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 (g h o s t) in the shell

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lau' parle-nous d'toi ! la couleur de tes chaussettes, la douceur de tes coudes, la longueur de tes veuch, accessoirement ta fréquence de connexion et ce genre d'infos sympas tmtc.

Harquin (Sol) Meifc : kim hyuna ; ©️️️ blue moon ;
Asteroids ; unique

INDEPENDANTE
DÉLOYALE
SOURIANTE
MANIPULATRICE
INGENIEUSE
FIERE
COURAGEUSE
EXCESSIVE
   


Nom complet il y avait des ruines qui immergeaient de sa gorge, des épées tranchant son gosier, le remplissant de sang et d'horreur. De chimères dans le regard, de vide lorsque son crâne se fissurait en deux. La tête tombait, quelle identité prenait-elle...quels traits portait-elle hantant les rues salaces de ses quartiers merdiques ? Il fallait seulement ouvrir ses veines et scruter la composition du poison y découlant : une famille tremblante dans la noirceur de son esprit, une sœur aînée amochée par les baises violentes d'un rat en voie de décomposition, l'adn du chaos se logeant dans le noyau de ses cellules. Mécanique du cœur répétant d'une voix chuchotante sa gueule du passé "Lyxx Morn" "Harquin Mei". Sol, qu'elle préférait. Sol puisqu'elle lui piquait bien trop souvent le corps. Surnoms "sale chienne" "you wished" Harquin est gravée plutôt d'insultes que de surnoms, de ce respect spécialement conçu pour ceux qui ont la peur rongeant les tripes. Les fantômes l'appellent encore Quin, c'est adorable à écouter et à la voir sourire dans le tintement des rires muets. Naissance la mort dans la peau, comme un tatouage indélébile...ça rôdait au-dessus de toutes les têtes, "n'est-ce pas". Fallait seulement se dire qu'un jour ou un autre on s'ferait niquer "bien profond dans l'sol". C'est pour ça que ses papiers se sont volatilisés, qu'ils ont brûlé dans un autodafé meurtrier sous ses idées cruelles et maltraitées. Elle les balançait elles aussi dans le feu, pourvu que ça crame et ne revienne plus la hanter. Pourvu que la délicate croûte qu'avait formé le sang sur ses mains fonde sous la chaleur. Elle se dit dans la mi-vingtaine, pour plus de facilité..."on ne demande jamais l'âge d'une femme". Héritage culturel elle est ce qu'elle prétendra être : mais si les racines changent de place, elles se débattent avec des sources asiatiques, une terre japonaise. Une sacrée fierté de pouvoir remonter jusqu'aux traces de ses ancêtres, pourtant un abus de langue est présent, une détérioration de son héritage se poursuit, une culture qu'elle utilise comme un petit bijou. Orientation toutes les peaux ont leur saveur, "on n'dit pas qu'on aime pas si on n'a pas goûté". Finances $$$$$$.



☛ i'm a savage
☛ i'm an asshole
☛  i'm a queen
choose your  f i g h t e r

Univers dans les rues anthracites d'altéa, là où ses poumons s'embrasent de pollution. Occupation(s) poupée se complaisant sous le vrombissement des aiguilles, elle déguise les peaux, transforme les corps, manipule les chairs...tatoueuse, propriétaire de son propre petit salon sous les néons grésillants d'une rue grisâtre. Perceuse également, crevant les cartilages et les petits bouts de membres frissonnant sous ses touchers gelés. Elle s'est crée un monde où exister sous son énorme blouson de cuir, biker au féminin, le fin sourire recouvrant ses lèvres rougies par les artifices. Fallait seulement qu'elle vibre, que dans la chaleur d'un engin, elle vole un peu de vivacité, d'énergie...dans le choc d'un coup tiré, la faucheuse couvrant ses yeux (furent une fois apeurés). Femme à tout faire contre un peu d'argent, spécialité criminelle à gages, ayant poursuivie des études dans le coin pourri de sa taule, elle s'occupe des visages qu'on ne veut plus voir dans l'ombre de son existence, défigurant le sien pour parfaire les délinquances irritantes. Particularités ex-warden portant encore le fardeau de la honte et de la haine sur ses épaules tremblantes...épuisées du poids de la culpabilité. Les métamorphoses d'Harquin, sourire narquois d'une capacité qui sacrifia son cerveau et sa raison à un système alambiqué (un traumatisme transforme son corps de temps à autre, empruntant celui de sa sœur Sol). "Ils m'ont marqué comme une putain de vache" des tatouages (une série de numéros et deux initiales) dans le creux de son cou démontrant de ses années à tirer un boulet accroché à sa cheville, à présent enflammée et irritée de ces bestialités. Ces traces d'encre reposent sur plusieurs parcelles de sa peau : son dos est d'ailleurs recouvert d'une geisha dont les drapés colorés habillent même ses épaules, ses poignets sont tâchés d'inscriptions étranges aux caractères japonais réalisés dans sa cellule, sa cheville droite possède le tracé d'un sabre tandis que l'intérieur blanc de son bras gauche est peint de différents yōkai (sur son estomac, entre ses seins, s'est glissé une croix de rougeur et de flammes.). Plusieurs cicatrices embrassent également sa chair à divers endroits, la plus probante reste celle sur ses côtes marquant ses années dans les forces de l'ordre. Des piercings à la narine, au nombril et au téton viennent compléter l'étrange tableau. Lien(s) cosmique(s) ses os ne lui appartiennent pas totalement, pas pleinement, elle est perdue entre différents visages, histoires, la tête tournant dans un vortex de voix et de pensées...coincée dans un cluster qu'elle ne sait pas contrôler, ni arrêter, lui causant parfois de violentes migraines. Puis elle se refuse, elle se refuse de se perdre...de se perdre dans l'âme d'une autre (présence d'un(e) soulmate). Keywords hitgirl / tattoos / bruised knuckles / ghosts / voices / motors / mechanics of living / denial / cravings / heartwreaking / fucker


we are all astronauts she wore a smile like a loaded gun


"un homme prendra dix ans pour trafic de stupéfiants. Dix ans qui peuvent s'allonger en vingt ans, ou trente ans selon les crimes perpétués autour de ce merdier.
un homme prendra cinq ans pour viol si l'argent sait couvrir l'odeur du sang. Il prendra cinq ans pour avoir détruit la vie d'une personne, piétiné ses émotions, arraché son cœur, tiré une croix sur sa valeur et sa confiance."
elle tira sur sa clope, le grésillement agaçant de la télévision remplissant l'air d'un bourdonnement incessant. Le son rôdait autour de sa tête, tapant contre ses tympans et amochant son crâne. Nimbée d'une fumée grisâtre et d'une lueur mortuaire parsemant son visage de vide, ses yeux fixaient l'écran enneigé d'électricité. Des pixels grouillant derrière la vitre bombée, se battant pour un peu d'espace. Noir, blanc, et parfois une tranche de couleur ravageait l'espace. Noir, blanc, et parfois un paysage se dessinait derrière les barreaux d'atomes embrouillés.

