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 Give sorrow words - ft Niran & Nawei.

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☽ aecha lee & niran moriarty & nawei lee
03 june 2018, late night Allongée sur le canapé qui se doit d’être le sien pour le reste de la nuit, elle ne peut rester immobile. Elle prétend que rien ne la tracasse, Aecha. C’est ce qu’elle dit à Reyn lorsqu’il s’approche d’elle. À quoi bon, il sait bien qu’elle ne va pas. Mais il ne pousse pas. Parce qu’elle ne veut pas qu’il pousse. Elle veut être seule. Alors il la laisse seule. Pour le moment. Une cigarette danse entre ses doigts. Son œil observe la fumée avec attention. Il la dissèque. Il y cherche un message caché. Il tente d’en soutirer quelque chose qui lui permettra d’oublier ce  qui court sur les ondes altéennes. Mais il n’y trouve rien. Rien si ce n’est le détail de ce qui la fait flotter. Rien si ce n’est la physique qui la supporte. Le téléphone se réveille. Ses sourcils se froncent. "Ciao." Elle répond. Elle attend. Elle fume. Elle attend. Il ne répond pas. Elle s’empare du téléphone. Elle interroge. Elle attend. Elle fume. Elle attend. Il ne répond pas. Elle s’en moque. Voilà ce qu’elle se prend à se dire. Tout comme elle se moque de savoir sa mère dans une situation similaire. Donc elle se moque sans se moquer. Elle ne peut le laisser. Elle ne peut le laisser parce que quelque chose dans le fond de son esprit l’en empêche. Si elle n’était pas de celles qui ne croient pas, elle saurait que c’est l’univers qui lui annonce qu’elle ne peut laisser sombrer sa moitié. Mais elle ne croit pas. Alors elle ne pense qu’à Nawei. Elle ne pense qu’à cet idiot qui se dit être son meilleur ami. Alors elle grogne. Alors elle se lève. Alors elle s’empare de ses clefs. Alors elle quitte l’appartement.

L’appel sonne. Il ne répond pas. Elle s’impatiente, Aecha. « Answer the phone you fucking prick ! » La porte claque derrière elle. Elle l’ignore. Elle descend les escaliers deux à deux. Sa voix continue de résonner. Elle continue de parler dans le vide. Elle continue de parler à un répondeur qui ne répètera surement jamais ses mots. Il ne faut pas longtemps à son moteur avant de s’éveiller. « For fuck sake… » Le téléphone tombe presque. Elle s’élance. Les rues sont silencieuses. Ce lourd silence étrangement différent de la commotion de son monde natal. Elle ne l’aime pas, ce silence. Elle l’aime de moins en moins alors qu’elle s’éloigne de Little Havana. Elle l’aime de moins en moins alors qu’elle rejoint ces quartiers dans lesquels elle ne devrait vraiment pas être. Parce qu’elle ne sait pas faire mal en retour, Aecha. Parce qu’elle n’a pas de quoi. Parce qu’elle est convaincue de rester dans sa voiture. In and out. De retour vers sa base avant même que qui que ce soit ne fasse attention à elle. Voilà ce qu’elle désire. Voilà ce qu’elle attend. Alors qu’elle tourne un coin, elle ralentit. Sa main s’empare de son téléphone. Le message s’écrit. Le message s’envoi. Quelqu’un se doit de savoir où elle est. Et avec qui. Dans le fond de son esprit, le cluster se tait doucement. Incapable de les faire disparaitre réellement, il se floute pourtant. Pourquoi ? Elle ne le sait pas vraiment.

Enfin, elle reconnait les lumières. Enfin, elle reconnait le quartier. Enfin, elle ralentit tellement qu’elle s’arrête presque. Ses yeux parcourent la nuit. Son œil reconnait un corps. Loin de l’entrée principale de l’établissement. Loin des regards curieux. Bien. Arrivant à sa hauteur, elle s’arrête enfin. La vitre s’abaisse. « Get up. » Il ne bouge pas. « D’you hear me? Get up. » Il ne bouge pas. Elle grogne. Un moment durant, elle regarde autour d’elle. La portière s’ouvre. La portière ne se referme pas vraiment. Une fois début devant lui, elle lui assène un coup de pied. « Niran get the fuck up, we can’t stay here. » Ce n’est pas pour elle qu’elle a… peur. Elle sait que si quelqu’un tourne le coin de la rue, elle aura déjà disparue. Elle sait qu’il ne lui faut que quelques secondes pour laisser la voiture l’emporter loin d’ici. Le moteur tourne toujours, silencieux. C’est lui qui risque de la ralentir. Lui sur qui le gang local ne peut pas mettre la main. Son téléphone l’interpelle de nouveau. Elle se détourne de l’homme un moment. Les mots de Nawei se dessinent : "rentre à la maison". Elle lève les yeux au ciel. Le message ne mérite pas de réponse. Qu’il vienne donc. Elle pourra enfin lui dire ce qu’elle pense de lui et de sa disparition soudaine. Niran grogne. Son regard le retrouve « Jesus… » Elle s’accroupit, tire sur son épaule afin de le forcer à rouler sur son dos. Elle ne voit que son visage fatigué. Son œil y reconnait les signes d’un usage intensif. De quelque chose. « Maybe I should just let you die here. » Son poing rencontre son visage. Plus silencieux qu’une claque. Plus douloureux également. Good. Il se doit de bouger.

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☽ aecha lee & niran moriarty & nawei lee
03 june 2018, late night Il n’en a plus. La boîte roule entre ses doigts, sur le sol de l’établissement, inutile, alors qu’il rempoche son portable. Niran se passe une main fatiguée sur le visage. Ou essaye. Ses ongles griffent sa peau sans qu’il s’en rende même compte. Il ne voit plus autour. Qu’espérait-il en la contactant ? C’est lui qui a arrêté de lui donner des nouvelles, à l’annonce de la mort de Hyunki. Parce qu’il n’a pas eu les couilles de la regarder en face. Alors qu’il en crève, qu’il se souvient de l’odeur de sa peau dans ses rêves. Ça n’a plus la moindre importance. Il n’a aucun moyen de joindre Nawei. Il a jeté son téléphone, s’il a un minimum de jugeote. Et il est brillant. Tellement plus que lui. Il faudrait qu’il rentre. Mais pas dans cet état. Et en même temps … quelle importance ? Tout n’est qu’un épais brouillard couleur sang qui lui colle à la peau. Scarface le tuera. Il en a le droit. Il a tous les droits. Et lui n’est rien. Alors pourquoi pas n’être réellement rien, dès maintenant ? Pourquoi continuer ? Il ne veut pas y retourner, mais il sait qu’il en a besoin. Pour le Dax. Et parce qu’il n’est rien d’autre, il est Junior. La pensée s’empare de lui alors qu’il ouvre les yeux pour voir la fille qui a glissé sa main sur son pantalon. Il ne la sent même pas. Il s’en fout. Il l’ignore. Fait signe au barman qui sert sans protester. Il paye. Et il se fera sans doute dépouiller à la sortie de l’établissement. Univers différent. Mêmes règles. Bien. Et s’ils pouvaient le tabasser à mort au passage … la pensée ne le fait même pas frémir. En fait … elle a des allures de délivrance. Peut-être … que c’est ce qu’il faut. Pour tout le monde. Alors il se lève. Il ne sait même pas comment il parvient à sortir. N’a pas conscience d’être dehors. Et s’écroule, un peu plus loin. Il ne sent pas l’asphalte. Il n’entend plus rien. Et ferme les yeux, comme un enfant retrouvant la chaleur protectrice des bras de sa mère. S’il avait su ce que c’était.

