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 (paeva#1) revenant.

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MessageSujet: (paeva#1) revenant.    (paeva#1) revenant.  EmptyVen 14 Sep - 22:01


une chaleur vive lui traverse la peau, qu'importe le gant de protection qu'il porte. dans un mouvement, les dents serrées pour contenir un juron, paul pose le plat contre le four, retire brusquement le gant et porte son doigt à sa bouche. la brûlure reste présente ; au contact, elle lui semble même encore plus forte. il inspire brusquement par les narines et, percutant une chaise qui grince lourdement sur sa route, il se rend au robinet pour mettre sa main sous l'eau. cette fois-ci, il ne retient pas le sacre. jésus marie joseph qu'il grince, bas, dans un souffle qu'il gronde presque. les yeux se ferment et ll inspire une nouvelle fois, aucun bruit ne s'évadant dans ses lèvres, la maison sombre habitée par la musique qui s'évade d'une vieille stéréo. le timer du comptoir hurle toujours pour l'avertir que la tarte est prête, et depuis le salon, le bruit de la télévision qui claque, étouffé. la maison est beaucoup trop vivante, malgré l'heure. il y a beaucoup trop de bruits, mais paul a oublié. il s'est écrasé devant la télévision sans fermer la stéréo et s'est endormi devant l'absence d'émissions intéressantes. a oublié également la tarte dans le four, comme les choses à nettoyer après les avoir sali, en faisant sa pâte et en préparant ses petits fruits.
sinned est sortie. sinned sort beaucoup. paul essaie de ne pas poser de questions pour savoir ce qu'elle fait. il se doute, forcément, qu'elle cherche d'une certaine manière des informations sur mallory et que, de l'autre côté, elle travaille avec son jumeau à propos des corbeaux. mais outre ces deux informations, paul ne connait pas les détails. ce n'est pas forcément de la faute de la blonde. dans un sens, il ne pose pas de questions. il se contente parfois de l'observer et de lancer des pistes en espérant qu'elle lui dira quelque chose, mais ne pose jamais directement les questions qui lui traversent l'esprit. il ne sait toujours pas, au final, sur quel pied danser avec elle. elle l'intimide encore, bien qu'il laisse la chose sous silence. il serait honteux, mine de rien, d'avouer qu'un grand gaillard comme lui a peur d'une si petite chose comme elle. bien que, à propos de sinned, rien n'est réellement petit, sauf peut-être son corps.
le beaumont ramène sa main contre lui, lentement. la sensation de brulure est toujours présente, presque étouffante, mais il n'a pas envie, par orgueil certainement, de se plaindre ou encore, de gaspiller trop d'eau. il éteint donc le robinet et essuie doucement sa main, grimaçant à quelques reprises et contenant diverses insultes, avant d'y souffler légèrement.
le timer hurle encore que la tarte est prête. paul gronde quelque chose dans sa barbe et l'éteint brusquement, le brise presque, avant de tourner ses yeux vers son exploit. ou plutôt, son désastre. la bouche se tord et le regard, sombre, assassin l'oeuvre des yeux. le jus des bleuets a coulé dans le plat, et la pâte à tarte n'a pas doré. même l'odeur, de près, n'est pas aussi alléchante qu'il aurait cru. ses dents lui font mal à être serrées, mais pas autant que son coeur. il ressent un noeud dans sa gorge, terriblement stupide, devant la troisième tarte de la journée, toute aussi ratée que les autres. il ne parvient pas à faire la recette de mallory. il baisse les yeux, incapable de regarder la pauvre tarte, et tombe sur les chaussettes qu'il porte, trouées, abordant des pizza. elles lui viennent de scar. scar. il ne l'a pas vu depuis longtemps. le gars doit le penser mort. paul inspire une nouvelle fois, plus fort cette fois, et gronde quelque chose avant de passer une main dans sa crinière. jesus christ qu'il aboie, devant la douleur qui le percute une nouvelle fois, en secouant vivement avant de la ramener contre sa bouche, pour souffler.
il peut entendre, venant du salon, le bruit d'une publicité étouffée s'évadant de la télévision. de la stéréo, une chanson douce se fait entendre, et bien que paul préfère quelque chose de plus rythmé, la chanson lui fait du bien. dans un soupir certain, avec quelques grognements, il se rend au salon pour éteindre la télé, lance un regard à max qui, endormi sur un pull quelconque, fait quelques couinements, à cause d'un rêve. il dévisage la bête un instant, sourire con sur les lèvres, quand il entend, venant de la grande route, le ronronnement particulier du camion que sinned s'est procuré. il ignore la douleur venant de son doigt pour se rendre à la porte et, la laissant ouverte derrière lui, la musique venant de la demeure et les criquets hurlant dans la nuit, dévisage la voiture qui s'approche dans le noir, sur le perron. le claquement de la porte est aussi fort que les battements de son coeur. paul l'ignore. il se contente de lui sourire, les bras croisés contre son torse, un tablier de cuisiner fait à la main contre le torse, et le gros orteil sortant de ses chaussettes. ça a été ? qu'importe ce qu'elle a fait, si ça a été, tout va. paul attend qu'elle s'approche pour ouvrir ses bras et la prendre contre lui, un instant. il l'étouffe peut-être, mais il en profite un moment pour s'assurer de sa présence et sentir à quel point elle est minuscule, entre ses doigts. trop, certainement. y'a d'la tarte, s'tu veux. trois. bleuet, baies des champs et euh- canneberge. elles sont pas top, mais elles s'mangent. le grand gaillard la lâche tout en parlant, l'observe une seconde avant de désigner la porte. allez, rentre. on s'gèle les couilles. il renifle brièvement et jette un regard dans la nuit, presque dans l'espoir de voir mallory apparaître également. elle n'est pas là.
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MessageSujet: Re: (paeva#1) revenant.    (paeva#1) revenant.  EmptySam 22 Sep - 23:14

