(groupe1) minuit moins quart sous la pluie ☾ EVENT #1

10 février 2018
quelque part dans la nuit

Pour la première fois depuis la saison, les températures sont plus fraîches sur Néodam ; le froid mord moins à la peau, ne glace pas forcément les os. Le bitume est humide en permanance  ; la neige fond doucement, laisse une crasse plus brune que blanche là où elle est encore présente. Les saletés présentes dans le nez de Max se permettent de rendre l'âme aussi, pour l'occasion avec trois mois de retard. Il renifle pour la énième fois de la nuit, les narines en feu, essuie avec le revers de sa manche avant de tourner son regard sur sa gauche.
Naora marche d'un pas ferme, à côté de lui. Quelque chose de dur, sur ses traits ; elle aurait certainement préféré dormir. Rien ne l'obligeait de le suivre jusqu'au 24/7 pour des pastilles et des mouchoirs, mais la tête qu'elle a tiré quand il a quitté les draps pour lui annoncer en disant long sur ce qu'elle pensait de l'idée d'être seule, même pour quelques minutes, moins d'une heure. Il lui achètera un truc, si elle tire encore la gueule une fois dans le magasin. Le Shark détourne le regard, lève les yeux au ciel, dévisage les épais nuages brièvement, avant de baisser le regard. Il voit, dans la noirceur du quartier, les néons du maigre magasin.
Quelque chose gronde, dans le ciel. La pluie ne tarde pas à prendre place ; elle est douce, légère. Il la sent à peine, contre le tissu de son manteau. Il lui faut un moment, quelques secondes, avant de sentir l'étrange impression ; une douleur vive, un mal qui ronge. Son capuchon couvre sa tête mais quelques gouttes tombent contre son visage; ses joues lui brûlent. Ses doigts le démangent.
- c'quoi c'te merde, qu'il gronde, bas, Max, grattant de ses doigts bioniques son autre main, essayant de calmer la démangeaison anormale.
Elle ne disparaît pas ; elle s'intensifie. Lorsqu'il baisse les yeux, il voit la peau rouge.
Lorsqu'il tourne son regard vers Naora, Max voit que quelque chose ne va pas.
- cours ; la voix aboie, sa main cherche la sienne mais trouve le poignet, à la place. Max l'agrippe fort, peut-être trop fort, avant de se mettre à courir.
La pluie est encore faible ; les vêtements ne sont pas imbibés, encore. Il suffit d'atteindre le store, qu'il se dit.
Il suffit d'atteindre le store, qu'il se répète, alors que le ciel gronde encore et que la pluie, soudain, se fait plus forte.

succès : tandis que la pluie se met à tomber de plus belle, max change de trajectoire et réussit à attendre un abri d'arrêt de bus où il se cache de justesse, à quelques mètres du magasin.
échec :  tandis la pluie se met à tomber de plus belle, les forçant à courir plus vite et, par la même occasion, max n'aperçoit pas un obstacle dans la rue et manque pied. il se sert de son bras bionique pour se soutenir, les doigts s'enfonçant dans une flaque de pluie acide qui endommage sa prothèse.

les rues étaient sombres à néodam, de jour comme de nuit – seules les lumières des commerces éclairaient leur errance futile. le vent frais de la nuit déjà bien entamée se glissait sous le pull de max que naora avait enfilé à la hâte, ce même vent qui la fit doucement frissonnée et qui la fit surtout regretter d’avoir décidé de quitter les draps chauds pour suivre son ami en quête d’un soulagement contre ses écoulements nasaux. elle n’était plus d’humeur à discuter, naora, les mains vissées dans les poches du sweat, mais n’était pas arrivée à fermer l’œil seule depuis un moment déjà; avait alors préféré enfiler sa casquette et ses baskets dans l’espoir que max reste à ses côtés. et puisqu’elle préférait presque sa présence en silence, lui faire gueule était peut-être le meilleur remède à leurs maux, dans le fond. elle savait, de toute façon, que ça ne durerait pas longtemps, comme à chaque fois.

mais rapidement, la tension entre eux ne fut plus réellement sa priorité lorsque la pluie commença à tomber sur la ville. elle soupira au sort qui s’acharnait, faillit presque râler mais la plainte contenue fut remplacée par le grognement de max. son regard aussitôt capté par le sien si clair lui plomba la poitrine d’un poids si lourd qu’elle ne sut comment réagir. naora ne sentait pas grand-chose, chaque parcelle de peau était couverte ou protégée mais la douleur qu’elle lut sur le visage du blond l’a prise de court. c’est seulement quand il prit son poignet qu’elle sentit la brûlure sur ses doigts et la paume de sa main attaquée par la pluie qui se faisait de plus en plus battante.

elle a pas eu le temps de comprendre, ni même de se poser de questions – elle a juste couru, elle l’a juste suivi jusqu’à ce qu’elle sente le poids du corps de max l’entraîner dans sa chute.

un; naora arrive à se rattraper sur le coin d’un mur et tente d’aider max à se relever pour continuer leur course.
deux; naora tombe avec max et déchire son pantalon, ce qui expose sa peau et ses égratignures à la pluie.

