(F) SON NA EUN + shade alestra

faceclaim Son Na Eun univers L’impitoyable Sigan a vu naître Shade, lui accordant un répit de seize ans, avant de venir réclamer chaque seconde de son temps. Mais elle s’en est sortie la désargentée, perdue dans un autre monde, se voyant octroyer une deuxième chance sur Altéa, cruelle et douce à la fois. naissance Vingt et un ans, une vie déjà vécue, une autre tout juste entamée. Elle a parfois le regard voilé par le poids des souvenirs Shade, mais elle ravale toujours la douleur ou la nostalgie pour alimenter sa hargne. Ce passé qui consume son frère est, pour elle, devenu le meilleur des carburants. héritage culturel Ils n’en ont jamais vraiment parlé chez les Alestra, de ces ancêtres qui font la fierté de certaines familles qui ont eu le luxe de pas oublier leurs origines. Eux supposent plus qu’ils n’affirment, devinant à leurs traits qu’ils viennent d’une Asie désormais oubliée. occupations Sa répartie a toujours été sa plus belle arme, blesser ou faire pression lorsque c’était nécessaire, en appeler à la raison ou séduire quand c’était la seule chose à faire. C’est une comédienne Shade, pour s’en sortir dans la vie. C’est une poète la jeune Alestra, quand elle est seule ou trop ivre de certains êtres pour se taire. Elle a toujours eu beaucoup de flair, pour cerner les gens ou sentir les mauvais coups. Pourtant, c’est armée d’une plume ou d’un clavier qu’elle brille, couchant à l’écrit des vérités que certains ne voudraient pas voir dévoilées. Le journalisme a donné du sens à son existance, dotant l’ancienne désargentée d’un but auquel se raccrocher. Désormais, elle écrit des colonnes sans importance pour gagner sa vie, travaillant sur son vrai projet dans l’ombre. Explorer les liens cosmiques cachés, enquêter sur les mondes gardés secrets pour informer la population, pour dissiper les mensonges d’un gouvernement qui a tenté de la faire taire. Plus jamais, s’est-elle promis. Depuis, elle poste ses articles sur Typhon, plateforme illégale et alternative, cachée derrière un pseudonyme pour échapper à la vigilance de Gaïa, intelligence artificielle surpuissante au service de l’état. particularités Tout comme son frère et chaque siganais s’étant perdu dans un autre monde, son ancien compteur ne lui sert plus à rien. Quelques chiffres sur le bras, comme un tatouage fade et dénué de sens pour certains, témoignage de celle qu’elle était avant, quand chaque minute avait son importance.

tales of the past Shade, c’était la petite dernière, le caprice d’une mère qui avait toujours voulu d’une fille, même si elle parvenait à peine à subvenir aux besoins de ses deux fils. Shade, c’était l’enfant choyée, protégée, à qui on ne demandait qu’à se préoccuper de son éducation, qu’on tenait à l’abri des griffes du temps. Et ils croyaient lui rendre service, ses parents comme ses frères, quand ils attendaient que Morphée vienne la cueillir pour faire des messes basses afin de prévoir leur plan d’attaque pour récolter de quoi tenir une nouvelle journée. Mais elle était bien trop perspicace la gamine, beaucoup trop maline pour que ce tour-là marche avec elle. La désargentée abhorrait de rester sur la sellette quand les siens se démenaient alors elle a commencé à voler. Des babioles de rien du tout quand elle était trop jeune pour donner de la valeur aux nécessités, de plus gros butins quand son audace d’adolescente lui soufflait qu’elle n’avait rien à risquer. Même quand Reyn a commencé à travailler comme coursier pour un riche siganais, ramenant bien plus qu’il ne leur en fallait, Shade continuait de faire danser ses doigts en quête de trésors cachés à dérober. it all changed in a night Ils auraient pu continuer ce manège longtemps les Alestra mais c’était sans compter sur l’avidité de tous ceux qui les entouraient, ces voisins, ces inconnus qui continuaient