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 Katan + Back Against the Wall

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Kate Anders
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Katan + Back Against the Wall Tumblr_n545zyCeKR1ru64ono4_250Elle n’allait pas bien du tout.
Elle était fiévreuse et ne parvenait pas à se concentrer sur quoi que ce soit plus de deux minutes à cause de la douleur lancinante qui irradiait de son dos. Elle n’en pouvait plus.
La pilote grogna un juron et tenta d’essuyer la sueur qui perlait sur son front d’un revers de main avant de se reconcentrer sur l’appareil qu’elle était en train de démonter.
Depuis combien de temps est ce qu’elle était là dessus ? Elle n’était même plus capable de se souvenir combien de temps ça faisait. Tout ce qu’elle savait, c’était que ça faisait bien trop longtemps. En temps normal, elle aurait bouclé ça en une heure mais là… Elle était incapable de réfléchir.

Après plusieurs tentatives infructueuses, elle jeta son outil sur son établi en lâchant une volée d’insultes et recula sa chaise pour se relever. Elle se redressa d’un bond mais sentit immédiatement ses jambes trembler sous son poids et dû se rattraper à son plan de travail au moment où elle se sentit partir.
C’était quoi ce merdier ?
Depuis quand est ce qu’une simple griffure la mettait dans un état pareil ? Ça n’avait pas de sens !
Tout ça c’était à cause de Clarke et de son idée à la con de l’emmener à une partie de chasse avec lui…

Elle y était allée quatre jours plus tôt, surtout parce que Clarke avait réussi à la persuader que ça lui ferait du bien de sortir sa tête de son atelier et de faire quelque chose "d’utile" selon ses mots. Alors elle était partie avec lui et ses hommes, non sans l’insulter allègrement.
Ils étaient arrivés rapidement dans leur zone de chasse et s’étaient éparpillés afin de couvrir plus de terrain. Kate s’était retrouvée seule -et légèrement à l’écart du groupe- et n’avait absolument rien vu venir. Le traqueur lui était tombé dessus depuis l’arbre contre lequel elle s’était appuyée et lui avait déchiqueté son uniforme, ainsi que son omoplate droite. Elle avait réussi à le repousser et à lui mettre une balle avant qu’il ne s’enfuie et avait continué sa partie de chasse comme si de rien n’était.
C’était après que ça s’était compliqué…  

Elle avait ressentie les premiers effets de sa blessure dès le lendemain, quand elle avait réalisée qu’elle pouvait à peine lever son bras droit. Elle avait ignoré les réflexions des autres Shadowrunners qui lui avait immédiatement suggérée d’aller voir Ifan pour qu’il la soigne. Elle ne voulait pas le voir. Elle savait qu’il faisait du très bon boulot et qu’il avait mérité sa place parmi eux, là n’était pas le soucis. C’était simplement qu’elle voyait bien comment il la regardait. Il ne pouvait pas s’empêcher de la suivre du regard à chaque fois qu’ils se croisaient. Et elle savait parfaitement pourquoi. C’était parce qu’il continuait à croire à ces conneries de destin, de soulmark ou d’autres conneries du même genre.
Elle lui avait pourtant expliqué qu’elle ne voulait pas se rapprocher de lui, qu’elle refusait de suivre cette destinée mais lui ne semblait pas vouloir abandonné cette idée.
Alors elle l’évitait le plus possible. Et quand elle était obligée d’être près de lui, elle faisait en sorte de le rester le moins de temps possible.

Kate quitta son appui sur son plan de travail et poussa un gémissement plaintif au moment où elle se redressa et que son omoplate frotta un peu plus contre le tissu de sa veste. Il fallait qu’elle fasse quelque chose. Dans le cas contraire elle ne serait plus en état de marcher d’ici deux jours.

Elle commença à retirer péniblement le haut de sa tenue de pilote, ponctuant chacun de ses gémissement de douleur par une volée d’insultes et sursauta en entendant la porte de ses quartiers s’ouvrir dans son dos.  
Elle se retourna vivement -du moins autant que son état le permettait- et ne put se retenir de lâcher un. « Oh fuck me. » En reconnaissant Ifan dans l’embrasure de la porte. Elle le toisa un moment avec un air mauvais et sembla brusquement réaliser que ça veste était toujours ouverte, laissant apparaître le débardeur qu’elle portait dessous. Poussant un grognement, elle se retourna pour tourner le dos à son vis à vis et referma rapidement sa tirette en crachant un. « T’as rien à foutre ici. » Elle savait que ça ne servirait à rien de le rembarrer de la sorte, surtout maintenant qu’il devait voir la tache de sang séché sur sa veste à l’endroit où elle avait été blessée. Elle avait toujours le mince espoir qu’en étant assez froide il finirait par comprendre mais il semblait être aussi têtu qu’elle.

Sa veste refermée, elle reporta son attention sur Ifan et croisa les bras sous sa poitrine, essayant du mieux que possible de cacher l’état d’épuisement dans lequel elle se trouvait. « Laisse moi deviner. C’est Lewis qui t’as demandé de venir ? » Elle décroisa les bras et fit un pas dans la direction du brun, le regard toujours aussi mauvais. « Ecoute moi bien. J’ai pas besoin de toi ok ? Je vais parfaitement b… » Un nouveau vertige la coupa dans sa phrase, lui faisant perdre l’équilibre, et elle dû se rattraper au mur juste à côté d’elle pour ne pas tomber.

Elle cligna plusieurs fois des yeux et secoua la tête pour essayer de retrouver ses esprits. « J’ai pas b’soin de toi. Alors fous moi la paix. »
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Ifan al-Khadiri
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Katan + Back Against the Wall Q74d « T’as vu Kate? »

Ça doit être la première fois qu’il réussit à ne pas poser cette question aussi souvent en l’espace d’une semaine. Là, c’est après quatre jours, cinq en fait, qu’il n’a pas daigné la sortir, ni aller chercher le contact de sa soulmate. Jusqu’où pourrait-il aller ? Une semaine ? C’était déjà trop dur, et même si dans son esprit d’altéan sept jours n’était pas grand-chose, le temps s’écoulait différemment ici. Et puis, après tout… qu’est-ce qui n’avait pas changé depuis qu’il l’avait trouvée?

En général, même sans côtoyer le bras droit du groupe, Ifan parvient à recueillir quelques informations, en vrai hibou. Mais même s’il est occupé au quotidien par les bobos des runners; ou encore à en apprendre plus sur l’écosystème local et aux recherches pour diversifier les thérapies. Ifan croit en la reconstruction de la vie ici bas, même si elle semble aussi souillée qu’ingrate.

La nuit tombe progressivement et le froid mord les chairs par la même occasion.

Lewis fait volte face et vérifie s’ils ne sont pas entourés. Ce type est gentil, même s’il a la façade d’un mec qui ne faut pas trop emmerder. En soi, un bon terrien. Est-ce que ça pouvait leur faire un point commun? « Elle a une sale gueule depuis quelques jours, à mon avis elle doit se cacher dans un coin pour pas que tu la trouves. » Lewis a balancé ça assez légèrement. En réalité il espère qu’il prenne des nouvelles et la raisonne. Cela ne fait que quelques mois qu’il est ici, certains sont encore un peu méfiants il est vrai, (c’est pas comme s’il était un peu tombé du ciel), mais lui a bien comprit qu’il ne laisserait pas crever Anders. Et sans parler de crever, là, elle devait vraiment avoir besoin d’une consultation express. « Elle était pas partie chasser? » « Ouais, c’est depuis qu’elle est revenue. Écoute Doc’, je suis pas toubib mais vaudrait mieux que t’ailles voir quand même. » Et pour que Lewis s’inquiète, se dit-il, c’est que les raisons en valent le coup. Et un seul doute pouvait lui faire déplacer des montagnes, surtout lorsqu’il s’agissait de Kate. À ce stade-là, ça ne se discutait même plus. « Je vais voir ce que je peux faire. Merci. » il lui tape l’épaule à son passage, file vers la remise à fournitures médicales, ramasse ce qui lui semble être de premier soin, ne sachant pas trop à quoi il allait de voir se confronter. En dehors du cyclone Anders, du moins.

Loa galope à ses pieds pendant qu’il s’active, enfouissant sa truffe par-ci par-là — le crépuscule, c’est aussi le besoin presque viscéral pour le furet de partir chasser. Et les rongeurs, eux, se fichent bien que des humains se soient établi dans un camp, même si la cohabitation est parfois difficile avec certains résidents. Si son compagnon chasse pour se nourrir, Ifan supporte un peu moins le fait de tuer une souris alors qu’elle n’a, disons-le, rien fait de grave.

Remarquez, c’est comme les rares escapades du furet, qui justement, ne plaisent pas à tout le monde. Ifan a le packaging sous le bras lorsqu’une voix l’interpelle. Au même moment, Mr Jingles détale pour revenir vers l’altéan. Jingles qui grimpe sur sa jambe, remonte sa silhouette pour se reposer sur son épaule, les griffes enfoncées dans sa veste pour s’y maintenir.