Ses pieds sont douloureux et ses jambes lourdes, elle a passé toute la journée debout à arpenter les rues et Néodam. Elle n'est pas allé travailler, elle a prétexté un mal de ventre. Le ton est vite monté au téléphone et elle a balancé à sa supérieur qu'elle avait ses règles et que de toute façon, elle n'était pas d'humeur. Peut-être qu'elle va perdre son emploi, ce n'est pas quelque chose qui l'effraie. Si elle faut, elle ira jouer la chasseuse de prime, elle s'engagera dans les rangs sous une fausse identité, elle se trouvera un chaperon.Son mal imaginaire n'est pourtant pas loin de la réalité, sauf que ce sont toutes ses trippes qui se tordent à l'intérieur et qu'elle ressent un poids dans sa poitrine comme si elle avait envie de pleurer. Sauf que cela fait si longtemps que ce n'est pas vraiment arrivé qu'elle ne sait pas comment s'y prendre. Sinned sait de source sure que pleurer dans la rue n'est pas une bonne idée et qu'elle ne ferait qu'attirer l'attention sur une femme seule. Elle est tout a fait capable de de se défendre mais pour l'heure son identité n'est pas suffisamment protégée. Elle se fait aussi discrète qu'une souris, elle n'en fait pas moins la taille. Elle a encore perdu du poids. N'importe quel médecin censé acceptera de lui faire un certificat, elle est malade et ça se voit à travers son teint pâle. Elle en à l'air.
Sin est un soldat, elle ramperait s'il le faudrait, tant qu'elle n'a pas atteint son objectif. On lui a apprit à résister aux balles.
Elle a fait une grosse erreur stratégique en revenant, mais elle n'a pas le choix. Elle doit être présente pour Max et les corbeaux et ses recherches n'avancent pas. Rester à ne rien faire est impossible. Elle en deviendrait folle. Alors elle a embarqué Paul et l'a rendu à son monde au passage. Elle s'est fait violence, sachant qu'un jour il retournera sans doute auprès de sa famille et la laissera. Ce sont les familles, elles s'aiment et se retrouvent, elle se déchirent mais elle doivent s'aimer. Sa famille à elle n'existe plus. Celle qui devrait l'accueillir n'est plus non plus, il n'y a qu'un seul Ross debout. La famille de Max n'est pas plus belle, entre deux frères qui veulent mutuellement se saigner comme des porcs.
Sin ne veut pas prendre parti dans un conflit où elle se sentirait forcé de soutenir l'ennemi de Max et son "père". Elle voudrait que Mallory reviennent et qu'ils retournent tous au calme de la jungle. C'est impossible, forcément. Mal serait revenue à l'église si elle l'avait pu, la blonde peut le sentir. Comme elle sent son absence jour après jour et son humeur qui se fait plus maussade. Parfois, elle se trouve en face de Paul, avec une envie impérieuse de le frapper et de lui reprocher tous les malheurs du monde ; comme quoi c'est de sa faute si elle est partie, qu'elle n'est pas revenue, qu'elle est peut-être morte. Sin ne sait pas quoi faire d'autres, hormis chercher. Mais c'est comme chercher une aiguille dans une botte de foin, il y a plus de chances de retrouver l'aiguille. Il y a des centaines de millions de gens rien qu'à Néodam et ce n'est qu'une ville dans tout ce qu'est Néphède. Des mondes aussi vastes, si on compte la Terre, il y en a trois autres comme ça. Elle ne peut pas remuer ciel et terre, elle ne peut rien faire. Sinned se sent inutile, comme lorsqu'elle s'est réveillé à l'hôpital et qu'une infirmière lui a annoncé la nouvelle d'une voix plate, insistant sur le fait que sa tante allait venir la chercher.
Personne n'est jamais venu.
Elle aurait aimé que quelqu'un vienne. Est-ce que maintenant, Mal a besoin d'eux ? Est-ce qu'elle pense à elle.
Elle a montré son portait à des gens dans la rue, en vain. «   Jamais vu une fille pareille dans le coin, vous devriez faire un tour du coté des bars, ils recherchent souvent ce genre de profil - et puis quelques mètres plus loin - Non ça ne me dit vraiment rien. »  D'autres n'ont même pas répondu, se sont pressés dès qu'elle s'approchait. Un gars lui a donné un faux espoir en la traînant quelques rues plus loin, juste pour la tripoter ensuite.
Elle espère qu'il pourra toujours faire des enfants après coup, même si ce genre de porc ne devrait pas se reproduire.
Elle rentre donc bredouille et le moral plus bas que terre. Il fait nuit quand elle arrive et elle hésite avant de frapper à la port. Elle ferme les yeux fort jusqu'à en avoir mal aux paupières, prie que la porte s'ouvre sur mal. C'est Paul qu'elle entend, elle le reconnait au bruit qu'il fait quand il marche, à son pas. Elle le connaît par coeur sur ce point là, elle pourrait le suivre à l'aveugle. C'est un réflexe qu'elle a prit avec Romir. La ferme l'apaise malgré tout, avec ses murs encore délabré. L'ambiance rustique lui permet un passage plus doux de la terre à la pollution de Néphède. Ses poumons se réhabituent lentement mais sûrement. Elle est accueillie par une douce odeur de nourriture et elle a de nouveau cette boule au fond de la gorge. Ses yeux bleus glaciers s'ouvrent sur le géant. Elle laisse ses bras l'encercler. Le sentiment s'accentue, en même temps que l'allégresse. Elle est heureuse parce que l'attention de Paul la touche, mais la tristesse revient rapidement comme un vent contraire. C'est Mal qui devrait être aux fourneaux et elle couverte de croûtes et des bleus attendant d'être soignés. Il n'y a que Paul. Ce n'est pas un reproche même si on dirait. Elle l'apprécie, elle l'aime lui aussi à sa façon. Elle n'est pas le genre de personne qui aime exclusivement. Il y a plus de place pour lui parce que l'autre est partie. Elle rentre sans révéler sa vulgarité. Elle l'est tout autant.
Sin se laisse choir sur la chaise, sans se déchausser. Les bras ballants et soulagée de reposer enfin ses jambes. Hagarde, ses yeux sont vides d'émotions et elle affiche une moue neutre. Elle n'a même pas faim.« Je veux bien une petite part pour goûter. Elle a décidé qu'elle n'aimerait pas, de toute façon. J'ai séché le travail. Elle avoue faiblement comme une enfant coupable qui a fait quelque chose de mal à l'école, de peur de recevoir une réprimande, même de sa part. Des gros yeux. Quoi que ce soit. En général les hommes la traitent de flemmarde. J'ai cherché, toute la journée. J'ai cherché Paul et je n'ai pas trouvé. » Mal. Elle redresse la tête vers lui pleine d'espoir. Qu'il la rassure ou lui donne sa foutue tarte. Ils pourront trinquer à sa mémoire.
Elle a besoin de quelqu'un pour ce soir, elle a déjà prévu de dormir avec Paul pour ne pas passer la nuit seule. Elle lui dira plus tard.  
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MessageSujet: Re: (paeva#1) revenant.    (paeva#1) revenant.  EmptyDim 23 Sep - 19:40

