MISSION ☾ ameera kolisnychenko & jesse boyle

Parker comprend pas très bien ce qu’il se passe. Elle sait que c’est pas étrange qu’elle ferme boutique, en général les autres ont la flemme de rester jusqu’à tard, et elle est la seule qui arrive, outre le boss, à bien tout faire sans rien oublier avant la fermeture du soir. Par contre, c’est plus étrange de se retrouver face à des personnes qui arrivent au dernier moment, avec des armes et des cagoules.
Parker réagit pas tout d’suite, elle pense d’abord à un groupe de jeunes clients qui s’amusent, ou qui enchainent avec une soirée déguisée. Après tout, elle aura bien vu de tout, à fréquenter tous les quartiers d’Altéa. Elle se rend vite compte que c’est pas forcément la bonne déduction, celle du groupe de jeune qui vient acheter des choses. Déjà parce qu’ils semblent pas vouloir acheter quoique ce soit.
Ensuite et surtout parce qu’ils ont un caractère plutôt agressif.
Mais Parker, elle a jamais vu de méchants de près. Genre de vraiment proche. Elle a entendu parler, bien sûr, rien que cette personne à cause de qui Jean s’est suicidée. Mais elle a jamais vu, et a certainement jamais été victime.
Oh peut-être que si, elle a vu finalement, quand elle était à Casma, sur Sigan, avec Nikita. Mais avec Nikita, elle avait pas peur, il pouvait la protéger.
Là, elle est seule. Ou presque.
Elle garde le sourire qu’elle avait aux lèvres et sort de derrière son comptoir, calmement.

CHOIX 1 : Un des agresseurs lui demande de rester là où elle est, pointant son flingue vers elle. Parker se fige bien évidemment.
CHOIX 2 : Les agresseurs réagissent pas vraiment, la suivent juste des yeux, de toute façon, elle peut pas sortir, et Parker va vers Ameera. Peut-être, qu’elle, elle connaît mieux ça que Parker, les méchants.

Ameera a faim. Elle a souvent faim, c’est vrai, quasiment née avec cette maladie qu’est d’avoir le ventre plus gros que les ressources à disposition, et il a appris à se refermer sur lui-même son estomac, à réclamer moins. Maintenant, elle a un peu plus de quoi se nourrir ; parfois elle vole, parfois elle se fait plaisir, et devant les étalages du magasin ce soir elle ne sait pas trop ce dont elle a envie pour se faire plaisir justement, et ça la rend un peu grognon. Elle a fini par choper un paquet de chips et un de bonbons ultra acides en revenant vers l’entrée, décidée, pour une fois, à payer, quand un groupe de cinq personnes cagoulées déboulent dans le magasin, armées jusqu’aux dents.

Pas le temps de se cacher.

Ses emplettes sont oubliées, déjà tombées au sol, alors que son cerveau fonctionne à toute vitesse repère les sorties possibles — aucune à première vue, outre la porte par laquelle les assaillants sont rentrés et qu’ils semblent prêts à garder. La fille derrière le comptoir s’approche d’eux sous les yeux éberlués de Meera. Elle doit les connaître, impossible qu’elle s’approche aussi calmement sinon… sauf que l’un d’eux pointe aussitôt son revolver vers elle en lui ordonnant de rester en place — un homme, note Meera. L’autre s’exécute : un peu folle, mais pas trop donc. Meera décidera plus tard de si elle mérite d’être sauvée ou non, ses prunelles brunes revenant déjà vers le groupe, ses mains immobiles le long de son corps. Ils ont des armes à feu et elle déteste ça — sauf dans sa main à elle — mais ce qui l’inquiète plus ce sont les moyens de défense encore invisibles, les pouvoirs que tout le monde sur cette fichue planète semble posséder et qui lui font, en tant qu’étrangère, invariablement défaut. Il faut qu’elle sache ce qu’ils manipulent et à quelle puissance, avant de faire quoi que ce soit.

Elle déjà été dans une situation pareille, quoique jamais de ce côté-là : ni assaillant ni même vraiment victime a priori, juste témoin (pas) innocent. « Qu’est-ce que vous voulez ? » Demande-t-elle très calmement comme si on avait pas pointé un flingue vers elle aussi, en plus de quatre paires d’yeux hostiles — la cinquième toujours focalisée sur la vendeuse. C’est la première chose à savoir, ce qu’ils veulent, parce que s’il ne s’agit que de dévaliser le magasin — elle en doute vu le nombre d’armes qu’ils portent — elle peut toujours s’arranger avec eux pour les aider et sauver sa peau.