Combien de temps s’écoule ? Il n’en a pas la moindre idée. Sa conscience enregistre vaguement le premier coup, le faisant grogner. « Jesus… » Mais ce n’est que quand on le retourne qu’il soulève les paupières. On est venu l’achever. Et, pas n’importe qui … Quand ses prunelles rencontrent les siennes, le fantôme d’une décharge se fait sentir. Juste une palpitation, à la lisière de ce qu’il est. Il veut ricaner, mais rien ne sort. Son corps ne semble plus lui obéir. Call me Niran, there’s just the two of us here, aurait-il sans doute répondu dans d’autres circonstances. « Maybe I should just let you die here. » Et le coup part. il l’encaisse sans broncher, sans même tressaillir. Parce qu’il le mérite. Parce que c’est ce qu’il l’attendait. Et que s’il doit mourir, autant que ce soit de sa main. L’hémoglobine affleure, mais ne coule pas. Pas encore. Il ne la sentirait pas, de toute manière. Il se contente de la regarder. Il n’y a rien au fond de son regard. Aucun signe de la détresse profonde qui l’habite. Et c’est tant mieux. Il a pris une décision, au moment où elle l’a frappé. Il veut en finir. Maintenant. « Or maybe you should just finish me. » Il trouve la force d’esquisser un sourire, en forme de grimace, ce sourire de connard qu’elle déteste et qui la fera sans doute partir au quart de tour : « That’s why you came, right ? » Sa voix est rauque. Le manque ne va pas tarder à se faire sentir. Mais pour l’instant il est au fond. Il n’a pas arrêté, depuis qu’il a quitté cet appartement miteux et ces deux filles. Le Mendax transpire de chacun de ses pores. Et pourtant, sous ce regard, il pose un bras au sol et se relève. Plus haut. Plus belle, la chute. Il n’est plus rationnel. Il s’en fout. Il n’en a pas conscience. C’est la même chose. Il sait juste qu’elle est là. Et qu’elle va le tuer. « After all, I am everything that’s wrong with your life. » Le spectre d’un souvenir passe sur son visage alors que des images se succèdent en accéléré sur l’écran de son esprit : les putes. Les gars qu’il a tabassés. Celui qu’il a tué … il vomirait s’il le pouvait. Mais il ne le peut pas. « And in so many others ... » Et c'est peu dire. Mais ce n'est pas la question. La question c'est elle, à laquelle il revient, avec un regard par-dessous. « Hyunki... Nawei … Won’t you stop me before I take someone … something else away from you ? » Il ne fait pas sens. Il cherche juste à se faire tuer. A l’énerver suffisamment pour qu’elle en ait envie. Il ne faudra pas grand-chose. D’habitude, un seul regard, une seule blague suffit. Mais il n’en a pas, de blagues, ce soir. Il n’arrive pas à garder les yeux fixes. Et son corps tremble. Ce traître. Mais ses lèvres lui obéissent. Ce rictus est là. Une dernière fois.

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☽ aecha lee & niran moriarty & nawei lee
03 june 2018, late night Ce n’est que quand son poing se heurte à son visage qu’elle l’observer réellement. Ce n’est qu’alors qu’elle voit les courbes de son visage, que quelque chose se réveille au plus profond de son âme. Plus d’un an qu’elle ne l’a pas vraiment vu. Plus d’un an qu’il l’ignore. Plus d’un an qu’elle feint de l’ignorer également. Et pourtant. Pourtant il y a quelque chose qui fait qu’elle ne peut vraiment l’ignorer, qu’elle ne peut l’oublier. Peu importe le fait qu’elle tente, sans relâche. Peu important le fait qu’elle dit se moquer de lui. Mais elle ne peut l’oublier. Elle ne peut oublier la vision de son être. Elle ne peut oublier le son de sa voix. Parce qu’elle en rêve, parfois. Parce qu’elle se prend à penser à lui alors qu’elle ne pense à rien d’autre. Un mystère qu’elle ne peut résoudre. Un sentiment qu’elle ne peut ignorer. « Or maybe you should just finish me. » C’est ce qu’elle dit penser. C’est ce qu’elle dit considérer. Parce que peut-être qu’elle pourra enfin passer à autre chose. Parce que peut-être qu’elle pourra enfin laisser derrière elle tout ce à quoi elle ne veut pas faire face. Mais elle ne peut s’y résigner. Plus encore que lorsqu’elle s’occupe de sa mère. C’est… différent. Quelque chose d’autre qui la pousse. Quelque chose d’autre qui fait qu’elle est venue le chercher au sein de ce quartier dans lequel elle ne se doit pas d’être. Pourquoi être venue jusqu’ici ? Là où la mort pourrait tourner le coin de chaque rue. Là où chaque ruelle susurre un danger qu’elle ne supporte pas. Peut-être est-ce en raison de ce sourire qui se dessine sur le visage de Niran. Le sourire douloureux d’un homme qui ne supporte plus la vie. Le sourire douloureux d’un homme qui, malgré tout, reste d’une beauté qu’elle ne comprend pas réellement. « That’s why you came, right ? » Elle soupire. « Yeah that’s why I came. Not sure I want to leave you rotting here though, wouldn’t want to stain the pavement. » Pour le bien de la communauté, dit-elle presque. Parce qu’elle ne pourrait accepter de le voir disparaitre, murmure le fond de son cœur.

Elle ne l’aide pas alors qu’il se relève. Elle ne recule pas non plus. Leurs visages se rencontrent enfin. Pour la première fois depuis plus d’un an. Elle est droite dans sa rage. Droite dans sa colère. Droite face à un homme qui perd déjà pied. Elle le laisserait sombrer. S’il décide de s’écrouler de nouveau, elle le laisserait faire. Parce que c’est qu’il le mériterait presque. Et s’il perdait connaissance ? Elle l’abandonnerait, se dit-elle. Mais elle sait également qu’il s’agit-là d’un mensonge. Elle sait qu’elle s’emparerait de son corps. Elle sait qu’elle le jetterait dans le fond de sa voiture. Elle sait qu’elle l’emmènerait loin d’ici. Loin d’une mort certaine. Peut-être pour pouvoir finir le travail elle-même. « After all, I am everything that’s wrong with your life. » Ses sourcils se froncent. Elle l’observe. Elle ne comprend pas. C’est surement les saloperies qu’il a foutu dans son corps, voilà tout. « And in so many others ... » Un murmure. Presque inaudible. La colère se réveille de nouveau. « Speak up. » Qu’il parle plus fort. Parce que peut-être sera-t-elle alors capable de  comprendre ce qu’il insinue. Parce que peut-être alors parviendra-t-il à s’exclamer par-dessus la fumée qui occupe son esprit. Parce que peut-être alors pourra-t-elle enfin prendre une décision sur son sort.

