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 (galay#3) -- bigcock69 is now following you ( with a gun )

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Il n'est pas forcément bon ni mauvais. Il se contente d'être un homme du peuple. Depuis son plus jeune âge, Jean-Noel Maraonne a été formé pour dire merci et s'il vous plait, pour tenir la pointe aux dames et laisser sa place aux personnes âges, dans les transports en commun. L'homme s'est appliqué à suivre les règles mises en place, comme les normes sociales. Il s'est marié à une femme au minois acceptable et aux courbes assez désirables, lui a fait deux enfants et demi - l'un était mort pendant la grossesse - et s'est trouvé un boulot responsable dans une banque, après un certain nombre d'années d'étude. Les paroles du bon Dieu - et de sa mère et de son père - lui ayant de nombreuses fois dites qu'un homme se doit d'aimer les femmes, Jean-Noel s'est fait à la chose. Il a certes, à certaines occasions dans son jeune temps, tourné le regard pour suivre les courbes d'un corps masculin, voire même effleuré des lèvres qui n'appartenaient pas à sa chère femme à quelques occasions, il n'a jamais franchi le pas. Il est resté, selon lui, un homme acceptable. Un homme présentable. Autant d'apparences que de morales, à suivre l'horaire régulier du lundi au vendredi, allant à l'église le dimanche lorsque sa mère nécessitait sa présence. Puis, un jour, les enfants ont atteint l'âge ingrat. Si les blagues de Jean faisaient rire sa petite famille, les gamins se sont mis à grimacer. Sa femme lui a d'abord accordé un sourire désolé, avant de ne plus réagir. Les insultes ont commencés à tomber ; vieux plouc, sale connard, emmerdeur. Jean Noel a, malgré tout, gardé le sourire sur ses lèvres, qu'importe si la chose a continué avec les années. La grimace s'est vue tombante un peu plus tard ; lorsque la femme, dans les draps chauds qu'ils partagent, s'est mise à repousser ses doigts. À le dévisager froidement, une moue sur les lèvres, un ennui dans la voix. Jean Noel a demandé un peu de force au Seigneur, a continué d'aimer sa femme et ses enfants, qu'importe les élans d'indifférence, avant de se sentir doucement abandonné. L'idée d'une infidélité s'est frayée un chemin dans son esprit, et s'il s'est perdu dans les rues de New Brasilia puis de Casma, s'il s'est égaré dans les rues et aventuré dans l'Illusion - couché avec un Androide n'est, après tout, pas trompé - son regard s'est posé sur l'homme à la réception et il s'est vu incapable d'avancer. Il lui a semblé, pendant l'espace d'un instant, être frappé par la vision d'un ange. Au travers de paroles bredouilles et d'excuses minables, Jean-Noel lui a demandé s'il pouvait utilisé le téléphone, prétextant que le sien était vide, que son véhicule était en panne, un peu plus bas dans la rue. L'ange a haussé d'un sourcil, sceptique, sublime, avant de lui rendre un portable. Quelques notifications s'y trouvaient, dont l'une qu'il n'a jamais oublié. glitterbootyboi, sur instagram. Le bon chrétien a fait son appel, appelant un remorqueur, puis a remis le portable entre les mains de l'ange, lui effleurant les doigts au passage. Puis, dans sa voiture, attendant une remorque dont il n'avait pas besoin, il s'est touché avec cette main ayant effleurée le bellâtre, des frissons lui caressant l'échine. Une fois rentré chez lui et après avoir expliqué à sa femme que la voiture se trouvait au garage, l'homme est allé se réfugier dans son bureau et a passé une longue partie de sa nuit à se perdre sur les réseaux sociaux, le sang dans les yeux, dévisageant les pixels formant le corps de Galileo Bruni, au travers de l'écran. C'est au creux de la nuit qu'il crée un compte instagram qu'il laisse complètement vide, abordant un pseudo obscène, bigcock69, et de là qu'il commence à laisser ses commentaires nombreux.
Les jours, semaines, mois qui suivent, ses enfants ne sont plus appréciateurs de ses efforts pour les nourrir. Sa femme refuse tout contact, sort de plus en plus souvent. Jean-Noel se réfugie derrière son écran, se noie dans les photographies obscènes de l'ange, s'émoustille des réponses qu'il a, à l'occasion, à ses commentaires. Dans son esprit solitaire, en manque d'attention, d'affection, nait une histoire qui leur appartient à eux d'eux. Jean-Noel s'imagine un signe du destin. Une photographie postée alors qu'il pense à lui. Un commentaire qui l'appelle, qui semble lui être adressé. Un sourire qui attend sa présence.
Puis, l'ange se fait un compagnon. Jean-Noel n'est pas particulièrement jaloux, se permet plutôt de rêvasser à une relation à trois. Lorsqu'il laisse un commentaire parlant de la chose, Galileo lui répond d'un smiley souriant et l'homme, comblé, nourrit ses songes d'histoires charnels et attend le prochain signe.
Signe qu'il a aujourd'hui. La journée n'est pas particulièrement bonne. Jean-Noel ne sait pas depuis combien de temps il est posté à son bureau, dans une maison où ses deux garçons jouent aux jeux vidéos et où sa femme, postée dans le salon, lit un roman à l'eau de rose. Il ne sait pas réellement ce qui lui passe à l'esprit, cette journée-là, mais Jean-Noel s'empare de l'arme appartenant à son défunt père et abat les trois membres de sa famille. Alors que ses yeux dévisagent le visage, pour une fois, expressif de sa femme, son portable émet un bruit, lui annonçant une notification. Un sourire fleurit sur ses lèvres alors qu'il observe le visage angélique de Galileo et celui plus dur de son compagnon. La localisation l'informe de leur emplacement et le commentaire ' merveilleuse journée pour être à la plage ' le convainc que oui, il devrait aller à la plage. Pour les rejoindre. Pour les voir. Tout au long du trajet, derrière le volant de sa voiture, bigcock69 frémit d'excitation. Il les imagine impatient de le voir. Il s'imagine le sourire ravi de Gali, lorsqu'il le verrait et le reconnaîtra. Peut-être aurait-t-il du changer son vieux trois pièces gris pour des vêtements plus adéquats, mais l'impatience est trop présente. Contre le siège passager, l'arme est posé.
Lorsqu'il arrive à la plage, Jean Noel n'a pas le temps de descendre de son véhicule. Il prend plusieurs minutes à longer la plage au volant de sa vieille voiture, arrête brusquement en apercevant le visage merveilleux de son ange, étrangement en colère. Jean reste sur le côté de la route, dévisage l'échange sans sortir de son véhicule, et hésite fortement lorsque le compagnon de l'ange quitte la plage. Une part de lui désire horriblement aller voir l'ange et le prendre dans ses bras, poser des baisers sur ses lèvres, car il sait qu'il lui ouvrira ses bras et l'accueillera. Une autre, celle qui mène, désire parler à l'homme qui s'éloigne. Il lui faut se faire terriblement violence pour quitter l'ange des yeux et suivre l'autre, roulant doucement derrière lui, attendant lorsqu'il s'arrête, hésitant à aller le rejoindre, puis reprenant la route jusqu'à un café quelconque. Bigcock69 hésite de longues minutes - ou courtes, qu'importe - avant de s'emparer de son arme et de la mettre à sa ceinture, puis de quitter le véhicule pour rejoindre le café. Ses doigts lissent brièvement le tissu de son complet avant qu'il n'ose prendre place devant l'homme. Jean s'étonne de le voir plus âgé que lui. Certes, la perte de sa chevelure lui donne un âge plus avancé qu'en réalité, mais Jean ne possède que quelques maigres rides, en comparaison à celui qui lui fait face. Il le dévisage longuement, peut-être un peu trop, car l'homme prend la parole avant lui, le saluant. Il est pris de cours, une seconde, avant de le saluer d'un hochement de tête.
- Bonjour, qu'il vit d'une voix morne, plate, vide. Enchanté. Je suis Jean.
Une part de lui espère que le nom lui dit quelque chose. Car Galileo doit savoir, assurément, son prénom. Il l'a inscrit dans la biographie de son profil vide uniquement pour lui, pour qu'il sache quel prénom susurré lorsqu'il se touche en pensant à lui.
Au même instant, la serveuse arrive et pose une tasse sur la table. Poli, Jean lève la main pour dire à son nouvel ami qu'il s'occupe de la facture et tend le poignet pour que la jeune femme prélève le montant. Il attend sagement qu'elle s'éloigne avant de continuer.
- Voyez vous, je suis un ami de Galileo, qu'il dit doucement, sérieusement, sans savoir que dire l'ensemble du prénom prouve d'avance qu'il n'est pas, en vérité, un ami voire même une connaissance de Gali. Mais l'homme croit en ses paroles. Nous avons eu une conversation à plusieurs reprises, qu'il continue, dérangé. et si Galileo est d'accord avec ma proposition et qu'il en meurt d'envie, il nous faut votre accord, et, bien évidemment, votre participation.
Sur ses lèvres, un sourire crispé, presque absent. Jean n'a jamais su sourire.
- Nous sommes terriblement amoureux, voyez vous, qu'il finit par dire. Et Galileo et moi attendons votre accord pour consumer notre amour et bien évidemment, formez quelque chose, ensemble, à nous trois.
Devant lui, ses doigts sont croisés comme s'il parlait boulot.
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Jean est sorti de nulle part et Ajay n'a pas envie de lui parler. Echange de banalité qui se terminera par un adieu, car jamais leur chemin ne risque de se croiser à nouveau. Un visage, au mieux, qu'il pourra voler. La question qui lui brûle les lèvres est celle qui se pose mentalement : pourquoi. Elle tourne en boucle, ses pensées se perdent dans des boucles, une musique qui repasse, encore, encore. (Je ne t'aime même pas) Il nie le véritable sujet qui accapare son attention, dans des futilités. Son coeur en deux, déchiré entre l'envie de courir et de le retrouver, peu importe la distance et les mots. Et lui dire pour de mots ces trois mots qu'il à gardé précieusement pour le jour où ils se trouveraient pour de vrai. Dans l'autre cas, il s'enfuit. Sans se retourner, laissé derrière lui les nuits d'ivresse, les baisers, caresses. Oublie les larmes, sincères qui hurlent ce qui doit être fait. (Je ne t'aime même pas). Peut importe, lui, s'est attaché. De toute façon. Alors Ajay décide, le verre fini, Jean partit, il partira aussi. Dans le meilleur des cas, ses pas reviendront en arrière pour retrouver, le retrouver. Les doigts se posent dans sa poche sur le téléphone. Il meurt de voir si Gali à essayé de le joindre. En attendant, ses yeux fixent le vide.
