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Doses d’endorphines distillées dans ses veines. Ca pulsait contre son sang, dans ses veines, le rendant vivant. Euphorique. De ces sourires fragiles mais éthérés sur son visage. De ces yeux remplis de quelque chose, quoi va savoir, derrière les effluves chimériques qui lui voilaient ceux-ci. Vivant. Plus que le jour quand il doit faire figure. Vivant. A s’abrutir l’esprit. Mais vivant. Vivant à errer dans un monde de la nuit qui n’était pas fait pour lui. Vivant. A errer dans les rues sordides le compteur sur son bras pulsant d’années éternelles ou presque bien caché en dessous d’une chemise sombre. Autant ne pas s’afficher plus que nécessaire. Il faisait déjà désordre à Casma, son physique attirant l’œil des plus mal-attentionnés. Il faisait déjà désordre avec ses traits figés et son air éthéré. Racé. Il faisait désordre. Sans pourtant l’être. Il marchait avec évidence, avec assurance, comme il aurait marché dans son propre royaume. Sans doute même qu’il était plus confiant ici dans la pénombre de ces rues qu’en plein jour à New Brasilia. Sans doute. Et la constatation était triste. Triste pour un jeune homme comme lui de préférer le côté sordide du ghetto à la brillance artificielle de sa propre ville. Triste mais pas si peu commune que ça. Et il marchait, sans crainte. Il marchait sans crainte Hyacinth, son regard déjà flou se perdant dans les éclats de quelques lumières encore téméraires dans la noirceur de l’endroit. Et il marchait sans crainte, la direction déjà toute trouvée. Un enfer pour certains, un paradis pour lui. Il marchait serein comme Perséphone dans les enfers, un royaume dont il s’appropriait la couronne. Elle était facile à porter celle-ci, plus que celle de son nom, de l’empire de son père. Elle était facile aussi à avoir cette couronne à Casma, le temps ouvrait toutes les portes, donnait tous les privilèges. Et du temps il en avait. Trop. Que c’en était injuste. Tellement.

Et tel un roi il avait poussé les portes de l’Overdose. Le strip club. Cet endroit où il ne faisait pas beau d’être trouvé quand on avait une réputation comme lui. Mais les scandales étaient étouffés, et le temps distribué à qui voudrait ouvrir sa bouche et médire. Puis en toute honnêteté, dans ses moments de lucidité Hyacinth savait. Il savait bien que son père appréciait vicieusement de le voir ainsi réduit par tant de substances chimériques. Son père tel un dieu cruel appréciait de voir son héritier se détruire, l’esprit déjà fragilisé sous ses actions. Il savait Hyacinth. Et pourtant il continuait de se perdre dans ces mondes psychédéliques. Il continuait de se perdre de la poussière d’étoile, Nebula, dans ses veines, injections comme d’autres sifflent leur café. Aucune honte à abrutir son esprit, aucune honte à chercher un ailleurs jusqu’aux tréfonds de ses méandres, de ces mondes dans lesquels il aurait voulu vivre et que la drogue lui ouvrait. Aucune honte à avaler des cachets là sur cette banquette, une danseuse contre lui, son regard perdu dans les néons trop colorés. Aucune honte à écouter des mots doux, ses mains glissant contre cette peau fine, tandis qu’elle jouait avec ses cheveux dorés. Aucune honte et pourtant tellement d’angoisse dans ses yeux. Parce qu’il y a des choses que son sang souillé ne pouvait pas lui faire oublier. Les caresses d’un homme. Sa présence. Son odeur. Son poids contre lui. Son poids dans son esprit, chansons étranges et émotions furtives. Sa main mise sur ses rêves, noirceur et monochromie qui le détruisaient le rendant presque craintif d’un de ses rares havres de paix. Au point de supplier Morphée. Au point de se droguer jusqu’à l’euphorie pour ne pas rêver, ou alors ne pas s’en souvenir. Il était là.

Âme sœur. Âme damnée oui. Âme traitresse ayant des droits sur lui. Trop de droits. Âme gouvernante. Attirante aussi. Assez pour qu’il se lève, abandonnant la danseuse. Un baiser sur ses lèvres pour la faire taire, son poignet se posant gracieusement contre le sien, du temps s’écoulant pour lui laisser de quoi être contentée malgré cet abandon. Et félin, gracieux, éthérée, comme une ombre glissante, l’esprit trop embrumé, abimé, il s’était appuyé contre le comptoir, ses jambes glissant dessus pour finir assis, son regard dans celui qui le faisait chavirer. Apollo. Tendre Apollo. Cruel Apollo. Soleil noir de ses jours, celui qui l’asservissait sans le savoir. Encore un. Apollo. Apollo contre lequel il pouvait s’appuyer. Apollo qu’il avait capturé de ses jambes, un geignement maladroit. Le roi n’est plus. Couronne tombée, enlevée. La divinité perdue, il s’accrochait à son cou. « De quel droit … » Balbutiement digne d’un enfant, il était redevenu tristement humain. « De quel droit … Hein … Apollo … » Il ignorait le nom de son âme-sœur, ne savait pas s’il voulait le savoir. De lui il n’avait que des souvenirs, d’étreintes lors d’une autre nuit, de présence étouffante et la peur de voir sur lui son regard vide. Parce qu’Apollo avait les yeux vides. Des gouffres. Comme celui qu’il y avait, douloureux, à la place de son cœur dans sa poitrine.

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Rythme musical qui pulse jusque dans les veines pour en décider la cadence des battements du coeur, qui lui poursuit son boulot de façon infatigable. Le tempo pourtant lascif, séduisant, aguichant, la mélodie qui varie selon l'individu dont la peau se réchauffe sous les néons de l'endroit dont on n'ose avouer la fréquentation. Trop habitué à ce train de vie pour ne serait-ce que lever les yeux des verres propres que tu essuies avant de les ranger entre deux commandes derrière le bar, l’accoutrement obligatoire pour travailler dégradant, pourtant de ça non plus tu ne te soucies que bien peu. Pour être cloîtré derrière le bar, tu as au moins le droit à un pantalon et ça te suffit. Ça suffit afin de se sentir un tant soit moins comme un morceau de viande, comme un vulgaire objet derrière une vitrine dont on a oublié d'apposer l'affiche qui interdit de toucher. Les clients sont rois, plus souvent déplaisant que le contraire.