« Hyunki... » La mention seule de son nom la surprend. Elle recule d’un pas. Des larmes se réveillent dans le fond de son œil. D’un seul œil. Parce que l’autre en est désormais incapable. Parce qu’elle n’a plus jamais pleuré, Aecha. Parce qu’elle ne peut plus vraiment le faire. Pas complètement. « Nawei … Won’t you stop me before I take someone … something else away from you ? » « What the fuck are you talking about ? » Ses pensées se heurtent les unes aux autres. Elle ne comprend pas. Dans le fond, peut-être ne veut-elle pas comprendre. Il sourit de nouveau, Niran. Il sourit, mais elle ne voit plus sa beauté. Elle sourit, mais elle ne voit plus la perfection dans son visage. Parce que l’œil capable de voir de telles choses ne voit plus vraiment rien. Parce que l’œil qui continue de l’observer en détail ne reconnait que la réalité clinique de ses expression. Le deuil. La honte. Elle assène un coup sur son épaule. « What do you mean taking someone else away from me ? » Le monde qui l’entoure s’éloigne peu à peu. Elle en oublie le danger. Alors sa voix se fait de plus en plus sonore. Alors les tremblements qui s’en emparent sont de plus en plus présents. « What happened with Nawei ? » Le jumeau tout d’abord. Parce qu’elle le sait en sécurité. Parce qu’elle sait que l’imbécile n’est pas mort. Parce que c’est la question la plus facile des deux. Parce que l’autre a du mal à sortir. « What do you… » Ses mots s’étranglent dans le fond de sa gorge. Elle ne comprend pas ce qu’il dit, Niran. Mais elle comprend trop bien ce qu’il ressent. Parce que cela la transcende de part en part. Parce que la douleur lui fait mal au cœur. Parce que la douleur l’empêche presque de respirer. « What do you know about Hyunki ? » Une larme coule déjà le long de sa joue. Parce qu’elle sait bien que son ainé est mort comme beaucoup d’autres meurent au sein de Neodam. Parce qu’elle s’est vue offrir un grand nombre d’informations à son sujet. Des informations qu’elle s’est prise à ignorer sans même s’en rendre compte. Parce qu’elle ne veut pas l’entendre. Elle ne veut pas entendre que le gang de son jumeau est responsable. Parce qu’elle ne veut pas y penser. Et pourtant. Pourtant les mots de Niran trouvent les fissures de sa carapace. Alors les fissures laissent couler un sang remplit de larmes.  

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☽ aecha lee & niran moriarty & nawei lee
03 june 2018, late night Elle est magnifique. Elle l’a toujours été. Et même s’il est incapable de ressentir quoi que ce soit, dans les tréfonds de son être, même au fin fond de l’abîme dans lequel la drogue le plonge, il le ressent. Ce lien, cette connexion, ce frisson qui la parcourrait si son corps lui obéissait. Il en a crevé, de revoir ce visage. Mais il n’a pas pu y faire face. Pas sobre. Comment la regarder en face ? Chaque rêve, chaque minute passée à penser à elle, il en est ressorti sali, honteux, à la pensée ce qu’il a fait. Une impulsion. Une connerie. Et tout a basculé. Et tout est sa faute. Sa faute. Depuis le début. Il a entendu un gars le dire. Que si elle n’était pas enceinte, sa mère serait encore en vie. Que le gang rival a juste voulu faire d’une balle deux coups. Que le boss l’aurait séduite, autrement. Alors oui. Il en est arrivé là. A ce simple constat. Il en est la cause. Et il est temps que tout s’arrête. Et tant pis s’il doit la blesser. Encore une fois. Tant pis s’il en crève, intérieurement. Il en crèvera bientôt, littéralement. Et alors plus rien n’aura d’importance. Elle aura sa revanche. Elle pourra l’oublier, tirer un trait sur lui, sur toute cette histoire. Nawei pourra reprendre sa vie. Kassian aussi. Tout le monde se portera bien mieux sans lui. Alors il est prêt. Autant qu’on peut l’être sur des jambes flageolantes. Juste une dernière fois. Etre ce crétin. Et que tout s’arrête. « Yeah that’s why I came. Not sure I want to leave you rotting here though, wouldn’t want to stain the pavement. » That’s the spirit. S’il pouvait ressentir, il saurait qu’il a mal. Réellement. De la voir. De vouloir en finir. Qu’il veut autre chose. Mais il est trop tard. Il est parti. Loin.

« What the fuck are you talking about ? » Mais pas assez pour que ses larmes ne lui fassent rien. Il les voit rouge, rouge sang, au travers du brouillard de Dax, son nouvel ami, qui lui chuchote à l’oreille que c’est de sa faute. Comme s’il a besoin qu’on le lui rappelle. Il est tout ce qui ne va pas dans son monde, dans sa vie. Il le sait. Elle l’a détestée au premier regard. Elle a eu raison. Elle n’aurait pas du changer d’avis. Il n’aurait pas du tout faire pour qu’elle change d’avis. Où cela les a menés ? A cette chambre, à cette étreinte, ô, qu’il en a crevé, que Scarface les interrompe. Jamais il n’a ressenti un truc pareil. Et jamais plus il ne le ressentira. Et c’est sa putain de faute. Ça suffit. Assez tergiversé. Le coup sur l’épaule, il ne le sent pas. Il ne proteste pas. Il se contente de rester debout, sans broncher. Il n’a pas le droit de faire autre chose que de lui offrir la colère comme délivrance. De cette peine. La colère, c’est mieux. On peut s’en débarrasser plus facilement. Surtout quand on a une cible facile en face. Mais le rictus a disparu. Même lui n’est pas assez fort pour ça. Malgré tout. La scène est irréelle. « What do you mean taking someone else away from me ? » Il veut dire que Nawei meure, par sa faute. Pour l’instant il est en vie. Mais qui sait ; Niran ne peut pas se passer de lui. Et il sème la mort, partout où il va. Encore plus maintenant qu’avant. Qui sait quand il lui demandera de l’exécuter, comme preuve de son engagement total pour le gang ? Il préférera retourner l’arme contre lui. Mille fois. « What happened with Nawei ? » Il ouvre la bouche pour répondre, mais rien ne sort. Il ne sait pas si elle est sèche ou pâteuse. Mais ses cordes vocales refusent de lui obéir alors qu’elle s’étouffe, en face de lui. Qu’elle pleure. Et chaque larme est plus insupportable de la précédente, se posant à la limite de sa conscience comme des gouttes d’acide, en train de ronger la couche de brouillard dans laquelle il se trouve. Il faut que ça s’arrête. Que ça S’ARRÊTE. « What do you know about Hyunki ? »

