Le Deal du moment :
Jeux, jouets et Lego : le deuxième à ...
Voir le deal

Partagez
 

 cold heart hunters (sinned)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Invité
Anonymous
Invité

cold heart hunters (sinned) Empty
MessageSujet: cold heart hunters (sinned)   cold heart hunters (sinned) EmptyDim 29 Avr - 18:02

Aoibheann pleure. Rien de surprenant, et certainement rien de nouveau. Les yeux écarquillés, la main plaquée contre la cuisse, à moitié allongée par terre, elle regarde Sinned s’occuper de l’homme face à elles. Sinned, Aoibheann la connaît sadique, froide, violente. Jamais à ce point là. La douleur la fait pleurer. Ou le choc, peut-être. Elle pleure pour tout, donc tout peut la faire pleurer. C’est probablement un peu des deux, ou beaucoup des deux. Elle doit presser sur la blessure pour pas perdre trop de sang. Mais il coule, coule, coule. Entre ses doigts, c’est rouge. Aoibheann est habituée au sang, au rouge, à l’odeur, à la texture. Ca la dérange pas de regarder, d’observer, de voir. Mais le sentir couler dans sa main, sentir qu’elle s’en vide, c’est différent. Oh, la blessure est pas assez grave pour qu’elle en meurt, elle le sait bien. Elle s’en rend compte. Elle sait reconnaître une blessure mortelle d’une qui l’est pas. Mais c’est loin d’être une égratignure pourtant.
Aoibheann comprend pas comment il a pu les repérer. Elle a tout fait pour que ce soit pas le cas. Elle est sur Altéa, ses cheveux blonds sont probablement pas ce qui passe de plus inaperçu, c’est vrai, mais quoi, c’est pas la première fois qu’elles font une filature sur Altéa.
Sinned continue de s’acharner sur l’homme face à elle. Et Aoibheann a peur. Pas de Sinned, non, jamais. Depuis le jour où elle l’a rencontré au jour où elle mourra, elle aura jamais peur de Sinned. Sinned la fait se sentir safe. Plus que quiconque d’autres dans ce monde. Mais ils ont pas reçu d’ordres. Et Aoibheann est quasiment sûre que ce type là, elles allaient devoir l'interroger, pour qu’il parle, délivre d’autres corbeaux. Lui, elles sont pas censées le tuer.
Vu l’état de Sin et comment elle est partie, il sera mort dans quelques secondes.
Et Aoibheann pleure, pleure, mais réagit pas. Parce qu’elle a mal à la cuisse. Et que si elle ouvre la bouche, ce sera pour crier. De peur, de frustration, de douleur.
Elle presse, continuer de presser sur la plaie. Et presse même plus que besoin. La douleur que ça lui provoque se mêle au reste. Parfois, quand ça fait mal, c’est que ça soigne autre chose, non ? Elle arrête de pleurer. Détend les yeux. Continue de regarder Sin achever l’homme. Garçon, plutôt. Il a quoi ? Une petite vingtaine ? Même pas.
Pauvre gamin. Encore des parents qui se sont mal occupé de leur enfant. A croire qu’elle croise que ça, Aoibheann, en ce moment.

Le corps sans vie est à quelques mètres d’elle, Sin est pas loin. Et Aoibheann a une écharpe autour de la cuisse. Bien serrée. Elle préfère les blessures à l’arme blanche que par balle. Elles sont moins douloureuses. Et moins profondes. Et finalement moins dangereuses pour la vie. Elle s’active, essaye de s’activer le plus possible, pour aider à nettoyer le sang. Balance des seaux d’eaux sur le sang qu’est par terre. Le sien, celui du corbeau, elle fait pas vraiment la distinction. De toute façon, aucun des deux n’est censé être là.
Le corps saigne plus. Il a pas saigné longtemps. Sin est efficace, quand elle tue quelqu’un. Même si ça inclut de la torture avant. Qu’elle soit voulue ou sur le moment. Cette fois, c’était sur le moment.
Aoibheann va devoir mentir sur son rapport, ce soir. Au moins un peu. Parler de sa blessure, ils enverront des médocs à son appartement à Néphède pour quand elle rentrera. Dire que Sin s’est défendue, pas qu’elle s’est lancée dans un tripe de folle vengeresse colérique.
Aoibheann aurait probablement fait pareil, si les rôles avaient été inversés. Même si, finalement, elle aurait été incapable de tuer.
Inutile qu’elle est, dans ce domaine.

Sin ? On peut rentrer maintenant ?

Parce que maintenant, elles peuvent rentrer. L’allée sombre ressemble à juste ça, une allée sombre. Rien d’autre. Certainement pas une scène d’un crime de sang froid. Et Aoibheann a pas envie de rester dans les allées sombres. Elle aime pas les rencontres qu’elles pourraient y faire.
Et puis, elle commence à se sentir faible. Elle a perdu beaucoup de sang. Pas assez pour s’évanouir, mais certainement assez pour avoir la tête qui tourne.
Elle pourra marcher, peut-être pas sur toute la durée du trajet, mais au moins au début.
Aoibheann ramasse son seau, le met sous son bras, et s’avance pour sortir de l’allée. Il faudrait qu’elle trouve un truc, pour pas avoir l’air d’être à l’agonie dans la rue, pas attirer les regards. Elle prend sa veste, la noue autour de ses hanches, cachant le sang, la plaie, l’écharpe avec. Et hoche la tête.
Oui, comme ça, et beaucoup d’efforts pour marcher droit, elle pourra rentrer sans attirer l’attention.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Invité