« Hey! Si tu veux pas qu’elle finisse en carpette, va falloir que tu la dresses, ta bestiole! »
Il a lâché ça sur le vif, un peu sur les nerfs. Ifan pivote un peu vers lui et le jauge, coi. Ladite bestiole a essayé de lui attraper un de ses lacets pendant qu’il avait le dos tourné. C’était quoi l’étape suivante, le rapt de grolles? Évidemment, à chaque fois que ça arrive, ça fait plus rire qu’autre chose les autres. Ceux-là qui sont dans le coin, en train de boire autour d’un feu après une journée passée à crapahuter dans les environs. Et ils ont bien profité du léger silence d’Ifan pour enchaîner aussitôt, le sourire aux lèvres.
« Je rêve ou Robb parle mal de Mr Jingles? »
« Sérieux mec, on t’a jamais dit qu’il fallait pas se mettre à dos le heal du groupe? »
Même si ça n’a pas plu à Ifan, il a la tête ailleurs et se contente de soupirer. Kate l’inquiète plus qu’un pauvre lacet qui aurait failli être dérobé par Loa. À ce moment de la journée, on finissait tous par se faire chier à un moment. Ça lui fait penser qu’il n’a pas encore mangé. Il contourne le groupe et passe à côté de Robb, encore assit à renfiler ses pompes. L’altéan lui glisse, sans animosité aucune dans la voix.
« Faudra pas chialer si tu te retrouves à crever la bouche ouverte après une morsure de voltur au cul. »
D’autant que les voltur ont un sacré poison. En petite quantité, mais suffisante pour vous mettre mal en quelques minutes. Si ce n’est pas prit à temps, des caillots de sang de plus en plus denses se forment dans l’organisme. Je vous laisse imaginer la suite.
« Pff, ouais, au cul! C’est important de préciser! » ricane t-il, un peu amèrement il faut avouer.
« Ouais, surtout que personne ici n’a envie de toucher au tien. » et les autres se mettent à rire à nouveau, plus grassement encore. La fierté de Robb est mise de côté pour une fois, mais cette bête histoire ressortira certainement dans deux, peut-être trois jours. En attendant, il avait du temps à consacrer à des choses plus importantes.

On le suit du regard, il y a quelques messes basses que, bien sûr, il ne peut plus entendre. Il laisse le kit à l’entrée et pousse un peu la porte déjà entrouverte. (Pris dans ses pensées, il a oublié de frapper.) Force est de constater qu’il arrive au bon moment quand même, puisque la pilote a sa veste ouverte et crache déjà des insultes. Ifan se fait violence pour continuer à la regarder dans les yeux.

« J’ai pas frappé, désolé. Mais si tu veux je peux faire la porte si ça t’a manqué. »

Mais ça, c’était plus vraiment une option. Puis en vrai, il y tenait pas trop. Un toubib à moitié mort n’est plus vraiment utile pour la communauté. Faut pas être sorti des vannes à O2 du Lobster pour comprendre ça.

Les secondes défilent et son regard ne s’échappe pas de la silhouette féminine, qui lui fait désormais dos. Comme une évidence, elle l’envoie bouler et il ne peut s’empêcher de lever brièvement les yeux au ciel. Comment fait-il pour rester aussi zen? Peut-être parce qu’il a eu tout le loisir de s’habituer à son caractère de merde… et qu’il ne l’atteint plus? Sur ce point, ce serait mentir. Il a toujours mal lorsqu’elle le rembarre, même s’il ne l’exprime pas forcément de manière claire. L’œil avisé du soignant remarque les traces de sang dans le dos. L’inquiétude pique son cœur et noue sa gorge. Il n’allait pas la laisser faire ses caprices et partir, pas cette fois. Loa redescend, se balade un peu, plus sagement. À croire que lui aussi, il a comprit qu’il ne valait mieux pas trop jouer les marioles avec Anders, surtout sur son territoire. Kate se retourne à nouveau et il se sent, une fois encore, vulnérable.

Lorsqu’elle demande qui a cafté, il se contente d’hausser les épaules. « Qui que ça puisse être, on s’en fout, non? » Parce qu’il est là et qu’il va l’ausculter quand même, par exemple? Elle s’approche d’un pas et l’altéan ne bouge pas. Il la regarde, là, à jouer la carte de l'intimidation. « Ecoute moi bien. J’ai pas besoin de toi ok ? Je vais parfaitement b… » et le regard blasé se change en celui d’un homme inquiet, lorsqu’il la voit vaciller — son corps est saisi d'un mouvement impulsif, il s’approche d’elle, qui se tient au mur. Malgré ça, il se force à ne pas la toucher. (Sa soulmark le brûle.) Parce que ce serait la brusquer — il sait qu’elle ne veut pas de ça. (Ça le brûle vraiment.) « J’ai pas b’soin de toi. Alors fous moi la paix. » Elle ose ! « C’est ça, t’as besoin de personne. » C’est pour ça que tu m’as tourné le dos la première fois? Vexé? Bien sûr qu’il est vexé. Mais il réagit surtout comme il peut, avec ses armes. Il est à ses côtés, au cas-où il arriverait n’importe quoi, il pourrait la rattraper. L’homme lui désigne du menton un coin pour se poser. « Assieds-toi. » Ça paraît simple mais pour eux, ça sonne certainement comme une nouvelle apocalypse. Ou un casse-tête chinois, pour rester un peu optimiste. « Assieds-toi Kate ou c’est moi qui vais t’y forcer. » Il s’attend même à du défi de sa part, mais elle n’irait pas bien loin dans son état. Elle a la mine et la force d’une fiévreuse. Et une fiévreuse, c’est quelqu’un avec un organisme qui se bat. Contre quoi? Il va bientôt le découvrir, il espère. Sans même avoir toutes les informations sous le nez ou de la bouche de la blonde, il s'imagine déjà avoir affaire à une belle infection…

Il comprend que l’opération va être compliquée. L’homme recule un peu, laisse échapper dans une expiration :

« Tu sais quoi? Je vais pas t’emmerder longtemps. Je fais juste mon job et je m’en vais. »

C’est le deal.

Après, si vraiment elle voulait de lui, il resterait. Mais ça il en doutait fortement… ce n’est pas comme si elle cherchait sa compagnie.

Autant présenter ça comme ça, si ça peut accélérer un peu les choses et lui permettre de s’occuper de ses soins.

Parce que là, elle avait vraiment une sale gueule, et chaque seconde passée à la voir ainsi lui rappelait à quel point il l'aimait.
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Katan + Back Against the Wall Tumblr_n545zyCeKR1ru64ono4_250« C’est ça, t’as besoin de personne. » Elle le fusilla du regard -du moins autant que son état le permettait- ce qui devait plus ressembler à une grimace de douleur qu’autre chose. Il n’allait pas la lâcher, c’était certain. Ils étaient au moins aussi têtus l’un que l’autre alors elle savait pertinemment qu’il ne la laisserait pas seule avant de l’avoir au moins examinée.
Putain ce que ça pouvait la gonfler.

« Assieds-toi. » Elle lui suivit son mouvement du menton et hocha négativement la tête. Non. Hors de question. « Assieds-toi Kate ou c’est moi qui vais t’y forcer. » La pilote écarquilla les yeux et s’esclaffa faiblement. Il était sérieux là ? Il pensait vraiment pouvoir la forcer à quoi que ce soit ? Mais c’était qu’il commençait à prendre la confiance de toubib.

Elle le défia du regard pendant un moment, attendant de voir sa réaction et surtout s’il allait vraiment essayer de la forcer mais il laissa échapper un soupir et se recula légèrement.
Et voilà.
Elle avait encore gagnée. Même dans son état, elle était encore capable de lui tenir tête. Non mais est ce qu’il avait vraiment cru qu’il pourrait la forcer ?
C’était beau de rêver.

« Tu sais quoi? Je vais pas t’emmerder longtemps. Je fais juste mon job et je m’en vais. » Oh putain… Donc non, il ne comptait pas la lâcher.
Kate poussa un soupir désespéré tout en baissant la tête. « Tu comptes vraiment pas me foutre la paix hein ? » Elle n’attendit pas de réponse et se redressa lentement, quittant son appui contre le mur. Sans adresser un regard à Ifan, la mine basse, elle grommela un. « Connard. » Tout en traînant des pieds jusqu’à la chaise qu’il lui avait indiquée.
Elle la tira légèrement pour la poser sous la lumière du plafond -ça lui permettrait de mieux voir et peut être d’en finir plus vite- et commença à retirer le haut de sa tenue de pilote, après avoir tourné le dos au brun. Son vêtement retiré et pendant au niveau de sa taille, non sans avoir gémit de douleur les trois-quart du temps, elle attrapa le bas de son débardeur pour commencer à le remonter mais s’immobilisa à mi-hauteur pour lancer un regard en coin à Ifan. « Si t’en profites pour te rincer l’œil, je te l’arrache. » Et non, elle ne déconnait absolument pas.
Elle termina d’enlever son dernier vêtement et le laissa tomber au sol avant de s’asseoir -enfin plutôt de se laisser tomber- sur la chaise, à l’envers et croisa ses bras sur le dossier en expirant bruyamment.

La pilote resta silencieuse un moment, le temps de calmer sa respiration erratique à cause de la douleur, avant de reprendre d’une voix rauque. « Allez. Et magne-toi s’il te plait. » Elle poussa un grognement rapidement suivi par une longue série d’insultes quand elle sentit les doigts du brun appuyer faiblement sur sa blessure pour l’examiner et du se retenir de toutes ses forces pour ne pas le frapper. Il avait vraiment intérêt à se magner.

Elle appuya son menton sur ses bras croisés, laissant Ifan faire son boulot, et garda le silence, essayant du mieux que possible de retenir ses grognements de douleur.
Elle détestait ça. Se sentir aussi vulnérable et dépendante. Elle s’était toujours démerdée seule depuis son arrivée chez les Shadowrunners, n’avait jamais demandé d’aide à personne.
Alors se retrouver à moitié nue pendant qu’Ifan s’occupait d’elle ? C’était plus qu’humiliant pour elle.