"dans le pire des cas, il prendra la même peine qu'un trafiquant de drogues."
les voiles anthracites remontaient telles des danseuses à l'érotisme fragile, à la sensualité féroce et délicate, soulevant ses idées vitreuses. Ses pensées hasardeuses qui se perdaient entre le bruit de fond, sa respiration, et les cris nocturnes tapant contre la fenêtre gelée. D'adorables petits flocons pouvaient se dessiner aux rebords, encadrer la terreur de la nuit d'une blanche couronne au frêle pouvoir.

"ridicule et vain. Trente ans, la cellule se partage entre un violeur et un drogué. Entre un fou et un vendu. Qui est-ce qui avait dérapé ?"
elle n'était pas là pour briser les règles, simplement pour voir à quel point elles pouvaient se tordre. C'était manipulable ces choses. Avec un peu d'argent et quelques claquements de langue, les choses écrites n'étaient plus. On avait beau les avoir apprises par cœur, connaitre la différence entre ce qu'il fallait faire et ce qui était prescrit, on s'disait que pour une fois, une seule fois, unique "tu parles", on avait le droit de fermer les yeux et oublier. Alors appuyait-elle de toutes ses forces sur le point faible de chaque autorité...chaque figure morne portant dans son casque une cervelle dénudée d'esprit. De la cendre blanchâtre en guise de fond de teint, les lèvres violacées...des cadavres qui se trainaient à bout de bras. Désactivés.

Sol, l'avait été une fois.
"Sol ne l'avait pas choisi. On l'avait désactivé pour le plaisir d'un bâtard."
Désactivés et heureux de l'être dans leur aveuglement aberrant. Fallait avaler des jolies pilules pour dormir puis se réveiller. Pour planer et tirer un semblant de sourire.
Une seule fois. On avait tenté. Une seule et unique fois, tenant ses poignets à la gueule des forces de l'ordre pour leur prouver notre bonne volonté à coopérer. Qu'on n'était pas méchant, simplement perdu. Qu'on avait dérapé. La société aimait les bons élèves, non ? On ne punissait jamais les bons élèves..."tu t'es faite baiser comme une conne". On mémorisait de nouveau les lois. Par cœur, que chaque battement de ce connard soit une allégeance au bon fonctionnement de la machine. Que chaque rouage de cette mécanique enfiévrée soit à l'image d'une organisation plus grande et plus endiablée.

"Combien prendra un corrompu ? Faut pas réfléchir, simplement dire."
Rien. Rien s'il payait grassement.
Une fois devient deux.
Puis trois.
Puis quatre.

"Te souviens-tu quand ils t'ont foutu en taule ? Parce que t'avais rendu la justice ?"
La télévision s'échauffa puis s'éteignit d'elle-même. Volonté propre, voilà que les choses étaient plus libres que les êtres.

"Une balle entre les deux yeux. Très précis d'ailleurs, ils avaient été impressionnés sans le dire. On t'avait appris à tuer correctement, proprement. Froidement."
Ça ressemblait plus à une exécution qu'à un meurtre passionné. Le genre de ces derniers était plus bordélique. On ressentait le surplus d'émotions du criminel jaillir dans la manière dont le sang avait giclé. Dans la manière dont le corps avait été vidé. Les tripes à l'air libre, le visage torturé, horrifié, fatigué de lutter pour la vie. Les muscles crispés...la crampe cadavérique qui l'avait fasciné quand elle avait fait ses premiers pas dans les rangs.

"Rigor mortis."
Attrapant son verre de whisky déposé sur sa table de chevet, elle le porta à ses lèvres, brûlant sa gorge, la lavant de mots inexprimés qui devaient être maintenus secrets. Dans l'ombre de son gosier, gisait les paroles qu'elle aurait voulu hurler telle une furie au monde entier. Comment ça l'avait brisé de découvrir sa sœur aînée, battue et abusée dans le coin de sa chambre...Rapportée presque pour morte par un voisin bienveillant. Comment ça l'avait épuisé de devoir deviner dans le blanc de ses yeux ses besoins et même le peu d'envies qu'elle aurait pu avoir...essayer de lire un livre vierge, déchirées les pages étaient. Comment elle n'avait pas réfléchie véritablement aux conséquences de ses actes, si ce n'est cet instinct presque animal d'essuyer les bavures et les tourments. Comme si effacer était la solution.

"Une balle entre les deux yeux. Et hop, il s'était écrasé contre son siège en cuir. T'avais pas à le faire, tu t'es fourrée dans la merde toute seule idiote."
C'était une tragédie. L'apothéose de la tragédie de chaque vie. Et une fois qu'on avait compris le mal, on se libérait de ses chaines. Il fallait comprendre, oui, il fallait l'entendre aussi. On ne pouvait choisir notre propre cœur. Tel était le drame. On ne pouvait choisir ce qu'il souhaite, ce qui est bon pour nous, ce qu'il faut faire. Il fallait seulement le faire. Toutes ces comptines narraient avec naïveté la moral ridicule du "suivre ton cœur". Ça ne causait que perte parfois, que destruction et on devait alors tenter d'expliquer l’inexplicable face à un tribunal.

"Ils t'avaient tous regardé bizarrement. Des têtes de cons si tu veux mon avis. Avec leurs globes sortis de leur trou à la manière dont tu avais justifié ton crime de : dérisoire. Ça l'était. Ça l'est toujours."
La cause : l'instinct. Le mobile : l'instinct. La justification : l'instinct. Cette voix grave intérieure poussant aux extrêmes...c'était des millénaires de survie qui l'avait éveillé. Ces cris et peurs du passé, lorsque la Terre était encore meublée de corps grandioses, ils résonnaient encore en nous. On avait appris, par l'expérience de la peine et de la joie, qu'il fallait manger pour pouvoir survivre, fuir le danger pour pouvoir survivre ou l'affronter et gagner, avoir peur du noir pour survivre car on ne sait ce qui est tapis dans l'obscurité, avoir peur des serpents et même des araignées dont le venin peut-être mortel puis il fallait défendre les siens pour pouvoir survivre. C'était tout ce que tu avais fait.