Le crâne dégarni de l'homme et la fatigue profonde sur son visage. Il le regarde comme il se regarde dans le miroir et voit dans ses yeux la flamme d'une rage destructice. De celle qui prend possession de son corps quand il pointe son arme. Il voit un homme comme lui, du sang sur les mains. De manière imagée. Les hommes de son espèce se reconnaissent entre eux, mais il y a dans son sourire benêt quelque chose de dérangeant. Il va peut être craquer, lui aussi. L'idée est stupide. Il s'est peut être égaré dans un café pour âme esseulées. Mais la seule qui le fait de sentir complet, c'est Gali. Il lui offre la consommation et le King ose à peine hocher la tête, bouger, alors, par respect. Sur la défensive. Comme avec tous les autres, ça il est incapable du contraire, car il se méfie comme la bête sauvage qu'il est. Qui vient tout juste de perdre la seule personne qui l'avait dompté. Lenking n'est pas dupe, vite, l'enquête reprend. Pourquoi ici. Dans le café discret, l'unique qui puisse exister au bord de la plage et qui doit davantage servir de toilettes publiques. Et il préfère ne pas penser aux détails, sur les toilettes en question. Pourquoi se perdre et s'adresser à un inconnu. La suite alors lui tombe dessus.
Et de sa chaise il manque de tomber. Partagé entre l'hystérie d'un rire sardonique et une sévère pitié. L'homme ne connait pas Gali, car il prononce le prénom en entier. Galileo. Ajay a connu Léo, l'a voulu. Ajay à eu Gali, entier, par morceaux et l'a perdu.  Bêtement. Il ne croit pas un mot de l'homme. Même maintenant, qu'il ne sait pas s'il est encore quelqu'un pour lui. Il ne croit pas en l'idylle de Gali et l'homme dérangé. Ne manque pas de le faire remarquer à voix haute, ailleurs que dans sens pensées. Alors là, des conneries j'en ai entendu mais ça... Chapeau. il pense au comédien. Un tour que Gali lui tient. Pour le faire partir, ou revenir. Les épaules sautent. Il hoche la tête, à la négative, se balance déséspéré. Écoutez... Je ne sais pas qui vous êtes et sincèrement je m'en fous royalement. C'est vraiment pas le moment de venir me faire chier en plus. Alors merci pour le café mais non merci. (...) Gali ne m'a jamais parlé de vous et il est bien trop jaloux pour ce genre de fantaisie. Ou je suis pas au courant.   Il sort le téléphone de sa poche. L'écran lui indique l'heure.
Les messages. Non lus. Tremblant, le code est composé, un coup d'oeil en coin pour Jean qui doit regretter d'avoir payé le café.
La lecture est douloureuse. Une agonie une deuxième fois.
(Parce que tous les autres sont mieux que moi pour toi. Parce que tu mérites mieux, t'es tellement toi, et je suis juste moi.)
L'inverse est pensé par le King. Gali mérite mieux autre chose, que ça, que lui, qu'un criminel, un monstre.
(Reviens, s'il te plait ? J'ai réussi à réparé le collier. Et j'ai remis la bague. J'ai vu la photo dans ton livre, aussi. Mais il manque le plus important ; toi. )
Les jambes sont de plomb mais il sent les ailes pousser. Prêt à partir, le chercher, l'aimer, pardonner. Il continue et combat la tristesse qui revient, soucieux de ne pas se mettre en scène devant Jean. Toujours là. Le regard lourd. Peut être que Ajay échappe le prénom de l'homme aimé. Sans doute.
(Je sais que cette histoire d'âme soeur peut être stupide. J'y crois pas à moitié, en vérité, mais tu le sais. Il y a un millier d'autres gens, après tout. Mais c'est toi que je veux)
Un message vocal de laissé. Mais il veut l'intimité. Lire en paix. Car ça leur appartient.
Je peux savoir ce que vous foutez encore, là, merde ? Vous êtes qui putain, vous avez pas comprit que j'ai envie d'être seul ?
La violence, l'urgence. Il doit le retrouver. Écouter sa voix. S'excuser. Déjà la chaise grince quand il recule. Prêt à s'en aller, si Jean ne le fait pas.

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Il y a quelque chose dans le regard lourd du compagnon de Galileo qui lui rappelle lourdement le regard de sa femme. Jean Noel ne dit rien et garde ses lèvres scellées, un moment, et boit ses mots coomme il boit une gorgée de son café. Peut-être est-il naif, mais il désire un partage si fort, un amour si pur, qu'il ne se détourne pas face au premier indice de la réalité qui s'offre à lui. Tout autant, il ne tilte pas lorsque les premiers mots tombent. Les paroles sont mensongères, de toute manière. Il n'est pas possible que l'amour partager avec l'ange ne soit pas réel. Il a été posé sur son chemin pour l'aimer, et Jean compte bien le faire, qu'importe si pour cela, il doit aller à la guerre. Contre ses mains, quelques gouttes de sang, comme sur son beau costume, et il n'hésitera pas à le faire une seconde fois. Qu'importe si le monde tombe ; il lui suffira d'encercler le cou de l'ange pour s'envoler avec lui et ne pas tomber dans le vide. Il s'imagine alors sans la moindre hésitation une jalousie qu'il comprend parfaitement. Car il sait, aussitôt, la triste réalité. Et pour l'homme, il est attristé. Car si Galileo ne lui a pas parlé de lui ni de leur amour, si la chose est resté sous silence, c'est car il ne l'aime pas autant qu'il l'aime. Qu'il désire certainement le quitter lui, pourtant beau, pour partir avec lui, Jean Noel. La pensée emplit son coeur d'un tendre sentiment et si l'homme se perd dans son téléphone, Jean baisse les yeux et dévisage son café pendant de longues secondes. Le sentiment est trop grand, presque trop pur, et il lui faut un moment pour accepter la chose. Pour ne pas pleurer face à la chose. Certes, sait-il depuis des mois que leur romance est partagé, que l'émotion vient autant de l'un que de l'autre, mais il s'était fait à cette idée de le partager. Découvrir que Galileo désire n'être qu'à lui, et qu'il ne soit qu'à lui, est comme un baume sur le coeur.
Il se met soudain à penser que la photographie portait en réalité un tout autre message. Que le meurtre de ses enfants et de sa mère n'est pas une coincidence. Ni la dispute sur la plage. Jean voit la réalité, maintenant, et se sent honteusement sot de ne pas avoir réalisé plus tôt. Galileo lui a envoyé un message, une requète. L'ange désire qu'il se débarasse de ceux mix entre eux. Des obstacles qui les empêchent de s'aimer pleinement, sans se cacher à la face du monde. Et si trois sont déjà au sol, un se trouve toujours debout, devant lui.
Jean quitte son café des yeux, pour dévisager l'homme. Contre la boucle de sa ceinture, contre sa peau, il sent l'arme, soudainement plus lourde.
Il suffit d'une seconde pour que l'homme quitte son portable des yeux et le dévisage également. Peut-être sait-il. Après tout, il est impossible d'être aveugle face à un pareil amour. Qu'importe à quel point il se berne de ses mots, la réalité est là, presque tangible.
- Je peux savoir ce que vous foutez encore, là, merde ? Vous êtes qui putain, vous avez pas comprit que j'ai envie d'être seul ?
Jean ferme les yeux, triste pour lui. Il ne se force pas à lui adresser un sourire ; de toute manière, il n'a jamais réellement été souriant. Le bruit de la chaise le force à ouvrir les yeux, et ses doigts, disparus depuis quelques secondes, s'emparent de l'arme sous ses vêtements.
- Je suis désolé, qu'il dit platement, sans le moindre ton. Mais nous nous aimons vraiment, qu'il conclue, avant de sortir l'arme et de tirer un simple coup. Jean n'est pas très habile ; il est banquier, après tout, et la chasse n'existe plus sur Sigan depuis des centaines d'années, maintenant. Mais il parvient tout de même à toucher le torse de l'autre ou plus précisément, son ventre.
Autour, certains cris. Jean ne s'en formalise pas. Il se redresse et tire sa chaise, prend même la peine de la replacer à la perfection, tout en rangeant son arme - et se brûle avec le canon au passage, mais fait mine de ne pas avoir mal - avant de se tourner pour quitter le café.

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Sur la plage, Gali n'a pas bougé. Gali n'a pas cessé d'espérer. Entre ses doigts, la dépouille de son portable reste là. Les vagues dansent sous son regard et un vent froid s'est levé, devant soi. Gali sent un frisson, contre sa peau. Il ne bouge pas pour mettre ses vêtements. Il ne réagit pas. Il ne cesse, dans son esprit, de se demander, de s'insulter, mais surtout de se demander ; de se demander combien de temps il restera là, sans mouvement, à attendre quelque chose qu'il ne viendra peut-être pas. Car la réalité est dure à ignorer; si ce qu'ils possédaient étaient fragile, il a tout brisé. Chaque grain de sable est un bout de verre craquelé. Il ne reste que des cendres. Il le savait, pourtant ; le feu prend beaucoup trop facilement. Et les phoenix n'existe pas, dans un tel monde. Il ferme les yeux, une seconde. Ferme les yeux et baisse la tête vers ses doigts, vers l'anneau qui s'y trouve. Il a vu, avant de l'enfiler. Il a lu pour la première fois depuis des mois les quelques mots gravés qui l'ont hantés sans même qu'il les connaisse. Ils l'ont fait sourire tristement, presque ricaner. Ils font encore plus mal, mais il espère stupidement qu'ils disent la vérité, ces mots gravés.
Il espère si fort, dans le froid, sans bouger pour mettre ses vêtements.
Sans bouger même lorsqu'il ressent
un coup
une plaie
une mort
dans ses trippes, dans son coeur, dans son corps et dans son âme, aussi.
Il ne bouge pas, Gali, mais serre les doigts, lorsque de l'intérieur, il a l'impression que son coeur se brise terriblement.
Oh
alors il était
là.
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Il ne sait pas ce qui le surprend le plus, entre le geste déséspéré de Jean et la violence de la douleur - autant physique que pour ce qu'elle implique. Quand l'homme s'est levé le King a cru sincèrement à la paix dont il avait besoin. Jusqu'à ce que ces mots se gravent et que le canon du pistolet le regarde droit dans les yeux. Une seconde, c'est la seconde qu'il perd à peindre la surpris sur son visage, sincère et effrayée, avant que le coup ne résonne et qu'il touche terre. Un roi qu'on pousse hors de son trône, mais Ajay n'aime pas cette chute. Il la sent dans tous ses os et dans son âme. Cette fois, il n'est pas sûr de pouvoir s'en sortir. C'est n'est pas la première fois qu'on lui tire dessus, mais rarement d'aussi près et, dans sa maladresse, la zone touchée par le stalker, est restée tout ce temps vierge de cicatrices. Encore une, qu'il songe. Il revoit encore et encore l'arme tremblante et les mains de Jean et sa propre incapacité à bouger. Il a passé sa vie et peut être d'autres à échapper à la fatalité, il s'en est, jusque ici toujours sorti.
