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 after all these years (nimhanna #1)

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Nimh Green
Nimh Green
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after all these years (nimhanna #1) Tumblr_mzlqjj6sUG1r0t3aeo4_r1_250Les mains dans les ordures, elle regarde ce qu’elle a attrapé. C’est pas forcément quelque chose qui lui servira. Elle le passe à Leonhard derrière elle, qui réceptionne. Elle l’entend le balancer à côté de lui, et se retourne vivement. “Si tu balances tout ce que je te donne, on va pas aller loin.” Il hausse les épaules, un sourire en coin. “Qu’est-ce que tu vas faire avec un bouchon en plastique ?” Nimh hausse les épaules à son tour. Ils sont sur Altéa depuis deux heures, et rien de concluant “J’en sais rien. Mais je suppose que ça peut toujours servir.” Il ramasse le bouchon de plastique et le met dans leur sac. Et il continue de réceptionner ce que lui envoie Nimh. Beaucoup de choses qui servent à rien. Beaucoup. Elle rigole lorsqu’il lui raconte une anecdote marrante. Ils font quelques autres ruelles, et ils restent toujours loin du centre ville, des endroits où le monde afflue. Parce qu’ils doivent pas être vus. Leon, ce serait pas un problème, personne le connaît sur Altéa. Nimh, tho, c’est une toute autre histoire. Ils ramassent quelques trucs. Des piles, une lampe torche, de l’alcool, des bouteilles en verre, un fil électrique, un ordinateur cassé. Et Nimh passe au cybercafé, pour récupérer tout le matériel qu’ils sont censés mettre aux ordures. C’est un truc, entre eux. Ils lui donnent les matériaux, et ça leur donne la possibilité de pas polluer Altéa. Le soleil tombe plus rapidement qu’elle s’y attendait, et il est temps de rentrer sur Terre. Leonhard s’avance vers le passage, mais Nimh le suit pas. Au loin, en train de tourner dans une ruelle, elle voit une crinière rousse qu’elle reconnaît. C’est la première fois qu’elle la revoit en vrai, depuis qu’elle a pris possession de son corps, ce jour où Jean est morte. “Vas-y Leon, j’te rejoins.” Et elle devrait vraiment, vraiment pas. Mais elle commence à la suivre. Peut-être qu’elle se demande ce que Johanna fait, à cette heure tardive, dehors. Peut-être qu’elle se demande pourquoi elle prend des ruelles pour aller là où elle va. Mais elle la suit. Peut-être juste qu’elle se dit qu’elle veut la protéger. Elle a pas redonné le sac à Leonhard, avant qu’il parte. Elle a pas regardé s’il était réellement parti, non plus. Elle s’est juste mise à suivre Johanna, avec le sac rempli de broutilles prises dans les poubelles d’Altea. Elle oublie pendant un instant Terrence, sa famille, même Vidia. Oublie qu’elle pourrait être trouvée, qu’elle pourrait être obligée de rester sur Altéa si quelqu’un la trouvait là. Elle oublie Leonhard, elle oublie son cluster. Elle oublie Sinned. Elle oublie Jean, sa fille, et le père de Jean, son ami. Elle oublie les corbeaux, et ce qu’elle a promis de faire pour le réseau de communication. Elle oublie tout, sauf Johanna qui se dirige dans les ruelles d’Altéa comme si elles étaient siennes. Et pendant qu’elle la suit, quelques minutes, son visage s’est détendu. Elle garde une distance raisonnable entre elles deux, mais elle sourit. Parce qu’elle est toujours si belle. Peut-être même qu’elle l’est plus que depuis la dernière fois où elle l’a vu, en vrai. Et c’est pas des réflexions qu’elle réussissait à se faire lorsque Johanna venait la voir en forme fantomatique de cluster, non. Mais là, elle peut. Parce que même si elle le fera pas, elle sait qu’elle aurait qu’à courir vers elle et approcher sa main pour réellement pouvoir la toucher. Et rien que cette pensée, ça lui donne le sourire. Elle baisse la tête quelques secondes, réfléchir à la sensation que pourraient avoir ses cheveux roux dans sa paume, et relève la tête. Mais Johanna est plus là. Johanna est plus devant elle et c’est la panique. Alors Nimh court vers l’endroit où elle l’a vu pour la dernière fois. Elle court, vite. Trop vite, peut-être, mais c’est pas important. Parce que Johanna est plus là. Qu’il lui a fallu que quelques secondes pour la perdre de vue. Elle commence à imaginer que peut-être, peut-être, elle a rêvé. Et pourtant, elle court.
Et puis le noir. Le noir et le froid. Le froid et la peur. Elle est plus sur Altéa. L’ambiance est pas celle de la Terre non plus. L’odeur, peut-être plus. Elle sait pas, elle est désorientée. Elle sait plus grand chose, vraiment. Alors elle fait la seule chose qu’elle se sent de faire. Parce qu’elle a peur. Si peur. Peur d’être perdue, oui, mais surtout peur que Johanna soit ici, aussi, et qu’elle soit aussi perdue qu’elle. Peut-être qu’elle espère, que Johanna soit ici. Peut-être qu’elle espère qu’elle y soit pas. Elle sait plus ce qu’elle espère, plus ce qu’elle veut. “Johanna ! Johanna, tu m’entends ?” Elle se dit, après coup, qu’elle devrait probablement pas crier. Elle se tourne, se retourne, et attend une réponse. Quelque chose. “Si t’es là, s’il te plait. S’il te plaît, si t’es là, suis ma voix.” Rejoins moi. Qu’elle voudrait ajouter. Mais elle le fait pas. Elle a plus le droit, de dire des trucs comme ça. Elle a perdu ce droit là y’a quelques années, déjà.
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Johanna Boyle
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after all these years (nimhanna #1) Tumblr_inline_oluoawf9Pw1t80jpm_250 Les jours se suivent et se ressemblent. Tu ne peux pas t’empêcher de faire la réflexion alors que tu déambules dans les ruelles d’Altéa. Dire que tu n’es pas d’humeur serait sans doute exact, mais la raison n’est pas extraordinaire : une mauvaise journée au boulot, une petite dispute avec ton mari. Rien de dramatique en soit, juste assez pour sabrer la joie que tu avais pu avoir le matin en te levant. Ça arrive à tout le monde et en règle générale, tu sais très bien comment chasser les nuages au-dessus de ta tête. Du moment qu’ils restent clairs et assez simples. C’est le cas cette fois et ta promenade dans ces ruelles y est liée. Tu comptes aller chercher de nouvelles plantes dont tu pourras t’occuper dans ton jardin. En général ça fonctionne bien, ça suffit toujours à faire naitre un franc sourire sur tes lèvres, le genre que tu réserves pour certaines occasions. Des petites pépites malgré le fait que tu souris aisément en fin de compte. Il y a seulement des degrés, des distinctions que l’on apprend à découvrir sur tes lèvres. Les plantes sont toujours un moyen de le faire, surtout si tu peux les voir grandir de rien. C’est d’ailleurs pour cette raison que tu vas à un magasin en particulier, tu sais qu’ils auront ce que tu cherches à chaque coup.
