part of that world (ajay #1)

part of that world
c’est une question que m’a déjà posé diana. mais theo était là, et c’était lui qu’avait répondu. maintenant que j’y pense, diana a du penser que je lui avais dit, que je venais pas d’ici. mais c’était pas le cas. maintenant que j’y pense, je me demande comment theo l’a su. peut-être que c’était évident. puis. theo sait tout de moi. c’est aussi pour ça que je l’aime. il s’intéresse vraiment à moi. alors le king, je lui ai dit la même chose, que theo avait dit à diana, ce jour là. que je venais pas de ce monde, je crois. theo a jamais dit qu’il était sûr que je venais pas d’altéa. il a toujours juste fait des hypothèses. je pense qu’il a raison. theo, comme le king, comme diana, a toujours raison. et moi, je les écoute tout le temps. parce qu’ils ont raison. la question du king me déstabilise, un peu, me fait réfléchir. peut-être que si. ou non. non. je crois que non. ça m’importe peu, pas. d’où je viens. ce qui est important c’est où je suis maintenant, je crois. oui, je pense. là où j’étais avant, je ne m’en souviens pas. et là d’où je viens, c’est pas important, comparé à là où je suis. à l’importance que les gens ont autour de moi, aujourd’hui. la seule chose, peut-être, que j’aimerais savoir, c’est si j’avais une famille. mais de toute façon, même si c’est le cas, aujourd’hui, j’en ai une autre. une mieux. une mieux parce que, eux, au moins, ne m’ont pas abandonné. tout le monde a une famille. mais j’ai décidé de choisir la mienne. je pense qu’on est forcément plus heureux quand on choisit notre famille. alors je secoue la tête, doucement. je lui parle pas de ma famille. de cette qui m’a abandonné. ou peut-être qu’elle m’a pas abandonné. mais elle m’a pas cherché, après. ou peut-être que si. je pense que non. après tout, les fujino m’ont pas cherché, quand theo m’a enlevé à eux. alors je vois pas pourquoi ma famille m’aurait cherché. je pense que si je disparaissais aujourd’hui, le king, diana et theo, même nova, me chercheraient. parce qu’aujourd’hui, j’ai l’impression que je compte pour eux. oui, je pense que. oui. ils me chercheraient. et je pense que chercher un membre disparu, c’est la base, pour une famille. je lui parle pas de la famille où je suis née, parce que c’est pas utile. j’aimerais voir à quoi ressemblaient les gens qui m’ont mis au monde, juste pour voir à qui je ressemble le plus. mais c’est tout. finalement, sans plus. j’écoute avec intention lorsque le king se remet à parler. il parle des pouvoirs, de nouveau. il dit que ce serait mieux que personne sache que j’en ai pas. je sais pas pourquoi, mais j’hoche la tête. après tout, personne, et surtout pas moi, ne remet en doute les sages paroles du king. ce serait de la folie. puis, à part diana et nova, et theo, personne sait que j’ai pas de pouvoir. ah. les fujino aussi, savent. mais les fujino non plus, n’en avaient pas, si ma mémoire est bonne. ou alors, l’un d’eux en avait. je sais plus. je m’en fou. ça m’importe peu. theo. theo non plus, n’en a pas. est-ce que le king le sait ? est-ce que je devrais le lui dire ? mais est-ce que theo devrait partir si je le disais ? est-ce que de le dénoncer, ça l’obligerait à partir ? je veux pas qu’il parte. je veux pas que le king le renvoie. je vais rien lui dire. je l’aurais fait si c’était n’importe qui d’autre. mais c’est theo. et j’ai besoin de theo près de moi. comme des nulls. je peux pas choisir. alors je fais rien. c’est la meilleure décision. le king me dit qu’on va passer la serpillère, et que je vais rentrer. et ça me rend triste, un peu. j’ai pas trop envie de rentrer. j’aimerais bien rester avec le king un peu plus longtemps. mais il a probablement un tas d’autres choses à faire. plus importantes que de traîner avec une fille comme moi. je comprends. et puis, c’est peut-être mieux comme ça. j’ai envie de retourner à la maison, et de dormir un peu. de parler avec nova. et peut-être que je pourrais trouver theo, et rester avec lui. il me manque en ce moment. beaucoup. alors j’hoche la tête de nouveau, un sourire, toujours ce même sourire, sans émotions, sur mon visage. “d’accord.” et je prends la serpillère, et me met à laver le plancher avec assiduité. il faut que ce soit propre, vraiment propre. que ça brille.