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 SOUS LES CIRROSTRATUS // NEPHTYS

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Les arbres cachent un ciel trop bleu, aux nuages trop blancs. Ils dessinent des formes d'animaux ou d'objets pour quelques minutes, nous abreuvant d'imaginaires. Dans le vert nichent des couleurs pastelles, des morceaux de joie, sur les ailes des papillons, jusque dans tes sourires. Réfugiés comme l'été entre tes dents blanches, des petites perles qui me redonnent de la couleur. J'ai moi aussi le ciel bleu dans mon cœur, ça resplendit, rien que pour ma sœur.
L'après-midi semble infini, allongés dans une herbe presque séchée, les pieds dans la rivière, à regarder les cumulonimbus s'empressant de filer vers un autre horizon, de couvrir d'orage une autre région. Peuvent-il eux aussi passer dans un autre monde ? J'imagine ces créatures célestes courir ailleurs, près d'un autre soleil, d'un autre paysage, toucher de leur corps éphémère des buildings ou des montagnes. J'entends des abeilles qui bourdonnent, on se croirait enfants, dans un rêve, une chimère. De ces mondes oniriques à la fois fous et démesurés, auxquels on croyait dur comme fer, pour finalement s'évanouir au petit matin, nous laissant seuls, désemparés. Tes cheveux se sont répandus sur le sol, en cascade, réplique de celle qu'on voit au loin, des brins d'herbe percent ta toison brune. Je tourne la tête vers toi, je prends ta main.
Sous les mêmes stratus que toi, j'ai l'impression que le soleil arrive à nous atteindre sans nous blesser. C'est un conte de fées en vers libres, qui courent sur nos corps pareils à des rayons de soleil. Un conte qu'on se racontait près d'un même feu, aujourd'hui, c'est sous les mêmes cieux.
Les fleurs ont le temps de pousser et nous de nous aimer, un instant, juste un, ce qu'il faut pour remettre les pendules à l'heure et la machine en marche. Ce qu'il faut pour ne pas s'oublier dans la mosaïque humaine d'Altéa, et t'aimer, soir et matin. Ce qui fait de nous des êtres semi-sauvage, pour un après-midi, oui, un après-midi que l'on s'offre dans nos tourmentes, loin de tous ces gens.
Un jour, j'ai rêvé que l'on était tous ensemble, Jean, nos deux autres sœurs, les parents, toi, moi. Malheureusement, plus personne n'est là, il n'en reste que l'ombre, et j'ai, maintenant, besoin de sourire.
Nephtys, où étais-tu, pendant tout ce temps ? Où es-tu quand tu n'es pas avec moi ? J'ai peur, tu sais, peur, oui. Bientôt, les saisons ne sauront plus rythmer ma vie si tu pars loin, si jamais, un jour, tu disparaissais. Dans le noir, des monstres me torturent, me murmurent des choses et me crient une déchirure inexorable, imminente, une cassure que je ne pourrais pas réparer. Je trouverais bien quelques clous, quelques marteaux, des bricoles pour essayer de raccommoder les morceaux trop détruits, trop sales. Des moments, j'ai l'impression que c'est avec eux que je hisserais nos croix vers ce ciel toujours trop bleu aux nuages trop blancs. Nephtys, j'ai besoin, encore, de tes bras que j'aime tant, qui tiennent ma barre, qu'ils le veuillent ou non.
Je serre ta main, plus fort.
Ni les serpents qui mordent ni les méchantes personnes ne sauront nous séparer ?
Trop fort.
Mes yeux se ferment, ne s'ouvrent pas.
Ni le futur, nos amourettes ?
Je les rouvre, la regarde, et dans les siens, une nuance un peu moins gaie, un nuage noir, un cyclone imprévu en arrière plan.
Mais par dessus-tout, j'y vois, avec tristesse, que les cirrostratus y sont déformés.