la porte grince derrière lui, tandis qu'il la ferme. paul laisse son oeil accroché au dos de sinned à défaut de regarder ailleurs dans la demeure, car il sait que ses yeux chercheront une autre minuscule tête qui a disparu depuis plusieurs semaines, maintenant. c'est stupide, dans un sens. mallory n'a jamais mis les pieds ici. la brute doute qu'elle aurait apprécié néphède, de toute manière. la planète est froide et les plantes sont maigres, sans la moindre couleur. les animaux ne communiquent pas comme sur terre et les arbres non plus. elle n'entendrait que des cris d'agonie et des pleurs brisés. il grimace brièvement à cette pensée comme il le fait à toutes celles qui lui font penser à la brune. la brune est un fantôme, maintenant. elle appartient au passé. paul possède trop de passé, il lui semble, qu'il doit oublié. trop de personnes qui ont continué d'avancer sans lui ou qui sont simplement partis. il tourne son regard sombre vers la blonde, échouée sur une chaise, à se demander quand elle partira également. a-t-il beau lui adresser un grand sourire à chaque fois qu'elle quitte la demeure, paul ne peut s'empêcher à chaque fois de chercher un signe lui affirmant son retour prochain. il se demande, un jour, si elle partira. elle a certainement d'autres endroits qui l'attendent, d'autres personnes. sin est forte, belle et elle possède des milliers de possibilités d'avenirs. il doute bien qu'elle arrête son choix sur une ferme et un homme ne possédant pas grand chose, même pas un don pour les tartes. mais paul se contente de sourire, pour l'instant, de la manière dont lui seul sait sourire ; avec un rictus en coin, la bouche brièvement de travers, les dents qui s'affichent un peu fièrement.
il reste silencieux, un court temps. à attendre ses paroles, à la dévisager simplement. la mémoire grave l'image et l'esprit est comblé par ce qu'il voit. la présence de sinned, l'odeur des tartes surement ratées et la musique qui grince encore, dans la demeure. ça pourrait être une scène qui fait penser à la maison, sauf que paul ne sait plus, depuis un moment, ce que peut être la maison. longtemps, ça a été sasha, puis beata et un peu les deux en même temps, surement. maintenant, il s'imagine que sasha a fini de le pleurer et que beata le déteste assez pour que son mascara ne coule plus. ils se sont certainement construit une meilleure demeure, sans lui. du moins, il l'espère ; il mérite plus qu'il ne peut être et si son absence peut leur permettre d'avancer, il est comblé. le sentiment n'efface pas le manque qu'il ressent, mais il remplit un minime le vide. peut-être que, au final, paul avait besoin de mourir pour vraiment vivre. les derniers mois lui semblent être des années, et il lui semble posséder plus de souvenirs en compagnie de sinned et mallory qu'en compagnie d'autres personnes qui pourtant, à ses yeux, sont importants. peut-être au final que le temps n'est pas une bonne unité de mesure. il ne saurait dire ; il a toujours été doué en mathématique mais il n'a jamais voulu l'être.
un nouveau reniflement et un hochement de tête. paul traverse la pièce, le plancher grinçant sous ses pas, pour aller vers les tartes. il les dévisage un moment et, dans l'hésitation, enfoui un doigt dans celle aux bleuets avant de le mettre dans sa bouche. le goût le fait grimacer brièvement et il la pousse sur le côté pour couper celle aux baies des champs, plutôt. yeah fuck them, hm ? t'avais mieux à faire ? une part de lui voudrait lui demander ce qu'elle fait, exactement, comme travail. elle lui a parlé, à l'occasion, d'animaux, mais paul n'a jamais osé demandé exactement ce que c'était. il marche encore sur la pointe des pieds avec elle ; avec la grande carrure qu'il a, les erreurs sont encore présentes, pourtant. il brise des choses fragiles sur son passage, un peu comme un éléphant dans un salon de thé. c'est une chose que sasha lui a dit, une fois, quand il était allé avec lui voir une expo de théires rares, et que forcément, paul avait cassé quelque chose.
le couteau s'enfonce dans la tarte lorsqu'elle parle, de nouveau. il ne pourrait dire si elle lui répond ou si elle continue simplement de parler. sinned semble un peu ailleurs. peut-être avec mallory. les lèvres se pincent et, coupant la pointe pour la mettre dans une assiette, paul s'empare d'une fourchette avant de s'asseoir face à elle et de lui tendre. le sourire qu'il lui offre est pale, mais présent. il ouvre la bouche, une seconde, pour dire quelque chose, mais rien ne vient. paul n'est pas doué, avec les mots. il pourrait lui mettre une musique ou lui en écrire une, il pourrait lui raconter une connerie et tenter de la faire rire, mais la consoler, sauf en la prenant dans ses bras, il ne sait pas faire. et la prendre contre lui, il ne sait pas totalement s'il est doué pour ça, avec sinned. sin.. il finit par soupirer lourdement par le nez et regarder vers la radio qui, encore, passe la chanson en boucle. ses grands doigts passent dans sa crinière frisée. c't'une battante, mal. qu'importe ou elle s'trouve, elle va bien, hm ? c'est ce qu'il se dit depuis qu'elle est partie. le gaillard ne se dit pas qu'elle va revenir. beaucoup trop de gens sont partis, dans sa vie. il a appris à ne plus espérer ; ça pince un peu moins le coeur. c'est ce qu'il aime se faire croire, mais paul reste encore trop sentimental, de ce côté là. et il lui serre, son coeur, à dévisager sin et sa pointe de tarte, et la chaise qui a l'air immense sous elle, alors que paul, lorsqu'il s'y assoit, il a toujours le sentiment qu'il va la casser, tellement elle est petite. une part de lui a envie de protéger sin du monde encore alors que au final, c'est elle qui le protége. allez, viens là la main frappe presque trop fort contre ses propres cuisses et il ouvre ses bras mollement, ensuite. mallory avait l'habitude de s'asseoir contre lui, le visage enfoui contre son cou, lorsqu'elle avait des crises. paul a toujours détesté ses crises ; elle ne faisait aucun bruit, mais son regard hurlait plus fort que n'importe quelle voix. et il finissait toujours par pleurer comme une merde alors que la sorcière, elle, restait de marbre.
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MessageSujet: Re: (paeva#1) revenant.    (paeva#1) revenant.  EmptyDim 30 Sep - 14:55

Elle n'a rien à d'autre à faire à part chercher. C'est important pour elle, elle ne veut pas laisser tomber. Sinned n'en fait pas une obsession, certains jours il lui arrive de ne pas trop y penser, et il y a des jours comme ceux-ci où elle laisse tout tomber pour creuser toutes les pistes imaginables. Elle dévisage toutes les brunes qui croisent son chemin, à la recherche de traits familiers qui pourraient lui redonner le sourire. Elle s'en veut parfois d'être partie, de ne pas avoir été là pour l'empêcher de partir ou au moins la suivre. Ces jours ont été proches ces derniers temps, des crises proches de l'hystérie, elle s'est épuisée  corps et âme dans ses fouilles. Elle est fatiguée, excédée, le moindre coup de vent pourrait la faire craquer. La seule chose qui la maintient debout est sa hargne, elle serre les dents et ignore la douleur. Elle expérimente aussi, la découverte de sentiment qui la rend morose. Elle l'a trop souvent fait, hausser les épaules et détourner le regard, elle a trop souvent tourné le dos dans des situations pareilles sans pourtant s'en émouvoir. Et même si parfois, il y avait un pincement au coeur elle se persuadait que toute manière, c'est ainsi que va le vie. Les gens vont et viennent, ils finissent par partir. Il y a trop de personnes sur terre pour que les chemins ne se croisent pas, s'éloignent parfois. Elle est prêt à l'admettre, mais elle n'aime pas ce sentiment, maintenant qu'elle l'identifie plus clairement. Comme elle s'est vue éloignée de Romir par la force des choses pour ne retrouver que l'ombre de l'ombre. Pour chaque personne qui est partie de sa vie, une autre est entrée. Mais il y a certaines personnes qu'elle aurait aimé garder un peu plus longtemps contre elle. Elle aurait voulu plus de temps avec Mal, au moins suffisamment pour dire ce qu'elle avait sur le coeur.
La chose pèse, lourde et massive. Cela fait des années qu'elle n'a pas dit je t'aime. Elle ne s'en souviens même pas.
Sin n'a pas l'habitude de tendre le bras, elle regarde, elle observe les gens vivre sans s'incruster dans leurs quotidiens. Elle s'étonne toujours de la familiarité de Paul, accoutumée aux relations compliquées. Gestes retenus et longs silences, beaucoup se doutent qu'elle ne se laisse pas faire. Elle est plus vivable qu'on ne l'imagine en réalité. Elle est aussi vaporeuse que la brume. Capable de rester spectatrice de la débauche sans lever le petit doigt capable en même temps de gestes passionnés et aimants.
La gorge se serre. Elle espère que leur vie cachée dans les bois restera ce qu'elle doit être, paisible et loin des tourments de la ville. Elle s'occupera seule des affaires de corbeaux, Paul n'aura pas besoin d'aller sur le terrain de se montrer. Elle lui montera un jour le chemin vers son frère, si il ne le fait pas de lui même. Et si il veut partir.... Elle préfère savoir qu'il y a toujours quelqu'un au refuge, une présence quelque part. Elle doit pouvoir savoir où se réfugier à la fin de sa journée. Elle n'est pas encore prête à se retrouver seule à nouveau ni à frapper à la porte de Max alors qu'elle le connaît pas encore. En pensant à lui elle se force à plier les doigts de son bras faible, rapidement engourdi.
Rien ne vaut la douce odeur d'une maison, d'un plat qui l'attend et qui fait travailler son estomac. Elle pourrait s'y habituer à nouveau. Son sourire à l'envers, elle adresse un regard serein à Paul, lui rend toute sa bonne volonté. Il fait de son mieux, elle n'en doute pas un seul instant. Elle l'apprécie pour ça et pour un tas de raisons. Même ses défauts. « Tu as sans doute raison, elle est peut-être occupée. » Sin soupire. Elle ne croit pas un seul de ses mots mais elle préfère détourner le sujet de la situation ou plutôt, le clore. Elle le dévisage un moment suite à son invitation, puis se lève sans se presser et vient s’asseoir sur ses genoux, elle passe un bras autour de ses épaules et sa tête dans le creux de sa nuque. Les yeux se ferment un instant elle respire son odeur. Différente de celle du seul homme qu'elle a connu dans sa vie et parfois, elle a des frissons. Elle craint et réclame ses mains contre sa peau. Elle en a envie autant que l'idée la répugne.  Son poids plume ne risque pas de la déranger et pourtant elle prend appui sur la pointe de ses pieds pour ne pas laisser tout son poids l'écraser, prête à fuir au moindre mouvement comme une biche se retrouvant prise en face à face avec le fusil d'un chasseur. Sin est autant chassée que chasseuse. « J'ai faim. Change moi les idées, je vais goûter tes tartes. » L'odeur a éveillé son rare appétit. Elle ne raffole pas toujours de sucre mais les recettes de Mal sont excellentes et riches. Paul est souvent resté près d'elle pour apprendre et à l'espoir de retrouver ces saveurs synonymes de paix.
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MessageSujet: Re: (paeva#1) revenant.    (paeva#1) revenant.  EmptyDim 30 Sep - 21:26

