you might as well fail spectacularly (galay#5+niki)

Lidiya est partie dans un monologue sur la raison du comment du pourquoi c’est trop canon que deux hommes soient en train de se prouver leur amour dans le couloir de leur maison. Que c’est encore plus canon que ce soit Gali, parce que déjà, il est “canon” de base. Et son “copain”, parce qu’ils sont trop “mignons” ensemble, et bien plus que son père et Candide. Et alors que Nikita était enfin un chouilla calme avec la sortie de table rapide de Gali, il a plus qu’une envie, que les deux hommes reviennent, et la fassent taire. Il aime sa fille Nikita, c’est son joyaux, la chose la plus précieuse qu’il ait dans ce monde. Mais parfois, qu’est-ce qu’elle peut être chiante. Son frère est à deux doigts de quitter la table et d’aller se réfugier dans sa chambre, et Nikita refuse totalement de se retrouver en face à face avec sa charmante fille. Pas ce soir en tout cas, pas alors qu’elle vient tout juste de se lancer sur “les possibles choses que Gali a déjà dû faire avec son copain au lit”. Vraiment, vraiment pas.
Elle se tait rapidement quand elle aperçoit les deux hommes entrer de nouveau dans le salon. Et c’est de cette façon que Nikita sait qu’ils sont revenus, il avait les yeux fermés, essayant de se remémorer ce qu’il a dit. Qu’est-ce qu’il a bien pu dire de travers ? Ca a un lien avec Aquila, mais lequel ? Et pourquoi ? Et si il se rend compte que ça ressemblait de près et de loin à de la jalousie de la part de son fils envers Aquila, Nikita oublie cette idée aussi rapidement qu’elle lui est venue. Parce que c’est ridicule. Gali a aucune raison d’être jaloux d’Aquila ? Enfin. A part si, comme Nikita, il est jaloux de sa réussite, ou de son intelligence bien plus élevée que la moyenne. Mais c’est pas ça, y’a quelque chose d’autre. Et Nikita trouve ça ridicule. Parce que ça peut pas être lié à Ajay, c’est impensable. Nikita trouve que son fils et cet homme sont plutôt bien assortis, et ajouter Aquila dans l’équation lui donne plus envie de rire qu’autre chose. Puis, autant qu’il le sache, Aquila, il aime les femmes, plutôt.
Il lève les yeux vers un Gali et un Ajay clairement proches. Son regard est admiratif, presque. Il aurait jamais pensé que quelqu’un soit réellement capable de calmer Gali, de le faire revenir sur une crise, ou autre chose de ce genre. Et d’un autre côté, y’a cette tristesse mesquine qui s’insinue dans son esprit. Lui, son père, il y arrive pas. Et peut-être qu’il y arrive pas justement pour ça, parce que c’est son père. Ses yeux croisent rapidement ceux de son fils. C’est un flash, rapide, mais surprenant. Nikita y trouve quelque chose qu’il semble jamais avoir vu encore dans les yeux de Gali avant ce jour. Pas même lorsqu’il était enfant.
Et désolé.
Nikita reste bloqué, les yeux là où il avait croisé ceux de son fils quelques secondes plus tôt. S’il regardait autour, il verrait Lidiya s’extasier silencieusement, et Ilya sourire discrètement. Mais il le voit pas, parce qu’il regarde pas. Il a ce mot qui se répète sans cesse dans son esprit. Il s’excuse, il s’est excusé. Et Nikita voudrait demander pourquoi, de quoi, parce qu’il a pas à s’excuser, vraiment, ou peut-être qu’il a trop de choses pour lesquelles il devrait s’excuser. Il sait plus. Peut-être qu’il a eu raison de s’excuser. Nikita n’a jamais attendu autant, de sa part. Juste de l’acceptation au minimum. Pas des excuses. Jamais.
Ajay est un magicien. C’est la seule explication.