Spoiler:
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Nephtys Carmichael
Nephtys Carmichael
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J - 54

(Putain). Qu’est-ce qu’elle fout là. Y’a beaucoup trop de choses dans sa tête, en ce moment. Elle a pas le temps de se poser avec son frère et de regarder le ciel. C’est quoi, ça, d’ailleurs. A quoi ça sert, de regarder le ciel ? Il parle pas, il est même pas rassurant. Il est pas apaisant. Pas pour Nephtys, peut-être pour Néfer, elle sait pas, elle s’en fout, elle veut s’en aller. Elle passe du temps avec lui, parce qu’elle l’aime. Parce que son petit frère et ses soeurs, c’est les seuls liens qu’elle a encore avec les Carmichael. Parce qu’ils sont plus sa famille, que les Boyle le sont. Qu’eux, c’est des liens biologiques qu’elle a gardé, malgré elle. Mais dont elle pourrait jamais se séparer. Parce qu’ils comptent trop. Enfin. Elle se séparera d’eux en même temps qu’elle se séparera de tous les autres. Faut pas s’mentir. Sa vie se résume à pas grand chose en ce moment. A parler par message à cette fille, qu’elle doit encore rencontrer. Elle lui a proposé, déjà. Elles ont prévu de se voir, dans quelques jours. Nephtys est lâche. Nephtys veut pas arriver à la fin du décompte sans avoir trouvé une raison de le remettre à zéro, de recommencer. Ou juste de l’arrêter, et de se remettre à vivre. Jean est dans son esprit, Jean est toujours là. Jean est la raison pour laquelle elle peut pas rester sur Altéa. Tout ce qu’elle voit le lui rappelle. Ce ciel aussi, ces nuages aussi. La sensation de l’herbe sous son corps, aussi. Et c’est pas une bonne chose. Nephtys veut pas se rappeler, ça fait trop mal. Deux ans, c’est pas assez. Deux ans, c’est trop récent. La blessure est toujours béante, et personne n’a même tenté de la refermer. Elle souffre, et tout le monde le voit. Et personne fait quoique soit d’autre que de s’excuser, que d’essayer de lui changer les idées. (Abrutis). Et ils pensent que ça pourrait marcher.
La main du gamin dans la sienne. Il l’agrippe, elle sert pas. Elle subit. Mais encore, elle subit tout, en ce moment. Regarde pas le ciel, non. Elle a les yeux fermés. Elle veut pas regarder ce ciel, qu’elle a regardé plusieurs fois avec Jean. Deux filles en robes à fleurs, regardant le ciel, essayant de trouver des formes aux nuages. Elle veut pas trouver des formes aux nuages. C’est stupide. Les nuages ont pas de formes. Vraiment. Aujourd’hui, elle a pas de robe à fleur. Elle en a plus depuis deux ans. Elle a des chaussures de motards, une veste en cuir et un jean noir. Un débardeur noir. Un bracelet noir. Un foulard vert. Elle aime pas cet endroit. Elle aime pas ce moment. Elle a envie de partir. Elle a pas envie de laisser son frère, seul. Elle aime bien sa présence. Elle est étrange, mais rassurante. Elle se sent, si ce n’est apaisée, plus ou moins chez elle, quand il est à ses côtés. C’est exactement pour ça qu’elle veut pas rester.
Elle déteste se sentir bien. C’est un sentiment qu’elle rejette. Il lui rappelle Sibel. Il lui rappelle qu’elle peut se sentir bien et détester la personne avec qui elle est. Avoir envie de lui fracasser la tête sur une pierre. Pointue.
La voix de Néfer la sort de sa torpeur, et elle ouvre les yeux. Il parle comme un enfant, il a le raisonnement d’un enfant. Elle voudrait pas le brusquer, elle veut pas lui enlever de cette pureté que les gens aiment ou détestent chez lui. Nephtys est partagée. Elle refuse qu’il se fasse avoir par le monde, qu’est tout sauf pur. Il y a pas sa place, pas comme ça. Il est un bol d’air frais, d’un autre côté. Comme en dehors du monde. (Ridicule).
Lorsqu’elle le regarde, ses yeux sont froids. Elle garde sa main dans la sienne, il a une poigne telle qu’elle pourrait pas l’enlever sans un geste violent. Elle comprend pas pourquoi il lui parle d’amourettes. Il devrait savoir que son amour, à Nephtys, il est mort. Il y été, à l’enterrement. Il l’a vu pleurer. Il le sait. Et elle lui en veut, de même pouvoir imaginer qu’elle pourrait passer à autre chose.

