Marzanna Angelov Date d'inscription : 23/02/2019
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☽ ft. Astrid In My Dreams Me laisse pas, nan, me laisse pas, s'il te plait, reviens, attend-moi au moins ! Attend, attend, ATTEND ! Je t'en supplie, j'en peux plus d'être seule, j'en peux plus d'étouffer de moi-même, je t'en supplie reste, pour moi, pour nous, pour ce qu'on pourrait être, pour ce que nous aurions pu être, oui, reste, je te promets qu'on sera heureuses, je te promets que je ferai tout ce que je peux faire, je m'occuperai de toi, je te le jure, je laisserai personne d'autre te faire du mal, non non, maman, maman reviens ! MAMAN ! Maman s'il te plait, aide-moi, ne m'abandonne pas, me laisse pas seule, Maman, me laisse pas avec moi-même... Lâche ma main Max, LACHE-LA ! Je veux pas de toi, casse-toi oui ! Dégage, laisse-moi.
La chaleur de sa main tendue s'atténua, et je fus seule. Enfin seule, irrémédiablement seule. Toujours seule dans une immensité bleutée dans laquelle j'avais pieds. Incrédule, j'en sortis avec difficulté. Mes chaussures s'enfonçaient dans le sable, couvert d'eau, mes vêtements collaient et s'imbibaient d'eau. Je me faisais de plus en plus lourde, à chaque fois que j'approchais de la terre ferme. Une nuée de papillons smug me heurta de plein fouet quand j’atteins la rive, et je sentis leurs ailes duveteuses me griffer les joues, me chatouiller le nez, essayer d'entrer dans ma bouche, dans mon nez, mes oreilles. Je me débattis nerveusement, couvrant mes oreilles de mes mains et enfonçant mon visage dans ma veste et courant à l'aveugle, trébuchant sur des dunes de sable, quand finalement, ces dunes devinrent noires de rats qui firent fuir les smug. Je finis par m'en débarrasser quand, enfin, j'atteignis un trottoir, un peu plus en hauteur (d'une hauteur dérisoire franchement) mais qui semblait dissuader les rats de s'y aventurer. J'en étais arrivée à Néodam mais, étrangement, des arbres bordaient les trottoirs d'une manière assez surprenante - déjà parce qu'il y avait des arbres - mais aussi parce qu'ils semblaient être entretenus. En levant les yeux, je vis un ciel d'un bleu clair cristallin, j'eus envie d'éternuer, et je me retins au mur, quand ce fut une main masculine qui se posa sur mon épaule. Sans même regarder qui c'était, je pris littéralement mes jambes à mon cou quand un sursaut de peur m’ébranla, pour me perdre dans les ruelles de Néodam, et plus j'avançais, moins je m'y reconnaissais. Tout simplement parce que c'était plus Néodam, en fait. Le ciel prit une teinte gris bleu, une juxtaposition de nuages pollués et du ciel cristallin, inspirant crainte, méfiance, malaise, et perçait, mais une faible luminosité perçait grâce à un lustre dont la valeur devait être supérieure à tout ce que j'avais pu toucher dans ma vie. Il se balançait d'un côté à un autre, ombrageant successivement les arbres et les immeubles. Ce détail ne me choqua aucunement, le fait qu'un lustre pende du ciel tel un soleil, absolument pas. Non, j'étais plus perturbée par la verdure, par ce parfum, cette odeur d'antiseptique au point d'en suffoquer, d'en avoir la nausée de de... Les porte d'un hôpital s'ouvrirent devant moi, et je dus m'écarter pour laisser passer un brancard entouré d'ambulanciers, à la fois somme toutes... normaux. Ils étaient humains. Leurs mains étaient propres, faites de peaux, de vraies peaux, genre, des vraies de vraies, et leur teint était si... rose par rapport au beige sâle qui marquait le visage des néphédiens. J'en restais estomaquée. Ils s'arrêtèrent. Un bébé gêmit furieusement ce qui ébranla les murs blancs de l'hôpital. Je gravis les marches quatre à quatre pour atteindre le brancard, qui avait été laissé là. En retirant le drap blanc, mon coeur s'arrêta, et je le remis d'un geste brutal, pour cacher le corps de Maman. Le cri de l'enfant qui pleurait se fit de plus en plus puissant, comme un long râle d'agoni. Mon instinct me disait de fuir, j'en avais envie, j'en avais besoin mais il n'y avait nulle part où fuir. Rien. Rien. Je ressortis en vitesse de l'hôpital, laissant les portes claquer et le corps de Maman, sans un dernier regard pour elle. Il ne fallait jamais laisser un dernier regard briser un coeur. Car le dernier regard amenait toujours remord. A moins que ce soit le remord qu'il n'y ait pas eu de dernier regard ? Quelle question philosophique à l'intention d'un deuil toujours refoulé et donc le dernier regard ne symbolisait qu'un coup d'oeil dans l'entre-baîllement d'une porte avant de fuir pour toujours. Je descendis les marches en trombe, et tombai alors sur une ville à la clarté aveuglante, où eau et architecture se mêlaient comme un seul et même tout. L'eau était si brillante, si propre, et le tout paraissait si... paisible... Pourtant, il avait toujours le ronronnement désagréable des métros de Néphède et des grands écrans publicitaires placardés dans toute la ville, les accélérations des voitures et des taxis d'une nouvelle collection flambant neuve de technologies. C’en était... écœurant. Et tout était lacunaire. Je reniflai et sursautai quand un klaxon se fit retentir plus fort que le reste. Les rues commencèrent alors à se remplir, des visages inconnus, propres, des yeux réels, des corps de chaires. Pas des Néphédiens. Pas des gens comme moi. Ils passaient à côté de moi, sans même m’adresser un regard, comme si je n’existais pas, comme si j’étais pas là. Non. Par contre, il y avait ce reflet, dos à moi. Ce reflet de moi... dos à moi ? Et il semblait réel, lui, il semblait de ce monde, car la foule passait à côté d’elle, de moi ? d’elle... de ce reflet. Perplexe, je mis plusieurs secondes à me décider. Mais il fallait avancer. Il fallait passer outre, il fallait... savoir. Je fis quelques pas, hésitante, des mouvements précautionneux vis à vis de ces individus aveugles de ma personne. Y’avait qu’elle qui paraissait réelle. Qu’elle qui paraissait tangible, comme si le reste n’était qu’un mirage.
- Eh toi là ! T’es qui ?
Je fronçai les sourcils et passai mon pouce sur ma cicatrice gauche, peu à l’aise.
- Eh j’te parle ! Sad birds still sing |
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