Ils y sont. Il le sait. Il veut parler. Il le faut. Il ne peut pas reculer. Il n’en a pas envie. Il avale sa salive. Ne reçoit rien. Il n’est plus rien. Plus rien que ce salaud. Cette ordure, qui salirait même ces pavés. C’est ce qu’elle a dit. Il ne s’en souvient déjà plus. Tout ce qu’il voit, ce sont ses yeux. Qu’il trouve. Qu’il ne lâche plus. C’est le moment. « I betrayed Nawei. » Les mots tombent, impitoyables. C’est la première fois qu’il les prononce. Ils devraient lui faire mal. Le faire hurler. Mais il ne ressent plus rien. Et pourtant. Pourtant il veut que ça s’arrête. « No one told me to do it. I just did. » Pour tant de raisons. Toutes plus mauvaises les unes que les autres. Toutes impardonnables. Il faut qu’elle le lui dise. Qu’elle achève de le détruire. Qu’elle ne considère pas tout ça comme quelque chose entre eux, simplement. Qu’elle s’implique. Et pour ça, il lui faut pousser l’autre bouton. Celui qui le ronge depuis plus d’un an. Celui qui l’empêche de dormir la nuit. Celui qui l’a éloigné d’elle. Pour une bonne raison. Pour la meilleure des raisons. Mais ça … elle n’a pas à le savoir. Pas pour ce qu’il veut. Il s’avance d’un pas. Comme pour la narguer. Comme s’il l’amusait. Alors qu’il crève. Qu’il veut crever. Et qu’il fera tout pour qu’elle le fasse. Parce qu’il n’aura jamais les couilles de le faire lui-même. Parce qu’il n’est une loque. Une merde. « As for Hyunki… » Ils y sont. Il se demande à qui dire adieu. Et il ne trouve pas. Alors, il laisse simplement les mots filer, alors qu’il se rapproche pour les lui murmurer, parce qu’il ne parvient plus à parler : « … he died because of me. »

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☽ aecha lee & niran moriarty & nawei lee
03 june 2018, late night Elle ne pleure jamais vraiment, Aecha. Ce n’est pas son genre. La tristesse se transforme en colère. Voilà ce qu’elle est. Colère. Mais pas de larmes. Son œil en est tout bonnement incapable. Lui qui voit ce que l’autre ne pourra jamais voir. Lui qui voit au travers du brouillard que l’autre se prend à apposer à son regard. C’est le cluster qui la fait pleurer, Aecha. Elle pleure de la tristesse des autres. Elle pleure de la tristesse de ceux qui ne savent pas qu’ils se doivent d’en faire une arme. Mais elle a éloigné le cluster. Elle en a fait un murmure lointain. Alors pourquoi ? Pourquoi pleure-t-elle ? Parce que l’univers pleure. Parce qu’elle ressent ce vide qui occupe le cœur de Niran. Parce qu’elle ne peut pas s’en empêcher. Ses yeux rencontrent les siens. L’un y comprend la douleur. L’autre ne voit que la beauté. D’un revers de main, elle essuie sa joue. Elle inspire. Elle arrête les larmes. Parce qu’elles ne se doivent pas de couler. « I betrayed Nawei. » Son souffle se coupe un instant. La tristesse n’est plus. La rage s’éveille. Elle se souvient. Elle se souvient de ce musée. Elle l’a vu. Au travers de Kassian. Au travers de Reyn. Elle a vu ce qu’elle ne se devait pas de voir. Elle a tout vu. Et pourtant. Elle ne l’a pas vu, lui. Sa faute. Tout est de sa faute. La faute de ce putain d’enfant. « No one told me to do it. I just did. » Cela n’a aucune importance. Sa décision. Celle d’un autre. Peu importe. Il l’a fait. Voilà tout ce qui résonne dans le fond du cœur d’Aecha. Elle a beau dire ne pas le supporter. Elle a beau dire ne pas l’aimer. Elle a toujours cru qu’il en aimait un. Elle a toujours cru qu’il aimait Nawei. Elle a toujours cru qu’ils étaient faits l’un pour l’autre. Envers et contre tout. Comment a-t-elle pu être aussi naïve ? Comment a-t-elle pu jamais pensé qu’il était loyal ? « How could you… » Murmure. Sa voix tremble encore. Sa voix tremble toujours. Ce n’est pas le deuil qui la fait vibrer. C’est la colère. C’est la rage. Ses poings sont serrés. Son cœur est douloureux. « After everything he did for you… » Déception. Elle est déçue. Il fait un pas vers elle. Elle ne bouge pas. Ils sont proches. Encore. Si proches qu’ils pourraient n’être qu’un. Si proches qu’elle entend presque l’arythmie de son être. « As for Hyunki… » Elle ne répond pas. Elle ne semble pas réagir. Mais son regard hurle ce que ses lèvres ne peuvent articuler. Qu’il ose. Elle est prête. Voilà ce qu’elle annonce. Elle se dit prête. Mais elle n’est pas prête. « … he died because of me. »

Les mots semblent simples. Les mots semblent vagues. Si vague qu'on ne sait pas réellement ce qu'ils cachent. Si vague qu'autrui aurait besoin d'en savoir plus. Comment ? Pourquoi ? Mais elle n'a pas besoin, Aecha. Elle n'a pas besoin parce qu'elle sait. Elle n'a pas besoin parce qu'elle comprend. Les mois ont été longs, les jours sans fin. L'histoire de l'aîné. L'histoire de la famille qu'il a laissée en arrière. L'histoire du monde qui a été privé de sa présence. Tant de choses qui n'ont pas été faites. Tant de mots qui n'ont pas été murmurés. Bang. Syllabe silencieuse qui s'est heurtée aux tympans du monde. Bang. Goût âcre devenu partenaire romantique du goudron qui s'insinue dans les poumons du monde. Bang. Caresse meurtrière d'un corps qui enlace le sol chaud avec amour. Voilà tout ce qu'il a fallu. Bang. Et il a sombré. Bang. Et il s'est éteint. Bang. Et elle est morte avec lui. Elle ne saurait expliquer comment. Ou pourquoi. Mais elle le sait. Elle le sait qu'une part d'elle a quitté son être afin d'aller se perdre dans l'étreinte glacial de celui qui ne sera jamais plus. C'est surement cette partie d'elle qui fait qu'elle se doit de savoir. C'est surement cette partie d'elle qui s'acharne à comprendre. Leo lui s confirmé la violence. Gang related, perhaps. Peut-être pas, Neodam est une jungle dangereuse. Gang related, a murmuré son monstre. Peut-être, le feuillage urbain grouille de prédateurs sanguinaires. Mais elle n'a pas voulu se l'avouer. Heathens, qu'on lui a hurlé. Mais elle a refusé de les écouter. Parce que heathens sous-entend Nawei. Et il ne pourrait pas. Jamais. Il s'en serait occupé. Il n'aurait jamais laissé personne le toucher. Jamais. Right?