cold heart hunters (sinned) Empty
Dans sa tête, Sin se ressasse sans cesse les derniers événements, dans l’espoir de capter à quel moment tout a basculé. Comment une simple mission de routine a pu prendre une tournure aussi dramatique. La réponse en soit, n’est pas très compliqué. Elles ont du faire une erreur, sans doute en faisant du bruit ou en sous-estimant la perspicacité de leur proie. Peu importe les causes, les conséquences n’en sont pas moins dramatiques dans tous les cas. Le corps de leur cible git désormais au sol, immobile. Il ne respire plus et n’en sera plus capable. Sin vient de le tuer. Ce n’est même pas une mort rapide, quelque chose de ponctuel comme un coup de feu, une balle perdue, un excès de zèle. C’est une mort froide et cruelle, qui témoigne de la violence de la meurtrière. Ses mains sont couvertes du sang noir et rendu brillant par l’éclat de la lune. Elle cherche une manière de l’essuyer, comme-ci tout d’un sa vue lui était intenable ; elle choisit son chandail par réflexe. Ne désire pas laisser d’autres traces sur le corps qui aura disparu le lendemain, quand les nettoyeurs auront fait leur travail. La blonde a toujours le regard perdu dans les iris vides de son adversaire, seuls les mots de sa partenaire peuvent l’arrêter. Elle prend une grande inspiration, contemple à nouveau, se redresse. Ne s’arrache pas un seul instant de l’homme. Il doit être aussi âgé qu’elle si ce n’est plus jeune. Il avait une famille, une vie, mais aussi des secrets, enfouis à jamais. A moins d’un spiritisme, elle vient de le faire taire à jamais. Car il osé s’en prendre à son alliée. Il n’a suffit qu’une seconde d'inattention, suivie d’un long moment de flottement durant lequel Sin n’a pensé à rien d’autre que la survie. Frapper, frapper, frapper. Elle ne sait faire que ça, son esprit n’est pas assez doué pour torturer, manipuler les mots et faire baisser une arme par la seule force des arguments. Elle s’est jetée en furie sur lui, dans le seul objectif de lui repeindre le portrait. Poussée par le cri de surprise d’Aoibheann .

On pourrait croire de Sinned que la douleur l’indiffère, mais c’est exactement le contraire. C’est parce qu’elle finit par trouver un point d’attache que la douleur en devient plus poignante. Elle préfère prendre les coups à place, ne supporte pas de voir un autre tomber. Un genre d’honneur, celui du soldat. La crainte de perdre un être cher est quelque chose qu’elle peine à contenir. Derrière des murs  érigés très haut, se cache tout l’amour qu’elle peut éprouver envers un camarade qui a vécu assez longtemps à ses cotés pour mériter son respect. C’est le cas de la fille qui bosse avec elle. Elle ne sait pas pourquoi elle est comme ça. Elle doute d'avoir été autrement un jour, déjà, quand elle était petite, puis pendant ses jours d'adolescence. C'est viscéral, elle frappe car c'est la seule chose dont elle soit certaine, quand même son monde est un mensonge. Ses souvenirs sont toujours flous et une partie de sa vie lui est obscure, il n'y a que cette vie de chasse qui ne lui laisse aucun doute. Avant l'accident de ses parents, il n'y a rien. Plus que de la brume et quelque chose de chaud - peut être sa mère - puis tout est devenu froid. Elle a oublié jusqu'à son visage. Sin a commencé à laisser exprimer sa colère quand elle était en primaire, puis quand elle a grandi c'est devenu pire. Que ce soit ses camarades qui se moquaient d'elle, en passant par ses parents adoptifs qui ne savaient pas canaliser son énergie ; ni trouver le moyen de la rassurer quand elle pleurait au milieu de la nuit. Sin ne supporte pas les larmes, elle ne pleure jamais. L'assassin ravale sa peine. Plutôt que d'avouer des faiblesses et de s'ouvrir, elle s'est renfermée dans sa coquille. Les Mugler sont passés devant de nombreux conseils de discipline jusqu'à ce que le Processus révèle son potentiel, alors qu'il pensaient s'en débarrasser. Elle s'est calmée le temps de devenir Warden ; c'est d'avoir un but qui a étouffé le volcan. C'est d'avoir un but qui lui permet de se contenir. Rétablir l'ordre des choses, c'est ranger son existence qui est en désordre totale.
Quand sa partenaire pleure, c'est comme-ci un éclair avait traversé le ciel calme de ses pensées. Les gens pleurent souvent à cause d'elle. Souvent, ils ont raisons, parfois, ils sont vraiment trop sensible. Pourquoi elle pleure souvent ? Ça lui enlève tout le plaisir de sa revanche froide. Elle veut juste finir son travail, elle a déjà suffisamment désobéi. Pourquoi elle pleure encore ? Chaque fois qu'elle l'écoute Sin se rend compte qu'elle en est incapable, n'en a même pas envie. Elle est souvent insensible aux choses. Ce n'est pas toujours avec mépris qu'elle en arrive à cette conclusion. C'est triste et presque honteux. Elle hasarde un regard de la direction de la blessé. Tu peux marcher ? La voix est enrouée. Elle ne sort pas assez. Sinon je te porte. Sans attendre, elle propose son épaule pour la soutenir. on se tire
Fuir, rapidement. Sin s’engage hors de la ruelle, un regard à droite et à gauche. Le portail n’est pas loin.  Mais à se traîner un boulet, le route lui parait interminable. Chaque ombre,  chaque vol de corneille la fait sursauter. Elle est aux aguets, à croire que c’est elle la bête blessée. On la blesse aussi, quand on blesse un ami. Le soulagement est puissant quand elle reconnaît le passage. Altéa est sa maison, mais ce soir, elle la déteste. Elle hait la nuit, les corbeaux et ces hommes qu’elle trahit en silence.
La peur peut-être. Communicative. Pour une fois, elle pourrait perdre. Qu’on découvre ce vilain secret.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Invité

