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 (nowei #2) you're like the night, i feared it before i loved it

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#2
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« C’est juste que j’aime pas quand tu sors seule. » Elle avait relevé les yeux pour le fixer posément, sans s’énerver, mais sans pouvoir nier l’agacement naissant pour autant. Tourner en rond dans l’appartement des Lee commençait à la rendre folle, à ce moment-là, et même les nuits trop sombres de Néphède lui faisaient envie au lieu de l’effrayer. Sous jacente, enfin, l’idée de ne plus jamais pouvoir apercevoir les lignes félines d’Altéa accroissait son sentiment de malêtre et de claustrophobie. « Je dis pas ça parce que t’es… parce que t’es toi. » Elle savait que Hyunki ne pensait pas à mal, et pourtant elle l’avait mal pris. Parce que t’es toi, ça voulait dire « parce que s’il arrivait un truc, tu t’en sortirais pas. » Parce que t’es pas assez forte pour ça, pour ce monde en particulier. Elle avait eu envie de lui répondre que lui non plus, il n’était pas à sa place ici, mais elle s’était abstenue. « Je dis ça parce que c’est Néphède, et Néphède, enfin, tu vois. Rien n’est doux ici. » La phrase était restée, après coup, et avait tourné dans la tête de Nuo un moment. Bien sur, il avait raison : rien n’était doux à Néphède, rien à part lui et Nawei. « Nawei serait d’accord avec moi. » qu’il avait finalement insisté, sachant qu’elle accorderait plus de crédit au muet de la famille qu’à l’ainé. Et ça avait été une cassure, cette seconde précise, quand Hyunki avait compris qu’elle respectait plus Nawei que lui, qu’elle écoutait plus Nawei que lui, qu’elle aimait plus Nawei que lui. Et ça avait créé une fissure, ce moment exact, lorsqu’elle avait compris qu’elle ne pouvait plus le cacher, qu’il allait falloir rompre et pleurer un peu et s’expliquer. Pour Nawei. Juste pour lui.

En y repensant, figée à sa table dans un bar minable d’Altea, elle a honte. Pourtant elle a fait les choses dans les règles de l’art, elle le sait, elle a respecté tout ce qu’il y avait à respecter. Elle ne l’a pas trompé, elle a pris son courage à deux mains pour lui dire cette simple horrible phrase, ‘je ne t’aime plus’, et ça sous-entendait quelque chose qu’ils avaient déjà compris tous les deux, ‘j’aime Nawei’. Un peu, beaucoup, bientôt à la folie. On y repensant, elle en a honte parce qu’il est mort, et lentement la nouvelle commence à se frayer un chemin dans ses cellules, et lentement elle s’aperçoit qu’elle est désolée, vraiment désolée, pour tout et pour rien à la fois.

Elle trouve sa culpabilité mal placée, alors elle la noie.

A Néphède, plusieurs mois en arrière, elle avait demandé au plus jeune des Lee : « J’ai pas le droit de sortir d’ici ? » Et alors il avait arrêté ce qu’il était en train de faire pour relever les yeux vers elle et la fixer, de ce regard beaucoup trop perçant qu’il avait beaucoup trop souvent. « J’ai besoin d’air. » qu’elle avait appuyé, et face à l’évidence, il avait hoché la tête avant d’accepter : « Ok. » Nuo ne savait pas au juste ce qu’il venait d’approuver, tout du moins pas avant qu’il ne s’arrête à la porte pour lui demander : « Alors, tu viens pas ? » Et ils étaient sortis tous les deux, et elle avait fait le plus gros de la discussion, et c’était mieux qu’avec Hyunki et elle s’en était mortellement voulu d’avoir pensé ça. Elle s’était sentie horrible, ça l’avait rendue silencieuse quelques minutes, précieuses minutes simplement entrecoupées par le bruit des pas de Nawei sur l’asphalte. Ensemble, ils avaient parcouru des rues crasseuses jusqu’au centre-ville d’une ville plongée dans l’euphorie du soir, et ils s’étaient arrêtés boire quelque chose qu’elle n’avait pas pu payer parce qu’elle n’avait rien. Rien à part un tee-shirt emprunté à Aecha, et donc par définition très Aecha : très noir, très près du corps, très Néphède.

Le même qu’aujourd’hui. C’est en le tripotant mécaniquement pour calmer son angoisse latente qu’elle s’est aperçue qu’elle ne lui avait jamais rendu. Peut-être un jour.