Parker devrait avoir peur. Parce que ces hommes sont armés, et qu’ils ont l’air pas forcément très gentils. Mais Parker étant Parker, elle se dit qu’ils sont déguisés, peut-être. Ou que même s’ils ont pas l’air gentils, peut-être qu’au fond, tout au fond, ils le sont quand même un peu. Parce que tout le monde est un peu gentil. Et tout le monde, qui soit équipé d’armes, et qui ferment à clé une porte derrière eux ont forcément une raison de le faire. Parker la connaît pas, leur raison, mais c’est probablement un vol. Enfin un cambriolage. Elle a un peu de mal, Parker, avec le principe d’argent. Même après près de six ans. Pour elle, l’argent, c’est le temps. Et un cambriolage revient souvent à un vol. Là, c’est, différent. Les gens peuvent venir, voler les Stellars et repartir, sans faire de mal à personne.
Et Parker trouve ça bien. Pas de voler, le vol c’est pas bien. Le cambriolage non plus. Mais de séparer la vie de l’argent. C’est une des choses qu’elle aime, sur Altéa.
La seule fille qu’est avec elle dans le magasin leur pose la question du pourquoi ils sont là. Et quand ils refusent de répondre en lui demandant d’aller se mettre à côté d’elle, Parker hausse les épaules.
Elle tourne la tête vers la fille quand elle arrive, avec un grand sourire.
Salut, je m’appelle Jesse ? Et toi ? Oh attend, j’vais sortir l’argent de la caisse, je suppose qu’ils sont là pour ça.
Alors Parker lui tourne le dos et s’avance vers la caisse. Un des types lui dit de s’arrêter, lui demande ce qu’elle fait.
Bah, je prends l’argent, pour vous le donner. Vous êtes là pour ça, non ? C’est un cambriolage !
Et bon, c’est bizarre, vu de l’extérieur. Parce que personne pourrait comprendre pourquoi Parker sourit. Mais vraiment, elle sourit parce que le cambriolage, c’est tellement mieux que les vols. Au moins, personne ne risque - vraiment - sa vie.

CHOIX 1 : Les agresseurs la regardent bizarrement et l’un d’eux vient lui poser son arme très très proche d’elle, en lui disant d’arrêter de dire des conneries et de retourner près d’Ameera.
CHOIX 2 :  Les agresseurs la regardent bizarrement, et l’un d’eux explique qu’ils sont pas là pour l’argent mais pour échapper à des Wardens, qu’il faut pas qu’elles fassent de bruit si elles veulent pas “terminer avec une balle dans l’crâne”.

Meera n'a pas trop l'habitude de se voir dire de la fermer, ou du moins elle n'a plus trop l'habitude de se le voir dire sans pouvoir aussitôt répliquer et faire regretter à l'impudent son ton. Mais face au canon du pistolet elle ne résiste pas, se dirige simplement de sa démarche fluide vers l'autre fille derrière son comptoir. Celle-ci la regarde avec un énorme sourire comme s'il s'agissait d'un premier jour d'école primaire et qu'on l'avait juste mise en binôme avec celle qui deviendrait un jour sa meilleure amie. Salut, je m’appelle Jesse ? Et toi ? Oh attend, j’vais sortir l’argent de la caisse, je suppose qu’ils sont là pour ça. Meera ne répond pas, mais elle commence à avoir des doutes. Elle leur a laissé une bonne opportunité de dire pourquoi ils étaient là et ils ne l'ont pas fait or des braqueurs n'ont aucun intérêt à ne pas demander  la caisse dès leur arrivée. Quand on vient pour braquer un magasin on le fait savoir et vite, avant que le bouton de sécurité soit enclenché et que la police n'arrive sans qu'on ait pu finir le travail. Donc non ils doivent être là pour autre chose, même si Meera ne sait pas encore quoi. Elle ne détrompe pas la rouquine, la laisse prendre un risque inutile quand elle se détourne pour aller vers la caisse, se faisant aussitôt arrêter par une des personnes masquées — un autre homme. Bah, je prends l’argent, pour vous le donner. Vous êtes là pour ça, non ? C’est un cambriolage ! La fille sourit comme une démente et Meera a un très mauvais pressentiment, à peine apaisé par le faire qu'elle ne se fasse pas abattre sur le champ par une de leurs armes. Un autre agresseur — à la voix distinctement féminine cette fois-ci — répond après un lourd instant de tension qu'ils s'en fichent de l'argent et qu'ils ont "juste" des Wardens aux trousses. Donc vous avez intérêt à la fermer si vous voulez pas terminer avec une balle dans l'crâne. Simple mais efficace. Meera ose espérer que ça va calmer les erreurs de la rousse, non qu'elle s'inquiète pour elle bien entendu, mais elle va avoir du mal à planifier avec une wild card comme elle. Et il va bien falloir qu'elle planifie quelque chose parce que non seulement elle n'a aucune intention de finir avec une balle dans le crâne, mais elle n'a pas très envie de voir les-dits Wardens elle non plus quand bien même ils viendraient pour les sauver. Il n'y a qu'elle qui peut se sauver, elle l'a appris il y a longtemps. Elle hoche simplement la tête en direction des agresseurs, essayant de déterminer quel est le meilleur angle d'attaque. Ils encercleront sans problème le magasin d'ici cinq minutes tout au plus… ose-t-elle finalement remarquer d'une voix claire et certaine — elle connaît bien le quartier après tout. Je sais pas comment vous comptez vous en sortir, mais faut vous casser maintenant…