Sauf que tu ne dis rien. Sourire faux accroché aux lèvres, le regard malgré tout vide derrière les hochements de tête et les belles paroles. Jeux de la séduction avec les clients qui se risquent jusqu'au bar, indifférence complète lorsqu'il s'agit simplement des autres employés qui viennent faire leur boulot de serveur. Les soirées sont longues, interminables. Les chiffres numériques ne progressant pas assez vite pour ton goût, pour ton envie d'aller dormir quelques heures avant de devoir te lever pour ton autre emploi. Une roue sans fin qui pourrait se terminer à tout instant sans que tu ne le souhaites vraiment.

Énième verre qui se dépose à son endroit de prédilection, tes doigts se tendent vers le dernier au même moment qu'on s'impose sur le comptoir et que l'on s'emprenne à toi. Tristement habitué, aucun mouvement de recul ne te vient. Seulement les yeux qui viennent capturer ceux du fautif dont les traits irréels soufflent un vent de familiarité qui te révulse. Obligé de jouer le jeu de la mascarade, le coin des lèvres esquisse un sourire narquois et les doigts en oublient leur principal activité pour venir presser la main contre le comptoir - juste assez près pour conserver l'impression de proximité sans pour autant instaurer de contact de ta part. Étrangement familier, trop. Trop pour ne pas faire fonctionner ta mémoire à vive allure pour en tirer quelques brefs souvenirs. Et tu n'aimes pas quand les clients s'imposent, quand ils se croient tout permis.

Pourtant. Pourtant, lui, il y a une part de toi qui chantonne des mots incompréhensibles. qui murmure des envies refoulées et des mots imprononçables. « Ce n'est pas exactement mon nom, stardust. » Si la référence à son surnom te dit quelque chose, tu n'as malheureusement pas l'éducation pour en relever un point qui s'y rattache. Désavantage de n'être que poussière, contraint de faire semblant d'être plus que la réalité pour ne pas dégoûter. « Mais il a une belle sonorité. Je peux t'offrir quelque chose ? » Tu te souviens pourquoi il te dit tant quelque chose. Tu te souviens de cette nuit aux draps froissés dans un lit qu'il a déserté avant même que tu ne te réveille. Fine amertume qui te prend la gorge, tu ne fais rien de plus. Tu ne dis rien à ce propos malgré cet infime désir de te décerner davantage de valeur qui ne cherche qu'à s'exprimer sous toute la répression tolérée. Pas assez de fierté pour te dégager. Pas assez de fierté pour ne pas remarquer l'opportunité de gratter quelques heures - des années si possible - à une âme ravagée par les dommages évidents de substances étrangères à l'organisme.

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Ca tournait. Le monde. Sa tête. Sa vision. Ca tournait. Sans fin. Comme un carrousel mal réglé. Détraqué. Comme lui aussi. Ca pulsait dans son sang. Aussi bien l’endorphine qui lui liquéfiait les sens que cette envie, cette pulsion. Le voir. L’aimer. L’aimer. Juste l’aimer. Mais il s’y refusait. Assez d’étaux autour de sa gorge, assez d’ombres sur sa vie. Non. Il s’y refusait. Il voulait s’y refuser. Mais son corps était traitre, son âme aussi. Trahison vile, il était déjà à la poursuite de son âme sœur, d’Apollo. Tendre Apollo, cruel Apollo. Vision bloquée. Il ne voyait que lui. Lui et juste lui. C’était magnétique. C’était cruel. Et l’esprit embrumé, il avait voulu l’approcher. Le retrouver. Lui demander aussi. De quel droit. Pourquoi. Pourquoi. Pourquoi. Pourquoi il avait un droit sur sa personne, pourquoi on les avait liés, pourquoi depuis sa naissance il avait toujours eu ce soleil noir sur sa peau, astre de mauvais augure, rappel douloureux qu’il n’aurait jamais aucun contrôle sur sa propre vie. Pourquoi. Et si l’idée était noble. Mettre les choses au point, lui refuser une quelconque main basse sur son être. La réalisation était bancale. Hésitante. Sa fermeté s’était dissipée sous les affres de l’alcool, des restes de Nebula dans son sang, et il n’avait pu que passer ses bras autour de son cou, ses jambes autour de sa taille. Pour l’avoir plus près, juste un peu plus près. Il l’avait dans la peau. Tendre Apollo.

Et il ne l’avait pas rejeté Apollo. Pourquoi faire. Pourquoi le ferait-il. Il ne l’avait pas repoussé. Non. Il n’avait rien fait de tout ça. Ni un geste en avant, ni un geste de recul. Stoïque. Figure au bord de sa vie qui attendait sans doute son bon vouloir. Stoïque. Statue grecque, à la beauté indéniable. Stoïque. De ce genre de personne que sa mère aurait dit être du gâchis à Casma alors qu’il aurait fait merveille à New Brasilia. De quoi arracher un rire amer à Hyacinth. Mais il n’y eut pas d’éclats de rire qui franchirent ses lèvres, ou de son de clochette, tintement gracile à l’oreille. Non. Juste un sourire un peu amer tandis qu’il lui demandait pourquoi. Pourquoi lui. Pourquoi ne pouvait-il pas être libre. Pourquoi se devait-il toujours d’être entravé. Oiseau dans une cage. La porte avait beau être ouverte, ses ailes avaient été brisées. « Ce n'est pas exactement mon nom, Stardust. » Le surnom atteignait son cœur, douloureusement, toujours, tandis que son être se pâmait sous les intonations de sa voix. Il connaissait sa voix, Hyacinth. Il l’entendait parfois dans sa tête, comme des fréquences d’un autre monde. Il l’entendait souvent dans ses rêves, comme les paroles qui le condamneraient s’il les écoutait. Il connaissait sa voix, presque autant que le vide qu’il ressentait à chaque fois qu’il le voyait, rêvait, s’oubliait à penser à lui. Apollo si sombre, si triste. « Mais il a une belle sonorité. Je peux t'offrir quelque chose ? » Ton cœur sur un plateau. Pour que le mien cesse de souffrir. Et la demande n’avait pas passé ses lèvres. Sans surprise. Hyacinth faible. Comme dans le mythe. Déjà sous l’emprise du charme d’Apollo. Sous l’emprise de cet homme. Presque tout autant que sous celles de tout ce qui souillait son sang.