Pour calmer ses nerfs, elle survole une nouvelle fois les messages échangés avec Nawei quelques jours plus tôt. Ils s’arrêtent brutalement, probablement parce qu’il ne voulait plus lui répondre, même s’il prétendra s’être endormi. Elle ne sait pas comment interpréter ça ; elle ne sait pas comment l’interpréter, lui. Tous les signes sont contradictoires. Il cesse de lui répondre mais pourtant, il prend le temps de venir la voir lorsqu'il est de passage sur Altea. Il reste de marbre chaque fois qu’elle tente quelque chose, comme lorsqu’elle a osé lui demander s’il savait où dormir, et pourtant elle sait que d’une seconde à l’autre elle le verra passer le portail, où la brèche, ou le passage, ou peu comporte quel nom porte le trou hideux qui l’a projetée dans la gueule béante de Néphède dix-huit mois plus tôt.

Les mots sur les pages de son livre semblent danser tellement elle est incapable de fixer son attention. ‘Small science : don ou malédiction ?’ demande la couverture usée par le temps, et elle ne saurait pas répondre à la question même si un professeur le lui demandait parce qu’elle pense à sa mère qui ne s’est pas réveillée, à Hyunki qu’elle ne peut plus sauver, au haut d’Aecha qui a maintenant l’odeur florale de Nuo et à Nawei qu’elle meurt d’envie de revoir depuis qu’il est parti. Il devrait être là depuis dix minutes déjà, mais elle n’ose pas envoyer de message pour demander si tout va bien de peur de paraître trop collante — c’est le genre d'homme qui n’aimerait pas ça, pas vrai ? Ou peut-être que si. Peut-être qu’il aimerait que quelqu’un, quelque part, s’inquiète pour lui. Elle aimerait bien qu’il s’inquiète pour elle.

« T’en fais pas pour le retard. » C’est la première chose qu’elle lui dit lorsqu’elle l’aperçoit enfin, parce qu’elle ne sait pas quoi dire d’autre. Et peut-être bien qu’il n’avait même pas l’intention de s’excuser, mais elle est un peu malaisée et elle essaye de rendre ça naturel. « Je t’ai pris… heu… ça. » Elle lui tend le café noir et précise : « Y’a deux sucres. Comme les glaçons dans la vodka ? Je crois ? » Il lui semble se souvenir de ça, lorsqu’elle était encore à Néphède, se souvenir qu’il ne prenait que deux glaçons, ou deux sucres, toujours deux, jamais trois ni un. « J’espère que j’ai pas fait d’erreur. » Il fait non de la tête, elle esquisse un sourire. Elle est habituée à ses silences, elle ne s’en formalise plus. Et elle ne lui en a jamais voulu. « J’suis contente que tu sois venu » qu’elle ose finalement dire, alors qu’ils se tiennent tous les deux l’un en face de l’autre, avec leur café à la main, empotés que l’on regarde un peu de travers.
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Lundi 03h07
La lumière bleutée de son écran se réverbère sur son visage dans la pénombre de sa chambre. Il relit les derniers messages, pose le téléphone. Il se tourne dans son lit, le regard rivé vers sa fenêtre qui donne sur la rue et l'immeuble d'en face. Puis il se tourne à nouveau, reprend son portable pour relire intégralement la conversation jusqu'à s'endormir.
Le lendemain matin face à sa tasse de café, il corrige mentalement chacun de ses sms de la veille. Aussi loin qu'il se souvienne, il a toujours fait ça, même avec des échanges courants. Parler, échanger c'est comme un test grandeur nature qui nécessitent des corrections à chaque fois qu'il rend une copie. Quand il était plus jeune, ses copies étaient vierges alors il se lançait des défis ridicules « aujourd'hui je vais dire bonjour à telle personne » ça n'avait l'air de rien et pourtant c'était une épreuve de la vie de tous les jours. Aujourd'hui il a plus de facilité à s'exprimer mais n'est pas doué pour autant. Avec Nuo il a merdé, elle a tendu la main et lui s'est contenté de la regarder sans saisir l'opportunité de lui prendre. Puis c'est devenu compliqué alors il a coupé court à la conversation, il sait qu'il va le payer jeudi mais c'est assez loin pour qu'il n'ait pas à s'en soucier tout de suite.