Choix un: les agresseurs sont pas très ouverts à la critique et l'un deux Botcher Manipulation des Coeurs prive Meere d'oxygène pendant plusieurs instants: « on a dit la ferme pétasse » et Meera finit à genoux à chercher son souffle. (Personne ne voit qu'elle sourit un peu: elle connaît le pouvoir d'1/5).
Choix deux les agresseurs sont pas contents de recevoir des commentaires, mais se regardent quand même entre eux comme pour essayer de déterminer dans une conversation silencieuse quoi faire.

C’est une fille qui lui répond. Et Parker comprend pas très bien le délire. Elle aimerait que Liebe soit là, pour lui expliquer ce qu’il se passe. Elle lui dit qu’ils essayent d’échapper à un groupe de Wardens, qu’il faut pas qu’ils fassent de bruit. Ils les menacent, ensuite. Elle et l’autre fille, la cliente. Pendant un instant, Parker se demande si c’est le genre de truc qui vaut un geste commercial, ça, une prise d’otage dans la supérette. Faudra qu’elle pense à demander au boss demain, quand elle le verra. Parce qu’elle sera forcément en vie, c’est obligé. Si elle se tait, ils feront rien, c’est ce qu’ils ont dit. Alors peut-être c’est des méchants, mais Parker pense que c’est des méchants qui tiendront parole. Son esprit part vers un endroit qu’elle connait pas trop, elle se perd dedans. Elle voit les personnes face à elle, mais vraiment, les regarde pas. Elle entend les voix, mais les écoutent pas. Elle pense à sa famille, sur Sigan, elle pense à ses amis, sur Altéa, à Adriel, et à Kihyun, bien sûr. Elle pense à Jo. Et elle se dit que si Liebe avait été là, elle aurait su comment les gérer ces personnes là.
Il lui semble entendre la cliente parler. Et Parker comprend pas pourquoi elle parle alors qu’ils ont demandé à ce qu’ils fassent pas de bruits. Mais comme elle veut probablement pas finir morte non plus, c’est peut-être qu’elle a une idée derrière la tête. Et après tout, ce serait vraiment nul si elle mourrait, mais Parker, elle, elle a rien dit, et pas fait de bruit, alors ils auraient aucune raison de lui faire du mal. Si cette fille a une idée, qu’elle fasse, mais Parker la suivra pas. A part si elle trouve que c’est une bonne idée, et dans ce cas là. Bah.
C’était pas une bonne idée, qu’elle se dit Parker, quand elle voit la fille tomber à genoux en se tenant la poitrine, comme si elle pouvait plus respirer. C’est hyper violent, quand même. Certainement pas le genre de scène que Parker aimerait voir, encore moins vivre. Elle s’approche doucement de la fille et s’accroupit à côté d’elle.

Ça va ? qu'elle demande, pas vraiment en chuchotant.

Elle s’assoit finalement, à côté d’elle, et regarde l’homme qui vient de parler avec des yeux qui se veulent noirs, mais qui, vraiment, le sont pas.

CHOIX 1 : La fille d’avant lui demande d’arrêter de les fixer, si elle veut pas finir dans le même état que son amie.
CHOIX 2 : Une autre des personnes croise le regard de Jesse, et elle se retrouve suspendue dans les airs, tenue par une des branches de l’arbuste derrière la caisse. Qu’était pas comme ça avant leur arrivée.