i could if i wanted to + grim

i could if i wanted to
T’as pas insisté devant le peu de réaction du jeune homme lorsque tu évoques la possibilité pour les manipulateurs de corps de l’aider avec la douleur qu’il peut ressentir. Ce n’est pas comme si toi tu pouvais le faire dans l’immédiat alors ton commentaire est plutôt de l’ordre de l’information utile, d’un fun fact en quelque sorte. De toute façon, ton esprit s’emballe bien plus pour le sport que tu pratiques. Il faut dire que tu n’as pas souvent la chance d’en parler avec quelqu’un qui ne sait pas déjà tout à ce sujet. Tu te fais donc un plaisir de résumer sommairement le sport, encore plus de l’inviter à venir voir un match si jamais il venait à Altéa. Bien sur, tu ne penses pas au fait qu’il est compliqué de changer de monde, tu ne le réalises sans doute même pas à vrai dire. Tu es conscient de l’existence d’autres univers, avant juste un Sigan, puis deux en raison la discussion de cette rencontre, mais tu ne comprends pas ce que ça implique. Alors tu te dis simplement que juste comme tu as traversé d’Altéa à Néphède sans même t’en rendre compte, Grim pourra faire de même pour venir assister à un match. Ce n’est pas plus complexe que ça dans ton esprit et tu es tout sourire lorsqu’il te remercie de ton attention. Tu n’estimes pas que des remerciements sont nécessaires, mais ça te fait plaisir.

Mais puisque ce n’est pas possible dans l’immédiat, tu t’intéresses plutôt à ce que Grim sait faire. Tu es curieux lorsqu’il parle de son sport, si différent du tien. Tu écoutes avec attention pour finalement lui demander s’il peut te montrer des tours. Un rien ne te ferait plaisir considérant que c’est un sport inconnu et donc à découvrir. Ton sourire s’agrandit exponentiellement lorsqu’il te tend la crosse. Tu l’attrapes et fais quelques mouvements inutiles pour t’habituer à la sensation dans ta main. Tu n’as pas l’habitude de manipuler ce genre de chose puisque ton sport se pratique sans réel équipement. Tu hoches la tête lorsqu’il parle de réceptionner la balle à défaut de pouvoir faire des passes. Ça te semble logique et de toute façon, n’importe quelle suggestion de sa part aurait été bien accueillie par toi. Tu te places selon ses indications, faisant bien attention de positionner tes mains au bon endroit sur la crosse. Ça te parait pas bien naturel, mais tu ne mets pas en doute ses paroles.
Tu te prépares lorsque tu le vois s’éloigner de plusieurs mètres, surpris de voir qu’il peut lancer aussi loin. « Oui ! » Ta réponse est teintée d’enthousiasme alors que tu hoches la tête à nouveau prêt à réceptionner une balle qui arrive plus vite que tu ne l’aurais cru. Tu parviens tout de même à la capter dans le filet de la crosse, sans doute plus grâce à la précision de ton partenaire du moment que de ton propre fait. Tu ne t’en plains pas, appréciant le fait d’avoir réussi une si simple chose. Tu célèbres brièvement cette réussite de qualité avant de lui dire : « Attends je vais te la renvoyer. » Tu te dis que tu n’as rien à perdre d’essayer et qu’il y a peu de chance que tu la lances assez fort pour que tu lui fasses mal. Tu prends donc un élan pour la lui retourner… pour manquer totalement la cible. « Oups. » Tu sprintes un peu pour revenir à la hauteur de Grim. « Désolé, je pensais que ce serait plus simple de viser. » Et tu rigoles parce que contrairement à ton propre sport pour lequel tu es bien trop stressé, tu t’amuses bien en ce moment.  

Il se demande parfois où il serait sans l’exy. Il se demande ce qu’il ferait, à l’heure actuelle, s’il n’avait pas eu de quoi défouler toute sa rage intérieure, le tempérament violent qu’on lui a inculqué depuis tout petit. S’il n’y avait pas eu son coach pour le canaliser, et ses coéquipiers pour le tirer vers le haut, lui montrer que le monde n’était pas fait que de psychopathes et de profit. On ne lui a pas appris à être quelqu’un de bien, dans sa famille, c’est l’exy qui l’a éduqué, lui a donné des rêves, l’a porté plus loin que la violence gratuite, que le simple appât du gain à voler dans les mains des plus faibles que lui. L’exy est à la fois son exutoire, son échappatoire et son havre de paix, quelque chose de sacré, à ses yeux, c’est pourquoi il déteste lorsque son père y interfère, truquant des matchs qui perdent alors toute leur noblesse. Mais Wotan ne peut pas interférer ici, au beau milieu d’une carrière abandonnée, même si son garde du corps rôde dans le coin, parce qu’il joue sans autre enjeu que de s’amuser, et c’est peut-être tout ce qui importe, au fond, tout le plaisir du sport n’a jamais été d’être riche et célèbre, pour Grim. Il l’était déjà avant, en tant qu’héritier Mercury, d’une renommée bien plus sombre, certes, mais une renommée tout de même. Dont il est content de s’être débarrassé, faut pas se leurrer. Il n’y a qu’à voir son sourire de gamin, à cet instant précis, la concentration qui se lit sur ses traits quand il vise pour son lancer, son regard qui brille d’autre chose que de son habituelle mélancolie, pour savoir ce que l’exy représente pour lui. Ça le rend heureux, bêtement heureux, et il espère que personne pourra lui retirer ça, jamais.