de trimer alors qu’eux, enfin, s’en sortaient. Ca a attiré l’attention, c’est parvenu aux oreilles des mauvaises personnes, ça a signé leur fin. Et Shade aurait dû subir le même sort que ses parents et son grand-frère Micah, voir son compteur vidé par des étrangers venus tout leur arracher mais elle avait volé une fois de trop, s’était fait prendre pour la première fois. C’est Reyn qu’elle a appelé, Reyn qui est venu payer sa dette, Reyn qui l’a sortie de là… Reyn qu’elle a sauvé sans le savoir. C’est ce qu’elle a réalisé, alors qu’il la tenait contre lui, bloquant tous ses mouvements, une main sur sa bouche pour l’empêcher de crier tandis qu’ils assistaient, impuissants, au meurtre de leur famille. Arrivés trop tard pour être fauchés. Arrivés trop tôt pour manquer les cris et l’exécution, planqués dans la cour intérieure de leur maison qui partait en fumée avec les corps sans vie de leurs proches, effaçant ainsi toute preuve du crime qui venait d’être commis. Ce ne fut pas son frère qui la força à courir, il ne s’exprimait pas comme ça, n’avait pas cette lueur dans le regard. Et même si son esprit cartésien lui soufflait que c’était une conséquence du deuil qu’ils devaient maintenant porter, Shade savait que c’était un étranger qui s’évertuait à les mettre à l’abri. Parce que Reyn s’était éteint quand les flammes avaient tout dévoré, une part de lui était morte dans cet incendie dans lequel il se serait jeté s’il n’avait pas eu à la protéger. a whole new world Les jours suivants furent flous et encore aujourd’hui, l’orpheline est incapable de se les remémorer correctement. Elle se rappelle seulement avoir été à bout de forces quand ils l’ont croisé, ce siganais généreux pour qui son frère bossait. Quand il s’est mis à crier sur Reyn pour lui demander où il était passé, elle n’a pas réagi Shade, déboussolée, anesthésiée par la douleur. Quand la voix de son frère s’est mêlée à celle d’Agapé, elle s’est souvenue de respirer, une fois, deux fois, une troisième avant que Reyn ne saute à la gorge de l’héritier. Elle s’est interposée, non pour son frère mais pour ce garçon qui leur avait tendu la main, parce qu’il ne méritait pas d’être l’exutoire de la colère de Reyn. Et sans qu’aucun d’eux ne sache comment ou pourquoi, ils se sont perdus, happés par une brèche vers un autre monde appelé Altéa. Les premiers mots qu’elle y prononça furent pour Agapé, lui ordonnant de fuir, le sauvant de la fureur de son frère, comme il les avait sauvés de la misère. home is wherever I’m with you Shade évoluait dans un nouveau monde aux côtés d’un fantôme, d’une ombre, d’une parodie de son frère. Reyn avait plus le goût de rien alors elle a pris les choses en main. Elle s’est démenée pour comprendre cet univers dans lequel ils devraient vivre désormais, pour l’appréhender autant que possible vu ses maigres moyens. Ils ont vécu dans la rue pendant un temps avant que Reyn ne la traine chez une vieille femme rongée par la maladie, répondant à une annonce d’aide à domicile. Il lui avait trouvé un foyer, un endroit stable où tout recommencer, quelqu’un d’autre que lui dont s’occuper. C’était comme un aurevoir, alors qu’il l’abandonnait devant le palier pour retourner dormir à la belle étoile. C’était un cadeau empoisonné, alors qu’elle le regardait repartir seul sans savoir si elle le reverrait. Mais Reyn il finissait toujours par revenir, affrontant chacun de ses regards accusateurs, persuadé qu’il avait fait le bon choix en lui imposant ça. Et elle aurait pu lui en vouloir Shade, le détester de tout son cœur si seulement ça ne s’était pas avéré vrai. exposing the hidden truths Elle s’empêchait de penser l’ancienne désargentée, s’occupant de cette femme qui n’avait qu’elle au monde pour résister à la mort qui gagnait un peu plus de terrain chaque jour. Mais ce n’était pas assez, c’était du temps