"V for Vendetta, tu aurais dû le crier, ça aurait été plus dramatique encore."
Les journaux l'avaient dépeints comme une femme froide, des profils psychologiques et analyses avaient été menés pour tenter encore une fois de l'expliquer. On était remonté jusqu'aux racines de sa famille. Qu'est-ce qu'on en avait conclu ? Une folie...une personne sans-cœur.
Et là encore avaient-ils tord. C'est justement parce qu'elle avait un cœur qu'elle avait agit de la sorte. Parce qu'elle ne pouvait le contrôler.
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ENJOY THE SILENCEfrench kiss the chaos
what doesn't kill me better run
DEAD
or alive


à l'histoire d'une de mes folies


They say "God" I say 10

Blanc. Noir. Blanc ou noir. On demande de choisir. Pessimiste. Optimiste. Il faut avoir un point de vue centré sur ses convictions, ne pas se perdre dans les teintes parcourant la face de l'univers. Blanc ou noir, on ne peut être aussi concret que cela.
C'est le bien ou le mal. Cette action est jugée comme bénéfique, cette autre comme maléfique. L'une soutient lorsque l'autre détruit. Construction.
Destruction.
Il y a des millions de personnes sur cette planète. Des millions multipliés par d'autres millions dans l'univers. C'est autant de voies, de circuits, de chemins pris différents. C'est autant de choix assouvis, d'autres étouffés. D'autres latents, attendant le bon moment pour causer les dégâts ou les bénédictions. Il faut trier, entre les bons et les mauvais. Juger la valeur d'une parole, d'un geste, d'un sentiment. On apprend à aider son prochain, parce qu'aux yeux des autres c'est favorable, on apprend à être poli et à tenir la porte à la vieillesse. On ne parle que lorsqu'on nous le demande et adhère à ce que demande la société. Il faut rester dans la vague des gens, suivre le pas et ne pas perdre l'équilibre face à la vitesse des exécutions. On apprend à mépriser les voyous, et le vol. La mort et la pauvreté. Il faut fuir ces derniers, et condamner ceux qui les propagent.
Le bien et le mal. Deux colonnes dans lesquelles il faut coincer les choses. Organiser le monde de manière schématique pour ne pas se perdre dans les informations multiples. Deux concepts se chevauchant sans cesse, qu'on rabâche à qui veut bien l'entendre, pourvu que le nouveau-né puisse enregistrer les données correctement.  

Mais peut-être que rien n'est aussi net. Aussi précis. Qu'on dépasse sur les marges, et que nos stylos bavent hors des lignes prévues. Peut-être qu'un joyeux bordel est à l'origine de toutes nos actions et que celles-ci sont issues d'un algorithme compliqué dû au hasard où à la destinée. Grand Ordinator ou pas. Dieu ou non. Peut-être que le blanc et le noir s'entremêlent abominablement si bien que les rangs de la société vrillent rien qu'à cette sombre pensée. Alors le voleur ne serait plus si mauvais ? Le sage ne serait plus aussi bon ? Il y a l'apparence des choses, et la profondeur. Il y a les vagues douces que l'on voit sur les rebords de la mer, et les abysses obscures nageant en dessous. Une tempête peut bien tout faire chavirer, mélanger les deux mondes, mais les gouffres n'en seraient pas plus clairs pour autant. On ne verrait toujours que la pauvre surface se débattant avec les frontières la bridant.
Tout était une question de point de vue. Tout était une question peut-être métaphysique sur l'ordre des choses. Leur désordre.

Le bien : il n'est pas toujours la conséquence d'une somme de bonnes actions.
Le mal : il ne résulte pas de l'addition de mauvaises actions entre elles.

Le tout n'est pas la somme de ses parties. Gestalt, simple, non ?

Déstabilisant. L'idiot qui voue sa vie aux autres, emplie de compassion et d'empathie, donne sa confiance à un seul serpent, et il se retrouve les mains ensanglantées.
Si de bonnes actions peuvent engendrer le mal, pourquoi pas l'inverse ?
Maintenant le malin, qui ne croit qu'en sa propre personne, monte sa propre entreprise, solitaire et froid, essuie une débâcle et aide, par son propre empire fondé sur la malhonnêteté, la société.
Lequel des deux est le plus à blâmer ? Déstabilisant.

Il y a des millions de personnes sur ce bout de terre. Des millions qui empruntent des routes différentes. Le travailleur peut travailler toute sa vie et finir par pourrir sous une cage d'escaliers, la gueule ouverte, les mouches pondant dans les narines. Le fainéant peut investir dans le dos du travailleur et récolter tout le fruit de son labeur à la mort de ce dernier. Peut-être que certaines personnes ne peuvent atteindre un même but autrement.

Ça n'avait aucun sens. La pensée trop vaste et diffuse. Le cercle incomplet.
Mais la calculatrice géante tournait encore ses chiffres et nombres, et la divine providence choisissait une tête sur laquelle tomber.

Blanc. Noir.
Bon. Mauvais.

Foutaises.


don't you worry mother, see your daughter is a soldier


"alors c'est quoi ta putain de tragédie à toi ?"