Lundi 16h02
Il rejoint Niran qui somnole encore, luttant avec sa gueule de bois. Comme un rituel, Nawei lui prépare son verre d'eau accompagné d'une aspirine. Pendant qu'il le boit, l'Ombre se charge de lui énumérer chacune de ses tâches de la journée. S'assurer que tout se passe bien avec les filles au bordel, vérifier l'avancement des expérimentations de drogues, faire un rapport à son père avec qui il devra dîner à 20H15, pas avant, pas après. Ensuite l'héritier aura champ libre mais Karma lui, devra enquêter sur un de leurs Echo. D'après ses sources l'Echo en question bosserait pour Griffiths, le leader des Wonderlanders, en délivrant des informations sur Heathen et vice-versa.
C'est typiquement un jour ordinaire pour lui mais pour Nuo, ça tient du paranormal. Il songe aux matins où ils se croisaient, elle osait à peine demander où est-ce qu'il avait passé la nuit mais elle se doutait.
Elle doutait, mais de quoi exactement ? Sait-elle qu'il torture ? Pour un nom, une adresse parfois pour moins que ça encore. Savait-elle à l'époque qu'il avait déjà tué ? Il y'a eu ce mec qui a condamné Hyunki mais aussi d'autres après lui et eux, c'était délibéré, prémédité même. Il a même fait du repérage à Altea, pour assujettir des talents convoités par Heathen. La liste de ses méfaits est longue et elle, immaculée.
Veut-il vraiment noircir sa liste ? En le fréquentant elle risque le destin de la mère de Niran, de Hyunki et d'autres au nom déjà oublié. Mais même avec les meilleurs sentiments du monde il ne pourra jamais la mettre en dehors de "ça" car il y est lié et elle, est liée à lui. Ça défit la logique et tout ce à quoi il a déjà pu être confronté auparavant.
Il saigne, elle saigne.
Littéralement.
Il a fait des recherches de son côté mais rien de concluant. Du côté de Néphède rien donc, peut-être qu'à Altea il trouvera plus de réponse. Il le faut, il ne peut pas vivre en sachant que chaque jour il joue sa vie à elle. Il trouvera un moyen de couper le lien, c'est même devenu sa priorité.

Jeudi 17h18
Il est face au portail, Niran sur sa droite. « Je peux venir ?Nan. » Le jeune Moriarty fait mine de soupirer, s'appuyant sur le mur, bras croisés. « Tu lui diras bonjour de ma part.J'pars bosser.T'es particulièrement bien coiffé pour aller taffer. — T'as pas rendez-vous avec ton père ?J'ai pas fini de complimenter ta tenue. — Dans dix minutes.Ok ok, j'y vais. » Niran le salut d'une main sur l'épaule, le Lee attend qu'il soit complètement parti pour passer le portail.