cold heart hunters (sinned) Empty
Aoibheann a la tête qui tourne, mais réussit à distinguer la rue, les limites de l’endroit, les gens et la façon dont ils se déplacent. Vers où. Elle réussit encore à deviner leurs actions. Mais c’est bien les seules choses qu’elle est capable de faire dans son état. Malgré toutes ses années de formation, ses années d'entraînement, elle est incapable de rester concentré à cent pour cent lors d’une mission. A cause d’une stupide plaie à la jambe. Aoibheann déteste ça, être mise face à son incompétence à bien faire ce qu’on lui demande. Ce qu’on lui ordonne. Y’a une époque, elle était douée pour respecter les ordres, c’était même la plus douée. Elle était la parfaite exécutrice - sauf pour tuer, elle a jamais réussi à tuer - de ce qu’ils lui demandaient. Puis, elle a rencontré Liebe, et là voilà maintenant, là. A se prendre des coups de couteaux dans la jambe. Alors que si elle avait été concentré, plus que ça, le coup, elle l’aurait retourné contre l’assaillant. Le corbeau. Ce meurtrier.
Elle est encore assez concentrée pour faire les repérages de base, et pour marcher comme si de rien n’était, en laissant pas de traces de sang sur son passage. Elle peut le faire. Elle pourrait probablement pas, genre, sauter, ou, se battre. Mais elle peut marcher, seule. Elle peut tenir debout, seule. Quand Sinned lui propose de l’aider, Aoibheann devrait accepter. Ce serait raisonnable, d’accepter. Mais c’est une chose de plus qui lui rappelle qu’elle a - encore - échoué. Et c’est insupportable. Elle hausse les épaules, secoue la tête. Elle va montrer à Sinned, surtout se montrer à elle-même, qu’elle peut le faire toute seule. Elle a déjà fait foirer la mission (parce que c’est de sa faute, forcément, pas vrai ?), elle va pas en plus jouer la grande blessée, et se servir de sa collègue comme béquille. C’est hors de question. Au pire, si vraiment elle a besoin d’un appui, elle prendra le mur. Mais ce sera pas le cas. Aoibheann, dans son état, préfère s’écrouler d’un manque de sang que de demander de l’aide. En d’en chercher, sur le mur, sur une poubelle, un poteau, ou quoiqu’il y ait sur leur chemin.
Elle fera tout toute seule, et ce sera très bien comme ça. La plaie d’un couteau, pff, elle a connu bien pire. Aoibheann est forte, Aoibheann arrive ce qu’elle entreprend. Aoibheann n’est pas une gamine pleurnicharde peureuse qui s’écroule à la première blessure. Aoibheann refuse d’être ce genre de personne. Aoibheann refuse le changement que Liebe semble provoquer chez elle. Elle déteste le fait qu’elle pleure plus depuis qu’elles se connaissent, qu’elle crie plus, qu’elle morde plus. Elle approfondit sa folie, la construit comme une faiblesse. Liebe fait d’Aoibheann quelqu’un de faible. Aoibheann déteste ça. Aoibheann déteste beaucoup de choses, en ce moment. Elle déteste le fait que Sin lui propose de l’aide, elle se déteste d’être faible, elle déteste les corbeaux - c’est pas vraiment nouveau -, elle déteste être moins bonne. Elle était douée dans certains trucs, avant. Des trucs qu’elle peut plus faire aujourd’hui. Et Aoibheann déteste ça. Vraiment beaucoup.

Alors Aoibheann marche. Sans utiliser l’épaule que lui proposer Sin. Le “merci” est passé à la trappe, mais Aoibheann a la lèvre inférieur entre ses dents et la mordille presque au sang. Elle déteste tout, en ce moment. Elle déteste, déteste, déteste. Elle ferme les yeux, s’arrête, prend une grande respiration. Elle doit pas crier, pas là, pas au milieu d’une rue, parce qu’il fait nuit, qu’elle réveillerait les gens, et elle doit pas réveiller les gens, elle doit passer inaperçue. Elles doivent passer inaperçues. Quand elle rouvre les yeux, elle a les joues rouges, et n’a qu’une envie, de rentrer vite vite, vite à l’appartement. Et crier. Crier de toute ses forces. De toute ses cordes vocales. De crier à plus avoir de voix.
Parce que tout l’énerve, et qu’elle déteste tout, et qu’elle se déteste surtout elle-même d’être une folle incapable.
Elle titube en essayant de courir vers le passage.

Vite, vite, vite, se dépêcher, je. Vite.

Ses mots sont pas clairs, sont plus des souffles que des vrais mots. Elle regarde plus autour d’elle, Aoibheann, elle a oublié le protocole et son entraînement de surveillance. Elle a cette étrange sensation qu’elle se mettra à crier si elle croise un regard, quelqu’il soit. Alors elle se dépêche, va le plus vite possible. Oh, se tord la cheville, mais continue de marcher. Toujours vite, toujours devant, toujours vers la destination. Une fois à Néphède, elle devra marcher deux rues, monter deux étages, et elle pourra ouvrir la porte, et crier. Crier à en percer les tympans de ses voisins inexistants.
Elle presse le pas, marche plus vraiment droit, à cause de sa cheville, et well, de la plaie à sa jambe. Elle atteint le portail. Elle se retourne, quand même, Sinned est là, et c’est bien. Peut-être qu’elle lui a parlé depuis qu’elles sont parties de la ruelle, enfin, Aoibheann le saura jamais. Aoibheann perd l’ouïe et la perception d’autrui, quand elle veut crier. Quand elle a besoin. Quand elle s’énerve, et qu’elle déteste tout le monde.
Voir Sinned, finalement, c’est apaisant, surprenant, ça. Alors elle s’arrête, net. Elle dit rien, mais lâche la lèvre qu’elle avait entre ses dents, elle saigne, probablement, sûrement. Elle se retourne, et marche d’un pas sûr.
L’air de Néphède lui fait du bien, beaucoup de bien. Elle retrouve ses cheveux châtains qui ondulent naturellement, ses yeux marrons. L’air de Néphède lui rappelle sa cheville, sa jambe, et ça fait mal. Très mal. Sa main trouve le premier mur qu’elle trouve, elle s’y appuie. Elle déteste ça, elle déteste avoir mal, elle déteste pouvoir rien y faire. Et l’envie de crier reprend, et elle rêverait de pouvoir avoir un bouton off, qui pourrait l’éteindre. A tout jamais.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Invité

