illithia rozeen caelius

I'm deafened by the silence
Is it something that I've done
I know that there are millions
I can't be the only one who's so disconnected
It's so different in my head
Can anybody tell me why
I'm lonely like a satellite?

'Cause tonight I'm feeling like an astronaut
Sending SOS from this tiny box
And I lost all signal when I lifted off
Now I'm stuck out here and the world forgot
Can I please come down, come down
'Cause I'm tired of drifting round and round
Can I please come down?

« Pourquoi ces langues ne sont-elle plus utilisés? Pourquoi fait-il si sombre ? Les extra terrestre existe t-il ? Et si nous n'étions qu'une infime partie de la population galactique ?  » ses yeux, de fines billes rondes fixent avec curiosité le visage de sa mère, puis celui de son père. elle y lit l'incompréhension, l'inquiétude et peut-être même une pointe de désarroi et pourtant elle n'arrive guère à en trouver une raison. les questions affluent de manière quasi incontrôlables, telle une nécessitée, une soif de savoir. du haut de ses cinq ans, elle se sent déjà en décalage avec les autres enfants de son âge, ceux qui passent leur temps à dessiner des pseudos chiens tandis qu'elle préfère converser avec les adultes ou lire des livres. elle fascine autant qu'elle effraie. et si- et si cet aspect finissait par lui nuire, et si elle devenait la cible d'ennemis?

elle parle, elle chantonne, elle murmure. Des paroles, des sons, des chants que seule elle même semble comprendre. Elle récite dans les couloirs de l’école, fredonne dans les ruelles de Néphède, raconte autour de la table à manger. Peu semble la comprendre réellement, certains la soupçonnent de ne pas être mentalement stable, d’autres la définissent ironiquement d’extraterrestre et une fine poignée voit en elle un potentiel indéfinissable. De quelque passion que l'âme soit atteinte, elle ne veut jamais endurer de contrainte. Elle a bien essayé, raisonnable jeune enfant, d’écouter les dires de ses parents et de restreindre cette passion mais l’admiration qu’elle vouait à l’inconnu était incontrolablement irrésistible. Le désir de connaître, le besoin de toucher du bout des doigts ce semblant d’inconnu et cette ambition naïve d’un jour pouvoir y accéder.

Personne n'intègre les heathens sans faire ses preuves, et illithia n'était guère exception. les relations du sang n'avait aucun impact sur les chances qu'elle avait d'être un jour officiellement intégré au sein des heathens. Détermination, calcul, persévérance, présence d'esprit et mémoire, voilà tout ce qu'il faut pour réussir. C'est ce qu'elle n'avait de cesse de se répéter et ce même dans les tâches les plus ingrates, elle savait qu'à l'instant même où elle baisserait les bras, un autre serait là pour la remplacer et saisir cette chance dont elle n'aurait su s'emparer. elle n'a pas peur de se faire prendre lors des livraisons, tout ce qu'elle craint c'est de ne pas être assez rapide, assez efficace, que l'on cesse de faire appel à ses services pour se tourner vers un garçon plus fort, plus agile, véloce. alors elle prend soin de ces colis comme si il s'agissait de sa propre vie, elle passe inaperçu et respecte les délais. elle fait ses preuves, elle obéit sans un mot et ce même lors qu'après huit ans elle occupe toujours le même poste. parcequ'elle doit prouver sa loyauté, sa détermination et son courage, choses bien distinctes de son intelligence

Elle sert les dents, larmes aux yeux et poings serrés. douleur corporelle, momentanée, passagère. Allongée sur le flanc droit, elle observe les visages inquiets de ses parents et ceux fier de ses futurs mentors. 2014. Le début. Gravée au fer rouge sur son corps encore jeune. Illithia est fière, impétueusement satisfaite, sourire aux lèvres, malgré cette sensation de brûlure qui lui ronge le corps. Elle est officiellement Heathen, une fière échos prête à servir sa famille et à assouvir ce désir insatiable de savoir. Une esthète passionnée d’ethnologie, d’arts et de pillage qui peut enfin délaissé son poste de livreuse et occuper un poste aux responsabilités bien plus importantes. Dévouée, déterminé, aveuglée.