Dès qu'il passe de l'autre côté la première personne sur qui il tombe, c'est elle. C'est différent des retrouvailles de l'autre fois, c'est un peu comme avant. Quand elle attendait qu'il rentre en prétendant ne pas trouver le sommeil.
« T’en fais pas pour le retard. »  Il en a tant que ça ? Il est tenté de vérifier sur sa montre mais ça serait un véritable sacrilège, ça signifierait qu'il remet sa parole en doute et il ne vaut mieux pas commencer par la contrarier. « Désolé.  Je t’ai pris… heu… ça. » Il prend d'une main la tasse qu'elle lui offre, la remerciant du bout des lèvres.  « Y’a deux sucres. Comme les glaçons dans la vodka ? Je crois ? » Le brun baisse les yeux sur le liquide noir puis remonte le regard sur elle. « J’espère que j’ai pas fait d’erreur. » Un pouffement incontrôlé s'échappe de ses lippes, elle fronce les sourcils. Ça y'est, elle pense qu'il se moque d'elle. Pour éviter tout quiproquo il s'empresse de le dissiper.  « Non t'inquiète, je suis juste surpris que tu t'en souviennes et t'étais pas obligée. » En soit c'est qu'un café avec deux sucres mais elle et lui savent que c'est pas que ça, y'a qu'à voir le niveau de stress dans lequel ça l'a mise. Et lui, il a l'air d'un empoté avec sa tasse, sans oser la toucher parce que s'il commence à boire et qu'elle lui pose une question il ne pourra pas répondre tout de suite et ça sera gênant ou alors c'est gênant qu'il reste planté là à la regarder tout en attendant qu'elle entame la conversation. Pour être tout à fait honnête il ne sait pas trop comment agir, il n'avait pas pris en compte l'élément du café dans son arrivée du coup ça bouleverse un peu tout ce qu'il avait révisé comme éventuel dialogue avant de venir. « J’suis contente que tu sois venu Content de te voir aussi. » C'est le moment de boire le café là, il s'empresse de le porter à ses lèvres pour ne pas avoir à enchaîner tout de suite. Il pense « le café sucré c'est dégueulasse » mais essaie de sauver les murs en masquant son air dégouté semblable à celui où il a eu "l'honneur" de goûter un de ses plats. « On devrait bouger. » Avec tous ces gens qui les dévisagent et qui écoutent le moindre de leurs paroles c'est pas le meilleur endroit pour discuter. Ils quittent le bar, Oriel aussi parce que c'est un coin qui craint et qu'à Néphède il a son compte. Nuo le conduit jusqu'à sa voiture qui est comme il se l'attendait un vrai bijou automobile. Il se racle la gorge alors qu'elle ouvre la portière du côté conducteur, ce qui lui fait relever la tête dans sa direction. « Je peux conduire ? » La rouquine acquiesce après deux intenses secondes de réflexion. Leurs doigts se frôlent lorsqu'elle lui donne les clés tandis que son regard à elle est rivé sur leur main et son regard à lui, sur elle. Quand ses orbes couleur absinthe rencontrent les siens, il rentre dans le véhicule. Elle le rejoint au moment où il met le contact. Elle l'observe avec insistance, il se demande alors ce qu'il a fait de travers tournant ostensiblement la tête vers elle pour l'interroger. « Ta ceinture. — Ah. » Il tire sur la lanière de sécurité jusqu'à ce qu'elle barre son corps et qu'un « clic » confirme qu'il est bien attaché. « Nuo ?Oui ? Ta ceinture. » Un éclat mutin se joue dans son regard tandis qu'elle l'imite. Il démarre après lui avoir demandé si il y'a un endroit en particulier où elle aimerait aller, elle lui répond « comme tu veux » c'est donc à Cosmopolis qu'ils se rendent, endroit qu'il n'a encore pas vraiment eu le temps de découvrir.
Le silence s'installe mais il n'est pas incommodant, il est juste là, comblé par le bruit du moteur et de leur respiration. Personne n'est tenté d'allumer la radio pour meubler le vide ou n'est angoissé qu'aucun des deux ébauchent un début de conversation. Ils n'ont pas besoin de ça, tout va bien. Sentiment étrange quand avec les autres le silence est perturbant et qu'avec elle, il a sa place. Il tient malgré tout à faire un effort, c'est pas grand chose juste. « Ça va ? » mais avec lui, la moindre banalité a du sens. Ce n'est pas le genre à répondre «  ça va ? » même après qu'on lui ait demandé en premier s'il s'en fiche, ça peut créer des froids mais les gens qui le connaissent font avec parce qu'ils savent « qu'il est comme ça. » Un peu décalé, avec les conventions sociales en kit quelque part dans le chantier de son esprit. « J'ai fait mes recherches à Néphède pour. » Il réfléchit, car il ne sait pas comment mettre un nom sur ce truc, il finit par appeler ça un lien. « J'ai pas trouvé grand chose, ça doit venir d'Altea. » Le livre qu'elle a entre les mains ne lui a pas échappé ‘Small science : don ou malédiction ?’ c'est sans quitter la route des yeux qu'il la questionne alors sur le bouquin, lui demandant si de son côté elle a pu trouver des informations puis il ajoute à la fin. « Et toi, tu penses que c'est un don ou une malédiction ? »
Tes pouvoirs,
le fait qu'ils nous lient,
ou simplement toi et moi. T'en penses quoi ?
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« J’espère que j’ai pas fait d’erreur. — Non t'inquiète, je suis juste surpris que tu t'en souviennes et t'étais pas obligée. » Elle n’était pas obligée mais elle n’a pas fait exprès non plus ; elle en a eu le réflexe, parce que c’était lui, et que depuis Néphède elle boit ses paroles, c’est incontrôlable. Si incontrôlable qu’elle ne s’imagine plus sans. « J’suis contente que tu sois venu. — Content de te voir aussi. » L’échange est cordial et un peu flottant, comme hésitant. Il se jette sur son café comme si sa vie en dépendait et elle fait de même, avant de remarquer qu’il grimace malgré lui. Elle ne dit rien, c’est con d’être si sensible. De s’en vouloir pour un café. De culpabiliser que tout ne soit pas parfait.

C’est finalement Nawei qui brise la glace : « On devrait bouger. » Nuo se contente de hocher la tête, et ils passent la porte. Elle désigne sa voiture de la main, celle que son père lui a offert pour ses seize ans, avec ses lignes élancées et futuristes. Elle a pu choisir la couleur (du doré et du bleu neon pour rehausser le blanc obligatoire), lui a pu choisir le modèle ; c’était leur compromis père-fille et le résultat lui convient parfaitement. Si parfaitement qu’elle rechigne à la confier à un autre, même à Nao qui est pourtant un conducteur hors pair. Après tout, c’est sa voiture — son joujou perfectionné qui lui dit bonjour et lui fait des clins d’oeil, dont l’ordinateur dans le tableau de bord a une jolie voix de femme, dont les portières se lèvent vers le haut et dont les roues arrières sont invisibles. Alors bien entendu, Nawei demande : « Je peux conduire ? » En retour, elle le fixe intensément et se torture les méninges. Elle ne l’a jamais vu conduire, elle ne sait pas ce qu’il vaut. Peut-être que c’est un danger public sur la route. Mais d’un autre côté, ce n’est pas vraiment le genre et… est-ce qu’il y a un genre pour bien conduire ?