cold heart hunters (sinned) Empty
Sin admire le courage chez les autres, elle le respecte et l'envie profondément. Sin ne sait pas exactement comment se manifeste le courage, il lui semble que toute sa vie, toutes ses réactions n'ont jamais été autre chose qu'un réflexe de survie. Comme celui d'un animal qui mord lorsqu'il est blessé, qui ne montre jamais son dos à un inconnu de peur de sa faire attaquer.  Elle n'est plus elle même durant les moments de crise. Juste une femme - une femme qu'on pourrait considérer comme forte - qui ne baisse par les bras et fait ce qui lui semble adapté à la situation. Elle en oublie parfois son humanité - trop souvent au goût des rapports. Elle blesse, elle tue, elle ne laisse personne blesser un de ses camarades. Elle inspecte les alentours et détourne son regard d'Aoibheann, évite à tout prix de croiser son corps ravagé par la blessure. Sin admire son courage, l'aide qu'elle n'accepte pas et son silence. Le genre de silence qui veut dire "non merci je peux me démerder toute seule."  Sin ne dit jamais rien, d'un air, elle aussi, de dire aux autres qu'elle ne veut pas de leur soutien. De leur sympathie. D'eux, tout simplement. Elle ne dit pas quand elle a mal. Elle ne l'ouvre que pour dire aux gens toutes les choses qu'il ne veulent pas entendre, pour se défendre des commentaires qu'on peut lui faire. A sa place, elle ne sait pas si elle aurait trouvé la force de se relever. Peut-être qu'elle n'attend que ça, le moment où elle va tomber pour ne pas se relever. Parce que, parfois, Sinned est fatiguée de courir, de faire ce job.
A coté d'elle, Sin ne se trouve pas courageuse. Elle n'accomplit rien d'extraordinaire, elle n'aide pas. Tout ce qu'elle fait, c'est empirer les choses, la situation. Depuis le début. Si elle n'avait pas frappé le mec, elles n'en seraient peut-être pas là. Elles auraient pu appeler une équipe de secours ou se servir du corbeau. Elles n'auraient pas eu à fuir le plus vite possible que l'une est blessée et que l'autre n'est même pas armée. La blonde imagine tous les autres scénarios qui auraient pu se dérouler. Sa partenaire plus concentrée. Si elle avait gardé son calme et l'avait juste assommé. Sin soupire, reste muette jusqu'à ce qu'elles atteignent Néphede.

Elle devrait être rassurée, mais ce monde là, qui est devenu sa maison, l'accueille toujours étrangement. Le temps que ses yeux s'habituent, que le brouillard la dévore.  Ici, elle ne se sent pas encore vraiment chez elle. C'est plus un refuge dans lequel elle aime aller, mais a qui elle n'appartiendra jamais. Puis, elle commence à se repérer, baisser sa garde et retrouver une respiration plus calme. L'adrénaline toujours dans ses veines, elle avance comme une furie, presque trop rapide pour l'autre. Sin doit se forcer à ralentir, parce qu'elle est prête à repartir, courir à nouveau et ne jamais s'arrêter. Heureusement, l'appartement qui leur sert de planque n'est pas très loin. Mine de rien, elle est pressé de rentrer. Elle devra encore s'occuper de la blessure, d'autres détails. Et puis, demain, il faudra rentrer des comptes à ceux qui décident de tout. Ceux au dessus qu'elles, qui vont être furieux. Sin prend le moment présent tel qu'il est, essaye de ne pas voir trop loin. Elle n'avait pas remarquée que son souffle s'était accélérée. En revanche, elle remarque rapidement que sa partenaire ne tiendra pas la route. Ce n'est pas Altéa ici. Sur Altéa, au moins, les meurtriers se tiennent à carreau. Si l'on est pas dans les sombres quartiers d'Oriel, il y a toujours moyen de croiser une patrouille policière qui s'assure que les rues sont tranquilles et sécurisées. Oriel n'est pas comprit parce qu'Oriel n'appartient pas à GAÏA. Qui que soient les monstres qui dirigent ses quartiers, Sin admire leur force.
Eux, au moins, il ne courbent pas l'échine.
Sur Néphède, le vice et les crimes sont monnaie courante. En fait, ça n'a plus l'air de choquer personne. Personne ne viendra les aider si elles se font prendre.
Sans lui demander son avis, offre son épaule. Presque avec douceur, même si l'empressement rend ses gestes brusques, elle s'habitue au poids contre son corps. Chut. Avant qu'elle ne dise quoi que ce soit. Elle l'aide à se traîner sur quelques mètres, jusqu'à l'appart. Elle doit l'abandonner pour ouvrir la porte, qu'elle lui tient façon princesse. Un genre de baume au coeur qu'elle essaye d'apporter avec son sourire en coin. Sin peut pas dire qu'elle est en colère parce que ce qui est fait est fait. Elles sont une équipe, alors si l'une merde, l'autre aussi merde. C'est comme ça. Peut-être que demain elle aura envie de hurler, de lui refaire le portrait et se contentera de regards noirs. Pour l'instant, elle essaye d'améliorer la situation au mieux.
Et forcément, l'ascenseur est toujours mort, ne répondra plus jamais. Alors Sin frappe encore, contre sa porte fermée. Il faut monter.
Elle s'imagine pas porter quelqu'un jusqu'au deuxième étage, mais elle veut pas la laisser là non plus. S'il faut y passer la nuit. Elle attendra.  Marche par marche.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Invité