Après un long moment sans prononcer un mot, elle reprit la parole. « T’as rien à foutre ici. » Non, elle ne comptait pas délicate. Mais bon, ça il devait le savoir depuis le temps qu’ils se connaissaient. « Sur Terre je veux dire. » Elle laissa passer un moment, le temps de serrer les dents quand une nouvelle vague de douleur la traversa. « T’es pas d’ici. Y a rien pour toi ici. » S’il lui répondait qu’elle était là, elle, elle allait lui en coller une. « Alors pourquoi est ce que t’es venu hein ? Juste pour moi ? » Un rire nasal, particulièrement bruyant lui échappa. « Je sais pas ce que t’espères Ifan mais… » Elle haussa faiblement les épaules et glapit dans la foulée quand son geste réveilla la douleur à son omoplate. Elle maugréa un. « Merde, quelle conne. » Pour elle même et secoua la tête avant de s’adresser à nouveau à Ifan. « On n’est pas lié ou je ne sais quoi. C’est des conneries tout ça. » Elle soupira bruyamment. « T’aurais du t’en rendre compte avant de venir ici. » Il avait fait une énorme connerie en la rejoignant. Parce qu’il continuait de vivre dans le déni, d’espérer quelque chose qui n’arriverait jamais. Ils n’étaient pas fait pour être ensemble. Même si elle était toujours perturbée par le fait qu’elle se sentait bien mieux, moins "vide", depuis qu’il avait débarqué sur Terre.
Mais ça elle ne l’admettrait jamais.
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Ifan al-Khadiri
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Katan + Back Against the Wall Q74d « Tu comptes vraiment pas me foutre la paix hein ? » Ce à quoi il ne répondit pas, se contentant de la suivre des yeux. « Connard. » Pour une si belle attention, Kate ne devait pas encore être à l’article de la mort. Ça voulait aussi dire qu’il pourrait lui tourner le dos pendant quelques instants sans problème pour aller chercher le kit médical. Mais avant ça, le connard voulait la voir assise. Ifan a les bras croisés et la laisse faire. La pilote tire la chaise et lui adresse un regard qui veut tout dire. « Si t’en profites pour te rincer l’œil, je te l’arrache. » « Merci mais ça ira, je tiens encore un peu au dernier. » C’est pas comme s’il avait mal vécu son handicap pendant longtemps, après tout… et à chaque fois qu’il daigne croiser son reflet, il se rappelle pourquoi il a failli le perdre. Est-ce que ça le conforte? Pas tant que ça. Cet œil au voile opalin, c’est l’incarnation d’une poignée de regrets auxquels il ne veut plus penser.

Il a le temps de faire un aller-retour très rapide entre la porte (qu’il pousse un peu, sans la refermer) et Kate. Il remarque d’ailleurs que Jingles est parti chasser… espérons qu’il en revienne. Et s’il en revient, qu’il ne se décide pas à laisser des morceaux de souris dans une des pompes de Robb.

Installée, dos à lui, il en profite pour remonter sa crinière charbon dans une queue de cheval improvisée. C’est toujours mieux pour y voir clair, et les cheveux dans la soupe, très peu pour lui.  Ifan a rapproché une autre chaise de la sienne pour s’y installer, après avoir laissé tomber le manteau sur cette dernière. Il a même prit soin de ne pas la faire racler par terre, parce que qui dit fièvre, dit aussi sensibilité aux stimuli externe du genre. Pourtant, c’est pas l’envie de lui hurler dessus qui manque… « Allez. Et magne-toi s’il te plaît. » D’un bref coup d’œil, il voit déjà le rouge de l’inflammation sur un côté de la blessure, avec la présence de pus. Il est en train d’enfiler un gant lorsqu’il commence. « Si tu commençais par me dire qu’est-ce qui t’a fait ça et comment tu te sens, ça m’aiderait peut-être à aller plus vite. » mais à peine pose t-il la question qu’il l’ausculte, le plus objectivement du monde - il se surprend lui-même, c’est quand même Kate, - cherchant d’abord à déterminer l’amplitude. Ça a vraiment une sale gueule, mais elle a de la chance : le foyer infectieux n’est situé que sur une petite partie. Une petite partie qui était en train de s’étendre, d’où la réaction vive de son organisme. La prendre en main à cet instant est à point nommé. Disons-le, s’il avait attendu deux à trois jours en plus, il n’aurait peut-être pas eu les armes pour l’aider. Il croit reconnaître la stigmate offerte par un traqueur, mais ne dit rien avant qu’elle ne le confirme. Ce serait pas la première à revenir avec ce genre de blessures — mais d’autres ont eu moins de chance, ceci dit.

Ifan sent qu’elle se crispe et n’insiste pas, pour le moment, sur les zones douloureuses. En revanche la jeune femme réussit à être maladroite par ses propres mouvements - et elle ne pourra en rien le blâmer, cette fois.

Elle garde le silence pendant qu’il s’affaire. Il nettoie au liquide physiologique (dieu merci il n’a pas à bouillir d’eau ce soir) et, avant d’aller plus loin, la prévient. « Je vais devoir t’étaler la pommade. Tu vas le sentir passer. » il étale cet onguent végétal aux vertus antibiotiques et anti-inflammatoires, ne le passant pas qu’en surface légère — à ce stade, elle avait besoin que ça s’imprègne. (Avec sa soulmark qui le fait grimacer.) Elle allait devoir être rigoureuse pour la surveillance, mais ça, ça coulait de source. Reste à savoir si après ça, Kate allait accepter de le revoir aussi souvent. Déjà qu’il la voyait comme au bagne en cet instant précis…

« T’as rien à foutre ici. »

Ça vient de nulle part, un peu disque rayé. Ifan garde le silence. Il pensait qu’elle allait s’arrêter là.
Il avait tord, encore une fois.
Parce qu’elle lui vomit alors des paroles qui ne le laissent pas indifférent — dans le fond, au moins, car dans la forme, il était fort de flegme. « Alors pourquoi est ce que t’es venu hein ? Juste pour moi ? » Ils ne se voient pas et c’est là un avantage considérable. Car si elle le voyait, ce serait avec des épines dans le regard. Des épines renversées contre lui seul. Ne pas répondre. Ça ne sert à rien. Il tente de rester concentré, mais baisse les yeux, se rongeant le frein en silence. Elle avait besoin d’évacuer… plus que de vraiment parler. C’était ce qu’il se disait, et c’est bien pour ça qu’il ne répondait pas. Parce qu’il savait que son avis ne compterait pas, qu’elle était campée sur ses positions… que rien ne changerait. Du côté adverse, du moins. Un dialogue? En avaient-ils eu seulement un, un vrai, depuis qu’il était arrivé?
Kate fait alors un faux mouvement, qui laisse le sien en suspens. Il ravale même son inquiétude au lieu de l’exprimer clairement. À trop inhiber, l’altéan allait finir par se redécouvrir sous un autre jour. Pendant ce temps-là, la pilote tente de se convaincre que les fantômes n'existent pas… « On n’est pas lié ou je ne sais quoi. C’est des conneries tout ça. » Il déballe les tulles gras, ou plutôt, leur équivalent, le cœur lourd de reproches muettes. Sa soulmark le brûle, il a l'impression de vivre une hémorragie émotionnelle. Les mots qui filent jusqu’à lui en rafale le blessent. Parce qu’il ne repartira pas, qu’il ne peut pas repartir… et ne le voudrait certainement jamais, même s’il y était forcé. Ce n’était pas rose, non. La Terre est différente d’Altéa, ses résidents aussi, mais il y a Kate. Qu’elle le regarde avec cet air renfrogné ou l’ignore, qu’elle lui serve à boire ou lui en mette une dans la gueule, peu importe, elle est là, pas loin, et c’est déjà beaucoup. Pour avoir autant sacrifié, il pense ne pas avoir à regretter.

Il ne regrettera jamais de l’avoir à ses côtés.

Le medic pose les tulles, couvre la plaie, maintenant le tout avec un adhésif. Toujours en silence.

Kate est là, près de lui et a accepté ses soins. Il n’y a rien à dire, rien puisque c’est fini.

Alors pourquoi sentait-il ce vide en lui, aussi proche de sa moitié manquante?

Là, sans qu’il ne s’en aperçoive, son regard lointain et vague s’est coincé dans l’une des courbes formées par sa colonne vertébrale. Il relève un peu le nez au moment où il la sent bouger, pour se couvrir à nouveau les épaules sans doute. Et avant même qu’elle ne déballe à nouveau quelque chose, (il faut dire qu’il est resté silencieux un bon moment), il avoue. « Ça fait longtemps que j’ai arrêté d’espérer. » Était-il en train de parler comme le vieil Elaga? Cette fois-ci, il sent son regard sur lui et ça le gêne. Même si son esprit semble distrait (il ne la regarde pas) et ses mains occupées à ranger. « Être là, ici et avec toi, ça me suffit. » ou du moins, il devait s’en contenter. Et il avait conscience du cadeau inestimable que leur réunion pouvait représenter. Ifan soupira et laissa son dos écraser le dossier de sa chaise. Maintenant qu'il avait terminé, il allait s'en aller et la laisser tranquille. Enfin ça, ce serait après lui avoir donné de quoi soulager fièvre et douleur pour la nuit… 
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Katan + Back Against the Wall Tumblr_inline_n01jmxREj21rll3ruIl ne répondait pas. En fait il ne semblait même pas réagir à ce qu’elle venait de lui dire, du moins physiquement, parce que la jeune femme pouvait sentir sa soulmark la brûler légèrement. Alors quoi ? Il n’osait plus lui répondre ? Il n’essayait plus de lui expliquer qu’ils étaient connectés, liés où peu importe de quelle connerie il s’agissait ?
C’était nouveau ça.
Il avait toujours eu tendance à essayer de lui répondre, même si elle l’avait toujours envoyé chier, mais là, c’était comme s’il n’avait même pas prêté attention à ce qu’elle venait dire. C’était peut être le cas.