Pourtant, aujourd'hui, il ne veut pas mourir ; il se rend compte que tout ce temps il était vivant.  L'homme à réussi là où d'autres ont échoués, trouver la faille qui ferait baisser sa garde. Et Ajay ne sait pas s'il s'agit d'un meurtrier ou juste d'un homme profondément dérangé. Le fait est là, le corps qui s'écroule est le sien, la blessure lui appartient, c'est son sang qui s'enfuit. Et l'autre qui reste debout, s'éternise un instant encore avant de quitter le café au millieu des cris des autres clients et des larmes d'une serveuse. Elle doit se dire que ça aurait pu être elle. Les gens restent immobiles, Semblent se résoudre à le rester ; lui souhaiterait disparaître. Ajay n'a pas besoin d'aide, de toute manière, pour le meilleur comme pour le pire. Il se relève avec difficulté, corps ankylosé. Le cœur en apnée, les battements du cœur pulsent, résonnent dans les tempes. Conscient de chaque fibre nerveuse de son corps, qui hurle en silence, jusqu'à ce que tout s'apaise. La douleur si intense qu'elle se fille - il lui manque son verre d'alcool. Le King suit le tireur hors du café, l'air de rien, le regard incendiaire jeté aux spectateurs. Il regrette de ne pas avoir son arme, il se sent terriblement nu et impuissant. Mais le sang chaud de la vengeance guide des pas.
L'homme est retourné à sa voiture - triste modèle - assis sur le fauteuil avant, le regard plongé sur son téléphone. Il écrit quelque chose, ou peut être qu'il regarde des photos. L'idée qu'il s'agisse de Gali lui donne envie de vomir et il ressent une possessivité nouvelle gonfler des veines. Ignorant la blessure hurlante, Ajay ouvre la portière et vient cueillir Jean. Il semble rassuré, surpris, mais un sourire contrarié sur les lèvres quand il croise son regard.
Il va le tuer. De ses propres mains. Elles encerclent sa nuque et le porc commence à se débattre avec force. Il a l'avantage de ne pas être en train de se vider de son sang et d'avoir des petites jambes qui savent frapper. Et Ajay perd son sang froid, rend le bras vers le flingue et étouffe les cris d'animaux de Jean. Le canon dans le bouche, la main bloque la trachée. Tout se passe très vite, les mains du King tremblent.
Ses lèvres.
Il a l'impression de revivre encore, un mauvais rêve, celui dont il ne s'est jamais réveillé au club. Il veut lui faire peur, le détruire. Il hésite un instant, à franchir une nouvelle ligne. Il pense à ce que dirait Gali s'il savait, qui il est vraiment. Il pense à Max et à la famille de l'homme. Mais les paroles lâchées, l'arme pointée sur lui et l'angoisse le submergent. La peur.  Et son doigt appuie sur la gâchette

Il a tué Jean. C'est n'est pas le King ou un de ses alter-ego, mais lui, le doigt sur la gâchette. Il l'a tué de sang froid, dans l'urgence sans y réfléchir, aux conséquences. Il a tué un homme dans un monde qui n'est pas le sien et même s'il se convainc que l'homme était profondément dérangé, un détail rend le tableau décevant. Il l'a tué en pensant à Gali. Comme une bête sauvage qui protège les siens et ce qui lui reste. Ajay reste encore un instant assis sur le siège conducteur, une main sur le volant et l'autre l'empêchant de se vider de son sang - vainement - la douleur lui fait serrer les dents. Il peut partir maintenant et disparaître, avec un peu de chance il ira assez loin pour qu'on ne le retrouve pas. Il trouvera une aide miraculeuse ou tombera dans les pommes avant de se rendre compte qu'il est en train de mourir. S'il est chanceux. Il pense à la plage et Gali, qui l'attend. Qui a peut être déjà senti l'impact de la balle.
Son pied s'écrase sur l'accélérateur. Ajay n'a pas l'habitude des voitures, mais il s'accomode à la conduite plus rapidement qu'il ne s'y attendait. Jean dans le coffre qui s'est tut à jamais. Vitesse au minimum, il longe la côte à la recherche de leur crique, sans prendre le temps de s'égarer dans la contemplation.  Dans ses souvenirs il n'était pas parti aussi loin, la distance entre le café et la plage est interminable. Il reconnaît l'endroit au rocher sur lequel il est monté en arrivant. Pour observer l'horizon, qui lui ouvrait les bras. Mais il a préfère ceux de Gali, à celui d'une gloire, juste avant qu'ils se disputent. Si il avait eu plus de tact peut être, il ne serait pas parti aussi loin. Le téléphone en haut parleur lui dicte le message que son âme sœur lui a laissé. Le sourire est peiné et déformé par la douleur, mais son choix est fait. Il veut revenir, il n'a nulle part ailleurs où aller. Et même si Gali ment, s'il fait une erreur, ça n'a plus d'importance. Il veut y croire. Mais il s'extirpe de l'habitacle et prend le temps de prendre le costume de Jean pour l'enfiler, essuie le sang sur son visage et essaye de se débarrasser de celui sur ses mains. Il frotte, gratte, la peau teintée légèrement. Il cache, plus ou moins, la tache sur sa chemise qui s'élargit à vue d'oeil derrière le smoking du fou. Sur le chemin, une fleur sauvage lui tape à l'oeil et il l'arrache.
Il s'imagine lui offrir en pardon, avant de renoncer et de la laisser tomber. Il n'a plus envie de se battre de la sorte, de l'acheter comme on essayerait de reconquérir un cœur brisé.

Il hésite pourtant, quand il le trouve de dos, face à l'océan et au vent qui s'est levé. Il ne peut plus faire marche arrière, il fuit tout le temps, mais cette fois il n'a nulle part où aller. Il est déjà où il veut être. Ajay s'avance dans sa discrétion, le pas lourd, sans discrétion et si hésitant. L'assurance envolée. Gali. Les mains dans les poches. Un goutte qui teinte le sable derrière lui et le regard ailleurs. J'ai eu tes messages, je suis désolé  Les mots sont agonies. Autour  tout est flou, il ne voit que lui. Que Gali - tant mieux. Tendre les bras. Le prendre dans ses bras, l'enlacer, embrasser ses lèvres douces et goûter l'arrière goût du sang. Son corps entre le sien est léger, lui a l'impression de peser tout le poids de ses secrets, de ses peines et regrets. Il est si lourd. Dans l'urgence, froisser sa peau et la plaquer contre son cœur. Sans lui dire, ne pars pas, ne me laisse pas partir, je ne veux pas partir. Et l'embrasser. Encore, une fois, deux, une dernière fois. "Je t'aime" balancé, aux vagues, à ses yeux sombres dans lesquelles le vrai soleil brille. Il plante son regard dans le sien, s'y accrocher et le répète dans un souffle. Je. T'aime. Il ne savait pas qu'il était capable de dire quelque chose comme ça, qu'il le pouvait encore, qu'il en avait la ressource. Ses doigts caressent où se sont écrasées les larmes, tracent les sillons Boys don't cry. Certains disent qu'ils voient la lumière au bout du tunnel, Ajay préfère garder les ténèbres. Le regard obscur de l'homme.
J'ai... réfléchi. Et je suis désolé, tout est de ma faute. La seule personne qui mérite mieux que tout ça, c'est toi.  J'espère qu'un jour tu me pardonneras
Cette fois, le sol se dérobe sous ses jambes, il revoit l'ascenseur, il revoit l'eau qui s'engouffre dans ses poumons. Il revoit Oriel et toutes les fois où il a croisé la mort.
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C'est fini. C'est une chose que Gali se dit depuis de nombreuses minutes, déjà, car il n'est pas naif et qu'il n'aime pas se berner avec des fausses illusions, qu'importe leur beauté. C'est fini. Les larmes ont coulées, les mots ont été hurlés et Ajay s'en est allé. S'il a tenté avec un brin d'espoir de le ramener en lui envoyant de nombreux messages criant de vérités, rien ne s'est déroulé depuis presque une heure, maintenant. Il ne peut rester assis là plus longtemps. Le soleil a fini par brûler sa peau ; bien qu'on ne puisse le voir encore, Gali le sent déjà contre sa chair. La chose lui importe peu, pourtant. Il ne se soucie pas de sa peau. Il n'en a rien à faire. Il aimerait seulement que le King revienne, qu'il accepte ses excuses. Mais personne ne reste face aux colères de Gali. Les mots ont été violents. Ils le sont tout le temps. C'est voulu. C'est désiré. Et souvent, il parvient à ses fins ; les autres partent, blessés, avant qu'ils ne parviennent à le blesser. L'ancien prostitué est l'unique responsable de ses douleurs. Il ne laisse pas le temps aux autres de le blesser. Il est  trop fragile ; il suffirait d'une petite chose pour qu'il en vienne à tomber. Mais ça, Gali se retient de le montrer. Il préfère être grand et violent par ses paroles, aussi mortel d'un couteau en plein coeur lorsqu'il est tremblant, pour ne pas leur laisser le temps de sortir les armes. Alors, pourquoi attend-t-il sur cette plage depuis plus d'une heure ? Pourquoi laisser le soleil lui mordre la peau et le vent et le sable lui agresser les yeux s'il sait avec certitude qu'Ajay ne viendra pas ? L'espoir ? L'espoir, c'est pour cela qu'il se trouve encore là ? La pensée lui arrache un sourire triste. Gali ne croit pas en l'espoir, ni en le destin, ni en la vie les belles choses les âmes soeurs et les belles fins. Gali a chassé les illusions bien qu'il en crée ; il préfère les laisser pour les autres. Il a compris depuis longtemps que la magie n'existait pas. Il a compris les mensonges derrière le beau et tours de passe passe pour mettre des étoiles dans les yeux. Peut-être voit-il le monde avec trop de gris, mais qu'importe. Au moins, il n'est pas meurtri par le mensonge. Au moins, il n'est pas trahi par sa naïveté.
Le regard tombe sur le sable, sur ses jambes, sur le livre. Gali pince ses lèvres un instant, les larmes lui remontent aux yeux, un tremblement dans le corps, le coeur, odieux. C'est faux. Qu'importe ce qu'il croit, c'est faux. Il a été assez naïf pour y croire pendant un instant. Si ses instincts lui ont hurlé de faire attention depuis des semaines, Gali a fermé les yeux pour être heureux. Il s'est laissé charmé par les battements fragiles de son coeur et par les lèvres d'Ajay, contre sa peau. Il tremble encore, à ses rappeler de ses mots. Étrangement, ce ne sont pas ceux de son âme soeur qui lui sont le plus douloureux, mais les siens. Ils empestent sa peur. Ils empestent sa colère, surtout, contre lui-même.
Le siganais soupire doucement, regarde la mer une nouvelle fois, attentivement. Il est temps de rentrer, maintenant. Il faut s'avouer la vérité. Les larmes ne vont rien changer, et attendre non plus. Il pourrait attendre toutes les minutes se trouvant sur son bras qu'Ajay ne reviendra pas. Il s'est assuré de la chose en usant des pires mots. Gali ne possède pas de couteau ni d'armes à feu, mais il a la pire des armes ; ses mots. Ils laissent rarement place à l'espoir.
Mais s'il sait. S'il sait parfaitement et qu'il ne doute pas de la fin, de leur fin, pourquoi ne bouge-t-il pas ? Pourquoi laisser le froid lui manger les os et se glisser au creux de sa peau ? Pourquoi attendre quelque chose qui ne viendra pas, se disant toujours cinq minutes pour en ajouter cinq dix quinze vingt autres ensuite ?