cold heart hunters (sinned) Empty
Ils lui ont appris tellement de choses lors de sa formation. Et elle a été longue, sa formation. Ils ont pas été foutu de lui apprendre comment inhiber sa douleur. Alors que, come on, c’est la base, dans ce genre de métier, non ? Et Aoibheann est certaine que c’est possible. Elle est persuadée que se persuader de l’absence de douleur, c’est possible. Que c’est en partie psychologique et pas juste nerveux. Elle a déjà vu des gens le faire. Des gens qu’elle avait blessé elle-même. Ou que Sinned avait blessé à un niveau de douleur qui serait intenable pour n’importe qui. Et ils avaient pas mal, semblaient être insensibles. Si ce qu’on lui a appris est vrai, ça devrait pas être possible. Donc on lui a menti. Elle a souvent l’impression qu’on lui a menti, en ce moment, Aoibheann. Et bien que ça la dérange, elle n’est pas en position de dire quoique ce soit. Alors elle se tait, et elle continue d’obéir aux ordres.
Elle voit la porte de chez elle, à quelques mètres. Elle devrait pouvoir y arriver. Oui. Oui, elle doit pouvoir y arriver. C’est pas juste une option, c’est une obligation à ce niveau là. Sur Altéa, elle devait faire attention qu’on la remarque pas pour pas attirer l’attention. Sur Nephède, faut qu’elle fasse attention qu’on la remarque pas pour pas paraître comme une proie faible et donc facile. Même si, avec ce que vient de voir Aoibheann, elle se considère en sécurité avec Sin.
Mais plus que la douleur, plus que la fatigue émotionnelle, c’est son envie de crier, le problème. Parce que tout ça, c’est trop. Que depuis qu’elle a commencé, quand elle avait douze ans, c’est trop. Et que lorsque c’est trop, Aoibheann peut pas dire stop, ou faire arrêt sur image. Elle peut pas arrêter les évènement et y réfléchir. Elle est forcée de les vivre, en tout intensité, et aux premières loges. Et le seul moyen, depuis toutes ses années, qu’elle ait trouvé pour y survivre, c’est de crier. Parce que ça calme les alentours. Parce que les gens s’arrêtent de marcher, de parler, de rire, de pleurer. Ils mettent leurs mains sur leurs oreilles parfois, exhorbitent les yeux pour ceux pour qui c’est la première fois. Mais pour ces quelques secondes qui durent parfois jusqu’à une bonne demi-minute, Aoibheann a le contrôle de sa vie, et de son existence. De ce qu’elle en fait.
Elle déteste avoir l’impression que c’est un simple enchaînement de choses qu’elle n’a pas décidé. Parce qu’Aoibheann n’a jamais rien décidé, après tout, de sa vie actuelle. Que même un stupide attachement à quelqu’un, son corps l’a décidé pour elle. Elle a l’impression que le monde entier se moque d’elle, la trouvant trop incompétente pour décider elle-même. Elle veut crier au monde que c’est pas une enfant. Qu’elle est grande, maintenant, qu’elle peut faire ses propres choix.
Elle sait que c’est faux.
Encore faudrait-il qu’elle sache ce que ça veut dire, tout ça. Les choix, le fait d’être assez mature pour les faire. Les conséquences. La seule conséquence à des choix qu’elle connaît, c’est lorsqu’elle dénonce quelqu’un, il meurt. Et encore, dénoncer quelqu’un n’est pas réellement un choix. C’est son job. Et elle a pas choisi son job. Elle a grandi avec.

Elle a refusé l’aide de Sinned sur Altéa, mais elle a plus trop la force de la refuser sur Néphède. Parce qu’elle est occupée à contrôler ses lèvres, ses cordes vocales, sa cage thoracique. Qu’elle a pas assez de force pour contrôler l'entièreté de son corps, et que vraiment, elle préfère éviter de crier en pleine rue. Quitte à plus vraiment pouvoir marcher. Sinned l’aide, et elle marche, se traîne, à côté d’elle, laborieusement. Elles arrivent toutes les deux devant chez elle, et Aoibheann sait ce qui arrive. Elle connaît bien cet endroit, elle y vit, après tout. Elle sait qu’elles vont devoir monter deux étages. Elle sait qu’elle va être un fardeaux. Alors une fois devant les escaliers, elle lâche Sinned, ferme les yeux. Se concentre sur sa respiration. C’est pas eux, pendant sa formation, qui lui ont appris, ça. Elle l’a appris toute seule, à ses dépends. Ca lui a sauvé la vie, plusieurs fois. Elle la calme, jusqu’à ce que l’envie de crier disparaisse assez pour qu’elle se concentre sur autre chose. Dans son esprit se dessine son appartement, meuble par meuble, coin par coin, mur par mur. Elle le connaît par coeur. Elle doit le rejoindre. Elle s’y sentira bien, elle le sait.
Pour qu’elle se sente bien, elle doit entrer dans cet appartement. Et les deux étages à gravir avec un corps qui se vide de son sang et une cheville tordue, ils passent à la trappe.
C’est peut-être comme ça, que ça marche, l’extinction de la douleur.
Aoibheann monte une marche, deux. Elle sent qu’elle tire, et qu’elle devrait peut-être pas. Elle fait pas de pauses entre les marches, s’arrête pas. Sent que si elle s’arrête, elle sera dans l’incapacité totale de reprendre la monté. Ou elle dégringolera ce qu’elle a déjà gravi. Alors elle monde, continue. Sa respiration se bloque, reprend, se bloque de nouveau. Et c’est normal, probablement. Elle arrive au deuxième étage en deux minutes. Elle sort, tremblante, les clés de sa poche. Réfléchit pas à ce qu’elle fait, pose sa main à l’endroit de la plaie. Elle tombe à genoux, devant la porte. Et cri. Pas ce genre de cri suraigu qu’elle fait d’habitude. Ca prend plus du grognement décibellement élevé. Les larmes coulent sur ses joues.
Et alors que ça pourrait être parce qu’elle en peut plus de sa vie, ou parce qu’elle en a marre, ou parce qu’elle se sent nulle ou sans contrôle, là, c’est purement et simplement parce qu’elle a mal.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Invité