« SAMI?? » La foule l'a avalée avant que leurs doigts n'aient pu s'accrocher, mais Jaz persévère, cherche son ancre, la seule personne à qui elle fait confiance dans ce monde encore inconnu. Elle nage à contre courant dans la foule qui tente de s'échapper, alarmée par les cris et par la pluie, gouttes fines et éparses entre lesquelles on peut encore passer. Elle ne sait pas ce qui cloche, ce qui fait peur, de la police qui est venue troubler la fin de la course ou le ciel qui s'est soudain couvert (plus encore que d'habitude) et elle s'en fiche un peu, rien ne la surprend plus dans cette ville horrible et sale et folle et elle veut juste retrouver Sami avant que la panique n'atteigne son cœur et la paralyse totalement.

Elle respire enfin quand la foule la recrache et l'abandonne sur le bitume, façon de parler puisque aucune inspiration n'est jamais saine à Néodam, chacune d'entre elles empoisonne un peu plus ses poumons, intensifie les toux qu'elle cache du mieux qu'elle le peut à son âme-sœur pour ne pas l'inquiéter. « Sami? » on l'a lâchée au coin d'une rue qu'elle ne reconnaît pas et elle est seule et, à rester immobile se prend quelque gouttes dans la gueule ; les cheveux d'abord puis la peau lisse et pâle qui rougit aussitôt, lui arrache un cri mi-confus mi-terrifié. C'est comme dans ces films apocalyptiques que certains aiment bien (Tamina a joué dans l'un d'eux) : une pluie acide, du genre qui ronge la peau. Jaz pense à sa mère, pense à sa carrière, deux choses qu'elle n'a plus à Néodam et n'aura peut-être plus jamais si elle ne remet plus les pieds à Sigan, deux choses qu'elle ne pourra assurément plus avoir même en retrouvant New Brasilia si sa peau s'esquinte de façon permanente.

Elle se relève difficilement une main contre un mur sale et se met à la recherche d'un abris, gardant la tête baissée et une main en visière, recouverte totalement par la manche du sweat trop grand emprunté à Sami et dont elle rabat également la capuche pour s'offrir une maigre protection de plus. Elle n'a pas de téléphone, aucun moyen de le contacter, elle ne connaît pas ce quartier dans lequel elle n'est venue que pour assister à sa course de voiture, en portant sa merch (qui ressemble odieusement à la sienne de merch qui vaut tellement cher sur Sigan) et elle ne connaît personne et chaque goutte érode un peu plus le coton de ses vêtements. Elle court sans vraiment regarder où elle va jusqu'à apercevoir le néon fébrile d'un magasin de proximité encore ouvert près duquel titubent deux ombres (Max et Naora).

Jaz ne réfléchit pas à deux fois pour se précipiter vers les portes coulissantes glissant presque dans une flaque à quelques mètres des portes, se rattrapant tout juste à un des inconnus qui s'avère ne pas en être un : « Max?? » Elle a l'impression que la capuche commence à se dissoudre (c'est ce qu'on obtient avec des vêtements de mauvaise qualité) et elle sent les gouttes heurter directement son crâne çà-et-là, pas le temps de faire la conversation, elle noue ses doigts autour de son poignet en chair et tire pour qu'il la suive jusqu'au magasin, la fille (Naora) qui l'accompagne avec.

un ils arrivent à parcourir les derniers mètres jusqu'aux portes et à rejoindre le store.
deux Yasmeen trébuche à un mètre du magasin et elle se rétame sur le bitume en entraînant les deux autres avec elle pour un petit bain.

Sasha aime bien la musique de la superette même si Sweety ne veut pas lui donner son nom. Il n'y a pas beaucoup de paroles, beaucoup de fuck et un beat assez lourd - en fait ça déchire. Apparemment elle n'aime pas et elle pense qu'elle rendra kitty folle, que c'est pas son genre et que les jolies filles n'aiment pas les garçons qui écoutent ce genre de musique. Il n'a pas non plus l'intention de ramener une fille en plus des courses mais il laisse parler l'interface dans son oreille. S'il la contrarie, il va encore se retrouver assis par terre dans un rayon à s'excuser ppour pouvoir etrouver la sortie. Sasha se fiche de Kitty, aussi, si elle pouvait se perdre et ne jamais revenir, ça l'arrangerait et il n'aurait pas besoin d'aller lui acheter des croquettes à cette heure-ci, juste parce qu'il n'en peut plus de l'entendre miauler à travers l'appartement. Il l'aurait laissé mourir de faim si elle n'avait pas commencé à faire ses griffes sur son jean préféré. Il se promène donc à une heure ou le monde lui est encore plus inconnu que d'habitude, avec un jean blessé et son ego rangé dans sa poche, à vif lui aussi. il n'ose pas contredire sweety et se demande pourquoi il a décidé de lui inclure une petite i.a. Appartement, pour se sentir moins seul, prévenir la dépression, une connerie du genre. ce qui le déprime, c'est leur caractère des femmes de sa vie. entre beata qui essaye de le goinfrer chaque fois qu'elle le voit, Kitty qui va le tuer pour l'héritage et sweety qui est comme une petite soeur. chiante.
horrible.
atroce.