Elle tremble, Aecha. Elle tremble de rage. Elle tremble de rage parce que quelque chose dans le fond de son cœur mène son esprit là où il a si longtemps refusé d'aller. Avec amour, il s'est emparé de sa main. Avec violence, il l'emporte jusqu'à ce qu'elle ne veut pas voir. Un œil se ferme. Il ne veut pas voir. L'autre reste grand ouvert. Il voit. Il comprend. Les gangs sont des familles dangereuses. Elles vivent grâce au sang. Elles survivent au travers de la mort. Et le voilà, lui. Lui, l'enfant du grand. Lui, le protégé du tout puissant. L'homme béni. L'oiseau de malheur. Ce n'est pas sa main qui a apposé le toucher meurtrier. Ce n'est pas lui qui a laissé un baiser âcre sur le cœur de Hyunki. Mais presque. Parce que le deuil qui occupe le fond de son regard ne ment pas. Parce que son silence hurle ce que ses mots trouvent difficile. Son silence résonne. Aecha entend. Elle ne contrôle pas son coup. Trois secondes. Voilà tout ce qu'il a fallu. Bang. Son poing rencontre le visage. Pour la deuxième fois. Si semblable. Et pourtant si différentes. Elle ne tente pas de l'éveiller. Elle tente de le mettre à terre. Peut-être est-ce la rage qui fait qu'elle y parvient. Peut-être est-ce la drogue qui danse dans les veines du traitre. Elle ne le sait pas. Elle s'en moque. Bang. C'est son pied, désormais. Son pied contre son abdomen. Violent. Si violent qu'elle en perd l'équilibre. Elle reste au sol un moment. Puis elle se met en mouvement. Lentement. Elle l'immobilise. Bang. Le poing. Le visage. Quelques secondes passent. Bang. Deux secondes. Bang. Une seconde. Bang. Le temps n'est plus.

Bang. Bang. Bang.

Encore.
Et encore.

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☽ aecha lee & niran moriarty & nawei lee
03 june 2018, late night Retrouvailles mascarade, même genre d'endroit mais dans un autre monde avec en décor la même violence et ce sentiment-hématome qui fêle leur souffle à tous les trois de devoir en arriver là. Il presse le pas en voyant au loin leurs silhouettes se découper dans la clarté artificielle des néons palots du The Asset. Nawei arrive comme une tornade, arrache sa sœur à Niran, attrape ses poings pour intercepter ses coups, gestes prestes qui lui valent néanmoins pas d'éviter le second coup droit dans son thorax. « Aecha. » Voix cassée enrobée d'autorité, pas celle de Karma, celui du frère qui adjure un pardon qu'il ne mérite pas. Elle se débat alors il l'enlace pour faire de ses bras une camisole réconfortante qui a raison d'elle au bout d'un moment. Il sent l'énergie la quitter alors il la serre plus fort, comme pour transmettre un peu de sa force dans cette étreinte désespérée. Ils restent ainsi un temps qui leur semble long mais qui en réalité se joue sur une ou deux minutes. Après l'avoir rasséréné, il tourne les talons en direction de ce qu'il reste de son frère d'armes, petit être pantelant et misérable, contusionné de toute part. Il s'approche, baisse le chef avec la placidité qu'on lui connait. Adieu Nawei, bonjour Karma, soldat que Heathen a forgé, monstre créé par les monstres pour pouvoir dominer sur Néodam, capitale luciférienne. Tableau grotesque de la famille royale quand on voit le prince à terre, la respiration sifflante et du carmin à l'orée des lèvres. « Relève-toi. » Aux confins de sa conscience il a du remord à le voir se crisper de douleur à chaque mouvement que lui vaut l'ordre qu'il lui a donné. Il se voit s'accroupir, l'aider, prendre son poids sur ses épaules comme il l'a toujours fait mais tout ça c'est derrière eux. Avant ils étaient deux, maintenant il est seul, sans béquille pour l'aider à marcher, sans acolyte pour rattraper ses foutues conneries et celle-ci, il l'a mérité.
Une fois debout, Nawei, ligne hermétique en guise de lippes et orbes cauchemars pour en faire des remparts imaginaires érigés pour le tenir à distance, est habité par son sempiternel silence. Il attend qu'il parle le premier pour avoir le plaisir de lui couper la parole et ainsi s'imposer, lui montrer qui d'eux deux désormais a le pouvoir sur l'autre. Niran tombe dans le piège, le Lee en profite pour mettre son plan d'intimidation en œuvre. « Qu'est-ce que tu fais à Altea ? » Intonation impassible, qu'il espère déroutante. « Si t'es venu finir le travail, vas-y. » Karma sort son arme, retire la sécurité avant de la remettre entre les mains de Junior. Il positionne son index sur la détente, guide le flingue jusqu'à sa poitrine, là où précisément se loge le palpitant. Toujours aussi imperturbable il lui somme d'en finir. « Tire, j'attends. » Jeu de la roulette russe avec une arme éventrée de son barillet. Aucune balle, juste un test de loyauté comme il a pu en passer par centaine avant lui.

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☽ aecha lee & niran moriarty & nawei lee
03 june 2018, late night Il ne sent pas le sang. Mais il le devine. Il sait qu’il a gagné au moment où il prononce les mots. Parce qu’une fulgurance lui traverse de part en part. Il ne sait pas d’où cela vient. Ou il préfère l’ignorer. Mais quelque chose l’a atteint, finalement. Et ce n’est pas le poing d’Aecha, mais quelque chose de plus profond. Cette douleur. Cette douleur qu’il ne ressent plus mais le transperce, pourtant. Qui vient le cueillir alors qu’il est enfin en paix avec l’idée de s’en aller, réellement. Qui ne fait que renforcer sa détermination. Parce que c’est elle qui souffre. Il le comprend sans réellement l’enregistrer. Il faut que cela s’arrête. Pour tout le monde. Mais pour elle, surtout. En cet instant précis, il n’y a que ça qui compte. Il voit le monde basculer et ne comprend qu’à l’odeur du goudron qu’il est de nouveau au sol. Il s’en moque. Il ne sent pas son pied, même si l’impact le coupe en deux. Les ténèbres s’épaississent autour de lui, pour mieux l’engloutir. Mais ces fulgurances, implacables même sans avoir de forme, de nom, de couleur ou même d’odeur tentent de le rattacher au présent. Et une particulièrement violente agite son corps alors qu’elle apparaît de nouveau ; que ses jambes épousent son bassin, dans une étreinte qui n’a rien de sensuel. Finish me, love. It is the only way. Il n’entend pas réellement ces mots, venus des tréfonds de son âme. D’une tache de naissance, avec une forme toute particulière. Elle est où elle doit être. Contre lui. Pour l’achever. Et c’est un sourire sans joie qui étire ses lèvres alors que l’univers explose au rythme de ses coups, que le monde se fissure sous les impacts. Il est prêt. Elle arrive pour lui. Il ne se débat pas, pas une seconde. C’est la fin. Ses paupières se ferment, malgré lui, alors qu’il veut graver son visage, que ce soit sa dernière vision. C’est la f…