« Je … » Il n’y arrivait pas. Les mots bloquaient dans sa gorge, sa réponse s’étouffant dans un murmure, son regard cherchant à accrocher celui de l’homme, Apollo, à voir derrière, comprendre. Mais il avait déjà l’esprit trop loin, trop perdu, pour concevoir ce qu’il pouvait chercher, et dans un geste plus délicat que disgracieux, il avait ramené son bras marqué de ces chiffres à lui, l’autre suivant pour attraper la manche de sa chemise, relevant le tissu et dévoilant ces chiffres indécents. Trop de chiffres pour cet endroit. Comme un appel aux abus, quand il se montrait si fragile, presque innocent à montrer son compteur en se demandant bien ce qu’il pourrait faire pour lui Apollo. Et il savait Hyacinth. Il savait que tous ses désirs seraient des ordres, s’il mettait le prix. À Casma, non à Sigan tout s’achetait, jusqu’à la liberté, jusqu’à l’amour. « … Reste avec moi Apollo … Même … » Même si tu ne verras en moi qu’un objet, un moyen, et non une personne. « Reste ? » Et c’était le cœur qui parlait. Pas l’être. L’être aurait hurlé. Hyacinth hurlait intérieurement. Dégouté de sa propre faiblesse face à ce lien inévitable. Destinée cruelle. Il ne voulait pas lui laisser son cœur. Il connaissait la finalité de l’histoire. Il ne voulait pas finir blessé. Mais un soir, encore un, il voulait faire taire cette douleur dans sa poitrine. Un peu d’illusion pour mieux survivre.

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Prisonnier qui pourrait aisément s'extirper de l'étreinte pour des raisons évidentes si on ne s'en tient qu'au rapport de force physique, mais le cœur n'y est pas. L'envie de s'éloigner absente, noyée au plus profond de l'esprit, étouffée par le doux chant de l'âme qui cherche sa douce moitié désormais en chair et en os. L'âme qui balaye tous les écarts de conduite, mais la mémoire qui ne peut oublier, qui ne peut complètement écarter les effluves amers d'avoir servi de divertissement. Encore. Toujours. Jamais rien de plus. Sans pour autant aspirer à mieux, le rappel constant n'en demeure pas moins plus facile à avaler. Malgré tout, tu joues ce jeu habile que l'on t'a imposé trop jeune. Un rôle si bien appris qu'il en devient parfois difficile de s'en défaire, et encore davantage lorsque ton regard s'accroche à des chiffres indécents dans leur grandeur. Dans ces promesses de vie fructueuse que tu ne verras jamais sur ton bras parce qu'il en est ainsi : tu n'es pas né dans la bonne famille.

Accroché à ses lèvres, au moindre son qui puisse en émaner comme le marin dont l'ouïe perçoit le lointain chant des sirènes. Des mots lourds de sens, qui étouffent, qui inspirent tout autant qu'ils donnent envie de fuir. Lutte entre l'enveloppe et le contenu, une main venant se poser contre sa taille pour descendre le long de l'une de ses cuisses et y demeurer en toute quiétude. Il y a des promesses sous-entendus d'une possibilité de tirer ce dont tu as cruellement besoin, de cette réalité qui fait de toi un banal objet dont le prix s'affiche dès que l'on s'approche un peu trop. Puis, il y l'étrange désir qui brûle les veines d'une manière indescriptible, qui n'a rien à voir avec le domaine du connu, celui qui donne envie de se brûler les ailes pour rester cloîtré sur la terre ferme jusqu'à la nuit des temps. « Reste... ? » Tu répètes le mot, cherchant le fond de sa pensée sans avoir réellement besoin d'attendre une explication plus concrète. L'idiotie absolue ne t'as pas encore frappé de plein fouet. « J'ai encore quatre heures de travail devant moi, difficile de m'éclipser. » Sourire charmeur, la tête qui tilte juste un peu et les doigts qui se pressent en douceur dans la chair de sa cuisse. Ça fait partie du jeu, pourtant tu es volontaire pour ne pas bouger de la fausse prison qui t'empêche de travailler - un fait qui ne perturbe pas ta collègue, celle-ci se contentant de prendre le relais avec un frétillement de sourcils en pointant le bras de ton attrapeur.

Et, au fond, c'est tout ce qui compte. Ces heures de vie supplémentaires, ce désir de vivre encore un peu plus longtemps. De survivre dans ce monde qui crache son venin sur ceux dont le sablier aura bientôt terminé de s'écouler. Il te faut taire cette fausse impression de vivre qui tente de se frayer un chemin au creux de ton ventre, il te faut supprimer la capacité de l'imagination à s'activer dans des scénarios utopiques qui n'arriveront pas. Il te faut rester loyal à tes principes de ne pas t'attacher à rien ni personne de cette façon qui empoisonne l'esprit.

Chose difficile lorsque le principal concerné se trouve droit sous ton nez, le regard verrouillé dans le tien. Ces iris refoulant des histoires que tu ignores, ces yeux qui brillent malgré tout de la lueur des plus belles étoiles juste devant toi. Tu veux fuir autant que tu veux rester, tiraillé entre deux idées aussi alléchantes l'une que l'autre et dans lesquelles ne font que découler encore plus de pour et de contre. Sauf que tu n'apprends pas de tes erreurs aussi bien que tu le voudrais. Ta main quitte sa cuisse, les doigts se glissant sous son menton pour le lui relever juste un peu. Suffisamment pour plonger encore plus loin dans son regard sombre teinté d'un fin brouillard. « J'irai où tu voudras. » À la fois mensonge et vérité. À la fois promesse et trahison. Deux envies distinctes qui ne partagent guère de ressemblance, qui ne se lient pas, qui ne se complètent aucunement. Le cœur qui parle sans l'accord de la tête, qui se jette avant que la langue ne soit liée et qu'il ne puisse s'exprimer. Tu ne connais rien de lui, pas même son nom. Pourtant il y a ce pincement au fond de ton être, celui qui te tire avec violence dans sa direction, qui refuse de te laisser faire le moindre pas à reculons.