Les bras toujours croisés sur le dossier de la chaise et le menton appuyé dessus, elle laissa échapper un sifflement entre ses dents serrés quand il appliqua le pansement sur sa plaie, réveillant la douleur. Elle se retint de lui lâcher une volée d’insultes -ou de le frapper- et se contenta de serrer les dents et les poings en attendant qu’il termine.

Le pansement appliqué et maintenu grâce à un adhésif, elle sentit Ifan se reculer et en profita pour se redresser sur sa chaise. Elle étira légèrement ses bras, fit quelques mouvements avec son épaule droite et admit silencieusement qu’il avait fait du bon boulot. La douleur était toujours présente mais supportable. La pilote jeta un bref regard en coin au toubib et se releva -en lui tournant constamment le dos pour cacher sa nudité- pour enfiler des vêtements propres.

Elle s’apprêtait à remettre le haut de sa tenue de pilote mais s’immobilisa et se retourna quand elle entendit Ifan -enfin- reprendre la parole. « Ça fait longtemps que j’ai arrêté d’espérer. » Kate haussa les sourcils, vraiment surprise par ce revirement. Est ce qu’il avait enfin compris ? Alors ça c’était inattendu. « Être là, ici et avec toi, ça me suffit. » Elle baissa les yeux au moment où Ifan se réinstallait sur sa chaise et baissa sa manche pour couvrir sa soulmark qui recommençait à dégager une légère chaleur. Bon. Au moins il avait arrêté avec ses conneries et semblait ne plus vouloir essayer de la convaincre. C’était déjà ça.
Mais pourquoi est ce que sa soudaine résignation la rendait mal à l’aise ? Ça n’avait pas de sens. Elle devrait se sentir heureuse qu’il se contente de ça non ? Putain elle n’y comprenait plus rien.  

Essayant d’ignorer au mieux ses états d’esprits, elle grogna un. « Faut vraiment que t’arrêtes avec ça. C’est beaucoup trop niais, même pour toi. » Et attrapa l’une des caisses qui lui servait de table basse pour la tirer jusque devant Ifan avant de prendre l’une des bouteilles qui traînait près de son lit, avec deux verres, et de retourner s’installer sur sa chaise, face au brun. Elle remplit les deux verres, en fit glisser un à son vis à vis et leva brièvement le sien. « Merci. » Elle lâcha ce mot dans un souffle, presque un murmure, les yeux baissés, incapable de regarder Ifan en face et vida son verre d’une traite avant de se resservir dans la foulée. « J’apprécie vraiment ce que tu as fait. Ce que tu fais pour aider dans le camp et... » Elle désigna brièvement son épaule droite du pouce. « Pour ça. » Une esquisse de sourire apparu sur ses lèvres avant de rapidement disparaître. « Mais te fais pas d’illusion. C’est pas parce que je te dis ça et que je t’offre un verre que ça veut dire qu’on va passer plus de temps ensemble ok ? Je traînerai pas plus avec toi qu’avec les autres membres du gang. » Pourquoi est ce qu’elle se sentait obligée de préciser ça ? Et sa saloperie de soulmark qui continuait à irradier…

Elle secoua la tête pour essayer de se remettre les idées en place et observa un moment Ifan avant de reprendre. « T’as parlé de moi à quelqu’un ? Je veux dire, quand on était petit et qu’on se voyait tout le temps. Tu parlais de moi ? » Elle ne lui avait jamais demandé avant, surtout parce qu’elle s’en contrefichait, mais maintenant qu’ils étaient face à face autour d’un verre qu’elle lui avait offert elle se voyait mal l’ignorer complètement. Ou l’insulter. Surtout qu’il venait de la soigner. Vu la situation dans laquelle ils se trouvaient, elle se sentait un peu obligée de faire la conversation.

Elle avait souvent parlé d’Ifan à Jeremiah et ses parents quand elle était petite. Elle avait toujours défendue le fait qu’il était réel et que c’était son ami quand ils avaient essayé de lui expliquer qu’il n’existait pas et qu’il n’était qu’un ami imaginaire. Elle se souvenait avoir tabassé Jer un jour quand il lui avait dit que c’était peut être parce qu’elle était folle qu’elle pensait voir Ifan. Elle ne s’était jamais autant faite engueuler par ses parents après ça.
Un sourire un peu triste lui échappa en se remémorant ce souvenir mais elle le fit rapidement disparaître.

Et puis du jour au lendemain elle avait cessé de vouloir parler à sa soulmate et l’ignorait quand il apparaissait dans ses rêves. Elle était pourtant vraiment amoureuse de lui mais elle avait décidé d’arrêter de lui parler quand elle s’était rendue compte qu’elle ne le verrait jamais vraiment, qu’ils ne pourraient jamais être ensemble.

Et à présent il était là. Physiquement. Face à elle.

Elle pouvait sentir toutes ses émotions contradictoires et ne savait absolument pas quoi faire.
C’était pour ça qu’elle essayait de se tenir lui plus éloignée possible de lui et qu’elle l’envoyait chier dès qu’elle le pouvait. Parce qu’elle ne supportait plus ce qu’elle ressentait.
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Katan + Back Against the Wall Nyjx « Faut vraiment que t’arrêtes avec ça. C’est beaucoup trop niais, même pour toi. » surtout pour lui, voulait-elle dire? Elle porte le coup de grâce avec cette réplique et maintenant qu’elle a tout le loisir de le regarder de front, Ifan se sent encore plus vulnérable face à ses émotions : les yeux tristes qui fuient vers un point à sa droite alors qu’il se campe dans son mutisme. Mais y’a bien ses mains entrelacées qui sont nerveuses, c’est bien là l’une des rares coquilles à son flegme. Il entend le bruit d’une caisse qui est déplacée, ça lui rappelle l’état de Kate, quelque chose plus important que cette phrase jetée — parce que cet état est assez préoccupant à ses yeux — elle aurait pu n’avoir qu’une égratignure au bras, ça aurait été le cas quand même; et ne peut s’empêcher de disséquer ses mouvements du regard, comme pour se rassurer. Il n’aime pas la voir quand elle souffre, lui qui pourtant œuvre au mieux pour la soulager de ses maux.

C’est qu’elle doit certainement s’en foutre de tout ça, presque autant que le lien qui les unit.

Y’a un verre, non, deux qu’elle remplit, et après en avoir glissé un à Ifan, il se prend en pleine poire un merci sorti d’on-ne-sait-où, le genre de merci qui a le don de le décontenancer : non, il n’avait pas été particulièrement prêt à ce que ça finisse comme ça, puisque Kate avait bien fait comprendre qu’il valait mieux qu’il dégage de là une fois son opération guérison terminée. C’était le deal, non? Alors pourquoi il se pose autant de questions, pourquoi ces quelques mots, ce simple geste, sonnent comme un cadeau béni des dieux? C’est elle, à cet instant, qu’il aimerait proférer de sincères remerciements. Pour le tolérer dans son espace vital plus qu’à l’accoutumée? Parfaitement.

Il a du mal à assimiler ce qu’elle lui dit à vrai dire, Ifan digère, et sur son visage se lit des émotions contradictoires, c’est l’inattendu qui se mêle à la satisfaction, et au fond de lui, il est plus qu’ému qu’une telle chose se produise. Cet air de rien qui fait pourtant toute la différence.

À tel point qu’il n’a pas encore attrapé son verre, il s’est perdu dans l’instant présent, ses yeux à la bichromie pathologique n’ont pas daigné rester très longtemps sur le visage de la blonde, ça l’aurait rendu mal à l’aise. Mais il réalise qu’il va faire tout foirer s’il continue à rester comme ça, et en plus d’avoir l’air diablement con, ça allait le poursuivre. Alors l’altéan tire son bras vers son dû et la remercie expressément pour ça, levant un peu le verre dans sa direction — mais Kate avait déjà enfilé cul sec son premier, sous l’œil presque attendri du berbère. Il le chassa bien vite, comme cette idée de lui refiler tout de suite ses antalgiques — mais il faudrait bien, alcool ou non dans l’organisme.

« J’ai compris, t’inquiètes. Tu veux juste que j’oublie. » qu’il lâche avec un demi-sourire (triste? résigné? amusé?) en explorant des yeux le fond de son verre encore bien rempli d’alcool. Il réalise qu’il ne lui a jamais dit. Quand aurait-il pu, de toute façon? Kate avait fermé la porte si tôt… dans cette vie de tradition qu’il avait vécue, l’alcool avait toujours été banni de leur régime. Alors Ifan a l’air encore plus con alors qu’il ne voulait pas l’être, c’est pas faute d’avoir essayé. Les Anciens sont bien là pour le juger, c’est évident, et le regard qu’allait lui lancer Kate allait être une véritable épreuve à sa foi, pour le coup. Est-ce qu’elle comprendrait? Il en doute. Alors il a l’air de réfléchir, là, faisant tourner la boisson dans son verre, écoutant d’une oreille attentive sa soulmate.