Ils se rassoient à leur place, et leur relation qu’ils cachaient mal plus tôt, ou que Gali faisait exprès de mettre en avant comme un petit enfant et évidente, cette fois ci. Sans s’en rendre vraiment compte, Nikita sourit, un peu plus. Qui qu’il soit, il peut sauver Gali. Et Nikita en est sûr. Et il aime ça.
Ajay propose de passer au dessert, et c’est une bonne idée. Ils mangeront le plat demain midi, en petit comité. Ca arrive souvent. Quand Candide est pas là, ils jouent tous sur les restes. Il hoche la tête, alors, Nikita. Et quand Candide revient vers la table, il lui attrape délicatement la main, et lui annonce qu’ils passent directement au dessert. Lui embrasse le poignet aussi, parce qu’il l’aime. Et qu’une dispute, deux, aucune de leur dispute changera jamais ça. Il se redresse, face à son fils, à Ajay. Il travaille demain, Ajay. Et Nikita a pas vraiment envie de savoir dans quoi, accepterait d’entendre les détails, mais ne les demandera pas. Parce que Gali a travaillé pour lui, à une époque. Et que rien que ça, ça annonce le genre de travail qu’il n’est pas bon de discuter autour d’un repas familial. Ce serait un peu comme si Nikita essayait d’expliquer son travail, à lui, dans une discussion. Ce serait compliqué. Et il aurait peur de faire mauvaise impression. Et peut-être que c’est ce qu’il ressent aussi, cet Ajay.
Mais. Pourtant, la question tombe. Et Nikita se retrouve désemparé quelques secondes. Parce que vraiment, qu’est-ce qu’il fait, dans la vie ? Il se retourne vers ses enfants, sourit, après tout, c’est pas un mensonge.

Je suis père au foyer. Enfin, ils sont vieux maintenant, mais, j’attends. Mon père est directeur d’une chaîne d’entreprise de jouets. Et j’attends qu’il meurt, en fait. Pour reprendre le flambeau.

Il omet de dire qu’il en a pas la moindre envie. Qu’il préférerait refiler ça directement à Ilya, qui semble plus apte que lui. Qu’il tue des gens en leur volant leur temps pour aller le redistribuer aux personnes à qui il ne reste que deux ou trois heures à Casma. Tout ça, il le passe sous silence. Parce qu’il veut pas effrayer, et il veut surtout, surtout pas passer pour un père indigne.

qu'importe s'il ait accepté de retourner à la table et que gali ait demandé pardon, il n'a pas totalement envie de rester sur place. l'anxiété a disparu maintenant, comme les larmes contre ses joues, et il ne reste que l'envie de retourner chez lui. qu'importe si l'endroit est flou, maintenant ; il ne pourrait dire si sa maison se trouve sur sigan ou sur altea. peut-être est-ce simplement ajay, sa maison. mais il garde la chose sous silence, dévisage les assiettes qui changent et le dessert qui arrive. il écoute à peine les paroles dites par son père comme son âme soeur, mangeant peu en réalité, adressant du coin des lèvres un bref sourire à ilya qui semble inquiet, pour une fois. gali est fatigué. l'anxiété lui a pris beaucoup d'énergie, cette fois-ci. il avait oublié. ça fait longtemps qu'il a fait des efforts pour autre chose que lui-même. la fourchette s'enfonce à plusieurs reprises dans le plat et lorsqu'il lève les yeux, il se surprend à remarquer que les autres assiettes sont vides. que le café est servi, sur la table. il pince ses lèvres, un peu surpris, ouvre peut-être la bouche pour dire quoique ce soit, mais ne dit rien, au final. il n'a pas envie de dire de jolis mots, il n'a pas envie d'être sympathique d'une manière ou d'une autre. peut-être que d'une certaine manière, l'ex prostitué a l'impression d'avoir gaché la soirée pour tout le monde, déjà. qu'importe les paroles que le king lui a dit, gali se sent fautif. une part sent que son compagnon lui en veut peut-être un peu. car lui-même lui en voudrait, si c'était ajay qui avait agi de la sorte. mais après tout, il est bien connu que ce qu'on déteste le plus, c'est soi même.
il est léger, le soupir qui quitte ses lèvres. assez fort pour qu'ajay le remarque, dans tous les cas. ils s'échangent furtivement un regard du coin de l'oeil et, après quelques secondes, gali lui offre un léger sourire et prend enfin la parole. on va devoir y aller, il se fait tard. c'est faux. la journée est encore jeune. le soleil a encore une place dans le ciel. il doute qu'ils soient présents depuis moins de deux heures, voire même une heure. mais les choses ont pris son énergie, et il ne rêve que de dormir, chose qu'il ne fait que rarement.
il faut quelque instant avant qu'ils ne quittent tous la table et qu'ils se dirigent vers la porte d'entrée. gali essaie de ne pas paraître pressé, qu'importe s'il ne souhaite que quitter les lieux pour aller dans un lit, qu'importe lequel. le leur, dans tous les cas. quelques mots sont échangés à la porte dont aucun ne s'évadant de ses lèvres. par fatigue. par peur de dire des choses qu'il ne faut pas, encore, peut-être. cette fois-ci, sur les traits, le masque est presque transparent. il garde une partie de son corps appuyé contre celui du king et, lorsqu'ils quittent enfin le batiment, s'étonne de ne pas s'endormir dans le moyen de transport jusqu'à son loft.
au final, la soirée a été pire que prévue, certainement.
mais au moins, il a survécu.