Habituée de ces ruelles - celles-là en particulier - tu y déambules avec habitude sans même prêter attention à ce qui t’entoure. Tu ne remarques pas cette figure familière derrière toi. Tu n’entends pas les pas claquer pour te suivre. Non, tu penses juste à ce que tu vas chercher et ce que tu vas en faire. Des questions ouvertes dont les réponses ne te viennent même pas si rapidement. À la base, tu n’avais pas prévu introduire de nouvelles espèces dans ton jardin, mais aux grands maux, les grands moyens. Tu ne fais que continuer en ligne droite, obliquant parfois pour changer de ruelles, ne ralentissant que pour regarder ton téléphone lorsqu’il vibre dans ta poche. Tout ça pour repartir de plus bel et tourner une dernière fois, perdant de ce fait, celle qui te suivait pour un court moment. C’est bien involontaire, après tout, tu ne sais même pas qu’elle est là. La situation serait bien différente si seulement tu savais.

Et elle allait être différente la situation. Inquiétante, dangereuse, terrifiante, des adjectifs qui ne s’appliquent pas forcément à la belle Altéa, du moins, pas à l’image qu’elle renvoie. Sans que tu ne fasses attention, le noir tombe et t’entoure. Tu ne réalises pas immédiatement, il te faut un bref instant, le temps de relever la tête, pour remarquer que tu ne vois plus rien. Le noir : obscurité accompagnée par le froid. Pas le genre qui donne envie de se serrer sous une couverture, non, le genre qui glace le sang dans les veines. La peur n‘est pas bien loin non plus. Elle te sert les tripes d’une façon que tu n’as jamais connue. Tu as peur. Tu es terrifiée même. Le silence te vrille les tympans, comme s’il te donnait l’impression que tu n’entendrais plus jamais rien. Tu ne sais même pas où tu es, si tu peux t’en sortir, mais tu n’as pas l’impression que c’est une possibilité. Parce que ce n’est pas Altéa, mais ce n’est pas non plus ces autres mondes que tu as pu découvrir par les liens particuliers qui t’unit à d’autres. Non, c’est autre chose et tu as peur, bien trop peur.

Puis, soudainement une voix. Une voix que tu connais, qui t’est familière malgré toutes ces années de silence. Peut-être une réponse à toutes ces fois où tu lui as parlé sans qu’elle ne daigne t’accorder un regard. C’est elle, ça ne peut être qu’elle. Nimh. Tu sens ton coeur se serrer, s’emballer et pas uniquement à cause de la crainte qui ne peut te quitter si facilement. Pendant un moment tu te dis que tu dois l’imaginer. Elle peut pas être là dans ce monde aride, ce monde sombre où tu ne vois rien. Puis, même si elle était là, pourquoi elle t’appellerait toi ? Ça t’empêche pas de lui répondre. « Nimh ? » Peut-être pas bien fort, sans doute pas assez pour qu’elle t’entende malgré le fait que ta voix tranche le silence. La voix reprend, te dit de suivre sa voix. Machinalement tu t’y diriges. Tu regrettes de ne pas avoir un don utile dans une telle situation comme celui du feu. Ensuite tu penses à ton téléphone et même si ce n’est peut-être pas l’idée du siècle. Tu le brandis en espérant qu’il te révèle l’autre jeune femme. Rien. « Nimh ? C’est bien toi ? » Réponds moi. Voilà ce que tu voudrais dire, mais que tu as peur que seul le silence ne te reviennes. « Tu es vraiment là ? » Tu hausses toujours un peu plus le ton, espérant une réponse qui viendrait te guider un peu plus. Ça ne t’empêche pas de continuer en direction de là où est venue sa voix. Espérant tomber sur elle, craignant de croiser autre chose.  
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Nimh Green
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after all these years (nimhanna #1) Tumblr_mzlqjj6sUG1r0t3aeo4_r1_250Nimh sait pas où elle est. Et ça devrait être la première de ses préoccupations, de savoir où elle est. Sauf que c’est pas le cas. Elle veut savoir, bien sûr, elle veut comprendre. Elle veut avoir de la lumière, elle veut voir cet endroit où elle a atterri. Elle sent des trucs autour d’elle qui semblent pas être Altéens, certainement pas. Et pas terriens non plus. Et malgré elle, elle commence à analyser, doucement, en arrière plan. Parce que c’est pas sa principale activité. Toute son attention, quatre-vingt dix pour cent en tout cas, est dirigée sur Johanna. Nimh doit la retrouver. Nimh doit pas la laisser seule dans ce monde, qui semble hostile. Il fait noir, donc elle peut pas savoir pour sûr, mais c’est ce genre de truc qu’elle sait. C’est ce genre de truc qui se sent. Quand quelque chose va pas. Quand quelque chose est pas normal, c’est évident. Et là, c’est plus que ça. L’obscurité la plus totale, et le silence qui l’est encore plus. Et c’est flippant, ça la prend aux tripes. Mais elle reste sur ses deux pieds, et garde la tête haute. Parce que c’est pas le moment de stresser, c’est pas le moment d’avoir envie de détaler loin de cet endroit. C’est pas le moment de laisser sa peur prendre le dessus. Avant, elle doit retrouver Johanna. Elle partira pas de ce monde sans elle. Elle doit la retrouver et s’assurer qu’elle va bien. Et ensuite, après ça seulement, elle pourra repartir, avec elle. Et la laisser retrouver son mari, sa famille et ses occupations sur Altéa. Et Nimh retournera sur Terre, à son réseau de communication, et à son jumeau, et sa nièce. Et à Jean, bien sûr. Elle est née y’a un mois, et elle se retrouve déjà dans une situation où elle a peur de plus jamais pouvoir la revoir, sa petite fille. Son ventre porte encore l’empreinte qu’elle a laissé lorsqu’elle était à l’intérieur, et elle a du mal, malgré les courses, et les longues marches dans la forêt, et le peu de nourriture qu’elle mange, à retrouver une taille totalement normale. C’est probablement normal. Ou peut-être pas. Nimh n’en sait rien, après tout, elle a jamais été trop habituée aux femmes enceinte, avant d’en devenir une à son tour. Nimh, par habitude de l'obscurité, tend ses bras en avant. Elle s’attend à toucher quelque chose, ou au moins quelqu’un. Elle veut pouvoir se repérer, au moins un peu dans l’espace. Mais rien. Rien. Elle a l’impression qu’elle est dans un espace où il n’y a rien d’autre qu’elle. Elle est cette peur au bide laquelle elle se bat. Elle entend, vaguement, son prénom. Elle a l’impression qu’il vient de si loin. Peut-être qu’elle l’a rêvé. Ce serait certainement pas la première fois, et probablement pas la dernière qu’elle rêve de la voix de Johanna prononçant son prénom. Loin ou basse, elle sait pas. Avec l’obscurité, elle a l’impression que la voix vient d’un autre monde, alors que vraiment, elle pourrait venir de quelques centimètres d’elle.
Elle continue de parler, Johanna, elle lui répond, à Nimh. Et Nimh l’attend, Nimh l’entend. Et elle a envie de la voir. Elle a envie de pouvoir la sentir, de pouvoir s’assurer qu’elle est bien là, qu’elle est bien face à elle. Elle entend une question, et elle a envie de crier que oui, c’est elle. Mais elle le fait pas, parce que Johanna est pas encore proche d’elle. Et qu’elle sait pas, Nimh. Peut-être que Johanna a croisé quelqu’un d’autre, et qu’elle demande ça. Elle voudrait pas, Nimh, que Johanna ait croisé quelqu’un d’autre. Parce que quiconque traîne dans ce monde, quoique ce soit qui y vive, Nimh est certaine que ce n’est pas accueillant, ni forcément gentil. Elle le sent.