Ça lui rappelle les ivrognes d’Oriel, ces mêmes ivrognes qu’il devait bien rafistoler au hangar. L’alcool fait des ravages, c’est indéniable. L’organisme l’aime et c’est ainsi, et si chez lui on se refusait à sa consommation, ce n’était pas le cas de certaines drogues hallucinogènes. Alors, ce n’était qu’un détail. Sauf ici peut-être… oui, sauf ici.

C’est que les terriens aiment croire que boire de l’alcool les rend plus virils. En attendant, il y en a peu qui arriveraient à le battre au bras de fer, ici.

Quand Kate le congratule pour son dévouement au sein du camp, il ne voit pas pourquoi il y a lieu de le faire (ni pour elle en particulier, en fait). L’esprit trop modeste et empreint de bonté sans doute, il lui lâche avec un naturel mordant « Je suis là pour ça, non? » qu’il dit en levant les yeux dans sa direction, enfin, entre autre, corrige sa conscience presque aussitôt. Il ne manquerait plus qu’il reste ici les bras croisés… de toute façon, Ifan n’aurait pas pu : en bon péon il avait besoin de bouger et de rendre service à la communauté. C’était son way of life, comme diraient certains.

Mais y avait bien un truc qui le chiffonnait; pourquoi est-ce qu’elle se justifiait? Pourquoi ne faisait-elle pas tout simplement comme lui? Genre, profiter de l’instant présent?

Remarque, peut-être qu’elle ne le faisait pas, très peu, ou même pire… jamais?

S’il ne pouvait pas lui offrir autant qu’il le voulait, peut-être tenterait-il de lui faire cadeau de ce petit rien

Alors qu’Ifan craignait encore qu’elle ne lui fasse une remarque sur le fait qu’il n’ait pas encore trempé ses lèvres dans l’alcool qu’elle lui avait servi, c’est autre chose qui s’échappa des lèvres féminines. Un autre chose qui eut le don de le surprendre, à tel point qu’il en ramena son dos contre le dossier de sa chaise, sur laquelle trônait encore son manteau. Une façon de dire aussi qu’il restait, qu’il s’installait dans la conversation et dans ce moment qu’ils partageaient, miraculeusement.

À s’être encore perdu dans ce silence (devenu conventionnel avec elle), il laisse, au moins pour quelques secondes, son malaise de côté. Là, balayé comme un fétu de paille par la brise de l’Est. C’est aussi inespéré qu’inopiné, la seule question de Kate en étant la cause. Ça ranime chez lui quelque chose d’enfoui : l’homme qu’il a toujours été. On croit alors l’apercevoir au détour d’un regard, prêt à partager quelques mots avec n’importe qui, le sourire aux lèvres et le cœur chantant. Ifan lui répond aussitôt et sans honte aucune, haussant les épaules. « Évidemment, » c’est là qu’un sourire zèbre ses traits anormalement fermés, ici, sur Terre. « À ma sœur, Siam… » évidemment, qu’il la mentionne fait perdre du panache à son sourire, qui s’affadit. Siam, ma Siam. C’est qu’il peut même pas retenir ces émotions qui montent, lui qui pense souvent à elle, à ce choix qu’il a fait, à cet abandon forcé, à sa souffrance inhibée — l’altéan se pince nerveusement l’arête du nez, inspirant doucement. Il tente de reprendre contenance alors qu’un nœud douloureux lui obstrue la gorge.

Finalement, il y arrive, et paradoxalement, ça renforce ce sourire qu’il avait cru lui échapper. « Mais tout le monde le savait chez moi, il y en a d’autres du village qui en avaient aussi. et comme un vieil instinct, il fait pivoter son poignet libre, paume orientée vers le ciel qu’ils ne peuvent contempler. Parmi tous ces tatouages, il y en a un qui est là depuis le début, et c’est ce ça dont il parle aussi. On en a toujours parlé comme on peut parler d’un oncle ou d’un enfant à naître, du soleil qui se lève au matin ou du vent qui forcit à la dernière saison de l’année. Il secoue un peu la tête, hausse les épaules; annonceur de vérité. Je l'ai jamais caché et je vois pas pourquoi je l’aurais fait. Il inspire encore un peu, lève les yeux dans sa direction. Tu fais partie de ma vie comme tout le reste. Et ça, c’est pas des conneries; sauf si tu arrives à m’expliquer pourquoi ça, il regarde à nouveau sa soulmark et fronce un peu les sourcils, ça se met à me brûler la peau dès que t’es là. » Pour ne parler que de ça. Il se demande si c’est la même chose de son côté. Peut-être que ça lui faisait rien? Peut-être que c’était ça le problème? Que la chimère était bien réelle? Par les Anciens, qu'il se sent idiot d'avoir déversé tout ça… alors il remet la cloche, serre les mâchoires, regarde son verre encore plein, attendant presque la sentence qu'on lui réservât pour un tel affront.

Un petit silence, le temps de ravaler ses émotions, mais aussi pour fuir à nouveau les prunelles de la blonde. C’est pas faute d’avoir essayé, les siens brillent déjà trop. Il ne peut mentir, mais s’essaie au moins à la diversion. « …pourquoi? Toi non je parie? » qu’il lui renvoie alors, le fantôme d’un sourire encore accroché aux lèvres. Il n’est même pas sûr de pouvoir entendre la vérité de sa voix, puisque pour lui, il vient déjà de la formuler. Et il était bien loin du compte, lui qui se noyait déjà dans les eaux d’un douloureux destin. 
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Kate Anders
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Katan + Back Against the Wall Tumblr_inline_n01jmxREj21rll3ruElle se sentait mal à l’aise. Vraiment mal à l’aise. Elle ne pouvait rien y faire. Et elle détestait ça.
Il n’y avait qu’avec Ifan, quand elle était en sa présence qu’elle ressentait ça, toutes ces émotions contradictoires, et ça la bouffait de ne pas savoir quoi faire pour y remédier. Enfin si, elle savait comment y remédier mais elle s’était tellement enfermée dans le déni pendant toutes ces années qu’elle ne savait même pas si elle serait capable d’en ressortir.


Ifan brisa finalement le silence qui s’était installée après sa dernière question d’un « Évidemment, » Accompagné d’un sourire qui provoqua un haussement de sourcil chez la pilote. Il lui semblait que c’était la première fois qu’elle le voyait sourire. Elle était tellement froide et distante avec lui qu’elle n’avait jamais eu l’occasion de le voir sourire -et elle ne pouvait pas le blâmer pour ça, c’était certain- alors le voir comme ça la décontenançait complètement. « À ma sœur, Siam… » Son sourire se fit moins radieux et Kate hocha faiblement la tête tout en baissant les yeux. Ouais, sa sœur. Elle s’en souvenait. Ifan n’avait pas arrêté de lui parler d’elle quand ils étaient gamins. Elle se souvenait encore parfaitement de s’être vantée auprès de Jer et ses parents qu’elle n’était plus la plus petite parce qu’elle avait une petite sœur.
Elle se surprit à sourire faiblement en repensant à ces souvenirs.
Ça faisait des années qu’elle n’avait pas eu de nouvelles de Siam -parce qu’elle avait décidé d’arrêter de parler avec Ifan- et elle se demandait comment elle allait à présent.

Elle vit Ifan esquisser un mouvement et releva les yeux vers son visage avant de voir qu’il se pinçait l’arête du nez. Elle ouvrit la bouche pour prendre la parole mais se ravisa et préféra vider son deuxième verre d’une traite à nouveau.

« Mais tout le monde le savait chez moi, il y en a d’autres du village qui en avaient aussi. » Le regard de Kate glissa vers la soulmark d’Ifan quand il fit pivoter son poignet. « On en a toujours parlé comme on peut parler d’un oncle ou d’un enfant à naître, du soleil qui se lève au matin ou du vent qui forcit à la dernière saison de l’année. » Un bref rire nasal échappa à la pilote face à ses comparaisons. « Je l'ai jamais caché et je vois pas pourquoi je l’aurais fait. Tu fais partie de ma vie comme tout le reste. Et ça, c’est pas des conneries; sauf si tu arrives à m’expliquer pourquoi ça » Son regard se posa à nouveau sur la soulmark du brun et elle posa instinctivement sa main droite sur sa propre marque pour la masquer. « ça se met à me brûler la peau dès que t’es là. » Elle expira bruyamment et détourna le regard, resserrant un peu plus la prise sur son poignet gauche. Ça n’était pas des conneries, elle le savait mais… Non. Elle refusait de se mettre à réfléchir à ça maintenant. Elle avait une épaule en vrac et beaucoup trop d’alcool dans le sang vu son état pour se prendre la tête avec ça.

« …pourquoi? Toi non je parie? » Elle reposa son regard sur Ifan et soutint le sien, sans ciller. Parce que ça le faisait sourire en plus ce con ?
Elle soupira de plus belle et se laissa tomber dans son siège, appuyant son dos contre le dossier sans quitter le brun des yeux. Sa main toujours ancrée autour de son poignet le libéra et se saisit de la bouteille pour remplir à nouveau son verre. La bouteille reposée, elle désigna le verre toujours plein d’Ifan de l’index, lâchant un. « Tu le bois pas ? » Et sans attendre de réponse, elle s’en saisit pour le transvaser dans le sien avant de le vider -encore une fois- d’une traite.
Elle laissa échapper un grognement en sentant l’alcool lui brûler la gorge et secoua brièvement la tête avant de reporter son attention sur Ifan.