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Son cœur ronronnait. Comme un chat comblé au coin du feu. Son cœur tambourinait. Suivant une mélodie connue de lui seul. La présence de son âme sœur à ses côtés le remplissait d’une félicité certaine. Il était contentait son cœur. Heureux de l’attention. Mais Hyacinth. Hyacinth derrière les fumées de Nebula qui voilaient ses yeux, il hurlait. Il hurlait, se détestait de sa propre faiblesse. Détestait de se voir si faible pour un peu d’attention. Le spectacle qu’il donnait été grotesque. Déjà prêt à offrir tout son temps pour une attention, un geste. Déjà prêt à s’offrir. Corps et âme … Ou pas. Pas son âme. Pas son cœur. Il les tenait en otage, les protégeait des affres de l’amour. L’amour … Ca n’était qu’un autre nom pour parler de possession. Il ne voulait pas ça. Il ne voulait pas d’une autre personne pour entraver sa liberté déjà perdue. Il ne voulait pas d’une autre personne ayant des droits sur lui. Pas d’une personne qui ordonnait et qui le laissait sans choix si ce n’est celui d’obéir. Non. Et pourtant faible Hyacinth, il tendait déjà le bras, les chiffres de son compteur brillant indécemment sous les lumières du club. Il tendait déjà le bras, suppliques au bord des lèvres, des ‘restes’ murmurés, suppliés. Près à échanger ce qu’il voulait pour satisfaire ce cœur un peu faible, une soirée encore. Son cœur était envouté, vendu, et il était faible pour lui, pour le contentait un peu.

Et il aurait pu ronronner comme son cœur Hyacinth, il aurait pu ronronner le corps offert sur son comptoir, il aurait pu ronronner, à cette main contre sa taille, à cette main glissante, cajoleuse, jusqu’à l’une de ses cuisses, la sensation traversant le tissu de son jean pour le laisser frissonnant sous la caresse, son attention toute tournée vers le barman. « Reste... ? » Oui reste. Reste avec moi. C’était la supplique sans artifice que son cœur adressait, son regard trouble se posant presque timide, rempli d’espoir sur cet Apollo qu’il se refusait de lâcher de l’étreinte de ses jambes. « J'ai encore quatre heures de travail devant moi, difficile de m'éclipser. » Le sourire charmeur le séduit, comme toujours, mais ses mots ont l’effet d’une douche froide. Il n’avait pas l’habitude qu’on le refuse, enfant gâté sans doute, détraqué, mais le rejet presque palpable le glace, lui donnant l’impression qu’il se joue de lui. Âme sœur cruelle. Il avait soudainement l’impression d’être prisonnier du jeu d’une divinité implacable. Et la fin était déjà écrite. Ses ailes déjà arrachées, c’était son cœur sur un plateau, sa vie en payement. Le sang glacé, ses yeux un peu plus écarquillés qu’ils n’auraient du l’être, se baissant, fuyant, attendant une suite, attendant son verdict, son châtiment.

Une main sous son menton. Des doigts glissant sur sa peau. Et son souffle qui s’arrêtait, presque. Erratique. Ses yeux n’arrivant pas à se fixer sur quelque chose, quelqu’un, Apollo. Il ne voulait pas que la douleur de ce potentiel rejet se voit, il ne voulait pas se montrer plus faible qu’il ne l’était déjà. Non s’il vous plait. « J'irai où tu voudras. » Battement de cœur loupé. Il ne s’y attendait pas. Pas après ces premières paroles. Pas après cette remarque lui laissant presque croire qu’il y avait des gens qu’on ne pouvait acheter. Mais il avait accepté. Tendre Apollo, divin Apollo avait accepté de rester à ses côtés, avec lui. Et les gestes de Hyacinth était hésitants, un peu malhabiles tandis qu’il tendait son bras vers le barman, l’évidence implicite de lui laisser le temps qu’il voulait, désirait. C’était risqué. C’était dangereux, de ne pas établir de règles, de ne pas établir de prix. Puis il ne savait pas Hyacinth, il ne savait pas si comme lui l’autre ressentait ce qui les liait. Les affres de ce lien, la tension électrique, presque mystique. S’il ressentait cette attirance presque morbide. Il ne savait pas. Parce qu’il pouvait toujours lui prendre son temps, tout ce temps indécent qu’il avait et le laisser pour rien. Hyacinth ne savait pas s’il saurait l’arrêter, s’il se montrait gourmand, quémandeur. Il ne savait pas. Il lui laissait presque le choix. De prendre. Prendre. Juste prendre. De le vider de cette vie éternelle ou presque qu’il avait devant lui comme un dieu capricieux, égoïste. Ou de juste prendre ce qu’il jugeait bon pour une nuit à ses côtés.

« Une nuit. » Une autre. Sourire. Sourire métallique, éthéré, irréel. « Une autre nuit Apollo … Ton prix ? » C’était ignoble comme façon de faire. Ignoble de payer son âme sœur pour une nuit, de vouloir sa présence, son corps. Il se sentait ignoble. Sans doute pas autant que l’image que lui renvoyait sa moitié, mais ignoble tout de même. Parce qu’il le trouvait pire. Dans des moments de lucidité, il le troublait horrible, horrible de jouer avec lui, comme s’il savait le diriger, comme s’il lui faisait une faveur à accepter. Mais ses plaintes étaient étouffées entre ses lèvres, et la seule chose qu’il faisait, s’était de laisser un baiser à la commissure de ses lèvres, un sourire mutin qui n’atteignait pas ses yeux, et son bras, son compteur, sa vie, entre eux deux. Prêt à signer un pacte avec le diable.

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Volonté étouffée, tu ne peux lutter contre les décisions de l'âme qui prend le contrôle sans quémander l'avis de l'enveloppe. L'être qui ne voudrait pas avoir de prix, qui voudrait être plus qu'un article sur lequel il est permis de poser les doigts, mais ce rêve utopique mort depuis trop longtemps ne peut se manifester. Plus maintenant, plus après toutes ces années suite à l'acception de la fade réalité. Il est simple de t'acheter, peut-être trop pour que tu puisses un jour récupérer une once de dignité, le regard s'attardant en longueur sur les nombreux digits qui s'affichent sur le bras fin. Pourtant, tu essaies de jouer la carte du détaché. Pourtant, tu te refuses de céder à un acte de tel stupidité, de tomber aussi bas dans tes maigres principes. Pourtant, tu ne vaux pas mieux que l'opinion que tu portes déjà de ta personne. La promesse d'un versement de temps adoucissant la voix de la raison qui voudrait parler plus fort que celle de l'âme ou de l'instinct de survie.

