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La dernière fois qu'elle est venue, il y avait un grand soleil dans le ciel et elle avait commandé un milk-shake pour elle et Max. Elle portait de jolis talons compensés et une tenue légère qu'elle avait choisie en fonction des goûts de Romir, pensant que ça leur faciliterait la tâche. Elle se souvient encore de l'ambiance glauque de l'appartement de son âme soeur, de l'odeur de l'alcool émanant de son haleine et de la fatigue dans ses cernes. Même si c'était un homme mort, elle ne s'était pas attendue à rester aussi glacée devant sa tombe. Ce soir, particulièrement, l'air lui semble plus frais que d'habitude et le soleil couchant menaçant. Romir Artemiev repose paisiblement dans le caveau familial, que la famille Artemiev a payé depuis bien longtemps. Elle étouffe un rire jaune. Ils n'ont même pas laissé de place pour Ajay. C'est une cousine qui s'est occupé de lui, le-dit Ajay n'a même pas voulu en attendre parler. Quand Eva s'est approché de lui pour lui demander si il voulait le voir, un seul regard à suffit pour qu'elle fasse demi-tour. L'homme n'est pas près à lui pardonner ou au moins mettre de coté sa rancune, juste pour un dernier hommage. Elle s'est retrouvée toute seule au milieu d'un vieux cimetière où l'on ne creuse plus de tombes depuis longtemps et qui menace d'être racheté un jour ou l'autre pour qu'on en fasse un lotissement. Quelque chose du genre.
C'est une drôle d'idée mais personne ici ne croit aux esprits, pas plus qu'elle n'y croit. Si l'esprit de Romir était bien présent sur terre, si il rodait encore dans le coin, elle l'aurait su. Dans sa poche, elle s'amuse avec le trousseau de clé de son appartement. Elle y retourne pour récupérer quelques choses. Une photo pour le frère, même s'il n'en voudra pas, des affaires à elle. Ils ont sans doute déjà tout vidé, mais elle a l'espoir de retrouver des miettes. Peut-être qu'ils ont changé la serrure, elle n'en aura le coeur net que lorsqu'elle sera sur place.

Ce n'est pas une brillante idée. Elle sait aussi que l'appartement héberge peut-être un nouvel agent, qui remplace maintenant Romir à son poste et qu'elle pourrait faire une mauvaise rencontre. Mais elle a besoin de son deuil. Elle n'a jamais eu de choix dans sa vie, n'a jamais pu dire correctement au revoir à sa famille, à personne. C'est symbolique. Il faut qu'elle fasse ce pas en avant. Elle décide seulement de changer de route, ne remarque qu'au dernier moment qu'elle prend celle qui passe devant le barbier de Kian, dont l'appartement n'est pas loin de celui de Romir.
Kian.
Elle n'a jamais vraiment repensé à lui avant aujourd'hui, elle l'a parfaitement occulté de son esprit. Leurs bons souvenirs comme les moins bons, même si elle peut les compter sur les doigts d'une main. Elle n'a pas le souvenir qu'ils étaient particulièrement en conflit, elle faisait toujours en sorte que les moments passés avec lui soient un minimum agréable pour eux deux. Elle aimait qu'il soit comme elle, à ne pas s'attacher. Elle pouvait revenir après deux mois sans rien dire et avoir une place dans ses draps, sans avoir besoin de se justifier, ni de s'expliquer. Mais les choses ne vont jamais comme elle l'entend, et on ne peut pas entretenir éternellement une relation de la sorte. Elle a finit par s'attacher, même un peu. Et sans doute que lui aussi. Alors, du jour au lendemain, elle n'est jamais revenue. Car fuir est ce qu'elle fait de mieux et disparaître. Sauf ce soir. Immobile devant la vitrine. Elle ne bouge même pas quand elle entend le carillon de la porte, se tourne simplement dans sa direction. Son souffle meurt dans sa gorge. Est-ce que lui aussi pense qu'elle est morte ou est-ce qu'on ne lui a jamais rien dit ?
Romir aurait pu le tuer s'il avait su que Sinned couchait avec le voisin, quelques maisons plus loin. Ou peut-être qu'il n'aurait rien fait, parce qu'elle lui aurait demandé. Il aurait fait tout ce qu'elle lui demande. Sauf la dernière fois. Ses suppliques étaient inutiles, il avait déjà perdu l'esprit.
Kian est toujours aussi beau, forcément, et elle se sent honteuse de la regarder de la sorte alors qu'il y aussi Paul dans son coeur. Mais son coeur est grand, trop grand pour une seule personne. Elle l'a toujours su, et a toujours fait en sorte de ne jamais avoir ni à choisir ni à se contenter d'une seule âme. Mais Paul est différent, différent des autres qui ont profité de son corps, qui ne l'ont connue que la nuit. Froide et cruelle. Solitaire et silencieuse. Ils ne connaissent pas ses larmes. Elle pourrait dire un millier de choses, tourner la tête et continuer sa route. Elle a l'intime conviction qu'il ne la laisserai pas partir comme ça. Elle sourit. « Good evening Kian. »
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Les mains tremblent. Kian ne saurait dire pourquoi, exactement. La chose l'agace particulièrement, aujourd'hui. Il lui semble que le mouvement ne fait que prendre de la vitesse, lui empêchant de profiter du calme que la journée lui propose, pourtant. Alors que le barbier exécute les finitions de son travail, Kian laisse ses iris se porter sur ses doigts qui, posés contre ses cuisses de manière rigide, s'agitent encore. Il ne lui semble pourtant pas être pris par un sentiment affolé ou encore confus, ou de se sentir stressé. Il est calme. Aussi calme qu'il puisse l'être, dans tous les cas, avec la vie qu'il possède. Le monde ne lui fait pas peur. Les gens ne lui font pas peur. Et il ne craint certainement pas le timer qui se trouve à son bras. Il le méprise certes avec puissance, mais il ne le craint pas. Ce ne sont que des chiffres. Et les manches qu'il porte, continuellement longues, les rendent aveugles et l'empêche de voir la stupidité qu'ils représentent. L'homme ne dépend pas d'eux. Sans lui, ils n'existent pas. C'est ainsi qu'il voit les choses. Il ne dépend pas d'eux. Jamais. Certainement pas aujourd'hui, certainement pas demain. Et un jour, il pourra le prouver. C'est une certitude qu'il possède. Il ne peut tout simplement pas faire autrement. Il se doit de le prouver. C'est une question de vie ou de mort. Alors non. Non, ses doigts ne possèdent aucune raison de trembler de la sorte. Chaque chance, la moindre petite chose, est sous contrôle. Rien ne lui échappe. Pas même le temps. Il refuse de laisser le temps lui dicter quoique ce soit. Kian est maître de sa propre vie.
Le barbier lui adresse quelques paroles. Il ne les écoute pas ou du moins, uniquement par politesse. L'homme lui parle de sa femme et de ses enfants, et Kian lui offre des réponses simples et polies, froides pourtant, mais qui laissent place à la conversation. Si l'homme désire étaler sa vie, Kian ne l'en empêche pas. Il lui offre l'occasion de vanter cette vie monotone qu'il semble apprécier, et lui donne l'impression de s'y intéresser. Si la chose peut lui permettre d'obtenir une coiffure plus qu'acceptable et avoir droit à des réductions à l'occasion, il veut bien lui faire croire qu'il est intéressé par ce qu'il raconte.
En vérité, Kian se garde de lui dire qu'il a vu sa femme plus d'une fois et que, à certaines occasions, elle s'est perdue dans ses draps. La relation est finie depuis un moment, déjà. Elle désirait quelque chose, et Kian ne voulait pas lui offrir. Il a ce souvenir du sentiment ignoble l'ayant traversé quand, nue et belle, elle s'est glissée dans l'une des chambres vides de son appartement et de manière rêveuse, elle y a vu les meubles de son enfance et en a décrit l'emplacement. Ses courbes étaient certes alléchantes, mais Kian n'est pas suicidaire. Il se respecte suffisamment pour mettre fin à quelque chose qu'il ne désire pas. Et puis, il n'est pas cruel au point de la laisser rêver des choses impossibles. Sa bouche lui manque, à l'occasion. Elle savait quoi en faire. C'est certainement pour cette exacte raison que son barbier est aveugle et ne remarque pas qu'elle n'est pas véritablement heureuse.
Kian lui adresse un sourire poli, lorsqu'il paie pour la coupe. Il lui offre quelques stellars en pourboire, suffisamment pour que l'homme le considère comme son meilleur client. Il l'appelle son ami, même. Kian se garde de partager un pareil sentiment. Qu'importe les talents de l'homme avec les cheveux, ça n'augmente pas son intelligence. À chacun ses qualités.
Avant de quitter l'endroit, Kian s'arrête devant l'un des nombreux miroirs. Bien que l'homme s'est assuré comme à chaque fois qu'il ne reste aucun résidu de cheveux contre ses vêtements, Kian le fait également. Il se veut impeccable, constamment. Alors, il soigne ses vêtements sombres de gestes simples, ajuste son collet ainsi que sa veste, puis quitte les lieux. Altéa est chaude mais pas suffocante. Kian sait quel tissu choisir pour rester bien couvert, dans ce monde, sans mourir sous la chaleur. Good evening Kian. Il ne fronce pas des sourcils, à l'entente de son prénom. Kian les hausse plutôt, se tournant délicatement vers l'origine de la voix. good evening qu'il répond par simple courtoisie, un sourire simple sur ses lèvres. Il ne la reconnait pas. Les femmes ont été nombreuses, dans ses draps. Mais la chose ne l'empêche pas d'être charmant. Il laisse son regard s'attarder sur sa silhouette doucement, sans la moindre gêne, et se voit légèrement décu. Le vêtement qu'elle porte a beau être serré, il n'y a pas grand chose à voir. sorry miss qu'il finit par dire, mimant parfaitement l'expression qui s'y accorde. i don't recognize you Il n'est pas tenté de partir, pourtant. L'homme est curieux.
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