Il connait la réponse. Gali préfère seulement la taire pour ne pas pleurer de nouveau. Il se contente de se détester, mais ce n'est pas nouveau. Il se contente de détester Ajay pour ne pas être rester alors qu'il lui disait l'aimer même pour ses mauvais côtés, alors que lui-même, hypocrite, n'a pu assumer les pires côtés de son entité. Il a voulu lui montrer le meilleur de sa monstruosité. Il a voulu le charmer avec des mensonges un peu légers, mais quand même présents, à exister. Dés l'instant où le coeur a été ensorcelé, il lui a menti en espérant ne pas le laisser filer. Et ce, pour au final le rejeter.
La tête s'enfonce entre ses épaules. Si des pas s'approchent, Gali ne bouge pas. Car c'est impossible, n'est-ce pas ? Il ne viendrait pas pour soi. Il ne viendrait pas pour ça. Il ne le mérite pas.
-  Gali.
La voix est si légère qu'il n'y croit pas, un temps. Il se contente d'enfoncer sa tête un peu plus entre ses épaules et de fermer les yeux, fort. Essayer d'y retenir les larmes, essayer de ne pas pleurer une nouvelle fois. C'est certainement le bruit du vent. C'est certainement tout sauf lui, sauf lui présent, revenu pour lui. Car c'est impossible, n'est ce pas ? C'est impossible.
Et pourtant, une part de lui espère.
Si le corps ne bouge pas, il tend l'oreille.
- J'ai eu tes messages, je suis désolé.
Ça lui déchire la gorge, les sanglots. Ça lui déchire la gorge l'âme le corps et le coeur mais c'est tristement du bonheur. C'est du bonheur, entendre sa voix avec plus d'une heure. Gali garde les yeux fermés, fort, pendant une éternité selon lui, avant que son corps ne se lève brusquement, avant que le sable ne lui brûle la peau et qu'il glisse, dans le mouvement. Qu'il glisse et s'érafle la peau mais se lève et se balance brusquement dans ses bras. Il ne le voit pas vraiment. Il le sent. Il le sent comme il sent ses lèvres contre les siennes tristement salées et qu'il sent la morsure du sable contre le long de sa cuisse, la peau à vif et la douleur qui danse contre le long de son corps. Il le sent mais l'entend. Il entend pour la première fois un flux de paroles trop nombreuses pour qu'il parvienne à les suivre attentivement, mais pour la première fois ce n'est par des paroles de chansons ni une mélodie, c'est simplement Ajay et c'est fort et puissant et c'est des sentiments aussi et ça le fait sangloter si fort, plus fort, comme il déteste tellement le faire, dans une laideur exemplaire, une laideur qui lui bouffe le visage et qui montre à quel point il n'est pas beau en vérité, Gali. À quel point il ne porte jamais la vérité. C'est un Gali nu qui s'accroche aux lèvres du King, qui se noie de ses baisers et qui se pend à son corps sans trouver la force de respirer, qui entend ses mots dans sa tête et qui brise, fort, lorsqu'il entend ;
- Je t'aime
Si les baisers prennent fin et qu'il veut lui dire la même chose. Si les larmes coulent toujours mais avec moins de force, s'il ouvre la bouche et qu'il tente de lui dire les mêmes mots, Gali n'y parvient pas. Le corps est encore malmené par les sanglots et les tremblements. Les lèvres sont encore pincées fort dans une grimace peu charmante pour retenir tout ce qui pourrait être une potentielle larme et s'il sort un son, un bruit de sa gorge, les mots ne se forment pas et il ne lui dit pas je t'aime.
Ou alors peut-être qu'il le lui dit véritablement au travers de ce tableau désolant.
Les secousses de ses épaules sont plus fortes, les doigts d'Ajay contre ses joues, son regard au creux du sien. Il l'aime si fort. Il le déteste si fort. Il aimerait lui appartenir comme il aimerait le détruire pour ne pas autant souffrir.
- Boys don't cry.  
Un sanglot s'échappe en rire, puis en sanglot. Il lève la main mollement pour cogner contre son torse, pour s'accrocher à ses vêtements, aussi.
Tout pour qu'il ne parte pas une seconde fois. Tout pour qu'il reste, qu'importe le mauvais temps.
- go fuck yourself. i can cry if i want, qu'il parvient à murmurer, contrairement au je t'aime, les yeux au fond des yeux, un océan presque similaire au bleu des siens à l'intérieur.
- J'ai... réfléchi. Et je suis désolé, tout est de ma faute. La seule personne qui mérite mieux que tout ça, c'est toi.  J'espère qu'un jour tu me pardonneras
Ça éveille une rage, en lui. Ça éveille une colère car c'est des conneries, tout ça. Gali lui a déjà pardonné. Gali n'a rien à lui pardonner. C'est lui, la pomme pourrie. Il ne faut pas se fier à son joli visage, ni aux brillants. Ajay est peut-être le plus usé, mais au point, il empeste la vérité. Il empeste l'honnêteté. Il fronce des sourcils, Gali, à ne pas aimer ses mots, à ne pas aimer le faux de ses mots, et il ouvre la bouche pour lui dire mais
mais Ajay chute dans ses bras, les jambes molles, le corps mou, sans qu'il ne comprenne quoi que ce soit. Il essaie de résister une seconde, l'ancien prostitué. Il essaie de le supporter de ses bras et peut-être qu'il y parviendrait s'il ne se trouvait pas dans cet état, mais son corps tremble depuis un trop long moment déjà et il tombe avec lui sur le sable froid. Il le suit dans son mouvement, plie les genoux et garde ses doigts serrés contre la veste qu'il porte.
- ajay ? la voix est serrée, presque meurtrie par le trop de larmes qu'il a pleuré. Gali s'imagine que la longue crise n'a pas aidé sa gorge. Chanter lui est presque interdit depuis des années. Dans le creux de sa voix, il entend le même bruit qu'elle fait, lorsqu'il l'use trop souvent. Peut-être qu'elle s'effacera dans quelques instants. mon bébé, t'es si content de me voir que ça ? ça te rend les jambes toutes faibles ? tu  - Ses doigts bougent, contre sa peau, les vêtements. Ses doigts touchent le chaud, contre le torse, et la voix s'arrête, brusquement. Le souffle aussi, un instant. Gali retire ses doigts lentement, dans un tremblement. Les larmes sont de nouveau là.
C'est rouge, trop rouge, au bout de ses doigts.
- tu - non, la voix est brusque, les doigts écartent les pans du vêtement, déjà. Le rouge est de plus en plus présent, moins ternie par les tissus. non non non non, qu'il répète encore, les larmes coulant de nouveau, la mâchoire serrée, lorsque la peau est à nue et que la plaie, elle, ne l'est pas. Il y a trop de sang déjà pour qu'il puisse quoique ce soit correctement. Dans un élan de panique, il pose une main contre la blessure dans l'espoir de couper le sang. il s'est passé quoi ? Gali cherche son regard, une réponse, une solution. Une part de lui ne peut s'empêcher de penser qu'ils l'ont mérité. Qu'il l'a mérité. Le bonheur n'est pas fait pour rester. ça va aller, hm ? ça va aller on va - il lève les regards, regarde autour d'eux. Mais la journée est plus fraîche déjà et ceux qui se trouvaient près d'eux ne sont plus là. on va trouver des gens, une solution, n'importe quoi. c'est juste une petite blessure, non ? t'es plus fort que ça, big boy. Mais ses mains sont déjà rouges. Trop rouges. Le sang coule encore, fort. i swear to god, si tu m'laisses seul sur cette plage après m'avoir dit - La voix se coupe, le noeud est trop présent. Gali serre les dents, ferme les yeux, un instant, avant de les ouvrir. Me laisse pas. J'ai besoin de toi.
Il n'arrive pas à lui dire je t'aime.
Pas maintenant, pas comme ça.
Pas comme ça, pas comme si c'était la première et la dernière fois.
Gali s'y refuse entièrement.
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Il n'a pas peur de tomber, car il sait déjà à quoi ressemble le sol, il l'a déjà senti avant, à plusieurs reprises. C’est comme une habitude, mauvaise, qui a la vie dure ; elles l’ont toutes, des gouttes d’alcool trop nombreuses aux cicatrices qu’il dénigre. Le King est un homme névrosé qui traînent ses vices partout où il va, comme une part entière du costume et de l’armure. Il ne serait pas le même sans l’état d’ébriété constant qui rend les crimes plus distants et sans les jeux d’acteurs. Il ne serait pas le même s’il n’était pas plusieurs à la fois. Pourtant, c’est toujours aussi dur d’être lui même, de sourire avec ses lèvres, de dire ce qu’il ressent vraiment. Lui et pas un autre, lui et pas ce que les autres veulent attendre. Mais tomber de haut, tomber de son trône, ça ne peut pas être pire que de tomber amoureux ; là est la vraie douleur, vivre et laisser mourir, se rendre compte que l’on aime et ne pas être capable d’en honorer les conséquences. Il balance les mots, se décharge de son poids, car il a besoin que Gali l’entende au moins une fois. Et s’il espère un retour, il sait qu’il ne l’aura pas. Il n’a de toute façon, jamais ce qu’il veut, Jay a toujours eu besoin de plus. Toujours plus, même quand c’est assez, car ce n’est jamais trop, à avoir maqué d’attention d’amour et d’attention, il lui faudrait devenir un Dieu pour se sentir accompli. Les belles choses, celles dont on rêve, restent des songes éveilles, que l’argent ne peut jamais acheter.  Ce sont des faits, immuables, qu’il lui a fallu une vie entière, non pas pour les comprendre, mais ,pour les accepter. Pourtant, il ne part pas l’esprit tranquille.  Il ne s’en rend même pas compte, jusqu’à ce que ses genoux mordent le sol et qu’il prenne conscience du poids de son corps. Un poids mort, qui pend mollement dans les bras de Gali. Et son incapacité à ordonner le moindre geste sans avoir à se concentrer. Sa voix brisée, usée de larmes qui trahissent tout ce qu’il est incapable de prononcer. Il a déjà été dans cette situation. Dans un silence. Il se souvient, de ce qu’il a ressenti quand il a comprit que Nameha ne reviendra pas.
Ce n’est pas mourir, car mourir est définitif et qu’on n’emporte pas sa peine dans la mort, on n’emporte même pas son amour.  C’est succomber, agoniser à petit feu, pendant des années, sans être capable d’y mettre fin. Il s’était promis de ne pas y repenser, en présence Gali.
