikhaïl avait pas pu s’empêcher d’éclater de rire : si seulement Lazar avait pu faire partie d’un complot gouvernemental, il aurait pas hésité, mais aucune porte ne s’était jamais ouverte pour le laisser passer. Tandis qu’il s’animait et les emmerdait au plus haut point (il avait jeté un coup d’œil à Mara pour s’assurer qu’elle gobait pas son merdier), il avait pensé à la gueule du père s’il avait entendu ça – il aurait probablement été ravi qu’on le pense assez important pour prendre part à une conspiration d’une telle envergure. Ce soir-là, Mikha avait assez bu pour oublier de se réveiller le lendemain, pour frôler le 00:00:00:00:00 qui les attendait tous au bout du chemin. Et, si dans son cas cela signifiait simplement qu’il aurait été complètement fauché, il ne tenait pas franchement à ce que leur hôte (l’imbécile heureux) se rende compte de sa particularité. Plutôt sûr qu’il aurait essayé de le traîner dans un laboratoire quelconque, oscillant entre l’envie d’hurler un J’VOUS L’AVAIS DIT à tous ceux qui n’avaient pas cru à ses histoires paranoïaques et l’avidité des mois qu’il pourrait engranger en échange d’un tel spécimen.

La méfiance, depuis, est restée, et rien que le son de sa voix a tendance à lui donner envie de cogner. Peut-être que l’électricité qui parcoure son corps alors qu’il trépigne dans son coin de canapé (miteux, le canapé) est due, aussi, à l’immobilisme, à la stagnation dans laquelle il est enfermé depuis plus d’un an, à la faim qui le prend en tenailles, à cette sensation d’inutilité latente, au froid des mois d’hiver qui le  ronge jusqu’à l’os et au fatalisme qui s’acharne de plus en plus à le plomber.

Peut-être.

Il a besoin d’une putain de bonne nouvelle.

00:00:00:23:51:01 Alors ? Toujours à presser, Mara, alors alors alors alors ; cette fois-ci il sait très bien mais refuse délibérément répondre, mû par le désir égoïste de savourer sa victoire seul, quelques secondes (qu’est-ce que sont quelques secondes dans son monde, hein ?). Un regard arrogant lui échappe toutefois, coule vers l’hôte qui tire la gueule dans le canapé qu’il vient de quitter, et il a les commissures des lèvres qui tremblent un peu. Ses gestes sont lents (lents lents lents, y’a tout le temps) quand il dépose l’appareil sur le meuble du salon (encore plus miteux que quelques minutes auparavant, ha), il se repasse en boucle les quelques phrases échangées avec la directrice de casting. Si vous êtes toujours intéressé, avait-elle dit, et il avait manqué de lui rire à la gueule, non merci finalement je vais passer mon tour. Il aurait moins ri si elle avait raccroché, ceci dit, donc il s’en était abstenu, et maintenant – maintenant. Putain, fais pas durer, dis-moi ! Il croise finalement son regard, y lit toute l’impatience et l’espoir qu’ils ont partagé pendant des mois, et à ce moment-là, il réalise vraiment vraiment que ça y est, putain, ça y est. Le sourire qu’il contenait s’épanouit sur ses lèvres, le même qui lui avait scoré le rôle, le même qu’il avait offert à la ronde, à personne en particulier, ce jour-là – mais cette fois-ci, il est rien que pour Mara.  

Un instant plus tard, elle est pendue à son cou et il l’étreint tout contre lui, ses lèvres accueillant les siennes alors même que son sourire ne s’est pas encore éteint. ‘Faut fêter ça, lâche Mara, comme s’ils ne passaient pas la plupart de leur temps, littéralement, à fêter chaque journée rien que parce qu’ils sont encore là pour la voir s’achever. À l’observer, les yeux pétillants, il est presque surpris : elle semble, sinon plus, tout aussi heureuse que lui. Pendant un instant, il ressent un brusque élan de culpabilité – c’est lui qui a réussi, aucune de ses démos n’ont été repérées – mais il entoure la taille de la jeune femme d’un bras pour chasser l’impression désagréable des attentes qu’il ne pourrait pas combler, et pose ses lèvres dans ses cheveux en riant doucement. On va plus jamais arrêter de fêter, autant commencer maintenant. L’approbation a des airs de promesse, tout contre sa tête, et ses doigts tracent des cercles contre sa hanche. Ça te dérange pas, qu’on la fasse ici ? L’hôte a l’air plutôt dérangé, mais ils savent tous les trois qu’il ne peut pas refuser. Évidemment qu’ça le dérange pas. T’inquiètes pas, Pax, dès que j’serai payé mon année je te filerai quelques heures pour te remercier. Il n’en pense pas un mot, et le clin d’œil qu’il adresse dans sa direction, condescendant, s’empresse de souligner cet état de fait. Pax, comme il est surnommé, semble s’agiter (va-t-il enfin oser les virer ?), mais ce soir-là, Mikhaïl se croit invincible (comme beaucoup d’autres soirs) et il se dirige vers le frigo pour se servir dans sa réserve d’alcool sans attendre sa réponse. Mara, tu veux quoi ? J’pense qu’on devrait upgrader et changer un peu de la bière, non ? C'est néanmoins les mains vides qu'il ressort de son expédition, et il passe sa tête dans l'ouverture de la cuisine, le visage tordu en une grimace désappointée. Pax, t'as plus rien à boire. Si la phrase semble être adressée à l'homme envahi, c'est en vérité à Mara qu'il parle : c'est, dans leur dynamique instable, son job à elle de le convaincre de les dépanner. Juste une dernière fois.

Il aura bientôt plus besoin d'aucune charité.
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