Y a un vortex à la place du battant. Là juste là, où elle appuie avec son doigt. Un petit trou, d'un diamètre semblable à une petite bille en plomb qu'on lui aurait tiré dessus. Un petit trou, de gros dégâts.
Dans ce petit trou, cette ventricule pour ainsi dire, Maman avait l'habitude d'y déposer des sourires et des baisers. Puis de ses mains fines et pâles, elle arrivait à recoudre les morceaux ensemble. "T'as un coeur en patchwork ?"
comme un dessin d'enfant, une tête de gribouillages et un esprit peu assuré.
Elle marchait dans ses godasses aux couleurs délavées dans la terre poussiéreuse et sur les tapis de la maison. Lyxx "C'était joli comme prénom, tu aurais du le garder." n'aimait pas les carottes, elle en était allergique pour être exact, et préférait donc naturellement les tartelettes à la confiture de myrtille.
1m10 qui grandissait lentement, un poids plutôt normal pour une enfant de son âge (bien qu'un petit peu en dessous de la moyenne, il faudrait qu'elle mange un peu plus), elle n'avait aucune maladie détectée et les parents s'en réjouissaient.
Habile mais timide, elle avait l'habitude de se cacher dans les jupes de la maternelle lorsque des étrangers lui adressaient la parole, et de suivre de près les talons du paternel quand toute la famille sortait. Lyxx, c'était tout bonnement une enfant sage qui croyait aux êtres fantastiques jusqu'à l'âge de dix ans. "Tu croyais à ces merdes t'es sérieuses ?" Ayant quelques difficultés à lire puis à compter, longtemps avait-on cru qu'elle était retardée. Il fallait voir la sœur aînée, Sol qui à tout juste cinq ans avait déjà su aligner des mots correctement. Lyxx connaissait néanmoins les comptines par cœur, mais n'arrivait pas à user de cette connaissance pour sa parole. Ses phrases étaient confuses, elle bredouillait, puis abandonnait et restait silencieuse.
Une gamine silencieuse. Les genoux liés, les mains froides, les cheveux quelques peu emmêlés.  


history has its eyes on you


La nuit étendait son manteau sur tous les recoins de Cosmopolis. Le casque cognant contre sa tête, la nouvelle recrue Lyxx arpentait les rues avec méfiance. Semblable à ces tigres que l'on emprisonnait pour le bon plaisir de l'humanité, elle rôdait, le regard plongé dans le noir complet tentant de différencier les silhouettes, les tracés, les lumières...Ses lèvres pincées dessinaient sur son visage le soucis et la crainte.
Le souffle s'amassant contre les parois gelées, bientôt ces dernières se réchauffèrent au contact de sa respiration saccadée.
Une mission, la première, après des années d'entrainement, de souffrance...oh combien de fois avait-elle souhaité abandonner. Mais on ne la laissait pas. On l'encadrait, la surveillait, lui donnait des leçons afin qu'elle fasse rentrer dans sa cervelle les moindres règles qui pouvaient lui lacérer le corps. Il y en avait une concernant le contact avec ses proches (comme elle aurait souhaité l'enfreindre), une quant à l'utilisation de sa capacité (comme elle se fichait bien de cette dernière, elle aurait voulu qu'on la considère encore sotte), une autre sur le port des armes (comme elle voulait s'en débarrasser, de ces choses cruelles et lourdes cognant contre sa cuisse bleutée par les efforts).
Lyxx rechignait. Lyxx était capricieuse. Une capricieuse à la peur dévorant ses tripes. Elle tremblait lorsqu'elle utilisait une arme à feu. Tremblait lorsqu'elle devait se transformer parfaitement devant un jury la perçant de leur regard vide et froid. Tremblait lorsqu'elle devait s'endormir dans les dortoirs, les draps impersonnels aux odeurs morbides. Tremblait lorsque le vent tapait contre son échine trempée de sueur.
Lyxx, on se demandait parfois ce qu'elle faisait là. Pourquoi on n'avait pas choisi sa sœur, Sol, plus confiante dans ses gestes, dans ses manières, aux sourires charmants et à la voix fluette. Mais c'était la cadette qui avait parfaitement réussi le Processus. C'est elle qui s'était engouffrée dans un système qu'elle ne comprenait que vaguement. Des coups, des dégradations, une humiliation constante pour un suivi psychologique par la suite. "Tu te souviens quand on pensait qu'on s'était trompé dans les résultats ? La tête qu'ils ont fait quand ils te l'ont fait repasser." Parce qu'on tentait de la faire expulser, mais comme un virus, elle s'accrochait encore plus contre son grès. Comme à l'époque où elle traînait dans les pattes de Maman, Lyxx était encombrante...Il fallait la surveiller un peu plus que les autres, parce qu'elle semblait fragile à chialer pour un oui ou un non. Parce qu'elle paraissait plus frêle dans son apparat d'agent de l'ordre. "Ils voulaient tellement te laisser tomber, t'étais une véritable plaie." Mais ils ne pouvaient lâcher une "surdouée" dans la nature...fallait dompter la personne, endurcir le caractère. Crier plus fort qu'elle, violenter ses yeux pour qu'ils n'aient plus de larmes à faire couler.

"Par contre, ces bâtards d'hypocrites t'ont vachement sucé une fois que t'as tilté ? Hein, le principe de tirer sans faire de dégâts majeurs. Net, précis, t'avais l’œil pour ça. Tu connaissais les parties du corps parfaitement et savais où toucher pour une mort rapide, soudaine et impeccable." Maman avait été infirmière. Papa, mécanicien. Les choses petites, Lyxx en avait le goût. Lyxx aimait que tout soit rigoureux, elle n'aimait pas les choses compliquées. Pour elle, toutes ces merdes avaient un sens. Simple.
L’œil pour ces trucs délicats qui cachaient leur puissance sous des couches d'acier.
"Comme toi. Fallait seulement qu'ils t'observent de plus près."

Inconsciente de sa chance. Peureuse de nature. Tout ce talent latent dans les boyaux attendant de sortir...d'exploser. De porter le tir fatal.

Mortelle.