Mais il y pense toute de même, car il le laisse derrière lui, bien vivant. Sans doute trop, pour lui qui a perdu sa vie dès le départ. Le King s’est toujours cru plus malin que tout le monde, persuadé qu’il n’y avait plus rien à perdre. Qu’une fois qu’on a échappé à la faucheuse, on est plus à même de savourer chaque instant vécu, sans pour autant trop s’accommoder à ce que les gens appellent  vie. Ajay s’est vu mourir de nombreuses fois, a vu son coeur se serrer, sans que des larmes n’en s’échappent. Il s’est fait insensible sans grandes convictions car il y a des choses qui l’ont toujours ému ; des rêves de baisers volés et d’étreintes qui viennent le réveiller du cauchemar Il est mort avec d’autres, jamais tout seul. Il n’a jamais été abandonné et pourtant, il s’est toujours trouvé seul ; laissé derrière. A choisir, il aurait préféré qu’ils partent tous ensemble, que d’être laissé derrière. Une peur fugace. La peur du vide. C’était facile d’être un autre pour ne pas avoir à s’affronter, d’être un monstre gâché derrière un homme de fer et d’espérer parfois être sauvé. Jusqu’à ce qu’il rencontre Gali, il ne savait pas exactement ce que voulait dire être regardé, d’être désiré – ce n’était peut-être que des idées. Il était, au mieux, une ombre, qui se glissait au milieu des vivants et ne s’y accommodait jamais. Il était cruel et blessé comme une bête sauvage. Mais Gali aussi était une ombre, deux ombres qui se sont croisées à un moment de sa vie où il a jugé bon de poser ses yeux sur lui. Il repense à son premier baiser fougueux et interdit, sur un trottoir inondé du parfum des lilas, de l’audace du geste. Pourquoi pas ? Il ne l’aurait jamais, alors, pourquoi pas ? Puisque tout était si vain et déjà tracé.
Cinq ans plus tard. Le destin l’avait réuni. Tout était tracé, et ils étaient fait pour se rencontrer. Il était heureux. Le bonheur ne dure qu’un temps, comme le soleil, chassé par la pluie, chassée par le soleil à nouveau, chassé par le pluie. C’était une pluie pourpre qui glissait de sa plaie, béante, qui lui trouait le ventre et les tripes. Mais qui n’était rien comparé au trou qu’il y avait dans son coeur. Alors.Il s’essaye au rire, rire de la situation. De la stupidité de cette fin, qui n’a rien d’héroïque. Ou de particulièrement tragique. Quelque chose de stupide.
Longue histoire… t’as des admirateurs un peu flippants. L’ironie teintée d’amertume n’est pas prononcée comme il l’entend. Il bute sur les mots. Un fou je crois… on est à l’abri de rien. Il le savait, plus personnellement, qu’il n’était pas à l’abri de ce genre de choses. Parce qu’il pense de plus en plus souvent, à ce qu’il ne veut pas laisser  derrière, mais qui restera tout de même. Ajay écoute son inquiétude et ne sait pas quoi lui répondre. Ne repousse pas sa main d’abord. Il n’y a personne sur cette plage et le café lui paraît réellement loin. Quand bien même, il aurait besoin de soin d’urgence. Il s’y connaît assez en blessures, pour savoir que celle là ne peut pas attendre plus longtemps. Il a déjà attendu trop longtemps. Les mots qu’ils cherchent, sont ceux qu’il doit choisir avec précision. Il n’arrive pas à se dire que c’est la dernière fois qu’il va les lui dire.
tu peux encore partir. Il ne veut pas qu’il voit ça. s’il te plaît ? … j’ai volé le-la voiture du gars… il y a son corps dans le coffre – désolé.   Trouver ses mots est plus douloureux qu’il le pensait. Tout est douloureux, respirer est douloureux, vivre est douloureux. Voir les larmes sur le visage de Gali est douloureux et ses yeux se remplissent bientôt eux aussi. Il n’a pas envie de le quitter. Pas maintenant qu’il lui a dit qu’il l’aimait. Il n’est pas sensé dire ce genre de choses maintenant. Il aurait peut-être du le dire avant quand il y avait encore le temps. Il aurait du le dire au lieu de s’enfuir. va t-en Ne me laisse pas. Il ne veut pas rester là tout seul. Il ne veut pas qu’il soit impliqué. Pourtant c’est lui qui est venu à sa rencontre. En fait, il ne sait plus rien. Et ça n’a plus d’importance. Sa main tâchée vient se poser sa joue mal rasée. Il y a laissé son empreinte, malgré lui. Le rouge, ça te vas pas.
Gali est d'une tendresse qu'il ne mérite pas, dans sa manière de ne pas dire les choses et de garder pour lui l'inévitable. A ne pas exposer la fatalité telle qu'elle est ; une fatalité. Ça lui donnerait presque envie d'y croire, à une chance, miraculeuse, à un peu d'espoir. Mais s'il avait vraiment de l'espoir, si Ajay était réellement de ceux qui se raccrochent aux espérances, in n'en serait pas là. Il a abandonné avant même de se présenter à lui, à l'instant où son pied s'est enfoncé sur la pédale, il a su qu'il effectuait sans doute son dernier trajet. Lui est habitué aux choses sauvages et blessantes, celles contre lesquelles on se heurte. Dans son monde, il n'y a pas d'autres issues que la route tracée droit devant soit, pas de virages, d'issues, d'échappatoires. Et si on ne peut ni esquiver les obstacles ni passer à coté, il faut affronter ce qui se trouve en face. Ajay n'a pas réfléchi une seule seconde à la possibilité d'une sortie de secours.
Il sent ses forces le quitter, bien qu'il lutte pour essayer de garder la tête hors de l'eau. Il a connu pire - ou peut-être pas. Cette fois-ci il lui semble que la situation est particulièrement désespérée. Il n'y a personne pour les aider, de toute manière. Ils savaient tous les deux de quelle manière ça se finirait. Pourtant, le King se demande, avec sincérité, si pendant un moment, Gali a cru que les catastrophes n'arrivaient jamais.  Si lui aussi, s’est persuadé qu’ils pourraient s’en sortir.
Car lui, il y a a cru. Ses paupières vacillent pour la première fois. Gali. Galileo. Galileo Bruni. Il l’a connu d’abord sous le nom de Léo, Léo la pute, Léo que tous les types s’arrachaient. L’homme que j’aime. (Il le dit une deuxième fois pour s’en rappeler) L’homme qui pouvait lui parler de choses intimes sans broncher, sans rougir. Léo qui l’a fait sourire sans le sourire et qui a nourrit ses fantasmes. Léo était trop jeune à l’époque. Puis Léo est partit. Il a attendu. Quelque chose. Gali. Qui s’est présenté à lui. Galileo qui vit à Sigan, dans un grand appartement qui ressemble au sien et dans lequel il se sent comme chez lui. Il l’aura, un peu connu. Un peu plus que rien. Le dernier baiser effleure ses lèvres, puis se pause sur sa joue comme un enfant. Gali est brûlant contre sa peau froide, la peau rougit par les larmes frottées, les larmes qui continuent de pleurer et la sienne est déjà pâle comme un malade. Le visage enfouis dans son cou, il ferme les yeux et nage dans le brouillard. Il essaye, de se focaliser sur quelques choses, le bruit des vagues l’endors alors il cherche les battements du coeur. Il ne sait pas si c’est le siens qu’il capte, ralentis, ou ceux de Gali, trop rapides. Il emporte le parfum avec lui. C’est à ce moment qu’il perd conscience, sans s’en rendre compte vraiment. La chute cette fois, ne s’arrête pas vraiment, son souffle est une excuse qui ne trouvera jamais d’oreille à qui se confier. Son emprise qui s’échappe et le corps qui tombe mollement contre le sable. Le souvenir de l’ascenseur. Il pense à Bobby. Il pense à Siegrfried. A son cluster qui doit souffrir. A tous les gens qui vont souffrir. Il pense à Max, forcément et ça le peine, pour lui. Il pense à Nephtys brièvement, c’est un peu triste. Mais surtout, il pense à Gali. Et le coeur qu’il va briser et la douleur qu’il va laisser. Comme quand Olivier est parti. Il se laisse glisser, de toute façon, il est fatigué de luter. C’est les vagues qui ont gagnées et leur mélodie, lointaine berceuse. C’est le silence qui  l’emporte. Tout se tait. Bientôt, il ne pense même plus à Gali. Le vide est effrayant. .
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Gali a cette impression de
tomber.
Et ce, depuis le début de l'année.
La chute est longue et n'a rien d'amusante. Elle est agonisante. Le souffle lui manque et le coeur est dément. La chute est trop longue, infernale. Le sol n'existe pas. Gali ne fait que tomber et il rêve de l'arrivé autant qu'il la redoute. Il ne sait pas comment il est arrivé là. Il n'a pas vu le sol céder, sous ses pas. Et pourtant, le voilà ; le voilà dans une chute permanente depuis des mois, maintenant. Il n'a plus le contrôle sur quoique ce soit. Tout file, entre ses doigts. Même son coeur ne lui obéit pas. Il tombe amoureux. Il est tombé amoureux de la pire manière qui soit ; sans désirer quoique ce soit. Il n'en veut pas, de ça. Il n'en voulait pas de son coeur qui bat trop fort et des larmes dans ses yeux, plus présents que les rires dans sa voix. Gali ne voulait pas des plaies qui prennent place dans son coeur, ni des battements trop puissants qui l'obligent à arrêter son pas, parfois. Il ne désirait pas les chansons dans sa tête, toujours trop présentes, qu'il connait toutes par coeur, maintenant. Il ne voulait pas de lui, pas comme ça, pas totalement. Il le déteste autant qu'il déteste la chute, la plupart du temps. Le coeur aussi fort d'amour que de colère. Gali n'est pas fait pour être en cage ; il ne remarque pas que l'amour lui donne des ailes. Il ne voit qu'un mur qui n'existe pas et qu'il déteste toujours plus fort, persuadé qu'il va s'y écraser un jour, sans pouvoir reculer. Gali continue de tomber sans se rendre compte qu'il est peut-être, plutôt, en train de planer. Il voit le pire. Il est né du pire ; alors ses yeux ne voient que le pire. Le pire et rien d'autres.
Sauf au dernier moment.
Sauf là, maintenant.
Les doigts sont emplies de sang, le coeur d'amour et de peur, et il tremble. Il pleure un peu plus fort, choqué par la douleur, incapable d'être autre chose qu'une pauvre chose en pleurs. Qu'importe. Gali n'a pas honte de ses larmes, pour une fois. Il n'y pense même pas. Son esprit est envahi par le visage pale et meurtri d'Ajay. Le coeur s'emplit de colère pour une personne qu'il ne connait même pas. Gali le serre un peu plus fort dans ses bras, contre soi. Il aimerait lui hurler de se lever. Il aimerait le frapper, fort, pour lui dire d'arrêter. Il n'a pas envie de jouer. Ils ont passé l'âge de se faire des farces aussi pathétiques. Mais Ajay est froid, entre ses doigts. Fermer les yeux n'aide pas. Gali ne peut se berner, cette fois. Qu'importe s'il se perd dans le noir, il le sent dans ses bras. Comme il a senti Cleo sans vie, il était une fois. Mais il ne s'attarde pas à penser à elle. Il ne peut pas se rappeler ça. Il ne veut surtout pas lié un pareil souvenir au moment présent, car il refuse.
Il refuse de le laisser mourir.
Il refuse de croire que c'est ça, exactement ça, qui est en train de lui arriver.
Ses doigts restent serrés contre la blessure, de plus en plus rouge, de plus en plus océan. Mais ce n'est pas l'océan qu'il est habitué d'aimer.
Gali trouve une nouvelle raison de ne pas aimer la plage. De la détester. Il ne veut pas de ces vagues carmins. Il ne veut certainement pas de se coucher de soleil là.
- tu peux encore partir.