Paul a toujours eu une famille, bien qu'une part de lui-même n'a jamais eu réellement l'impression d'y appartenir. Ou plutôt, d'y être totalement accepté. Il y a toujours eu une différence dans sa façon d'agir, entre ses soirées avec ses meilleurs amis et les autres, avec ses parents ainsi que ses frères et soeurs. Une certaine tension dans son corps, une impression d'être épié et que le moindre mouvement pouvait être la source d'une dispute ou d'un commentaire, d'un soupir. Il n'y a jamais réellement prêté attention, car Paul possède un esprit assez léger qui lui permet, la plupart du temps, de ne pas s'en faire en permanence ; mais lorsque l'une de ces choses survenait pourtant, une honte quelconque prenait possession de son corps et subitement, le rire devenait un peu moins fort, les mots moins présents et les épaules un peu plus basses. La place importante qu'il prenait - car Paul ne peut s'empêcher de prendre beaucoup de place, toujours, par sa présence - se réduisait pour en laisser aux autres. Il y avait, bien évidemment, également des soupirs et des commentaires en compagnie de ses amis, mais ils ne portaient pas la même signification qu'avec sa famille. Même ceux de Sasha, souvent fort appuyés, étaient parfois accompagné d'un pardon maladroit, comme si le malvoyant savait, pour voir - sans voir - que Paul était sensible à ce genre de réactions. Mallory possédait - possède - ses propres soupirs. Sa manière certaine de le regarder dans les yeux, voire même dans l'âme, et de lui dire des choses que les mots n'avaient pas besoin d'être, pour être comprise. Elle lui faisait - fait - encore peur, à l'occasion, et lui donne envie de replier les épaules de la même manière que sa mère lui a toujours donné l'envie, par un regard.
Sinned est différente. Sinned lui fait aussi peur, sinon plus, que Mallory. Mais elle l'attendrit tout autant, par la lueur dans ses yeux, peut-être. Il y a une différence entre les verts forêts des yeux de Mallory et le bleu presque larmoyants se trouvant dans ceux de la blonde. Il lui arrive à l'occasion de la fixer tandis qu'elle est occupée et de se demander s'il peut faire la différence entre son regard naturel et un autre contenant un élan de larmes, à l'intérieur. Il lui arrive de penser à certaines occasions que peut-être, Sinned est toujours sur le bord des larmes, prête à céder, mais qu'elle ne laisse jamais la chose se faire.
Comme à l'instant. Comme depuis que Mallory s'est envolée sans leur laisser le moindre message, sauf celui dit à Paul, et qu'elle ne semble pas disposée à les rejoindre. Il se demande parfois si elle était un fantôme. Peut-être est-elle devenue une, avec la nature. Elle avait - a - cette manière si étrange d'interagir avec les animaux et les arbres, le vent et les nuages. Il se demande s'ils ne l'ont pas rêvé à deux.
Il se demande si Sinned va pleurer ce soir ou rester forte, beaucoup trop forte.
Il se demande aussi si ses tartes n'en seront pas la raison, de ses pleurs, car elles sont plus ratées que réussies et il déteste cela. Paul a envie de les jeter ; il est agacé d'être incapable de suivre - ou plutôt de se rappeler - des recettes de Mallory.
Il ne dit rien, pourtant, et n'en perd pas son sourire jovial. Et ledit sourire se fait plus doux, lorsque Sinned se redresse pour venir s'asseoir sur lui. Il ne se tend qu'une seconde, le coeur un peu palpitant, et force la chose à se calmer avant de passer une main contre son dos pour la tenir fermement contre lui. Le nez posé contre son cou lui tire un frisson qui le fait légèrement grimacer. Il est froid, ce nez. Il est aussi froid que la peau de Paul - et le coeur - est bouillante. ah qu'il souffle dans une chose qui finit en rire, en sourire. elles vont pas juste t'changer les idées, elles vont changer ton univers tout entier. Il la tient fort d'une main, pour ne pas qu'elle bouge, et tend les doigts pour s'emparer de l'assiette et de l'ustensile qu'il pose sur les cuisses de la blonde. Tandis qu'elle bouge un minimum pour être mieux placé, Paul se permet de poser sa tête sur son épaule, pour observer aussi. tu m'fais goûter ? Il présume simplement que le goût est horrible, pour le moment. S'il le trouve ignoble, il pourra toujours faire un mouvement maladroit pour briser l'assiette et l'empêcher de s'empoisonner. Son nez effleure la jugulaire de Sin avant qu'il n'éloigne un peu son visage pour la regarder, attentif à sa réponse. Il lui est étrange d'être si prêt d'elle, pour une fois. De revenir des élans d'émois et de les contenir à la fois, car il est heureux avec ce qu'ils possèdent, et que rien ne se passera, dans tous les cas. Ils sont tous les deux un peu en peine d'amour, chacun à leur manière. hm, j'peux ? qu'il dit, grand sourire de travers sur les lèvres, le regard tendre, à regarder au creux d'un regard qui semble toujours aussi envahi par les flots. Il pourrait s'y noyer. Il ne peut juste pas y naviguer. Il ne peut qu'observer, comme un phare sur le bord de la mer qui n'y met jamais les pieds. t'sais que tu peux m'laisser t'aider, hm ? pour n'importe quoi, beauté. sincèrement. qu'il dit, alors, dans une voix presque étouffée par la musique.
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MessageSujet: Re: (paeva#1) revenant.    (paeva#1) revenant.  EmptyLun 29 Oct - 20:25

Les hommes dans sa vie sont des brutes,  et elle, elle n'est pas mieux. Elle taillée dans la roche, physiquement impeccable mais dans son for intérieur, elle ne sait pas de quoi elle est fait. Sin se sait principalement constituée de pierre, à commencer par son coeur. Elle a longtemps pensé qu'il était plus simplement gelé, mais les épreuves de la vie lui ont permise de se rendre compte qu'il était tout simplement plus dur que celui des autres. Elle se dit que de cette manière, il est aussi plus dur à briser. Mais elle regrette certains jours, de ne pas pouvoir être plus apte à s'émouvoir des choses, de toujours garder au fond d'elle les sentiments car elle ne sait les exprimer. La blonde n'est pas dupe, refouler ses sentiments ne l'amènera qu'au bord du gouffre, mais elle s'agrippe, avec ses doigts fins et de toute ses forces. C'est son corps qui parle et qui s'épuise, qui maigrit à vue d'oeil et ses joues creuses qui témoigne du vide qu'il y a à l'intérieur. Mais comment pourrait t-elle faire autrement ? Tous les hommes de sa vie sont des menteurs. Romir lui a toujours menti sur ses sentiments, déjà. Le premier véritable homme de sa vie préférait garder les choses pour lui que dire ce qu'il fallait dire. Elle ne voulait pas lui briser le coeur, mais Sinned a toujours trouvé que dans leurs silences lourds de sens, il y avait un certains inconfort. Elle ne pouvait lui donner ce qu'il voulait, elle le savait et lui aussi. Mais ils se sont fait du mal et encore aujourd'hui, son ombre plane sur elle. Parfois, elle se dit que si elle ne s'est jamais attachée à personne, c'est parce qu'elle avait peur de le trahir. Parce qu'elle voulait essayer jusqu'au bout d'être pour lui ce qu'il voulait, comme il a été pour elle un pan de mur qui l'a aidée à se reconstruire. Puis elle a rencontré Mal et Paul. Max.
Les choses ont changé, comme sa perception des choses. Sinned s'est écoutée avec plus d'attention, réceptive à certaines plaies. Mais Max comme Paul sont des brutes, ils sont difficiles à appréhender. Son jumeau encore plus, sans doute, parce qu'il est roi dans l'art de ne pas parler de ce qui le tracasse. Ils se ressemblent sur ce point et la blonde ne veut pas être sa confidente. Elle ne veut pas savoir ce qu'il y a dans sa tête, et lui n'a pas envie de séjourner dans son esprit. Elle le comprend. Même si beaucoup n'en sont pas capable, comme son père adoptif. Ils ne comprennent pas qu'il pense plus aux autres qu'à lui même et combien ça peut le détruire. Sin le ressent plus qu'elle ne comprend, elle même, mais elle essaye. Elle essaye de se mettre a sa place, car c'est quelque chose de précieux qu'elle a oublié. L'empathie. Cette empathie absente dans les bras de Paul.