La voix de Johanna s’est rapprochée alors qu’elle posait la troisième question. Et Nimh aperçoit une lumière. Elle est basse, et elle semble être derrière tant de brume, mais elle la voit. Et la voix qu’elle entend vient de cette direction. Nimh en vient à la conclusion logique que Johanna tient une source de lumière. Et à peine la pensée est-elle arrivée à son cerveau que Nimh se met à courir. Vite, très vite. Courir comme lorsqu’elle essayait de dépasser Sinned, dans les bois sur Terre. Elle court à ne plus trouver son souffle lorsqu’elle s’arrête, face à Johanna. Qu’elle voit plus clairement, maintenant. C’est toujours l’obscurité, autour d’elles. Mais y’a le téléphone de Johanna, et il éclaire assez pour que Nimh distingue son visage. Elle reprend son souffle, et pendant un instant, elle dit rien. Elle a eu peur. Bien plus peur que tout ce qu’elle a pu vivre précédemment dans sa vie. Peur pour sa vie, à elle, mais peur pour Johanna aussi. Et elle est là, devant elle, et Nimh a l’impression de rêver. Parce que ce monde semble irréel, et parce que la situation dans laquelle elles sont, l’une face à l’autre, vraiment, pour la première fois depuis que Nimh a quitté Altéa y’a six ans, l’est encore plus, irréelle.
Alors, Nimh, comme dans ses rêves, pose la paume de sa main sur le visage de Johanna. Et avec le pouce, lui caresse la joue. Et elle est si réelle, sous ses doigts. Et la sensation est exactement la même qu’il y a six ans, lorsqu’elles se sont quittées. Alors Nimh oublie où elles sont, oublie ce qu’elles font, oublie les circonstances de leur séparation forcée, oublie Terrence, oublie Jean, la grande, oublie Jean la petite, aussi. Et elle s’approche, et pose ses lèvres gercées sur celle de Johanna. Et elles sont toujours aussi douces. Et Nimh oublie la peur, quelques secondes, et la laisse être remplacée par du bonheur, et par de la mélancolie. Du manque.
Johanna lui a tellement manqué.
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Johanna Boyle
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after all these years (nimhanna #1) Tumblr_inline_oluoawf9Pw1t80jpm_250 Dans cet univers hostile, inconnu, ta première priorité aurait sans doute du être de t’en sortir le plus rapidement. Sauf que c’est la peur qui prend le contrôle. Malgré toutes tes capacités, tu n’es pas non plus une habituée des situations dangereuses et encore moins des mondes parallèles. Ce que tu en sais, ça te vient de Jesse, ça te vient de tes visites aux autres membres de ton cluster. Pourtant, rien de ce que tu as pu voir ou apprendre par eux ne correspond à ce que tu vois - ou plutôt ne voit pas - ici. Tu sais seulement que ce n’est pas accueillant, qu’il faut que tu te barres le plus rapidement possible. L’instinct de survie finit par embarquer, par te dicter ce qu’il faut faire. Et peut-être que tu aurais pu t’en sortir de cette façon, sans même comprend ce qui se passe autour de toi. Parce que tu te serais concentrée sur ce seul point.

Sauf que ça devient une chose impossible dès le moment où tu entends cette voix familière, cette fois qui ne devrait pas être là, peu importe où ce « là » est en réalité. Tu ne réalises pas immédiatement ce que ça implique, surprise par la situation en elle-même. Ça t’en fait oublier la situation, le danger qui court très certainement dans ce lieu. Il faut dire que ça te parait irréelle qu’elle soit là à te parler, à te dire de suivre sa voix. C’est quelque chose que tu aurais voulu entendre bien des fois plutôt qu’affronter un silence. Sauf que ces reproches, ces regrets ne te viennent pas non. Seulement des mots que tu dis sans réfléchir, priant pour obtenir une réponse, en vain. C’est le silence qui revient, une chose un peu trop familière lorsqu’elle est dans les parages. Ce qui ne t’empêche pas de continuer ton chemin, de suivre la direction que tu crois être la bonne afin de te trouver devant elle.
Tu ne saurais dire combien de temps tu marches, un instant ou une éternité. Ça te parait court et terriblement long avant qu’une silhouette ne se détache dans l’obscurité. Tu ne pourrais dire avec certitude que c’est elle, mais tu y crois. Alors, lorsque tu la vois courir dans ta direction, ce n’est pas la peur qui te prend, même si tu sens ton ventre se serrer. C’est irréel, bien trop irréel. L’obscurité qui vous entoure ne t’aide d’ailleurs pas à te faire à l’idée. C’est elle Lorsque la distance est franchie, tu es laissée avec une certitude. Oui c’est bien elle. Est-ce réel pour autant ?

Tu en as la confirmation lorsque tu sens sa main se poser sur ton visage. La sensation te ramène dans le passé, avant ces six années de séparation. Tu en t’attends pas à la suite, surprise lorsque les lèvres de Nimh trouvent les tiennes. Tu restes interdite l’espace d’un instant, le temps qu’il te faut pour réaliser que ce n’est toujours pas un rêve. Puis tu réponds au baiser, même si une part de toi sait pertinemment que tu ne devrais pas, que c’est un erreur. Parce qu’après toutes ces années, votre séparation et le silence, c’est jouer avec ton coeur. Et pourtant, tu te laisses avoir, tu laisses le bonheur prendre la place. Tu réponds au baiser. Elle t’a manqué. Elle te manque encore. Ta main libre vient se poser sur sa nuque, tandis que l’autre serre ton téléphone, seule source de lumière dans les parages. C’est une mauvaise idée. T’es mariée. Elle est partie. Les six années de silence. Et c’est peut-être la rancoeur qui te secoue enfin, qui te pousse à te reculer. Elle t’a tellement manqué et pourtant tu lui en veux. D’être partie, de ne pas avoir donné signe de vie. « Sérieusement Nimh ? » Ta voix tremble, autant sous le coup de l’émotion que de la peur. Tu regardes Nimh, puis ta main qui tremble aussi en tenant ton téléphone. « Après six ans de silence ? » Tu m’as manqué. Voilà ce qu’il faut entendre. Tu veux lui en vouloir, lui faire comprendre qu’elle t’a blessé. Mais tu n’y parviens pas. Tout ce que tu veux c’est te rattacher à elle. Parce que tu as peur, mais pas que pour ça.

Tu finis par prendre une grande respiration. Tu cherches à te calmer, à reprendre un peu le contrôle, mais surtout parvenir à ignorer ton coeur qui se serre lorsque tu la regardes. Pourquoi fallait-il que tu tombes sur elle ? Non. Il faut que tu penses à autre chose. Tu t’efforces de regarder ailleurs, de regarder nulle part. Tu ne vois rien. Tu as juste une mauvaise impression dès que tu cherches à détourner le regard. La peur revient. « Où sommes-nous ? » Question à la fois plus simple et plus complexe. Plus simple parce que ça t’évite de te penser à ces sentiments qui te tourmentent. Plus complexe parce que tu n’es pas certaine qu’il y ait même une réponse.  