Le cœur déchiré s'exprime dans des paroles niaises, qui ne te ressemblent pas en dehors de tes actions théâtrales pour soutirer les grains du temps de tes interlocuteurs. Celui-ci cherche cette présence apaisante, qui donne le sentiment de bien-être que l'on croit possible que dans les films ou les livres, qui donne envie de commettre les plus grandes bêtises. L'esprit qui s'égard l'espace de quelques instants, qui constate la douceur de cette peau qui ne connait pas la misère, qui ne connait que la richesse apportée par un statut qui t'es pourtant inconnu. Tu sais sans demander. Tu sais que vos vies n'ont rien de comparable, ou du moins très peu dans une certaine mesure. Peut-être pourrais-tu exagérer, abuser de son état, de sa rationalité embuée. Pourrait-on te reprocher de vouloir vivre quelques années de plus ? Rien ne t'empêche de dresser un prix exorbitant, de te vendre toi-même comme à l'habitude. Comme tu as été forgé. Et tu sais que, qu'importe le prix, il sera parti avant même que le soleil ne soit levé tel l'oiseau que l'on ne peut tenir en cage. L'étoile filante qui n'est que de passage pour un temps pré-déterminé dans ta misérable existence. Tu n'es que chanceux de pouvoir en faire l'admiration de si près.

Ton regard se lève de son bras suite au contact de ses lèvres, le cœur qui manque à son rythme pendant une seconde. Il te faut lutter contre la réponse que l'organe cherche à cracher, noyer le désir de l'âme qui veut retrouver sa compagne, un acharnement difficile contre la volonté trop mince. Alors, pendant un moment, tu ne dis rien en essayant d'ignorer l'appel des chiffres affichés entre vos deux corps dans l'attente avant que tu ne cèdes. Tu prends, essayant en vain de ne pas tomber dans l'excès, mais tu n'as pas souvent l'occasion de prendre tout ce qui te chante. Tu prends plus que ce que tu ne vaux réellement avant de lui décrocher un sourire ravissant, les iris bloqués sur les siens. « Il ne me manque que ton nom. » Tu grattes un peu plus, une information supplémentaire qui ne servira qu'à toi afin de mettre une identité sur son visage que tu pourrais revoir jour après jour sans ne jamais te lasser. Malgré le temps pris, une grande partie de celui-ci te sera dérobé par ceux qui t'emploient, alors il te faut une chose que l'on ne pourra te retirer.

« Et peut-être que cette fois-ci tu resteras un peu plus longtemps ? » Option sans en être vraiment une. Le timbre de voix insistant, qui laisse croire que tu contrôles la situation bien que la vérité soit tout autre. Toujours tiraillé entre deux camps dont l'un seul parvient explicitement à s'exprimer vocalement jusque dans les gestes, incapable de vaincre l'âme trop vieille. Trop entêté à retrouver sa douce moitié, à ne pas la laisser filer entre ses doigts. Pourtant, tu insistes de ton côté. Tu refuses d'accepter à bras ouverts ce que tu comprends de cette situation, de cette attraction qui n'aurait pas lieu d'être en d'autres circonstances. Voulant te convaincre que tu te trompes, que ce n'est pas ce que l'esprit croit malgré toi.

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Il avait le goût de la défaite entre ses lèvres. Le goût des cendres et de la poudre à canon dans la bouche. Il avait perdu. Contre lui-même. Contre le soleil. Son soleil. Il avait perdu. Immanquablement. Sans reddition possible. À son plus grand effroi. Son cœur offert sur un plateau. Sa volonté hurlant vainement contre ses sentiments. Si faible. Si facile à plier sous un battement de cils et un peu d’attention. Il attendait ses paroles, scrutait ses réactions. Il cherchait à capturer le moindre détail pour mieux se souvenir dans ses moments de faiblesse. Pour mettre un visage sur celui dont les rêves, les pensées se mêleraient avec les siens. Pour mettre un visage sur celui qui hanterait ses jours et ses nuits, un visage qu’il verrait dès que son cœur serait un peu trop faible pour ne pas espérer un peu d’affection à travers ce lien honni qui les liait. Il avait perdu, son regard perdu dans celui de son âme sœur, de son Apollo. Dans ce regard si vide. Presque autant que les abysses. Un regard sans avenir. Sans rien à quoi s’accrocher. Pas d’étoiles, pas de rêves, pas grand chose. C’en était presque effrayant. Presque. Et pourtant Hyacinth ne pouvait, ni ne voulait détourner son regard.

Il le voulait tellement. Quitte à faire les pires bassesses. Il le voulait tellement, que sa volonté étouffée, sa lucidité enterrée, il n’avait pas hésité une seconde. Son bras entre eux, son compteur en évidence, il lui avait demandé. Son prix. Bassement. Il avait demandé à son âme sœur son prix. Il avait demandé à l’homme de se vendre. Pour lui. Parce qu’une nuit, c’était tout ce qu’il pouvait lui donner. Une nuit, pas plus. Pas plus non. Il ne pouvait, ni ne voulait donner plus. C’était la cruauté de ce monde, la cruauté de leur lien. Jamais il ne lui donnerait plus Hyacinth. Jamais. La décision était injuste, il se refusait à laisser le choix à sa moitié. La décision était injuste, mais sans doute tout autant que de celle d’avoir une emprise sur lui. Le monde entier avait une emprise sur lui à commencer par ses proches. Pas un de plus. Pitié pas un autre pour l’empêcher de voler et de toucher du bout des doigts sa liberté. Alors tout ce qu’il aurait ce Dieu cruel, si beau, c’était un peu de temps, un peu de sa vie, de sa nuit. Mais rien d’autre. Non rien d’autre. Ce soir il cédait simplement à son cœur l’héritier. Simplement à ce lien, un pas de travers. Un pas de côté pour satisfaire ce cœur battant, et demain … Demain il fuirait, retournerait dans sa cage. Demain, il partirait de nouveau, tant pis si le cœur d’Apollo saignait. On ne pouvait pas mourir d’un chagrin d’amour … Et puis quel amour hein.