going to hell


Lentement. Doucement. Tel un serpent, elle avançait dans le couloir à l'incandescence feutrée. L'odeur titillant ses narines : de la javel pour effacer l'impropre, cuir nouveau pour décorer de luxe les espaces béants, parfum féminin des secrétaires s'afférant en talons aiguilles, des engins accrochés à leurs bras, une pointe de fumée venant surement d'une cigarette diffamant le tout. Cendre froide, avec exactitude.
Elle avait appris à analyser ses alentours, à contrôler toute pensée pouvant interrompre son raisonnement efficace. Semblable à ces androïdes dont elle avait entendu parler, son cerveau récoltait les informations avec rapidité et précision. Pas une idée en trop. Le nécessaire est gardé, récupéré, transformé "Rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme, c'est c'qu'ils disent non ?", le surplus est éjecté. Avec le temps, Lyxx avait réussi à être reconnue par ses pairs et ses supérieurs. Une femme à l'ingéniosité intéressante, et un soucis du détail important. Perfectionniste. Elle l'était. Simple. Lyxx aimait lorsque les choses étaient simples, concises. C'était comme si à chaque nouveau but, elle s'implantait une puce dans le crâne, l'électricité venant secouer son cerveau de chocs superficiels l'aidant à fonctionner correctement. Docile. Froide, on plaisantait souvent, à la pause déjeuner, sur sa capacité à neutraliser toute expression sur son visage. Il ne se déformait plus...la porcelaine était bien trop fragile, alors s'était-elle faite greffer de l'acier en guise de face. Il fallait la voir déambuler dans le bâtiment du patron de sa sœur aînée, une identité empruntée, inventée pour se fondre dans la masse des travailleurs. Les vitres (impeccablement nettoyées, devait-elle avouer) défilant à ses périphéries, la conduisant toujours un peu plus dans les profondeurs de la bâtisse. Toujours s'élevant dans une tour immense qu'elle ne connaissait que de mots. Des mots de Sol qui avaient construit un plan grotesque dans sa tête embourbée d'incertitudes. Elle n'avait pas l'habitude de faire ceci. De s'infiltrer...de la sorte. Pour ceci précisément. Et lorsque plus tard on l'interrogera, elle haussera des épaules, ne sachant que répondre. L'instinct.
Lyxx avait été conduit toute sa vie vers cet instant-ci. Peut-être que c'était sa finalité...n'avait-elle jamais cherché le réconfort et la protection de sa famille avant le reste ? Lyxx qui s'accrochait aux jupes de Maman. Lyxx qui pleurnichait dans les bras de Papa lorsque l'histoire devenait trop triste. Lyxx qui riait aux soirées karaoké de sa grande sœur. Lyxx qui aimait. Qui aimait trop. Beaucoup trop, sincèrement. C'était ainsi, on l'avait programmé de la sorte. Cryogéniser sa gueule, mais enflammer son cœur. "Regarde toi, tu comptes faire quoi là, on t'le pardonnera pas." Les pensées s'évanouissaient, tels des lumières sur une autoroute où les moteurs grognaient férocement, elles s'emmêlaient dans une masse indistincte. Lyxx ne savait quoi faire, le bout des doigts gelés, comme la première fois qu'elle l'avait fait. Qu'elle avait empoigné son arme et joué à la roulette russe avec un mannequin bleuté. C'était la crainte dans les tripes, l'envie de gerber, l'estomac qui se nouait et dans le coin de son œil, la terrible montre nourrissait l'impatience de ses maîtres.
1 claquement d'aiguille.
Le sang ne réussissait plus à irriguer ses mains correctement.
2 claquements d'aiguille.
Les crampes dans ses bras tendus venaient installer leur douleur abominable.
3 claquements d'aiguille.
Les soupirs de ses professeurs faisaient voleter les cheveux sur sa nuque.
4 claquements d'aiguille.
Les lunettes glissant de l'arrête de son nez. Une veine pompant au rebord de sa paupière droite. Le cœur s'étouffant dans sa course implacable. Les poumons qui se liquéfiaient alors qu'elle expirait lentement.
5 claquements d'aiguille.
La force la faisant reculer d'un pas, cherchant l'équilibre sur son pied, les mains fourmillant de millions de vibrations, les doigts s'échauffant de nouveau contre l'arme à feu. Feu. Peut-être était-ce pour l'incendie qu'il créa dans tout son corps qu'on l'avait nommé de la sorte. Les globes oculaires démangeant, elle ne s'était pas rendu compte qu'elle avait pleuré, comme anesthésiée par l'appréhension. Frigorifiée puis jetée aux flammes cruelles. Le bruit avait été étouffé par son casque, et en le retirant elle n'avait entendu que les applaudissements. Le coup avait été porté, mortel, en un seul essai.

Lentement, doucement, elle ouvrit la porte, manipulant avec attention la poignée pour n'évoquer aucun démon pouvant déranger son état d'esprit.

Existe-t-il une chose comme l'erreur fatale ? Une fissure dans une existence, troublant la quiétude et la ligne droite s'étant déjà dessinée. Quelque-chose comme un ciseau coupant avec malice un fil tendu. Les deux bouts se relâchent, s'éloignent, et paraissent n'avoir jamais été reliés. A aucun moment, ont-ils autre chose de commun que leur nature profonde. Le reste est effacé...les bouts s'éloignent, ils ne partagent plus rien. C'est une chose que l'on rencontre dans les livres : l'élément perturbateur.
Et puis parfois...on s'en rend compte malheureusement des années après, dans une vie.

Le miroir renvoya le reflet de Sol
. Lyxx avait disparue sous ses traits...Lyxx avait disparue. Quelque-part enfouie, dans les sillons de son cerveau, elle n'existait plus, figée...ses souvenirs, planant, bloqués par un espèce de présent fulgurant. Tout le moment prenait une grandeur nouvelle, comme si les murs s'étendaient devant ses yeux. Comme si elle pouvait sentir le monde tourner, lentement, doucement. Comme si à cet instant précis, elle avait atteint l'apothéose de son existence. Qu'ensuite, il n'y aurait plus rien. Que toutes ses actions l'avaient conduit à ça.
Le bruit sourd assomma ses tympans. Faisant siffler sa tête, tel un serpent...c'était comme lorsque Papa faisait sauter le bouchon de champagne et que ce dernier explosait en un fracas tonitruant. Un tonnerre logé dans son pistolet...la douille était partie se loger entre les deux yeux du directeur. Affalé contre son siège en cuir, il avait encore cette expression particulière...les traits tirés par la surprise, le regard se vidant de vitalité, petit à petit...puis une trace d'incompréhension salissant le verre de ses yeux. Il avait reconnu le visage mais pas la personne réelle. Il avait reconnu Sol, mais pas Lyxx dont il ignorait surement jusque l'existence; et pourtant c'était elle sa faucheuse.
Déconnectée.

