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 rien ne se perd, rien ne se crée. (keon)

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Noa Lyons
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rien ne se perd, rien ne se crée

rien ne se perd, rien ne se crée. (keon) OriginalTes pieds fouettent le pavé au même rythme que les battements de ton cœur. La menace est ton ombre. Ils sont trois à te suivre depuis que tu es descendu à ta station de métro, délaissant ainsi le faste de Cosmopolis et accueillant la pollution sonore d'Arcadia. L'air n'est pas le même, les fumées cancérigènes des pots d'échappement s'immiscent dans chacun de tes pores, chacun de tes bronches. C'est une part de toi-même, indéniable et effroyable. Tu les entends chuchoter, s'esclaffer derrière ton dos. Les fourbes se croient malins. Mais tu as peur. Ce n'est pas la première fois que tu es victime de leur avidité, tu es une proie facile avec ta démarche dégingandée, ta carcasse décharnée et ton minois adolescent. Tu as déjà essayé de faire le malin, leur rire au nez ou les perdre dans les méandres du quartier. Une fois tu t'es retrouvé au sol, le nez sanguinolent, les côtes harassées de coups. À vrai dire, tu les plains un peu. Tu n'as pas de quoi les sustenter, à l'exception de deux ou trois billets de dix, et ton portable, tu n'as rien d'autres à leur offrir. Malheureusement Ils n'en savent rien et c'est une course contre la montre qui débute. Vite vite il faut les semer. Comme d'habitude tu te mets à zigzaguer entre les immeubles et les allées, pressant le pas pour créer une distance entre vous et laisser le temps de déguerpir. Ils ne te lâchent pas d'une semelle, s'étant divisés pour mieux te cerner. Saloperie. Tu te décides à faire demi tour brusquement, remarquant un enfoncement. Tu jettes un dernier regard derrière ton épaule avant de disparaître.

Une goulée d'air emplit tes poumons d'un souffle glacial. Tu tousses sous l'effet de la surprise, ce n'est pas l'air moite et dense de ta ville. Un long frisson te secoue l'échine et tes poils se relèvent pour combattre cette fraîcheur insidieuse. Le froid s'insère entre les mailles de ta veste en jean, mordant ta peau dénudée. Le cœur battant tu ouvres les yeux, surpris par l'obscurité environnante. Tu ne te souviens pas avoir choisi un coin aussi sombre mais qu'en sais-tu, tu as emprunté le premier renfoncement pour te soustraire des griffes de tes agresseurs. Ton sac à dos tout contre toi, tu jettes un œil sur la rue adjacente. Un amoncèlement de poubelles te fait face, dans lesquelles quelques rats ont élu domicile. Tu ne reconnais rien. Tu te masses les paupières, comme pour te sortir de ce mauvais rêve, pourtant rien ne change ou presque. Apparaît une silhouette, une bouée de sauvetage, du moins tu l'espères. Collé au mur ta tête dépasse à peine mais tu tentes malgré tout de l'interpeller. « Excusez… » Aucune réaction. Tu retentes, t'éclaircissant la voix d'un raclement de gorge discret. « Excusez moi, Monsieur. » ta voix porte plus loin, toujours tiraillé par la confusion. « Jeune homme. » Une correction inutile, mais tes lèvres ont cette fâcheuse habitude de se mouvoir de leur propre gré.  Tu plisses les paupières, peu habitué à cette étrange luminosité. Ça n'a rien à voir avec les néons peuplant Arcadia. De nouveau ta voix de crécelle s'élève, trahissant une angoisse naissante. « Où est ce qu’on est ? » Pour la première fois la pesanteur te cloue au sol. Tout ton être se décompose sur place alors que les néons oranges clignotent par intermittences, dévoilant partiellement le visage juvénile de l'inconnu. La pensée même te semble incongrue pourtant, elle te tourmente les boyaux; ce n'est pas chez toi ici.  

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rien ne se perd, rien ne se crée

rien ne se perd, rien ne se crée. (keon) Tumblr_om0d4jMDV41r0gmfbo1_250Tu tournes en rond depuis des heures. Les ruelles se succèdent, se mélangent dans ton esprit. Elles se ressemblent toutes avec leur bitume abimé, la brume ambiante propre à Néodam rendant le tout encore plus difficile à distinguer. La rue à ta droite te dit quelque chose, mais tu es incapable de définir si tu y es déjà passé ou non. Un être plus habitué à la capitale n'aurait sans doute pas ces troubles dignes d'un visiteur. Tes connaissances de la ville sont restreintes à de vieilles cartes, des chemins sur du papier sans le moindre obstacle. Loin de la réalité dans laquelle tu te retrouves. Pourtant c'est bien dans ce coin de la ville que tes recherches t'ont mené. Des recherches que tu menais depuis des mois, comme un fou, comme un obsédé. Les cernes violacés sous tes yeux pourtant bel et bien éveillés peuvent en attester. Tes pieds commencent à faire mal à force de marcher en rond alors tu t'arrêtes un moment. Sous ton manteau en laine grise et le foulard assorti qui couvre ton visage, tu peux te promener sans trop de désagrément dans la capitale. Évidemment, ce n'est possible que parce que tu parcours les ruelles abandonnées, loin de la populace. Assis comme ça sur les marches d'un bâtiment aux allures défraichies, tu aurais pu avoir l'air d'un mendiant si ce n'était pour tes vêtements trop luxurieux. Tu te saisis de ton carnet de notes et tourne les pages rapidement. L'usure est facilement visible par le cuir abimé et par les pages qui menacent de s'enfuir à la moindre chance, mais tu continues de l'utiliser, de le remplir de ton écriture en patte de mouche, les pages semblant presque plus noires que blanches. Alors que tes yeux parcourent une carte bancale de l'endroit que tu cherches, sourcils froncés, essayant de refaire ton chemin mental, un bruit attire ton attention. Le journal disparaît rapidement dans ton manteau et voilà que tes pas résonnent sur le béton alors que tu t'approches.