Le poids lui est enlevé. C’est fini. Il est mort. Et pourtant … pourtant, il sent encore quelque chose. Qui n’a rien à voir avec celui de la jeune fille. Qui n’est pas physique. Et qui … Relève-toi. Il ne l’a pas entendu la première fois. Il voudrait se boucher les oreilles. Même si … Donc il n’est pas mort. Ses yeux s’ouvrent pour découvrir le visage de Nawei. Une décharge. Encore une. Il a mal. Est-ce lui ? Est-ce elle ? Il y a trop de souffrance. Il ne sait plus. Karma n’a pas l’air de souffrir. Jamais. Ses mains prennent appui au sol. C’est la deuxième fois qu’il se relève. Celle-ci prend plus de temps. Son nez est cassé, mais il ne le sent pas. Plusieurs de ses côtés également, mais il n’en a pas conscience. Donc ce qu’il voit. Tout ce que son cerveau enregistre, c’est deux nouvelles mains, pour l’achever. Et s’il y en a un qui à ce droit, c’est lui. Son frère. Il devrait avoir honte. Quelque part, sans doute. Il n’a même pas mal. Ou peut-être que si. Le sursaut le ramène à la réalité. Il n’en veut pas. Ça suffit. Et pas pour fuir. Certainement pas pour fuir. Il veut affronter la réalité. Se tenir devant lui. « Y’came for … » « Qu'est-ce que tu fais à Altea ? » Un râle. Un rire ? Qui se termine en quinte de toux. Il tient à peine debout. S’il lui avait posé la question quelques heures avant … Mais il n’y a plus qu’une réponse. Pour en finir. Et si ce n’est sa sœur, c’est Karma qui le fera. L’attitude le frappe. Le digne héritier de Scarface. Son père a raison ; il a toujours raison. « Si t'es venu finir le travail, vas-y. » Oui. C’est exactement ça. Et il le comprend sans mots, comme d’habitude. Il veut se laisser tomber à genoux. Peut-être même s’éclater la tête lui-même contre le bitume. Comme le lâche qu’il est. Mais il sent quelque chose, dans sa main. Baisse les yeux. Et ne comprend pas. « Tire, j'attends. »

Le temps a suspendu son vol depuis longtemps pour Niran. Mais ce qu’il voit … son esprit n’arrive pas à faire le point depuis quelques temps déjà. Ça, cependant … ses doigts. L’arme. Nawei. Et ces mots … Non. Ses lèvres s’écartent, mais aucun son ne sort. Il voudrait rire. Ou pleurer. Ou hurler. Il n’arrive à aucun des deux. Il n’est plus que ce pantin désarticulé auquel on vient s’assener le coup de grâce. Comment. Peut-il … ? Un soubresaut agite l’arme. Une seule fois. Ils en sont là. Il le croit capable de … Il ne fait pas un pas en arrière. Il relève les yeux vers lui. Oui. Karma vient de l’achever. De lui donner l’impulsion nécessaire, qu’il n’aurait jamais eue. Parce que s’il en est là, à penser ça de lui. « Never. » Sa voix n’est qu’un souffle, rauque. Peut-être ne l’entend-il même pas. Ce qui compte c’est la seconde qu’il met à bouger. Sa main. L’arme se retourne. Le canon se tend vers sa bouche, qui l’attend, déjà. Et se loge entre ses dents. Pas l’ombre d’une hésitation alors qu’il appuie sur la gâchette. Et le son l’ébranle. Celui de la chambre vide. Un nouveau râle, sans qu’il n’enlève l’arme de sa bouche. Les larmes lui brouillent la vue. Et il appuie. Encore. Et encore. Un autre foutu test. Qu’il a raté. Un de plus. Derrière Nawei, l’ombre de Scarface se profile. Se moquant de lui. Même ça, il n’est pas capable de le faire correctement. Alors son doigt continue. Comme si cela changeait quoi que ce soit. Encore. Et encore.


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03 june 2018, late night Son œil est clos. Il ne veut pas voir ce qui se tient devant elle. Il ne veut pas voir le sang. Il ne veut pas voir la douleur. Il ne veut pas voir la réalité de ce que son corps dépose sur celui de Niran. Son œil est clos parce qu’il évite de voir ce qu’il ne supporte pas. Son œil est clos parce qu’il ne supporterait pas la vue de la violence. Mais l’autre est ouvert. Grand ouvert. Il voit le sang. Il voit la chair se fissurer. Il voit les os se briser. Il voit tout ce qu’elle pense ne pas pouvoir voir, Aecha. Et pourtant. Pourtant elle voit. Pourtant elle comprend. Et cela ne lui déplait pas. Elle qui a toujours craché sur cette violence. Elle qui a toujours hurlé à son encontre. La voilà. Artiste de sa propre destruction. Le cluster revient. Le cluster explose. Parce qu’elle ne peut pas l’en empêcher. Parce qu’elle ne peut pas cacher ce qu’elle ressent. Parce qu’elle se l’avoue enfin à elle-même : elle ne peut pas s’arrêter. Elle le sait. Elle sait qu’elle frappera encore. Et encore. Et puis il finira par s’immobiliser, Niran. Alors elle frappera encore. Et puis il finira par s’étouffer, Niran. Alors elle frappera encore. Et puis il s’éteindra. Alors elle frappera. Encore. Et encore. Jusqu’à ce que son poing rencontre le goudron au travers de son crâne. Jusqu’à ce qu’elle s’écroule à son tour. Jusqu’à ce qu’on l’abatte également. Elle sent des phalanges s’ouvrir. Elle sent son sang se mêler à celui de sa moitié. Oui. Sa moitié. Parce qu’elle ressent chaque coup. Parce qu’elle souffre comme il souffre. C’est différent de ce qu’elle ressent envers le cluster. Son visage n’est pas douloureux. C’est son cœur qui pleure. C’est son cœur qui saigne. C’est son cœur qui se meurt.

On s’empare d’elle. Non. Elle se débat. On l’arrache à lui. Non. Elle cogne en retour. Son poing se heurte au vide. On l’enlace. «« Aecha. » Elle étouffe un hoquet de surprise. La voix embrasse son visage. La voix embrasse son être. Elle caresse son âme avec une douceur qui lui fait perdre pied. C’est un sanglot sans larmes qui s’échappe d’entre ses lèvres alors que ses doigts acres s’emparent du corps du jumeau. Lentement, elle se calme. Lentement, elle le laisse réchauffer le mal qui s’est faufilé au travers de son cœur. Son visage s’enfonce dans le creux de son cou. Sa respiration tente de se calmer. « You’re late… » Un murmure. Pour lui. Juste pour lui. Parce que sa voix tremble. Parce qu’il sait que cette violence ne doit pas d’être la sienne. Parce que c’est un aveu qu’elle lui offre sans pouvoir s’en empêcher. L’aveu de celle qui s’est rendue compte qu’elle est capable de faire ce qu’elle a toujours détesté. L’aveu d’une faiblesse qui ne se doit pas d’être. Une faiblesse qu’elle hurle au plus profond de son être. Une faiblesse qu’elle ne peut que susurrer a l’oreille de son double silencieux. Enfin, il s’éloigne. Enfin, elle le laisse partir. Elle titube. Quelques pas en arrières alors que l’adrénaline se fait de nouveau rare. C’est contre sa voiture qu’elle s’adosse. C’est elle qui l’empêche de sombrer. Le monde qui l’entoure importe peu. Elle sait que Nawei s’occupera du reste. Elle sait qu’il est là pour elle. Elle sait qu’il est là pour lui. C’est le silence qui s’empare de son ouïe. Les bruits lointains de la rue s’éteignent. Le son profond du strip club se noie. Les paroles des hommes ne sont que souffles que le monde n’emporte pas jusqu’à ses oreilles. Un œil se floute. Incapable de trouver le point qu’il se doit d’observer, c’est sur la poussière ambiante qu’il se perd. Parce qu’elle flotte avec un rythme régulier. Parce qu’elle offre sur quoi concentrer la respiration difficile. Elle aurait été inconsciente de la scène qui se déroule en face d’elle, Aecha. Elle n’aurait rien su. Elle n’aurait rien vu. Elle n’aurait rien entendu. Mais il y a son œil. L’autre. Celui qui voit. Celui qui comprend. Celui qui voit les hommes s’approcher. Celui qui voit le traitre se lever. Celui qui voit l’arme briller. Il tente de réveiller le reste de ses sens. Mais la vision prend son temps. Mais les sons sont lents. La rue, d’abord. Une seconde. La musique, ensuite. Deux secondes. Les mots, enfin. « Never. »