Elle ne pense qu'à elle. Elle et son malheur, sa tristesse, perdue. Loin de chez elle, d'Altéa, de son air pur, d'un confort qu'elle aurait pu choisir. Mais elle a préféré l'aventure, vivre au jour le jour et avec une épée de Damoclès au dessus de sa tête.
Sin a toujours préféré vivre, car elle sait que la mort ne prévient pas. Elle vous tombe dessus un jour, et il ne reste rien. Que des souvenirs et des regrets. Et si elle l'avait su, elle aurait trouvé les mots pour dire à Mal qu'à sa manière, elle l'aimait. Aujourd'hui, c'est trop tard et les mots ne sont plus à sa porte. Avoir demandé à Paul de revenir, le ramener à sa fille, goûter sa tarte, c'est lui dire combien elle tient à lui, mais sans ouvrir la bouche. Si elle le faisait, elle finirait pas l'insulter ou bégayer. Sin ne dit pas je t'aime. Ces mots sont maudits. Elle le laisse faire et c'est sa place grande preuve de confiance. Elle n'a pas peur de lui, de ses gestes. Elle ne tremble pas quand il est prêt d'elle, parce qu'elle sait qu'il ne fera rien qu'elle ne veut pas. Elle veut fermer les yeux quand il pose sa tête sur son épaule.
Il faut toujours que tout soit ruiné. Par une tarte, par exemple.
Elle saisit une part dans ses mains avec précaution. Mais la pâte tient bon, sans doute parce qu'elle est trop cuite. La texture n'a pas l'air très ragoutante, mais elle fait l'effort de découper une bouche et de l'enfourner dans sa bouche avant de tendre le reste à Paul.  Au goût, ce n'est pas mieux. C'est comme goûter un souvenir, avec les saveurs intactes mais un mauvais arrière goût. Subitement, elle se souvient de celle de Mal. Puis, du parfum de Mal et de toute sa présence. Cette amie qu'elle n'a jamais eu dans sa jeunesse. Si différente de Nimh et sa rivalité. Si loin d'Adriel et son sourire tendre. Sin était comme la lune, plongée dans l'obscurité et Mal était la terre autour de laquelle elle gravitait. Elle ne veut pas qu'il la remplace. Et elle se tend encore plus à ses derniers mots. Parce qu'elle n'a pas non plus envie qu'il soit confident de quoi que ce soit. Elle ne veut pas lui dire. Elle a le sentiment que si elle dit quoi que ce soit elle va pleurer. Elle en meurt d'envie. Elle voudrait hurler comme Aoibheann le fait si bien. Pleurer, s'enrager. Mais elle est terriblement bloquée. A la place, elle se renfrogne et son masque de glace réapparaît sur son visage comme ci rien ne s'était passé. « Elle est dégueulasse. » La colère gonfle son ton. « C'est de la merde. Si tu voulais essayer de la remplacer c'est raté. Je préfère que tu n'essayes même pas. » Elle parle plus vite qu'elle ne pense et saute à terre, quittant ses genoux. « Si tu veux m'aider commence par ne plus jamais cuisiner ses recettes. » Elle sert les dents.
Cette fois elle le sent au bord de ses yeux. Et c'est si inattendu qu'elle ne le gère pas. Elle préfère cracher toute sa colère. Qu'il ne la suivre même. Qu'il l'a laisse. Elle ne veut pas être vue. « Commence par la retrouver. » La tête haute, elle quitte la pièce à toute vitesse, se détournant pour cacher ses joues devenues rouges, direction la porte d'entrée qu'elle ouvre avec autant de vigueur qu'elle l'a claque. Mais une fois dehors, toute sa tension redescend. Elle éclate en sanglot. Elle sent chaque parcelle de son corps secoué par les larmes et elle ne tarde pas à s'écrouler à genoux sur leur palier. Elle cache son visage entre ses mains et essaye de se contenir. Elle ne peut pas craquer maintenant. Mais elle ne peut plus le contenir. Elle blesse tous ceux qui s'approchent. Et ils finissent tous par s'en aller et disparaître. Parce qu'elle trahit leur amour, leurs sentiments, leur amitié.
Et maintenant, Paul doit en avoir marre d'elle et penser qu'il la déteste. C'est peut-être mieux pour lui. Mais ce n'est pas ce qu'elle veut au fond d'elle.
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MessageSujet: Re: (paeva#1) revenant.    (paeva#1) revenant.  EmptyJeu 1 Nov - 0:08