Y’a pas d’amourettes Néfer. Si un truc nous sépare, ce sera la mort.

Sa réponse est froide, et elle claque contre le vent qui souffle autour d’eux. Nephtys entend le silence, et entend ses mots résonner, dans l’air, dans son esprit. Elle a pas envie d’être ici (merde). Elle veut s’enfuir, boire, fumer, et frapper. Elle a besoin de se défouler.
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Je vois bien le soleil noir qui brille entre nous et brille aussi plus fort que l'éclat qui jadis trouait tes yeux. Je sais bien que tes doigts qui ne serrent pas les miens s'en vont loin de moi et que jamais, ô grand jamais, je ne pourrais les rattraper sans les casser, les briser. La tempête dans mon esprit s'apaise alors que les cyclones dans ta vie la détruisent toute entière. Pourquoi tout est noir chez toi ? Merde quoi, enfin, avant, tu étais solaire, moi je t'aimais (je t'aime toujours). Si de l'extérieur nous avons l'air d'enfants couchés dans l'herbe, je m'en fiche, j'ai pas envie de brûler tous les petits instants magiques entre nous. Dans la nuit je crie ton nom, je crie nos souvenirs fanés nos rêves idéalisés, j'ai dit demain quand tu disais hier et pourtant ce futur que nous imaginons avait déjà l'air démantelé. Quand ça explose je cherche ton sourire les derniers refuges de notre temps, toute la beauté de ce monde ressemble aux ordures des pires endroits, seul ton visage ressemble à mes soleils dessinés à la hâte sur des feuilles envolées.
Et puis, je me sens seul.
Des fois, je me demande pourquoi tu viens si t'as juste envie de partir.
Si tout ça là, c'est pas superficiel, et qu'au fond, t'es comme avant, t'es le printemps. Mais je vois bien que les poings qui se serrent et tes lèvres qui tremblent et
Pourquoi tu ramènes de vilains nuages alors qu'il y a tout ce qu'il faut au dessus ? J'ai, moi aussi, besoin de savoir. L'ombre de Jean qui grandit derrière nous (tellement grande que je n'ose plus jeter un regard au dessus de mon épaule), qui sent la mort, trop fort, trop durement. Nephtys tu sais je veux pas que tu t'en ailles pour toujours.
La mort nous séparera ?
Parfois, j'te jure, j'ai envie de mourir aussi. Si tu pars je pars.
Mais Nephtys, la mort, elle est pas si loin, hein ?
Tu me prends encore pour le nigaud qui pleurait dans son lit. Pour le garçon pas futé qui cassait ses nouveaux jouets.
Je veux retrouver tes bras qui me réconforte quitter mes moqueries, mes méchancetés, cesser de rouler des mécaniques, car moi aussi, je me construis des barrières invisibles. Je suis mensonges et pacotilles mais Nephtys tu sais avec toi je me sens vivre. Pardonne moi de n'être qu'un frère rouillé et utopique, de ne pas te suivre.
Et je peux rien faire pour te retenir ?
J'veux retenir les larmes qui commencent déjà à se casser la figure sur mes joues et je détourne ma tête de l'autre côté pour pas que tu les voies et que tu aies pitié. J'étouffe des sanglots dans les brins d'herbe et je ne sens plus ta main dans la mienne.
J'ai le goût du soleil noir dans la bouche et je ne vois plus la lumière.