Il secoue la tête violemment, les lèvres pincées pour retenir le trop grand nombre de sanglots qui essaie de s'évader. Gali sanglote, incapable de s'en empêcher.
- s’il te plaît ? …
Il le déteste si fort, pour insister. Gali ouvre les yeux, l'oeil noir, aussi enragé que brisé. Il ne partira pas. Il ne le laissera pas.
- j’ai volé le-la voiture du gars… il y a son corps dans le coffre
Et pourtant, il y pense une seconde. Il y pense une longue seconde, pour aller massacrer le corps de cet homme dans la voiture. Gali n'est pas un meurtrier, il n'a jamais tué autrement qu'avec ses mots. Et pourtant, il se sent particulièrement destructeur, à l'instant. La chose pourrait lui faire peur ; être capable de tout, pour le King.
- désolé.
La voix de l'homme est minuscule. Elle est trop petite pour tout ce qu'il représente. Gali ferme les yeux une seconde, les larmes coulent encore, et lorsqu'il les ouvre, il se rend compte qu'elles sont dans les yeux d'Ajay, maintenant. Un autre sanglot le traverse.
- mais tais-toi, idiot, gar - garde tes forces, qu'il parvient à dire, sans espoir ou alors, avec beaucoup trop, les doigts serrées contre son ventre encore, toujours plus rouge, si rouge. S'il lève les yeux une seconde, il ne voit personne.
- va t-en
- j'ai jamais obéi à tes ordres et je commencerais certainement pas aujourd'hui, ajay artemiev, la voix est brusque et implorante à la fois. Elle brise dans les derniers mots, une main contre sa joue, le coeur en mille morceaux.
Pourquoi le regarde-t-il comme ça ? Ce n'est pas fini.
Ça ne finira pas comme ça.
Ils ne sont pas n'importe qui. Ils sont Ajay Artemiev et Galileo Bruni ; ils ont un monde à dominer encore. Ils ne sont pas destinés à mourir échoué sur une foutue plage qui est tristement pitié. C'est trop petit, trop minable pour les rois qu'ils sont.
- Le rouge, ça te va pas.
Gali bouge brusquement. Il est emporté par un sanglot, sa main se posant contre la sienne, fort, les yeux fermés et un rire sec, brisé, dans la gorge. Il pleure un peu plus fort. Il déteste tout ça. C'est pour ça, pour cette raison précise qu'il ne voulait pas l'aimer. Et il le déteste, pour l'aimer. Il le déteste pour lui faire connaître ça, pour jouer avec son coeur comme ça. Pourquoi les gens mentent-ils lorsqu'ils parlent d'amour ? Ce n'est pas beau. Ça fait à peine du bien. C'est douloureux. C'est monstrueux. C'est accepter un couteau près de son coeur et laisser quelqu'un d'autre décider s'il le prendra pour le massacrer ou si alors, il caressera l'organe de ses doigts. Il n'était pas prêt à laisser Ajay jouer avec son coeur. Il ne sera certainement jamais, mais ça ne fait aucune différence. Maintenant, il comprend. Il peut l'accepter ou pas. Car au final, il n'a aucun contrôle sur tout ça. La chute est là, il tombe, c'est déjà trop tard.
Il aurait préféré le savoir plus tôt.
Contre lui, Ajay a les yeux fermés. On dirait qu'il ne parvient plus à les ouvrir. Les secousses sont de plus en plus muettes et présentes ; chaque pleure est un morceau de lui qui échoue contre le sable, avec les gouttes de sang venant d'Ajay. Ils se brisent à eux.
- Gali. Galileo. Galileo Bruni. L’homme que j’aime.
Les yeux se ferment si fort, cette fois. Gali sent le fer dans sa bouche, le goût du sang. Puis les lèvres d'Ajay contre les siennes légères, presque fantômes, qui accentuent du goût. Ce n'est pas un baiser entre deux amoureux. Il y a quelqu'un d'autre. La Mort s'est invitée dans l'échange sans demander permission. C'est elle qui force Ajay à poser sa tête contre le creux de son cou et à ne plus bouger. C'est elle qui l'éloigne doucement alors qu'il est si près, pourtant.
Ajay s'éloigne et si Gali s'est toujours persuadé qu'il n'avait pas besoin de lui, qu'il pouvait vivre sans sa présence et qu'il était sa propre personne, il a pourtant l'impression de se déchirer en deux. C'est lourd, à l'intérieur de lui, comme blessure. C'est une lame froide qui coupe tout doucement, sans laisser un seul instant de silence, au travers des larmes et du sang. Gali le serre certainement trop fort contre lui, comme si le geste allait l'empêcher de s'en aller. Il devrait être heureux, pourtant. Ce n'est la liberté qui est en train de se rapprocher ? Après tout, il a toujours voulu ça ; n'appartenir à personne. L'idée de posséder un âme soeur l'a toujours horriblement dégoûté. Même lorsqu'Ajay s'est pointé dans sa vie, même lorsqu'ils ont décidé d'être réuni, il n'a jamais cessé de détester la chose.
Et pourtant.
Pourtant à son doigt, une bague.
à sa tête des chansons
à son coeur un prénom
à son âme, un trou à peine rempli qui commence à se vider.
Le coeur bat trop fort, dans sa poitrine. Gali a le sentiment que c'est lui qui est en train de mourir. C'est peut-être le cas. C'est certainement le cas. Il ne peut pas continuer de vivre si c'est pour ressentir un sentiment comme ça. Lorsque Cleo est morte, c'est elle qui est morte, pas lui. Elle n'a rien emporté de sa personne avec lui. Ajay pâlit entre ses doigts, s'efface doucement et Gali doute presque de savoir lequel des deux meurt réellement. Il pourrait presque croire qu'il s'agit de lui.
Mais Gali ne se laisse jamais faire. Même face à la mort, Gali ne plie pas le dos, ne montre pas l'échine. Il argumente même avec la pire des fatalités, comme si ses doigts limés ou son air de princesse pouvaient changer quoique ce soit.
Au travers de sanglot, il dit. Il dit une chose qu'il s'est toujours interdit.
- it's not my name. you give me a ring. c'est galileo artemiev maintenant. Un reniflement, ses doigts contre son dos qui le caressent doucement, qui s'accrochent brusquement. non? ajay, c'est ça ?
Et comme réponse.
Comme réponse, un silence.
Gali renifle encore.
-ajay ? qu'il répète, si fort, si bas, qu'il ne s'entend même pas.
Il entend le bruit de son coeur, sourd, lorsqu'Ajay échoue contre le sable, quitte ses bras. Il entend le vide que fait son coeur.
- non non non non, qu'il répète, fort, ou alors bas, il ne sait pas, il ne sait plus rien. Gali tend les doigts et s'écroule sur lui, sur le sable aussi, et le secoue, le frappe une fois puis deux, sans l'urgence du moment, et sanglote plus fort encore, plus fort et il perd son souffle, en chemin, pour ne trouver que des sanglots qui se brisent dans sa gorge encore et encore et toujours plus fort. a -a -aj - et il est incapable. Incapable de dire son nom, au travers des larmes et des lèvres qui tremblent et de son corps qui ne l'écoute plus, forcément.
Gali est faible. Il n'y a pas pire moment pour se rendre compte de sa faiblesse. Mais Gali est faible, horriblement faible, et s'il pourrait poser ses doigts contre le coeur d'Ajay pour sentir le battement de son coeur, il n'y pense même pas. Il panique simplement, perdu dans les larmes, perdu dans la panique trop grande, le souffle de moins en moins présent, le coeur de plus en plus petit ou alors, trop grand, avec un trop plein de sentiments.
Il se surprend à supplier. Mais pas un dieu ; même dans la panique la plus grande, même lorsque ses poumons ne l'écoutent plus et que les sanglots sont trop grands, Gali ne croit pas en dieu. Il n'a jamais sauvé Cleo, il ne l'a jamais sauvé lui. Gali supplie à qui veut bien entendre, dans son esprit comme entre ses lèvres qui n'arrivent plus à prononcer.
Et lorsqu'il ouvre les yeux, la panique ne l'a pas quitté. La plage a disparu. Le sable aussi, et le corps inanimé du King aussi. Les larmes coulent encore ; les joues ne lui appartiennent pas. Face à lui, Yohan le dévisage, interdit. Gali n'est plus dans son corps.
Il n'est plus avec Ajay.
Il n'est plus avec Ajay et il est détruit.
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Joshua Rhee
Joshua Rhee
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Avi vient de partir, les laissant, Yohan et lui, tout seuls. C’est pas vraiment rare, qu’ils se retrouvent seuls. Mais devant un jeu de société, et parce qu’Avi est un mauvais perdant. C’est. Toujours, pas vraiment rare, au final. C’est une scène presque habituelle. Presque trop connue. Presque répétitive dans l’esprit de Joshua qui se dit que seule la fin de cette scène différera des fois précédentes. Des fois qui comptent, en tout cas. Parce qu’ils vont continuer à jouer. Et qu’au terme de la partie, la personne qui gagnera aura droit qu’à un sourire, ou à un bien joué. Alors qu’avant, il avait le droit à tellement plus, Joshua. Parce qu’il va gagner, Joshua. C’est un jeu de tactique, d’argent, d’attention. Et que Joshua, c’est des domaines qu’il connaît. Pas qu’il y ait forcément beaucoup de domaines qu’il ne connaisse pas, non plus.
Avi est parti, donc, probablement bouder dans sa chambre. Et Joshua se retrouve là, face à Yohan, assis à une table. Il l’observe bouger ses pions, il le regarde, détaille les moindres traits de son visage. Ses cheveux, là où ils commencent, son front, puis ses sourcils, ses yeux. Il a toujours eu des beaux cils, Yohan. Et Joshua sourit, faiblement. Parce que Joshua sourit rarement, entièrement. Pas qu’il aime pas sourire, il adore sourire. Mais surtout, surtout il a peur. Parce qu’ils se sont mis d’accord, avec Yohan. Et qu’il devrait pas sourire comme ça. Pas à avoir les commissures des lèvres qui touchent ses lobes d’oreilles.
Alors c’est faible. Faible mais évident.
Et alors qu’il prend son tour, alors qu’il va lui prendre sa tour et lui voler l’argent qu’il lui reste, il perd son sourire.

Y’a un truc qui va pas, un truc qui cloche. Ca l’prend au tripes. C’est pas lui, c’est pas d’ici. C’est pas cette situation, aussi étrange soit-elle, non. Ca vient pas de chez lui. C’est quelqu’un du cluster. C’est. Gali ? Si ça avait pas l’air si grave, Joshua lèverait les yeux au ciel, se demandant ce que Gali avait encore pu bien faire pour se mettre dans un état pareil. Mais ça a l’air grave. Trop grave pour que ce soit juste un truc comme ça, de passage.
Joshua bouscule la tour de Yohan, lève les yeux vers lui, et un nouveau sourire se dessine sur ses lèvres. Un sourire presque désolée.

Et Joshua se concentre.
Et Joshua rouvre les yeux après un clignement rapide. Et il est, à. La plage. Manifestement. Une belle, plage. Dont il pourrait admirer la beauté ,s’il aimait ça, les plages. C’est pas l’cas.