Quel amour vraiment. Quel amour alors qu’il prenait de son temps acceptant ce marché cruel. Quel amour alors qu’il prenait sa vie, en plus de resserrer l’étreinte sur son cœur jusqu’à l’en étouffer. Quel amour hein alors que les chiffres défilaient sans qu’il ne s’en affole, sans qu’il ne regarde vraiment, son regard figé sur les traits de son visage cherchant à le comprendre sans y réussir. Et sans doute qu’il avait trop pris. Et sans doute qu’il aurait pu s’indigner. Mais sur son compteur ce n’était pas des heures,  des jours, qui allaient le faire sourciller. Il avait du temps Hyacinth. Trop de temps. Assez pour se croire immortel. Assez pour ne plus sourciller. Assez pour savoir que quoi qu’il arrive, chaque matin il aurait toujours une nouvelle dose de temps, merci papa, sans qu’il n’ait besoin de rien faire. Mais l’accord était scellé. S’il avait demandé un payement à ce dieu cruel, s’il avait cru l’acheter, le sentiment de défaite était toujours aussi fort en lui. Comme si c’était lui qui s’était vendu. Il s’était vendu dans un sens oui, allant jusqu’à payer pour avoir sa nuit. Vendu contre un peu d’affection. Vendu. Vendu pour ce sourire qu’il lui adressait. « Il ne me manque que ton nom.
- Hy … Sin. »
L’erreur lui avait blessé la gorge. Non. Pas Hyacinth. Sin. C’était plus simple de donner son surnom, plutôt qu’un prénom peu courant, plutôt que le nom de famille qu’on associait forcément avec. Sin oui. Péché vivant pour certains, erreur pour d’autres. Sin. C’était tout ce qu’il donnera d’autre de lui, en plus de son temps, de son corps.

« Et peut-être que cette fois-ci tu resteras un peu plus longtemps ? » Non. Ce n’était pas une possibilité. Malgré l’insistance dans sa voix, ce n’était pas une possibilité. Non. Demain matin à l’heure où le soleil mettrait du temps à se frayer un chemin jusqu’à Casma il serait depuis longtemps de retour chez lui à New Brasilia. Il serait depuis longtemps enfermé dans sa chambre à se maudire sur sa faiblesse. Il ne voulait pas rester au matin, non. Il ne voulait pas d’une scène de ce genre à se réveiller à côté de son âme-sœur. Non. Il ne voulait pas céder à ce côté tentateur de rester à ses côtés, de tout abandonner,  pour ce qu’il avait, et de lui appartenir. Non. Alors la question qui sonnait comme un ordre n’eut qu’un sourire mutin en guise de réponse. Ses jolis yeux troubles se plissant légèrement tandis qu’il penchait la tête sur le côté. Jusqu’à ce « Convaincs-moi » qui passa ses lèvres, tandis que de ses jambes toujours nouées autour de sa taille, il le forçait à se rapprocher de lui, pour glisser de nouveau ses bras autour de son cou. « Embrasse moi ? » Il avait le droit non ? Il avait le droit de lui demander de l’embrasser ? Il avait payé non ? Alors pourquoi dans le fond l’idée que cet homme l’embrasse parce qu’il avait payé lui brisait le cœur ? Pourquoi hein.


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toi qui n'a jamais connu ce sentiment de liberté, de ne pas être étouffé par l'angoisse constante de l'aiguille qui s'agite infatigablement, de ne pas savoir ce que c'est que de vivre sans restrictions, tu ne peux résister à la tentation ouverte. à cet achat de ta personne, encore et toujours jusqu'à ton dernier souffle, incapable de considérer que tu puisses avoir plus de valeur. tu ne vaux que peu, pourtant tu dévores les heures et les jours sans reproche, sautant sur cette occasion en or tel un prédateur affamé sur sa proie. l'instinct de survie gruge. gruge encore plus loin, pousse l'audace sans entendre la moindre plainte de la part de sa victime. c'est toi qui s'arrête, volontairement, la culpabilité de l'âme qui intime de ne pas se laisser aller à la folie. de pas lui causer de tort. de ne pas le blesser ou lui faire du mal en écoulant le temps affiché sur son bras. tu pourrais faire tant de choses, tant de mal à cet individu intoxiqué si tu en avais la moindre intention. mais qu'est-ce que tu finirais par en tirer ? trop de travail pour une récompense que l'on risquerait de t'arracher. un geste dont les conséquences te retomberaient sur le nez tôt ou tard. puis, tu n'as pas ce qu'il faut pour te laisser aller à une fourberie pareille, à dépouiller les autres jusqu'au dernier grain pour ton propre bien. il vaut plus que tu ne vaudras jamais dans cette société superficielle.

prix instauré, le surplus quémandé pour la douce raison que tu aimes savoir à qui tu parles. il ne te le donne pas pour autant, te refusant ta demande en ne t'offrant qu'un surnom. rien de plus. même celui qui te retient prisonnier entre ses jambes n'estime pas que tu mérites de connaître le prénom dont l'a affublé ses parents. et peut-être que ça te fait mal. un peu. entaille au cœur dont les émotions ne parviennent pas à atteindre ce regard mort qui orne ton visage à longueur de journée. « je ne sais pas si ce surnom te va à ravir ou s'il ne s'agit que d'un blasphème à ta beauté. » ses traits soulignés, à la fois dans un compliment honnête crié par cette âme prise au piège, mais aussi dans cette chasse vaine d'obtenir plus. toujours un peu plus. langue habile ayant apprise à jouer sur les cordes sensibles générales, il n'en demeure pas moins que tu le penses tout bas.