cold heart hunters (sinned) Empty
L'abandon de soit. C'est ce dont certaines personnes sont capable dans les situations de crise, celles qui s'agenouillent devant les blessés et trouvent les bons mots pour les rassurer. Les hommes et les femmes en blouse blanche qui se lèvent avant le soleil pour s'occuper des autres et ne sont pas ralentis par la nuit. Aider les autres, c'est s'aider soit même ; ces personnes l'ont bien comprit. Ils en parle avec une simplicité déconcertante, qui en fait oublier la douleur un instant. La manière dont ils expliquent les choses permettent de dédramatiser. Ce n'est qu'une jambe en miette, ce n'est qu'une balle, ce n'est qu'un mauvais jour. Il y en aura d'autres. Il y aura d'autres jours, des bons, eux. C'est vrai. pourquoi avoir mal quand un regard si doux et si intentionné s'est posé devant vous, vous explique calmement que tout va bien se passer ? On a envie d'y croire, de toute la force de son âme. Cela devient une nécessité, un instinct, qui pendant quelques minutes fait oublier ce que le corps ressasse.
Sin apprend beaucoup en observant les gens, elle répète ce qu'ils font. Copie leurs paroles, leurs codes, pour jouer un rôle. Elle essaye d'être la plus authentique possible et de respecter les règles. Sa voix devient fluette quand elle est jeune fille égarée, son autorité naturelle contenue quand elle se fait Warden. Comme au bon vieux temps. Mais elle est incapable de jouer l'infirmière. Parce qu'elle ne sait pas comment dire les choses pour qu'elles ne soient pas si terrible. Elles sont terrible. Sauf que cette révélation ne lui fait ni chaud ni froid. C'est affreux, c'est moche et ça ne sert à rien d'essayer de l'embellir, même de faire croire que ce n'est pas le cas. C'est un mensonge. Mentir ne lui va pas. Elle ne peut pas se mentir trop longtemps à elle même. Faire croire quelque chose qui ne la convainc pas, c'est pire encore.
Quand ses parents sont morts, la dame lui a menti. Elle s'est accroupie devant la gamine aux cheveux blonds et aux yeux rouges de larmes. Recroquevillée sur la chaise de l'hopitâl, les genoux repliés contre son petit corps fragile. Elle ne sait pas quelle âge elle avait. C'était avant. Il n'y a que le avant et le après, jamais de dates précise. La blouse blanche lui a demandé comment elle s’appelait - Sin a froncé les sourcils, incapable de répondre. Sinned. C'est le premier prénom qui lui est passé par la tête, c'est celui de son frère. Sa mère disait souvent qu'elle voulait deux garçons. Alors, Sin faisait comme son frère, pour être le garçon qu'on voulait qu'elle soit. Maman n'était pas là pour lui rappeler qu'elle s'appelait Zoëva. Maman n'était plus là, Sinned non plus, Leïa non plus. Plus personne n'était là. A la place, une vielle dame ridée aux yeux noisettes, exprimait un profond désarroi. Le reste de l'interrogatoire était aussi douloureux. Et quand ce fut au tour de Sinned de poser les questions, les yeux se sont voilés.
Ça va elle disait-elle. Tu vas rejoindre ta famille.
Deux jours plus tard, elle entrait dans le premier foyer d'une longue série. Un an avant que le couple Mugler n'accepte de la supporter et le fasse jusqu'au bout. Même si elle hait ces gens, ils lui ont au moins épargné de devoir changer de maison. Ils n'ont pas jeté ses jouets par la fenêtre. Quand elle est partie, ils ont même laissé une adresse sur un morceau de papier et un numéro. Elle n'a jamais appelé. Ils ont du déménager depuis. Et elle, est insensible à cette peine. Sauf quand Aoibheann crie. Elle crie avec l'intensité dont les poumons de l'assassin voudraient. Elle hurle toute la frustration, la colère, les remords, qui pourrissent dans son coeur. Cette douleur sinistre. Alors, la blonde pose sur elle ces faux yeux pleins de compassion et devient la force tranquille. La langue fourchue de la couleuvre. Elle n'est pas mortelle, juste agressive. Il y en a bien qui s'en inventent une, de famille. Ses doigts fins s'enroulent autre de la poignée de la porte et y laissent une traînée de sang. Elle balance le trousseau de clé dans l'appartement et se dépêche de de prendre sa partenaire sous les épaules pour la tirer à l'intérieur. Comme on lui a apprit à l'entraînement, en cas d'évacuation. Force majeure. Les premiers gestes d'urgence. Il faut qu'elle garde son sang froid le plus longtemps possible. Les voisins eux ne se posent plus de questions depuis longtemps. Sur Néphède, on a plus de chance d'avoir un baron de la drogue comme voisin qu'une femme en blouse blanche. Il faut savoir être sa propre soignante, sa propre psy, sa propre mère. Personne ne vient vous dire ce que vous être sensé faire. On apprend sur le terrain.
Il y a la pratique et la théorie. Sinned sait la théorie, brièvement. Elle est plus à l'aise quand il faut pratiquer. Elle forme la porte sans la claquer. Laisse Aoibheann allongé dans le couloir et se dirige vers la trousse de secours. Elle retire soigneusement ses talons. Et tout d'un coup, elle l'impression d'entre le silence. Malgré la douleur, malgré les cris, malgré tout. Elle n'entend plus ses propres pas, ne s'entend plus. Simplement le sifflement de sa respiration. Elle laisse place à une autre. Dont les gestes sont moins tremblants. Elle retire les vêtements avec précaution, comme-ci elle voulait s'assurer qu'ils puissent ensuite être lavé. Repassés. Ranger. Rapiécé pour cacher les preuves. Ses petites mains de pianistes s'affairent. Plongent un coton imbibé de désinfectant sur la plaie, appuient pour bloquer l’hémorragie. Puis elle saisit de la gaze et entreprend de faire un bandage, la plaie désinfectée. Elle sert un peu trop fort, pour que le sang cesse de s'épandre. Il faudra en changer.
Plus tard.
Elle saisit une petite boite de cachets, interrogatrice dans son visage. Si elle veut, elle pourra. Ce sont des antidouleurs qu'elle a volé. Ceux qu'on lui a donné ce jour là le jour de l'accident. Elle en a trouvé une boite en fouillant chez Romir. Elle a commencé à se shooter au souvenir.
En général, c'est elle qui prends les pills, toujours elle. Mélangé avec un verre d'alcool. Elle le fait pour ne plus souffrir. Pour dormir. Et parfois, elle espère qu'elle ne se réveillera pas, cette fois.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Invité