« C’est pas que ça me brûle. » Elle désigna sa soulmark du regard avant de continuer. « Ça… Je saurais pas l’expliquer ok ? » Sa voix s’éleva, comme si elle s’énervait en essayant de se justifier de quelque chose. « Mais elle réagit quand je suis près de toi. Et ça me perturbe parce que ça l’avait jamais fait avant. Jamais. » Elle baissa les yeux et haussa les épaules, se renfrognant légèrement, presque gênée parce qu’elle s’apprêtait à dire. « La seule fois où elle a réagit, c’est quand… Quand j’ai décidé d’arrêter de te parler. » Sa main droite revint se poser sur sa soulmark. « Ça m’a fait un mal de chien pendant des jours. J’étais clouée au lit avec cette douleur atroce. Comme si… Je sais pas. Comme s’il ne fallait pas que je fasse ça. Et un beau jour, ça s’est arrêté et elle n’a plus jamais réagit. Jusqu’à ton arrivée ici. » Elle déglutit avec difficulté et releva les yeux vers Ifan. « Si c’était pas des conneries, ça aurait continué à me faire souffrir jusqu’à ce que je décide de recommencer à te parler. En tout cas, moi, c’est comme ça que je l’ai interprété. » Elle haussa les épaules, son visage prenant un air résigné. « Peut être qu’on était lié ou qu’on l’est encore un peu. Mais le seul signe que j’ai attendu pour me contredire, me prouver que je me plantais n’est jamais venu. Alors excuses moi de ne plus croire à ces conneries. » Elle se massa les paupières, en inspirant bruyamment et se servit une nouvelle fois. « Mais si jamais t’as une idée pour me prouver qu’on est bien des âmes sœurs, vas-y, surtout ne te gênes pas. » Elle but une gorgée de son verre. « Je ne demande qu’à voir. » Est ce qu’elle essayait de se rassurer en lui balançant tout ça ? Probablement.
Elle était tout simplement incapable de se remettre en question. Pas après avoir passé autant d’années en se confortant dans cette idée.

« Si t’en as terminé, je te demanderai de bien vouloir partir s’il te plaît. » Elle lui désigna la porte d’un signe de tête et préféra s’allumer une clope plutôt que de continuer à essayer de discuter. Elle se sentait bien trop mal pour continuer.
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Katan + Back Against the Wall Nyjx Se rappelait-elle seulement d’elle ? De Siam, cette sœur née d’une autre mère qui avait habité leur conversations oniriques —  du temps où ils se parlaient encore, comme le palmier se confiait au vent ?

Il voulait croire que oui, comme il voulait bien espérer, une fois n’est pas coutume, qu’elle puisse un jour la rencontrer. Après tout, s’il était arrivé ici… n’y avait-il pas un moyen de retourner sur ses pas ? Et si ce chemin inversé existait bel et bien dans son tracé cosmique, arriverait-il un jour à repartir leur cœur et corps unis ?

Insensé. Inconcevable.

À nouveau, c’est une forte brise qui vient le délivrer des fers d’un rêve inaccessible. Mais il les garderait encore longtemps en main, pour se rassurer : parce qu’Ifan ne peut être venu pour rien, il le sait. Le destin ne peut pas être aussi traître, pas envers ceux qui se sont évertué à vivre d’eau pure et de respect, non de péchés. Ce serait contraire à tous les préceptes auxquels il croit. Il y a songé plusieurs fois déjà, d’abord dans ses errances solitaires sur la terre promise, que les hautes forces de l’univers ainsi que les Anciens le mettent à l’épreuve. Une épreuve karmique, certainement, et Ifan ne peut s’empêcher de penser qu’il a certainement été un monstre dans son avant-vie, pour payer un aussi lourd tribut dans celle-ci.

Et c’est lorsqu’il croit voir un sourire apparaître sur son minois qu’il se rappelle que ce n’est pas rien.

Ifan sait que ce n’est pas une conversation qu’elle a envie d’avoir, pourtant il y a bien un effort qui est fait du côté adverse. Kate, pourtant en vrac et fiévreuse, lui parle presque à coeur ouvert. Presque. Ça ne sera jamais comme avant, c’est ce qu’il croit encore, puisque c’est ce qu’elle lui laisse profiler par son seul comportement. Il y a pourtant une nuance puisqu’un semblant de dialogue s’est instauré, contrecarrant toutes ses attentes, biaisant sa perception de leur relation, le temps de quelques minutes. Quelques minutes où, il peut le dire, il se sent presque bien, en accord avec ses émotions et son environnement proche. Le métamorphe ne s’est même pas rendu compte qu’il a souri à Kate, que ce n’était jamais arrivé — mais s’en rendra compte sans doute après la guerre, lorsque la réalité reprendra ses droits, que sa raison s’assiéra sur la chimère.

« Tu le bois pas ? » qu’elle lui dit alors, Ifan baisse un peu les yeux et avance le verre pour le regarder — geste que Kate exploite pour s’emparer de ce dernier. « Euh… » mais leur contact très bref à peau contre peau, comme la brièveté du geste, le laissent sans voix. Il ne voulait pas boire, non, mais même si c’était le cas, il y a fort à parier que l’altéan n’aurait pas hurlé sur la jeune femme pour récupérer la boisson. Ses doigts ses ferment doucement en un poing qu’il ramène vers lui, entremêlant finalement ses bras sur son flanc, épaules détendues. Le grognement de Kate ne passa pas inaperçu — elle boit vraiment beaucoup — mais pour le moment, l’homme se garde de lui faire une remarque. Une remarque non pas sur sa descente facile mais bien sur son état. Il n’allait pas abuser de son temps, pas alors qu’elle se trouve dans un état pareil. C’est du repos dont elle avait besoin et pas d’autre chose.

En l’absence de réaction verbale, il allait justement clôturer et partir. Il avait justement détaché sa colonne du dos de la chaise et s’était figé dans son geste lorsque la voix de Kate avait à nouveau résonné.

Et au vu de ce qu’elle était en train de lui avouer, (il n’y croyait pas ses yeux, ni ses oreilles), Ifan resta silencieux. Son cerveau en revanche ne fut pas des plus calmes, le flot de pensées n’en fut qu’accentué… et quant à ses yeux à la bichromie étonnante, ils étaient en train de fixer le visage de sa soulmate, elle qui était justement en train de décrire à quel point elle avait pu souffrir de sa soulmark. Lorsqu’elle avait décidé de lui tourner le dos, refuser ce lien, elle s’était fait du mal. C’est le visage de l’altéan qui se ferme à ces aveux, comme s’il ressentait ce qu’elle avait pu ressentir — et oui, c’est presque avec autant de douleur qu’il avait accueilli l’abandon de Kate; peu avant de partir à la dérive. Vers le péché, malgré lui, puisque c’était vers sa sœur qu’il avait voulu se tourner, qu’il avait voulu retrouver à tout prix. Et il avait payé de son humanité, sacrifié ce qu’il avait de plus beau en lui. Après tout, à l’époque, c’était tout ce qui lui restait : sa famille, décousue par les ambitions d’un aîné dissident. Ifan est un peu plus nerveux, attristé aussi, sur son visage se peint une affliction des plus nettes et il est tout bonnement incapable de le cacher… il y avait trop de souvenirs qui remontaient, trop de choses qui revenaient en force pour parvenir à garder un masque de marbre.

Avec tout ce qu’elle lui présentait, ce pauvre garçon n’avait qu’une seule idée imprimée en tête : c’est ma faute, ma faute à moi.

Il était venu rechercher ce contact dont elle avait réussi à se défaire (du moins, c’est ce qu’elle lui fait comprendre, et il fait tout pour la croire) — il était venu et avait rouvert la plaie béante qu’il représentait à lui seul. Alors, oui, pendant un bref instant, il songe à repartir, mais se retrouve bien vite piégé. Moi je pense que tu devrais essayer. — Tu veux que je la force? Jamais. N’était-ce pas ce qu’il avait fait malgré lui? N’était-il pas en train de devenir ce qu’il ne voulait pas être, encore une fois?

Puis elle lui désigne la porte, formulant son vœu de le voir disparaître de son champ de vision avec tant de respect qu’il semblait claquer aussi fort qu’un de ses habituels dégage. Ifan est statique pendant les quelques secondes qui suivent, ses yeux brillent plus que jamais, il les a d’ailleurs détourné de son visage — elle n’avait pas besoin de le voir comme ça.

La seule chose qui creva le silence furent ces mots, qu’il s'arracha à l'âme, tant il peina à le déposer.

« J'te demande pardon. »

Et le toubib se lève, attrape sa lourde veste et l’enfile sans dire un mot de plus. Il sent que ses yeux sont humides et ça ne débordera pas ce soir — ça fait suffisamment longtemps que ça n’a pas été le cas, et il ne souhaite pas que ça change maintenant. Désolé de te faire encore souffrir, désolé d’être là, désolé de ne pas vouloir repartir. Désolé d’être tout et rien à la fois.