Et tu te perds encore une fois, déambulant dans les ruelles à la recherche de la source du son. T'es tellement préoccupé que t'entends rien, faut dire que c'est difficile de se concentrer quand y'a un monde imaginaire qui fait du boucan dans ta tête. C'est l'étrangeté de cette dernière question qui arrive à attirer ton attention. « On est downtown… » ta voix traine, comme incertain de ta réponse. Il faut dire que l'information que tu viens de donner est tellement évidente que tu ne sais pas si c'était vraiment ce qu'il cherchait. Peut-être, peut-être pas. T'as cette étrange de sensation qu'il n'a pas sa place ici. Malgré la noirceur ambiante seulement coupée par l'orange des néons, tu vois qu'il porte une veste en jean franchement peu appropriée pour la température de Néodam. « T'as pas froid ? » C'est plus fort que toi, fallait que tu demandes, aussi con que ça puisse être. Toi et ta curiosité sans fin, toi et cette impression qu'il était peut-être la clé pour trouver ce que tu cherchais.

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rien ne se perd, rien ne se crée. (keon) OriginalLa transition est indolore, imperceptible. Un clignement d’yeux et les bâtiments prennent une forme différente, un clignement d’yeux et le monde n’est plus le même. Tu essaies de rassembler tes pensées, de revenir mentalement sur tes pas, mais aucune réponse rationnelle ne tient le coup. Or tu ne veux pas croire. Tu as peur. Pétrifié par la terreur, comme dans tes pires cauchemars. Tout est si différent, une discordance perceptible jusque dans l’air que tu inhales avec difficulté. Tu tentes de calmer ta respiration, notant chaque inspiration, chaque expiration. C’est peine perdu, impossible de contrôler l’inconfort naissant et cette fraîcheur transcendante. Un bond choquant entre la caresse tiède d'Arcadia et le froid mordant de ces lieux. Ton corps ne supporte pas le décalage soudain de température, il se débat contre le choc thermique de sa propre initiative. Chacun leurs tours les symptômes se manifestent. Tes dents se mettent à claquer, la chair de poule parsème de petits points chaque recoin de ton corps.

Or ton attention se détourne un court instant de ta peau torturée par un baiser glacial. Dans cette rue où la solitude te dévore, une âme vagabonde se détourne de son chemin pour te faire face. Il répond à ton appel incongru. Il semble dépassé ta question. « On est downtown… » Pantois, tes yeux s’écarquille à la réponse, et ta bouche s’entrouvre. « Ah. » Downton. Ça ne te dit rien. Pire, tu sais que ça n’existe pas là d’où tu viens. Mais c’est impossible. C’est un rêve ou plutôt un cauchemar, oui voilà, une mauvaise blague de ta propre concoction. Tu presses le bout de tes doigts contre tes paupières, et tu commandes à ton esprit de te sortir de cette galère comme une formule magique. Un œil s’ouvre, puis le second et la réalité te glace. L’orange des néons ne révèle qu’à moitié le visage du jeune homme et le monde autour de toi empeste des relents d’une autre réalité. Ces mots vibrent en toi. Un ailleurs impossible. Tu ne saurais comment lui expliquer ta situation complètement ubuesque. Ne pas faire transparaître à quel point tu détonnes entre ces néons oranges et cette pauvreté ambiante. Quelle ironie. « Je suis, comme qui dirait, perdu ?[/b] » Un grand sourire, ou un appel à l’aide dissimulé derrière ta candeur naturelle. Si l’occasion se présentait tu te mettrais à fondre en larmes, tu le supplierais de te secourir, de te faire un compte rendu détaillé du voisinage. Où ? Pourquoi ? Mais il ne comprendrait pas plus que toi. Qui le ferait ? C’est une histoire extravagante, à se faire enfermer… ton train de penser se fait couper par les mots souffler de ton homologue. « T'as pas froid ? » Tu es en effet frigorifié. Tu as beau resserrer ta veste contre toi, les mailles de tes vêtements ne te protège aucunement de la morsure glaciale. Pire tu trembles de tout ton être, un savant cocktail de terreur éveillée et frissons pénétrant. « Un peu... beaucoup. » Malgré tout tu tends une main aussi tremblante que le son de ta voix, le bout des doigts rosés et raidis. « Je suis désolé, je suis Noa. » tu as besoin de son attention, de sa coopération pour te sortir de ces rues sombres et crasseuses d’un je ne sais où. « Et tu es ? »

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