Il a acheté les croquettes, les préservatifs pour Beata - elle vole ceux de Paul mais comme il n'est plus là pour en racheter, mieux vaut prévenir que guérir. Et une tablette de chocolat, avec un nouveau thé à la pèche. Il invitera la voisine pour le goûter, ou partagera sa saveur mentalement avec quelqu'un du cluster. Il pense à Max en dernier car penser à Max le peine. Le problème de Sacha c'est qu'il s'attache très rapidement à des gens qui sont juste de passage. Max se fiche royalement de son sort, il est là pour Paul. Si Paul revient, il disparaîtra de son monde, ses yeux bleus avec. Et si Paul ne revient pas...
Il espère que Paul ne reviendra pas.
Sweety lui indique que le temps est pluvieux. Et quand Sasha s'aventure dehors, il trouve la pluie étonnement chaude. Autour de lui il perçoit des bruits de voitures qui freinent d'un coup, accélèrent, des cris et il reçoit l'alerte à temps. Il n'est pas le seul à faire rapidement demi-tour pour trouver refuge dans le bâtiment.
Une pluie d'acide. C'est nouveau.

réussite, sasha se réfugie dans la supérette en courant pour se protéger et ne perd que ses courses.
échec, en courant pour se réfugier, sasha lâche son téléphone et se retrouve privé de son assistante virtuelle.

sa prothèse est une merde technologique ; max l'avoue. pas désolé, sami. mais la merde à son bras est une merde technologique. la force n'est jamais parfaitement calibré et le calibrage se prend souvent le mur, et il blesse des gens lorsqu'il ne veut pas, ce qui n'arrive déjà pas souvent, alors merci, autant le laisser être doux quand il désire l'être. les nerfs synthétiques sont, en comparaison, plutôt biens. et c'est la pire merde qui soit, à l'instant. c'est la pire merde qui soit, car dés l'instant où sa main s'enfonce dans une belle flasque devant , max est traversé par la douleur et hurle sa frustration, la vision brièvement tâchée de blanc. naora le retient de ses maigres doigts d'une poigne de fer et le shark prend quelques secondes avant de pouvoir se redresser, un poids mort au bout du bras. il ne s'inquiète pas, sur le coup ; la douleur s'est tue, et c'est déjà beaucoup. le bras pend mollement, la pluie lui tombe toujours sur le corps. il sent le tissu de ses vêtements qui se fait de plus en plus mince, et sa peau qui brûle de plus en plus fort.
il s'inquiète brièvement pour ce qui reste de sa soulmark, avant qu'une voix n'hurle son prénom. le chien fou tourne les yeux vers la rue, croise une autre silhouette (yasmeen) qu'il n'identifie pas directement, qui s'empare de son poignet pour le tirer quelque part. naora est toujours à son bras. elle les suit jusqu'à l'intérieur du petit magasin. max soupire brusquement, la tête appuyée contre la vitre du mur, l'eau lui dégoulinant encore contre la peau, brûlante.
lorsqu'il ouvre les yeux, il se rend compte de l'identité de l'inconnue ( yasmeen)
- qu'est-ce que tu fous là ? sami est dehors ? qu'il gronde, inquiet malgré lui, les dents serrés, se tournant pour regarder par la fenêtre. la porte s'ouvre à la même occasion, laissant apparaître une autre personne (sasha) affolée qu'il reconnait également. sasha ? le ton est plus doux, cette fois.
non pas qu'il remarque quoique ce soit.
s'il tend les doigts pour le toucher, son mouvement se stoppe à mi chemin. sa main effleure le tissu humide de son hoodie et une brûlure le traverse, lui arrache une grimace.
- cette merde continue de brûler, qu'il gronde alors qu'il essaie, de sa main encore valide, de retirer son haut.
(1) malgré sa prothèse hors d'usage, max parvient à retirer son pull sans trop de peine, bien que le tissu lui effleure le visage et laisse quelques rougeurs qui continuent de brûler.
(2) sa prothèse, immobile, l'enlève de retirer son haut et dans sa tentative entêtée, max ne parvient qu'à bruler la peau de son visage avec le col de son vêtement, d'autres goutent lui coulant contre le dos, lui brulant la peau également.