L’homme fouille dans les entrailles de son kit de secours pour lui dégotter un antalgique en cachet, denrée rare. C’est qu’il a à nouveau ce foutu nœud dans la gorge, mais il tient bon. Ifan grignote la distance qui les sépare, attrape son poignet pour retourner sa main et lui fourre le cachet contre sa paume. Il ne s’éternise absolument pas mais marque toutefois un temps d’arrêt pour lui montrer qu’il est là si elle en a besoin. Sa soulmark le brûle déjà de trop, et c’est son visage qui allait avoir le même traitement de faveur s’il restait trop près d’elle. Il ne tenait pas à ce qu’elle lui en colle une, pas maintenant. « Tiens. C’est pour la fièvre. » et reprends de la distance en lui tournant le dos après quelques enjambées, le kit sous le bras.

Mais avant de complètement disparaître de son territoire, Ifan s’arrête à mi-chemin vers la sortie, pivote doucement dans sa direction et cherche son regard. Et répond à cette question sur l’authenticité de leur lien, dont elle veut absolument la preuve tangible. Et si sa soulmark ne l’a peut-être jamais brûlé, cette vérité le fera peut-être ce soir.

« Tu vois Kate… c’est pour ça qu’on le saura jamais. »

Détourna ses yeux, la tête. Les semelles de ses lourdes bottes qui couinent un peu sous le mouvement de pivot.

« Repose-toi. S'il te plaît. »

Et tout son corps, pour finir par s’échapper des lieux. Sauf qu'à peine arrivé sur le pas de l'entrée, il se retrouve très vite piégé, encore une fois : Loa arrive comme une bombe sur lui et s'y accroche, des voix beuglent… mais il reste là, figé, passant une main rassurante sur le dos de l'animal dont le cœur battait à cent à la minute.

Le signal est pourtant clair… et rien ne pourrait le faire sortir de là. Rien sauf un pur élan suicidaire. 
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Katan + Back Against the Wall Tumblr_inline_n01jmxREj21rll3ru« J'te demande pardon. » Kate releva la tête vers Ifan et le regarda se lever de sa chaise et attraper sa veste. Elle voulait lui dire que ce n’était pas de sa faute, qu’il n’y était pour rien, mais elle avait tellement souffert de cette période -et en souffrait encore- qu’elle était incapable de prononcer le moindre mot. Alors elle se contenta de le suivre du regard en tirant lentement sur sa cigarette.
De toute façon elle n’était plus en état de discuter.

Il se rapprocha finalement d’elle et attrapa sans prévenir son poignet, la faisant sursauter, avant de lui déposer un cachet dans la paume de sa main. Elle sentit un frisson lui parcourir l’échine au moment elle sentit le contact avec sa peau et sa soulmark commença à irradier comme elle l’avait fait un peu plus tôt. Mais de manière plus… Douce ?
La jeune femme planta son regard dans celui du brun, déglutissant avec difficulté et lui répondit d’un très bref et presque imperceptible hochement de tête quand il ajouta un. « Tiens. C’est pour la fièvre. » Elle attendit qu’il s’éloigne à nouveau et ne lui tourne le dos pour poser le comprimé sur la table et pressa sa main libre sur son poignet gauche, le serrant doucement, espérant faire disparaître la sensation que lui procurait sa soulmark.

« Tu vois Kate… c’est pour ça qu’on le saura jamais. » Elle releva immédiatement la tête vers sa soulmate, les sourcils froncés.
Il était sérieux là ? Il lui balançait ça comme ça avant de se tirer ? « Repose-toi. S'il te plaît. » Oh non. Il ne pouvait pas se barrer comme une fleur après lui avoir balancé un truc pareil.

La pilote jeta sa clope au sol et se releva de sa chaise -un peu trop violemment pour son taux d’alcoolémie- avant de reprendre d’une voix rauque. « Tu te fous de ma gueule ? » Elle fit quelques pas pour se rapprocher d’Ifan, ignorant son rat où peu importe de quel animal il s’agissait qui déboula comme une balle pour s’accrocher à lui. Des cris depuis l’extérieur lui parvinrent dans la foulée mais elle les ignora tout autant. « C’est pour quoi qu’on le saura jamais ? Parce que je refuse qu’on se donne une chance c’est ça ? » Elle se rapprocha un peu plus et essaya d’ignorer le mieux possible le malaise qui commençait à s’emparer d’elle. « Qu’est ce que t’attends de moi hein ? Qu’est ce que tu veux qu’on fasse ? » Elle vint se placer face à lui, le mettant au défi du regard. « J'ai souffert comme jamais à cause de cette saloperie. Mais tu voudrais que je retente le coup ? Histoire d'être sûr c'est ça ? » Elle leva son bras gauche, rapprochant sa soulmark de son visage. « Alors quoi ? Qu'est ce que tu veux faire Ifan ? » Elle rabaissa son bras et se rapprocha encore un peu plus du brun, ne se tenant qu'à quelques centimètres de lui.
« Tu veux m’embrasser ? Pour voir si ça te procure des putains de papillons dans le ventre ? » Elle désigna dans la foulée son lit, posé à l’autre bout d’une main. « Ou peut être que tu veux juste me baiser pour voir s’il se passe quelque chose ? J’t’en prie. Mon lit est juste là. » Elle resta un long moment immobile, son regard planté dans celui d’Ifan à jauger sa réaction avant de finalement s’écarter d’un pas en grognant un. « Fous le camp. »

Elle ouvrit la porte de ses quartiers et se raidit en entendant la pluie qui commençait à tomber à l’extérieur. Elle ne connaissait que trop bien ce son là. Ce n’était pas une pluie ordinaire.
Elle n’avait même pas besoin de regarder l’extérieur pour savoir que c’était une pluie acide et qu’il était hors de question qu’Ifan sorte. Ça ne la dérangerait pas elle. Ça l’amuserait peut être même de le voir courir sous cette averse et se faisant ronger par la pluie. Mais elle savait que les autres membres du gang ne laisseraient jamais passer ça. Ifan était bien trop important pour les Shadowrunners.

Kate leva les yeux ciel et cracha un. « Va te faire foutre. » A l’attention de n’importe quelle divinité qui était responsable de ce changement climatique.
Elle claqua violemment la porte, faisant trembler toute la structure de la navette qui lui servait de quartiers et s’éloigna d’Ifan, le bousculant d’un coup d’épaule au passage, tout en grognant un. « Et toi fermes ta gueule. » A son attention.

Naturellement. Il fallait que ça se passe comme ça. Et elle était persuadée qu’Ifan ne manquerait de voir dans cette averse un signe du destin ou une connerie dans ce genre là, afin qu’ils restent ensemble. Par contre, s’il essayait ne serait-ce que de l’ouvrir sur ce sujet, elle lui en collerait une. Blessée, mal en point ou alcoolisée, elle trouverait les ressources pour lui péter la mâchoire.

Elle traîna des pieds jusqu’à son lit pour se laisser tomber dessus et s’asseoir sur le rebord avant de se prendre son visage dans ses mains en soupirant bruyamment. Qu’est ce que c’était que cette journée merdique ? Comment est ce que ça avait pu partir en latte à ce point ?
Elle libéra son visage après de longues secondes et reporta son attention sur sa soulmate, le regard toujours aussi mauvais. « C’est parti pour durer toute la nuit. Ça se passe toujours comme ça. » Sa voix était éraillée et elle poussa un nouveau soupire, dépité, en réalisant ce qu’elle s’apprêtait à dire. « J’imagine que ça veut dire que tu vas devoir passer la nuit ici. Mais va pas te faire des idées. Si ça tenait qu’à moi, je te foutrais dehors. Mais les autres m’en voudraient à mort d’avoir fait ça. » Elle attrapa l’une des bouteilles d’alcool traînant au pied de son lit -celle sur la table se trouvant bien trop loin- et en but une gorgée directement au goulot. « En fait. J’en ai plus rien à foutre. Fais comme tu le sens. » Elle reposa la bouteille au sol et se recula sur le matelas pour commencer à s’allonger. « Si tu veux dormir par terre, dors par terre. Si tu veux tenter ta chance dehors vas-y. » Elle s’allongea finalement sur le dos et passa un bras en travers de son visage pour masquer ses yeux. « Et si jamais tu me touches, je te pète les poignets. » A ce stade là, tout ce qui lui importait, c’était de pouvoir dormir en paix. Elle avait toujours toute cette discussion au sujet de leur soulmark en tête et ne cessait de se répéter tout ce qu’ils s’étaient dit mais elle ne voulait pas y penser. Elle ne voulait plus y penser.
Plus ce soir.
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Ifan al-Khadiri
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Katan + Back Against the Wall Nyjx Le vent se lève et même s’il s’était échappé, elle aurait certainement trouvé le moyen de le rattraper et de faire une scène devant le reste du camp. Ou peut-être que non justement, peut-être que s’il n’y avait pas eu cette foutue pluie d’acide, ils auraient pu éviter d’en arriver là…

« C’est pour quoi qu’on le saura jamais ? Parce que je refuse qu’on se donne une chance c’est ça ? » qu’elle beugle dans son dos tandis qu’il pivote à nouveau dans sa direction, sans toutefois la regarder. « T’as très bien comprit ce que je voulais dire, » glisse t-il à son attention en ravalant toute animosité qui soit, et l’exercice est bien compliqué au vu de la journée qu’il a derrière lui. Plus proche encore, il y a cette conversation, ces souvenirs qui remontent, et ce visage tordu par la colère qui lui hurle dessus. Elle a bu, beaucoup trop bu; et son état ne lui aurait de toute façon pas permis de tenir plus longtemps. Pourtant elle force, et encore une fois, c’est bien sa faute. Une simple vérité la met dans tous ses états et c’est bien pour ça qu’Ifan a cessé d’essayer. Sauf que cette fois-ci, il n’avait pas voulu laisser cette question sans réponse, parce que de toute évidence, il n’aurait jamais pu la considérer rhétorique.