Elle n’y pense pas, Aecha. Ce n’est pas son esprit qui ordonne à ses muscles de bouger. C’est un réflexe. Rapide. Si rapide. Elle s’élance. Une main repousse Nawei. L’autre se tend vers Niran. Elle est rapide. C’est ce qu’elle fait de mieux. Elle est rapide. C’est ce qui fait qu’elle est toujours en vie. Elle est rapide. Si rapide. Et pourtant. Pourtant elle ne l’est pas assez. Pourtant le son résonne. Click. Non. Click. Non. Click. Non. Enfin, elle arrive. Enfin, elle s’empare de l’arme. Enfin, elle l’arrache d’entre les mains suicidaires. Un moment, elle reste là. Entre les deux. Entre les hommes. Entre les frères. Son regard passe de l’un à l’autre. C’est le silence qui la redresse. C’est le silence qui lui donne cette force qu’elle se connait. Alors elle en choisit un. Niran. La claque vole. Son écho s’écrase dans la nuit. « What the fuck is wrong with you absolute prick ?! » Elle pointe un doigt tremblant vers lui. « D’you think I’m about to pity your sorry ass cause you got so fucking high you can’t stand to live with yourself ? » Elle fait un pas vers lui. « You’re in for a fucking treat honey, welcome to your own personal hell. » Il ne quittera pas sa vue. Au diable ce qu’il peut en dire. Au diable son père et les répercussions. Au diable le monde. Parce que pour la première fois, elle s’avoue quelque chose, Aecha. Pour la première fois, elle s’avoue qu’elle ne veut pas vivre sans lui. Parce que son cœur pleure encore. Parce que son cœur lui hurle qu’elle ne peut pas vivre sans lui. Parce que la, dans le fond de son être, peut-être que l’univers s’est enfin décidé à lui expliquer ce qu’elle a si longtemps ressenti. « You’re gonna wish you’d killed yourself. » Elle respire à peine. Elle respire a peine parce que l’adrénaline l’a retrouvée. Parce qu’elle a peur de respirer. Parce qu’elle a peur de s’écrouler si elle s’autorise un instant. Un court instant. « AND YOU ! » Elle fait volteface. Son poing trouve un nouveau visage. « Without a fucking word ?! Really ?! » L’arme s’écrase contre la poitrine de Nawei. « ‘I’m fine’ ? That’s all you had to say to me ? I see you getting shot at through fucking Kassian and you don’t say anything to me for A MONTH ?! » Elle assène un coup sur sa poitrine. « I’m not your flower of a girlfriend. I’m not one of your fucking thugs. » Son regard se plante dans le siens. Il s’y plante comme il s’y est si souvent planté. Ses menaces ne sont pas vides. Jamais. Et il le sait, Nawei. « If you ever pull something like this again not only will I find you, but I’ll hand you over to Scar-fucking-face myself. »

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☽ aecha lee & niran moriarty & nawei lee
03 june 2018, late night Le claquement de l’arme vide résonne dans son crâne, dans l’immensité nue de son cerveau qui a arrêté de fonctionner. Non. Il aurait adoré qu’il cesse toute activité. Mais il semble se réveiller et il n’en a pas envie. Il faudrait que la drogue remonte, brutalement, le plongeant de nouveau dans cet état de plénitude morbide qui lui convient parfaitement. Il ne veut pas rester là, pas avec Scarface qui l’observe alors qu’il actionne l’inutile gachette, encore et encore. Jusqu’à ce qu’on lui enlève le revolver des mains. Il a l’impression que cela a duré une éternité alors qu’il n’a eu le temps de ne faire que quelques mouvements. Moins de cinq. Parce qu’elle a été rapide. Il voudrait sentir son odeur, mais il ne voit que la forme de son corps, devine à peine son visage ; il n’est pas encore tout à fait là. Il voudrait retenir l’objet, mais le laisse filer. Il n’en a pas la force. Il n’en a plus, de forces. Pas alors que Nawei n’a pas esquissé le moindre mouvement pour l’empêcher de faire … ce qu’il voulait faire. Pas alors qu’il respire toujours et que chaque mouvement lui cause de la … douleur ? Sans doute. Il ne sent qu’un vague engourdissement, chauffant de plus en plus. Le silence est assourdissant, soudain. Il ne sait plus quoi faire. Pantin désarticulé, il tient debout par miracle. Un seul bruit vient troubler le hiatus sonore : les gouttes de son sang qui s’écoulent au sol, lentement, comme les grains d’un sablier. Chronométrant … quoi ? Le temps que l’un d’eux mettrait à bouger. Et, comme précédemment, c’est la même qui se met en mouvement.

Il aurait voulu pouvoir apprécier les mouvements de son corps alors qu’elle se retournait. Mais sa vue n’est pas totalement revenue. C’est donc une ombre floue qui le gifle. L’écho se propage comme une onde de choc dans son crâne, rallumant quelques neurones sur leur passage. Pas énormément. Mais juste assez pour que sa conscience se raccroche aux mots s’échappant des lèvres d’Aecha, seul élément net de l’image, à présent. What the fuck is wrong with you absolute prick ?! L’index, maintenant, alors que les mots cascadent sur lui, essayant tant bien que mal de se frayer un chemin jusqu’à une zone illuminée de son cerveau. D’you think I’m about to pity your sorry ass cause you got so fucking high you can’t stand to live with yourself ? Et son visage, finalement, alors que quelque chose se réveille, en lui. Il ne saurait dire où. Quelque part entre son torse et son ventre. Ses yeux parcourent ses traits, comme s’il les voyait pour la première fois. You’re in for a fucking treat honey, welcome to your own personal hell. L’enfer. L’enfer aux portes duquel il a été rappelé. Jusqu’ici. Par nul autre qu’elle. Qui se détourne rapidement de lui. Sa main, tremblante, se pose sur son torse, essayant d’identifier la zone d’où viennent les sensations … des sensations. Un rayon qui lui parvient, à travers l’épais brouillard pourpre dans lequel il est plongé. Il ne saisit pas les mots qu’elle adresse à son frère et il ne cherche pas à le faire. Il essaye. Réellement, l’espace d’un instant, de comprendre. De revenir à lui. De trouver quelque chose à dire. De reprendre le contrôle de son corps, brièvement. Juste le temps de dire quelque chose. De faire quelque chose. N’importe quoi. Il y a à peine deux minutes, il se voyait mort. Et maintenant … Ce n’est pas qu’il n’en a plus la force, qu’il s’est découragé en chemin. C’est qu’il y a cette chose. Cette chaleur qui s’est emparée de lui quand elle l’a frappé. Différemment du passage à tabac qu’elle lui a fait subir et qui a failli lui ôter la vie. Comme si elle la lui rendait, par ce geste. Et ses mots. Ces quelques mots qui couraient toujours le long des transmetteurs du jeune homme. Porteurs d’un message qu’il n’est pas encore en état ni en mesure de recevoir, encore moins de le comprendre. Il n’y a que cette sensation, viscérale, qu’elle l’a empêché de partir. Et qu’il n’aurait pas du, essayer. Devant elle. Pas sans elle. Et ni avec elle. Rien n’a de sens pour lui. Sauf ceci. Et c’est finalement au prix d’un effort inhumain qu’il bouge de nouveau. Que ses doigts, couverts de son propre sang, attrapent le poignet d’Aecha. Aucune poigne, aucune force. Juste ce bref contact, pour venir chercher son regard. Les mots lui manquent. Il n’y arrive pas. Il va dire quelque chose de stupide. ’m sorry. Sa voix est rauque. Comme lui, elle revient d’outre-tombe. Cela s’adresse autant à elle qu’à lui. Mais peut-être à elle, surtout. ’m a prick. De nouveau. Pas de sens apparent. Mais il fait ce qu’il peut. Surtout alors qu’il sent le brouillard s’épaissir de nouveau. Pas encore. Le sol commence à tanguer dangereusement sous ses pieds alors qu’il tente, entrouvrant ses lèvres éclatées : You … Mais il ne finira pas. Le béton se dérobe sous lui et ses jambes le lâchent en même temps que sa conscience. Il ne se relèvera pas, cette fois. Il est parti. Trop de drogue.Trop de douleur. Trop de sang perdu. Trop d’informations. Trop d’émotions. Trop.