Plus tard, on la retrouva dans le bureau, rangeant les affaires de feu Mr. Lovelace dans un ordre méticuleux, ayant même pris le soin d'effacer la baie vitrée des jais de sang qui avaient giclés.
"Tragique."


heaven upside down


"Tu l'avais fait pour elle, dis le lui."
Elle l'avait hurlé, frappant de ses poings la table. Comme si accompagner ses paroles d'un rythme allait clouer l'information dans le cerveau de sa sœur aînée. Le visage bouffi par les larmes, grimaçant, gonflé de dépression nerveuse et d'une souffrance arrogante, elle n'était plus que l'ombre de Lyxx...elle se perdait dans ses identités. Entre l'enfant apeurée, la warden soucieuse de son boulot, la folie qui l'avait habité...elle s'était dit qu'après le tir, plus rien n'aurait d'importance.
Un coup tapé aux portes de l'enfer.
Elles s'étaient ouvertes ces crétines, mais jamais celles du paradis n'osent frémirent...pas même lorsqu'on suppliait à genoux, les paumes des mains brûlées par les baisers ardents du goudron.
"Tu as tout fait pour elle. Elle était détruite, elle avait besoin qu'on détruise le mal qui la rongeait. Dis le lui." Elle hurlait d'autant plus fort, les gardes se jetant des coups d’œil inquiets, devaient-ils intervenir ? Les poignets menottés, elle n'avait plus aucune force dans les bras, s'étant plongé dans une grève de la faim depuis plusieurs semaines. Toujours ces yeux hagards, perdus, cette mine obscure et cette puanteur émanant de sa personne. ""Je ne t'avais rien demandé, maintenant regarde-toi." qu'elle avait répliqué la connasse sans penser à ce que tu avais enduré pour elle." Dénigrée des rangs des forces de l'ordre. Poignardée par tous les médias la traitant de folle, et dehors, dans les rues le peuple s'indignait...comment pouvait-on faire confiance aux wardens à présent si même une bonne élève péchait de la sorte ? Si même une bonne agente se voyait éprise de démence et de cruauté.
Elle l'avait abattu de sang-froid, le pauvre n'avait pas compris ce qui lui arrivait. Au moins, certains disaient, il n'a pas eu à souffrir, le travail a été fait proprement. Comme un animal, vous voulez dire, d'autres s'indignaient. "C'était pas eux qui s'était fait violé, n'est-ce pas ? Alors ils pouvaient victimiser autant qu'ils voulaient le mort, ce rat...t'aurai du l'égorger pour la peine, peut-être que t'aurai été jugée comme moins monstrueuse. Là, à la jugulaire, tranchée. Bam, le sang aurait refait la peinture de toute la pièce." Elle ne se souvenait que vaguement de l'incident. De l'exécution comme ils aimaient le dire. Des flashs d'images venaient parfois aveugler et brûler sa rétine. Les frémissements du choc tremblotant encore dans ses mains...comme une brûlure peu soignée...toujours suintant de sang et de liquide transparent. "C'était pas toi non plus. C'était elle. C'était pour elle que tu t'étais vengée. Tu l'avais vengé, fallait la voir. T'étais pas coupable, t'avais fait ce qu'il fallait faire pour protéger les tiens. Pas coupable. Pas coupable. Pas coupable." Elle n'avait pas réfléchi. Elle l'avait recueillie quand un voisin avait sonné à sa porte, son corps épuisé gisant entre ses bras. Elle semblait avoir été battue, des poignes de cheveux arrachés, l’œil violacé, bleuté dessinant une morbide constellation sur toute sa joue, des veines ayant explosées sous sa peau d’albâtre, les lèvres liées par le sang cramoisi qui avait séché...Elle ne savait pas véritablement...Elle avait montré du doigt des mots que Lyxx avait écrit, comme un puzzle, tentant de reconstituer le crime dégoûtant. Si répugnant qu'elle avait dégueulé le soir-même, l'estomac torturé par une imagination trop accablante. Sol. Sol la jolie ne parlait plus. Ne mangeait plus. Sol regardait par la fenêtre puis éclatait en sanglots, secouée par de violents sursauts. Sol avait été laissée pour morte. Morte-vivante. "C'était un délice de le voir reconnaître le visage que tu avais emprunté pour le tuer. Quel con...une sous-merde, il ne méritait que ça." Pour la parole qu'il avait fauché, l'avenir qu'il avait émietté, une famille qu'il avait réduit au silence. Ce silence lourd de sens, où les pensées et les sentiments naviguaient avec gêne et honte. Elle croisait et serrait les cuisses qui avaient été tourmentées par des coups et des griffures. Elle soutenait maladroitement ses seins, les cachant de ses bras, eux qui avaient été violemment secoués. Sol...et Lyxx...deux ombres, deux vortex. L'une avait subit le chaos. L'autre avait crée son chaos.

Confinée dans une prison, elle avait eu sa propre cellule pendant un court laps de temps attisant la haine de ses camarades orangées. Confinée dans une prison, elle avait perdu le goût de la lumière, se cachant sans cesse dans l'obscurité, fuyant les paroles des gens...baissant sa tête aux visites médicales.
Lyxx n'était plus. Petite Lyxx était morte, quelque-part là-bas, entre le tir et le choc de la balle. Quelque-part là-bas, coincée dans une boucle temporelle où le bruit ne cessait de la hanter. Sifflant dans ses tympans à parfois, la tenir éveillée toute la nuit. Parfois Lyxx devenait Sol. Sans pouvoir le contrôler, grésillement de la télévision...on voyait tantôt son visage, puis dans une tombée de confettis, celui de Sol. Elle était coincée...à cet instant précis où tout avait basculé...elle n'avait jamais compris cette expression jusqu'à présent. Semblable au vase tombant, un état n'était plus, un autre était en suspension, le futur arrivait, imprévisible, indétrônable, se métamorphosant selon nos actions.
Puis on l'intégra aux autres détenues, on l'obligea à se fondre dans la masse. La jeune était docile. On gratifiait au moins ses années perdues dans une rigidité quasi-militaire..."ça vous forge un caractère."
Le temps s'écoula...lentement, doucement. Perdue entre les poings de prisonnières, elle laissait des petits bouts d'elle partout, parsemant les murs de son sang, le sol de sa gerbe, l'air de ses souffles effarés. Recrutée secrètement dans un club de combats inter-prison sous la directive de Reina (elle l'avait trouvé attendrissante, et son histoire emplie de justice, fallait se serrer les coudes entre femmes et tirer les hommes par les couilles "c'est ce qu'elle disait quand des gardes passaient devant la cellule."), les paris tombaient sur ses épaules et à chaque coup qu'elle recevait, elle sentait Lyxx être expulsée.
"ça vous forge un caractère." une identité. Et sa violence n'avait jamais été autant accueillie par des rires et des applaudissements. Kim, la folle dont l'esprit s'était égaré dans les gifles de son beau-père, hurlait de rire à s'en tordre le ventre, les jambes en l'air, les mains s'écrasant l'une contre l'autre dans un rythme saccadé, rapide, lorsque Lyxx croquait le cou de son adversaire. Ses dents aiguisées, semblables aux crocs des loups qu'elle imitait. Reina empochant le pactole et puis les quelques drogues qu'on avait réussi à faire rentrer...La réputation de l'ex-warden s'étendait, on la traitait de tricheuse, parce qu'elle pouvait se métamorphoser. Mais fallait l'utiliser ce talent, c'est ce que Reina répétait, dans des messes basses la nuit tombée. Fallait survivre comme on pouvait, c'est tout ce que Lyxx avait retenu de son séjour.