Et que pour embellir encore le tableau, son erreur doit lui faire gérer trois individus simultanément : lui, Mr Jingles et Kate.

Une des mains de l’altéan agrippe Loa pour tenter de le calmer — d’abord la pluie d’acide qui l’a surpris, ensuite l’agressivité d’un corps étranger envers lui et sa meute. C’est qu’il aurait volontiers mit de côté sa peur pour sauter au visage de la blonde s’il n’avait pas maintenu le furet contre lui. Un simple geste qui réussissait, étonnamment, à faire passer la pilule plus facilement. Tout ce qui se produit là fait ressurgir le visage de la Kate qu’il a connu en arrivant ici, et même pire encore, celle qui lui avait tourné le dos autrefois.

À ses provocations, il accroche son regard au sien et le soutient, et leur proximité lui paraît soudainement insupportable.

L’embrasser ? La baiser ? Elle le prend pour qui au juste ? Ça n’avait pas traversé son esprit un seul instant ce soir, sauf peut-être pour la première option et on parlerait d’envie fugace, une vraie chimère à laquelle il n’aurait pu céder. Encore moins face à une Kate sous l’emprise de la fièvre et l’alcool. Une Kate, disons, qui avait besoin de tout sauf de se faire enfiler sur son matelas. Si ça devait arriver un jour, c'est sobre et en santé. Pas… comme ça. Pas sous couvert d'un défi débile, qui n'arrive même pas à piquer sa fierté comme escompté.
C’est que ça lui brûle les lèvres de lui dire ce qu’il ressent vraiment et se retient comme il peut… ça ne servira à rien, qu’il laisse passer en boucle contre ses deux tempes, à rien, à rien, et à rien, et malgré tous ses efforts il y a ce début de phrase qui file… « J’ai pas besoin de tout ça pour savoir que… » « Hss! » fait la bestiole qui le coupe dans son élan; bestiole qu’il réprime aussitôt et sans franche agressivité en ramenant une seconde main sur le sommet de son crâne blanc et rouge.

« Fous le camp. »

De toute évidence, elle n’a pas encore réalisé qu’il est coincé ici, dans ses propres quartiers. Ce n’est que lorsqu’elle ouvre la porte qu’une autre réalité (et aussi fatale que le reste sans doute) lui pète au nez.

La violence, toujours la violence.

Ça lui rappelle qu’il a dû en jouer lui aussi, et qu’il ne veut plus de ça. Pourtant elle est là, autour d’eux, palpite parfois encore en lui comme le cœur d’un monstre endormi.

Comment pourrait-il redevenir humain après avoir tant flirté avec toute la bestialité que la Terre avait à offrir?

Il devrait se faire à l’idée que retourner en arrière n’est plus possible et il aurait certainement toute la nuit pour méditer sur la question. Que la seule chose qui devrait lui faire prendre les armes aujourd’hui, c’est l’avenir qui se profile et vers lequel il doit absolument marcher. Un avenir différent, puisque c’est ce qu’il est aussi aujourd’hui : une ronce parmi les orties, pas plus vertueux qu’un autre par ici.

L’homme murmure quelques mots à l’attention du furet mais c’est la terrienne qui lui répond en premier lieu.

« Et toi fermes ta gueule. » qu’elle lui crache après avoir claqué la porte et bousculé l’épaule. Un tel contact réveille sa soulmark et quelques émotions négatives englouties par sa casquette de médecin. Il la suit des yeux mais ne peut contenir un excès de colère qui grimpe — parce qu’il n’a jamais été connu pour rester dans le rang non plus. Tellement qu'il parle dans sa langue natale, incompréhensible pour Kate (mais même un idiot aurait comprit qu'il s'agissait de noms d'oiseaux). « Toi ferme-la, » il pourrait s’en prendre une (même dans le doute) qu’il s’en foutrait à ce stade : elle est insupportable, et même habitué, ce n’est pas le bon moment pour lui déverser ce genre de choses. Il se reprend et ajoute, dans la langue qu'ils partagent cette fois. « Si tu me filais autre chose que de l’alcool à boire j’me la bouclerai volontiers. », grommelle t-il en longeant la paroi tel un tigre enfermé dans une cage. Parce qu’à force de parler il avait soif, oui. Et passer la nuit sans rien pour le coup, ça allait être assez coton. Remarquez, ça lui évitera sans doute. Dormir par terre ne le dérangeait pas, il avait déjà vécu la douloureuse expérience au ghetto, les premiers temps. Et c’est ce qu’il allait finir par faire, en espérant ne pas avoir une soudaine envie de pisser. « C’est bon, laisse tomber. » Résolu, il se laisse glisser lourdement au sol et laisse le kit à sa droite (on sait jamais, il finira par boire cul sec le liquide physiologique?); dénoue ses cheveux et redresse un peu le col de son manteau en peau. Les bras croisés, il ne s’aperçoit alors qu’à cet instant la véritable fatigue qui le guette. Je suis désolé. Qu’il n’aurait jamais le courage de balancer à un moment pareil, alors que la situation a viré de bord. Loa tremble encore et au lieu de se préoccuper de son propre état, il transfère son attention sur l’animal. Il écoute toujours Kate qui déblatère de son lit, malgré lui.  

Les autres, hein? Ils ont toujours bon dos, ceux-là. « Et si jamais tu me touches, je te pète les poignets. » un soupir nasal prononcé, accompagné par un étonnant car presque respectueux, « C’est ça, bonne nuit. » et puis quoi, c’est pas comme si elle venait de se contredire en moins de cinq minutes? « Akich rbi izarne, » murmure t-il dans sa barbe.
Il caresse le dos de Loa d’un geste répétitif et affectueux, un geste qui s’avère être soporifique et après une bonne vingtaine de minutes à rester dans ce silence presque complet (la pluie dehors faisait un certain boucan, un peu à la manière d’un extincteur, ce qui annonçait seulement l’effet de l’acide sur les surfaces non protégées, ou à même le sol). L’arrière du crâne contre la tôle, il s’est coincé la carcasse dans un des angles et Ifan, malgré le mal de reins qui commence à pointer le bout de son nez, maintient la position et clos les paupières. C’est qu’il aurait espéré une nuit sans rêve. Pourtant, le peu de temps qu’il passa endormi fut nuancé par la présence de sa soulmate dans son esprit…

Pourquoi il fait si chaud ici? Ça n’a rien à voir avec la réalité terrienne. C’est peut-être mieux, ça lui rappelle son « chez lui » qu’il a abandonné il y a bien six mois… une éternité.
Étrange… il reconnaît même le ruisseau qui coule en bas de chez lui. Ifan s’y rend, il est nu pieds et compte bien profiter de ce voyage onirique pour se reposer l’âme. Il n’y a personne autour mais c’est comme s’il sentait les présences de sa famille et de la faune et flore locales. En soi, tout ce qui fait qu’il se sente apaisé et en sécurité.
Pour être tout à fait honnête, il n’a plus conscience de ce qui s’est passé dans l’autre plan de l’univers, celui où le tangible est maître.
L’altéan s’assoit, mets ses pieds dans l’eau - c’est froid - et se penche un peu pour espérer y voir passer quelques poissons, peu farouches une fois les deux extrémités immobiles et immergées. Il les connait bien trop pour ne pas savoir, lui qui a passé des heures à observer la nature pour la comprendre et la vénérer avec toujours plus de ferveur.

Or, ce qu’il voit, c’est un reflet à sa droite, un reflet qui n’est pas le sien. « Kate… » le prénom lui échappe des lèvres, c’est elle qui vient visiter son rêve, son souvenir, et ça le perturbe, parce que ce n’est pas arrivé depuis… depuis qu’il est sur Terre. Le contact onirique est différent, plus poussé, c’est certainement dû à la proximité qu’ils partagent aujourd’hui. Une proximité au moins cosmique, à défaut de ne pas pouvoir aller au-delà. C’est en prononçant son prénom qu’il se rappelle de ce fragment de réalité, cette colère grondante à laquelle il a pu goûter en dehors de cet espace-ci. Mais étrangement, l’animosité qu’il veut faire sortir est engloutie par une émotion étrange, celle qui l’amène à croire qu’ils ne font qu’un ici. Un plan qui est tout sauf réel… n’est-ce pas? « Laisse-moi tranquille. » qu’il balance. C’est qu’en plus, elle est chez lui, et plus qu’elle ne peut l’imaginer. « Si tu veux m’engueuler ou me frapper t’attendras qu’on sorte de là, que je me réveille. Je veux… » commence t-il alors que ses émotions, décuplées ici, s’exposent au grand jour malgré lui et contaminent son hôte. Il y a ses deux mains entrelacées à l’embrasure de ses cuisses et sa tête est toujours basse, le visage orienté vers ces reflets que l’eau miroite. « …je veux juste… » et fuit son regard alors que le sien se noie de larmes amères et brûlantes. Je veux juste que tu sois heureuse et ne souffre plus, hurle l’âme mais pas l’homme, mais même sans mot, elle comprendrait les signaux, elle les traduirait, parce qu’avec autant de proximité avec sa soulmate, ça n’aurait pas été possible autrement. « …je veux pas que tu me voies comme ça. » Il y a un manque profond, il y a la culpabilité, il y a l’amour qui dévore. Et tout ça, à la portée de sa soulmate. S’y ajoute maintenant la honte… qu’il tente de balayer d’une main sur son visage.


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