Son partenaire de jeu rattrape la balle du premier coup, d’un geste précis, léger, ça doit être le lot de tous les sportifs, la chance du débutant ou Grim qui sait particulièrement bien viser, mais il ne pense pas trop à ça en s’exclamant : « Wow, pas mal pour un rookie ! » avec tout l’enthousiasme du monde. Le collectif est important, pour Grim, jamais il n’aurait pu autant s’épanouir dans un sport individuel, ou se faire des amis, s’il n’avait pas eu l’exy. Les Mercury ne se font pas d’amis, ils existent au-dessus des autres pour leur marcher dessus, ne se mêlent pas à ce qu’il y a sous leurs pieds, entretiennent les relations à coup de pots-de-vin et de menaces, sans loyauté envers qui que ce soit d’autre que la famille. Il rit de bon cœur lorsque la balle atterrit tout sauf près de lui, après s’être préparé avec sérieux à la recevoir de sa main métallique. « C’est pas grave, t’inquiète. » Il donne une tape amicale sur l’épaule d’Evan. « J’vais aller la chercher. » Il repère la balle un peu plus loin en contrebas, avant de remarquer le clignotement de son bracelet-téléphone, soupire en voyant le nom de Blade apparaître sur l’écran. « J’dois y aller, en fait. Tu peux la garder si tu la récupères. Tu crois qu’on pourra s’revoir ? » Il réfléchit quelques secondes, avant que son regard s’illumine légèrement. « Attends… » Il fouille dans ses poches, finit par retrouver une de ses cartes de joueur pro et la lui tend. « Tiens. Y’a mon numéro dessus, suffit d’appuyer au centre et t’auras un hologramme avec mes coordonnées. On verra bien si ça marche. » Il marque une pause, reprend : « C’était super de t’rencontrer, Evan d’Altéa. » Il lui sourit une dernière fois avant d’aller retrouver Lance aux abords de la carrière et de rentrer à Néodam, sa maison, sa prison.

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Parvenir à attraper la balle du premier coup te remplit d’une fierté évidente. Tu prends donc le compliment qu’il te fait avec joie. « Merci ! » Tu ne penses pas au fait que c’est moins de ton fait que celui de Grim. Tu n’envisages pas non plus le fait que c’est peut-être la chance du débutant. Tu ne t’en préoccupes pas à vrai dire, préférant tenter de la lui relancer dans l’espoir de faire un retour parfait. Un espoir vain puisque si attraper est assez instinctif si la personne qui lance est moindrement adroite, lancer nécessite un peu plus de maitrise. Une maitrise que tu n’as pas puisque ton sport s’éloigne énormément que celui qui est pratiqué sur Néphède. Si tu sais viser - plus ou moins bien - avec tes flammes, tu ne peux pas vraiment transposer la chose à une balle. Il n’est donc pas étonnant que tu manques la cible de beaucoup. Ça ne te gêne pas vraiment, c’est le lot du sport, surtout lorsqu’il s’agit d’une discipline que tu ne pratiques pas en temps normal. Alors tu ne t’en soucies pas, une grande différence avec tes réactions lorsque la Small science est concernée. Tu souris lorsqu’il t’assure que ce n’est pas grave, hochant légèrement la tête.

Tu aurais voulu continuer à pratiquer, à échanger des passes avec Grim pour découvrir ce sport qu’il pratique. Ça réussissait à te changer les idées, un miracle évident considérant le mal qui te ronge. Tu es donc plutôt déçu lorsqu’il t’annonce qu’il doit partir. Ça se lit surement sur ton visage même si tu essaies de ne pas en faire un cas. Tu hoches la tête, certain que vous pourrez trouver une façon de vous revoir. Il faut qu’il vienne voir un match sur Altéa après tout ! Tu ne penses pas vraiment aux difficultés pratiques que ça pourrait soulever. C’est donc l’autre jeune homme qui trouve la solution à cet éventuel problème en te tendant sa carte. Tu n’as aucune idée de ce qui est nécessaire pour communiquer entre les mondes, mais ça ne t’empêcherait pas d’essayer. « Oh génial ! Je te rendrai ta balle la prochaine fois. » Même s’il a dit que tu pourrais la garder, mais ça te parait mieux de lui promettre de lui rendre. Ça fait une autre raison de vous revoir. Peut-être que ça te laissera le temps de t’améliorer et tu pourras lui montrer comment tu lances bien. « Ouais c’était super. À la prochaine Grim. » Tu en es certain, tu trouverais une façon de le ramener à Altéa pour lui montrer un match, peut-être le présenter aux autres. Ou pas. Penser aux autres membres des Misfits est une bien mauvaise idée.

Tu le salues d’un geste d’un main alors qu’il s’éloigne. Tu relèves ensuite ta main pour caresser la boule de poils qui n’a pas bougé de ton cou. « On va essayer de rentrer nous aussi. » Bien que tu n’as aucune idée de par où tu es passé, du moins aucune idée suffisamment précise. Enfin, la priorité reste plutôt de retrouver la balle pour pouvoir t’entrainer et peut-être impressionner Grim une autre fois. Tu la retrouves assez rapidement, grâce à l’intervention de Noot qui est plus observatrice de toi. Et tu retournes sur tes pas, essayant de te diriger dans ces environs inconnus. À croire que c’était une bonne idée de te perdre ici. Tu finis par trouver le chemin vers Altéa, sans vraiment savoir si tu pourrais revenir ici de sitôt, volontairement.