CAPITALE Néodam, capitale où la végétation se fait rare et où pullulent les tours vertigineuses. Le simple contact avec l'air brûle les yeux et écorche la gorge, mais on s’y accoutume : la populace, éblouissante de diversité, est acclimatée à suffoquer. Râleuse, cynique, égocentrique, et gonflée d’assurance en sa souveraineté, persuadée d’être le nombril des du monde. On déteste la grande ville autant qu’on l’adore, car lorsqu’on y est né, difficile de se défaire de son quotidien effréné, en dépit des bouchons infects aux heures de pointe et des métros bondés, puants. Neodam est l’artère de l’avancée technologique : ici les nouveautés passent de mode en un temps record. On réclame toujours plus, toujours mieux, toujours plus vite ; l’insatisfaction est chronique, comme gravée dans les gènes. Poumons encrassés par la cigarette et la pollution ; nez couverts de masques en tissu dérisoires pour pallier le rideau gris du smog ; attention si rivée sur les dernières technologies qu’on ne songe plus guère à s’offrir de sourires ou de politesses, entre badauds. Panorama de bousculades et d'incivilités, détritus jonchant le sol, atmosphère anxiogène brodée de stress. Les agressions sont monnaie courante et pour cause : la capitale mêle la misère à l’opulence abjecte, les colliers de perles et les fourrures aux vestes rapiécées, en plus d’être le théâtre de guerres de pouvoir incessantes et de complots éhontés. Y ont éclos au fil des siècles des mafias, des gangs violents et un individualisme pathologique qui gangrènent les instances municipales, généralisant la corruption parmi les hautes sphères. La violence pullule en toile de fond, les bikers dépouillent impunément, et les forces de l'ordre, sous l'égide d’institutions pourries jusqu'à la moelle, n'ont rien de secourable.

HORS CAPITALE La Backcountry, c’est le nom qu’on donne communément à tout ce qui existe au-delà des limites de Néodam. Bien sûr, les habitants de la Backcountry ont un peu de mal à accepter cette appellation, qui les met tous dans le même sac alors qu’il y a beaucoup de villes et endroits très divers quand on quitte Néodam. Les trois quarts de la province sont constitués de villes de différentes tailles, toutes partageant ce même air pollué qu’on trouve dans la capitale de Néphède. Un peu partout, la végétation se fait rare, et si elle existe, elle n’est que le fruit d’expérimentations de l’homme. C’est lors des tournois d’Exy, le sport national, qu’on peut se rendre vraiment compte d’à quel point la culture de Néphède est riche, puisque des supporters de toutes les grandes villes se rassemblent et mettent en avant plus que jamais les différences et symbols de chaque région.

FORÊT Bien loin de l’agitation de Néodam, un large coin de verdure résiste à la pollution excessive qui étouffe Néphède. La forêt rousse a trouvé son nom dans la couleur cuivrée de sa terre, qui bousille inévitablement vos chaussures après quelques heures de randonnée. Les arbres, distants les uns des autres, donnent une impression d’espace qui contraste complètement avec les villes du continent - bien qu’une brume épaisse cachant ce qu’il y a au-delà des plus hautes branches des arbres ne laisse pas oublier la pollution. Nombreux sont les habitants de Néphède à venir passer quelques jours dans la forêt rousse pendant leurs vacances ou week-ends. Un camping a même été créé, il y a quarante ans, pour accueillir les voyageurs.