gâché. Shade avait besoin d’un moteur qui la fasse avancer, d’une étincelle pour continuer, d’un but pour se lever. Alors elle s’est perdue dans ses écrits, contant sa misérable vie dans un premier temps, commençant des recherches pour comprendre ce qui était arrivé dans un deuxième. Parce qu’elle tenait quelque chose de géant la petite Alestra, des secrets à dévoiler, des vérités à exposer. Elle a commencé par les mondes, parce que c’était sa seule certitude. Puis elle a repensé à cet étranger qui avait revêtu les traits de son frère l’espace d’un instant, ce moment que Reyn avait imputé à sa folie dont il ne parlait jamais. Mais Shade voulait pas y croire, aux voix qu’entendait Reyn, aux faits qu’il ne parvenait pas à expliquer, à tous ces détails qu’il imputait à cette schizophrénie qu’il s’était diagnostiquée. Elle a cherché à réunir des témoignages, déliant le vrai du faux, publiant ses conclusions comme une débutante, sans penser aux conséquences. letting go and moving on Quand elle est revenue un soir, la veille dame avait une belle histoire à lui conter. Celle de plusieurs hommes du gouvernement venus l’interroger sur la fille qui partageait son appartement. Alors le premier réflexe de Shade a été de courir retrouver Reyn, parce que c’était qu’une question de temps avant qu’ils ne lui tombent dessus, parce qu’ils avaient déjà embarqué tout ce qu’elle avait réuni, ou presque, en son absence. Mais Shade avait des carnets, noircis de théories et de constats, des biens précieux qui résumaient tout ce pour quoi elle avait travaillé. Elle devait les lui confier, lui expliquer, lui ouvrir les yeux. Et c’est ce qu’elle fit, déboulant dans l’appartement que son frère partageait avec trois amis. Le prenant à part pour le noyer sous un flot de paroles qu’il écouta sans broncher, réalisant l’énormité de ce qu’elle venait lui dévoiler et le danger dans lequel elle s’était fourrée. Quand il appela Kassian pour la forcer à tout lui répéter, elle ne comprit pas tout de suite Shade. Pourquoi elle devait lui faire confiance, tout lui expliquer et répondre à chacune de ses questions. Mais elle s’exécuta malgré tout, récoltant ainsi le plus précieux des alliés, s’approchant un peu plus de la vérité. Parce que Kassian et son frère étaient liés, parce que Reyn n’avait jamais été fou et commençait enfin à le réaliser. Parce qu’elle avait eu raison de suivre son instinct et de fourrer son nez là où il ne fallait pas. a burning flame in the darkness Shade fut détenue par le gouvernement pendant plusieurs jours, sujette à d’interminables interrogatoires où elle joua parfaitement la comédie. Elle leur livra une part de vérité, expliquant comment elle s’était retrouvée à Altéa, expliquant ensuite pourquoi elle s’était mise à écrire, prétextant vouloir être remarquée, offrant mille excuses comme si ce n’était pas des mensonges. Et quand ils estimèrent enfin qu’elle ne représentait plus aucun danger maintenant qu’ils lui avaient tout enlevé et suffisamment menacée, elle fut libérée. Désormais surveillée, Shade fait profil bas, maintient sa couverture comme elle peut. Cela fait quelques semaines à peine que la vieille femme a lâché son dernier soupir, forçant la jeune femme à trouver un autre travail qui paie suffisamment pour pouvoir assumer son propre appartement. Elle écrit pour gagner sa vie, journaliste plus de nom que de métier, dans ce journal qui abrutit plus qu’il n’informe. Un poste tombé du ciel qu’elle pense être un autre moyen de la surveiller et s’assurer de son silence mais qu’elle accepte pour donner le change, pour dissiper tout soupçon. Alors elle endosse son rôle de bon cœur Shade, elle serre les dents, parce que Reyn et Kassian lui ont trouvé une autre plateforme où faire entendre sa voix. Un réseau dans lequel le gouvernement n’est pas roi et où la vérité éclatera, Typhon.