Rectification. Mais d’un autre côté, s’ils l’abiment, elle pourra en racheter une. Ou deux. Voir trois. Juste après un coup de fils à papa. « Ok. » qu’elle abdique finalement, et il masque un petit sourire de triomphe avant de s’emparer des clés. « Ta ceinture. — Ah. » Elle entend ce qu’il pense dans son ah : qu’elle est définitivement reloue, à être si à cheval sur la sécurité et les règles, mais il n’en dit pas plus parce qu’il commence à s’y faire. « Nuo ?Oui ?Ta ceinture. » C’est juste qu’il se mette à jouer selon les règles qu’elle a elle même imposées, alors elle se plie à sa demande sans protester. « Tu veux aller quelque part en particulier ?T’es en train d’exploser ton quota de mots, non ? » Il lui lance un regard de biais — regard qui s’adoucit lorsqu’il aperçoit le sourire de Nuo. « J’aime bien. » Il se re concentre sur la route sans mot dire et lorsqu’ils arrivent à un embranchement, elle se contente de dire : « Comme tu veux. » Sur le moment, ça lui semble être la réponse appropriée. Parce qu’ils pourraient rouler n’importe où, sans même s’arrêter, ça lui irait. Il serait là, elle serait là, ils seraient ensemble. Bien sur, ça, elle ne peut pas le lui dire — elle aurait l’air stupide. Et avec du recul, elle devrait être celle qui guide au travers d’Altea, de ses ponts, de ses cercles, de sa beauté immaculée et fantomatique trop parfaite pour être réelle.

« Ça va ? » Elle fronce les sourcils et s’empêche de répondre ‘ça va parce que t’es là’. Le but reste de ne pas paraître trop bête, surtout aux yeux de Nawei. Elle a une chance — il lui accorde une chance malgré leurs mondes diamétralement opposés, malgré son passif avec Hyunki, et elle ne veut pas la gâcher. « J'ai fait mes recherches à Néphède pour… le lien. » qu’il explique finalement. « Notre lien. » qu’elle corrige à mi-voix. Ses jambes sont serrées l’une contre l’autre dans la position de la petite fille modèle et ses mains se crispent sur les bords de sa jupe de velours bordeaux. « J'ai pas trouvé grand chose, ça doit venir d'Altea. — J’suis pas certaine. J’ai jamais entendu parler de ce genre de truc. Je veux dire… j’ai parlé à plein d’autres élèves qui sont spécialisés dans le même domaine que moi. Je sais pas si tu sais exactement comment ça marche ? On a différentes disciplines, qu’elle commence un peu trop passionnément. Certaines consistent à manipuler les éléments, comme c’est le cas pour mes frangins : Nao c’est l’air, Neven c’est l’eau. D’autres manipulent… bref. J’ai posé des questions autour de moi et personne n’a entendu parler d’un genre de… transfert… de blessures. Les livres n’en mentionnent pas non plus. Ça semble tout à fait… étranger. Et ça ne m’était jamais arrivé avant. D’ailleurs ça ne… ça ne fonctionne qu’avec toi. » S’ensuit un silence gêné de son côté à elle, un peu incrédule de son côté à lui. Elle vient d’établir à voix haute ce qu’ils savaient déjà tous les deux sans trop vouloir s’y pencher : le lien n’est qu’entre eux, juste eux deux. C’est quelque chose de spécial, de personnel, quelque chose qui les relie parce qu’il est Nawei et qu’elle est Nuo et qu’ils ne sont personne d’autre. C’est spécifique, si spécifique que sur son tableau, dans son appartement de Paracelse, elle a rayé small science d’un trait déterminé. Elle en est presque certaine, ça n’a rien de commun avec la science d’Altea, c’est différent. Et le voilà qui clame que ce n’est pas de Néphède non plus. Elle est encore plus perdue que lors de leurs échanges de messages, encore plus perdue que le matin même.