cold heart hunters (sinned) Empty
Toute la douleur qu’elle aurait du ressentir depuis ce coup de couteau revient en force en quelques secondes. Tout ce qu’elle s’est empêchée de ressentir depuis qu’elles sont sorties de cette ruelle à Altéa, tout ça. Peut-être que la douleur est là, qu’on la veuille ou non. Peut-être que le psychologique peut aider pour un temps. Après tout, elle est arrivée jusque là, elle a monté les escaliers jusqu’à chez elle. Mais pas longtemps. La douleur physique reprend forcément le dessus, parce que pas le choix. Parce que c’est comme ça que l’humain est fait. L’humain est tout autre être vivant, d’ailleurs. Les animaux qu’elle voit à Altéa semblent tout autant réceptifs à la douleur qu’elle. C’est le système nerveux, c’est pas de sa faute. Et même si elle le sait, même si, raisonnablement, elle sait qu’elle y est pour rien, la culpabilité d’être incapable de se calmer, d’avoir le contrôle sur son corps est présente. Et elle est forte. Et ça la fait pleurer, mais c’est pas trop grave, parce que quiconque la verrait pourrait croire que c’est des pleurs de douleurs. C’est tout mélangé, Aoibheann fait plus la différence entre ce qu’est quoi, et pourquoi elle le ressent. Elle sait juste qu’elle a mal. Et qu’elle s’en veut d’avoir mal. Qu’on lui a planté un couteau dans la cuisse. Et qu’elle s’en veut d’avoir laissé ça se faire. Qu’elle a regardé Sinned prendre la vie de ce même homme, garçon. Elle qu’elle a été étonné de la froideur qu’elle y a mis. Une froideur plus évidente qu’à son habitude, encore. Et son habitude est déjà bien glacée.
Sinned termine ce qu’elle avait tenté d’entreprendre, Aoibheann incapable de faire quoique ce soit, et ouvre la porte. Et si Aoibheann essaye de s’y faufiler, c’est peine perdue. Sa jambe lui donne l’impression qu’elle est en plomb. Elle ne bougera pas. Et elle sera chanceuse si elle finit pas par transpercer le sol de sa lourdeur. Vraiment, c’est comme ça qu’elle le ressent. Alors elle attend. Sinned ferme la porte derrière elle, et Aoibheann attend, encore, et ça lui semble une éternité. Alors elle ferme les yeux, et essaye de se souvenir du visage de gens qu’elle a croisé aujourd’hui. Peut-être qu’elle se souviendra particulièrement de l’un d’eux, et que redétailler le visage dans les détails pourra la calmer. Au fil des années, Aoibheann a trouvé plusieurs techniques pour se calmer lorsque la situation n’est pas encore désastreuse. Oh, une fois qu’elle a commencé à crier, et à tout casser, y’a plus rien à faire, juste à attendre que ça passe. Mais y’a des phases avant ça, en général. Lors de ces phases là, Aoibheann a appris quelques techniques pour se calmer. Penser à ses parents est l’une d’elles. Se remémorer le visage d’un inconnu, une autre. Et si c’est les deux principales, elle en trouve parfois de nouvelles selon la situation.

Sinned revient rapidement avec une boîte à pharmacie, un petit truc avec l’essentiel pour soigner les blessés. Là, c’est elle, la blessée. Parfois, c’est Sinned. La plupart du temps, elles rentrent toutes les deux sans aucune égratignures. Mais pas cette fois. Cette fois, il s’est passé un truc. Et cette fois, Aoibheann a été blessé. Et ça fait mal, tellement mal. Les traitements qu’elle applique sur sa plaie sont rapides, précis. Et Aoibheann lui en est reconnaissante, de pas les pratiquer avec des mains tremblantes ou avec l’insécurité de faire un truc qu’il faut pas. Sinned sait peut-être pas vraiment ce qu’elle fait, ou peut-être que si. Mais l’un comme l’autre, au moins, elle fait les choses sans s’attarder. Et finit sur un résultat qu’Aoibheann trouve concluant. Le bandage ressemble plus à un garrot qu’à autre chose pour le moment, elle le déssèrera un peu, plus tard, pour éviter de perdre l’usage de sa jambe. Pour le moment, il empêche le fluide rouge de s’échapper de la plaie, et c’est bien.
Aoibheann aperçoit les cachets dans la main de Sinned et alors qu’elle voudrait les prendre et les avaler, tous, si possible rapidement, pour dormir et juste oublier la douleur, elle secoue négativement la tête. Elle doit garder la tête froide. Déjà qu’elle réussit pas vraiment, à cause de la douleur, à comprendre son environnement, faudrait pas en plus qu’elle se drogue. Puis, Aoibheann, elle a jamais pris d’anti-douleurs, a toujours vécu sans. Parce qu’on lui a appris à supporter la douleur. Parce qu’on lui a dit que c’était plus difficile mais que c’était important d’avoir mal, pour en avoir une trace, un souvenir. Pour ne plus recommencer les mêmes erreurs.
Elle prend appuie sur le mur à côté d’elle, grogne lorsqu’une partie de son poids se retrouve de nouveau sur sa jambe malade. Et se sert malencontreusement de Sinned comme d’une béquille. Elle lui a proposé plus tôt. Elle avait refusé. Cette fois ci, elle a pas de mur, à l’intérieur de son appartement, entre l’entrée et le canapé. Elle a besoin de se tenir à quelque chose. Et si quelque chose n’existe pas, à quelqu’un.