Une rébellion éclata. De nouvelles images s'écrasant dans le crâne de Lyxx. Reina frappa à mort une gardienne. Déforma son visage pour que la plus jeune puisse lui dérober les traits. Un doigt pointé vers une direction. Cette seule indication : "casse toi." "Et qu'allait-elle devenir alors Reina ?" "Casse toi, idiote et ne reviens plus."
On échangerait plus tard les uniformes. Et on oublierait dans la mort, les incidents de la vie.


this is not your destruction. this is your birth.


-"Tu baises comme un homme."
-"Et toi comme une nonne."

La clope accrochée au coin de sa bouche, le dos dénudé de pudeur, se livrant à une froide intimité qu'elle avait partagé seulement une seule nuit. Par ivresse et ennui, il n'y avait rien pour la ramener dans son logis pourri, rien pour elle dans les ruelles macabres de son district pouilleux. Juste des rats se courant après et des hommes titubant envoûtés par le plaisir de l'alcool. L'insouciance que cette merde évoquait était presque trop tentante parfois, on se disait que pour une fois on avait aussi le droit d'avoir les joues et le nez rougis, la chaleur artificielle enflammant les tripes, embrasant la peau de millions de petits baisers semblable à des morsures de fourmis. Et puis cette lascive envolée, l'anesthésie parfaite aux maux quotidiens. On s'injectait de conneries pour oublier et combler le temps qui nous était imparti. C'était devenu un jeu pour Harquin. Une sorte de partie de poker avec le destin, à voir qui réussissait à bluffer l'autre, qui réussissait à surprendre l'autre. Ça n'avait cessé de l'être. Combien de fois avait-on tenté de l'abattre, de la mettre dans le sol pour qu'elle ne puisse plus jamais renaître ? Elle se relevait, la salope, avec un rictus forgé par des combats derrière de crasseux barreaux. Ce rôle qu'on lui faisait prendre, elle s'en dépouillait semblable à l'érotique danseuse, en ombre chinoise merveilleuse. Cette stature de la "méchante fille", le ridicule de l’appellation quand un homme jouissait entre ses lèvres. La vilaine qui jurait trop, frappait trop, se comportait comme un gars et s'étonnait qu'on puisse faire courir des rumeurs sur elle. On la disait étrange, et dans son salon de tatoueuse on n'osait pas l'approcher de trop près. Certains prétendaient l'avoir vu tordre le cou d'un baraqué dans un bar, d'autres qu'elle avait échoué le Processus mais que dans sa caboche se logeait une graine de génie, encore d'autres pensaient qu'elle devait être une prostituée à se donner à des corps étrangers au moins une fois par semaine. Indéniablement, elle devait avoir des maladies rongeant sa chair. Evidemment, elle devait avoir une libido à en fatiguer n'importe quel satire. Forcément, elle était une pute vulgaire qui n'avait aucun honneur.
Harquin était sujette à bien des dires dans son quartier, mais tous affichaient un sourire à son passage. Puis sa moto, c'était une horreur le bruit qu'elle faisait. Peut-être l'avait-elle gagné à une de ces courses illégales traumatisant les routes anthracites.
C'était un crime parfait. La manière dont elle avait laissé Lyxx se suicider, pour ne jamais devoir en porter la culpabilité. La façon dont elle avait brûlé ses papiers et s'était liée à des mafieux des rues pour s'en trouver de nouveaux et recommencer une nouvelle vie.
C'était un crime parfait. Comme toujours, une précision à s'en damner, une scientifique, peut-être, dans l'âme qui avait raté la sortie de l'autoroute et se perdait à présent dans des voies désertes que peu empruntaient.
-"Ton argent, tu le trouveras dans le premier tiroir à droite."
Elle se prenait pour le Karma. Rétribuant le dû de chacun, par la mort ou d'autres boulots saugrenus. En échange, on la nourrissait de billets qui lui servaient à vivre plus ou moins paisiblement. Il fallait survivre comme on pouvait. Et surtout abandonner ses rêves naïfs de rédemption...ça n'existait pas pour tout le monde cette merde. Sa famille avait coupé les ponts après le drame, les forces de l'ordre avaient effacé son visage des dossiers et des médailles. C'était comme si elle n'avait jamais existé. Et bien, soit, s'était-elle dit à travers ses sanglots, elle n'avait jamais existé.
Attrapant les liasses, revêtant son blouson de cuir, elle sortit de la chambre sans même un mot ou regard en arrière. Descendant dans la cuisine, d'où il l'avait faite rentrer la soirée dernière, elle croisa en chemin le regard effrayé et détruit de ce qu'elle conclut comme étant la femme de son piètre amant de la nuit. Il n'avait même pas cherché à se cacher ce bâtard. L'adultère, mesquin péché. "Wina Everdeen, Mala Decker, Marylin Geyjoy et Courtney Min." lâcha-t-elle sans aucune émotion dans sa voix avant de quitter les lieux. Reina avait eu raison, entre femmes il fallait se soutenir...Un faible sourire dessinant sa bouche, elle enfourcha sa moto et rejoignit les frêles lueurs de l'aube.

i rise
i rise
i rise


i think there's a flaw in my code those voices won't leave me alone


who is in control ?