« Don ou malédiction ? » qu’il demande finalement, et elle ne peut s’empêcher de repartir dans un interminable monologue scandalisé : « Malédiction ? Pourquoi est-ce que ça serait une malédiction ? Regarde ce qu’on peut faire : les maisons flottent grâce aux waterbenders et parfois les taxis volent grâce aux airbenders. Ma mère pouvait plier la nature à son bon vouloir — est-ce que je te l’avais déjà dit ? — elle faisait pousser des plantes au beau milieu de ma chambre en quelques minutes rien que pour m’amuser, et parfois des lianes passaient du salon jusqu’à la cuisine quand on ne voulait pas se lever du canapé pour aller fouiller les placards à la recherche de sucre et… » Elle parle trop vite, presque sans respirer, commence une phrase pour ne pas la terminer et enchainer : « Bien sur, certains en font n’importe quoi. Et je suppose que l’habilité de mon père est celle dont je me méfierai le plus, si je devais me méfier de quelque chose — parce que se métamorphoser en n’importe qui, décidément, ça craint. Mais c’est quelqu’un de bien et- enfin- qui voudrait faire quelque chose de mal avec la small science ? » (hashtag naïve) Il la fixe comme si elle venait définitivement d’un autre monde (ce qui est le cas) ; ou plutôt comme s’il y avait un fossé entre leurs croyances et leur fonctionnement à tous les deux (ce qui est le cas aussi).

Les paysages défilent par l’immense fenêtre panoramique et Nuo monopolise la conversation jusqu’à s’apercevoir qu’il parlait surement de leur lien plutôt que de la small science dans son entièreté. Elle se coupe net et se trouve idiote — puis se remet à parler, remède à tous ses maux, mais plus précautionneusement cette fois : « Je pense pas que ce soit… mal. Mauvais. Ce qu’il y a entre nous deux. Enfin tu… tu vois. J’vais arrêter de t’empêcher d’en placer une. Non pas que tu parles beaucoup en temps normal. Mais tu- enfin- ah. » Soupire agacé, elle reporte son attention sur l’embranchement dont ils s’approchent et lui fait signe de tourner à droite. La route mène à l’un des plus beaux quartiers de Central City : la trop jolie Cosmopolis, où elle a toujours vécu. « Par là, ça mène en bord de mer, qu’elle clarifie. Y’a des parkings immenses et des réducteurs de pollution en forme de lotus. » Il hoche la tête et elle se donne un défi à elle-même : rester silencieuse jusqu’à ce qu’ils arrivent ; ce qui, tout compte fait, est moins compliqué que ça n’en a l’air puisqu’ils ne mettent que six minutes.

L’endroit est désert, un peu venteux, mais pas forcément froid. Ce qui l’intéresse, elle, c’est de rester dans le luxe qu’elle a toujours connu — et aussi la tranquillité qu’ils n’avaient pas dans le bar. Elle reste appuyée contre le capot de la voiture tandis qu’il allume une cigarette et il est en train d’aspirer lorsqu’elle bredouille : « C’est peut-être à cause de moi. Le lien. J’suis désolée, j’voulais pas que ça tombe sur toi. Non pas que ça te porte réellement préjudice, enfin, j’pense pas. » Préjudice. Pourquoi est-ce qu’elle a sorti un mot pareil ? Elle doit parler plus normalement. Sinon on la trouvera encore imbue d’elle-même, ou on l’appellera genius et le mot sonnera moqueur à ses oreilles, ou bien les deux. « Ce que j’essaye de dire, c’est que… je pense être défaillante. Alors ça vient surement de là. J’arrive à… distordre ce qu’on peut normalement faire grâce à la manipulation du corps. » Pourquoi est-ce qu’elle a dit distordre ? « J’arrive à soigner mais jamais à blesser. J’arrive à soigner mais jamais moi-même. Alors peut-être que j’arrive à prendre les blessures, aussi. » Ce qui n’explique pas pourquoi ça n’arrive qu’avec lui.
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« J'ai fait mes recherches à Néphède pour… le lien. Notre lien. » Le spectre d'un sourire fait illusion sur ses lèvres, lorsque Nuo tourne la tête en pensant l'avoir vu, elle fronce les sourcils car déjà plus rien ne transfigure le visage de Nawei, à part peut-être son regard couleur café amer qui s'adoucit en se posant sur elle. Il était sur le point de lui demander s'il y'avait un problème, comme elle l'étudie avec insistance à la suite de ce sourire-mirage dont elle ne trouve pas les vestiges mais elle s'élance dans un monologue éternel où elle lui développe ses théories par rapport au lien, ce qui l'arrange finalement.