Ce qui différencie la perfidie de l'abus de confiance, c'est la trahison personnelle ; car, sans elle, la perfidie ne serait qu'un abus de confiance. son cri est inhumain, dénaturé, difforme. ses yeux irrités par la fumée qui emplie ses poumons, elle ne peut quitter du regard le corps sans vie de sa mère qui jonche à ses côtés. illusions procurés par des sentiments éphémères, elle avait plongée tête la première dans ce qu'elle imaginait être le cambriolage du siècle mais c'était rapidement révélé n'être qu'un guétapan. douleur émotionnelle, douleur psychique, son corps lui est insensible, seul son être hurle, affligé, désespéré, déchiré. naïveté juvénile d'une enfant précoce dont l'on pensait l'intelligence au dessus de tout. de tout sauf de la mort, de l'ingratitude humaine. elle était amoureuse, enfin elle le pensait, cet amour de jeune femme, cet amour naïf, aveugle. parce que sa précocité ne l'avait guère préparé à cela. rien n'aurait pu l'y préparer, ni même sa famille. De déception en déception, la vie se défleurit à chaque pas qu'on y fait ; tout se dessèche, et même notre cœur ! les choses sont bien différentes, vues de l'œil de la jeunesse, ou de celui de l'expérience.

«J’ai survécu car le feu en moi brûle plus intensément que le feu autour de moi» réveil nauséeux, réveil douloureux. elle ne se rappelle plus de son prénom, de son nom, de son âge ni même du lieu où elle se trouve. assise, silencieuse, elle reste ainsi de longues minutes, observant cette chambre aux murs blanchâtre qui contraste avec l'obscurité de l'extérieur. un extérieur morne, grisâtre, parsemé de fumée et de nuages. il lui faudra un certain temps avant que la réalité ne la frappe de plein fouet, que les souvenirs ne la charge, l'empoigne, la foudroie. elle ferme les yeux, à bout de souffle, gorge serré, coeur écrasé. elle succombe sous le poids des remords. L'amour n'est pas qu'un ravissement, mademoiselle. L'amour peut être une torture, un traître, un tricheur. Il emprunte tous les discours, tous les costumes, tous les subterfuges. elle perds la tête, elle étouffe, elle se détache de la réalité. son être déraille, les instruments électriques de la chambre déjantent. chaos, ses yeux rougies s'entrouvrent pour découvrir une vision d'horreur: un bras métallique remplaçant son bras droit. illusion, hallucination, rêve. elle s'écroule, inerte, inconsciente.

2015, premier pas à Altea. jusqu'à quelques semaines auparavant elle ne connaissait guère l'existence de cet univers persuadé que seul Néphède existait. entraînement, endurcissement, préparation, elle a passé 4 semaines à se préparer à cette mission de longue durée, elle avait été briéfé sur les choses qu'elle pouvait et ne pouvait surtout pas dire. silence sur Néphède, pas un mot sur l'univers d'où elle venait, tout les résidents d'Altea n'avait guère conscience de l'existence de son univers, un seul mot et elle risquerait bien plus que sa place chez les heathens.

il s'agit de sa réhabilitation, sa convalescence, la fin d'un chapitre, le début d'un nouveau. rozeen n'est plus la même, elle a tiré un trait sur illithia, la douce et naïve enfant précoce. elle n'est plus que rozeen, paranoïaque, méfiante, défiante adulte à l'intelligence accrue. elle ne vit plus que pour eux, les heathens. pour cette liberté, ce nouvel environnement, ces lieux lumineux qui divergent tant de néphène. elle n'est plus qu'actrice, menteuse et fallacieuse, oeuvrant pour le bien être des siens mais plus encore pour oublier, oublier ce mal être. ce sentiment d'être déconnecté de tout, de tous.