cette belle étoile filera à la moindre opportunité d'entre tes doigts, peut importe à quel point tu tenteras de la retenir. tu le sais. tu le sens au fond de toi qu'il ne s'agit pas d'un banal oiseau que l'on peut forcer dans une cage. de toute, de quel droit oserais-tu tenter un tel geste ? tu ne peux que demander, espérer dans un ton d'imposition qui masque efficacement cette crainte. cette rancœur de la dernière fois. cette mélancolie qui accompagne la plus simple réalisation au matin lorsque les draps sont froids et vides. tu n'es pas assez pour le faire rester, mais au fond c'est ce qui devrait te convenir. ne pas avoir d'attache, ne plus avoir aucun comptes à rendre à personne. être libre de ses décisions, de pouvoir dire non. non. court mot maudit qui ne quitte pourtant que trop peu tes lèvres. il est si facile de dire oui, d'accepter, de craquer. tout ça pour des promesses d'un peu plus de temps, d'élever le compteur à ton bras. parce que c'est tout ce qui importe. nul besoin d'un expert pour deviner la réponse au fond de ses yeux, pour comprendre qu'il ne restera pas. demain, lorsque tu te réveilleras, il sera déjà parti malgré tous les efforts que tu puisses fournir pour le convaincre d'y passer quelques heures supplémentaires.

malgré tout, il ouvre une porte dans une possibilité. dans une illusion que tu puisses être capable de le convaincre, de le mener à changer d'idée et se plier à ta requête lancée par l'âme et le cœur plutôt que la tête. ses bras se nouent au niveau de ton cou, forçant le rapprochement et empêchant le défilement. tu ne peux plus refuser, plus reculer. il a payé, tu as largement accepté de lui appartenir jusqu'à ce qu'il décide de se barrer. une réalité triste, qui torture la poussière céleste au fond de ton être qui ne peut concevoir que vous en soyez là, que votre semblant de relation passagère ne tient debout que grâce à un paiement et que plus rien n'existera une fois le bref instant écoulé. ce péché au bout des doigts, tu les glisses sous son menton pour t'en saisir avant de l'embrasser. contact si familier qu'il en devient presque étouffant, la mâchoire se mouvant pour prolonger la délectation du goût de ses lèvres un instant de plus avant de lui adresser la parole dans un murmure assez fort pour ne pas se noyer dans la musique. « je suppose que tu te fiches de l'heure à laquelle je termine ? » tu l'a laissé t'acheter : il a donc obtenu tous les droits sur ta personne pour le moment présent et c'est à toi de te débrouiller pour maintenir ta part de l'accord silencieux dès la seconde où il réclame son droit.

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Il savait. Bien sûr qu’il savait. Hyacinth était certes perdu mais pas stupide. D’une lucidité dérangeante. Il ne savait que trop bien. Ce que son compteur représentait. La tentation de celui-ci. Les chiffres s’alignant sur son bras, fluorescents, tel un appel à l’abuser. Il savait. A quel point c’était dangereux, stupide même, de se promener à Casma, là où son temps était indécent, désiré. Il savait bien Hyacinth. Il savait bien qu’un jour sa bonne étoile, sa chance lui ferait défaut. Un jour il se réveillerait avec à peine quelques heures, pas assez pour retourner à New Brasilia. Ou il ne se réveillerait pas. Il le savait. Il jouait avec le feu. À venir sans garde du corps, sans androïde, seul. Il le savait bien. Mais il désirait cette liberté qui l’habitait. Celle de pouvoir faire ce qu’il voulait. Pas de chaines, pas de prison, libre. Libre de voler, difficilement, mais de voler tel l’oiseau auquel on le comparait parfois. Souvent. Les ailes brisées, le sol comme seul finalité. La chute serait dur un jour, il le savait. Il le savait et pourtant il se perdait encore dans ce monde qui n’était pas le sien, cherchant une liberté dans les interdits, dans l’adrénaline qui parcourait ses veines comme la drogue souillait son sang.

Il le savait. Et pourtant incapable de s’indigner en voyant son temps défiler. Pris. Par son âme-sœur. Terme cruel pour caractériser cet homme devant lui qui avait tout droit sur lui. Incapable de récupérer son bras en voyant les minutes, les heures, les jours même décliner dans son compteur. Parce qu’il s’en moquait au final. Il ne le regardait pas son compteur, cette horloge vitale. Il ne regardait jamais le temps qu’il lui restait, ce temps que chaque matin il additionnait renouvelait avec la générosité de son père. Il ne le regardait pas ce temps, s’en moquait, se sentait presque éternel, immortel, la pensée imposée par son monde, par New Brasilia, par son éducation. Et pourtant. Il savait que la mort guettait. Il savait qu’elle était là pour d’autres. Mais pas pour lui. Pas maintenant. Et il avait aussi cette sureté étrange, déplacée, que jamais, son Apollo ne lui prendrait son temps. Sa vie. Il était certes cruel mais pas à ce point. Pas au point d’abuser plus que nécessaire, de lui enlever ces décennies qui marquaient son bras. Pas assez cruel pour le laisser en danger sans avoir de quoi rentrer chez lui. Pas assez cruel pour le laisser à la merci de la faucheuse. Il n’avait pas eu tort Hyacinth. Il s’était arrêté. Il s’était fait à peine plus gourmand qu’il n’aurait pu l’être. Et une question légitime. Son nom. Il avait failli le dire Hyacinth s’était repris au dernier moment. Sin. C’était tout ce qu’il pouvait lui offrir. Voulait lui offrir. Rien d’autre.

« Je ne sais pas si ce surnom te va à ravir ou s'il ne s'agit que d'un blasphème à ta beauté. » Le compliment le laissa rougissant, ses mots se perdant entre ses lèvres. Juste un léger rosissement de ses joues bien visible sous les néons et des yeux un peu moins tristes derrières tous ces nuages brumeux. Bien souvent dans la haute, dans ce monde dans lequel il évoluait les gens se posaient des questions sur ce surnom plutôt outrageant. Mais sans doute que son âme sœur, Apollo avait vu juste directement. Le surnom lui allait à ravir, lui qui s’offrait aux premiers venus, juste pour un peu de déliquescence qui lui permettrait de toucher du bout des doigts la liberté.  Il s’offrait à qui le voulait, se perdait dans les plaisirs charnels, dans les plaisirs chimériques. Il incarnait facilement le péché. À gâcher son temps, à gâcher sa vie. Pour des plaisirs coupables. On le désirait aussi. Souvent. Qu’importe. On le jugeait dessus et les regards des autres le laissaient indifférent. Il était prêt à tout pour un peu de liberté. Même aux pires bassesses. Même à payer son âme-sœur, quitte à avoir le sentiment de s’être vendu. Qu’importe oui.