Il regarde au sol, son regard se pose sur les mains de Gali. Les siennes, pour le moment, pleines de sang.
Oh.
Son regard descend, étudie tout ce qu’il voit, et tombe sur Ajay. Le, fameux, Ajay. Qu’a pas vraiment l’air en forme, vraiment pas. Joshua constate qu’il respire, tout de suite, c’est des trucs qu’un chirurgien apprend à remarquer, sans avoir besoin de machines. Une plaie, au ventre, c’est la deuxième chose que Joshua constate. Une plaie qui saigne trop pour qu’il voit avec quoi elle a été faite. Mais qu’est trop basse pour avoir touché les poumons, le coeur, ou autres organes absolument vitaux. Bonne nouvelle.
Il se baisse, finalement, s'accroupit au dessus de l’homme, et pose sa main sur la plaie. Ronde, les côtés un peu boursouflés. C’est une balle. Une rapide vérification le fait grincer des dents. La balle est pas ressortie, elle est jamais ressortie. Il aurait fallu un miracle pour qu’elle ressorte. Ou, peut-être, peut-être que c’est mieux comme ça.
Joshua est insécure, pendant quelques secondes.
Il a littéralement ses mains, enfin celles de Gali, pour essayer de sauver la vie de quelqu’un. Et il a pas essayer de la vie de quiconque depuis la mort du petit Malec. Y’a du sable, et si ça rentre dans la plaie, ça peut qu’être mauvais. Et il a aucun moyen de vraiment voir où s’est logée la balle, si y’a des organes proches ou non.
En tant que chirurgien, il peut rien faire. Rien de spectaculaire en tout cas.
Et Joshua sait à quel point l’envie de vivre des patients est importante à ces moments là.
Et pour Galileo, ce type a plutôt intérêt à s’attacher à la vie.

Il arrête d’hésiter, et c’est rapide, comme décision. Il s’agenouille à côté du corps ensanglanté d’Ajay, et observe ses possibilités. Y’a un sac, il l’ouvre. Y’a de l’alcool, à boire. Well, ça lui servira de désinfectant de fortune. Au moins, il servira à un truc, vraiment utile, pour une fois. A soigner, plutôt qu’à tuer. Y’a pleins d’autres trucs que Joshua auraient préférés ne jamais voir, et qui lui disent que c’est plutôt le sac de Gali. Et finalement, une pince à épiler. Y’a plus qu’à espérer que c’est une, petite, balle. Des mouchoirs, sûrement tout sauf stérilisés, mais.
L’alcool sur les mouchoirs, les mouchoirs sur la plaie, puis autour, puis dedans. La pince à épiler qu’il rentre dans la plaie, et c’est terrible, d’y aller à l’aveugle. Le corps de Gali, il le connaît pas assez pour se rendre compte de la longueur de ses bras, ou de la vitesse à laquelle ses muscles bougent. Et pourtant. Il sent l’estomac, il sait que ça a été touché, un peu, éraflé, plus. C’est bien.
C’est une bonne nouvelle.
Il palpe le côté gauche de son ventre, c’est par là qu’elle est. Et sous ses doigts, là, il la sent. Il enfonce la pince, au diable si ça lui fait mal, il est évanouie, de toute façon, c’est une anesthésie forcée.
Le bruit du métal sur le métal, il l’entend, même à l’intérieur d’un corps. C’est un bruit qu’il a jamais supporté.
Il l’attrape, finalement, après plusieurs échecs.
Et la sort, petite balle.
Entière.
Bonne nouvelle.
Il prend les mouchoirs qu’il lui reste, et en demandent aussi à une dame curieuse qui s’est approchée de lui. Elle lui donne son foulard aussi. Trop gentil de sa part. Il lui fait un genre de garrot, un peu comme il peut. Il a pas de quoi coller, scotcher, alors il sert.
Il faut que Gali l’emmène à l’hosto, rapidement. Il a besoin d’une perf.
Il trouve un papier dans les affaires de Gali, un stylo, et écrit, gribouille, mais essaye de rester lisible,
Faut que tu l’amène à l’hosto. J’ai fait ce que je pouvais, pouvais pas faire plus. Il a besoin d’une perfusion de sang, genre, ASAP.
Et il se relève, laisse tout en plan. Gali est pas con, il va savoir gérer. Il regarde Ajay une dernière fois, cligner des yeux. Il se réveille.
Il va douiller.
Joshua sourit, dans le corps de Gali, et rouvre les yeux souriant, dans son corps à lui, face à Yohan.
Ca faisait un bout de temps qu’il lui avait pas sourit comme ça.
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Ajay aurait aimé dire à Gali de se taire, parce qu’il ne supporte pas l’état de sa voix, qu’elle supplie trop et qu’elle n’a pas de raison de s’inquiéter autant – il a vu pire, toujours se dire qu’il a vu pire. Merde, s’il avait vu pire il ne serait pas là pour en parler. Il l’aime joyeuse, sa voix, et pleine d’entrain, quand il parle avec assurance. Il balance les choses comme des évidences, avec une simplicité déconcertante même, les bonnes comme les mauvaises choses. A ses cotés, Jay se sent parfois presque stupide, de rester muet, de ne pas savoir s’exprimer. Il ne sait pas dire ce qu’il ressent, ce n’est pas nouveau. Même s’il essaye en la compagnie de Bobby de se confier et de laisser aller quelques détails, le silence l’emporte toujours. Le silence, le silence est assourdissant. Le bruit des vagues lointain. Dans la brume, il perçoit encore la voix de Gali, il aimerait lui répondre et lui dire qu’il est là et qu’il va bien. Il aimerait l’enfermer dans une boite pour pouvoir l’ouvrir et toujours l’entendre, l’enregistrer pour qu’elle le réveille les matins difficiles. Il n’y pense que maintenant, il aurait pu le faire avant. Il aurait du le faire avant. Il lui demandera, à l’occasion. Quand il ira mieux, une fois qu’il s’en sera sorti ; il va s’en sortir. Merde, il va s’en sortir. Ses pensées disent tout ce qu'il n'est plus capable de prononcer. Il s'accroche au sentiment qui domine et qui le noie, pour Gali. Il va lui briser le cœur, l'idée l'effraie, même s'il ne sait plus exactement à quoi lui sert la peur. Plus rien n'est utile, même l'amour il ne l'emporte pas où il s'en va, mais il le prend et ne le laisse pas. Il essaye de revenir en le prenant dans ses bras. Dans son songe, cette fois, il ne le quitte pas et tout va si bien. C’est faux, les choses vont mal. D’ailleurs, c’est presque devenu un running gag chez lui : shit happens. Il aura au final tout perdu ; il avait tout et arrive à répartir les mains vides, après avoir tout gaspillé. Il se moque des joueurs deposédés de leurs mises, mais que vaut la sienne ? Il joue avec des choses plus dangereuses que de l'argent. Mais pour tous, la même issue. Même sa fortune ne l'accompagne pas, il est inconnu ici. Et là bas. Oublié, voué à être perdu. Mais au moins, il ne meurt pas seul ; une angoisse qu’il n’a jamais partagé. L’argent ne compte pas comme compagnie, il sert à combler le vide que la solitude de cette vie laisse. Cette vie qu’il a choisit – mais est-ce qu’il a vraiment eu le choix.  Qu’il a bien assez pleuré et souffert pour lui. S’il en avait eu la force, il l’aurait fait, mais il n’a déjà plus la force de penser correctement. Gali. Galileo Artemiev. Il oublie pourquoi ça le fait sourire. Dans sa tête il se joue la scène, oui je le veux. Il le veut tellement.

L'impression de flotter, dépourvu d'ailes et couché dans un halo de lumière - pourtant les yeux sont fermés. Désagréable, à la fois soulagement, une sensation doucereuse. Amertume d'un agrume, il pense aux oranges de son jardin d'enfance - Gali doit goûter - qui est Gali - où est t'il. Il est anesthésié de toute douleur physique, mais l'âme crie et hurle, elle s'acharne à essayer de lui rappeler quelque chose d'important - je n'entends pas - je ne comprends pas. Il ressent une  souffrance insoutenable, qu'il n'a jamais ressentie aussi intensément. Même le vide qu'à laissé Olivier était, à côté, une bien maigre peine. Celle là lui coupe le souffle - il n'a même pas l'impression de respirer - impression de crever une deuxième fois - d'être vidé - où est gali. Autour de lui le monde a disparu et il n'y a plus de plage. Plus de Gali, c'est peut-être quelque chose comme le paradis. Mais le paradis n'est pas sensé être angoissant. Il ne veut pas être seul ici. Et ça le frappe, un choc terrible. Il ne veut pas mourir.
Il veut se lever.
Il tuera le premier qui va l'empêcher de retrouver Gali - qui est Gali - ce nom. Quelque chose de lourd qui lui évoque un ciel orageux et une présence familière. Il croit entendre des voix. Une seule, qui l'appelle. Le rassure, la voix d'une femme qui n'est pas sa mère pourtant. Il délire sans doute. Ou un somptueux mélange des deux, mère et muse, réalité et rêve. Des chuchotements - je n'entends pas. Une autre derrière hurle. Tu es à la maison qu'il pense. Il est rentré. Il est devenu lui, à nouveau. Déchargé de tous les poids. Il laisse tout s'en aller - non - pas gali. C'est grisant. Il est mort mais tellement vivant. Il se souvient, de tout. Ce qu'il a si savemment enterré. À travers les lumières qui dansent la voix d'un ange appelle. Devant, mais il y a aussi derrière.
Dans le lointain.
Galileo Artemiev.
Le ciel meurt lui aussi dans l'ombre d'un coucher de soleil qui l'embrase. Couleur du lilas.

Il sent quelque chose. On lui triture une plaie. C'est une sensation fantôme. Il l'a connaît, maintenant.
Encore une histoire

Il délire.
Il en est davantage conscient, parfois il entend, il tend le bras - il boit. Il veut de l'eau, il réclame de l'alcool. C'est parce que son corps est mou qu'il est incapable de violence. Le lion est en cage, il se bat. Pour quelque chose d'important, tant que l'âme est là pour hurler. Il s'arrêtera quand il ne ressortira plus rien. C'est déjà le cas, son corps n'est plus là. Il n'y a qu'un morceau de lui accroché. Il essaye d'ouvrir les  yeux, mais ils restent collés. Peut être qu'on lui a scellé les paupières alors, pour l'empêcher de voir - et si il était aveugle. Il sent l'odeur du sang, des fleurs, du sable chaud. Le goût du sel et des larmes. Quand il ouvre les yeux, il se tient à la place exacte où Gali se tenait - la plage, Jean, la blessure, la mort ?Et Gali, Gali, (Galileo Artemiev il a dit) est àla sienne, au détail près. Visage d'ivoire glacé et le trou béant qui vomit tout le sang. Pas encore, pitié. Pitié pitié pitier. Il hurle dans le silence de ses pensées. Prenez moi à la place. Il pleure du sang, il écrasé ses mains de géants sur la plaie. Mais personne ne vient les sauver. Personne ne le retient quand il s'effondre dans le vide, le vrai.
Il est fatigué.
Demain est un autre jour.