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Nephtys Carmichael
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Elle est pas bien. Nephtys est pas bien, allongée là. Elle pourrait être en train de réparer des motos, des voitures. Elle pourrait être en train de fumer. En train de casser ses phalanges sur des murs. Ou sur des visages. Plutôt sur des visages, d’ailleurs. De préférences blonds. Avec des yeux bleus. Elle pourrait être en train de boire. Boire à se saouler. Boire à oublier. Elle pourrait être en train de baiser avec Jamie, aussi. Ou avec d’autres personnes, dont elle se souviendra pas le nom après, probablement à cause de l’alcool consommé avant. Elle a envie d’être partout, sauf là. Sauf au moment présent, avec son frère. Son gamin de frère. Et y’a pas de doutes, qu’elle l’aime, son frère. Elle l’aime plus qu’elle n’aime quiconque d’autre. Elle l’aime plus qu’elle n’aime, vraiment. Jean, elle l’aimait plus, bien sûr. Sydney, il l’aimait plus, bien sûr. Mais parce que c’était pas le même amour. Et (putain), quand elle y repense. Elle aurait tellement dû continuer. A voir Sydney. Elle aurait jamais du partir dans tout ce délire avec Jamie et Leo. Elle aurait jamais dû rencontrer Jean. Peut-être qu’elle serait heureuse, aujourd’hui. Elle aurait une vie différente, en tout cas, c’est sûr. Et d’un autre côté. D’un autre côté. Jean, c’était son âme soeur. Enfin. Mort de rire. Son âme soeur, si elle avait pu la choisir. C’était la femme de sa vie, quoi. C’était. Tout. Mais malgré ça, malgré ça, elle l’aime, son frère. Elle aime Néfer. Pourtant, elle a envie de se casser. De lâcher sa main, de se lever, et de partir. Loin. Genre, le plus loin possible. Parce que c’est pas possible. Tout ça. L’herbe, le ciel, les nuages, les souvenirs. Ce qu’il dit. Tout ça, c’est dépassé. Tout ça, c’est pas elle. Tout ça, c’est ridicule, c’est pitoyable. Son frère, elle le trouve pitoyable. Il comprend rien. Il est à côté de la plaque. (Bordel). Est-ce qu’il a vraiment aucune idée de ce qu’elle vie ? De ce qu’elle traverse, tous les jours ? Vraiment ? C’est pour ça qu’elle veut en finir. Parce que personne n’est capable de comprendre ce qu’elle vit. Parce que personne n’est capable de comprendre ce qu’elle traverse. Parce que personne pourrait comprendre, même s’ils essayaient. A moins de perdre la femme de sa vie. Ouais, peut-être que si elle rencontre un jour quelqu’un qui a perdu la femme de sa vie, alors cette personne pourra la comprendre. C’est peut-être pour ça, qu’elle s’entend bien avec Ajay. C’est peut-être pour ça, qu’elle sent une connection avec lui. Parce que lui aussi, il a perdu quelqu’un. Lui aussi. Et lui, il est capable de la comprendre. Enfin. Il serait probablement capable de la comprendre. Si elle lui en parlait. Ce qu’elle a pas prévu de faire. Nope. Jamais. Pas avant que son décompte se termine. Ni après. Du coup.
Lorsqu’il se remet à parler, elle hausse légèrement les sourcils. De quoi est-ce qu’il parle, encore ? Pourquoi il lui parle de ça, comme ça ? Puis, comment il sait ça, lui, que la mort est pas loin ? Et Nephtys pense un instant qu’il a peut-être fouillé dans son téléphone, mais putain, il a pas intérêt l’morveux. Et elle se dit que c’est probablement pas ça. Parce qu’il a jamais eu accès à son téléphone. Puis qu’il saurait pas où chercher. Alors elle se dit que c’est juste comme ça. Que c’est juste pour dire. T’façon, elle pige toujours que la moitié du charabia qu’il braille, depuis qu’il est gamin. Le poète de la famille. Celui qu’on aime entendre, mais qu’on comprend pas. Et lorsqu’il continue, Nephtys le regarde, cette fois ci. Et il chiale. Et sérieux ? Il a pas le droit de chialer. Il a pas le droit d’faire le gamin, et de brailler comme un gosse. Elle est pas là pour ça. Et elle a pas envie de gérer ça, vraiment pas. Et malgré tout, elle passe un bras sous la tête rousse et la rapproche d’elle. “Putain gamin, qu’est-ce que tu racontes, comme conneries ? Arrête de chialer, c’est débile et ça changera rien. J’vais pas mourir va, calme toi.” C’est un mensonge. Un mensonge qu’elle compte pas reprendre. Au pire, il pensera qu’elle lui a menti. Au mieux, il pensera qu’elle a changé d’avis entre temps. Mais le plus important c’est qu’il sache pas. Ni lui, ni personne. Dans cinquante quatre jours, elle a prévu de mettre fin à ses jours. Et c’est quelque chose qu’elle partage qu’avec la fille du téléphone. Point final.
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