Paul sait qu'il n'est pas le plus brillant. On lui a dit souvent, avec des mots, des regards et des soupirs. Ce sont ses parents, surtout, qui lui ont montré. Au travers de moues plissées, de soupirs partagés, de réprimandes injustes. Paul a essayé, et essaie encore, d'être brillant. Il lit, parfois, même s'il n'apprécie pas particulièrement les romans. Il apprend des choses sur des sujets qui ne l'intéressent pas, juste car les gens en parlent, autour de lui. La brute n'est pas stupide. Elle ne se conforme pas, voilà tout. Paul n'est pas courtois comme sa mère le voudrait, et il ne porte pas les vêtements qu'elle voudrait, et il ne possède certaines pas la femme ou la fiancée qu'elle voudrait. Il se souvient, encore aujourd'hui, du regard de sa mère sur Beata, la première fois. Des murmures échangés entre son père et Louis, lorsqu'ils le pensaient plus loin. Des mises en garde parfois, trop souvent offertes à Sasha, contre lui. Son frère ne les a jamais écouté, heureusement. Sasha aux yeux absents mais pourtant grands ouverts. À croire qu'il le voit autrement et parfaitement, et ce sont eux, les aveugles. Paul aime le croire. Au final, c'est peut-être le contraire, mais il n'en a rien à faire. Ça lui dérange pas, au fond, de pas être le plus brillant. De pas comprendre parfois, quand les conversations sont trop poussées, ou de préférer lire un blog sur les soulmate plutôt que des poèmes à la con comme un gars chez les Shark écrit pour une p'tite blonde qui danse ou encore, regarder des téléréalités accrocheuses plutôt que les journalistes parler des problèmes actuels sur Néodam. Et si ça le fait con aux yeux des autres, Paul serre des gens, ne les ignore pas. Du moins, que certaines fois. Il frappe plus souvent qu'il ne devrait ceux qui l'insultent. Il réagit trop violemment. Trop brusquement. Et à contre sens, il aimerait peut-être réussir quelque chose et pouvoir rendre sa famille heureuse qu'importe le nombre de grimaces qu'ils lui ont offertes, dans la vie. Peut-être qu'il n'est pas rancunier. Peut-être que, au fond, le coeur est trop tendre, seulement. Paul a accepté ses différences et, dans un sens, peut-être qu'il accepte un peu les leurs, aussi, même s'il s'en plaint, même s'il en rit, parfois aussi.
Il espère que Sinned accepte les siens, de défauts. Paul se sent prêt à découvrir les siens, un à la fois, et de les aimer autant que les détester, et surtout, de les accepter. Ça sonne un peu con dans sa tête, quand il y pense, parce que c'est pas comme s'il allait la demander en mariage un jour ou une connerie du genre. Après tout, elle est lesbienne. Et de toute manière, ils sont morts, techniquement. Et puis, il est déjà fiancé. Mais mort. Mais si, par exemple, elle voudrait se marier pour les impots ou une connerie du genre, peut-être que Paul lui dirait oui. Peut-être, oui. Il se demande si Sinned en a quelque chose à foutre, des impots. Certainement que non. Elle ferait taire n'importe quel con lui demandant du fric d'un simple regard. Les lesbiennes ont un sacré pouvoir, dans le regard. C'est surement pour ça que tous les gars rêvent d'elles, alors qu'ils peuvent pas les avoir.
Le regard suit la pointe de tarte. Paul lève le menton, un peu, et tend le cou pour en prendre la première bouchée. Sauf que Sin le fait, avant lui. Et il fronce des sourcils, forcément, car le plan tombe à l'eau. Il s'empare du reste de la pointe et en met une certaine partie dans sa gueule, et le goût de merde - enfin non, mais quand même - lui vient à la bouche. Il a honte. Il envisage de mettre ses doigts dans la gorge de la blonde, pour la faire vomir. Mais il a peur que, à la faire vomir, il la ferait disparaître. Sinned est minuscule. Il a peur de la briser alors qu'il sait, au fond, qu'elle pourrait le briser. Et elle le fait un peu, avec ses mots. Paul serre les dents, à garder l'élan de colère, en lui. Il sait pas, sur le coup, si c'est contre lui ou contre elle. Mais ça le fout en rogne, de l'entendre dire ça, parce qu'il a fait l'effort, et qu'il veut faire un truc bien, au moins, pour eux ou pour elle ou qu'importe. Mais peut-être que, au fond, il est en colère contre lui-même, d'avoir fait une merde comme ça. Il réagit pas, pourtant, sur le coup. Parce qu'il sait pas, avec elle, encore, comment réagir. Sinned est inconnue. Sinned est une énigme. Et Paul, il casse souvent des trucs, et peut-être que leur relation est fragile, encore. Il sait pas. Il est pas trop doué pour mesurer ce genre de choses là.
Les derniers mots ainsi que le départ de Sinned le laissent tendu à l'extrème sur la chaise, au point où ses épaules lui font mal, et ses vieilles blessures aussi. Quelques secondes passent avant qu'il ne se lève lentement et pose l'assiette sur la table. Deux secondes. Puis, d'un mouvement brusque, il l'envoie valser au sol, en éclat. bon sang qu'il gronde, à passer ses doigts dans ses cheveux, la main s'y arrêtant et à réfléchir quoi faire. Sauf que Paul agit, et ne réfléchit pas forcément. Alors, s'il doit rester là et attendre, Paul ne le fait pas. Paul la suit dehors. La porte grince lorsqu'il la pose. De l'extérieur, il peut toujours entendre la chanson qui tourne encore en boucle. Mais maintenant, les crickets se font entendre plus fort, comme les grenouilles et les crapauds. Il peut voir, malgré la noirceur, quelques papilllons de nuits, certains immenses, aller contre les lumières, et la buée qui s'évade de ses lèvres. Mais surtout, Sinned, à genoux contre le parquet usé. Ses genoux sont certainement blessés par les échardes venant du balcon. Paul ne l'a toujours pas sablé et vernis alors qu'il a promis. qu'il dit, avant de fermer la gueule, car Paul ne sait pas, au fond, quoi dire. Il grimace et se gratte la barbe, avant de soupirer. sin.. qu'il tente, une seconde fois, avant d'écouter, et d'entendre. De voir. Les lèvres se pincent et il finit par inspirer, avant de s'approcher sous un coup de courage - même en pleures, elle impose - tout en retirant son manteau. Et lentement, en gardant une certaine distance comme si elle était une bête sauvage, il prend son temps pour le mettre contre ses épaules fines. prends ça, tu vas attraper froid, princesse Il attend quelques secondes, hésite et puis, ose s'asseoir à côté d'elle, sans trop la toucher. tu euh - tu peux t'en servir comme mouchoir, aussi. j'en ai pas amené, désolé. Il lève les yeux, par réflexe, pour voir les étoiles. Sauf qu'ici, même en dehors de Néodam, on ne les voit pas réellement. C'est du mensonge. Du noir du noir et une lune beaucoup trop grande et blanche. On dirait qu'elle va s'écraser. Il finit par soupirer, et l'observer elle. On dirait la même chose. Sinned aussi, elle est blanche, et Paul a l'impression qu'elle va s'échouer. et euh - désolé pour la tarte ? qu'il offre, comme excuse, le visage tourné vers elle, le regard fixé sur ses traits, bien qu'elle ne l'observe pas, de son côté. Il ne trouve pas quoi dire d'autres. Parce que, au fond, Paul n'est pas menteur. Il ne peut pas trouver Mal. Il aimerait beaucoup, vraiment, simplement pour voir Sinned sourire, et juste pour voir Mallory, aussi. Mais il ne peut pas. Mais ça va, au fond. Paul, il a un peu l'habitude de décevoir les gens qui comptent, pour lui.
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MessageSujet: Re: (paeva#1) revenant.    (paeva#1) revenant.  EmptyJeu 1 Nov - 15:40

Romir pleurait. Il était de ces hommes rongés par la culpabilité de ce qu'il avait fait. "J'ai tué mon frère, Sinned." Il ne bougeait pas son petit doigt pour le retrouver, savoir s'il allait bien et les conséquences de son acte quand il lui a rencontré le meurtre d'Olivier. Il a même laissé son apprentie suivre ses traces, jusqu'à prendre la vie de Malik. Il restait là à pleurer certains soir et elle se contentait de caresser son dos et lui dire que ce n'était pas grave. Tout ce qu'il voulait, c'était entendre quelque chose qui soulagerait sa conscience ; et elle, tout ce qu'elle voulait, c'était être approuvé pour qu'on ne l'abandonne pas. Elle aurait obéit à ses ordres comme un petit chien. Elle était loin de tout ça. Elle était loin de savoir que dix ans plus tard, elle allait rencontrer Max Ross et que ce même Max Ross allait lui apprendre qu'Ajay était bien vivant. Elle était loin de savoir ce que représente la perte d'un proche ou quand une part de soit même se fait arracher violemment et injustement par la vie, par les mains d'un autre. La blonde était sa raison, elle lui chuchotait des paroles réconfortantes, comme elle aurait aimé en entendre toutes les fois où elle se sentait terriblement seule. Mais elle n'exprimait pas ses sentiments, elle ne lui disait pas quand elle avait envie de pleurer.
Elle se disait qu'elle en avait pas le droit et pendant des années, elle a fait comme-ci pleurer était un crime, une preuve de faiblesse.
Et il a tout de même trouvé le moyen de lui reprocher son refus, pas verbalement, mais à travers son regard, son animosité auprès de ses conquêtes. Son dédain envers toutes les personnes dont elle se rapprochait.