Qu’importe oui. Mais sa question s’était faite hésitante. Sa question s’était faite presque craintive quand il lui demandait de l’embrasser. Sa voix craintive, son cœur un peu plus malmené. Et l’angoisse sourde qu’il refuse. Qu’il lui refuse ça. Il en aurait eu le droit. Il ne l’avait pas pris le barman, ses doigts se glissant jusqu’à sa mâchoire pour initier le geste tant désiré. Et il aurait pu se perdre contre ses lèvres Hyacinth, le contact électrisant. Horriblement familier aussi. De celui qui lui laissait un goût d’inachevé sur les lèvres quand il se recula son Apollo, un gémissement entre ses lèvres. Parce qu’il en voulait plus. C’était presque un geignement même. Comme si un éclat de lucidité l’avait traversé sur la situation. Ce baiser ne représentait rien. Rien si ce n’est l’accord scellé. Et il devrait s’en contenter. Parce que c’était ce qu’il avait désiré. Alors quand il lui posa cette question, cette douloureuse question, qui rappelait ce qui les liait, du temps seulement : « Je suppose que tu te fiches de l'heure à laquelle je termine ? » Hyacinth se fit égoïste. Hyacinth se fit plus démoniaque, terrible qu’il ne l’était. Il hocha de la tête, ses bras se resserrant autour de ses épaules, sa tête venant se nicher contre son cou. « Je payerai. » Toujours. Tout s’achetait. Le barman. Le videur. Le patron. Tout s’achetait. Surtout les personnes. Et c’était bien malheureux.



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Dénié dans ta réclamation, tu n’obtiens que la fragilité d’un surnom, une identité personnelle protégée pour des raisons que tu n’as pas envie de deviner. Que tu n’as pas la motivation de trouver. À chacun sa vie et ses secrets, tu supposes, malgré cette déception de ne pas en tirer un véritable prénom, de ne pas pouvoir l’affubler de cette précieuse étiquette qui te donnerait la fausse impression d’être un peu plus qu’un objet utilisé pour ensuite mieux s’en débarrasser. Encore une fois, tu ne seras pas dupé par les charmes d’un bel inconnu, tu n’as pas souvenir de la dernière fois que tu as pu croire en une belle parole. Relation évidente entre vous deux, instaurée par ces chiffres ajoutés à ton bras que tu perdras bientôt dans l’espoir de t’éclipser avant la fin de ton quart de travail. Ton patron se fera un réel plaisir de t’arracher ce que tu as pu prendre en guise de paiement, te laissant partir avec autant – ou moins – d’heures qu’avec lesquelles tu es arrivé au boulot. Décision stupide, motivée par un tiraillement interne et illogique qui refuse de répondre à la voix du bon sens, à celle qui murmure le besoin de ces heures pour survivre un peu plus longtemps. Sans le connaître, tu sais déjà que tu ne pourras rien lui refuser.

Surtout pas un banal baiser qui clôture le marché avant que tu ne poses la réalité. Il ne va pas t’attendre sagement dans un coin jusqu’aux petites heures du matin, tu en doutes. Quelqu’un qui peut se permettre autant de folies par sa richesse ne veut pas s’impatienter. Tu connais ce genre de client, ceux qui se croient les rois du monde, qui ne prennent pas part parmi les aléas de la vie en se laissant porter. Il est de ceux qui prennent, qui veulent tout maintenant, tu le vois autant que tu le sens par ses mots et son comportement. Ton cœur, ce pauvre organe, ratte un battement lorsque son visage se glisse dans ton cou. La proximité te picote le bout des doigts, créer cette envie de rester ainsi jusqu’à ce qu’il se lasse parce que la position est cruellement confortable malgré tout. Mais il te faut t’en détacher, l’abandonner quelques minutes pour mieux revenir. C’est à contre-cœur que tu t’exécutes, main se pressant contre le côté de son visage à nouveau avec le sourire juste assez charmeur accroché aux lèvres. « Donne-moi deux minutes, Sin. » Surnom qui roule sur la langue avec trop d’aisance, tu lui accordes un rapide baiser avant de le laisser aux bons soins de ta collègue qui n’a pas l’air bien perturbée par la réalisation de se retrouver seule. Il te manque les émotions nécessaires pour ressentir un stress à l’idée de trouver ton chemin jusqu’à ton patron, pour lui demander la permission de quitter plus tôt tout en tendant simplement le bras – de toute, le torse nu n’aide pas à camoufler ces chiffres trop voyants pour ton inutile personne. Tu ne bronches guère devant le regard carnassier qui se fait un plaisir de rafler le paiement obtenu, qui ne te laisses presque rien avant de te libérer dans un esclaffement joyeux. Si l’enveloppe vide que tu es avais plus de capacité émotionnelle, peut-être aurais-tu changer d’avis à la dernière minute plutôt que de laisser cette panique te serrer la gorge. Tu n’as pas particulièrement envie de vivre, mais tu n’as pas envie de mourir non plus et le temps qu’il te reste sert d’angoisse tandis que tu pars en quête de tes affaires en vitesse, retrouvant le confort d’une chemise pour ensuite revenir au bar.

Échange rapide de quelques mots avec ta collègue, ton attention entière se retourne enfin sur la raison de la détresse qui tire sur tes nerfs sans pour autant que le regard vide ne trahisse ces rares émotions bien réelles. La main trouve un contact contre son dos, remontant non loin de sa nuque pour annoncer ta présence malgré le fait que tu es convaincu qu’il n’a pas raté ton retour. « Où veux-tu aller ? » La question n’est que superflue, te doutant bien que vous ne terminerez pas chez lui ou dans un bel hôtel. Tu ne mérites tout de même pas autant de luxe que la dernière option puisse offrir et il est d’une pure évidence que le jeune homme ne t’ouvrira pas les portes de sa demeure. Comme la première fois, vous terminerez chez toi et sa somptueuse présence se serait éclipsée avant même que tu ne puisses ouvrir les yeux. Et ça ne devrait pas te déranger autant de le savoir.

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