Il écoute attentivement, fasciné par le souffle qu'elle ne reprend pas entre chaque phrase ou alors qu'il ne discerne pas, ce qui est davantage plus déstabilisant car en général c'est le genre de détail qui ne lui échappe pas. Il pense — elle est mignonne — quand elle vient à lui expliquer comment ça fonctionne sur Altea avec la « magie » qu'il préfère appeler « dons » car c'est beaucoup moins surréaliste. Elle ignore qu'il en sait plus qu'il ne devrait en savoir sur le sujet, pour cause, les Altéans inondent Néphède dans des cellules adaptées à eux justement parce que leur différence font d'eux des sujets intéressants à exploiter ou du moins, du point de vue de Scarface. Il a fallu les étudier pour savoir exactement ce qu'ils pouvaient en tirer alors ouais, Nawei en sait beaucoup trop sur l'univers de Nuo et elle comme d'habitude, reste ignorante au sien. Il ne fait pas semblant d'être intrigué ou intéressé plus qu'il ne devrait l'être par ce qu'elle lui raconte alors qu'il devrait avoir l'air un minimum surpris que tout ça existe mais comme ça colle à sa personnalité, la rouquine ne tique pas, l'esprit accaparé par. « … Et ça ne m’était jamais arrivé avant. D’ailleurs ça ne… ça ne fonctionne qu’avec toi. » Au moment précis où elle énonce cette évidence, la seule chose sur laquelle ils sont sûrs tous les deux sans pour autant savoir comment l'expliquer, Nawei dévie de la route. Il se voit lui-même tenant le volant à deux mains, il se voit à travers les yeux de Nuo. De justesse, il réussit à éviter un véhicule sur la voie de gauche en braquant sur celle de droite tout en se guidant grâce aux yeux de l'Altéane. « Regarde la route. » Qu'il ordonne brusquement, jusqu'à retrouver sa vision et ses moyens. La perte de contrôle a duré moins d'une minute, quarante-sept secondes précisément où il a été déstabilisé, quarante-sept secondes qui auraient pu leur être fatales. Ce don, ce lien, peu importe ce que c'est ils ne peuvent pas vivre avec, il doit trouver un moyen de le supprimer. Il reprend la route comme si de rien n'était, s'excusant à mi-mots, le regard durcit par la concentration et le trouble qui palpite encore jusque dans ses tempes mais il le terrasse en faisant comme d'habitude, comme si rien ne l'atteignait et qu'il contrôlait tout. « J'ai eu une baisse de tension. » Qu'il explique pour éviter de se faire interroger jusqu'à en avoir le tournis, il précipite les paroles suivantes : « Ça va. » sûrement trop durement mais là aussi, il prend des précautions, il sait comment elle est quand elle s'inquiète.

Les paroles sont incarcérées dans le corps de Nuo, elles font danser frénétiquement et anxieusement ses phalanges sur ses cuisses, accrochent son regard partout sans savoir où le poser mais il n'y'a qu'en ouvrant leur cellule qu'elle se sentira mieux. Pour le moment elle repousse ses interrogations pour plus tard car elle fait mine de rien, répondant à sa question « don ou malédiction ? » qu'il ne regrette pas d'avoir posé car ça l'occupe pendant tout le reste du trajet. « Ma mère pouvait plier la nature à son bon vouloir — est-ce que je te l’avais déjà dit ? Oui. » Elle lui a dit tellement dit de choses sur elle qu'évidemment c'est difficile de faire le tri, sauf pour lui. Il est bien obligé de mettre dans un coin de son esprit ce qu'il sait grâce à elle et ce qu'il sait « grâce » au gang. « … Mais c’est quelqu’un de bien et- enfin- qui voudrait faire quelque chose de mal avec la small science ? » Il aimerait ne pas connaître la réponse à cette question. C'est pourquoi il met le clignotant, donnant l'air d'être trop absorbé par sa conduite pour pouvoir y répondre. « Je pense pas que ce soit… mal. Mauvais. Ce qu’il y a entre nous deux. Enfin tu… tu vois. J’vais arrêter de t’empêcher d’en placer une. Non pas que tu parles beaucoup en temps normal. Mais tu - enfin- ah. — Ça m'ennuie pas. » Comme ça fait un petit moment qu'il a pas sorti un son, Nuo se penche pour boire ses paroles, sa manière à elle de dire « oui ? exprime-toi, je t'écoute. » qu'est-ce qu'il déteste ça. Il préfère quand elle parle, parle, parle et qu'elle oublie qu'il est capable lui aussi d'agrémenter la conversation autrement que par « ... » ou « ok. » « J'aime bien t'écouter. » Qu'il explique sobrement pour qu'elle déculpabilise, suivant ensuite ses instructions concernant leur itinéraire. « Y’a des parkings immenses et des réducteurs de pollution en forme de lotus.Ça doit te plaire. » Elle recommence à se pencher pour qu'il développe, il retient mal son soupir en ajoutant. « Le lotus. » Il se souvient qu'elle aime les fleurs, beaucoup trop. C'est même plus aimer à ce stade, c'est du fanatisme. Dès qu'ils avaient le malheur de tomber sur des plantes qu'elle ne connaissait pas sur Néphède, elle s'arrêtait pour lui demander « ça s'appelle comment ? » et lui hochait les épaules ou formulait un « j'sais pas » plein d'entrain et de joie de vivre ( haha ). Alors elle arrêtait des gens dans la rue jusqu'à avoir sa réponse, parce que Nuo elle n'abandonne jamais.