Alors elle craque. Comme une brindille. Son petit corps n'est plus capable de supporter le poids des choses, il ploie et lâche. Il a tenu trop longtemps, c'est même un miracle qu'il ne brise pas en milles éclats. Elle se soucie peu de ses genoux douloureux, de son dos courbé. Elle n'arrive pas à se concentrer sur autre chose que ses larmes incontrôlables. Elle aimerait s'empêcher de gémir mais dès qu'elle réprime un sanglot elle a l'impression d'exploser de l'intérieur, qu'on a allumé un brasier et qu'elle ne peut l'éteindre qu'en versant toutes les larmes de son corps dessus. Tout son corps est secoué par la force de la chose, et à chaque frisson, elle serre plus fort ses bras autour de ses épaules dans l'espoir que ça va s'arrêter. Qu'elle va se taire.  
Bien sur, tout cela est vain. Elle n'entend pas Paul arriver et n'a pas le réflexe de se dégager quand il dépose son manteau sur ses épaules. Elle y pense mais son corps ne répond pas à l'ordre, il reste contracté dans sa position, la tête rentrée dans les épaules et cachée. Qu'on puisse la voir lui est plus effrayant encore. Elle se calme un peu en se présence. Elle se focusse sur la chaleur que lui procure sa veste et le parfum de l'homme. Sin se met soudain à penser, à son comportement, l'injustice dont elle fait preuve envers lui qui doit avoir sa peine ; il s'efforce de la faire sourire et elle ne peut que détruire chacune de ses tentatives par fierté mal placée. Elle s'étouffe dans un sanglot encore plus fort. Elle se dit qu'il doit la détester. Il mérite mieux que devoir la supporter, il devrait être avec sa famille, avec son frère. C'est à cause d'elle, tout ça. Elle s'en veut, elle aimerait être une meilleure amie. Mais elle ne sait pas comment faire, elle n'a jamais réussi. Sinned ne se fait pas d'amis, elle n'y parvient pas et arrive malgré tout à vivre sans. Elle ne s'entoure que de personnes très proches d'elle. Il est plus facile d'être son compagnon pour un soir que d’appartenir à ses connaissances. Et il lui est plus facile d'accepter un partenaire que devoir entretenir une relation. C'est tout ou rien. Qu'on l'adopte ou qu'on la jette.
La blonde se perd dans dans ses pensées qu'elle ne sait plus si elle doit être triste ou se sentir vidé, elle est fatiguée d'avoir pleuré, elle cesse doucement de geindre et tourne sa tête sur le coté. Inspire. Expire. Elle a pleuré trop fort et hoquette par moment, sans pouvoir le contrôler. Elle s'installe dans un position plus confortablement, s'asseyant sur le rebord de la terrasse en bois et laissant sa tête reposer sur ses genoux, les bras toujours croisés pour qu'elle puisse s'y reposer dessus. Elle se remercie mentalement de ne pas s'être maquillé aujourd'hui, une chute de mascara en plus de ses yeux rougis lui aurait donné une horrible mine. Elle soupire, enfin. « Arrête, c'est moi. Je m'excuse. C'est une réaction un peu... excessive pour une tarte. » Elle sent sa gorge se serrer à nouveau. Elle laisse échapper un petit bruit entre un rire cynique et un sanglot. « J'ai compris que Mal ne reviendra pas. » Du revers de sa manche, elle essuie son visage et ses larmes. Inspire. Expire. Lève la tête vers la ciel, elle s'imagine que les larmes ne peuvent pas couler quand on la tête en l'air. Cherche les étoiles, ne trouve pas. Pense aux étoiles de la Terre et a de nouveau envie de pleurer. Alors elle respire. Inspire. Expire. De plus en plus profondément. Elle a apprit à la faire en même temps qu'Aoibheann, pour l'aider. Elle aimait, sincèrement l'aider.

Et elle se lance.

« Quand j'étais petite, mes parents sont mort dans un accident de voiture. » Elle ne leur a jamais parlé de leur passé. Elle n'a jamais parlé de rien, elle gardait la bouche fermée, elle ne crachait que des insultes. Ou des remarques sèches. Parfois, quand l'alcool déliait sa langue, elle rigolait avec eux sur des sujets diverses. Tout cela n'avait pas d'importance. « Je ne m'en souviens pas. D'avant. Je ne sais même pas à quoi ressemble ma mère. J'imagine juste qu'on devait avoir les mêmes yeux, ou les mêmes cheveux. » Elle le raconte avec détachement, toujours. Elle n'arrive pas à pleurer, tout ça est tellement irréel, même quand elle le raconte. Ce n'est peut-être jamais arrivé. « Je sais juste qu'après ça, je n'ai plus jamais pleuré, ni exprimé mes sentiments comme les autres. Dans mon travail, c'était un avantage. »
« Puis, Mal est partie. Et je ne sais pas comment gérer tout ça. J'ai juste l'habitude de ne pas y faire attention. Mais c'est différent, parce que vous, vous êtes ma famille. Tu comprends ? » Elle tourne la tête vers lui maintenant. Elle a le regard plus doux que d’habitude, ses yeux ne lancent plus d'éclair. Ils sont fatigués et pour la première, expriment autre chose que de la résignation et de la colère. « Mais toi aussi tu vas partir. Tu dois repartir auprès des tiens, de ton frère. Je me disais que si Mal restait... je ne serai pas seule ici. Mais maintenant... ... ça n'a pas d'importance. Tu mérites d'être heureux. » Elle se rapproche légèrement de lui et accepte son épaule. Elle se laisse aller contre lui, elle profite peut-être de leurs derniers instants ensemble.
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MessageSujet: Re: (paeva#1) revenant.    (paeva#1) revenant.  EmptyVen 2 Nov - 0:28