REYN ALESTRA Shade c’est l’étincelle qui a empêché Reyn de totalement s’éteindre. La lumière qui perce l’obscurité, le soleil s’il est la lune. Les Alestra, c’est une putain d’éclipse quand ils se retrouvent. Ça vous brûle les yeux de les voir s’aimer si fort, ça vous retourne. Ça vous fait larmoyer de les regarder se déchirer, ça chamboule. Parce qu’il y a ce sentiment de manque constant, de l’autre quand ils ne se voient pas, de ceux qu’ils ont perdu quand ils se retrouvent entre quatre yeux. C’est foutrement ironique, de les voir si dépendants et allergiques de l’autre à la fois. C’est presque comique, de s’habituer aux disputes qui entrainent la fuite, aux regards courroucés quand ce n’est pas la souffrance qui les hante. Ils se quittent toujours pour mieux se retrouver et au final, c’est tout ce qui compte. C’est ce qu’ils se disent quand leurs rires s’entremêlent, complices, alors que Reyn la fait tournoyer dans les airs. C’est ce qui réchauffe leurs cœurs cabossés, quand Shade fait semblant de râler parce qu’il veut pas la lâcher.
KASSIAN STILINSKI Curiosité. Elle tumultueuse et énergique, prête à inverser des torrents — lui désabusé, cynique, trop aisément résigné. c'est un peu étrange, ce lien qui les lie ; étrange de l'avoir découverte à travers les yeux de son âiné, dont Kassian fait partie du cluster. Étrange d'avoir été témoin de ses coups durs sans pourtant la connaître, sans même appartenir à la même dimension ; et de sentir parfois se répercuter en lui les émotions qu'éprouve Reyn vis-à-vis d'elle — positives, puis négatives, et ainsi de suite, en un cercle sans fin. Mais elle a embrassé les faits plus aisément que Reyn lui-même, accepté le cluster de son frère comme si elle le comprenait mieux qu'eux ; parfois, même, elle les aiguillonne, les pousse à expérimenter là où ils n'ont que trop longtemps stagné. Elle sait que Kass sait, alors elle s'est autorisée un jour à tenter de lui parler : de se confier sur les scènes trop douloureuses pour être nommées, mais encore moins oubliées. Placebo: c'est un peu Reyn qu'elle cherchait à travers lui, à l'origine. Ça a été laborieux, et lui, trop silencieux, tendu clairement, peinant à trouver quoi répondre. Alors à la place il a pris un crayon et a mis des dessins sur les mots qu'elle balbutiait. Puis au pinceau, au fusain, sous tous les formats, tous les médiums, il a tracé ce qu'elle exprimait pour l'aider à l'expier, avant de les lui mettre entre les doigts et de la guider pour qu'elle le fasse elle-même. Parfois c'est pas assez, alors à la place, il grimpent au sommet d'un building, et elle hurle à s'en briser la voix. Il a pas grand-chose à offrir, Kass, mais met à sa disposition ce qu'il peut ; infos, témoignages, réseaux illégaux. C'est que leurs chemins se recoupent : elle est en quête de vérité, et lui cherche Sigan — ou du moins, son jumeau cosmique qui y réside.
LUA TOLSTOÏ Lua pourrait vulgairement être qualifiée de "friend enemy". C'est la peste, l'insolente, celle qui l'appelle encore gamine aujourd'hui alors qu'elles ont le même âge et se fait continuellement un plaisir de se montrer détestable. Et Shade, elle la méprise autant qu'elle l'admire tout comme elle l'exaspère bien plus souvent qu'elle ne l'apprécie. Entre elles c'est brouillon, très souvent confus, elles peuvent se prendre la tête pendant des heures puis finir affalées l'une à côté de l'autre à parler maquillage et potins. Un bordel féminin de chaque instant, qu'elle a appris à chérir avec le temps.
ERIDAN FINLAY texte.