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Nimh Green
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after all these years (nimhanna #1) Tumblr_mzlqjj6sUG1r0t3aeo4_r1_250L’endroit est particulièrement menaçant, et désagréable. Terrifiant. Et Nimh a envie de sortir le plus rapidement possible. Elle a une pensée constante pour Jean, qui l’attend à la maison avec son père. Avec Vidia et Leon. Elle a des pensées si rapides pour tous ses proches qui l’attendent sur Terre. Et rien que pour eux, elle veut s’en aller. Devrait vouloir s’en aller, en tout cas. Parce qu’à ce moment précis, là, cette seconde où ses lèvres touchent celles de Johanna, elle a plus du tout envie de partir. Elle a envie d’être nul part ailleurs qu’ici, avec Johanna, en train de l’embrasser. Et si c’est égoïste de sa part, de se dire que c’est le seul endroit où elles peuvent être heureuse ensemble, dans ce coin paumé et terrifiant, well, tant pis. Nimh a jamais eu peur d’être égoïste. Et pense parfois qu’elle l’a pas été assez, lors de son enfance, adolescence, puis en général, avant de partir d’Altéa. Arrivée sur Terre, elle a commencé à comprendr,e à piger, qu’elle pouvait pas juste faire les choses pour les autres. Qu’elle aussi, elle avait le droit au bonheur. Et elle aurait tant voulu l’avoir, avec Johanna. Sauf que non. Non, parce que la famille Green est égoïste, et que son frère est l’homme le plus égoïste de tous les mondes réunis. Alors oui, ici, pendant ce tout minime lapse de temps, Nimh a envie d’être heureuse, de se laisser retrouver ce sentiment qu’elle a toujours eu pour Johanna, et qu’elle a enfouie, loin, pour éviter de blesser sa jolie rousse. Mais c’est plus compliqué que ça. Et Nimh sait qu’en plus d’être égoïste, elle va finir par la blesser. Parce que lorsqu’elles ressortiront de ce monde hostile, elle fera comme si de rien n’était. Elle fera comme si rien ne s’était passée. Et elle retournera sur Terre, et recommencera à ignorer Johanna comme elle le fait depuis toutes ses années. Mais pour le moment, elle pense pas à tout ça. Elle pense pas aux conséquences, elle pense pas à la douleur qu’elle va provoquer, qu’elle va s’infliger. Elle pense juste à Johanna, qui est là, face à elle. Et à ses lèvres, douces, sous les siennes. Et gosh, elle savait que ça lui avait manqué, mais pas à ce point. Puis, elle est rassurée. Parce qu’elle a eu peur, quand Johanna a disparu. Parce qu’elle a eu peur, lorsqu’elle est arrivée dans cet endroit effrayant. Et elle a surtout eu peur quand elle a compris que Johanna aussi, y était, seule. Mais maintenant, elle est là. Maintenant, elle est là, et tout va mieux. Tout va bien. L’esprit de Nimh est ailleurs, perdu, lorsque Johanna répond au baiser. Et elle aimerait tellement revenir en arrière, et arrêter Terrence avant qu’il puisse faire du mal à la cousine de Johanna. Elle aimerait tellement pouvoir revenir sur Altéa, et, qu’importe foutre la merde dans le couple de Johanna. Elle aimerait pouvoir la retrouver pour elle, l’avoir pour elle. Elle aimerait pouvoir l’aimer, tranquillement, sans avoir à se soucier de la haine qu’elle ressentira forcément pour elle, une fois qu’elle apprendra, pour Terrence. Une fois qu’elle apprendra que Nimh a rien fait pour l’arrêter, pour l’en empêcher. Qu’elle s’est enfuie, loin de tout ça. Elle aimerait tant pouvoir tout effacer, et recommencer du début, en changeant toutes les choses qui les ont séparé au fil des années.
Finalement, et parce que ça allait arriver à un moment ou à un autre, Johanna la repousse. Et même si ça lui fait une pointe au coeur, c’est pas grave. Parce que maintenant que cette barrière a été franchi, il y aura pas de retour en arrière pour elles. Pas dans ce monde, en tout cas. Parce que Nimh espère que ce qu’elle a transmis dans ce baiser a été assez clair. Elle a toujours les mêmes sentiments, ils ont pas changé. Pas d’un centimètres, pas d’une émotion. Elle a toujours autant envie de la prendre dans ses bras, de la serrer, de l’embrasser. Et Nimh sourit, lorsque Johanna se met à parler. Elle a une belle voix. Lorsqu’elle a commencé à se projeter à côté d’elle, sur Terre, elle lui parlait, et sa voix était belle. Mais c’était pas vrai, c’était pas aussi réel que là. Et Nimh voudrait l’entendre parler toute la journée. Mais elle a la voix tremblante, et Nimh aimerait la prendre dans ses bras, pour la calmer. Elle le fait pas. Parce que Johanna a peut-être autre chose à dire. Puis parce que maintenant que la fièvre des retrouvailles, du baiser, est retombée, Nimh prend en considération ce qu’il se passe autour d’elles. Ou plutôt ce qu’il se passe pas. Et elle a la peur qui la prend aux tripes. Johanna parle des six ans de silences, et Nimh baisse la tête. Elle en est pas fière. Elle aurait fait autrement si elle avait pu. Elle serait revenue vers elle si elle avait pas eu peur de croiser Terrence. Puis y’a eu Jean. Et le suicide. Et Nimh oubliera jamais la tête de cette gamine en pleurs, lorsqu’elle lui a dit, dans le corps de Johanna, que la femme de sa vie s’était suicidée. Elle pouvait pas faire autrement, que de l’ignorer. Elle pouvait pas. La lumière faible du téléphone de Johanna éclaire pas grand chose. Assez pour que Nimh puisse constater qu’il y a rien. Elle distingue peut-être un poteau, quelque part à l’Est. Et vraiment, où est l’Est ? Elle est incapable de se repérer. Après tout, les points cardinaux sont par rapport au soleil. Et le soleil est pas quelque chose qui semble être d’actualité, dans cet endroit. Elle remarque qu’elle a pas répondu, aux questions de Johanna. Mais à quoi bon y répondre. Oui, sérieusement. Oui, après six ans. Parce qu’elle en avait besoin. Et si ça tenait qu’à elle, elle recommencerait. Pour profiter du temps qu’elles ont ensemble. Puis pour oublier où elles sont, aussi. “Je sais pas Anna, je sais pas où on est.” Elle se retourne vers elle, et lui prend la main, celle qui tient pas son téléphone. Celle qu’était appuyée sur sa nuque, quelques minutes plus tôt. “On est ensemble, on va sortir de là. J’te le promets.” Nimh aime pas faire de promesses. Surtout quand elle est pas sûre de les tenir. Elle a jamais fait de promesses à Johanna, avant aujourd’hui. Mais aujourd’hui, c’est différent. Parce que Nimh sortira pas d’ici sans elle. Et elle compte pas rester dans cet endroit beaucoup plus longtemps.
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Johanna Boyle
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after all these years (nimhanna #1) Tumblr_inline_oluoawf9Pw1t80jpm_250 Repousser Nimh est dur. Te retrouver à nouveau face à un silence l’est encore plus. Tu es tiraillée, incertaine de ce que tu dois penser de cette situation. C’est peut-être l’adrénaline qui l’a poussé à t’embrasser, c’est surement autre chose. Et toi tu as peur. Pas seulement en raison de l’horrible monde qui vous entoure. Non, c’est aussi parce que tu as peur de te tromper sur ce que tu ressens, sur ce que Nimh ressent. Tu crois avoir compris quelque chose dans ce baiser, des sentiments que tu aurais préféré ignorer. Penser qu’elle ne veut plus te parler est une chose. Ça te fait mal à chaque tentative de briser la distance, mais au moins c’est clair. Au moins tu sais à quoi t’attendre, comme si la routine diminuait la douleur à chaque coup. Sauf que ce n’est pas une indifférence que tu as décelé dans le baiser. C’est autre chose, c’est comme avant. Et ça te fait peur. Parce que tu ne sais pas si tu pourras retourner en arrière si tu te laisses emporter par les doux sentiments que tu ressens, par ce qu’elle semble ressentir aussi. Peut-être qu’une réponse aurait pu t’aider, ne serait-ce parce qu’elle aurait pu taire tes espoirs. Les ensevelir sur la dure réalité.

Au moins le silence a le bienfait de reporter ton attention sur ce qui vous entoure ou plutôt l’absence de choses pour vous entourer. Rien, c’est angoissant le vide. Nimh ne sait pas non plus où vous êtes. Ça ne t’étonne pas. Tu ne penses pas que quelqu’un aurait pu te donner une réponse certaine. Puis tu ne t’en préoccupes pas plus que ça, pas alors que tu entends le surnom dont elle t’affuble. Celui qui est unique à elle. Parce que tout le monde t’appelle Jo sauf Nimh. Ça te fait sourire, bien malgré toi. Tu ne peux pas t’en empêcher en entendant sa voix, lorsqu’elle dit ton surnom. Ça te ferait presque oublier que vous êtes dans un endroit inconnu, visiblement hostile malgré l’absence de tout dans ce monde. Nimh te surprend à nouveau lorsqu’elle attrape ta main. Tu devrais surement la repousser à nouveau, remettre une distance entre vous, celle qui devrait y avoir depuis le début. Sauf que ce n’est pas ce que tu fais, tu serres plutôt sa main dans la tienne. Tu te rattaches à elle. Tu voudrais plus que ce maigre contact, mais tu sais que c’est une mauvaise idée, que tu ne peux pas. Alors tu ne fais rien d’autres que serrer la main, c’est déjà plus que ce que tu as pu avoir pendant des années. Ça te réchauffe le coeur, bien malgré toi d’ailleurs.

Tu te concentres donc sur ses paroles, sur la promesse qu’elle te fait. Tu ne sais pas si elle peut vraiment la tenir au fond, mais ça te rassure. Vous êtes ensemble, ça devrait aller. « Faut déjà qu’on trouve comment sortir d’ici. » Chose plus ardue, peut-être même impossible. Sauf que vous n’avez pas le choix. Tu ne peux pas restée coincée ici. Retourner à Altéa n’est pas une option. Il y a ta famille là-bas. Il y a Jesse, Jamie, Nephtys. Puis il y a aussi ton mari et Nimh. Même si elle n’est pas à Altéa, même si elle t’ignore. Tu ne comptes pas la laisser ici, partir sans elle. Vous êtes ensemble, pour le moment. Et ça devra te suffire. Ce n’est pas comme si tu as le choix au fond. Tu te concentres sur la tâche qui est devant vous. « Je penses être arrivée par là. » Tu pointes la direction qui te semble être la bonne même s’il est difficile d’en être certaine sans aucune indication dans ce lieu. Et alors que tu fixes dans la direction que tu as désignée, tu réalises quelque chose. Ce serait un peu gros qu’elle soit arrivée au même endroit que toi, en même temps, alors qu’elle était sur Terre. Tu fronces les sourcils devant la conclusion que ça implique, la seule hypothèse qui peut-être crédible. « Tu étais sur Altea ? » S’y rend-elle souvent ? Sans que tu ne le saches, sans même venir te voir. Ça ne devrait pas te surprendre, d’ailleurs ça ne te surprend pas en fait. Sauf que ça te fait mal, ça pique cette petite pointe que tu ressens à ton coeur. Tu aurais voulu la voir, en vrai, la sentir contre toi, retrouver ses lèvres. Sauf que ce n’est pas une option, ça ne l’a plus été depuis son départ.

C’est peut-être ce qui te pousse à desserrer ton emprise sur sa main, à faire un geste pour te dégager. Tu sais même pas quoi penser au fond. Il y a juste une pointe de rancoeur qui ne veut pas te quitter. Tu as l’impression d’être à la merci de Nimh, d’être encore trop attachée à elle malgré toutes les années, malgré la séparation difficile. Tu oscilles encore un peu, tiraillée entre toutes les émotions que tu ressens, puis celles que Nimh semble ressentir. « Autant prendre une direction au hasard et espérer le mieux. » C’est bien tout ce que vous pouvez faire de toute façon, parce que dans ce monde rien ne semble certain. « Je le sens vraiment pas Nimh. » Te tourner vers elle c’est idiot, surtout après que tu aies cherché à te détacher à nouveau, mais tu n’y peux rien au fond. Qu’est-ce que tu donnerais pas pour que ce soit différent ? Pour pouvoir être honnête plutôt que devoir te brider dans ce que tu ressens parce que tu sais que ce n’est pas ce qu’il faut. Puis parce que tu voudrais qu’elle soit honnête.  
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Nimh Green
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after all these years (nimhanna #1) Tumblr_mzlqjj6sUG1r0t3aeo4_r1_250C’est une petite victoire pour Nimh, lorsque Johanna laisse sa main dans la sienne, lorsqu’elle essaye pas de se dégager. Parce que la repousser, pour le baiser, c’est une chose. Et Nimh pense que c’est normal, après le traitement froid qu’elle lui fait vivre depuis six ans. Mais la main, c’est différent. Nimh aimerait juste qu’elles passent cette épreuve ensemble, et c’est comme une façon de lui dire “ok, je suis là, et je serai là jusqu’à ce qu’on s’en sorte”. Nimh parle pas d’après, pense pas à l’après. Et si elle se devait d’être totalement honnête dans son égoïsme, elle dirait probablement qu’elle aimerait rester dans ce monde un peu plus longtemps. Parce que dans ce monde, il y a qu’elles deux. Enfin, et cette présence étrange qui lui fout la boule au ventre, qui la fait flipper. Mais y’a pas Terrence, et y’a pas Jean, ni cette gamine épleurée. Y’a juste elles deux. Anna et Nimh. Et elle aimerait que ce soit possible autre part, qu’elles soient que toutes les deux, sans aucune présence extérieur qui pourraient les déranger. Elle aimerait trouver un endroit neutre, un endroit no man’s land, entre deux mondes, paumés, où elles deux pourraient se retrouver et recommencer à s’aimer comme avant, sans avoir peur que quelqu’un puisse les séparer. Même si, vraiment, la peur vient de Nimh, principalement. Et ce quelqu’un, elle a peur que ce soit Johanna elle-même, lorsqu’elle apprendra le lien entre Nimh et ce type, qui a provoqué le suicide de sa cousine. Nimh vit dans la peur, depuis qu’elle a compris. Elle vit dans la peur que Johanna découvre tout ça, un jour, et qu’elle lui en tienne rigueur. Parce qu’après tout, si elle l’apprend, c’est forcément ce qu’elle fera, non ? C’est impossible que ce soit pas ce qu’elle finisse par faire. Et Nimh a peur du jour où ça arrivera. Parce que ça arrivera, un jour, elle en doute pas. Parce qu’un jour, cette gamine croisera Terrence dans la rue, et qu’elle le reconnaîtra. Et qu’il sera jugé, Terrence Green. Et Johanna sera présente probablement, au procès. Et elle comprendra. Parce qu’il faut pas être particulièrement intelligent pour piger que des Green, y’en a pas cinquante, sur Altéa. Nimh redoute ce jour. Plus même que le jour de sa mort, probablement. Pas qu’elle essaye d’être romantico-débile, mais c’est la réalité. La mort, tout comme ce moment, elle sait que c’est inévitable. Sauf que la mort, elle peut rien faire pour la rendre moins douloureuse. Ce moment là, elle peut essayer. En faisant ce qu’elle fait depuis six ans. L’ignorer.
Et malgré ça, la main dans la sienne, elle se sent tellement bien, tellement à sa place. Et elle est incapable de la retirer, n’a aucune envie de s’éloigner de ce contact. Et est si heureuse que Johanna prenne pas la décision de le faire. Johanna se remet à parler, et Nimh l’écoute. Et elle arrive pas à se faire à la douceur de sa voix et au bonheur que ça lui procure, de l’entendre, vraiment. Elle a raison. Déjà, faut qu’elles trouvent un moyen de sortir d’ici. Nimh a aucune idée de comment faire. Et même son esprit particulièrement pratique ne sait pas comment gérer le trop peu d’informations qu’elles ont. Elles sont ni sur Terre, ni sur Altéa. Elles sont dans un endroit plongé dans les ténèbres. Elles ont pas vraiment de lumière. Et en toute sincérité, c’est les seules informations qu’elle ait. C’est peu. Trop peu pour réellement construire un plan d’action pour sortir. Johanna semble être plus sûre qu’elle, et c’est étonnant. Nimh sourit, parce que c’est l’inverse de ce que c’était, sur Altéa. Là où Nimh savait exactement quoi faire tout le temps. Johanna l’a sauvé, sur Altéa, alors qu’elle descendait lentement aux enfers. Nimh la remerciera jamais assez. L’aimera jamais assez, pour rembourser tout ça. Puis Johanna pose une question. Et évidemment, sa question est logique. Mais Nimh fait genre qu’elle l’a pas entendu. Et peut-être qu’elle aurait fini par répondre, quand même, mais Johanna retire sa main de la sienne, plutôt brusquement. Et Nimh baisse les yeux. Merde.
Elle écoute Johanna parler, lui dire de prendre une direction au pif. Et Nimh secoue la tête négativement, avant de se rendre compte que, probablement, Johanna la voit pas. Et lorsque Johanna semble inquiète, elle a juste envie de la rassurer, mais peut pas. Parce qu’elle non plus, elle le sent pas. Vraiment pas. Y’a une présence, en plus d’elles deux, qu’est affreusement effrayante. Et Nimh aimerait être en mesure de protéger la femme qu’elle aime de n’importe quoi. Et elle sait pas si c’est possible, dans l’état actuel des choses. “Faut surtout pas qu’on prenne une direction au hasard Anna.” Elle reprend sa main, et elle aimerait que Johanna comprenne, que cette fois, ça a rien d’un geste amoureux, ni affectueux, que c’est juste qu’elles doivent pas se séparer. Même si, vraiment, le contact lui fait quelque chose. Parce que c’est impossible que ça lui fasse complètement rien. “Tu m’as dit que t’étais… Qu’on était arrivé par là ? Alors on retourne par là. C’est la meilleure des solutions pour le moment.” Et elle sait, qu’elle a répondu à sa question sans y répondre. Elle était sur Altéa, oui. Elle veut pas avoir à répondre à ‘pourquoi’ ni à ‘t’es pas venue me voir ?’. Parce que c’est des discussions qu’elle accepte pas d’avoir avec elle. Et pas plus ici que lorsqu’elles seront de retour safe and sound dans leur monde respectifs.
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Johanna Boyle
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after all these years (nimhanna #1) Tumblr_inline_oluoawf9Pw1t80jpm_250 Blessée par la réalisation que, malgré l’absence de réponse, Nimh était sans aucun doute à Altéa avant que vous ne soyez projetées dans ce monde, tu dégages ta main de la sienne. Tu sens la rancoeur te serrer les tripes, la tristesse de savoir que sur ce monde qui était le votre, elle n’a pas cherché à te voir. Ce n’est pas surprenant, pas du tout même, mais ça te fait mal quand même, plus que tu ne voudrais l’admettre. Sauf qu’au-delà de ces sentiments, tu es surtout perdue. Parce que tu veux lui en vouloir, tu ne parviens pas à être habitée par ta seule rancoeur. Il y a aussi cette peur qui ne veut pas te quitter, cette angoisse causée par ce monde hostile dans lequel vous vous trouvez. Et il y a autre chose, de plus doux, qui ne veut pas mourir malgré tout, malgré le silence, malgré les années de séparation, malgré la douleur. C’est ce qui fait battre ton coeur à la seule idée qu’elle soit prêt de toi, ce qui le fait se débattre avec plus de force lorsqu’elle prend la parole. Tu l’écoutes avec attention, ne pouvant que te rattacher à elle pour ne pas te laisser sombrer dans ce monde hostile. Elle affirme qu’il ne faut pas prendre une direction au hasard, sans doute a-t-elle raison. Sauf qu’il est difficile de faire autrement alors que votre seule source de lumière est ton téléphone et qu’il n’éclaire même pas suffisamment pour que tu puisses voir complètement Nimh qui se tient non loin de toi. Tu te fis néanmoins à ce qu’elle te dit, laissant cette fois ta main dans la sienne. Tu voudrais la rejeter à nouveau, comme pour lui faire sentir à quel point tu as mal, sauf que tu te fais à l’idée que tu as besoin d’elle plus que d’habitude. Tu as besoin d’être rassurée et à l’instant précis, elle est bien la seule qui peut le faire. Puis, au-delà de cette seule raison, il y en a une autre. Ça te fait quelque chose, ça ne peut pas rien te faire.

Sauf que bien rapidement, la rancoeur revient et tu sens ton coeur se serrer lorsque tu as une réelle confirmation du fait qu’elle était à Altéa. On. Ce petit mot qui veut tout dire. Elle était vraiment sur le même monde que toi, à proximité de ta personne visiblement et elle n’a pas cherché à te parler, pas même à te saluer. Une interaction qui auraient pu être un baume, ou au contraire, te blesser davantage, mais de simples mots que tu cherches depuis si longtemps. Tout sauf le silence après tout. « Je vois. » Ta voix tremble toujours, mais ce n’est pas la peur cette fois. Non, c’est bien l’illustration de tes sentiments blessés, ceux que tu cherches à enfouir sur le moment, une tentative vaine qui ne t’arrache qu’un soupir. « Je ne savais pas que tu retournais à Altéa par moment. » Bien sur que tu ne le savais pas et c’est probablement voulu ainsi. Ça ne fait que plus mal que de le penser. Tu oscilles à nouveau, tentée à la fois par l’occasion de lui poser mille et une questions, pour comprendre, mais aussi de la laisser et de partir à l’autre bout de ce monde incompréhensible. Au moins comme ça, tu n’aurais peut-être plus mal. Sauf que tu sais que ces options ne sont pas les bonnes. Lui poser des questions ne te ferait que plus mal, qu’elle daigne y répondre ou non, et t’enfuir serait une idée idiote. Qui sait sur quoi tu pourrais tomber ici ? Peut-être sur cette présence qui rôde non loin de vous.
« Je te laisse passer devant, comme ça tu pourras repartir dès qu’on aura remis les pieds sur Altéa. » Parce que c’est ce qu’elle fera, tu en es certaine. Ça te donnerait presque envie de rester dans cet univers, pour pouvoir être à ses côtés un peu plus longtemps, sauf que ce n’est pas une option non plus. Il faut simplement que tu te fasses à l’idée, qu’au moment où vous serez en sureté, elle repartira aussi tôt sans doute sans même t’adresser la parole. « Tu dois être pressée de le faire j’imagine. » Et là on sent bien que tu es blessée. C’est plus fort que toi, plus fort que ton calme habituel. Et pourtant, ta voix reste douce. Parce que tu es plus blessée qu’en colère, parce que la rancoeur ne te parviendra jamais à te faire détester Nimh, tu en serais bien incapable au fond.

Tu commences donc à marcher, te concentrant un moment sur tes pas alors que tu te diriges vers la direction qui te semble être la bonne. Sans vraiment le savoir au fond. Tu te fis à ton instinct, même si tu comptes laisser Nimh décider. Ça t’importe peu après tout, toi qui n’es pas pressée de repartir. Malgré tout, même malgré cette présence qui semble se rapprocher et puis sans te soucier de la crainte qui revient au galop, qui te sert les tripes un peu plus fort. Alors tu serres la main de Nimh, te rapprochant d’un pas vers elle. Tant pis pour ton coeur, tu as besoin d’être rassurée.  
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Nimh Green
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after all these years (nimhanna #1) Tumblr_mzlqjj6sUG1r0t3aeo4_r1_250Elle se demande ce qu’il se passera lorsqu’elles seront de retour, Anna sur Altéa, elle sur Terre. Elle se demande si elles recommenceront à parler. A discuter. Parce qu’elles le peuvent. Parce que le cluster leur en donne la possibilité. Et parce que maintenant qu’elles se sont revues, réellement, et qu’elles ont parlé, y’a cette étape qu’a été franchie, que Nimh est pas sûre de pouvoir effacer. Autant de son esprit que de celui de sa jolie rousse. Lui révéler qu’elle a déjà été sur Altéa, c’était probablement pas la chose la plus smart à faire. Mais elle avait besoin d’être un minimum sincère avec elle. Et elle met ça sur le compte qu’elle doit savoir qu’elle est venue du même endroit pour la croire sur quelle direction prendre. Mais la vérité, c’est que Nimh veut pas lui mentir. Elle veut pas lui cacher la vérité. Elle veut pas continuer à se cacher. Y’a toute une partie de son cerveau qui refuse de se cacher, et qui veut retrouver Johanna. La partie qu’est liée à son coeur, et à ses sentiments. C’est pas aussi facile que ça. Et c’est même plutôt carrément très compliqué. Et pourtant, Nimh aimerait que ce soit simple. Elle aimerait que son frère n’existe pas, soit jamais né. Elle aimerait que tout se soit passé différemment. Elle aurait pu être belle, leur histoire, si Nimh et Johanna s’étaient rencontrées d’une autre manière, avec des familles différentes. Et putain, ce qu’elle a envie de tuer son frère, lorsqu’elle y pense. Lorsqu’elle pense à ce qu’elle a perdu à cause de lui. Alors, bien sûr, elle a aussi gagné tant, à côté. Parce que si elle avait pas quitté Altéa, elle aurait jamais rencontré Leon, et elle aurait jamais rencontré le père de sa fille. Et elle aurait jamais eu Jean. Et elle imagine pas sa vie sans sa fille, aujourd’hui. Mais de la même façon qu’elle arrive pas à imaginer sa vie sans Johanna. Encore moins depuis qu’elle l’a embrassé, et qu’elle s’est souvenue d’à quel point ses lèvres ont leur places, collées aux siennes. C’est compliqué. Tout est très compliqué. Et Nimh arrête d’y penser. Parce que c’est très probablement pas le meilleur moment pour réfléchir à ça. Ni à leur futur, ni à ce qu’il se passera après. Parce qu’à ce moment précis, là, elle peut même pas être sûre qu’il y aura un après. Parce qu’elle sait pas où elles sont. Et que l’endroit lui fait peur. Très peur. L’endroit est si effrayant. Et sombre. Elle arrive à peine à distinguer la figure de Johanna, à ses côtés. Et elle est heureuse de retrouver la technologie d’Altéa entre ses doigts, à la rousse, pour les éclairer. Même si ce n’est qu’un peu. Elle est heureuse d’être avec elle. Mais aurait préféré que ce soit autre part. Tout en sachant qu’autre part, elle ne se serait jamais autorisée à être prêt d’elle. Pas autant. Pas à l’embrasser. Pas. Non. Jamais. Impossible. Inimaginable. Il faut pas qu’elle y pense. Il faut pas qu’elle s’autorise à ressentir le manque, ce manque, qu’elle ressent actuellement pour Johanna. Elle en a pas le droit.
Johanna lui répond, sur ses venues à Altéa. Et bien sûr, qu’elle savait qu’elle allait réagir. Bien sûr que, si tout était comme Johanna le pense, elle serait venue la voir. Johanna doit probablement pas comprendre. Johanna doit se sentir perdue, trahie, oubliée. Elle doit penser qu’elle compte plus, pour Nimh. Quand réellement, c’est parce qu’elle compte tant qu’elle va pas la voir. Pour pas qu’elle souffre, plus tard, en apprenant la vérité, et en comprenant qui est Terrance, pour Nimh, et qui il a été pour Jean. Et elle continue de parler, et Nimh sent le reproche dans sa voix, et elle ferme quelques secondes les yeux, pour encaisser la douleur que ça lui fait ressentir. Elle sait qu’elle aurait pas dû la laisser, elle le sait. Mais elle avait pas le choix, c’était pas son choix, c’était sa seule possibilité. Pour qu’elles finissent pas par se faire souffrir l’une l’autre. Puis Johanna continue, et plus elle parle, plus Nimh souffre. Et elle se dit que c’est bien fait, qu’elle mérite probablement ce qui lui arrive. Que Johanna a tout le droit du monde, toutes les raisons du monde pour la faire souffrir. Et si Nimh accepte pas que quelqu’un d’autre la fasse souffrir, si elle se défend, avec Johanna non. Parce que c’est sa Anna, et qu’elle a raison. Et les derniers mots qu’elle lance, Nimh les entend, et voudrait pouvoir accepter qu’ils passent sans qu’elle y pense trop. Elle peut pas. C’est impossible. Les mots restent bloqués, et tournent en boucle dans sa tête. Bien sûr qu’elle pense ça, bien sûr. Mais Nimh a envie de lui faire comprendre que c’est pas ça. Que c’est pas aussi simple que ça. Et finalement, elle se remet à marcher, et traine Nimh derrière. Ou c’est peut-être l’inverse, Nimh est plus sûre. Nimh entend juste ses derniers mots, en boucle dans sa tête. Et lorsque Johanna lui sert la main un peu plus fort, se rapproche d’elle, Nimh tire sur la main, pour que la distance entre elles soient minime, quasi absente. ”Je suis si désolée, Anna. Tu peux pas imaginer à quel point je suis désolée.” Elle voudrait tout recommencer, tout remettre à zéro. Vivre dans un monde où elles seraient que toutes les deux à exister. Sans rien autour. ”C’est dur, de venir sur Altéa sans venir te voir, je te jure que c’est dur. Mais. C’est compliqué.” Elle pleure pas Nimh. Parce qu’elle pleure rarement, a toujours rarement pleuré. Mais elle est pas à l’aise, pas heureuse, triste et mélancolique. Alors elle tire encore un peu Johanna prêt d’elle et la réceptionne dans ses bras. ”S’il te plait. Pardonne moi ? Et quand on sortira d’ici… Pardonne moi, juste.” Pour ce qu’elle a fait. Et surtout parce qu’elle continuera à le faire.
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Johanna Boyle
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after all these years (nimhanna #1) Tumblr_inline_oluoawf9Pw1t80jpm_250 Partie sur ta lancée, tu ne réalises pas que tu fais du mal à Nimh. Peut-être que tu l’aurais compris si ce n’était de la noirceur omniprésente ou du fait que ce que tu ressens prends le dessus sur le reste. Parce que ton but n’es pas de la blesser, ce n’est pas non plus de la repousser, bien au contraire. Si tu pouvais, tu laisserais tes lèvres retrouver les siennes. Parce que tu y penses, trop pour ton propre bien depuis qu’elles ont été réunies un bref instant, mais c’est écarté par le sentiment de trahison qui t’envahit. L’idée de ne plus compter pour elle - ce qui devrait pourtant devenir une évidence vu les six années de silence - te blesse. Alors tu continues, tu craches un venin qui ne t’es pas naturel. Des paroles poussées par tes sentiments plus que par une réelle opinion. Bien sur tu les penses ces mots, mais pas complètement. Parce que ce n’est pas ce que tu veux, loin de là même, tu voudrais qu’elle t’assure que ce ne soit pas le cas, qu’elle te promette que ça n’arrivera pas cette fois. Tu sais que c’est impossible, mais surtout, que même si un jour cela devait arriver, tu ne pourrais pas y faire grand chose. Tu es mariée, à un homme que tu apprécies. Alors qu’est-ce que tu ferais entre ces deux personnes ? Le choix de ton coeur est évident, tu n’aurais pas passé six années à essayer de briser un mur de silence si c’était ton mari que tu aimais réellement. Cela dit, ce n’est jamais qu’une question de coeur et peut-être qu’en cherchant à renouer avec Nimh tu ne fais qu’une grosse erreur. Sauf que tu ne peux pas t’empêcher de le faire.

C’est pourtant la peur qui te pousse près d’elle. La tristesse que tu ressens ne peut pas obstruer le fait que tu te sens en sécurité lorsqu’elle est dans les parages. C’est à la fois parce que tu connais ses capacités de bender - peu importe ce que le processus a déterminé - mais aussi parce que c’est elle. Tu n’opposes donc aucune résistance lorsqu’elle t’attire plus près d’elle. Tu sens ton coeur se serrer en raison de la proximité. Tu voudrais trouver ses bras, l’embrasser, mais tu ne fais rien tu ne restes que silencieuse devant les excuses qu’elle t’offre. Non, effectivement, tu ne sais pas à quel point elle est désolée, tu ne peux pas l’imaginer même si tu le voulais. Parce que tu ne comprends pas pourquoi elle te rejette, pourquoi elle ne vient pas te voir lorsqu’elle est à Altéa. Tu te sens juste rejetée, encore et encore. Alors une part de toi a envie de lui dire que des excuses ne valent rien, parce que ça ne change rien à ce qui s’est passé et ce qui risque de se produire. Mais tu sais que ce n’est pas forcément le cas. Que même si les choses risquent de continuer ainsi, Nimh ne s’excuse pas non plus sans raison. Par contre, savoir la raison en question n’est pas une chose aisée. S’excuse-t-elle du seul fait qu’elle t’a blessée ? Ou peut-être parce qu’elle regrette la distance qui existe maintenant entre vous ? Bien évidemment, tu ne peux qu’espérer que ce soit pour le second point sans en être réellement convaincue.
Jusqu’à ce qu’elle reprenne la parole. Tu la fixes - ou du moins la direction générale d’où vient sa voix - silencieuse. Difficile d’aller sur Altéa sans venir te voir ? Compliqué ? Même si cela semble pointer vers le second point, celui que tu voulais entendre, ce n’est pas non plus ça. Pas exactement. Parce qu’il n’est pas seulement question de lorsqu’elle vient sur votre monde, c’est aussi lorsque tu la visites par les étranges capacités du cluster. « Compliqué ? Qu’est-ce que ça veut dire ? » Tu pinces les lèvres pour contenir un surplus d’émotions. Tu ne veux pas cracher du venir, tu ne veux pas non plus pleurer. Tu n’aimes pas pleurer, tu ne le fais pratiquement pas d’ailleurs, encore moins lorsqu’il y a quelqu’un dans les parages. Même si ce quelqu’un c’est Nimh. Peut-être même que tu veux encore moins parce que c’est elle justement.  

Sauf que tu contiens difficilement l’émotion lorsqu’elle t’attire dans ses bras. Tu devrais sans doute la repasser à nouveau, mais tu n’en as pas la force. Tu sens un noeud se former dans ta gorge. Cette proximité t’enivre et c’est assez naturellement qu’un de tes bras passe autour de sa taille. C’est à la fois une façon de te rassurer dans ce monde hostile et une façon de profiter de sa présence, du fait qu’elle est réellement à tes côtés. Tu regrettes de l’avoir repoussé plus tôt. Ta réponse à sa demande ne fait donc pas de doute, peu importe si tu préférerais lui en vouloir à jamais. Peut-être que ce serait plus simple ainsi pour toi, mais tu ne peux pas. « Je ne t’en veux pas. » Tu souffles ses mots avec une voix tremblante que tu contrôles à peine. Tu pinces les lèvres un peu plus pour finalement lui demander : « Parce que tu vas recommencer quand on sortira d’ici ? » Tu te doutes de la réponse, même si tu es loin d’être sure de vouloir l’entendre. Sans doute va-t-elle recommencer en allant sur Altea sans même te donner signe de vie, tout comme elle risque fort bien de retourner au silence que tu connais tant à présent. « Pourquoi tu m’ignores ? » Pas en cet instant précis alors que tu profites encore de cette proximité, mais toutes les autres fois. Toutes ces tentatives refusées de reprendre contact avec elle, tous ces silences blessants. « Tu m’as manqué. » Ces mots tu les souffles faiblement, toujours cette voix tremblante alors que des larmes commencent à parler au coin de tes yeux. Au moins grâce à la noirceur omniprésente, elle ne peut pas les voir.  
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