Que fait-on lorsqu'on est victime d'un cœur périlleux ?
Dans toutes les télévisions, dans chaque livre, derrière les lèvres rosées de chaque demoiselle en fleur, la belle phrase surgit, comme un roi mage apportant douceur et compagnie à ceux qui ont perdu espoir. "Suis ton cœur" disent-ils tous à l'unisson, tel un chœur dont les voix font écho entre les murs d'une cathédrale abandonnée, ils nous incitent tous à suivre ces battements. Ces petits murmures, des tambours grondant de manière impersonnelle, semblable entre chaque corps. Réagissant aux mêmes émotions, se lassant tous de la vie. Que faire lorsque la mécanique est rouillée ? Ou peut-être pas épuisée, mais simplement erronée ? Doit on toujours fermer les yeux et foncer. Quant bien même la voie semble déjà être toute tracée, le regard s'évanouit sur d'autres terres, d'autres monts et merveilles que la malade imagination évoque dans notre esprit. Celui-ci est médecin, mais voudrait être chanteur. Celle-ci est femme au foyer, des mômes braillant à ses côtés, mais voudrait s'évader. L'autre a un poste digne, mais déclame la justice dans un tir bien porté. "Suis ton cœur", ça sonne comme le seul chemin qui en vaille la peine, tout ceci dans le soucis de mourir sans regret, sans crainte d'avoir épuisé un temps précieusement compté. Que faire lorsque ce cœur nous mène, par des schémas de la providence bien complexes et insondables, sur l'autoroute de notre perte ?
Lors d'un cours de philosophie, assise le stylo claquant contre le bureau, l'ancienne Lyxx avait assisté à cette question métaphysique sans y prêter une grande importance. Puérile et fougueuse, elle n'avait pas su apprécier la prophétie s'échouant de la bouche de son professeur à ses pieds. Chaque cellule est programmée pour se maintenir en vie, pour survivre, indéfiniment. Par immortalité, ou reproduction, son besoin est de vivre par le biais d'un autre être, d'une autre forme, ou de la sienne. Mais toutes celles choisissant la seconde option sont vouées à la mort. Et avec le dégoût et le dérangement que cela peut causer, tout être vivant tend vers la mort. Il la désire. Par ses actions, ses comportements, ses mots, tout être vivant tend vers la mort. Vers cet état originel, d'oubli et de néant. De décomposition, de vide, pour remplir un cercle parfait, un "cycle de la vie" comme on l'appelle. La petite science n'y pouvait rien, il n'y avait qu'une seule religion valable et immuable.
"Suivre son cœur", tendre le pistolet et tirer la balle. Attendre la justice, et s'engouffrer dans un trou. Porter la terrible couleur orange, voir le visage de ses proches se décomposer. Abandonner ses congénères et se réinventer. S'oublier pour se reconstruire.

Se tuer. Pour revivre.
Une question de mort et de survie.


Alors peut-être que tout cela n'avait aucun sens, que tout cela était biologique et purement animal. Que la norme, la raison nous poussant loin du cri de cette sirène battant de la queue contre notre cage thoracique, était parfois incomplète, fausse et impure. Qu'elle cherchait à fuir cette peur originelle, cette racine s'étant implantée depuis des millénaires d'évolution. Peu importe la personne que vous prenez dans la rue, elle cherchera à vivre. Coincez la dans une pièce se remplissant petit à petit d'eau, dans le rythme effréné de son cœur, elle cherchera à se libérer de ce qu'elle craint et pourtant ce à quoi elle a été crée.

Naître. Se reproduire. Mourir. L'information est froidement claire et nette. Il n'y a rien entre. Juste un point...entre, vous pouvez y mettre ce que vous voulez pour autant que ça vous fasse oublier votre décès...une vie que l'on étouffe, que l'on gorge, de choses inutiles qui font passer le temps et nous occupe comme des enfants attendant l'heure du dîner. Un but à notre existence que l'on cherche indéfiniment, mais la science était précise et ses mots avaient un sens morbide.

L'instinct de conservation. C'était juste une blague tout cela, rien n'avait peut-être d'importance, nous n'étions que des points dans l'univers, que des pions, des jouets ou des moyens dans un grand ordinateur ayant déjà tout prévu. Un algorithme où chaque personne n'est qu'une somme abstraite...

Tout est fait pour mourir et pour s'éterniser de la sorte. Et ceci, peu importe les actions perpétuées.

Suivre son cœur. "Je ne veux pas faire partie de ce système merdique."
A denial.


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Noor Vane
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OH MAIS COUCOU TOI I love you coeur
t'en fais pas ça nous arrive à tous de déserter un jour ou l'autre, on comprend tout à fait qu'y'a des moments comme ça, mauvais timing, imprévus, baisse de motivation… voilà voilà kr ofc t'es la bienvenue parmi nous à nouveau iiih
par contre j'arrive pas à mettre la main sur ta fiche, tu te souviens du titre ? cute
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Nao Ilang
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jnfiuighrtgirt t'es de retour omg tbetbe c'est vraiment trop cool et no worries pour la première fois loupée, ça arrive à tout le monde, te bile pas pour ça juleI love you et aucun souci pour récupérer ton ancienne fiche, je l'ai retrouvée là : https://antigravity.forumactif.com/t465-g-h-o-s-t-in-the-shell love en tout cas rebienvenue et j'espère que tu arriveras à jouer ce personnage trop fab iiih excité kisseu
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Yohan Pearson
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mais oui on est toujours happy de voir des gens revenir cute ça prouve que sod a marqué quoi qu'il arrive et c'est une super nouvelle pour nous jule rebienvenue à la maison love et puis avec hyuna mon énorme love, comment pourrais-je t'en vouloir ? mdr j'espère que cette fois sera la bonne bunnies
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Rose Huggins
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rebienvenuuuue sur sod coeur comme d'hab, si tu as des questions tu sais où nous trouver jule
have fun parmi nous ptikr
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vous êtes tellement adorables je pleure  wat  wat  wat  wat  wat  wat MERCI DE NE PAS ME DETESTER OUIN
et oui ma fiche c'est celle que nashoba a trouvé  rougit
du coup je sais pas comment on procède...est-ce que je la reposte ? ou est-ce que vous la faites passer, je ne sais pas  erf
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Rose Huggins
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La reposter c'est mieux, sait-on jamais si tu as des détails à modifier :shon:
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bon du coup j'ai édité mes premiers messages, vu que j'avais rien à modifier (étant donné que je ne l'ai pas joué), il n'y a pratiquement rien qui a changé waterfall
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Eliott Rietveld
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J'espère que tu t'amuseras bien avec ce personnage kr elle est intéressante Harquin en plus du coup je pense que t'as de quoi faire avec elle cute yeux
have fun coeur

Now i can scream that you made it dashboards prédéfinis listings
activité missions & dés recherches rps
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