J’dois m’allonger, sur le canapé. Et. Dormir oui, j’irai mieux après.

Elle en est sûre. Elle le doit. Aller mieux est une obligation. Et ça doit être rapide. Parce que dans deux jours, elle est sur une autre mission, sur Terre. Et qu’elle doit pouvoir marcher. Qu’elle doit même pouvoir courir, ce jour là.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Invité

cold heart hunters (sinned) Empty
Elle à l’air misérable et c’est quelque chose qui lui fend le coeur. Sans savoir pourquoi exactement, elle déteste voir les gens tels qu’ils sont. Leur fragilité, voir tomber le masque et se retrouver face à la personne réellement. Ça lui rappelle à quel point elle a du mal à être honnête avec elle même. Sinned ne se connaît pas. Si on lui posait la question, elle ne saurait dire exactement ce qu’elle aime. Si elle préfère le jour ou la nuit – nuit sans doute, pour l’obscurité. Elle n’a pas de passion à proprement parler, pas de chose qui la rende unique. La blonde a souvent l’impression d’être une coquille vide. Ce n’est pas quelque chose qui la dérange en soit, elle ne s’en rend même pas compte. Elle n’en souffre pas, mais parfois, elle à l’impression d’être à coté de la plaque avec les gens. Surtout ceux qui pleurent souvent. Ou ceux qui expriment leurs émotions de manière explicite. La blonde garde tout pour elle. Et le pire, c’est qu’elle le fait surtout dans le soucis de n’importuner personne.
Sin a rencontré des gens qui détestent paraître faible, pour faire partie de ses gens qui gardent pour eux les peines et la douleur. C’est quelque chose qu’elle inhibe facilement. Elle peut rester impassible face à la pire des scènes simplement en rangeant quelque part ce qu’elle ressent. C’est une technique qu’elle utilise depuis la mort de ses parents. Ce n’est certainement pas un réflexe saint. Elle n’en a pas beaucoup parlé. Du temps où elle était warden, elle arrivait plutôt bien à garder ces choses là pour elle. Si il y a une chose que l’assassin à compris, c’est que les psychologue seraient ses ennemis si elle évoquait l’absence d’émotion. Autre que celles brutes, comme la colère qui bouillonne dans ses veines. Et le reste du temps, le vide qui la rend terrible efficace. Pas plus vivante qu’un androïde de sigan. L’abnégation totale, qui aurait fait d’elle une bonne chirurgienne si au lieu de tuer les gens, elle avait décidé de les sauver. Elle s’est mise au service de son pays en quelque sorte, s’est vouée toute entière à sa nation et à la sauvegarde d’une bien-pensance. Elle, elle ne pense pas. Son avis ne compte pas.
Elle fait ce qui doit être fait.
Elle porte le corps trop lourd de sa partenaire jusqu’au canapé et prend la peine de prendre un coussin pour qu’elle puisse poser sa tête. Elle lui donne sans parler. Elle ne voit pas quoi dire. Elle peut faire une blague si on lui demande. Quelque chose de très noir et qui ne fait sourire personne. Romir se moquer de son humour ; le fait est qu’elle n’a pas d’humour. Sinned ne trouve pas les choses drôles, il y a des sujets trop sérieux pour qu’on puisse se fendre la poire dessus. Elle ne voit pas ce que les gens ont avec ça. Comme-ci rire était vitale. Mais à part pour se moquer des autres ou de manière sarcastique, elle n’est pas du genre à faire éclater le son de sa voix. La blonde est facile à vivre. On ne la remarque même pas. On ne l’entend pas, elle se fait fantôme. Elle sort la nuit le plus souvent, pour aller se défoncer dans ses bars et permettre à son état d’indifférence de perdurer. Parfois, avec la fatigue, lorsque minuit sonne l’heure, les pensées s’invitent. Qu’elle n’a pas le temps d’écouter. Plutôt que de perdre son temps – et elle sait que c’est précieux le temps, pour certains – elle se noie en eaux troubles. Dans le fond d’un verre de whisky. Personne ne lui a montré comment faire, c’est comme-ci elle avait toujours aimé ça. Elle songe à laisser la Néphédienne seule maintenant qu’elle est sauvée, sortir ce soir. Trouver la compagnie de quelqu’un de passer la nuit chez lui. De toute façon, elle s’envole au petit matin, sans avoir besoin de dire quoique ce soit. Ses pieds restent enfoncés dans le sol. Elle n’a pas regardé la fille dans les yeux, elle se contente de fixer les rainures dans le parquet. Les endroits où il a commencé à vieillir.
Demain je ferai un rapport. C’est trop difficile de s’inquiéter, alors à la place elle la décharge de quelque chose. Je veille sur toi. Et sur ces mots, elle tire une chaise et s’assied en face d’elle comme un soldat qui veille sur son camp. A l’affût du moindre bruit. Elle chasse le sommeil.
Elle dira que c’est de sa faute. Romir la protégera. Il n’a pas le choix.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé

cold heart hunters (sinned) Empty
Revenir en haut Aller en bas
 
cold heart hunters (sinned)
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
ANTIGRAVITY :: through the valley of the shadow of death :: Let the record spin :: IRP :: RPS TERMINÉS OU ABANDONNÉS-
Sauter vers: