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 in the darkness, two shadows (galay)

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La pluie tombe sur Altea. Elle est chaude, plus chaude que sur Sigan, et porte une odeur de verdure qui serre la gorge de Gali. Ça fait mal, mine de rien. C'est une douleur qui ne disparait pas rapidement, prend place sur sa peau comme les gouttes qui réussissent à se glisser au travers de sa veste. Ça éveille un frisson amer ; des images floues d'un passé oublié, pas si longtemps arrivé. Gali renifle, brièvement, lève le menton et avance un peu plus rapidement. Ses plateformes claquent dans les flasques d'eau, unique bruit dans les rues sombres d'oriel. Les gens dorment. L'impression est étrange, en comparaison à Sigan. Il avait oublié ; oublié ce sentiment de silence permanent, presque vide de bruits, en comparaison à son monde d'origine. Certains bruits sont là, légers et discrets, et l'oreille de Gali, habitué à la sonorité étouffante de Casma, n'entend rien. Il ne ressent que le vide. N'entend que le bruit de ses pas, le souffle entre ses lèvres, les battements de son coeur et le froissement de ses vêtements. Ça éveille une panique, un peu. Une panique qu'il sait taire, une panique qu'il étouffe et qu'il écrase, fout dans un coin de son esprit et ignore pour avancer un peu plus vite, qu'importe tout ça. Il dévisage d'un oeil sombre la nuit, le menton haut, comme s'il défiait le monde entier, comme s'il voudrait montrer à cette cité étrangère, celle qu'il n'a pas vu depuis trop d'années déjà, qu'il est là, qu'il n'a pas peur, et qu'elle n'a pas eu raison de lui, au final, qu'importe à quel point il était petit et fragile, à l'époque.
Il lui montre et lui dit.
Regarde moi, je suis fort, j'ai réussi.
Regarde moi, j'ai la tête haute et ta saleté ne m'a pas fait pourrir.
Regarde moi, je vis et je respire.
Il ferait bien un doigt d'honneur à cette ville, ce monde tout entier, mais Gali garde un centime de classe. Il se contente d'avancer encore, de continuer sa route, une route qui reste encore imprimer à sa mémoire après cinq années, une route qu'il voit parfois en rêve.
La salive coule difficilement dans sa gorge lorsqu'il tourne au coin d'une rue. Il est sur sa rue. Il approche. Ses doigts, long, serrent la ganse de son sac. Il est moche, ce sac ; ou encore beau, selon les goûts. Il est noir et un peu brillant. Avant, les brillants étaient plus nombreux. Ils sont tombés, avec le temps. Il en reste un nombre minime, et le bad bitch inscrit ne ressemble plus à rien. Il est moche, mais Galileo le serre contre lui comme s'il valait plus cher que sa propre vie. C'est peut-être le cas, aussi.
Il représente quelque chose qu'il ne veut nommer.
Un message, peut-être, qu'il n'ose pas se dicter.
Il commence à sentir l'humidité contre ses chaussettes roses à l'instant même où il pénètre le bâtiment. Gali serre un peu des dents, garde ses plaintes pour lui - enverra un message à Lupe ou Ashley plus tard pour se plaindre, ou Sasha peut-être bien - avant de reprendre sa route. Il ne prend pas la peine de retirer son capuchon, il ne sera là que pour quelques instants.
Il n'a pas peur d'être reconnu. C'est ce qu'il se dit, dans tous les cas.
C'est ce qu'il croit.
Une douleur douce-amer prend place dans ses cuisses, à monter les étages jusqu'au loft. Il sait qu'il vit toujours là. Gali s'est informé via certains contacts, via des gens qui connaissent des gens qui connaissent d'autres gens.
Il ignore son coeur qui bat un peu plus fort, lorsqu'il arrive devant sa mort. Il la dévisage brièvement, essaie de ne pas s'attarder trop longtemps, retire la ganse de son épaule, pose le sac sur le sol, le toise quelques secondes, n'y ajoute pas cette note qui se trouve dans sa poche, et lui fait dos, retourne dans la cage d'escalier.
Il y a moins de marches à la descente qu'à la montée.
Ou alors, les pas sont un peu plus rapides.
Il passe le cadrage du hall d'entrée en percutant l'épaule d'un étranger. Le capuchon tombe légèrement, mais reste pris de peine et misère sur sa tête, ne le cachant plus réellement de la pluie. Lorsqu'il tourne brièvement son visage en direction de l'inconnu, il reçoit les larmes du ciel sur le visage et les yeux et dit :
- Désolé, d'une voix chaude et murmurée, en continuant d'avancer. Il ne prend pas le temps de regarder ses traits.
Une seconde, à peine. Le lilas lui brûle les narines et la chaîne est froide, autour de son cou.
Gali détourne le regard et continue sa route, dans le silence qu'est Oriel.
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I'll tell you my secrets I'll tell you my lies I'll spin it round baby yo bring you inside come play with my demons till they're satisfied I need you to come to my rescue to tell me the sun's gonna rise

Ajay n'a jamais été poète, mais il a toujours aimé la pluie. La sensation des gouttes sur son visage, comme autant de larmes qu'il n'a jamais été capable de pleurer toutes ces années. Le ciel agit comme un catalyseur sur ses émotions changeantes en fonction des nuages qui s'accumulent dans l'horizon. Le soleil haut dans le ciel lui vole quelques sourires entendus, dans l'ombre de la nuit la pluie l'autorise parfois à se sentir profondément vide. Et s'il ne laisse jamais rien sortir, dans la chaleur de ses draps et le confort de ses rêves, il chasse une ombre qui ne se retourne pas, il se réveille avec les émotions au bord des lèvres. Il chasse un souvenir qui lui échappe, parfois il s'imagine qu'il s'agit de Nameha mais la taille est différente. Il voit l'ombre d'un homme. Qui fuis toujours son regard. Un homme qui ne le voit pas, qui ne sait pas qu'il est là.
Peut être même, qu'il ne sait même pas qu'il existe.
Le King a toujours été habité par une tristesse étrangère, d'aussi loin qu'il puisse se souvenir. Il respire sans que la joie n'arrive à passer au dessus de la montagne de peine qui l'accable, ses victoires sonnent toujours comme des défaites. Les cicatrices du passées sont infectées et pourrissent de l'intérieur, quand il n'est pas dans l'effervescence il s'évapore. L'armure tombe si facilement, que personne ne remarque qu'il est brisé depuis longtemps et que sa couronne git à ses pieds, maudite et détestée. Le roi attend de renaître, quand la douleur écrasera tout le reste. Comme une bête en cage qui finit par briser ses chaînes, personne ne le retient éternellement. Et lui même, ne se sauve pas tout le temps. C'est une peine qui n'est pas sienne, qui est d'origine inconnue, une maladie orpheline qui le plonge dans une mélancolie constante, qui l'énerve.
C'est la peine des jours de pluie. De la nuit. Quand elle était lumineuse, du temps où la lune et le soleil se rencontraient. La peine des regrets qui hantent, de baisers volés et de lilas.
Ajay n'a pas pensé à se couvrir et l'ondée chaude ruiselle contre sa peau. ses cheveux sont plaqués contre son crâne et ses vêtements laissent deviner les formes en dessous ; il à l'air d'un homme honnête surpris par la tempête, pas d'une tempête, lui même. Le pas est décidé, il regarde droit devant lui, déterminé. L'espace d'un instant, le King laisse place à la véritable personne derrière la grande imposture. Ajay n'est pas rentré chez lui depuis trois jours et les cernes sont plus visible que d'habitude, le sommeil s'est fait léger. Peut-être qu'il n'a pas dormi, c'est flou et hors de portée. La dernière fois qu'il s'est regardé dans un miroir c'était pour nettoyer le sang sur ses pommettes et quelques éclats de verre.
Juste un corps brisé. Juste un corps. Il existe des mondes où en changer, lui peut simplement s'inspirer d'un autre et devenir quelqu'un.
Cela n'efface jamais ce qu'il y a en dessous du mensonge.
Il soupire et regrette de ne pouvoir se griller une cigarette, alors il songe à l'alcool qu'il pourra boire. À la nuit qu'il va passer, berçé par la menace d'un orage. Et il prie quelque chose que l'humeur s'en aille comme elle est venue, que demain se lève et qu'il ne reste que la rage. Il est tellement perdu dans ses pensées qu'il frôle de peu quelq'un - chose assee rare pour le noter. Épaule contre épaule. Son corps n'a jamais autant hurlé d'une douleur sourde.
Il tend l'oreille. Il se retourne. Quelque chose se tord dans ses tripes, alors qu'il reste planté, là, béat et que le fantôme s'évade. Puis ses jambes décident pour le reste et il rattrape le vagabond, il coure sans s'en rendre compte. Il est trop brusque l'attrape par la capuche qui tombe entre ses doigts. Les mots se coincent dans sa gorge ; il pleut un peu moins mais Ajay a encore besoin d'elle. Il aurait aimé croire que les esprits existent, croire aux miracles comme aux mauvaises choses. Mais Ajay ne connait que la réalité. Et Léo est bien réel, même s'il aurait préféré ne jamais le revoir.
Ajay a envie de le tuer. Il pense, mais ce n'est pas vrai. Il a envie d'autre chose. Il attrape la chaîne à son cou et le plaque contre le premier mur sans douceur. Ce jour devait arriver, il le savait, tous les deux, le savaient. Comme il sait qu'il ne se trompe pas - pourquoi ça, il l'ignore. Leo a changé, il a vieillit, le temps s'est écoulé, il ressemble plus à un homme, les cheveux sont tombés, il à changé pourtant c'est le même. Toujours les mêmes yeux insondables qui arrivent à lui faire oublier pourquoi il est en colère.
Pourquoi il lui en veut. Pourquoi il veut le voir souffrir. Comme tout ceux qui se mettent en travers de son chemin. Qui abusent de sa charité.
Il prétend que c'est l'argent, le nerf de sa guerre. Il a tué pour moins que ça.
« Je pensais que tu étais mort. Et tu aurais mieux fait de crever. » Ses menaces sont sérieuses, le King ne pardonne jamais, le King n'a pas de pitié. Il trouvera, la petite chose, le talon d'Achille. Et il le fera souffrir à la hauteur de la trahison. Il lui fera payer et l'argent ne pourra tout racheter.
Il aurait mieux fait d'être mort, de ne jamais revenir.
Peu importe au final que le King ne soit plus vraiment en face de lui. Qu'il en sache trop.
« Tu sais pourtant comment ça marche ici.   » Il n'aurait pas du revenir. « Pourquoi t'es revenu ? »
Mais il est là. Il est là. .
Il est revenu.
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Oriel porte une nostalgie qu'il ne pensait pas connaître. Après tout, il n'a jamais réellement mis les pieds dans ce secteur en particulier, sauf pour se prendre dans les bras des clients et recevoir un peu d'argent. Pourtant, il y a quelque chose dans l'air. Quelque chose qui, accompagné par la pluie, effleurant sa peau un peu plus à chaque seconde, se frayant un chemin sur le charnel de sa chair à des endroits qui ne sont pas effleurés si doucement, normalement, Galileo ressent une tension, dans son corps, son coeur, qui commence à l'étouffer lentement. Il fronce un peu des sourcils, passe sa langue sur ses lèvres et essaie de ne pas penser à ce picottement dans son nez, à cette humidité dans ses yeux. La nostalgie est présente, absente de souvenir, ne porte qu'une odeur à ses narines et le poids de la chaine autour de sa gorge.
Les paillettes de maquillage qu'il avait mis sur ses traits s'écoulent avec les larmes de pluie ; il ne brille plus réellement. Gali devient fade, avec le temps.
Les chaussettes sont froides, maintenant. Gali le sent contre ses orteils qu'il cambre, comme si la chose pouvait l'empêcher de ressentir la morsure glacée qui se crée dans ses plateformes. Son regard reste fixé sur un point devant lui et il contnue d'avancer sans regarder réellement. Il veut retourner chez lui. Il n'a pas envie de voir Altea. Il n'a pas envie de ressentir ce poids sur son coeur, son corps, son dos, son air. Altea lui a coupé les ailes, autrement. Elles n'ont jamais été belles, il essaie de les embellir avec ses pailelttes, mais la pluie est lourde ici bas et elles tombent et les ailes sont lourdes et il sait qu'il perd de son éclat simplement à être là. Impossible de mentir sur la vie ou d'oublier les souvenirs un peu pénibles lorsque l'on revient sur la scène du crime. Impossible de faire les faux sourires lorsque, iris fermés, on ne croit que le visage qui nous donne envie de courir.
C'est con, mais il avait oublié. Il avait oublié cette sensation, cette impression. Avec le temps, Gali s'était dit que c'était simplement les rêves un peu floues d'un gamin en manque d'attention, un besoin d'avoir l'attention du plus fort.
C'est con, mais il y croyait vraiment à ces raisons idiotes. À des souvenirs un peu faux dans la mémoire d'un gamin un peu brisé qui avait besoin de tendresse et d'un visage auquel s'accrocher. À ces attentions un peu trop présentes mais légères qui ne faisaient qu'éveiller un peu plus cette impression d'être important pour quelqu'un de beaucoup trop grand.
C'est con mais le coeur rate un battement et le souffle se coupe et le monde s'arrête un instant, lorsqu'il est là, subitement. Gali le dévisage et ne comprend pas, le reconnait malgré les nouvelles rides sur ses traits et la pluie sur son corps et l'expression, sur ses traits. Il essaie de forcer ses lippes à forcer un sourire charmeur, il essaie de mentir plutôt que de ressentir, mais la peau est forte contre la chaine et un éclair de douleur traverse sa nuque, avant de percuter son dos tout entier.
Il ferme les yeux une éternité, le soufflé coupé, après avoir épousé le mur. Lorsqu'il les ouvre de nouveau, le King est toujours là, le regard plus bleu que dans ses souvenirs, le corps plus petit.  Il n'a jamais paru si grand, pourtant. Gali pince ses lèvres, fort, une seconde, pour retenir un sourire. Pour retenir l'émotion dans le palpitant qui remarque toutes les différentes à propos de lui. Pour ne pas fendre en larme pour une connerie qu'il ne comprend même pas, présentement.
Il se contente de soutenir son regard, alors, de le défiler avec plus de confiance qu'autrefois. Le gamin un peu brisé est toujours là, certes, mais il a grandi, depuis cinq ans. Il est devenu homme et fait homme. La douceur de ses traits reste présente, les vagues féminines doucement entremêlés à la dureté de ses traits, au noir profond de ses iris. Il est un bordel sans nom de n'importe quoi ; il est maître de ces désirs troubles qu'il fait naître chez les gens.
Les lippes forment une moue et la tête se penche légèrement sur le côté. Inconscient, sans peur ou con, Gali porte ses mains à celles du King, étrangement chaudes malgré la pluie. La douceur de ses mains glisse contre les siennes, légèrement, remontent jusqu'aux poignets, caresse légèrement, avant de revenir et s'arrêter sur les mains, les doigts, avec lesquels il joue doucement, comme pour essayer de défaire la poigne sur la chaîne. Elle est importante, après tout. Il ne l'a jamais retiré en cinq ans.
- Ce n'est pas vraiment gentil, Monsieur le King, de souhaiter la mort de quelqu'un ; les mots sont soufflés entre les lippes avant qu'il n'y enfonce une canine, brièvement.
Il essaie de ne pas se plonger dans son regard, sachant que les mots deviendraient plus vrais et douloureux.
Agacé par les menaces, il laisse tomber ses mains, claque sa langue au fond de son palais.  
- Non, je sais pas. Je sais seulement comment fonctionne les trottoirs. La tête prend appuie sur le mur et il soupire légèrement, avant de sourire. La grimace se transforme en rictus charmeur, presque aguicheuse. Mais ça, vous le savez, n'est-ce pas ?
Il ose, ose dans toute l'obscénité qu'il est, relevé l'une de ses cuisses pour la glisser entre les jambes de l'homme. Le geste est lent, calculé, accompagné d'un haussement de sourcil certain, lorsqu'il touche une certaine partie de son corps.
La pluie est froide, le corps est brûlé, le coeur trop palpitant.
- Je m'ennuyais ?
La cuisse appuie entièrement, le regard ne cille pas.
- Énormément ? Parole soufflée tout bas, porteuse de vérité mais jouée sur le moment. Gali essaie de ne pas y penser. La bouche se tord dans une moue presque boudeuse, les yeux luisent d'une lueur lubrique. Dans le noir qu'ils représentent, difficile de deviner la fine quantité de tension, de timidité. Pas vous ?
Il ramène l'une de ses mains contre le bras de King, effleure le tissu de ses vêtements, avant d'agripper. Les veines de ses mains sont plus bleues, sous la pluie, et sa peau plus pâle, aussi. Gali ne serait pas étonné que ses lèvres le soient également.
- Vous pouvez la lâcher, maintenant ?  La chaîne.
Elle est importante.
Plus que sa vie, peut-être.
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Léo n'a pas changé ; ce sont seulement des petites variations. Des petits détails, qu'un oeil étranger prendrait pour une montagne. Mais quelqu'un qui s'est suffisamment attardé  trouvera rapidement la faille.   Et Ajay s'y est suffisamment attardé ; c'est son boulot de s'incruster dans les fissures pour . De longues minutes à l'observer comme une oeuvre d'art, à ne pas savoir quoi en penser. Parfois il le détestait, mais ly loger, se faire son nid. C'est juste qu'avec le temps, il s'est cru chez lui en compagnie de sa prostituée. Le plus souvent il ne pouvait s'empêcher de sentir quelque chose piquer contre ses joues pendant qu'il s'égarait dans la contemplation, devinant ce que tant pouvaient voir en secret. Qu'il soit son employé pesait peu dans la balance et qu'il soit un homme, il l'avait oublié, mais il avait besoin de plus. Il avait l'impression que s'il le faisait, Léo ne serait plus juste un parmi tant d'autres. Peut-être qu'il aurait regretté. Il pensait qu'avec le temps, il aurait oublié cette sensation, qu'à l'époque il était encore faible et secoué, qu'il cherchait absolument à passer sa peine sur quelqu'un ; bien qu'au final la peine ne soit jamais partie. Mais l'attraction  est toujours à, aussi intense et naturelle que la première fois, une évidence. Ajay le désire encore. Les lèvres sont les mêmes, indécentes, d'où s'échappent des conneries sans nom. Le King voudrait détourner le regard mais il en est incapable, il est captivé par le numéro de Léo, figé dans le temps, revenu cinq ans en arrière le regard brillant. Il est captivé par la manière dont son être tout envie se mouve, toujours plein de vie, il sent l'énergie couler dans ses veines. Il le sent si vivant et c'est trop dur de l'imaginer mort.
Il réalise, que tout va bien.
L'air de rien. Il ricane.
« Je ne suis pas gentil Léo. Désolé te l'apprendre  - il s'arrête pour se reprendre avant de mourir de rire - On trouve deux types de personnes sur les trottoirs. Les putes et les cadavres. Mais j'avoue que là, j'ai du mal à faire la différence. »  Ses mains contre sa peau lui donnent des envie de meurtre. Il se damnerait pour plus. Mais Léo à tout gâché. « Et, t'as l'air bien vivant pour un mort. »
Il aurait préféré, qu'il soit mort. Ça aurait soulagé sa conscience. Ça lui aurait évité des insomnies. De devoir faire semblant devant tout le monde de le haïr plus que tout. Par chez eux ça s'appelle un traître, on en trouve pleins les cimetières. Et le King, s'est retrouvé à vouloir pardonner, trouver toutes les raisons du monde pour soulager le coeur brisé.
Il était persuadé qu'il n'en restait déjà plus rien mais même les bris de verre peuvent faire saigner appuie assez fort sur la plaie.
L'idée lui donne la nausée.
« J'était occupé, je n'ai pas eu le temps de m'ennuyer. » Le ton est moqueur, un peu méprisant mais surtout amer. Amer parce qu'il aurait aimés'ennuyer mais qu'il s'est contenté d'enfermer le sentiment quelque part, comme il l'a toujours fait. De remettre à plus tard. De se dire, qu'il réglerait le problème après, qu'il trouverait le moyen de passer au dessus. Même si à force, il n'a jamais trouvé la solution. Occupé à s'occuper, à s'abrutir de travail comme toujours. La vie était plus douce quand il était là, il ne se rendait même plus compte qu'il la vivait. Et c'était ça être vivant.
Ça lui a manqué.
Il lui a manqué.
C'est plus fort que sa colère, que sa haine et que tout ce qu'il connaît. C'est au fond de ses tripes et il ne peut pas lutter contre. Un demi-sourire s'affiche alors, presque triste. Triste d'en être arrivé là ; il ne sait pas exactement où.
Alors il écoute, il pince la lèvre inférieure avec violence. Ferme brièvement les yeux quand la jambe glisse contre les siennes, un soupir exaspéré ; peut-être autre chose en fond. Il sourit contre sa volonté, il se sourit à lui même, il sourit au ciel triste (Il est revenu). Lâche la chaîne, mais sa main s'égare dans la nuque de Léo en se dégageant de sa jumelle - un jour il a voulu la prendre dans la sienne, la poigne est agressive et si le King avait été à sa hauteur il aurait posé son front contre le sien pour sentir sa chaleur vibrer contre lui. Il l'aurait fait pour s'en nourrir et le détester un peu plus d'être toujours aussi vivace. A la place il ne sait que chercher son regard et le forcer à se planter dans le sien comme une lame bien aiguisée. Il chuchote, presque inaudible.
« Je te cherchais. »  Ajay l'a cherché dans tout Oriel, dans tout Altéa, il a essayé de le retrouver comme il ne s'est jamais soucié d'aucune de ses putes. De personne d'ailleurs, même de Nameha. C'était plutôt elle qui le trouvait à chaque fois. Il s'est attendu au pire, à le retrouver au fond d'une poubelle. Au fond de l'eau.
Et le pire, le pire c'est qu'il n'a jamais su. Il est resté à se questionner, à se demander, à ignorer les preuves. A ne pas penser à l'argent volé. Ou juste quand il avait envie d'abandonner ; la vengeance a maintenu le feu encore brûlant. Mais avec le recul, le feu a toujours brûlé depuis le jour où leurs regards se sont croisés. Il s'est fait éternel quand il scellé ses lèvres contre les siennes.
« Mais je ne te trouvais pas. » Il y a quelque chose de sincère dans sa voix. Parce qu'il pense tout ce qu'il dit et qu'il ne tourne pas autour des choses, en essayant de paraître le plus dramatique.
« Pas ailleurs que dans les cauchemars. Mais ça y est, je suis réveillé maintenant.   » Il redresse la tête, le contemple, regard de haut. Sa main libre vient trouver sa place sous la cuisse aventureusement de l'ancien gosse, devenu homme. Il rentre dans le jeu, dont ils connaissent seuls les règles et qui n'est drôle que pour eux. Sauf que cette fois, quelque chose se joue vraiment, se perd et se gagne.  « Maintenant je vois clair. » Il a vécu tellement de vies, croisé tellement d'âmes, aimé une fois. Et celle qu'il a le plus détesté, son existence, la sienne, à son nom, est en passe devenir quelque chose à nouveau. Il se refuse de se dire que l'évidence qu'il voit, c'est qu'ils sont finalement réunis et qu'il l'a tellement voulu que maintenant ça fait mal. Il resserre la prise sur le cou. « Pas de Monsieur. On est entre nous maintenant. »  
C'est personnel. Peu importe comment cela doit se finir. Cette fois il n'est pas Andrea, ni Amon, ni le King, ni Jay. Juste lui.
Il a oublié ce que Ajay ferait dans cette situation, il n'est pas d'accord avec la proposition de ses neurones en feu, l'appel  du corps. « T'as pas répondu correctement à ma question. Alors je vais être patient et je vais te le demander clairement. Pourquoi est-ce que t'es revenu ?   » Il parle, encore et encore, pour combler le vide. S'il ne parle pas, s'il n'a rien à dire, il ne reste que les choses à faire. Que les actes manqués. « Tu voulais me demander de l'argent peut-être ? Comme la dernière fois ? » Et il flanche. La voix rate un octave.
C'est la conclusion qu'il a trouvé. Celle qui l'a achevé. Parce qu'il pouvait partir, il pouvait mourir, le trahir, il aurait pu le tuer dans son sommeil même ; mais il n'a pas supporté l'idée d'être volé. Poignardé dans le dos alors qu'il lui a ouvert la porte de sa maison, l'a amené jusque dans son lit. Il est parti pour l'argent.  Tout ça ce n'était que pour l'argent. Il a fait l'erreur du débutant en s'investissant auprès d'un investissement.
Il lui a offert des fleurs mais lui ne voulait que des billets.
Le King sait cela, mais il n'était pas là ce soir-là.

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Il cherche. Il cherche le passé, le présent, le futur aussi, peut-être. Gali ne sait pas réellement. Son regard percute le sien mais il ne voit pas réellement. Ou alors, il voit beaucoup trop bien. Les mots sont presque brusques entre les lèvres du King mais Gali n'a que la peau qui est douce. Il est habitué à la violence. Celle des gestes comme celles des mots. Elle est véroce contre sa peau, lui laisse le souffle haletant et le corps demandant. Il tremble pour peu, demande plus et espère une autre nuit. Il avait oublié. Oublié ce besoin dans ses veines, cette envie de s'accrocher à lui et de capturer son regard pour n'avoir que son attention toute entière. Oublier ce poids étrange sur son coeur, cette envie de rouge sur ses joues, ce noeud minime, mais présent, dans sa gorge. C'est un peu n'importe quoi ; il a presque envie de rire de lui-même à l'instant. L'ancienne prostituée ne le fait pas, pourtant. Il se contente de l'observer et passe sa langue sur ses lèvres, brièvement, alors que son souffle se coupe brièvement et que la main du King, du patron se glisse contre sa gorge, chaude sur sa peau froide. Il oublie de respirer pendant quelques secondes, et lorsqu'il le fait de nouveau, le premier souffle est plus tremblant qu'il ne l'aurait cru.
La voix de l'homme tombe et Gali ferme les yeux ; sa cuisse prend un peu plus appui contre lui, son corps demande à quitter le mur pour prendre appui sur le King, plutôt. Il lui parait plus solide que la brique.
- Ah ? il souffle, bas, ouvre les yeux, les cils papillonnant un instant. Si la nuit est froide et que la pluie l'est encore plus, son corps se réchauffe, pourtant. Peut-être est-ce le début d'une fièvre qui se glisse contre sa chair, aussi. Sigan était plus chaude, il y a moins d'une heure. Le changement de température ne doit pas forcément l'aider. Il pince ses lèvres, ignore les sensations, ignore sa propre jambe, les mouvements de son propre corps, et écoute la suite. Il a besoin de la suite, il se rend compte. Besoin d'entendre les paroles de son ancien patron, qu'importe ce qu'elles peuvent bien dire. Sa voix est devenue floue, avec le temps, dans ses rêves, et son visage aussi. Il se rend compte que ses souvenirs ne lui rendaient pas forcément justice. Le regard de l'homme est beaucoup plus sombre que dans ses rêves. Ses pommettes plus saillantes, sa machoire plus apparente. Peut-être est-ce les années qui ont changé son visage, qui sait, mais Gali le trouve étrangement plus attirant qu'autre fois. C'est dangereux.
Dangereux, tandis qu'il parle, tandis que sa main s'empare de sa cuisse et que les corps se touchent un peu plus durement. Gali entrouvre les lèvres, ne parle pas. Seul un souffle s'évade.
Il cherche à capturer le sien, peut-être.
Le King lui a toujours fait perdre ses mots, aussi.
Il avait oublié ce détail.
L'homme l'a toujours perturbé. Comme si, avec sa simple présence, il réinventait le monde tout entier.
- Et qu'est-ce que vous voyez ? La voix le trahit, un instant. Elle flanche sur certains mots, mais Gali ne détourne pas le regard. Peut-être rougit-il, peut-être est-ce le froid qui mord la peau. Personne ne peut réellement le savoir. Ha. Simple bruit, surprise face à la pression, contre son cou. Il ne bouge pas, pourtant. Ne cherche pas à se dégager de l'emprise que l'homme exerce. Simplement King, alors ?
La langue effleure les lèvres, cueille les gouttes de pluie qui s'y perdent, avant qu'un sourire apparaisse, presque timide. Petit.
Puis, disparaître lentement. Gali fronce des sourcils, légèrement, avant de cesser le mouvement. Le rictus s'efface lentement et le visage ne devient masque, une seconde. À l'intérieur, le coeur bat un peu plus fort, s'écrase contre les parois et demande de la place qui n'existe pas. Il écoute attentivement ses paroles et se heurt de l'intérieur. Il y a quelque chose dans les mots, le regard, qui lui fait perdre son jeu et ses extravagances. La cuisse reste contre le corps de l'autre uniquement car il la tient.
Quelque chose le force à détourner le regard. La colère, peut-être. La déception aussi. La honte, certainement. Gali ne sait pas réellement. Il n'est pas honnête, de toute façon. Ne l'a jamais été réellement. Sa joue se pose doucement contre la brique et il observe la rue, simplement. Toise les légers ruisseaux qui se créent sur le bitume, les plantes qui s'abreuvent, écoute la mélodie du torrent. Essaie de ne pas penser, brièvement, au regard du King, au son de sa voix cassée et à l'écho que la chose a créé, en lui.
Les remords sont là, pourtant.
Ils l'ont toujours été ; c'est certainement pour cela que cinq ans plus tard, il est là, et ce malgré le fait qu'il s'était promis de ne jamais revenir dans ce monde qui l'avait emprisonné contre son gré. Peut-être pour cela qu'il a pris le temps - le temps, littéralement  - pour lui remettre l'argent, chaque stellars, qu'importe sa panique quotidienne de, justement, manquer de temps.
- Non, pas vraiment, il finit pas souffler, bas, entre ses lèvres, avant de tourner légèrement sa tête vers lui. Elle prend appui sur le mur totalement, et son regard, qu'importe si sa logique lui dit de faire tout le contraire, retrouve le sien. Lorsqu'il inspire, le souffle est tremblant et un peu trop grand. Ça pose un sourire sur ses lèvres, et il baisse les yeux, une seconde, consciencieux, avant de le regarder entièrement. J'avais du temps ; j'ai ramené ce que j'ai pris.
Pour l'homme, les paroles ne veulent certainement rien dire. Il ne vient pas de Sigan. Il ne sait pas, réellement, la valeur du temps. Ne sait certainement pas à quel point le temps est important pour l'ancien prostitué, chaque moindre seconde. Et pourtant, sur le pas de la porte du King, un sac contenant l'équivalent de seize années, trois mois, cinq jours, onze heures, trente-trois minutes et cinquante-quatre secondes. Il ne peut pas comprendre.
Il hésite, une maigre seconde. On peut le voir dans son regard, peut-être. Gali le dévisage brièvement, cherche quelque chose dans ses yeux, avant de lever sa main, doucement. À mi chemin, le geste reste en suspens ce qui lui semble être une éternité, avant qu'il ne pose ses doigts contre la machoire du King, un peu tremblants, puis qu'ils glissent contre sa peau. Sa peau est rugueuse, mais douce. Il sent, au bout de ses doigts, un picottement qui coupe son souffle, brièvement.
- Désolé ? qu'il offre, avec un sourire un peu simple pour tout ce que ça vaut. Il n'espère pas être pardonné, après tout. Il n’espérait même pas le voir de nouveau, que ce soit aujourd'hui ou un autre jour dans sa vie. J'ai gardé la fleur, par contre. Je dois la ramener aussi ?
Elle est séchée, depuis le temps, mais il la possède toujours.
Il ne parle pas de la chaîne, comme si ce simple fait pouvait faire en sorte que l'homme oublie son existence.
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Ajay n'a jamais vraiment pardonné personne ; a commencer par sa propre personne. Pas de favoritisme. Il a vécu dans un monde où la moindre erreur coûte trop cher pour être comise ; l'alternative n'existe pas. Pleurer ne sert à rien, supplier ne change pas le destin - et pourtant il a supplié une fois. Aucun Dieu ne viendra le sauver. Ce qui est perdu l'est pour l'éternité, dans les limbes.
Même si Léo est revenu.
On lui a si souvent rappellé qu'il était à lui tout seul une immense rature, qu'un profond  mépris est né pour la notion. Mieux vaut la mort qu'une erreur.
C'est avec ce genre de méthode que l'ordre tient dans les bas fonds. Les faux pas mènent dans des trous. Pas de pardon, de seconde chance ou de pitié. Avant peut être, il aurait juste tabassé Léo pour lui faire passer l'idée de l'avoir doublé. Il aurait abîmé son visage pour le punir.
C'est ce qu'il devrait faire, ce sont ses propres règles. Parce qu'il y a cinq ans Léo était la propriété des NULLS. Sa propriété. Et qu'il ne pourra jamais rembourser le manque.
« Je ne veux pas de ton argent, ni de tes fleurs. »
Le problème avec l'argent c'est qu'il n'achète pas tout ; à vrai dire il n'achète pas grand chose. Du matériel, des souvenirs dans le meilleur des cas. Rien qui ne se garde éternellement, tout redevient poussière où l'on se lasse. Et le King se lasse vite, il se lasse de toutes ces choses qu'il s'est déjà achète. Accumuler pour remplir un vide, pour s'asseoir sur un trône et contempler les milliers qu'il n'emportera pas dans sa tombe. Dans son monde à lui, l'argent n'achète que des choses simples.
Mais il comprend de quoi parle Léo, trop bien.
« Tu as perdu ton temps pour rien. »
Du temps. Le compteur il l'a revu, sur le bras d'Aquila. Il sait comment ça se passe là-bas.
Il ne veut pas de cet argent maudit. Interdit, il ouvre la bouche pour dire quelque chose mais alors que sa réplique était bien ficelée les mots meurent avec la colère. Il n'arrive pas. À lui en vouloir.
À le détester. Pas autant qu'il voudrait.
Un moment de flottement interminable avant que l'air ne redevienne palpable. Le parfum des lilas lui brûle les narines mélangé à celui qui n'était qu'un gamin à l'époque. La chaleur de son corps si proche. Ses yeux se posent sur la chaîne - elle lui va bien. Quelque chose chez lui s'adoucit, se brise - mais cette fois ce n'est pas douloureux. Il presse sa joue contre la paume qui caresse sa peau. Comme un animal blessé, le King sait qu'il ne peut que mordre. Personne ne lui a apprit la tendresse et il est trop tard pour lui. Il ne sait pas y faire avec les sentiments.
Il se contente de vivre chaque agression en tentant de ne pas se sentir impliqué, mais échoue.
Léo, si proche de lui, à sa portée. Son corps si poche du sien, qu'il peut enfin toucher ailleurs que dans des songes, quand son Esprit s'ennuie. La main quitte la gorge et glisse le long de son torse, devine à  travers les vêtements. Il soupire, abandonne.  Ses lèvres flottent si proche des siennes. « Léo....
.
»
Un murmure a nouveau. Qu'ils sont seulement deux à entendre. Ajay a plus envie de l'embrasser que de lui faire du mal, ça dépasse tout ce qu'il connait, son épiderme en brûle de désir lui aussi. Un battement de cil. Il peine à se décider, prêt à rompre enfin la distance. Ses doigts caressent avec plus de tendresse la nuque, les traits de son visage. S'il continue il ne sera peut être pas certain de s'arrêter. Ses yeux se ferment et derrière ses paupières il voit des étoiles, il s'imagine l'univers entier , s'il pouvait recommencer.
Lui voler un baiser.  Il s'imagine le faire.
‎Il en crève.
‎« Cinq ans et tu es juste désolé. » Et il sait qu'il ruine l'instant. « Tu aurais dû te contenter de ne jamais revenir. » Son visage s'éloigne à nouveau. Échappe au contact de l'autre - et le froid lui mord le visage. Son corps reste figé contre celui de Léo. « Rester dans ton monde. Où que tu sois allé. Et vivre tranquillement ton existence minable comme-ci rien ne s'était passé »
‎Il le fait sans réfléchir sous l'impulsion de routes les mauvaises choses et la tristesse. Du manque de beaux mots. Un coup de genoux bien placé dans le ventre. Comme seule réprimande. Qui le fait autant souffrir qu'il l'avait prit à sa place
‎Ajay sait que cette fois ci il ne le laissera pas partir. Il le maintient par les épaules pour ne pas qu'il s'écroule surtout.
‎Pas avant d'avoir enregistré son sourire juste une dernière fois. La couleur sombre de ses yeux tristes, le parfum de luxure de sa peau.
« Je tiens toujours ma parole, d'une manière ou d'une autre je te tuerai. »
Lui dans ses bras. Leur petite mort à eux.
Dans ses songes obscurs et ses désirs inavoués

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Les paroles sont aussi dures que son corps, mais il n'y a rien de surprenant, dans tout ça. C'est le King, après tout. Il est fait pour être fort, dur, que ce soit pour de faux ou pour de vrai. Gali les a testé souvent, ses barrières. De manière insouciante, bien souvent. Il a joué avec le feu alors qu'il était fragile. Il avait déjà bien des blessures, de toute manière. Peut-être un peu trop, pour un gamin de son âge. Mais elles étaient là, contre sa peau et à l'intérieur aussi, et c'est grâce à elles et ses imprudences quotidiennes qu'il a pu le connaître un peu. C'est peut-être grâce à cela que l'ancienne pute ne détourne pas les yeux. Ne sent pas son coeur se serrer - pourquoi serait-il serrer, de toute manière ? Il est vide - lorsque les mots sont crachés et que la blessure devrait se former. La peau - le coeur aussi - est devenue plus solide, suite à toutes les saletés qu'il a connu. Gali est grand, maintenant, et pas que de corps. Le sourire est toujours mielleux sur ses lippes charnues, la lueur dans les yeux est plus violente, aussi. Il s'est forgé à même les flammes. Elles brûlent dans ses tripes, maintenant. C'est une bête féroce peut-être, un peu endormie certainement, ne faisant pas de grand mouvement, mais qui gronde et qui réagit, qui protège lorsque la tempête arrive. Et elle est là, la tempête. Elle est puissante, dans les yeux du King. Plus puissante que les mots, peut-être. Et encore là.
Encore là, Gali ne détourne pas les mots.
Qu'importe si les mots ne sont pas agréables, qu'importe s'il n'entend pas ce qu'il désirait entendre - avait-il seulement penser à ses mots ? - il sent sa chaleur, contre son corps. Une chaleur qui l'enivre presque totalement, mais qu'il contrôle, pourtant. Gali n'est pas innocent. Il suffit plus d'un corps, maintenant, pour lui faire perdre la tête. Qu'importe sa beauté. Qu'importe son propriétaire. Qu'importe.
Qu'importe -
La main reste contre la peau de sa joue. L'air reste froid, un frisson contre sa peau, avec la pluie un peu plus calme, maintenant. Gali prend les mots, n'ouvre pas la bouche et l'observe, simplement. Il essaie de voir. De capturer, brièvement, avec ses sombres iris, ce qu'il a manqué avec les années, dans ses traits. Il remarque des cicatrices, minimes, et d'autres un peu plus apparentes. Il voit, aussi, les rides un peu plus creuses, d'autres plus légères.
Les doigts tremblent un peu moins, sur la peau, lorsque la joue s'y écrase. Si son souffle se coupe brièvement, Gali n'y porte pas attention. Il ne cille pas, mais sourit furtivement, incapable de contrôler le mouvement. Les dents s'affichent une seconde, avant que le sourire se fasse plus discret.
Il aimerait lui dire je t'aime mais ne connait plus réellement la signification de ses mots, sait encore moins s'il le ressent réellement.
Il n'était qu'un pauvre gosse, dans le temps.
Le regard glisse sur sa main, lorsque celle-ci fait son chemin contre son torse. Il y a une chaleur qui naît, quelque part en lui. Elle est lourde mais ne l'étouffe pas. Il parvient à respirer, au travers de la fumée. Il y a un peu d'air, là, pur, entre les lèvres du King.
Elles sont proches.
Elles soufflent un prénom qui ne lui appartient pas réellement.
Le corps se tend, alors. La mâchoire se serre et le regard, lui, devient plus sombre. Si les mains du King sont douces contre sa peau, elles lui semblent aussi coupantes que du verre. Qu'importe à quel point elles lui font du bien. Qu'importe à quel point ses doigts ne demandent qu'à s'accrocher à sa nuque pour l'embrasser au point de se noyer.
Le prénom sonne faux. Le prénom est faux.
Ils sont brisés et cassants et à eux d'eux, ils brisent la douceur du moment. Peut-être ont-ils simplement oublié ce que c'est, qu'être doux.
Il n'y a aucun tonnerre dans le ciel ; que la voix du King qui gronde et ses yeux qui envoient des éclairs. Gali le dévisage sans mot, sa propre main quittant son visage. Il aimerait se dégager. Il aimerait partir ailleurs, oublier ce sentiment et ne plus revenir.
S'il ouvre la bouche pour dire quelque chose, sa voix ne laisse entendre qu'un geint brisé. Le coup le surprend. Habituellement, les gens préfèrent atteindre son visage, surtout les hommes. Ceux qui n'aiment pas le désir qu'ils éprouvent pour lui, surtout. Le coup reste tout de même douloureux. Altea ne perd pas de ses classiques, alors ; il finira avec des bleus, ce soir. Au moins, il a la certitude - peut-être naïve, mais qu'importe - que l'homme ne se glissera pas sous ses vêtements sans son accord, comme les autres.
Les paroles de l'homme le font rire ; c'est un peu brisé, dans sa gorge. Un ricanement mélangé avec un toux, face au souffle manquant. Gali ferme les yeux, brièvement, laisse sa tête se poser contre le mur, encore une fois. À continuer ainsi, son ombre s'y imprimera.
- Tu as toujours su comment me couper le souffle.
Le vouvoiement disparaît, perdu dans la pluie morte, sur le sol, comme son souffle et ses douces manières. Gali ouvre les yeux, doucement, et le dévisage, lourdement. L'oeil brille, féroce, et la mâchoire se serre, douloureusement.
- Alors fais le maintenant ; la voix crache, cette fois. La colère lui brouille la raison et Gali provoque. Il l'a toujours fait, après tout. Il a toujours joué avec le feu. On ne lui a jamais appris à faire attention. Il passe sa langue contre ses lèvres et appuie son corps contre le sien, le regarde dans les yeux, les poings s'emparant de son vêtement.Va te faire foutre. Si tu tiens toujours ta parole, alors fais le maintenant, King. Tue moi.
Dans le regard, un feu trop puissant.
Il brûle de l'intérieur.
Les muscles sont tendus, dans ses bras. Gali sent ses doigts, ses jointures, la douleur qui commence à prendre place, presque absente comparée à celle qui le prend au ventre. Une douleur autre que celle venant du coup reçu. Il arrive à le repousser brusquement, à se déloger de son corps d'un mouvement sec. Le froid le percute et la pluie semble plus forte.
Ils se dévisagent, là. Gali toujours contre le mur, seul, et le King, à quelque pas.
Il n'a jamais été si loin.
- Si tu te crois si fort, si tu penses que mon temps vaut si peu de choses, alors ne tarde pas. Tue moi.
Il ne contrôle pas vraiment ses gestes. Il ne contrôle pas réellement ses paroles. Son corps avance de lui-même pour percuter le sien et ses mains, folles, comme son esprit, fouillent ses vêtements jusqu'à trouver ce qu'il désire. Son regard ne quitte pas le sien.
L'arme est lourde, entre ses doigts. Juste un instant, avant que l'ancien prostitué n'ouvre la main du King pour y mettre le revolver.
- Ça serait facile, non ? Je viens pas d'ici, et personne ne connait la totalité de mon prénom. Pas même toi. Peut-être même que ça vaudra plus qu'un désolé, si c'est si important pour toi.
Plus important que lui.
Qu'eux.
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Il ne bronche pas quand Léo le repousse avec trop de violence - Léo, le lionceau est devenu tigre. Comme un gosse qu'on gronde, il se focalise sur un point quelque part, la bouche d'égout qui frémit au loin, le silence de la rue, la mort d'Oriel. La mort dans l'âme. Il n'ose pas affronter son regard. Il fuit les conséquences de ses actes ; il a eu ce qu'il voulait pourtant. Quand il ferme les yeux, il espère que cette fois il sera parti pour de bon.
Comme ça, il n'aura pas besoin de penser à la chaleur dans sa poitrine.
Il n'aura pas à penser à ce qu'il voulait dire pour lui.
Que peut-être, il a eu cinq ans pour se rendre compte qu'il l'aimait. Et que maintenant qu'il est là il connaît la fin de l'histoire.
Il voudrait prétendre ne pas savoir ce qu'il en est, prétendre qu'il ne sait pas ce qu'est aimer.
Le King sans coeur, qui n'a laissé rentrer personne dans sa vie pendant des années. Tombé pour une pute. Pour un homme. Pour Léo.
Pour personne d'autre, ni avant, ni après.
Il est incapable de le dire correctement.
La pluie coule sur son visage mais le King sait qu'au milieu des gouttes il se cache quelques larmes qui ont fini par sortir. Même s'il a essayé de les cacher. Des années durant. Il abandonne le combat incessant qu'il mène - contre quoi déjà ?
Pour quoi faire ?
Tout ça n'a rien à voir avec le King, ni qui que ce soit d'autres. Sa plus grande peur a toujours été d'être lui même. Il craint ses démons plus que la mort.
Et, il n'est pas le seul à manquer de souffle. Lui c'est quotidien.
A l'inverse quand Léo est là, Ajay arrive à reprendre le sien. Quelque chose comme du bonheur rend tout leurs souvenirs agréables à se remémorer. Ils sont des créatures de pluie et de nuits où on se dit ce qu'on pense vraiment.
Mais tout ce qu'il sait dire c'est
Des choses stupides.
Des mots du King.
Des menaces en l'air.
Un chien qui aboye mais qui ne mord pas - alors mord qu'il demande.
Mais tout ce que Ajay a remarqué c'est qu'il est redevenu amical, plus de formule de politesse. Et il s'en réjouit bêtement.
Il voudrait le faire taire.
Ils ne sont pas doués pour parler.
Ses yeux sont insoutenables, des abysses dans lesquelles Jay nage. Ce qu'il ne dit pas c'est qu'il respire dans ces eaux profondes. Il se laisse aller dans le courant. Il n'aime pas y voir de la colère.
Il n'arrive pas.
Il ne veut pas.
Il n'a jamais été aussi lâche.
Son temps vaut plus qu'une vie. Il vaut un milliard d'hommes comme lui. Il est unique et la chose la plus précieuse que le King ait eu sa possession. Mais Ajay sait maintenant qu'on ne garde par les lions en cage éternellement.
Ils sont fait pour chasser ensemble, pas pour s'entretuer - mais c'est l'instinct des gens comme eux. Qui connaissent la crasse et les vices humains, qui ont trop vu trop jeune. Ne pas se laisser faire.
Le poids de son arme contre sa main n'a plus rien de rassurant, il ne pense qu'aux doigts de Léo. Qui découvrent et s'aventurent sous ses vêtements, à ce moment là il le déteste. Mais il sait ce qu'il doit faire.
Avec le temps, Ajay est devenu son propre patron, forcé d'obéir aux règles qu'il à instauré lui même.
L'arme est pointée sur le coeur, un mouvement lent. Il attrape la main de Léo et la tient avec force pendant que l'autre vise. Il aurait pu pointer la tête et lui effacer le visage ; personne ne se souviendrai de lui. Personne n'ira le pleurer, sauf un idiot. Ajay soutient son regard. Un milliard de choses lui passe par l'esprit. Il prend une grande inspiration et appuie sur la gâchette. Froidement. Sans détourner le regard. Le King à tué Léo. Personne n'a besoin de savoir où sont les balles du chargeur vide. C'est une autre histoire.
Maintenant il est libre
« Bang. »
Il lâche l'arme , la balance au loin et sa main trouve place sur la hanche de l'ancienne prostituée ; elle était précieuse avant, l'arme. Celle du père du père de son père. Des générations, le seul vestige qu'il ont. Et puis il est apparu, chassant le passé au loin.
« Ça y est, tu es mort »
Un sourire fugace passe sur ses lèvres et en écho à ses paroles il s'autorise un peu de tendresse.
Son sérieux se meurt aussi.
L'orage est passé, à force il s'épuise, il n'obtient rien en forçant le conflit. Il est las, trempé, fatigué, il veut retrouver la chaleur de ses draps. L'évidence est là. Léo est de ces personnes contre qui il n'arrive pas à rester trop longtemps en colère. Pour une raison très simple et très bête.
Parce qu'il ne veut pas le perdre, il vient simplement de réaliser à quel point c'est vrai. Il l'a toujours su.
Il regrette sa main, son corps, sa présence.
« Je veux que tu rembourses le cœur. Je me fiche du reste. » Il ricane.
Le cœur qu'il lui a volé. Avec son argent, sa fleur, sa chaîne. Ses doigts effleurent son menton. Ça lui rappelle les lilas.
Mais le pire c'est le cœur le cœur il en a besoin. Même si, Léo peut le garder. Seulement s'il reste. Mais comme il ne va pas rester. « J'aurai aimé qu'on gaspille le temps ensemble. »
Il s'en fiche de la voix qui se brise. « J'aurai aimé savoir qui tu es.
Aurai aimé t'aimer. Le baiser le surprend lui-même. Ajay l'attire contre lui. Brise la distance interminable de cinq ans à attendre.

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C'est la vie, c'est la mort. C'est le King, c'est le paysan. Le riche et la putain.
L'arme est froide, contre son torse. Malgré les vêtements, Gali peut le sentir parfaitement. Il ne cille pas. Ne détourne pas les yeux. Qu'importe le poids sur sa poitrine, qu'importe sa conscience qui refait surface et son coeur qui bat plus fort, subitement. Il pince ses lèvres, ne détourne pas les yeux, le fixe entièrement. Peut-être que dans ses yeux, il y a une lueur, cette fois. Le reflet d'une larme qui capte la lumière du lampadaire, légèrement. Ou alors, ce n'est que la pluie. Les questions sont là, les réponses absentes. Les mots ne sont pas dits, les silences restent lourds. Il aimerait hurler encore, pour lui dire un tas de choses. Des choses qu'il n'a jamais cru pensé et qui pourtant sont présentes dans son esprit, à l'instant. Elles l'étouffent presque. Sa voix est brisée ; le dernier mot l'a achevé. L'arme lui massacre les organes, par le simple contact. La main du King est brûlante, contre la sienne. Il s'y accroche, pourtant. Ses doigts lui font mal, à serrer péniblement.
Ses doigts sont chauds et l'arme est froide.
Quand a-t-il tenu la main d'un autre aussi fort pour la dernière fois ?
Il ne le sait même pas.
Une seconde, une éternité, il se demande. Il se demande ce qui a bien pu arrivé, pour qu'ils soient rendus là. Il ne s'en étonne pas, pourtant. Gali tangue, simplement à se perdre dans ses yeux. Il tremble, à le regarder sans sourciller.
On dit qu'il ne faut pas regarder le soleil directement, sous peine de se brûler les yeux.
Gali croit s'être brûlé les ailes aussi, avec ses imprudences.
Il le regarde et est envahi par ce silence qu'il pourrait tout perdre. Et peut-être est ce le cas. Après tout, l'arme est posée sur son coeur. Les secondes sont minimes, qu'importe le nombre inscrit sur son bras. Elles s'écoulent lentement, mais ne sont pas nombreuses. Elles restent précieuses. L'ancien prostitué le dévisage, totalement, et serre ses doigts, plus fort. Il aimerait prendre cette main et à l'amener à ses lèvres pour y poser un baiser, mais le geste lui semble trop simple et certainement trop doux pour tout ce qu'ils sont.
Rien.
Ils ne sont rien.
Stupide de croire une pareille chose, stupide de rester aveugle, lorsque la mort est si proche, mais il a toujours été entêté. La fatalité a beau lui effleuré la chair, Gali n'ira pas se perdre dans de bons sentiments simplement pour les vivre une unique fois. Il les envisage simplement, imagine peut-être furtivement, mais n'y croit pas. Il y a des choses plus dangereuses qu'une arme contre sa poitrine.
Il y a l'amour et ses saletés, ceux qui emportent les gens.
Ceux qui forcent une petite fille possédant un bel avenir, peut-être, à se sacrifier pour son frère.
Ce n'est pas forcément quelque chose de joli. Ce n'est pas beau ; c'est laid, réel, franc et sans mensonges.
C'est coupant, mortel.
Comme l'arme. Contre la pression des doigts du King, contre la gâchette, et Gali qui retient son souffle, un moment, avant que le coup, presque inaudible, claque dans l'air et coupe brièvement la mélodie de la pluie.
- Bang. Ca y est, tu es mort.
Il lui faut un moment, pour entendre le simple mot. Gali cligne des yeux, déstabilisé, dévisage l'arme qui va s'écraser sur le sol,  plus loin, avant de regarder l'homme. Il ne comprend pas. Peut-être car à sa place, il l'aurait réellement fait.
Le sourire qui apparaît le perturbe plus que l'absence de mort. Il fait balle en plein coeur, plus violent que la mort. Le siganais mord sa lèvre, incapable de trouver les mots.
Sauf les extrêmes, il ne connait pas grand chose. Ses conneries quotidiennes semblent grotesques, vu les circonstances. Le monde tourne trop vite pour lui.
- Le coeur ? qu'il souffle, malgré lui, sans réellement comprendre. C'est doux, trop doux pour ce qu'il connait. C'est étranger, presque surréel.
On pourrait croire un rêve mais Gali ne fait jamais de beaux rêves.
Peut-être que le temps, pour lui, s'est figé comme son compteur, sur son bras. C'est peut-être Altea qui le dérègle comme une horloge peut l'être, à stopper les secondes de vie sur son bras dès qu'il y met les pieds. Ça expliquerait, quelque part, pourquoi il est aussi déstabilisé. Pourquoi il lui faut autant de secondes pour comprendre ses mots et y réagir.
À peine ont-elles fait une place dans son coeur que ses lèvres s'écrasent contre les siennes. Le baiser n'a rien de doux, n'a rien de tendre. Ce n'est pas un bon baiser, encore moins un beau. C'est une force brute, contre ses lèvres. C'est leur nez qui se percutent, les dents qui cognent, un peu, et un goût de fer, dans sa bouche. Gali s'accroche à lui. Ses mains s'accrochent à son dos, le tissu humide glissant, entre ses doigts. Il s'accroche à lui comme à une boué, dans toute cette eau qui tombe.
Il inspire brusquement par le nez, essaie de récupérer tout l'air qu'il a perdu ; ses lèvres quittent un peu les siennes, effleurent encore.
- Je te déteste, qu'il souffle, mais les mots veulent dire autre chose. Pas l'opposé, pas je t'aime, mais quelque chose qui pourrait l'être. Son front s'appuie contre le sien, les jambes un peu cassées, par les centimètres que le King ne possède pas. Gali reste accroché à lui.
S'il cherche ses mots, il ne les trouve pas. Gali connait la séduction, pas la tendresse. Il connait le coeur des autres, pas le sien.
La bouche s'ouvre plusieurs fois, finit par poser certains baisers légers, presque absents, sur les lèvres humides. Il sourit presque, face à la situation. Il attend encore que le rêve cesse.
- Gali. Je m'appelle Galileo. Le froid a traversé ses os, maintenant. Gali tremble légèrement, les chaussettes gelées, comme les orteils, et se presse contre lui. Il hésite une seconde, avant de souffler, bas ; On peut aller chez toi ? Je meurs de froid.
Il s'était dit qu'il ne resterait que quatre heures, le temps que le portail soit de nouveau là. Mais qui se préoccupe du temps ?
Les mains quittent le froid de son dos. Elles glissent brièvement contre son corps, effleurent à peine, pour aller prendre son visage en coupe. Gali le dévisage, son regard sombre dans le sien, trop bleu, encore perdu. Il aimerait croire en ses paroles mais les mots doux sont souvent mensongés.
Alors, il choisit la vérité.
- Ne compte pas sur moi pour te dire des choses que je ne pense pas. Il s'arrête, une seconde, puis continue : Mais j'ai du temps. Son regard ancré dans le sien. Je peux te donner du temps.
Le début d'une promesse.
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Ce n'était pas le baiser de retrouvaille qu'il avait imaginé dans ses rêves ; dans ses rêves il avait bien une balle dans l'arme. Dans ses rêves, il se passe toujours des choses qui n'arriveraient jamais dans la réalité. Il l'avait imaginé six pieds sous terre avant d'espérer l'avoir à nouveau dans ses bras, avant de croire qu'il l'aurait, là. Juste pour lui cette fois. La plaie est encore trop récente pour s'autoriser de la tendresse, il ressent encore la déchirure de l'absence qui rend amer ses lèvres contre les siennes. Mais dès qu'il retrouve sa chaleur contre son corps il chasse au loin les ténèbres qui envahissent son coeur, ses mains caressent sa peau douce comme dans ses souvenirs, les contours de son visage qui sont devenus plus marqués avec le temps, la barbe naissante sur ses joues qui n'existait pas à l'époque où il l'a rencontré. Il s'en souvient comme-ci c'était hier, d'un gosse paumé qui ne valait pas grand chose, capable de lui parler sans se gêner de ce qui constituait son travail. Il aime son corps comme on peut aimer le soleil, sans aucune limite, il passé trop de temps perdu dans l'obscurité à ruminer ses vieux démons. Il admire ce qu'il est devenu. Il se demande ce qu'il a fait pendant tout ce temps. S'il a trouvé quelqu'un, si s'est rangé, s'il est devenu plombier, ce qu'il fait dans sa vie. Des questions sans réponses - des réponses qu'il ne voudrait pas entendre pour certaines. Et lui, pendant ce temps est resté égal à lui même. Son empire s'est peut-être un peu agrandi, des hommes sont mort, des cendres envoyées par la poste. Il est reste là, sans changer quoique ce soit. Et puis, il y en a encore peu de temps, il pensait que l'univers se résumé à ce taudis qu'est Oriel, à cette crasse et cette noirceur infinie. Il était persuadé qu'il n'y avait de toute manière nulle part ailleurs où aller.
Mais il existe un ailleurs. Et peut-être qu'il existe un endroit où les choses sont meilleures ; il lui arrive d'être las d'Altéa, persuadé d'en avoir vu assez. Peut-être même qu'il ne l'aime plus, qu'il a trop été déçu. Qu'il devient un étranger pour elle aussi. Elle ne sera jamais à l'imagine qu'il voudrait. Il veut d'un monde où il pourrait laisser plus de place à l'homme sous le nom du King. Il ne pourra pas lui offrir d'être un homme meilleur ; Ajay est celui qu'il est et rien ne pourra le changer pas même pour Léo . Il est doué dans ce qu'il fait, dans son pouvoir comme dans son travail. Il s'y est habitué et il aime sa vie telle qu'elle est. Mais il s'en fiche, se dit que ce n'est pas grave, persuadé que l'autre s'est fait à l'idée à force. Il savent déjà tous les deux ses choses là. Il est des choses qu'ils ne pourront jamais se dire parce qu'ils sont trop brisés pour ça. Pour une raison qui lui est échappe, il sait que la séparation serait pire à supporter, sans doute. Il n'aurait jamais cru qu'il lui avait tant manqué, qu'il était tant évident dans sa vie.
Et ça lui fait bizarre de se dire que Léo n'est pas totalement Léo - il a sincèrement cru qu'il s'agissait de son vrai prénom. Peut-être, juste un diminutif. Mais il aime l'autre. Gali. Maintenant il devra l’appeler comme ça. Léo est mort loin derrière, Gali est en face de lui. Gali à ses cotés lui fait oublier tout ce qu'il a traversé et toutes les promesses, les résolutions. Il le garde encore un, le berce encore quelques instants avant de se détacher - sinon il sait qu'il ne partira plus jamais. Le King sourit, Gali peut bien le détester, le haïr même si ça l'enchante.
« Enchanté Galileo. Je m'appelle Ajay. Juste Ajay. » Ses yeux se ferment un instant. Il se présente comme une première fois, comme le début de quelque chose de plus grand. Cela fait combien de temps qu'il ne l'a pas dit ? Son véritable prénom, celui qui sa mère lui a donné. Quand elle l’appelait, le réprimandait. Nameha aussi l’appelait toujours pas son prénom. Il a l'impression de parler de quelqu'un d'autre. Même Jay est quelqu'un d'autre. Ajay est sensé s'être noyée il y a longtemps. On l'a habitué aux pires horreurs. Ajay ne connaît que le pire, c'est, à sa façon, le meilleur qui puisse arriver. A force on apprendre à relativiser. Une fois que le pire est passé, plus rien d'autre ne peut arriver. Il s'est vu perdre tout ce qu'il avait ; et une fois qu'il n'y avait plus rien à perdre, tout est devenu plus clair.
C'est comme-ci on lui rendait ce qu'on lui avait pris. L'argent. Le chaîne. Les fleurs. Gali. Et tout est véritablement clair. « Okay ». Il murmure, pour retrouver la chaleur des murs et il se retourne pour ramasser son arme et reprendre la route vers l'appartement. Il ne se retourne pas tout ce temps - il a trop peur d'être seul à nouveau quand il voudra s'assurer que Gali est toujours là. Quand il entre dans le hall de l'immeuble il lui tient la porte pour se rassurer. Pour une fois, il prend l'ascenseur. Jusqu'au dernier étage. Ces derniers temps, il s'est montré un peu trop lent.
Ajay espère ne jamais rentrer chez lui pour ne rien perdre du moment hors du temps qu'ils vivent. Il fait face à Gali trop grand - toujours. C'est plus flagrant maintenant. Il cherche ses mots. Il repense à ses mains sur son visage, dans son dos. Il se remémore la scène encore et encore sans s'en lasser. Il n'a toujours pas cessé de sourire, s'il ne le fait pas avec les lèvres, il le fait avec les yeux. « Je n'ai pas besoin de belles paroles. » Les mots sont mauvais, les mots manipulent, les mots sont des mensonges. Il réduit à nouveau la distance entre eux. Il s'éloignent pour mieux se rapprocher, ils se perdent pour mieux se retrouver. Encore et encore. Comme-ci ils faisaient ça depuis des siècles. Dans d'autres vies. « Je n'ai pas grand chose à te donner, mais je suis là. » Lui. Sans couronne. Il brise la seule et unique règle de sa vie en lui révélant son secret le mieux gardé. Pour qui certains tueraient. Il fait confiance. Si cette confiance là venait à être brisée il n'hésiterai pas cette fois. « C'est mon véritable visage. »


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