Ils se garent au bord de la mer, ses embruns salés humectent ses lèvres closes qui forme un pli sur le coin. Le pli, il est là aussi, entre ses deux sourcils quand elle s'excuse de ce qui les lie alors qu'elle n'y est pour rien, pas plus que lui. C'est juste tombé sur eux comme ça aurait pu tomber sur quelqu'un d'autre, du moins, il l'imagine. « Ce que j’essaye de dire, c’est que… je pense être défaillante. Alors ça vient sûrement de là. J’arrive à… distordre ce qu’on peut normalement faire grâce à la manipulation du corps.  T'es pas défaillante et c'est pas ta faute ce qui nous arrive, je vais trouver une solution. » Parce qu'il en trouve toujours une. « J’arrive à soigner mais jamais à blesser. J’arrive à soigner mais jamais moi-même. Alors peut-être que j’arrive à prendre les blessures, aussi. » Son silence en dit long mais pas pour elle, alors elle le pousse d'un « quoi ? » pour qu'il lui explique mais y'a qu'un sourire pour lui répondre, à peine marqué mais présent quand même alors elle insiste d'un « quoi ?! » un peu plus turbulent que le précédent. « Ça m'étonne pas que tu puisses pas faire de mal aux autres. » C'est à son tour de froncer les sourcils. « C'est une théorie comme une autre mais, je pense que tes dons s'adaptent à toi. » Et que ce qui les lie est adapté à eux ? « Tu ne peux pas te guérir toi-même parce que tu manques de confiance en toi ? » Il le formule comme une question pour être poli mais en réalité c'est une rhétorique qui se passe d'argumentation. « T'as pas à douter de toi. On peut faire un test ? » Il attend qu'elle acquiesce pour sortir son briquet, objet insolite qu'il a acheté ici et costumisé pour le rendre un peu plus « néphèdien. » Le briquet a la particularité de fonctionner à la « magie » il ne tombera jamais en rade, la flamme à l'intérieur a été piégée par un maitre du feu ( il ignore si on les appelle comme ça ici mais chez lui c'est le nom qu'on leur donne. ) En faisant tourner le discret disque dentellé sur le côté, une fine lame apparaît là où devrait surgir une flamme. « Je vais m'ouvrir là. » Il désigne l'extérieur de son poignet. « On va mesurer le temps que ça met à se cicatriser chez moi et apparaître chez toi. » Détail important pour savoir s'il peut la prévenir avant que ça ne l'affecte et qu'elle puisse trouver quelqu'un qui a le même don qu'elle pour la guérir si jamais la blessure est trop importante. Nuo est tendue, elle fixe la lame qui ouvre la chair de Nawei d'un centimètre à peine. Des perles carmins découlent de sa plaie, il ne s'en soucie pas le moins du monde, les yeux rivés sur le chronomètre de son portable. En voyant le sang, le rythme cardiaque de Nuo s'accélère et déclenche ce « truc » de la vision. Il voit à nouveau à travers ses orbes et commence à comprendre comment « ça fonctionne » sans savoir pour autant comment il est capable de ça ni pourquoi. « Tu peux regarder le chronomètre et me dire quand la blessure s'est refermée ? » Pour une fois elle ne pose pas de question, sûrement trop contente de se sentir utile. Il se sent obligé de la rassurer en précisant « J'ai pas mal. » mais ce n'est que lorsque sa plaie se transfère chez elle qu'il retrouve sa vision. « 46 secondes. » conclut-elle en arrêtant le chrono. « D'accord. » Il fait un second test mais cette fois-ci sans l'avertir. Pendant qu'elle tamponne le sang sur son poignet avec un mouchoir, Nawei perce sa peau sans même grimacer et lance une nouvelle fois le chrono. Cette fois-ci, ça met un peu plus de neuf minutes. Quand elle s'en rend compte elle s'offusque en désignant son bras où trône la seconde mince ligne rouge. « Maintenant on sait que le « lien » est plus actif quand tu me sens en danger. »
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