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☽ aecha lee & niran moriarty & nawei lee
03 june 2018, late night Elle ne comprend pas, Aecha. Rien dans le fond de son esprit ne parvient à faire le point sur ce qui se tient devant elle. Un instant. Un court instant. Voilà tout ce qu’il a fallu. Un instant, et son cœur a manqué de se brisé. Si elle ne l’avait pas compris plus tôt, c’est à cet instant que la certitude s’empare d’elle. Elle sait qu’elle ne peut  se passer de lui. Elle sait qu’elle ne peut le voir s’éteindre. Lui ou Nawei, ils ont trouvé un pallier identique. C’est ce qu’elle pense, tout du moins. Malgré le fait que quelque chose plus fort que tout le reste ne la relie a Niran. Cette chose que personne ne comprend réellement. Cette magie qui transperce les mondes, qui transperce le reste. Alors elle explose. Parce que c’est ainsi qu’elle est, parce que c’est ainsi qu’elle vit. Pas de différence entre les deux hommes, a quoi bon ? L’un comme l’autre se doit de comprendre qu’elle n’est pas prête de les laisser disparaitre sans trace. Les mots sortent sans même qu’elle n’y pense. Les coups partent sans même qu’elle ne puisse les contrôler. Le Moriarty se contente de l’observer dans un silence qui ne lui sied pas. Lui qui parle plus qu’elle. Lui qui se doit d’exploser à son image. C’est presque si elle sent les fissures de son cœur. Mais le temps n’est pas aux larmes – il ne l’est jamais. C’est vers Nawei qu’elle se tourne. Nawei et son mutisme. Nawei et son regard qui la transperce. Peu importe qu’il ne lui réponde pas. Elle sait lire ce qui se cache dans le fond de ses yeux. Elle y trouve des excuses qu’elle voudrait adresser. Mais elle ne peut le faire. Parce que quelque chose d’autre attire son attention.

Alors qu’elle sent une légère pression sur son poignet, elle s’immobilise. Elle ne comprend pas, Aecha. Rien de ce qui s’emmêle dans le fond de son cœur ne sait comment réagir au contact. Son attention trouve d’abord ses doigts, remonte le long de son bras, caresse la courbe de son cou, avant de trouver les pupilles du nephedien. « ’m sorry. » « You better be. » Elle ne peut se retenir. Tout comme elle ne peut retenir les tremblements qui se faufilent entre ses cordes vocales. « ’m a prick. » Elle le fixe dans ce silence que son jumeau maitrise si bien. Un silence forcé alors qu’elle tente difficilement de ne rien dire de plus. Pour sa propre survie, peut-être. Pour celle des autres, surtout. « You… » Encore une fois, c’est son corps qui réagit avant que son esprit ne puisse le faire. Il ne se heurte pas au sol, Niran. Parce qu’elle l’en empêche. Parce qu’elle s’empare de son torse, un genou au sol afin de ne pas sombrer sous le soudain poids. « Niran ? » Une claque contre sa joue, légère. « Niran ? » Il ne répond pas. Mais il respire. Un moment, elle reste immobile. Un moment, elle l’enlace. Elle ne s’en rend pas vraiment compte, perdue dans ses propres pensées. « Aecha… » Son regard trouve Nawei. Oui. Ils ne peuvent pas rester ici. Sans qu’elle ait besoin de le lui demander, son jumeau l’aide à porter le Moriarty jusque sur la banquette arrière de sa voiture. Un soupire, et elle s’élance.

Rapide au travers des rues, elle s’applique pourtant à ne pas attirer l’attention du monde. De temps à autre, elle jette un regard dans le rétroviseur. Parfois, elle croise les yeux de Nawei. D’autres, elle trouve le visage endormi de Niran. Elle est calme, Aecha. Si calme. Ce n’est pas son esprit qui y parvient. Non, c’est la musique lointaine qui résonne dans le fond de son cœur. Sans même le savoir, Kasey l’enveloppe avec délicatesse au sein d’un rythme qu’elle apprécie plus que tout. Un rythme si puissant qu’elle n’entend presque plus ce qui l’entoure. « Cha ! » Elle sursaute. La voiture est arrêtée, elle semble l’être depuis un moment. « What are you doing ? » Ses yeux clignent quelques secondes durant. Et puis elle se met enfin en mouvement alors que la mélodie s’est éteinte. C’est son jumeau qui porte le corps inconscient de Niran jusqu’à l’appartement. C’est lui qui le laisse glisser sur le canapé sous le regard de Reyn. Il ne dit rien. Il ne dit rien, mais elle sait qu’il comprend. Elle sait qu’il comprend plus que Nawei n’en sera jamais capable. Là, dans le fond de son esprit, elle sent sa présence qu’elle feint d’ignorer. « He’s just off his face, » annonce-t-elle simplement alors qu’Axel rejoint le salon. Elle fait quelques pas vers lui, mais Aecha se pose sur son chemin. « He’s not an exhibition, he’s fine. Fuck off. » Surement que l’autre a une réponse pour elle, mais elle l’ignore, la white rabbit. Parce que tout ce qui importe désormais, c’est qu’elle les a retrouvé. Eux.

Elle met de longues heures à s’endormir, Aecha. Ce n’est que lorsque le jour se lève enfin qu’elle se laisse glisser entre les bras de Nawei qu’elle refuse de voir disparaitre. Quelques heures plus tard, elle finira par le laisser partir. Quelques heures plus tard, elle se tournera vers Niran. Niran et son désir de mort. Niran qu’elle ne pourra laisser seul.

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