Le même rêve encore et encore. Incapable de bouger. À vouloir mourir.
Le même rêve jusqu'à ce qu'il attrape ses mains.
reste


Ses mains. Douces contre sa peau. Les souvenirs, Ajay, murmuré, gémit. Quand Ajay ouvre les yeux il sent la chaleur de ses mains immédiatement, elles le ramènent à lui, il sert aussi fort qu'il peut, poigne misérable. Les siennes sont trop engourdies pour ressentir l'emprise, il essaie vainement. Il s'accroche. Il bat des paupières, le plafond qu'il fixe lui est familler, une lumière douce l'allume, la journée ou la fin. Quelle heure est-il, quel temps fait-il ? Depuis combien de temps est t'il dans cet état. Oui, il le connait, le plafond. Il sourit. Il meurt de soif et peut être envie de pisser, ça c'est encore flou et comment être sûr que cette fois c'est la réalité. Il veut aussi... Autre chose. L'âme enfin se tait. La main. Il essaye de se redresser mais la douleur atroce le force à garder sa position allongée. Il jure, mais reconnaît à peine sa voix, elle lui fait mal. Il a soif, donc. Il a mal et il voudrait en rire, en crier de joie. J'ai mal, je suis vivant. Il ne sait pas encore de quelle manière, comment, pourquoi. Il tourne lentement la tête vers Gali. Assoupi à des côtés. Il est resté. Il a attendu ? Il va bien ? Les questions fusent mais seul le silence peut parler. Il attend que leur regard de croise. Cette fois, il est vivant. Pour de vrai. Il est Ajay Artemiev. Il essaye de le saluer. Hi, salut Gali, bonjour, merde. Il est encore un peu stone. Ses mains viennent de poser contre sa joie. Elles au moins répondent.
Il est à la maison.

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Il ne sait pas le nom de l'homme en face de lui. Non, c'est faux.
Il ne sait plus son nom. Gali le sait plus rien, dans la panique, l'âme à des années lumières de son propre corps, de sa moitié. Il entend à peine ses paroles. Il voit à peine le temps passé. La panique l'étouffe presque avant que le souffle lui revienne. Comme son corps. Comme Ajay, immobile, au sol, près de lui. Les larmes sont sèches sur ses joues, maintenant. Joshua a calmé le corps et devra en calmer un autre, chez lui. Gali ne pense pas à lui dire désolé. Il tremble, paniqué, affolé, incapable de se contrôler. Sur le torse d'Ajay, un bout de papier. Il lui faut une éternité pour le lire. Il n'a jamais su bien lire, Gali, Il lui faut un moment pour comprendre les mots et les assimiler, faire les liaisons entre les lettres. Dans la folie de son esprit, l'exercice est encore pire. Et si un conseil se trouve sur la feuille de papier, Gali ne l'écoute qu'à moitié. Il traîne Ajay jusqu'à la voiture volée et l'allonge sur le siège derrière, avant de se mettre derrière le volant. Et il roule, ensuite. Il roule pour la première fois depuis ses quinze ans, Jeanne lui ayant appris de force lorsqu'elle était trop saoule avec son copain pour conduire une voiture sur le point de rendre l'âme. Ils ont eu un accident, cette fois là. Gali ne sait pas conduire. Pas plus aujourd'hui que cette fois là. Alors si la vie d'Ajay est en danger, elle l'est encore plus pendant les longues minutes qu'il roule certainement trop vite. Elle l'est de plus en plus, au fur et à mesure que la voiture hors de prix s'enfonce dans Casma pour rejoindre le marché noir que Gali connait trop, depuis le temps. On l'accueille presque comme un roi, lorsqu'il arrive là bas ; on désire son temps avec respect, on lui ouvre la porte comme on laisse entrer un membre de la famille qu'on n'a pas vu depuis longtemps. Quelque part dans la crasse, Jules est là. Ils se lancent à peine un regard. Gali pince les lèvres et garde ses tremblements pour lui, demande du sang. C'est Jules qui le donne. Un peu de Bruni dans les veines d'un Artemiev. Gali ne dit rien. Pas même merci. Lorsque Jules offre des cachets - les siens comme d'autres pour le King - l'ancien prostitué les prend et lui adresse un signe de la tête. L'ainé et le cadet se dévisage, cette fois.
- j'sais pas c'est qui mais fais attention à lui, gronde l'ainé, presque aussi vieux que son paternel, avant de se retourner. Gali ne le regarde pas s'en aller et sort de l'endroit empli de saleté.
Dehors, la voiture n'est plus là ; déjà volée. Tant mieux ; Jean s'est envolé. Quelqu'un s'est emparé de lui et en a fait son propre fardeau. La nuit est déjà tombée.
Il faut de longues minutes avant qu'un taxi n'accepte de les ramener chez lui. Heureusement, le loft est dans les quartiers pourris. Le chauffeur accepte de l'aider à monter Ajay tout en haut chez lui en échange de six mois. Gali accepte sans ciller, ne regarde même pas le temps qui quitte son bras. Il se rend compte plus tard qu'il en a pris le double, mais qu'importe. Il ne s'en préoccupe pas, cette fois.
Il ne panique même pas sur les secondes perdues. Ni les heures, ni les jours, ni les mois.
Il ne pense qu'à Ajay, encore inconscient, qui revient parfois pour battre des cils et disparaître une nouvelle fois. Pendant des jours, c'est comme ça. Ceux là, de jours, Gali les compte. Il compte chaque seconde et chaque espoir, maigre, qui vient à lui. Le coeur s'emballe pour les maigres minutes que Ajay lui offre, si peu lui-même, assez pour aller jusqu'aux toilettes ou encore, presque quelques bouchées. Jules vient au bout de deux jours ; il offre quelques solutés dont Gali ne comprend rien pour remplacer la nourriture qu'Ajay ne peut manger. Peu de mots, surtout des regards sombres et des conseils à la con.
Cette fois avant de partir, il lui offre.
- arrête de faire cette gueule, il va s'en sortir.
Gali y croit aussi fort que la fois, lorsqu'il était trop jeune, où Jules lui a raconté l'horrible histoire de la fée des dents. Il hoche de la tête et continue de s'occuper d'Ajay qu'importe que ce soit le jour ou la nuit. Il ne va pas travailler. Il s'épuise presque au point de s'endormir sans comprimé. Parfois, la voix d'Ajay résonne, mais l'homme dort encore. Gali fige à chaque fois, sans mouvements, écoute attentivement. Les mots sont loin, comme au travers d'une fenêtre peut-être, ou de l'autre côté d'un mur, mais il peut les entendre plus ou moins clairement. Il se rend compte qu'ils sont de plus en plus présents, de plus en plus fort, au fil des jours.
Ils le réveillent un matin, les mots. Ils le frappent de plein fouet, paniqués, assez pour prendre quelques battements à son coeur et le forcer à se redresser vivement.
S'il envisage de se redresser pour prendre son téléphone et appeler Joshua pour de l'aide - ce n'est qu'un rêve certainement, mais Gali est dans la peur permanente depuis des jours maintenant - une main agrippe les siennes.
- reste
Le coeur s'étouffe une longue seconde pour reprendre un rythme normal avec quatre jours de retard. Les yeux, forcément, s'embrouillent de larmes. Sur les lèvres, un fin sourire. Mais ce n'est pas la première fois qu'il se réveille. Gali n'espère pas trop.
- je vais nulle part, idiot, qu'il dit, bas, en serrant ses doigts. Il meurt d'envie de le frapper pour ce qu'il lui a fait vivre. Mais il l'a déjà fait le second jour, lorsqu'Ajay est resté éveillé plus de cinq minutes. Avant qu'il ne se rendorme une autre fois pour de longues heures.
Gali n'est pas très beau pour lui, aujourd'hui. Ils portent des chaussettes grises et chaudes jusqu'à mi mollet et un pull tout aussi gris. Seul une touche de rose sur ses sous vêtements lui donnent un peu de couleurs. Comme les cernes un peu rosés, sous ses yeux trop sombres. Et les cheveux un peu décoiffés ; ils commencent à être long, depuis un petit moment. Peut-être le fait de perdre brusquement un an les a fait allongé brusquement. Les minutes passent. Ajay ne parle pas ; pas vraiment dans tous les cas; Gali entend des fantômes de paroles dans ses pensées, et sent la pression de ses doigts au creux des siens, à certains moments. Alors, Gali ne bouge pas. Ne cille pas. Il le fixe doucement, le coeur un peu fou dans sa poitrine, les larmes qui planent dans ses yeux, mais qui ne tombent pas. Il se déteste tellement pour espérer qu'il se réveille réellement. Ce n'est pas la première fois .Ce n'est pas la dernière fois. Et pourtant, à tous les coups il espère un peu plus, incapable de s'en empêcher, ayant toujours un peu plus envie de le frapper. Il le déteste pour l'aimer. Il le déteste si fort qu'il pourrait l'étouffer. Il le déteste tellement d'exister.
Il le déteste d'avoir osé le quitter pendant quelques secondes, d'avoir laissé un vide dans son esprit, dans ses pensées, qui n'a même pas pu être comblé par les folies aussi permanentes d'Oskar et des membres du cluster. Six autres personnes dans sa tête, et le vide était là, sans Ajay.
Un bruit quitte la gorge du King. Il faut quelques secondes à Gali pour se rendre compte que la voix ne vient pas de ses pensées.
- ajay ? qu'il dit, bas, alors que les regards se croisent. Il aimerait lui hurler des milliers de choses, des insultes surtout, mais la gorge reste serrée et -
Dans sa tête, il entend la salutation maladroite qui le fait horriblement sourire. Contre sa joue, la main est chaude. Il a les mains froides depuis des jours.
Il est vivant, cette fois.
Gali pince ses lèvres fort mais ne parvient pas réellement à faire ce qu'il désire ; le sanglot lui échappe rapidement et quelques larmes débordent.
- j'te déteste tellement, si tu savais, qu'il lance, la voix nouée, ramenant sa main contre son visage pour cacher sa tristesse. Il tourne son visage pour l'enfouir dans les couvertures et l'oreiller quelques secondes, avant de continuer, après avoir renifler. je te jure ajay, si tu me refais encore un coup comme ça, c'est moi qui t'achève. i swear to god, j'vais venir te chercher en enfer pour te faire connaître le véritable enfer.
Encore quelques sanglots, avant qu'il n'essuie les larmes avec fierté et qu'il les fasse disparaître. Gali inspire un grand coup avant de s'asseoir sur les draps, les cuisses nues caressées par l'air froid du loft. Il le regarde longuement avant de penser ; Un verre d'eau et de quitter le lit pour disparaître de la chambre, revenant quelques secondes plus tard avec le verre en question.
Il revient sur le lit à quatre - ou plutôt trois - pattes, posant le verre sur la table de chevet avant de s'approcher d'Ajay pour l'aider à se redresser et s'asseoir. Ses yeux rencontrent les siens. Ils sont encore un peu humides, mais ils brillent. La bouche se tord brièvement avant de former un sourire.
- hi love, qu'il murmure pour lui et non pour le reste du monde, avant de poser un baiser léger sur ses lèvres. allez, tu dois boire.
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