Il fait con, Paul. Enfin non, peut-être pas. Mais il se sent con, en tous cas. Parce que pour le coup, il sait pas forcément quoi faire pour consoler les gens. C'est pas vers Paul qu'on se tourne, quand on a des larmes sur les joues et des blessures sur le coeur. Ou alors, pas forcément pour se vider les yeux et les poumons. Paul, en général, on le prend pour rire. On reste dans les parages pour entendre ses conneries et juste faire des trucs normaux, ou boire une bière, ou juste regarder une téléréalité bien conne. Sasha, il pleure pas. Sasha, il est plus fort que lui, sur plusieurs plans. Et Beata. Beata, elle est meilleure que n'importe qui, à ses yeux. Paul, il aurait aimé la voir pleurer juste pour la consoler et la faire tomber amoureuse, quand il était plus jeune, quand ils se connaissaient pas aussi fort, mais au final c'est lui qui a pleuré dans ses bras plus souvent qu'autrement. Il se demande pourquoi elle l'a pas jugé, mais en fait, il sait parfaitement qu'elle l'a fait, vu la droite qu'elle lui a mis sur la machoire, quand il a chialé trop fort pour une merde qu'il a oublié, depuis le temps. Il avait certainement roulé sur une bestiole en voiture ou une connerie du genre. Même à y penser, ça lui brise le coeur, aujourd'hui. Paul pleure. Il n'est pas doué pour sécher les larmes. Il préfère que ce soit le contraire, ça le rend moins mal à l'aise. Ce qui peut paraître assez con, dans un sens, parce que pleurer, personne ne verrait ça comme le meilleur choix. Paul n'est pas forcément doué, de toute manière, pour faire le meilleur des choix. C'est l'histoire de sa vie.
Alors, il reste là. Assis à côté d'elle, à attendre qu'elle cesse de pleurer, tandis que le vent est délicat, et un peu froid. Il n'ose pas la toucher car au final, Paul s'est rendu compte qu'il ne sait pas comment le faire, la toucher. Il suffit de voir comment les choses se sont déroulées, un peu plus tôt. Elle était bien pourtant, sur ses genoux. Elle était bien, non ? Paul a l'impression que si. Qu'elle était confortable, sur lui. Qu'elle était à l'aise, contre lui, et non tendue. La brute n'aime pas forcément penser à ce genre de choses. Il n'aime pas essayé de voir ses erreurs, avec les gens, car au final, son esprit et surtout, les paroles dites par ses parents, autrefois, font écho dans ses pensées et il ose porter les fautes, toutes, qu'importe si ses erreurs sont aussi pathétiques qu'une tarte pourrie à la croute trop solide. Il espère seulement que Sin ne s'est pas cassée de dent. Ça pourrait être une bonne raison, pour pleurer ? Une dent cassée ? Il ne sait pas. Il lui est déjà arrivé à l'occasion de chialer sa vie pour un nez cassé, presque à en rire, et à en souffrir encore plus.
Il lance un regard bref vers Sinned, de peur d'être vu. Elle a bougé, un peu. Les pleurs sont plus calmes, ou alors, la musique est plus forte. Paul tourne son regard vers l'horizon, les champs et les arbres roux, lorsqu'elle parle. Il se demande si elle va hurler, lui dire de dégager. Mais Sinned s'excuse et Paul méprise encore plus ça.
Il inspire longuement puis expire, à passer les doigts dans ses cheveux, des deux mains, et à dévisager des étoiles qui ne se trouvent pas là. Sinned regarde la même chose. Ils cherchent les étoiles comme ils cherchent Mallory, à savoir qu'elle n'est pas là. Et ça lui tord la gorge, toute cette merde. Ça le fout tellement en colère, il pourrait en pleurer des milliers de rivières. j'suis désolé qu'il dit une nouvelle fois, cette fois-ci plus en rapport à Mallory. Parce qu'il était là, quand elle a laissé ce mot à la con. Qu'il aurait pu être un peu plus attentif, cette journée là, et avoir su. Ou l'avoir empêché de partir avec une de ses conneries pour ne pas qu'elle disparaisse. Il se demande si Sinned aurait préféré que ce soit lui, et non elle, parfois. Parce que généralement, les gens, quand ils ont le choix, c'est pas trop vers Paul qu'ils se tournent, niveau choix.
Ça le surprend, lorsque la blonde lui parle de son enfance. Ou d'elle, tout simplement. Ou qu'elle parle. Parce que, au final, les mots de Sinned, ils sont précieux. Paul, il dit trop de conneries, trop souvent, pour parler du vide, honnêtement. Mais Sinned, elle a les mots précieux. Elle parle peu, et Paul, il essaie d'être attentif à ce qu'elle lui dit, à lui, parce qu'il veut pas faire de conneries. On crache pas sur un trésor quand on nous le met sous le nez. Et la blonde, à ses yeux, c'est un trésor. Un petit coffre trop léger avec un cadenas où se trouve la plupart du poids. Et peut-être que les autres, ils continuent leur chemin devant un trésor du genre, mais Paul est curieux, et il veut voir à l'intérieur. Et peut-être que Sinned, elle lui fout un début de clé entre les doigts à l'instant. Paul se garde de lui dire qu'il est du genre à perdre ses clés à tout va. Celle là, il fera tout pour la garder et la protéger. Il manque de l'échapper, pourtant, ce début de clé, avec les mots qu'elle lui balance, Sinned. Ça le choque. Parce que Paul, il est habitué aux miettes qu'elle lui file, de bons sentiments et de douces attentions, mais pas à un tsunami du genre. Ça le fout silencieux, un moment. Ça le fout émotif comme la pire des merdes, forcément. Et quand la tête prend place sur son épaule, et que la blonde se tait enfin, Paul pince ses lèvres très forts pendant de longues secondes, pour être fort, parce qu'il est un homme, avant qu'un fort hoquet le prenne et que, sans pouvoir se contrôler, il se mette à chigner comme le pire des bambins. Et forcément, la chose le fait pouffer de rire, parce qu'il est vraiment le pire pleurnichard du monde. christ's sake qu'il gronde, à passer un bras autour de ses épaules frêles, pour la presser contre lui avec une certaine douceur, même si le geste en lui-même est vif, brusque. pourquoi j'partirais quand chez moi c'est avec toi, maintenant ? Au travers des larmes de crocodiles contre ses joues, il pose un baiser fortement appuyé sur la chevelure de la blonde. Et ses lèvres restent posés contre la crinière, si bien qu'il doute qu'elle entende parfaitement la suite des mots. sois pas conne, ça t'va pas. c'est mon rôle, ça. Il sourit, contre ses cheveux. Pose un second baiser. j'reste avec toi. Il n'a pas d'autres places où aller. Une tombe vide porte son nom. Le testament de ses parents a surement été changé, en effaçant son nom. Beata a toujours été plus forte que lui. Sasha aussi. Et même s'il les reverrait, chose dont il a peur, au fond de lui, Paul n'a pas envie de quitter Sinned. en espérant que t'en as toujours envie après avoir goûté ma tarte. Il plaisante à défaut de savoir quoi dire, sur le reste de ses paroles. Paul n'est pas doué, après tout, pour tout ce qui est bons sentiments. Il ose une plaisanterie qui renferme du vrai, alors. et j'trouve que tu t'exprimes plutôt bien, pour quelqu'un qui bloque à c'niveau là. tu devrais continuer comme ça. Il aime la découvrir un peu plus à chaque fois. Même si y'a des hurlements, même si y'a des larmes. Paul n'en a rien à faire, tant que c'est elle. C'est une chose que ses parents lui ont appris, sans le vouloir. Accepter les gens pour ce qu'ils sont, et ne pas espérer d'eux qu'ils soient une autre personne.
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MessageSujet: Re: (paeva#1) revenant.    (paeva#1) revenant.  EmptyMer 12 Déc - 21:28

La blonde renifle pour ravaler ses larmes et s'essuie grossièrement avec la manche de son pull. Son mascara a du couler et lui faire des yeux charbonneux, mais son apparence est la dernière chose dont elle s'inquiète à l'instant. Je suis désolé.  Les mots la frappent avec une puissance inattendue. Elle le regarde, interdite, incrédule presque. Les excuses sont grossières, il n'a pas à s'excuser. Paul n'y est pour rien, il est celui qui n'a rien demandé dans l'histoire. Elle aurait très bien pu le ramener chez lui à l'instant même où il s'est réveillé et le planter devant la portail, sous la menace de son couteau et ses yeux perçant. Mais elle n'a rien fait, elle l'a dévisagé comme on dévisage un bébé dans un berceau, comme une chose étrange. Et puis, Mal n'avait pas l'air d'être dérangée par sa présence. La blonde ne pouvait rien dire, c'est la sorcière qui les hébergeait, c'était à elle d'avoir le dernier mot et si sa volonté silencieuse était qu'ils restent ainsi, alors elle se devait de la respecter. L'assassin s'y est habitué. Elle était rassurée par leur présence, aux deux. La perspective de vivre en duo avec quelqu'un, encore et toujours l'effraie plus qu'elle ne veut l'admettre. Tout ses duos se sont terminés de manière brutale, avec Romir par une dispute et des papiers qui affirment noir sur blanc qu'elle est morte et dans le silence avec Beans. Le silence de la mort.
Elle ne sait plus comment elle a arrêté de voir Kian. Peut-être qu'un soir, elle a tout simplement oublié et que tous ses oublis bout à bout on fait qu'un jour elle n'y est plus allé tout simplement. Elle méritait sa solitude. Et chaque fois des gens ont croisé sa route, elle  qui aurait voulu être un fantôme comme le King qui fait sa loi dans les rues d'Oriel, être une ombre comme toutes ses mains qui tirent les ficelles du CPIM. Elle n'est pas capable de repousser Paul. La blonde se tend au contact, puis se décontracte et ferme les yeux quand il dépose un baiser dans ses cheveux. Les larmes reviennent, comme des cascades que rien ne peut arrêter. Sin n'a jamais eu besoin de la pitié des gens, elle n'a jamais parlé de ce qu'elle a subit, a personne. Elle s'est contenté d'être évasive avec Romir  et d'être différente avec Kian. Mal, peut-être, a lu dans ses yeux. Et Paul, maintenant, est le seul à savoir ce qui cloche chez elle. C'est que Sin ne sait pas vraiment qui elle est ni d'où elle vient, qu'elle vit entre deux mondes, voir trois. Qu'elle n'a de maison nulle part et pas d'amour qui fasse battre son coeur comme celui de son jumeau, de son papa adoptif, de tous ces gens qui mourraient pour d'autres.
Peut-être qu'elle est jalouse. Peut-être qu'elle est simplement perplexe et effrayée. Elle a sans doute peur. Elle ne sait pas le dire, simplement. Elle essaye d'articuler, en dépit des larmes et des hoquets. « Non. Parce que si tu pars pas c'est moi qui vais partir, parce que j'assume pas de m'attacher. » Elle éclate en gros sanglot. « Je préfère souffrir de ma propre volonté que voir les gens partir tu comprends ? » Elle se colle un peu plus à lui, sans oser le prendre dans ses bras car elle ne fait jamais le premier geste. « Tout ça n'a rien à voir avec ta tarte. »  Elle ricane, un peu amère. Mais cela suffit pour lui redonner le sourire et elle le saisit, pour ne plus jamais le lâcher. « Et puis, elle est pas si nulle ta tarte, juste un peu trop cuite. Celle de Mal était un peu trop amère, tu sais. » Elle cligne des yeux, surprise par un bâillement avant de se blottir toujours un peu plus contre la grande carrure de Paul. « ça m'a fatigué. »
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